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| Panorama de la Vie de Marie de Nazareth | |
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Auteur | Message |
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RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19287 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Mer 01 Aoû 2012, 11:06 pm | |
| Marie, étoile de l'espérance (Benoît XVI)
Pape Benoît XVI (2006). Wikimedia CC. Par une hymne du VIIe-IXe siècle, donc depuis plus de mille ans, l'Église salue Marie, Mère de DIEU, comme « étoile de la mer »: Ave maris stella.
La vie humaine est un chemin. Vers quelle fin? Comment en trouvons-nous la route?
La vie est comme un voyage sur la mer de l'histoire, souvent obscur et dans l'orage, un voyage dans lequel nous scrutons les astres qui nous indiquent la route.
Les vraies étoiles de notre vie sont les personnes qui ont su vivre dans la droiture. Elles sont des lumières d'espérance.
Certes, JESUS Christ est la lumière par antonomase, le soleil qui se lève sur toutes les ténèbres de l'histoire. Mais pour arriver jusqu'à Lui nous avons besoin aussi de lumières proches - de personnes qui donnent une lumière en la tirant de sa lumière et qui offrent ainsi une orientation pour notre traversée.
Et quelle personne pourrait plus que Marie être pour nous l'étoile de l'espérance - elle qui par son « oui » ouvrit à DIEU lui-même la porte de notre monde; elle qui devint la vivante Arche de l'Alliance, dans laquelle DIEU se fit chair, devint l'un de nous, planta sa tente au milieu de nous (cf. Jn 1, 14)? C'est ainsi que nous nous adressons à elle:
Sainte Marie, tu appartenais aux âmes humbles et grandes en Israël qui, comme Syméon, attendaient « la consolation d'Israël » (Lc 2, 25) et qui, comme Anne, attendaient « la délivrance de Jérusalem » (Lc 2, 38). Tu vivais en contact intime avec les Saintes Écritures d'Israël, qui parlaient de l'espérance - de la promesse faite à Abraham et à sa descendance (cf. Lc 1, 55).
Ainsi nous comprenons la sainte crainte qui t'assaillit quand l'ange du Seigneur entra dans ta maison et te dit que tu mettrais au jour Celui qui était l'espérance d'Israël et l'attente du monde. Par toi, par ton « oui », l'espérance des millénaires devait devenir réalité, entrer dans ce monde et dans son histoire. Toi tu t'es inclinée devant la grandeur de cette mission et tu as dit « oui »: « Voici la servante du Seigneur; que tout se passe pour moi selon ta parole » (Lc 1, 38). Quand remplie d'une sainte joie tu as traversé en hâte les monts de Judée pour rejoindre ta parente Élisabeth, tu devins l'image de l'Église à venir qui, dans son sein, porte l'espérance du monde à travers les monts de l'histoire.
Mais à côté de la joie que, dans ton Magnificat, par les paroles et par le chant tu as répandue dans les siècles, tu connaissais également les affirmations obscures des prophètes sur la souffrance du serviteur de DIEU en ce monde. Sur la naissance dans l'étable de Bethléem brilla la splendeur des anges qui portaient la bonne nouvelle aux bergers, mais en même temps on a par trop fait en ce monde l'expérience de la pauvreté de DIEU. Le vieillard Syméon te parla de l'épée qui transpercerait ton cœur (cf. Lc 2, 35), du signe de contradiction que ton Fils serait dans ce monde. Quand ensuite commença l'activité publique de JESUS, tu as dû te mettre à l'écart, afin que puisse grandir la nouvelle famille, pour la constitution de laquelle Il était venu et qui devait se développer avec l'apport de ceux qui écouteraient et observeraient sa parole (cf. Lc 11, 27s.).
