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Auteur | Message |
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Paix Catholique
Date d'inscription : 18/01/2012 Messages : 468
| Sujet: Re: Une histoire de jambon !!! Mar 03 Juil 2012, 9:08 am | |
| De rien amada mais pourquoi ces deux religion ne sont pas heureux d'avoir déjà beaucoup des gens qui croit en elle. |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280
| Sujet: Re: Une histoire de jambon !!! Mar 03 Juil 2012, 8:34 pm | |
| @ Amada, - Citation :
- Mais si on y pense, notre état naturel c'est l'athéisme. Nous naissons athées. Et en plus, comme je le dis souvent, personne ne choisit sa religion. Elle est imposée de naissance par la famille ou la société. Alors, entre un chrétien et un musulman qui sont totalement convaincus de détenir la vérité, lequel croire? Aucun! Car ils ne sont pas maîtres de cette croyance qu'ils n'ont pas choisie.
Pour ma part, je suis né de parents complètement indifférents à DIEU, très matérialistes et égoistes, et j'en ai d'ailleurs payé le prix fort. Dans la première partie de ma vie, j'étais comme eux et de surcroit très contestataire à l'encontre de la religion, de la Société, etc..., Mais sans le savoir au départ, je cherchais DIEU, ou c'est DIEU qui me cherchait, et je me suis engagé dans une sorte d'étude comparée des Religions, car cela me passionnait, Puis j'ai approché l'Hindouisme, puis le Boudhisme, ainsi que diverses Doctrines Esotériques, Enfin, vers l'âge de 40 ans, j'ai été interpellé par une Radio Evangélique et le Message Christique qu'elle diffusait. Je me suis donc rapproché des Evangéliques et des Baptistes pendant quelques temps car je voulais les connaître. Entre temps, j'avais aussi approché les Témoins de Jéhova pendant quelques mois, car je désirais les connaître eux aussi. Finalement, désirant rendre un Culte à DIEU mon Créateur et désirant rejoindre une Eglise, j'ai finalement choisi de revenir à l'Eglise Catholique, considérant qu'elle ne déméritait pas et que l'on trouve en son sein une très riche Spiritualité, ainsi que tous les moyens permettant à l'Homme de progresser vers DIEU s'il le désire ! Tout cela pour dire que en ce qui me concerne, j'ai choisi ! |
| | | Amada .
Date d'inscription : 20/02/2011 Messages : 2240
| Sujet: Re: Une histoire de jambon !!! Mar 03 Juil 2012, 9:18 pm | |
| - Paix a écrit:
- De rien amada mais pourquoi ces deux religion ne sont pas heureux d'avoir déjà beaucoup des gens qui croit en elle.
On peut se le demander, en effet. En plus, ce n'est pas un concours à çui-là qui en aura le plus. Enfin, ça ne devrait pas être çà. Mais pour l'islam c'est plutôt ça. Toujours plus... Et si on imagine qu'un jour l'islam recouvre le monde et que plus un seul homme ne sera non musulman, et bien ensuite ce sera la désaffection, la critique, la chute et la fin totale, comme pour le communisme. Car tout ce qui a été conquis au fil de l'épée n'a jamais de véritable légitimité. |
| | | Amada .
Date d'inscription : 20/02/2011 Messages : 2240 Pays : France R E L I G I O N : Sans
| Sujet: Re: Une histoire de jambon !!! Mar 03 Juil 2012, 9:22 pm | |
| - RAMOSI a écrit:
@ Amada,
- Citation :
- Mais si on y pense, notre état naturel c'est l'athéisme. Nous naissons athées. Et en plus, comme je le dis souvent, personne ne choisit sa religion. Elle est imposée de naissance par la famille ou la société. Alors, entre un chrétien et un musulman qui sont totalement convaincus de détenir la vérité, lequel croire? Aucun! Car ils ne sont pas maîtres de cette croyance qu'ils n'ont pas choisie.
Pour ma part, je suis né de parents complètement indifférents à DIEU, très matérialistes et égoistes, et j'en ai d'ailleurs payé le prix fort.
Dans la première partie de ma vie, j'étais comme eux et de surcroit très contestataire à l'encontre de la religion, de la Société, etc...,
Mais sans le savoir au départ, je cherchais DIEU, ou c'est DIEU qui me cherchait, et je me suis engagé dans une sorte d'étude comparée des Religions, car cela me passionnait,
Puis j'ai approché l'Hindouisme, puis le Boudhisme, ainsi que diverses Doctrines Esotériques,
Enfin, vers l'âge de 40 ans, j'ai été interpellé par une Radio Evangélique et le Message Christique qu'elle diffusait. Je me suis donc rapproché des Evangéliques et des Baptistes pendant quelques temps car je voulais les connaître.
