La campagne suscite peu l'intérêt des Allemands
En Allemagne, la campagne pour les élections européennes a débuté le 21 février. Ce jour-là, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe a annulé le seuil obligatoire de 3 % des suffrages pour siéger au Parlement européen. Le principe de l'égalité des voix des votants l'a emporté sur le risque de dispersion des suffrages. Les grandes formations anticipent donc des pertes, victimes de l'émiettement des voix.
Déficit d'image
À un mois du scrutin, selon les derniers sondages, le parti démocrate-chrétien (CDU), au-dessus de 40 % des intentions de vote, conserve une marge confortable sur les sociaux-démocrates, crédités de 28 %. Les Verts, dotés d'un contingent de 14 députés à Strasbourg, s'attendent à perdre quatre sièges. En revanche, les formations minoritaires bénissent cette révision de la règle. À commencer par le parti eurosceptique Alternative pour l'Allemagne, créé en février 2013. L'AfD avait raté de peu une entrée triomphale au Bundestag en septembre dernier. Et, sorte de Tea Party à l'allemande, il fait campagne contre l'euro. Par ailleurs, si le parti néonazi (NPD) réédite son score de 2009 (1,3 %), il aura l'opportunité de décrocher un des 96 sièges dévolus à l'Allemagne par le Traité de Lisbonne. À quatre semaines du scrutin, la mobilisation est molle. Les grands partis espèrent un regain d'intérêt via la personnalisation des débats, avec des figures de proue connues du grand public. Trois candidats à la présidence de la Commission européenne sont allemands ou parlent allemand : Ska Keller pour les Verts, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker pour la droite ou encore le social-démocrate Martin Schulz. Ce qui offre plus de visibilité à cette élection. Mais, ici comme ailleurs, les députés européens souffrent d'un manque de reconnaissance. Un déficit d'image lié à l'impopularité de l'Europe et la faible légitimité des députés : autour de 45 % des électeurs ont voté lors des trois derniers scrutins, les scores les plus faibles des élections allemandes. Une participation attendue à la hausse car le jour du vote, le 25 mai, les électeurs de dix Länder renouvellent leurs conseils municipaux.