Malgré toute la grandeur et la joie des tout débuts de l'activité de JESUS, toi, tu as dû faire, déjà dans la synagogue de Nazareth, l'expérience de la vérité de la parole sur le « signe de contradiction » (cf. Lc 4, 28ss). Ainsi tu as vu le pouvoir grandissant de l'hostilité et du refus qui progressivement allait s'affirmant autour de JESUS jusqu'à l'heure de la croix, où tu devais voir le Sauveur du monde, l'héritier de David, le Fils de DIEU mourir comme quelqu'un qui a échoué, exposé à la risée, parmi les délinquants. Tu as alors accueilli la parole: « Femme, voici ton fils! » (Jn 19, 26).
De la croix tu reçus une nouvelle mission. À partir de la croix tu es devenue mère d'une manière nouvelle: mère de tous ceux qui veulent croire en ton Fils JESUS et le suivre. L'épée de douleur transperça ton cœur.
L'espérance était-elle morte? Le monde était-il resté définitivement sans lumière, la vie sans but?
À cette heure, probablement, au plus intime de toi-même, tu auras écouté de nouveau la parole de l'ange, par laquelle il avait répondu à ta crainte au moment de l'Annonciation: « Sois sans crainte, Marie! » (Lc 1, 30). Que de fois le Seigneur, ton fils, avait dit la même chose à ses disciples: N'ayez pas peur! Dans la nuit du Golgotha, tu as entendu de nouveau cette parole. À ses disciples, avant l'heure de la trahison, il avait dit: « Ayez confiance: moi, je suis vainqueur du monde » (Jn 16, 33). « Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés » (Jn 14, 27). « Sois sans crainte, Marie! » À l'heure de Nazareth l'ange t'avait dit aussi: « Son règne n'aura pas de fin » (Lc 1, 33). Il était peut-être fini avant de commencer ?
Non, près de la croix, sur la base de la parole même de JESUS, tu étais devenue la mère des croyants. Dans cette foi, qui était aussi, dans l'obscurité du Samedi Saint, certitude de l'espérance, tu es allée à la rencontre du matin de Pâques. La joie de la résurrection a touché ton cœur et t'a unie de manière nouvelle aux disciples, appelés à devenir la famille de JESUS par la foi. Ainsi, tu fus au milieu de la communauté des croyants qui, les jours après l'Ascension, priaient d'un seul cœur pour le don du Saint-Esprit (cf. Ac 1, 14) et qui le reçurent au jour de la Pentecôte. Le « règne » de JESUS était différent de ce que les hommes avaient pu imaginer. Ce « règne » commençait à cette heure et n'aurait jamais de fin. Ainsi tu demeures au milieu des disciples comme leur Mère, comme Mère de l'espérance. Sainte Marie, Mère de DIEU, notre Mère, enseigne-nous à croire, à espérer et à aimer avec toi. Indique-nous le chemin vers son règne! Étoile de la mer, brille sur nous et conduis-nous sur notre route!
Benoît XVI, Encyclique Spe salvi § 49-50
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19287 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Jeu 02 Aoû 2012, 7:10 pm | |
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L'Ancien Testament : temps de la préparation de l’humanité à la venue du Christ dans le sein de Marie
L’Ancien Testament n’est pas uniquement une série de préfigurations du Christ, qui deviennent déchiffrables après la Bonne Nouvelle. Il est, avant tout, l’histoire de la préparation de l’humanité à la venue du Christ, où la liberté humaine se trouve constamment mise à l’épreuve par la volonté de DIEU.
L’obéissance de Noé, le sacrifice d’Abraham, l’exode du peuple de DIEU conduit par Moïse à travers le désert, la Loi, les prophètes, une suite d’élections divines, où les êtres humains tantôt restent fidèles à la promesse, tantôt défaillent et subissent des châtiments (captivité, destruction du premier temple), toute la tradition sacrée des Juifs est l’histoire d’un acheminement lent et laborieux de l’humanité déchue vers la « plénitude des temps », lorsque l’ange sera envoyé pour annoncer à la Vierge élue l’Incarnation de DIEU et recueillir de ses lèvres l’assentiment humain pour que le divin plan du salut s’accomplisse.