Entre temps, j'avais aussi approché les Témoins de Jéhova pendant quelques mois, car je désirais les connaître eux aussi.
Finalement, désirant rendre un Culte à DIEU mon Créateur et désirant rejoindre une Eglise, j'ai finalement choisi de revenir à l'Eglise Catholique, considérant qu'elle ne déméritait pas et que l'on trouve en son sein une très riche Spiritualité, ainsi que tous les moyens permettant à l'Homme de progresser vers DIEU s'il le désire !
Tout cela pour dire que en ce qui me concerne, j'ai choisi Et c'est ton droit le plus strict que je respecte. Tu as choisi "librement". Et ça c'est une grande richesse. Et je te comprends. Si tu as eu besoin de cette quête, c'est bien que tu l'aies menée et que tu aies trouvé ton bonheur et je m'en réjouis pour toi. Ta foi est une relation intime avec ton créateur et ta religion est un enrichissement personnel. Mais tu ne fais de mal à personne, tu ne contrains personne et tu respectes tes frères humains. En cela tu mérites tout mon respect et ma considération. De mon côté, si je n'ai pas de foi, je me passionne tout de même pour tout ce qui constitue la société humaine, dont les religions. |
| | | Paix Catholique
Date d'inscription : 18/01/2012 Messages : 468 Pays : Luxembourg R E L I G I O N : Catholique
| Sujet: Re: Une histoire de jambon !!! Mer 04 Juil 2012, 3:48 am | |
| Mais si l'islam dominera le monde ca veux dire que la liberte des femmes va disparaitre et que la liberte sera interdite.Mais le peuple qui concis perdra tout apres.Comme l'Espagne le Portugal l'Angleterre et la france on concis le monde mais on tout perdu. |
| | | Amada .
Date d'inscription : 20/02/2011 Messages : 2240 Pays : France R E L I G I O N : Sans
| Sujet: Re: Une histoire de jambon !!! Mer 04 Juil 2012, 6:20 am | |
| - Paix a écrit:
- Mais si l'islam dominera le monde ca veux dire que la liberte des femmes va disparaitre et que la liberte sera interdite.Mais le peuple qui concis perdra tout apres.Comme l'Espagne le Portugal l'Angleterre et la france on concis le monde mais on tout perdu.
En réalité, l'islam ne dominera jamais le monde. C'est mathématiquement impossible. Aucun empire n'a réussi a dominer le monde. Et tous les empires se sont assez vite cassé la figure, corrompus de l'intérieur. L'islam n'est rien, ne représente rien et est animé par une petite minorité de tarés fanatiques exaltés. Et ils se foutent sur le gueule entre eux. Mais il faut diffuser dans la vie réelle les discussions que nous tenons ici. |
| | | yacoub MODERATION
Date d'inscription : 27/07/2010 Messages : 7006 Pays : france R E L I G I O N : agnostique
| Sujet: Re: Une histoire de jambon !!! Mer 04 Juil 2012, 7:52 am | |
| C'est ce que disait les syriens, les palestiniens, les irakiens, les égyptiens, les nord africains et les espagnols au 7éme siècle. |
| | | jojo .
Date d'inscription : 28/02/2012 Messages : 349 Pays : canada R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Une histoire de jambon !!! Lun 24 Sep 2012, 6:31 am | |
| Actes des apotres 10 -9,16
Ac 10:9- Le lendemain, tandis qu'ils faisaient route et approchaient de la ville, Pierre monta sur la terrasse, vers la sixième heure, pour prier. Ac 10:10- Il sentit la faim et voulut prendre quelque chose. Or, pendant qu'on lui préparait à manger, il tomba en extase. Ac 10:11- Il voit le ciel ouvert et un objet, semblable à une grande nappe nouée aux quatre coins, en descendre vers la terre. Ac 10:12- Et dedans il y avait tous les quadrupèdes et les reptiles, et tous les oiseaux du ciel. Ac 10:13- Une voix lui dit alors : " Allons, Pierre, immole et mange. " Ac 10:14- Mais Pierre répondit : " Oh non ! Seigneur, car je n'ai jamais rien mangé de souillé ni d'impur ! " Ac 10:15- De nouveau, une seconde fois, la voix lui parle : " Ce que Dieu a purifié, toi, ne le dis pas souillé. " Ac 10:16- Cela se répéta par trois fois, et aussitôt l'objet fut remporté au ciel.
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| | | jojo .
