- Groupement Européen de Professionnels du Marketing
ou CEDIPAC S.A.

- Fondateur : Jean Godzich assisté de 12 diamants.

- Organisation :

- Sous le couvert de la vente à domicile, le G.E.P.M. s'engraisse financièrement tout en ruinant les « vendeurs », ce qui fut le cas en
France. L'organisation représente plus de 500 millions de francs de chiffre d'affaires par la vente de parfums, cravates, costumes, produits ménagers, sous-vêtements, voitures, cartes privilèges services, assurances, livres, ...

- Création de filiales :

- Plusieurs entrepôts à Fleury-Sur-Andelle (Eure),
- Norwich Union (caution),
- Sponsoring de l'équipe de Luc Leblanc (champion du monde de cyclisme).

- Nombres d'adeptes :

- En France environ cinquante mille personnes.

- Enseignements :

- Le chômage en France prolifère, le loto fait rêver n'importe quel citoyen, surtout ceux qui ont échoué dans leur vie professionnelle ou ont connu des ennuis financiers.

- Ce qui fit la force de Godzich : la faiblesse des adeptes.

- La façon de manipuler les vendeurs du G.E.P.M. est simple comme une pâtisserie. Vous garnissez le plat avec des produits du G.E.P.M, une sauce
de fortunes fictives décorées d'espoirs, le tout recouvert de prières bibliques. Ce qui ressemble avec du recul à un superbe gâteau « Arnaque »,
avec un zeste d'escroquerie, qui permet à Godzich et ses 12 apôtres de se gaver l'estomac, laissant aux disciples le soin de gratter le fond du plat
en espérant y récupérer des miettes.

- Ingrédients :

- Le principe du G.E.P.M. repose sur la vente à domicile (système dit pyramidal). Mais ce système est conçu de manière à ce que l'adepte gagne
de l'argent. Par contre, les disciples doivent tout acheter : catalogues, parfums, bijoux, bons de commandes, etc.

- Il faut faire plus de 8 000 francs de chiffre d'affaires par mois et si vous n'y arrivez pas, vous devez acheter des livres, des cassettes audio
pour apprendre à « devenir riche en dormant » puis, par la suite, participer aux « week-ends de rêves ». Ces week-ends de rêves sont obligatoires pour tous et ces derniers se passent pour la quasi - totalité aux U.S.A.

- Les réunions se terminent toujours par des prières avec comme prêtre Jean Godzich qui remercie « ... Dieu du succès de son entreprise... Dieu seul nous donnera la victoire !... Dieu vous aidera à encaisser tout ça, à encaisser le fardeau... Maintenant, on va se tenir la main pour que nous
communions ensemble... Seigneur, bénis notre organisation, je te le demande.
Amen ! ».

- Editions :

- Et maître et disciple,
- La magie de croire,
- Le plus grand miracle du monde,
- Rendez-vous au sommet,
- Quand on veut, on peut, etc.,
- C'est sans compter la série de cassettes de formation intitulées : « Les clefs du succès », « à écouter jusqu'à plus soif ».

AFP, 25 janvier 2007


EVREUX (Eure) - Le tribunal correctionnel d'Evreux a condamné jeudi à trois ans de prison par défaut pour abus de biens sociaux Jean Godzich, 57 ans, le patron américain de l'ex-Groupement européen des professionnels du marketing (GEPM), qui avait déposé son bilan en 1995.

Fondateur du GEPM en 1987, Jean Godzich était soupçonné d'avoir transféré illégalement vers les Etats-Unis près de six millions d'euros provenant de la trésorerie de l'entreprise. Sous le coup d'un mandat d'arrêt international, M. Godzich, également condamné à une amende de 500.000 euros, n'avait pas assisté à son procès qui s'est tenu le 18 octobre 2006.

Trois cadres français de l'ex-GEPM poursuivis pour complicité et qui avaient assisté à l'audience ont été condamnés à des peines allant de huit mois à deux ans de prison, toutes assorties de sursis, ainsi qu'à des amendes allant de 10.000 à 80.000 euros.

Installé à Fleury-sur-Andelle (Eure), le GEPM était une entreprise commerciale qui a été accusée de pratiquer "la vente pyramidale". Ce procédé consiste pour un vendeur mandaté par une société-mère à s'attacher les services d'autres vendeurs qui eux-mêmes recruteront d'autres vendeurs et ainsi de suite.

L'ex-GEPM qui commercialisait des articles très divers, des bijoux jusqu'aux lessives en passant par des vêtements et des cosmétiques, a compté jusqu'à 400 salariés, s'appuyant sur une "toile" de 40.000 vendeurs. L'entreprise s'était fait connaître en 1994 en achetant l'équipe du coureur cycliste Luc Leblanc mais, accusée dans de multiples articles de presse de pratiques sectaires, elle avait déposé son bilan en 1995.

Source: http://www.prevensectes.com

"Notre reporter chez les vendeurs du GEPM

Voyage au pays des gogos

Si un ami ou l’un de vos proches essaie de vous intéresser au Groupement des professionnels du marketing, il ne manquera pas de vous emmener dans une réunion d’information appelée "plan", première étape, passage obligé avant d’entrer dans l’affaire commerciale du GEPM.

J’ai moi-même commencé mon aventure par un plan chez Laurence, jeune femme au chômage regonflée par son entrée dans le Groupement, qui ne datait pourtant que de quinze jours. A mes côtés, d’autres nouveaux : un ex-cadre commercial qui cherche à se reconvertir, une aide-cuisinière et une femme sans emploi, tendance évaporée New Age.