Le « nom de la Mère de DIEU contient toute l’histoire de l’économie divine dans ce monde »
Aussi, selon la parole de saint Jean Damascène, le « nom de la Mère de DIEU contient toute l’histoire de l’économie divine dans ce monde » (De fide ort. III). Cette économie divine préparant les conditions humaines pour l’Incarnation du Fils de DIEU n’est pas unilatérale : ce n’est pas une volonté divine faisant table rase de l’histoire de l’humanité. Dans son économie salutaire, la Sagesse de DIEU se conforme aux fluctuations des volontés humaines, aux réponses humaines à l’appel divin.
C’est ainsi qu’elle édifie à travers les générations des justes de l’Ancien Testament sa maison, la nature très pure de la Sainte Vierge, par laquelle le Verbe de DIEU deviendra connaturel à nous.
La réponse de Marie à l’annonce faite par l’archange : Voici la servante de DIEU, qu’il me soit fait selon ta parole (Lc 1, 38), résout la tragédie de l’humanité déchue. Tout ce que DIEU exigeait de la liberté humaine après la chute est accompli.
À présent l’oeuvre de la Rédemption que le Verbe incarné seul pourra effectuer, peut avoir lieu.
Marie, sommet de la sainteté de l’Ancien Testament, mais plus encore...
[...] Comme les autres hommes, comme saint Jean Baptiste, dont l’Église fête également la conception et la nativité, – la Sainte Vierge est née sous la loi du péché originel, portant avec tous la même responsabilité commune de la chute. Mais le péché n’a jamais pu s’actualiser dans sa personne ; l’hérédité peccamineuse de la chute n’avait pas d’emprise sur sa volonté droite. Elle représente le comble de la sainteté qui ait jamais pu être atteinte avant le Christ, dans les conditions de l’Ancien Testament, par quelqu’un de la descendance d’Adam.
Elle a été sans péché sous la domination universelle du péché, pure de toute séduction dans l’humanité asservie au prince de ce monde. Non pas placée au-dessus de l’histoire humaine, pour servir au dessein particulier de DIEU, mais réalisant sa vocation unique dans l’enchaînement de l’histoire, dans la destinée commune des hommes attendant leur salut.
Et pourtant, si dans la personne de la Mère de DIEU nous voyons le sommet de la sainteté de l’Ancien Testament, ce n’est pas encore la limite de sa sainteté à elle, car elle dépassera également les sommets les plus hauts de l’Alliance Nouvelle, en réalisant la sainteté la plus grande à laquelle l’Église peut atteindre.
(Extraits de V. Lossky, "À l’Image et à la ressemblance de DIEU", Aubier-Montaigne, 1967)
Vladimir Lossky
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19287 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Ven 03 Aoû 2012, 7:21 pm | |
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Marie dans le dessein de DIEU LA MÈRE DU RÉDEMPTEUR a une place bien définie dans le plan du salut, parce que,
«quand vint la plénitude du temps, DIEU envoya son Fils, né d'une femme, né sujet de la Loi, afin de racheter les sujets de la Loi, afin de nous conférer l'adoption filiale. Et la preuve que vous êtes des fils, c'est que DIEU a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils qui crie: Abba, Père!» (Ga 4, 4-6).
[...] Ces paroles proclament conjointement l'amour du Père, la mission du Fils, le don de l'Esprit, la femme qui a donné naissance au Rédempteur, notre filiation divine, dans le mystère de la «plénitude du temps».
Cette plénitude détermine le moment fixé de toute éternité où le Père envoya son Fils «afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle» (Jn 3, 16).
Elle désigne l'heureux moment où «le Verbe qui était avec DIEU, ... s'est fait chair et a habité parmi nous» (Jn 1, 1. 14), se faisant notre frère.