Date d'inscription : 28/02/2012 Messages : 349 Pays : canada R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Une histoire de jambon !!! Lun 24 Sep 2012, 9:13 am | |
| Avez vous lu mon post plus haut (msulmmans , musulmanes) ?
vous n'avez pas peur de contredir la Bible ? |
| | | yacoub MODERATION
Date d'inscription : 27/07/2010 Messages : 7006 Pays : france R E L I G I O N : agnostique
| Sujet: Re: Une histoire de jambon !!! Ven 22 Nov 2013, 6:01 am | |
| - Citation :
Extraits intégraux des Carnets de l’Ifpo : Des Alaouites en Syrie : un autre islam - 2 (1)/4
Présentation et notes inédites pour La RdR par Louise Desrenards
- Spoiler:
Voici le second de la série des quatre articles de Bruno Paoli sur les Aalouites de Syrie, publiée dans Les Carnets de l’Ifpo depuis le mois de décembre 2012. En réalité c’est le premier paru dans l’indexation de la publication originale — (1) — ici en second lieu — 2 (1). Si nous avons commencé par Des Alaouites en Syrie : prosélytisme et diffusion de la gnose — 1(2), — c’était pour mettre en relation la recension Les gnostiques vus par Pacôme Thiellement, publiée auparavant. Au moment où la guerre élargie à la question de l’Iran menace le Liban, après le double attentat suicide qui a frappé l’ambassade d’Iran et les immeubles avoisinants, à Beyrouth, il est difficile de présenter aujourd’hui la formidable étude de Bruno Paoli sur les alouites sans apporter des précisions sur cette guerre, à la fois civile et géopolitique, où le massacre des alaouites a commencé, sous couvert du combat ciblé contre le pouvoir en place. La communauté alaouite ne constitue pas une ethnie dans la mesure où elle n’a pas d’exclusive de sang. Le Président Bachar al-Assad lui-même est l’époux d’une sunnite. La religion est l’objet d’une initiation individuelle plutôt que d’un héritage collectif. Les alouites les plus nombreux vivant dans un pays du Proche Orient se trouvent en Turquie, ce qui n’est pas perçu comme un fait significatif par rapport à la guerre voisine, pourtant impliquant le gouvernement turc, peut-être dû à un consensus paradoxal du Printemps turc, où l’opposition kurde, unie au mouvement pluriel écolo-démocratique contre la normalisation autoritaire de l’État et l’islamisation des lois, trouve contradictoirement son opportunité nationaliste dans la guerre en Syrie. Les alaouites sont présents en moins grand nombre au Liban. Quant à la Syrie, dont le nord situe le berceau de l’initiation, les adeptes parmi la mosaïque des communautés syrienne [1] n’y représentaient que 10% de la population avant le stade actuel de la destruction. L’État syrien est cité sans explication ni rappel comme une dictature abusive d’une minorité sur les autres, à propos de son Président Bachar al-Assad. Alouite initié et successeur par procuration de son père, le dictateur Hafez al-Assad qui lui a conféré sa constitution et cette réputation, Bachar al-Assad a néanmoins été reconnu par referendum à deux reprises, et a tenté une démocratisation politique et économique, voire même une libéralisation, quoique difficilement vu le poids de ses partisans et celui de ses opposants, et l’embargo américain. Mais les communautés vivaient en paix nationale égalitaire en Syrie laïque, et s’il y avait une répression elle n’était pas communautaire mais politique. On parle d’un régime alaouite, mais ces termes sont inappropriés. Hormis la garde rapprochée présidentielle et un corps d’élite de l’armée dirigée par un frère du Président, comme autrefois le propre frère de Hafez al-Assad, il serait difficile de désigner l’État gouverné par Bachar al-Assad comme un État alaouite, car le pouvoir des Assad est d’abord installé sur le parti Baas (ou Ba’ath) [2], subsistant du parti panarabe laïque (pluri-confessionnel) fondateur du socialisme arabe, au siècle dernier, dont Hafez-al-Assad fut un militant et un réformateur notoire, qui n’hésita pas à effectuer des purges pour assurer son propre pouvoir. Dû à la laïcité parmi une population dont certaine revendique le nationalisme religieux, et au socialisme, ces partis évoluèrent souvent en partis uniques de diverses dictatures autonomes, solidaires entre elles, qui furent respectivement aidées par le camp collectiviste des partenaires de la guerre froide, parfois diplomatiquement par les États des anciens protectorats, et enfin par les grandes puissances d’abord contre les dictatures régionales de la charia, puis en partie avec elles contre les intérêts régionaux, pour l’appropriation des ressources