Plusieurs jihadistes étrangers qui avaient rejoint les rangs de l'organisation Etat islamique (EI) ont été arrêtés ou exécutés par le groupe ultra-radical pour avoir tenté de faire défection, ont affirmé vendredi des militants.
D'après eux et une ONG syrienne, les "déserteurs potentiels" sont généralement des jeunes venus de pays non-arabes ayant regretté leur engagement dans les rangs du groupe extrémiste qui sème la terreur sur les territoires sous son contrôle en Syrie et en Irak.
Jeudi, un jihadiste de 19 ans, "vraisemblablement tchétchène", a été arrêté par l'EI dans un centre téléphonique à Raqa, bastion de l'EI dans le nord syrien, après une communication avec sa famille à l'étranger, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Des jihadistes l'ont battu et ont confisqué ses affaires. Son traducteur a raconté à ses amis qu'il avait parlé avec sa famille des moyens de rentrer au pays", a indiqué l'OSDH, qui dispose d'un large réseau d'informateurs à travers le pays.
Balle dans le dosDe son côté, Naël Moustapha, un militant de Raqa utilisant un pseudonyme, a évoqué un autre cas. "J'ai rencontré un jeune jihadiste allemand de Hambourg de 19 ans qui visiblement regrettait son expérience avec l'EI", a-t-il déclaré à l'AFP via internet. Les jihadistes "l'ont senti et quand il a décidé de partir (...) ils l'ont envoyé au front", a-t-il poursuivi. "Le lendemain, j'ai entendu dire qu'il était mort, abattu d'une balle dans le dos".
Selon ce militant, qui n'était pas en mesure de donner de chiffres sur le nombre de "déserteurs", "de nombreux jihadistes, la plupart de l'Europe de l'ouest, ont fui quand les frappes de la coalition contre l'EI ont commencé en septembre". "Certains ont réussi" à fuir, mais l'EI a rapidement "repris la situation en main", a précisé le militant, expliquant que l'EI "considère en effet que le serment d'allégeance est sacré et inaliénable".
L'EI est responsable de nombreuses exactions -décapitations, crucifixions, viols, esclavage- dans les zones sous son contrôle. L'ONU l'a accusé de crimes contre l'humanité. Des milliers de jihadistes étrangers, Européens, Américains, Australiens et Russes, ont rejoint les rangs du groupe qui a sa propre interprétation extrémiste de l'islam. Les Etats-Unis et un groupe de pays arabes, principalement du Golfe, ont commencé le 23 septembre à mener des frappes aériennes contre des positions jihadistes en Syrie, un mois et demi après le début, le 8 août, des attaques américaines contre l'EI en Irak.
http://www.7sur7.be/7s7/fr/31902/La-menace-EI/article/detail/2128245/2014/11/21/L-Etat-Islamique-chatie-les-jihadistes-voulant-rentrer-chez-eux.dhtml