Elle marque le moment où l'Esprit, qui avait déjà répandu en Marie de Nazareth la plénitude de la grâce, forma en son sein virginal la nature humaine du Christ.
Elle indique le moment où, par l'entrée de l'éternité dans le temps, le temps lui-même est sauvé et, pénétré par le mystère du Christ, devient définitivement le «temps du salut».
Enfin, elle désigne le début secret du cheminement de l'Eglise.
Dans la liturgie, en effet, l'Eglise acclame Marie de Nazareth comme son commencement parce que, dans l'événement de la conception immaculée, elle voit s'appliquer, par anticipation dans le plus noble de ses membres, la grâce salvifique de la Pâque, et surtout parce que dans l'événement de l'Incarnation elle trouve le Christ et Marie indissolublement associés: celui qui est son Seigneur et sa Tête et celle qui, en prononçant le premier fiat de la Nouvelle Alliance, préfigure sa condition d'épouse et de mère.
Jean Paul II, Redemptoris Mater §1
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19287 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Sam 04 Aoû 2012, 8:10 pm | |
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Duns Scot : l’Incarnation, idée originelle de DIEU d’unir à soi toute la création. Duns Scot a avant tout médité sur le Mystère de l'Incarnation et, à la différence de beaucoup de penseurs chrétiens de l'époque, il a soutenu que le Fils de DIEU se serait fait homme même si l'humanité n'avait pas péché. Il affirme dans la «Reportata Parisiensa»:
«Penser que DIEU aurait renoncé à une telle œuvre si Adam n'avait pas péché ne serait absolument pas raisonnable! Je dis donc que la chute n'a pas été la cause de la prédestination du Christ et que - même si personne n'avait chuté, ni l'ange ni l'homme - dans cette hypothèse le Christ aurait été encore prédestiné de la même manière»
(in III Sent., d. 7, 4).
Cette pensée, peut-être un peu surprenante, naît parce que pour Duns Scot l'Incarnation du Fils de DIEU, projetée depuis l'éternité par DIEU le Père dans son plan d'amour, est l'accomplissement de la création, et rend possible à toute créature, dans le Christ et par son intermédiaire, d'être comblée de grâce, et de rendre grâce et gloire à DIEU dans l'éternité.
Même s'il est conscient qu'en réalité, à cause du péché originel, le Christ nous a rachetés à travers sa Passion, sa Mort et sa Résurrection, Duns Scot réaffirme que l'Incarnation est l'œuvre la plus grande et la plus belle de toute l'histoire du salut, et qu'elle n'est conditionnée par aucun fait contingent, mais qu'elle est l'idée originelle de DIEU d'unir en fin de compte toute la création à lui-même dans la personne et dans la chair du Fils.
Benoît XVI, extrait de l'audience générale du 7 juillet 2010
Lire plus sur Duns Scot (1265-1308)
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19287 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Dim 05 Aoû 2012, 5:31 pm | |
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Le péché originel (Gn 3) Le récit biblique :
1 Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que YHWH DIEU avait faits. Il dit à la femme: "Alors, DIEU a dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin?" 2 La femme répondit au serpent: "Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. 3 Mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, DIEU a dit: Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas, sous peine de mort."
4 Le serpent répliqua à la femme: "Pas du tout! Vous ne mourrez pas! 5 Mais DIEU sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal."
6 La femme vit que l'arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu'il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement. Elle prit de son fruit et mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea.
7 Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes. 8 Ils entendirent le pas de YHWH DIEU qui se promenait dans le jardin à la brise du jour, et l'homme et sa femme se cachèrent devant YHWH DIEU parmi les arbres du jardin.
(Genèse 3, 1-8)
Quel est l'enracinement historique de ce récit ?
L'enracinement historique de ce récit est celui de la culture cananéenne auxquels furent confrontés les Hébreux en sortant du désert.
L'arbre évoquait la prostitution sacrée dans des rites magiques qui recherchaient la fécondité agricole et humaine.