dans le cadre de la mondialisation. Ainsi, il n’est pas surprenant de découvrir qu’en Syrie actuelle le dirigeant de l’armée et le chef des services secrets soient des sunnites, et que le gouvernement et l’État se partagent avec les membres d’autres communautés. L’accusation en nom d’ « alaouite » exprime un racisme vengeur qui prend une communauté en otage sous une menace meurtrière, (en partie passée aux actes durant la guerre en cours), et la constitue d’autant plus en victime que deux Présidents successifs en aient fait partie depuis 1970 (et pour la première fois dans l’histoire de la Syrie), sans que leur communauté dans son ensemble n’ait émergé en caste dominante ni en classe notoirement enrichie, (si ce n’était sa sécurité un temps assurée après des persécutions au long des temps). De plus, la communauté alaouite elle-même compte des opposants démocrates au système constitutionnel des Assad [3]. Pour autant, dès le début de 2012, le mot d’ordre des manifestations contre Bachar-al-Assad en Syrie se chantait : « Les chrétiens au Liban, les alaouites au cimetière ». La prédiction est donc en partie réalisée aujourd’hui. Les chrétiens ne participent pas davantage que les musulmans sunnites au partage du pouvoir syrien et même plutôt moins. Mais l’hétérodoxie alaouite a entre autre ceci de commun avec les chrétiens qui puisse les faire rejeter par l’intégrisme musulman, outre les croisades et le porc, que le vin n’y soit pas honni et davantage, que le protocole de la consommation rituelle du vin fasse partie de la cérémonie de la fête des Lumières, célébration annuelle alaouite. Ce n’est pas seulement la fuite massive des populations chrétiennes de Syrie vers les pays voisins, la Russie et plus largement l’Asie et l’Australie, ou vers l’Europe et l’Amérique, au point que les divers Patriarches d’Orient aient demandé audience au Pape pour une stratégie de coexistence des populations chrétiennes au Proche Orient [4]. Car la population pluri-confessionnelle (y compris les sunnites pratiquants susceptibles d’être représentés par l’opposition) fuit aussi la guerre [5], d’où le nombre de plusieurs millions de réfugiés [6]. Ce sont aussi les massacres génocidaires dans les villages alouites de la région montagneuse autour du port de Lattaquié, au mois d’août 2013, tels les massacres dans les villages arméniens de Turquie au début du siècle dernier [7]. L. D.
Des Alaouites de Syrie (1) : un autre islam
Par Bruno Paoli
• Longtemps absente du débat public, la « question alaouite » suscite aujourd’hui, avec les développements dramatiques de la « crise syrienne », un intérêt croissant. Toutefois, ce regain d’attention politico-médiatique pour la communauté alaouite de Syrie (celle à laquelle appartient précisément le président Bachar Al-Assad) est source de nombreux clichés, caricatures et approximations. Les Carnets de l’Ifpo ont décidé de publier cette série d’articles de Bruno Paoli (directeur du Département scientifique des études arabes, médiévales et modernes) qui nous éclaire sur l’histoire riche et complexe de cette communauté qui est loin de se réduire à la seule trajectoire politique d’un homme et de son clan.
JPEG - 129.3 koMausolée alaouite, région de Banyas (Syrie)© Photo B. Paoli
L a communauté alaouite de Syrie (al-ʿalawiyyūn) représenterait actuellement 10 à 12% de la population du pays, soit entre deux millions et deux millions et demi de personnes. Il faut y ajouter l’importante communauté — peut-être un million de personnes — du Sandjak d’Alexandrette (Hatay) et du sud-ouest de la Turquie, souvent confondue à tort avec les Alevis, ainsi que celle, moins nombreuse (environ 100 000 personnes), du Nord-Liban.
En Syrie, les Alaouites sont minoritaires à l’échelon national, mais localement majoritaires dans la région qui est leur foyer principal, la chaîne de montagnes qui longe la côte orientale de la Méditerranée, laquelle, en dépit de son nom officiel de « montagnes côtières » (al-ǧibāl al-sāḥiliyya), est communément désignée comme « la montagne des Alaouites » (ğabal al-ʿalawiyyīn).
La communauté trouve son origine dans une doctrine religieuse dont elle est jusqu’à nos jours la dépositaire, une gnose chiite connue dans les sources musulmanes sous le nom de numayriyya, puis de nuṣayriyya, élaborée en Irak aux IXe et Xe siècles, et qui est elle-même l’héritière des doctrines professées par ceux que les hérésiographes musulmans ont regroupés sous l’appellation générique de ġulāt (pluriel de ġālin, « exagérateur »).