Entre alors Eric Bosson, costume-cravate impeccable. Lui seul est chargé de nous présenter "l’affaire", car ses trois ans de présence au GEPM lui ont permis de mémoriser un discours bien rodé. Volubile, il dévoile la recette magique : comment gagner 10000 F dans les six mois qui viennent en vendant des produits de toutes sortes, entretien, maquillage, vêtements, bijoux... Chiffres, pourcentages, commissions, tout se mêle dans nos têtes, sauf une certitude: la possibilité de gagner vite beaucoup d’argent.

Quelques jours plus tard, je passe commande d’une mallette à 800 F chez Elaine, qui devient ma "distributrice partenaire" et me gratifie de paroles encourageantes. Pas étonnant, car si je reste dans l’affaire, sa commission va augmenter. Autant dire qu’elle ne va plus me lâcher !

Le lendemain, nous partons chercher ma mallette chez Lionel Savouret, le distributeur qui "coiffe" Elaine. Là, dans un pavillon de banlieue anodin, toute la famille Savouret vit à l’heure du Groupement. Dans la cuisine, une drôle de pendule sur laquelle, à la place des chiffres, on lit "rêve, foi, argent, confiance", mots clés de la rhétorique GEPM. Quelle heure est-il ? Rêve moins foi ? Accrochées aux murs, les photos des champions, les distributeurs "diamant" et "excellence", ceux qui se font 60000F par mois.

Même les toilettes sont investies par la photo d’une Mercedes avec une plaque d’immatriculation au nom de Savouret. Ambiance fric garanti. Nous nous installons dans la cave où s’entassent une soixantaine de personnes– employés de la RATP, institutrice, commerçants, étudiante en médecine, etc. Là, pendant deux heures, Lionel Savouret nous explique l’affaire avec des arguments en béton : "Si on vous dit du mal de cette affaire, il ne faut pas y croire, ce sont des jaloux. Car, en travaillant 20 heures par mois, vous allez gagner autant que quelqu’un qui fait ses 169 heures.

Regardez Frédéric, qui est distributeur central. Il est employé de banque. Ce qui fout les boules à son chef, c’est de le voir arriver au boulot en Mercedes. Frédéric a passé ses vacances au Mexique avec les centraux du GEPM, alors que son chef n’est pas allé plus loin que .. Alors, ne vous masturbez pas la tête et foncez..." Pas compliqué Lionel, qui fonce en effet et continue : "Il faut que vous ayez des motivations, sinon, quand votre beau-frère vous dira : "C’est une secte", vous vous arrêterez.

Pour bien démarrer dans cette affaire, il faut une tenue correcte. Bon, il y en a qui vont dire : "C’est une secte, il faut tous s’habiller pareil." Pas du tout, c’est juste une tenue d’homme ou de femme d’affaires. Et puis, donnez une bonne image de vous-même, souriez. L’attitude morale qu’on a face au client, c’est très important pour les ventes et pour persuader les gens d’entrer dans l’affaire."

Ouf, deux heures de ce discours et nous voilà assommés, tout juste bons à faire un chèque et repartir avec la "mallette magique" au contenu édifiant. Outre les catalogues des produits, elle contient deux livres : Comment se faire des amis et En route vers le succès, ainsi qu’une pile de cassettes aux titres révélateurs : Comment démarrer sur les chapeaux de roue, L’attitude face à tout...

TOMBEZ AMOUREUX DE VOS PRODUITS...

Maintenant, il me faut passer aux choses sérieuses : commander des produits et les vendre. Je me rends chez Xavier, un des membres du groupe d’Elaine, au GEPM depuis deux mois. Commander des produits, via le Minitel... un vrai casse-tête que Xavier ne maîtrise pas encore bien. Son Minitel reste branché pas loin d’une demi-heure. On imagine la note des Télécom. Mais, au GEPM, il est normal d’être solidaire, de s’entraider, afin de constituer un noyau solide et gagner ainsi de plus en plus d’argent.

Deux jours plus tard, je peux aller chercher mes produits chez Xavier. Il me faut trouver un véhicule. Sans voiture, difficile de travailler pour le Groupement, car, en plus d’aller chercher les produits chez votre distributeur partenaire, il faut ensuite les livrer chez les clients, heureusement fictifs pour moi. En prime, Xavier m’a fait la copie de deux "cassettes de motivation". J’écoute le bla-bla hallucinant d’une distributrice qui a "réussi" : "Les produits, testez-les, aimez-les.

Pour Artrax, le détergent, je vous assure que c’est extraordinaire d’aller dans les toilettes entartrées de quelqu’un, de mettre Artrax, de discuter cinq minutes, et de tirer la chasse. C’est un plaisir. Sachez vous régaler avec des choses comme ça, si simples. (...) Mettez les cravates et les chemises du GEPM. Maquillez-vous avec la gamme beauté du GEPM. Tombez amoureux de vos produits comme vous allez tomber amoureux de votre affaire, dès que vous allez AGIR et non pas PENSER, et faites des ADEPTES. N’agressez pas vos clients en leur disant : "J’ai quelque chose à vous vendre". Mais dites-leur : "J’ai un moyen de vous aider à gagner du temps et de l’argent."

Avec pareil viatique, sûr, j’aurais dû faire fortune... Pour l’heure, mon reportage est terminé, et le bilan n’est guère encourageant. L’entrée au GEPM m’a coûté 800F, beaucoup de temps – plus de 24 heures au total en réunions diverses et transports –, et me voilà nantie de produits pour un montant de 965 F, sur lesquels, au mieux, après m’être échinée à trouver des clients, je devrais gagner 193 F. Une "affaire", on vous le disait." N.Q.

Source : www.lavie.fr