Les Hébreux en furent meurtris et comprirent ces choses comme une rupture d'Alliance avec le DIEU vivant, YHWH. (1)
Comment Satan agit-il ?
Il tente par l'orgueil puis il obscurcit l'intelligence et le discernement : notre ressemblance à DIEU est une ressemblance par participation ; Satan prétend à une ressemblance substantielle "vous serez des dieux".
Satan offense l'Esprit Saint. Satan séduit par l'attrait du nouveau et de l'impossible.
Satan commence par Eve, la femme, dont il connaît l'influence sur Adam, l'homme. Mais l'homme est tout aussi responsable.
Celui qui s'arroge le droit de prendre ce qui ne lui est pas offert est toujours un voleur et un violent. Il blesse l'amour.
La nature humaine est blessée.
L'Alliance rompue provoque l'éloignement de DIEU.
La prise de conscience du retrait de DIEU et de l'obscurité qui en découle est encore partielle dans l'Ancien Testament ; elle ne devient claire que dans l'utime attente messianique.
Le récit de Genèse 3 montre qu'après l'orgueil vient la désobéissance, puis la méfiance et le doute, la rébellion, la nudité et la concupiscence.
Le péché ampute l'humanité dans son esprit, dans son intelligence, dans sa sensibilité. La nature humaine est blessée.
La prise de conscience d'une nature humaine blessée est encore balbutiante dans l'Ancien Testament (Sg 2, 24 ; Ps 51 (50)...) et ne devient vraiment claire qu'après la Passion et la résurrection de JESUS (Rm 5-6).
DIEU veut pardonner à l'homme.
Le malheur (par exemple la douleur du meurtre d'Abel...) ouvre l'humanité au repentir.
Pourquoi le récit du péché originel est-il important aujourd'hui ?
Parce que le mécanisme de rupture avec DIEU est toujours le même.
« Ignorer que l'homme a une nature blessée, inclinée au mal, donne lieu à de graves erreurs dans le domaine de l'éducation, de la politique, de l'action sociale et des mœurs. » (CEC 407)
Quel éclairage sur ce texte apporte le Nouveau Testament ?
L'Ancien Testament et le peuple juif ne sont pas unanimes en ce qui concerne la vie après la mort, mais le Christ a donné un enseignement clair :
- Notre vie commence à la naissance,
- Notre mort n'est qu'un passage.
- Après la mort, notre vie sera éternelle, nous pourrions dire une vie en plénitude, infinie, un infini positif ou négatif, selon ce que fut notre vie terrestre : "Et ils s'en iront, ceux-ci à une peine éternelle, et les justes à une vie éternelle." (Mt 25, 31-46).
La rupture dont parle Genèse 3, 1-6 est donc une rupture éternelle.
Et c'est pourquoi JESUS n'a pas hésité à souffrir toutes les douleurs de la Passion, jusqu'à la mort, pour nous sauver.
Mais n'oubliez pas, vous serez toujours libres d'écouter Satan. (2)
JESUS.
En JESUS, DIEU s'est fait homme, a souffert, est mort et a été enseveli et est ressuscité.
Le premier jour de la semaine est le premier jour de la création, c'est aussi le jour de la Résurrection : "nous célébrons la victoire définitive du Créateur et de sa création. Nous célébrons ce jour comme origine et, en même temps, comme but de notre vie" (3).
Quelle est la possibilité de l'homme ?
L'homme a la liberté, la possibilité de choisir, la possibilité de ne pas écouter Satan.
JESUS, DIEU fait homme, sauve tous les hommes, mais ces hommes doivent avoir une bonne volonté, une volonté de justice, faire des efforts pour éviter le péché.
Quelle est l'importance de la Vierge Marie ?
La sainteté de Marie est un fruit de la rédemption accomplie par le Christ JESUS.
A l'Annonciation, Marie écoute l'ange de DIEU et médite ce que dit DIEU, elle n'écoute pas Satan. Elle est la nouvelle Eve.