C’est à al-Kūfa, dans l’entourage de ‘Alī b. Abī Ṭālib (m. 661), gendre du Prophète Muḥammad, quatrième calife de l’islam et premier imam chiite, que serait né le ġuluww (« exagération ») ; et l’idée que ‘Alī serait une émanation ou une hypostase divine, thème central des doctrines des ġulāt, remonterait vraisemblablement au vivant même de celui-ci. Les notions d’occultation (ġayba) et de retour (rağ‘a) de l’imam caché (al-mahdī), avant d’être adoptées par l’orthodoxie chiite au Xe siècle, seraient apparues d’abord chez les ġulāt qui, pour la plupart, semblent aussi avoir fait leur le principe de la métempsycose (tanāsuḫ), voire de la transmigration des âmes dans des corps inférieurs (masḫ). Ces éléments se retrouvent pour une bonne part dans la doctrine alaouite ; et d’importants ġulāt du VIIIe siècle comme Abū al-Ḫaṭṭāb (m. ca. 760) et al-Mufaḍḍal b. ‘Umar al-Ğuʻfī (m. ca. 796) s’y voient accorder une place éminente, en tant que bāb (« porte ») du septième (Mūsā al-Kāẓim, m. 799) et du huitième (‘Alī al-Riḍā, m. 817) imams respectivement, ce qui témoigne de la continuité tant historique que spirituelle entre ġulāt et nuṣayris.
Si la religion alaouite a certainement subi des influences diverses, néoplatoniciennes, chrétiennes, iraniennes ou autres, elle n’en demeure pas moins fondamentalement musulmane et, plus précisément, chiite. Elle consiste en effet en une interprétation ésotérique du Coran basée sur l’enseignement secret des imams. Les Alaouites font même, à leur manière, partie du courant majoritaire du chiisme, par leur reconnaissance des douze imams des duodécimains : Ibn Nuṣayr (m. ca. 864), qui donna son nom (nuṣayriyya) à la communauté dans les sources externes, était le disciple des deux derniers imams « visibles », Alī al-Hādī (m. 868), le dixième, et al-Ḥasan al-‘Askarī (m. 874), le onzième. Quant à al-Ḥusayn b. Ḥamdān al-Ḫaṣībī (m. 969), qui donna à la doctrine nuṣayrie sa forme définitive, telle qu’exposée notamment dans l’épître dite al-Risāla al-rāstbāšiyya, il est aussi l’auteur d’un classique de la littérature chiite consacré à la vie et aux miracles des imams, le Kitāb al-hidāya al-kubrā, et était reconnu, de son temps, comme un transmetteur de traditions prophétiques digne de confiance. Il avait donc, si l’on peut dire, deux casquettes, l’une ésotérique (bāṭin) et l’autre exotérique (ẓāhir).
La religion alaouite est une religion initiatique, transmise secrètement de maître à disciple. Les jeunes hommes sont initiés vers l’âge de dix-huit ans, pour peu qu’ils en soient jugés aptes et en aient manifesté le désir. Conformément au principe de taqiyya (ou kitmān, « dissimulation, principe de l’arcane »), ils s’engagent à ne rien révéler ni des secrets qui leur ont été transmis, ni de leur appartenance au cercle restreint des initiés. Jusqu’à nos jours, la première étape de l’initiation consiste à comprendre et mémoriser le Kitāb al-dastūr, petit recueil de seize prières également appelé Kitāb al-mağmūʻ dont la composition remonte vraisemblablement aux Xe-XIe siècles ; plus tard viennent la lecture de l’épître Rāstbāšiyya et la compréhension de son commentaire (Fiqh al-risāla).
La doctrine alaouite ne se résume pas, comme on le lit trop souvent, à la « divinisation » de ‘Alī, à la croyance à la transmigration des âmes, à une interprétation symbolique des cinq piliers de l’islam dispensant de s’y conformer dans la pratique (ibāḥa), ou encore à un syncrétisme confus d’éléments musulmans, chrétiens, iraniens, sémitiques et néoplatoniciens, dont témoignerait notamment le calendrier des fêtes religieuses, on l’on trouve en effet côte à côte des fêtes iraniennes (nowrūz et mahraǧān, équinoxes de printemps et d’automne), chrétiennes (Noël, al-mīlād ; et l’Épiphanie, ‘īd al-ġiṭās, ou fête du baptême), musulmanes (‘īd al-fiṭr, rupture du jeûne ; et ‘īd al-aḍḥā, fête du sacrifice) et chiites (‘īd al-ġadīr, célébration du jour où Muḥammad aurait désigné ‘Alī comme devant lui succéder ; et ‘āšūrā, commémoration du martyr d’al-Ḥusayn à Kerbela en 680). Bien au contraire, il s’agit d’une doctrine très élaborée, dont ce billet présente, au delà de ces clichés réducteurs, les principes essentiels.
