L'Argentin Jorge Mario Bergoglio a été élu pape mercredi 13 Mars 2013 par les 115 cardinaux électeurs pour succéder à Benoît XVI après sa démission historique le 28 février. Il a choisi le nom de François. Archevêque de Buenos Aires depuis 1998, il s'agit du premier pape de l'histoire pour le continent américain et du premier Jésuite.
L'Argentin Jorge Mario Bergoglio, un homme timide et à la parole rare, bénéficie d'un grand prestige parmi ses ouailles qui apprécient sa totale disponibilité et son mode de vie dénué de toute ostentation.
En 2010, il s'est opposé avec vigueur à la loi légalisant le mariage homosexuel en Argentine, pays où l'avortement est interdit. Il s'est aussi élevé contre le droit octroyé aux transsexuels de changer de sexe à l'état civil. En septembre 2012, il a critiqué les prêtres refusant de baptiser les enfants nés hors mariage, les qualifiant d'«hypocrites».
Famille modeste
Né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, le nouveau pape a vu le jour dans une famille modeste. Fils d'un employé des chemins de fer d'origine italienne, il va à l'école publique et achève ses études avec un diplôme de technicien en chimie.
A 22 ans, il intègre la Compagnie de JESUS, où il y étudie les humanités et obtient une licence de philosophie. Après un détour par l'enseignement privé, il suit des études de théologie et est ordonné prêtre le 13 décembre 1969.
Moins de quatre ans plus tard, à tout juste 36 ans, il est élu provincial (responsable national) des Jésuites argentins. Il assumera cette responsabilité pendant six ans.
Pendant la dictature militaire en Argentine (1976-1983), Jorge Bergoglio se bat pour conserver l'unité d'un mouvement jésuite taraudé par la théologie de la libération, avec un mot d'ordre: maintenir la non-politisation de la Compagnie de JESUS.
Le futur cardinal se rend ensuite à Fribourg, en Allemagne, où il obtient son doctorat. A son retour, il reprend l'activité pastorale comme simple curé de province dans la ville de Cordoba, à 700 km au nord de Buenos Aires.
Le 20 mai 1992, Jean-Paul II le nomme évêque de Auca et évêque auxiliaire de Buenos Aires. Il grimpe alors les échelons de la hiérarchie catholique de la capitale, et revêt finalement la pourpre cardinalice le 21 février 2001.
Un homme humble
En dépit de cette carrière météorique, l'homme est resté «très humble» et «garde un profil bas», selon le père Marco. Il se lève à 04h30 du matin et termine sa journée à 21h00. Il n'a pas de voiture, se déplace en transports en commun et a renoncé à occuper la somptueuse résidence des archevêques de Buenos Aires.
On le dit très attentif aux besoins de ses collaborateurs, qui peuvent le joindre à tout moment sur une ligne téléphonique directe. Il n'accorde pas d'interviews, tout en étant lui-même un lecteur assidu de la presse.
On sait toutefois le prélat grand lecteur de José Luis Borgès et de Dostoïevski, amateur d'opéra et fanatique du club de football de Buenos Aires San Lorenzo, fondé par un prêtre.
Rédacteur du rapport du synode
Mgr Bergoglio a vu sa réputation grandement accrue parmi ses pairs pour son travail comme rédacteur adjoint du rapport final du synode d'octobre 2001. Le rapporteur principal, l'archevêque de New York Edward Egan, n'ayant pu mener à bien sa mission du fait des attentats du 11 septembre, c'est au cardinal argentin qu'il est revenu de mener l'essentiel des travaux.
Au Saint-Siège, il était avant son élection membre de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.