La lepénophobie fut longtemps une rente des plus confortables (SOS Racisme, LICRA, MRAP, etc.) ; l’islamophobie en est le direct prolongement, sorte de nouveau placement à la Bernard Madoff, avec généralement les mêmes filous, passés du trotskisme au néo-conservatisme, de l’extrême droite antisémite au racisme antibougnoulo-musulman. Pauvres types, dont certains admettent en privé – pas de nom, SVP, il y en a qui militent aujourd’hui chez Sarkozy et Copé… – que c’est moins risqué de taper sur les Arabes que sur les juifs. L’arabophobie, l’antisémitisme du lâche ? C’est à croire.
De façon plus sérieuse, ces informations de La Croix (repaire d’islamo-gauchistes bien connu) et relayées par le site du Centre palestinien d’information (palestine-info.cc/fr) : « L’Orient-Le Jour, équivalent libanais du Monde français, du 24 juillet 2014 rappelle ainsi que la communauté chrétienne de la bande de Gaza compte environ 1.500 âmes, de rite grec orthodoxe pour la plupart, sur une population majoritairement musulmane de 1,8 million d’habitants, cible d’attaques dans des incidents imputés aux extrémistes islamistes et condamnés par les responsables du mouvement Hamas. »
L’église grecque orthodoxe Saint‑Porphyre de Gaza sert donc de refuge aux civils palestiniens, toutes confessions confondues. « Ensemble, chrétiens et musulmans, nous sommes une seule famille, la nation palestinienne. Donc nous essayons d’aider au maximum pour que tout le monde ait un toit. Nous essayons de donner de l’amour. C’est la chose la plus importante, donner de l’amour à ceux qui en ont besoin. » Tels sont les propos rapportés dans La Croix du 26 juillet 2014, celles de l’archevêque Alexios qui héberge près de 1.700 réfugiés au sein de son église, aidé par « l’imam de la mosquée voisine et des organisations comme la Croix-Rouge et Caritas ».
Et ce prélat d’exciper de ses bonnes relations avec toutes les factions, Hamas, Djihad islamique ou Fatah. Pour Mahmoud Khalaf, un habitant de Gaza, c’est une expérience pour le moins inhabituelle de se prosterner cinq fois par jour pour la prière musulmane sous le regard d’une icône de JESUS dans une église de l’enclave palestinienne. « Ils nous laissent prier. Cela a changé la vision que j’avais des chrétiens. Je n’en connaissais pas vraiment avant, mais ils sont devenus nos frères. L’amour entre les musulmans et les chrétiens grandit ici », témoigne-t-il. « JESUS a dit : “Aime ton prochain”. Pas seulement ta famille, mais ton collègue, ton camarade de classe : musulman, chiite, hindou, juif », explique Tawfiq Khader, un volontaire chrétien. Avant de conclure : « Nous ouvrons nos portes à tous. »
Il y a quelques années, le défunt bimensuel Flash avait eu l’occasion de relayer un entretien avec le père Manawel Musallam, plus connu sous le sobriquet de « curé de Gaza ».
Extraits choisis : « De lui, le docteur Attala Abu Siba, ministre de la Culture du Hamas, assure : Je ne peux qu’admirer le père Manuel Musallam qui, à Noël dernier, a refusé de se rendre à Bethléem en précisant : “J’ai refusé d’y aller en raison du blocus. Je serai le dernier à quitter Gaza !” D’ailleurs, son sermon de dimanche dernier était extraordinaire et j’ai demandé à Ismaël Haniyeh [alors Premier ministre du Hamas, NDLR] de lui proposer un poste dans le gouvernement… »
Manawel Musallam et les musulmans : « L’autre jour, quelqu’un m’a demandé si j’avais peur du Hamas et je lui ai répondu que c’est le Hamas qui devrait avoir peur de moi car j’ai des enfants musulmans dans mes écoles. Le Hamas est le peuple de Palestine. Le Hamas, ce sont des femmes, des enfants, des hommes et nous parlons tous de la même chose : la libération de la Palestine. Les chrétiens, ici, ne souffrent pas à cause des musulmans aux côtés des musulmans. Les chrétiens et les musulmans ont combattu ensemble pendant cette guerre et les soldats sionistes ont tué aussi bien des chrétiens que des musulmans. Ma maison, qui se trouve dans le quartier al-Zaytoun, a été touchée pendant la guerre. Pendant cette guerre, j’ai ouvert mon école à tous : qu’ils soient musulmans ou chrétiens. J’ai offert un abri à tous. Nous n’avions pas d’eau, pas d’électricité. Cela a duré trois semaines… »
Et le meilleur pour la fin : « Vous, les chrétiens d’Europe, vous devez soutenir et aider les Palestiniens. Vous êtes compatissants vis-à-vis des juifs suite à la Shoah et vous les laissez faire parce que vous vous sentez coupables. Mais le problème est qu’en 1948, vos gouvernements occidentaux ont décidé d’offrir en compensation un pays aux juifs, contre l’avis des Palestiniens et du monde arabe ; vous avez soutenu l’expulsion forcée des Palestiniens, et aujourd’hui vous continuez à soutenir les Israéliens… Votre devise en France est Liberté, Égalité, Fraternité. Pourquoi cela n’est-il pas valable pour nous, les Palestiniens ? Nous ne sommes pas dangereux, nous n’avons pas de bombes nucléaires, nous n’avons pas d’armée, nous n’avons pas de F16, d’hélicoptères, de tanks. Nous n’avons que des armes rudimentaires pour défendre notre terre. De Gaulle et Chirac avaient une position beaucoup plus respectable vis-à-vis des Palestiniens, mais Sarkozy suit la politique américaine et protège l’agresseur et non les victimes. Quand allez-vous enfin comprendre ? »