Dieu y est une entité abstraite, impossible à décrire sinon négativement (il n’a ni forme ni limites, n’a été ni créé ni incarné) et dont émane l’ensemble des créatures, comme la lumière du soleil. Ces émanations sont présentées comme une série de régressions graduelles : plus elles sont éloignées de la source, et plus elles ont de défauts. Ce phénomène est l’effet d’une punition divine. Dieu créa d’abord des êtres de lumière, purement spirituels, étoiles l’entourant et chantant ses louanges. Mais pour mettre leur foi à l’épreuve, il changea d’apparence, sema la confusion parmi eux et les poussa à la faute : le doute, d’abord, l’arrogance, ensuite, qui les incita à se comparer à lui, voire à se rebeller. Ceci provoqua une détérioration du monde idéal qui se transforma en un cosmos hiérarchisé et divisé en deux : le grand monde lumineux (al-ʻālam al-nurānī al-kabīr) et le petit monde obscur, ou terrestre (al-ʻālam al-ẓulmānī/al-turābī al-ṣaġīr), chacun habité par un ensemble d’émanations divines hiérarchisées.
Cette cosmogonie repose sur la corrélation de deux principes : la cyclicité du temps et la transmigration des âmes, dans une conception très proche de celle des philosophes néoplatoniciens, mais interprétée dans un cadre islamique. Ainsi, le cycle des transmigrations n’est pas infini, mais limité par le Jour du Jugement, appelé jour de la révélation et du dévoilement (yawm al-kašf wa-l-ẓuhūr). Il n’y a donc pas contradiction avec le concept apocalyptique musulman d’un salut messianique.
Dans ce cadre, ‘Alī n’est pas Dieu, mais seulement, dans le septième cycle (dawr pl. adwār ou kawr pl. adwār) de prophétie, la première des émanations divines. Il est appelé ma‘nā (« sens » ou « essence »), dont le Prophète Muḥammad, qui est l’ism (« nom ») ou le ḥiǧāb (« voile » cachant la divinité aux non initiés), est à son tour l’émanation. Salmān al-Fārisī, qui est le bāb (« porte » par laquelle l’initié peut contempler le mystère de la divinité), est quant à lui l’émanation du « nom ». Cette « trinité » constituée du ma‘nā, de l’ism et du bāb est cyclique : ‘Alī, Muḥammad et Salmān constituent le septième et dernier cycle, tandis que le ma‘nā, l’ism et le bāb des six cycles précédents sont respectivement Abel, Adam et Gabriel, Seth, Noé et Yā’īl b. Fātin (?), Joseph, Jacob et Ham fils de Sem, Josué, Moïse et Dan b. Aṣbā’ūt (?), Asaf, Salomon et ‘Abd Allāh b. Sam‘ān (?), et, enfin, Pierre, JESUS et Rūzbih b. Marzubān (?). Après ‘Alī, et donc au terme des sept cycles prophétiques, la divinité s’est également manifestée en la personne des imams, d’al-Ḥasan, fils de ‘Alī, à al-Ḥasan al-‘Askarī, à chacun desquels est associé un bāb : Abū al-Ḫaṭṭāb, al-Mufaḍḍal b. ‘Umar et Ibn Nuṣayr, déjà mentionnés, sont ceux des septième, huitième et onzième imams respectivement. À chaque triade est également associé un certain nombre d’émanations inférieures, au premier rang desquelles on trouve les cinq yatīm (« orphelins »). Ceux du septième cycle comptent au nombre des Compagnons du Prophète : Abu Ḏarr al-Ġifāri, Miqdād b. Aswad al-Kindī, ʿAbd Allāh b. Rawāḥa al-Anṣāri, ʿUṯmān b. Maẓʿūn al-Naǧāši et Qanbar b. Kādān al-Dawsī. Viennent ensuite les ahl al-marātib (naqīb, naǧīb, muḫtaṣṣ, muḫliṣ et mumtaḥan), essentiellement des prophètes juifs, chrétiens et musulmans, des personnalités grecques et iraniennes et les douze imams chiites. Toutes les émanations jusqu’ici évoquées peuplent le grand monde lumineux, tandis que le petit monde obscur est habité par d’anciens cheikhs et leaders charismatiques de la communauté et tout en bas de l’échelle, par les muwaḥiddūn, membres de la communauté, simples initiés en quête du Salut.
