Pakistan. Une femme lapidée par sa famille
29 mai 2014 à 08h02
Une jeune Pakistanaise, enceinte, a été battue à mort par sa propre famille, mardi. Les crimes d'honneur sont interdits depuis des années dans le pays, mais la réglementation se heurte à des coutumes ancestrales.
Farzana Parveen, 25 ans, a été battue à mort, mardi, à coups de briques. Une trentaine de membres de sa famille se sont livrés au massacre devant l'entrée du tribunal de Lahore, mégalopole de 10 millions d'habitants.
Son crime : s'être mariée par amour, contre la volonté des siens dans un pays où les mariages forcés demeurent la norme. La jeune femme se rendait au palais de justice pour témoigner contre sa famille, qui avait accusé son mari de l'avoir « kidnappée ».
La justice à la traîne
« Nous sommes la cible de menaces depuis que nous sommes mariés », a déclaré, hier, son mari, Iqbal. « Le père de Farzana, mais aussi ses frères et ses cousins nous ont attaqués », a-t-il déploré au téléphone avant de réclamer que « justice soit faite ! »
La police de Lahore a indiqué avoir interpellé le père de la mariée et être à la recherche de ses frères et cousins. « La police spéciale du tribunal était mystérieusement absente des lieux du crime. Elle a été incapable de prendre des mesures préventives, de protéger la victime et ce, malgré les précédents dans les cas de meurtres pour déshonneur », a réagi Tahira Abdullah, une militante des droits des femmes.
« Toutes les personnes qui étaient présentes sont connues, elles ont été vues par tout le monde, il n'y a donc aucune raison que les agresseurs ne soient pas traduits en justice », a déclaré le mari éploré.
Crimes d'honneur
Au Pakistan, près de 1.000 femmes ou adolescentes ont été tuées l'an dernier pour avoir « déshonoré » leur famille, selon la Commission nationale des droits de l'Homme.
Des lois entrées en vigueur au début des années 2000 interdisent les mariages forcés et pénalisent les crimes d'honneur, mais se heurtent à des coutumes ou une interprétation étriquée de l'islam.