Tchad. La force Barkhane opérationnelle le 1er août
20 juillet 2014
La nouvelle force militaire française en Afrique, Barkhane, sera opérationnelle le 1er août et son état-major basé au Tchad, à N'Djamena. François Hollande, au terme de sa tournée africaine, en a inspecté l'installation.
Au troisième et dernier jour de sa visite en Afrique, le président français François Hollande a inspecté, hier, à N'Djamena, les préparatifs de la nouvelle force militaire française dédiée à la lutte contre le terrorisme au Sahel, Barkhane. Elle sera opérationnelle le 1er août, a annoncé le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui accompagnait le chef de l'État. Cette nouvelle force, dont l'état-major commandé par le général Jean-Pierre Palasset sera installé dans la capitale tchadienne, mobilisera 3.000 militaires. Le général Palasset a notamment dirigé la force française Licorne en Côte d'Ivoire en 2010-2011, qui a participé à la chute de l'ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo. Il a ensuite commandé les forces françaises en Afghanistan en 2011-2012. L'opération Barkhane succèdera à l'opération Serval lancée le 11 janvier 2013 au Mali contre les groupes islamistes armés qui menaçaient l'intégrité du pays. Elle fusionnera également les dispositifs Épervier et Sabre déployés au Tchad et au Burkina Faso. L'idée de cette « reconfiguration » des forces françaises en Afrique de l'Ouest est de permettre des « interventions rapides et efficaces en cas de crise », en association avec les forces africaines, avait indiqué le président français, jeudi à Abidjan (Côte d'Ivoire).
« Aucune concession »
« La menace s'est diffusée, multipliée » et cela justifie que « vous soyez présents d'une autre façon que par le passé », a lancé le Président aux 1.000 soldats français basés dans la capitale tchadienne. À l'issue d'entretiens avec le président tchadien, Idriss Déby Itno, François Hollande a remercié son homologue pour son engagement au côté de la France au Mali tout en affirmant qu'il n'y aurait « aucune concession » au régime tchadien liée à l'installation de l'état-major de Barkhane à N'Djamena. L'opposition tchadienne a fait part de ses craintes que la contrepartie soit un soutien sans faille à un régime régulièrement critiqué par les organisations de défense des droits de l'Homme pour sa répression.