Et la voie du Salut passe par la connaissance (maʻrifa) : l’initiation progressive au mystère de l’unicité divine est censée permettre à l’âme de gravir, cycle après cycle, de réincarnation en réincarnation, les degrés de ce monde hiérarchisé et se rapprocher de la source (la lumière divine) tout en se débarrassant progressivement de son enveloppe matérielle (le corps).
B. P. http://www.ifporient.org/en/bruno-paoli
Suite : Des Alaouites de Syrie (2) : prosélytisme et diffusion de la gnose
Références
A. Sources
- Ḫaṣībī, al-Ḥusayn b. Ḥamdān al-, Kitāb al-hidāya al-kubrā, Beyrouth, Muʾassasat al-balāġ, 2002.
- Ḫaṣībī, al-Ḥusayn b. Ḥamdān al-, al-Risāla al-ratsbāšiyya, éd. Abū Mūsā & al-Šayḫ Mūsā, dans Rasāʾil al-ḥikma al-ʿalawiyya, vol. 2, Diyār ʿAql, Dār li-ağl al-maʿrifa (Silsilat al-turāṯ al-ʻalawī 3), s. d., p. 18-156.
- Kitāb al-dastūr, éd. Abū Mūsā & al-Šayḫ Mūsā, Kutub al-ʻalawiyyīn al-muqaddasa, Diyār ʻAql, Dār li-ağli al-maʻrifa (Silsilat al-turāṯ al-ʻalawī 9), s.d., p. 12-29. Publié sous le titre Kitāb al-mağmūʻ dans Sulaymān Afandī al-Ad̠anī, al-Bākūra al-sulaymāniyya fī kašf asrār al-diyāna al-nuṣayriyya, Beyrouth, s. éd., 1863, p. 40 & sv. ; réédition et trad. française René Dussaud, Histoire et religion des Noṣaîris, Paris, Librairie Émile Bouillon, 1900, p. 161-179 (traduction) et p. 181-198 (texte arabe).
B. Études
- Bar-Asher, Meir M. & Kofsky, Aryeh, 2002, The Nuṣayrī-ʻAlawī Religion : An Enquiry into its Theology and Liturgy, Leiden/Boston, Brill.
- Friedman, Yaron, 2010, The Nuṣayrī-ʻAlawīs : An Introduction to the Religion, History and Identity of the Leading Minority in Syria, Leiden/Boston, Brill.
- Halm, Heinz, 1993, « Nuṣayriyya », Encyclopédie de l’islam, 2e éd., Leiden, Brill, vol. VIII, p. 148-150.
Pour citer ce billet : Bruno Paoli, « Des Alaouites de Syrie (1) : un autre islam » Les Carnets de l’Ifpo. La recherche en train de se faire à l’Institut français du Proche-Orient (Hypotheses.org) 7 décembre 2012. [En ligne] http://ifpo.hypotheses.org/4575
___
P.-S.
Les carnets de l’Ifpo http://ifpo.hypotheses.org/
L’institut français du Proche Orient http://www.ifporient.org/
Maison antropologie et ethnologie http://www.mae.u-paris10.fr/la-mae/
Voir aussi, de Sabrina Mervin, L’étrange destin des alaouites syriens (Le Monde diplomatique, janv. 2013).
Ndlr : La source du logo est l’intéressant site de philatélie La semeuse "25 centimes bleu". Pour mémoire des mandats que la Société des Nations donna à la France pour la Syrie (1920-1946) et le Liban (1922-1943), ainsi qu au Royaume-Uni pour la Palestine (1920-1947) et la Mésopotamie (1921-1932), sous couvert d’organiser ces régions vers leurs indépendances nationales respectives, après qu’elles aient été occupées par les Ottomans. Bien entendu, il ne figure pas ici au titre d’un regret ni d’une apologie quelconques de la réalisation coloniale de ces mandats, ni davantage du colonialisme en général.
On peut lire dans le site « La semeuse "25 centimes bleu" » :
Émission d’octobre 1923 En octobre 1923, le mandat confié à la France et la naissance du Grand Liban menèrent à la suppression de toute idée d’occupation : on remplaça donc les timbres surchargés OMF par des timbres spécifiques par Etat à partir du 1er janvier 1924. Enfin, le 1er juillet 1924, la surcharge devint bilingue. Cette émission a été surchargée à plat à l’imprimerie des Pères Capucins à Beyrouth sur des feuilles de 150 timbres avec millésimes sur quatre lignes en français à l’encre noire. Il existe deux types, dus à l’utilisation de deux galvanos différents : l’un (type 1) montre un écart entre Grand et Liban de 1 millimètre, l’autre (type 2) de 2 millimètres. (Celui que nous avons choisi est du type 2)
Notes
[1] Outre la communauté alaouite qui en comprendrait deux elle-même, on compte une population juive, arménienne, chrétienne (de plusieurs églises), ismaélienne, musulmane sunnite (majoritairement), musulmane chiite, druze, kurde, etc.
