L’Europe veut calmer le jeu face à la Russie de Poutine

LE MONDE | 20.03.2015 à 10h53 • Mis à jour le 20.03.2015 à 11h05 |
Par Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)


Le président du Conseil européen Donald Tusk (à droite) a reçu le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk à Bruxelles, le 19 mars.
Le premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a le sens de la formule. Reçu, jeudi 19 mars par le président du Conseil européen, Donald Tusk, il a lancé : « La recette de la stabilité russe, c’est l’instabilité de l’Union européenne. » Une allusion évidente aux divisions persistantes des Vingt-Huit quant à l’attitude à adopter face à Vladimir Poutine : les partisans de plus de fermeté y côtoient les adeptes de plus de souplesse. Jeudi soir, un troisième camp a forcé le compromis entre chefs d’Etat et de gouvernement européens réunis à Bruxelles : celui des pays – dont la France – favorables au statu quo.

Inutile de décider maintenant sur les sanctions imposées à Moscou depuis 2014, ont-ils fait valoir, puisque de toute manière ces mesures, décidées après le crash d’un Boeing de la Malaysia Airlines abattu dans l’Est ukrainien, ne viennent à échéance qu’en juillet. Un compromis a été scellé : on ne les réexaminera qu’après la mise en œuvre « intégrale » des accords de paix dits « Minsk 2 », conclus en février sous l’égide de la France et de l’Allemagne. Ils prévoient notamment un cessez-le-feu complet, un retrait des armes lourdes, l’instauration d’une frontière sûre, etc. La date butoir pour le respect de ces engagements est fixée au 31 décembre....

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