Le tueur multirécidiviste belge Marc Dutroux espère obtenir sa libération au mois d'avril 2013 et s'est adressé en ce sens au tribunal d'application des peines (TAP) de Bruxelles. Les familles des victimes ont dès lors commencé à recevoir des documents les informant sur la procédure en cours et leur demandant quelles conditions elles fixeraient à une telle libération.
La démarche du TAP, révélée par le quotidien Le Soir, est dictée par la loi et ne signifie en aucune manière que le criminel le plus célèbre du royaume puisse envisager sa remise en liberté rapide, même sous condition. En Belgique, un détenu peut introduire une demande d'examen de son dossier lorsqu'il a accompli un tiers de sa peine. Marc Dutroux est emprisonné depuis 1996 et a été condamné à la réclusion à perpétuité en 2004. Une telle peine est rarement exécutée et les assises d'Arlon avaient, dès lors, assorti leur décision d'une peine de sûreté, une "mise à la disposition du gouvernement" durant 10 ans.
ABSENCE DE REGRET
Les familles des jeunes victimes sont toutefois sous le choc, elles qui avaient déjà été mises à l'épreuve depuis quelques mois, avec la libération sous condition de Michelle Martin, complice et ex-épouse du tueur, condamnée à 30 années de prison. Elle est actuellement abritée par une congrégation de sœurs Clarisses à Malonne, près de Namur. Elle a rencontré récemment le père de l'une des victimes de Dutroux, Jean-Denis Lejeune, auquel elle désirait fournir des explications.
Incarcéré et isolé à la prison de Nivelles, Marc Dutroux n'a, lui, jamais manifesté le moindre regret pour les enlèvements et les assassinats qu'il a commis. Il nie même toute responsabilité dans la mort des jeunes Julie Lejeune, Melissa Russo, An Marchal et Eefje Lambrecks. "Parfaitement froid ", selon son avocat, après avoir appris la libération de Mme Martin, il s'est toutefois vu encourager dans ses démarches en vue d'un hypothétique élargissement. Avant cela, il devrait cependant obtenir un avis positif du directeur de sa prison et d'un collège de psychiatres. Il s'est déjà vu refuser des demandes de congé pénitentiaire et de port d'un bracelet électronique, les autorités estimant qu'il présentait un risque élevé de récidive.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/11/26/marc-dutroux-demande-sa-liberation-conditionnelle_1795977_3214.html
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