[2] L’événement sanglant qui a sali la dictature de Hafez al-Assad, fut la répression militaire de l’insurrection armée de Hama — organisée par les Frères musulmans contre le pouvoir laïque, en 1982, après une tentative d’assassinat du dirigeant syrien. Le parti Baas se battant au corps à corps et comptant lui-même de nombreux morts, fut relayé par l’armée qui bombarda les émeutiers. En 2011, c’est encore à Hama que démarra « la révolution » contre Bachar al-Assad, relayée par les manifestations du mouvement démocratique — rapidement absorbé par le nationalisme islamique et la revendication nationaliste des kurdes, — puis radicalisée dans une guerre d’ingérence armant les takfiristes (et autre Islamisme intégriste) pour destituer Bachar al-Assad, à l’origine de la guerre civile, en fait devenue une guerre géopolitique.
[3] C’est le cas de Bahar Kimyongür, alaouite d’une famille réfugiée en Belgique dont il tient sa nationalité, engagé dans des actions caritatives en Palestine et en Syrie, dans le mouvement révolutionnaire démocratique contre Assad ; il s’est exprimé à plusieurs reprises pour distinguer entre le pouvoir d’Assad et les alaouites, puis il a informé sur le tour pervers pris par les combattants de l’opposition, enfin sur le rôle logistique de la Turquie dans la radicalisation intégriste de la guerre. Forcément mal protégé, puisqu’il est à la fois contre le régime de Assad et contre l’armée syrienne libre dont il dénonce les exactions, il vient d’être arrêté en Italie à la demande du gouvernement turc.
[4] Les patriarches d’Orient dans la tourmente réunis au Vatican, L’Orient LE JOUR, 20 novembre 2013.
[5] Sur le nombre des morts et leur répartition voir le rapport de l’OSDH au premier septembre 2013, commenté dans Le Grand Soir ; dans les rangs loyalistes apparaît un nombre de morts supérieur de plus du double à ceux des rangs de l’opposition. Ainsi peut-on interpréter le renouvellement des effectifs de l’armée syrienne par le recours intégré au Hezbollah libanais particulièrement organisé. Mais aussi convient-il de rappeler qu’au début du conflit en Syrie, après le contexte des divisions nationales au sujet de l’enquête internationale sur l’assassinat de Rafiq Hariri, en 2011, où l’Arabie saoudite s’était alors désolidarisée de la médiation de la Ligue arabe, disant vouloir éviter une sécession qui aurait scellé la fin du Liban « en tant qu’Etat où coexistent pacifiquement différentes communautés, religions et parties » (Le Monde du 19 janvier 2011), avait au contraire repris à son compte, en 2012, dans la foulée de la reconnaissance du Comité national syrien par la Ligue comme représentant officiel de la Syrie, l’idée de sécuriser le Liban, soulevé par la crise syrienne, par une partition en trois régions autonomes fédérées, en créant notamment un califat au nord (Tripoli), une démocratie chrétienne au centre, et une région chiite au sud. Cela expliquant pourquoi le Hezbollah ne fut pas unanimement contredit hors ses rangs au Liban lorsqu’il déclara soutenir militairement la Syrie contre les puissances environnantes. La pression des attentats suicide aujourd’hui libère d’autres positions. Ces positions nouvellement exprimées avec une voix de plus en plus forte contre le Hezbollah auparavant considéré comme un parti national libanais héroïque, dû à son engagement par la signature du pacte d’Entente Mutuelle Entre le Hezbollah et le Courant Patriotique Libre — chrétien — depuis février 2006, et à ses exploits militaires pour résister à une nouvelle invasion israélienne du Liban, la même année, sont maintenant renforcées par un soutien partisan solidaire de l’OPEP sous l’égide des saoudiens, qui impose une main mise sur les choix d’exploitation du pétrole offshore annoncé possible dans les eaux territoriales libanaises. La communauté chiite fédérée par le Hezbollah représente environ 27% de la population libanaise dans son ensemble, et se répartit sur 10% du territoire au sud, plus une implantation dans la plaine de la Bekaa — où déferle le plus grand nombre de réfugiés syriens, — et à Baalbek.
[6] Plus de 2 millions de réfugiés en septembre 2013 selon l’ONU (France24), plus de 3 millions au mois de novembre, parmi lesquels un million au Liban, petit territoire pour une population libanaise globale d’environ 4 millions d’habitants (L’Orient LE JOUR).
[7] Human Rights Watch (pdf).
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