Par le titre, "Fils de l'homme", JESUS se désigne lui-même et il désigne tous ceux qui entrent dans son royaume en s'unissant à lui. Ce qui signifie que la mère de JESUS est aussi, spirituellement, notre mère.
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(1) Cf. J. BERNARD, Genèse 1-3 : Lecture et traditions de lectures, dans Mélanges de science religieuse (1984), n°3-4, p. 109-128 ; (1986) Ibid., n°1, p. 3-55.
(2) Lire aussi : Mt 8,12 ; Mt 13,42-43 ; Mt 13, 50 ; Mt 22,13 ; Mt 25, 14-30.
(3) Benoît XVI, homélie de la veillée pascale, 23 avril 2011
CEC : Catéchisme de l'Eglise catholique.
Françoise Breynaert
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19287 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Lun 06 Aoû 2012, 7:05 pm | |
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La maternité, le don, l’Alliance (Jean Paul II) La maternité est le fruit du don de soi réciproque d'un homme et d'une femme
[18] [...] La maternité est le fruit de l'union matrimoniale d'un homme et d'une femme, de la «connaissance» biblique qui correspond à «l'union des deux dans la chair» (cf. Gn 2, 24) [...] La «connaissance» biblique ne se réalise selon la vérité de la personne que lorsque le don de soi réciproque n'est pas dévié par le désir de l'homme de devenir «maître» de son épouse («lui dominera sur toi») ni par le fait, chez la femme, d'en rester à ses propres instincts («le désir te portera vers ton mari»: Gn 3, 16).
Le don réciproque des personnes dans le mariage s'ouvre au don d'une nouvelle vie, d'un nouvel être humain qui est aussi une personne comme ses parents. La maternité comporte dès son origine une ouverture particulière à cette personne nouvelle: c'est justement là le «rôle» de la femme. Dans cette ouverture, dans la conception et l'enfantement, la femme «se trouve par le don désintéressé d'elle-même». [...]
Le nouvel être humain est un don de DIEU
La conception et la naissance d'un nouvel être humain s'accompagnent, selon la Bible, de ces paroles de la femme-mère: «J'ai acquis un homme de par le Seigneur» (Gn 4, 1). L'exclamation d'Eve, «mère de tous les vivants», se répète chaque fois que vient au monde un nouvel être humain, elle exprime la joie de la femme et sa conscience de participer au grand mystère de la génération éternelle. Les époux participent à la puissance créatrice de DIEU! [...]
La maternité est liée à la structure personnelle de l'être féminin et à la dimension personnelle du don: «J'ai acquis un homme de par le Seigneur» (Gn 4, 1). Le Créateur fait aux parents le don de l'enfant. Pour la femme, ce fait se relie d'une manière spéciale à «un don désintéressé de soi».
Les paroles de Marie à l'Annonciation: «Qu'il m'advienne selon ta parole!» (Lc 1, 38) signifient la disponibilité de la femme au don de soi et à l'accueil de la vie nouvelle.
La maternité est en rapport avec l'Alliance divine
[19] [...] Précisément parce que la nouvelle Alliance doit être accomplie «dans la chair et le sang», elle commence dans la Mère. Grâce à elle seulement et grâce à son «fiat» virginal et maternel, le «Fils du Très-Haut» peut dire au Père: «Tu m'as façonné un corps. Voici, je viens pour faire, ô DIEU, ta volonté» (cf. He 10, 5. 7).
La maternité de la femme a été introduite dans l'ordre de l'Alliance que DIEU a établie avec l'homme en JESUS Christ.
Et chaque fois, toutes les fois que la maternité de la femme se reproduit sur la terre dans l'histoire humaine, elle reste désormais toujours en rapport avec l'Alliance que DIEU a établie avec le genre humain grâce à la maternité de la Mère de DIEU.
