Le Pape François a visité la prison napolitaine de Poggioreale
2015-03-21 Radio Vatican
À midi ce samedi 21 mars, le Saint-Père a déjeuné avec quelque 120 détenus, dont des transsexuels, dans la chapelle de la prison de Poggioreale. Cette prison surpeuplée et lugubre, qui se dresse au cœur de Naples, est tristement connue pour le nombre des suicides. C'est une ville dans la ville où s’entassent quelques 2000 détenus, beaucoup dans l’attente d’une sentence définitive. Même si des améliorations sont en cours, Poggioreale est toujours un réceptacle d’immigrés et de toxicomanes, un réservoir de conflits. Certaines cellules accueillent jusqu’à 14 personnes.
La visite du Pape François a beaucoup touché les détenus. « Nous sommes oubliés de tous, lui a dit l’un d’eux, Claudio, du gouvernement, des institutions….. C’est vrai, nous avons commis une faute ; mais dans l’attente de la liberté, nous pouvons mieux connaitre Dieu.» Claudio a confié qu’il croyait avoir la foi, mais c’est en prison qu’il a trouvé Dieu, grâce à la catéchèse hebdomadaire, à la messe dominicale et à un livre du Souverain Pontife que sa mère lui a envoyé d’Argentine. Il se demande s’il pourra continuer à nourrir sa foi, quand il sera dehors où l’attendent des tentations et aucune aide spirituelle.
Un autre détenu, Pasquale, un napolitain, marié, deux enfants, en prison depuis deux ans est sceptique quant à l’accueil réservé à ceux qui sortent de prison, qui sont, dit-il, « marqués pour la vie, marginalisés et exclus des parcours de réinsertion ».
Une douzaine de détenus étaient assis à la table du Pape. À l’occasion de la visite du Pape, 1800 babas au rhum, des pâtisseries très appréciées à Naples avaient franchi les grilles de la prison de Poggioreale, un don pour les détenus. Dans un bref discours, François a eu pour eux des paroles de réconfort : « quand vous vous sentez déçus, découragés, abandonnés de tous, leur a-t-il dit, souvenez-vous que Dieu est toujours à nos côtés, spécialement dans les épreuves. Le péché, s’il est suivi d’un repentir sincère peut devenir un lieu de rencontre avec Dieu. Rien, même pas les barreaux des prisons, ne peut pas nous séparer de Lui.»
Le Souverain Pontife a mentionné les nombreuses lettres émouvantes qu’il reçoit des pénitenciers du monde entier. « Les prisonniers, a-t-il noté, vivent trop souvent dans des conditions indignes et leur réinsertion sociale est difficile. Mais il y a aussi des initiatives positives. C’est là-dessus qu’il faudra travailler et aider la communauté civile et l’Eglise à changer son attitude. La prison, lieu de marginalisation par excellence, peut devenir un lieu d’inclusion et inciter la société à devenir plus juste et attentive aux personnes. L’avenir est dans les mains de Dieu ; telle est l’essence de l’espérance chrétienne.»
Sur une banderole, à l’extérieur du pénitencier on pouvait lire : « cette journée a été organisée pour toi, mais Naples ce n’est pas seulement cela ».