Birmanie : Génocide sur la minorité musulmane
Décrite comme la Palestine de l'Asie par l'ONU, la communauté musulmane minoritaire des Rohingyas de Birmanie traverse actuellement une terrible épreuve, elle est victime de purification ethnique voulue par les extrémistes bouddhistes Rakhines de l'Arakan. Sur le golfe du Bengale, l'Arakan est le point de rencontre de l'Asie musulmane et hindoue avec l'Asie bouddhiste.
Le nettoyage ethnique est monnaie courante en Birmanie, un rapport confidentiel des Nations Unies daté du 29 mai 2011 et portant la mention « Not for Public Citation or Distribution » (« Distribution et déclaration publique interdites ») définit le nettoyage ethnique comme une politique « délibérée conçue par un groupe ethnique ou religieux pour éliminer par la violence et la terreur la population civile d'un autre groupe ethnique ou religieux de certaines zones géographiques ».
Dans les années soixante-dix, la junte a entrepris un programme systématique de nettoyage ethnique des musulmans Rohingyas qui les prive de leurs droits fondamentaux (liberté de mouvement, citoyenneté, éducation, accès à la propriété, etc.). Selon les rapports, depuis le 28 juin, 650 musulmans Rohingyas (sur un million) ont été assassinés, 1200 sont portés disparus, plus de 2500 maisons ont été incendiées et plus de 90 000 personnes ont été déplacées.
Malheureusement, le prix Nobel de la Paix, l’opposante birmane Aung San Suu Kyi ne voit ni n’entend la détresse des musulmans Rohingyas. Peut-être a-t’elle oublié ses propres paroles sur la démocratie et les droits de l'homme ? : « La lutte pour la démocratie et les droits de l'homme en Birmanie est une lutte pour la vie et la dignité ».
Le photographe américain Greg Constantine a récemment publié un livre de photographies en noir et blanc intitulé « Exiled to Nowhere : Burma’s Rohingya » (« Exilés nulle part : Les Rohingyas de Birmanie »). D’après le photographe, « ce qu’on oublie d’évoquer lors des débats sur l'apatridie des Rohingyas, ce sont les histoires humaines. »
Il raconte l'histoire de Kashida, âgée de 20 ans, qui a du « fuir au Bangladesh avec son mari. Les autorités birmanes leur ont refusé de se marier. Quand ils ont découvert qu'elle s’était mariée en secret et qu’elle était enceinte, ils ont pris tout l’argent, les vaches et les chèvres que sa famille possédait. Ils ont forcé Kashida à avorter, lui disant : « Ce n'est pas votre pays, vous n'avez pas le droit d’enfanter ici » !
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Ramin Mehmanparast a dénoncé le génocide des musulmans en Birmanie. Il a appelé à l'intervention immédiate du gouvernement birman, des institutions internationales et de l'Organisation de coopération islamique (OCI). Il a également demandé qu’une enquête soit ouverte sur les massacres perpétrés en Birmanie contre la communauté musulmane Rohingya.
Il est à déplorer le silence de la communauté internationale, en particulier des Etats-Unis et des pays occidentaux pourtant fort attachés au respect des droits de l’homme…