Extraits de : Jean Paul II,
Lettre apostolique Mulieris dignitatem, n°18-19, 15 août 1988
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19287 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Mar 07 Aoû 2012, 8:10 pm | |
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Genèse et Exode, chemin de Marie Exode et Genèse, l'histoire des Hébreux
Tous les peuples anciens croient que l'homme est formé de la terre et du souffle d'un DIEU. Mais depuis la délivrance miraculeuse d'Egypte, ou la délivrance analogue vécue en Canaan avec Débora, Israël a reçu la révélation d'autre chose.
L'Exode fut sa naissance et le récit de la mer des joncs devient le récit de la mer fendue et faisant apparaître la terre sèche (Exode 15, 4s), c'est-à-dire un récit de création.
Et cette histoire doit raconter l'origine de l'homme, l'origine du monde. Comme Israël a été pris d'Egypte et placé en Canaan, Adam après avoir été modelé de la terre a été pris et placé dans le jardin (Genèse 2, 15).
Ainsi, nous pouvons déjà dire que « le rayon de l'histoire que DIEU a fondé parvient jusqu'aux origines, jusqu'à la création.» (1)
Plus encore, arrivé en Canaan, Israël pense devoir imiter les cultes magiques pour cultiver la vie. Il en sort meurtri.
C'est alors le désenchantement, avec le sentiment d'une rupture avec le DIEU vivant dont on recevait l'eau et la manne en toute confiance.
Mais au péché succédait le pardon, et c'est cette histoire que raconte aussi la Genèse : après le péché d'Adam et Eve, succède un pardon, une reprise d'Alliance, les prophètes soutiendront le combat contre la tentation, et DIEU accordera la victoire.
Cela aussi devait raconter l'origine et le sens du monde : DIEU dit au serpent tentateur :
"Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t'écrasera la tête et tu l'atteindras au talon."
(Genèse 3, 15)
Marie
Israël est issu de l'humanité existante et en même temps il est créé au moment de l'Exode.
Comme Israël, Marie est en continuité avec la création première et elle est en même temps une nouvelle création au point que les théologies auront du mal a tout dire à la fois. Les uns parleront de son immaculée conception, d'autres diront qu'elle est pétrie de l'Esprit Saint. Un auteur dira : « La Vierge est le premier humain, parce qu'elle est la première et la seule qui a manifesté la nature humaine. » (2)[1]
Au-delà des différences de langage, tous comprendront que Marie tient vaillamment la lutte contre le tentateur, et que DIEU lui accorde la victoire : DIEU lui accorde la victoire par le Christ Rédempteur.
Jean Paul II dit :
« Le mystère de l'Incarnation constitue l'accomplissement suprême de la promesse faite par DIEU aux hommes après le péché originel, après le premier péché dont les effets pèsent sur toute l'histoire de l'homme ici-bas (cf. Gn 3, 15).
Voici que vient au monde un Fils, le "lignage de la femme" qui vaincra le mal du péché à sa racine même: "Il écrasera la tête du serpent".» (3)
Ainsi, plus encore que l'histoire des Hébreux, l'Incarnation du Fils de DIEU en Marie « parvient jusqu'aux origines, jusqu'à la création.» (1)
(1) Benoît XVI, homélie de la veillée pascale, 23 avril 2011
(2) Nicolas Cabasilas, Premier sermon sur la Nativité de la toute sainte, Mère de DIEU.
(3) Jean Paul II, La mère du Redempteur, § 11
Françoise Breynaert
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19287 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Mer 08 Aoû 2012, 7:45 pm | |
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L'Alliance au Sinaї, chemin de Marie Les tribus de Moïse quittent l'Egypte et ses divinités et se rendent au Sinaï. Là, tout le peuple conclut une Alliance avec le DIEU vivant (livre de l'Exode).
Moїse, en qualité de médiateur, annonça à ses frères le projet divin : YHWH entendait conclure une alliance avec eux, pour qu'ils devienne son peuple (Ex 19,5.6).
