vers la nature de l’être. Sans idée ou pensée (Moi-Je ), il n'est pas possible d'élaborer une pensée sur le monde ou l'univers, puisque ces derniers se réfèrent à moi, connaisseur du monde accepter par la pensée. La pensée (Moi-Je), qu'elle soit apparente ou en attente, peut être ainsi considérée comme une sorte de pensée – racine (dirais je). Prenons par exemples les mots ( Je ) et ( Moi) sont exprimés, par la pensée Moi qui apparaît clairement. Dans les exemples d'ordre plus général, cette pensée Moi est moins évidente. Quand j'ouvre le journal, j'ai l'impression de faire un constat en disant que (le monde est dans un état bien catastrophique) et que les hommes pourraient se comporter autrement; je n'ai pas l'impression d'émettre une opinion. Pourtant, dire que l'état du monde est catastrophique j’entend que, selon Moi, il devrait ou pourrait être autrement. De même, dire que (la terre est un paradis) suppose que, selon Moi, la terre est comme elle doit être, correspond à l'idée que je me fais du paradis. Que doit – on comprendre de se que j’essaye d’élaboré, c'est que même quand le mot (Je) n'est pas prononcé, toute opinion se réfère à une idée de comment les choses devraient être ou ne devraient pas être. Et cette idée appartient à une mémoire, à une pensée qui est forcément conditionnée par mon histoire personnelle, par mon passé particulier, par mes attentes. Cela voudrait dire que tant que la perception d'une situation n'est pas conceptuelle, il n'y a pas de Moi, il y a seulement (être), et dès qu'un concept apparaît au sujet de la situation, un Moi apparaît, même s'il n'est pas exprimé, ou déguisé sous l'expression : <<on peut voir que le monde est dans un état catastrophique>> par exemple. Dirions- nous qu'il n'existe pas de pensée objective, que toute pensée tire son existence de la subjectivité d'un mental personnel ? Cela expliquerait que dire (le monde est tel qu'il est), soit encore l'expression d'un Moi, car il s'agit encore d'une conception du monde à travers le mental, et celui-ci ne peut jamais voir le monde tel qu'il est, mais seulement à travers des concepts du monde. Le monde ne pourrait qu'être senti, mais y a t il encore un monde, à ce moment là ? Toute pensée est subjective dans la mesure où elle se réfère à un penseur, qui est conditionné de mémoire. Le fait de penser n’est en soi nullement problématique. C’est normal de s’identifier à la pensée et à son contenu qui créé la peur et la souffrance. Je ramène l’attention du regard qui contemple ma pensée. Le silence et la tranquillité, qui étaient auparavant masqués par la tension, brillent alors sans effort. La pensée du monde n’est pas le monde, la pensée de l’autre n’est pas l’autre, la pensée de Moi n’est pas Moi. Je suis une conscience, qui me fait faire la perception, tout en en étant parfaitement libre. Ce qui peut paraître une croyance comme une autre, a pourtant le pouvoir de nous rendre disponible. Elle disparaît dès lors que je l’incarne, alors cela rempli une fonction. Elle n’est que l’émanation de ce que nous sommes, et nous ramène dans l’instant à nous-même, pure conscience, sans forme et sans attribut.