Ayant entendu la proposition divine et le contenu de la loi qui en fixait les termes, le peuple répondit unanime:
"Tout ce que YHWH a dit, nous le ferons." (Ex 19,8; cf. 14,3.7)
La tradition juive opère une relecture fort intéressante.
Les Juifs en Egypte s'étaient rendus coupables de transgressions (cf. Ezéchiel 20,7; 23,3.8.19.27). Mais avant l'Alliance, ils lavèrent leurs vêtements (Ex 19, 10). Dans cette netteté des habits, le juif Philon (qui a vécu entre 30 av J-C et 50 après J-C) voyait comme le reflet de leurs esprits renouvelés (Philon, Du Décalogue 10.45).
Cette tradition juive nous éclaire sur le mystère de Marie.
De même que DIEU purifia son peuple de toute faute et de toute infirmité, afin qu'il soit prêt à prononcer son « Oui » aux noces de l'alliance, de même il préserva Marie de toute tache, pour que le « Fiat » de l'Annonciation jaillît plus libre et joyeux.
Cf. A.SERRA, articolo Immacolata, in Nuovo dizionario di mariologia, a cura di de Fiores, ed. san Paolo 1985, p.694-695
A Serra
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Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19287 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Jeu 09 Aoû 2012, 7:20 pm | |
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L'aventure de l'exil, chemin de Marie
En Marie s’accomplissent les prophéties et la rédemption du péché originel. Après quelques siècles vécus en Canaan, le peuple hébreu s'organisa en un royaume. Le premier roi fut Saul, puis il y eut David, puis il y eut Salomon...
Progressivement, l'Alliance avec DIEU est comprise comme une noce (prophète Osée). Et Jérusalem est considérée comme l'épouse bien-aimée de YHWH-époux.
Ses infidélités, bien que nombreuses, sont rachetées par l'amour indéfectible de DIEU : « Les grandes eaux ne peuvent éteindre l'amour, Et les fleuves ne le submergeraient pas » (Ct 8,7) DIEU est plus fort aussi que notre péché ! Il persévérera dans la volonté de faire d'Israël une épouse toute pure (Ct 4,7).
Écoutons la voix des prophètes.
Leur parole est tranchante comme une lame, lorsqu'ils dénoncent l'idolâtrie et les conséquences funestes qui en dérivent, l'exil. Le départ en exil fut terrible. Jérusalem en flamme, le roi enchaîné, les yeux crevés...
Mais les prophètes annoncent la consolation d'Israël.
Ce n'est plus un cœur de pierre, mais un cœur de chair qui battra en chacun : un cœur nouveau, fruit d'un nouvel esprit. L'action de DIEU, son esprit, pénètre au fond de ses fils ; il les purifie de toute souillure avec une eau limpide, il les rend dociles à sa parole qui donne la vie (Ez 36,25-27; 18,31; 20,11; Is 54,13).
La conversion renoue les liens de l'alliance que l'on appelle alliance nouvelle (Jr 31,31) et éternelle (Jr 30,5; Ez 16,60; 37,26 ; Is 55,3.8), Israël apparaît comme l'épouse que YHWH a fait sienne pour toujours, dans la justice et dans la miséricorde (Os 2,21).
Le dialogue sponsal s'enrichit d'une affection plus intense. Par la bouche du prophète, le Seigneur dit à la ville sainte : « On ne te nommera plus "délaissée", On ne nommera plus ta terre "désolation" ; Mais on t'appellera "mon plaisir en elle", et l'on appellera ta terre "épouse" ; car YHWH met son plaisir en toi, et ta terre aura un époux. » (Is 62,4-5).
La transformation radicale des cœurs a comme un reflet sur la matérialité de la ville. Elle est construite avec des pierres précieuses: « Malheureuse, battue de la tempête, et que nul ne console ! Voici, je garnirai tes pierres d'antimoine, Et je te donnerai des fondements de saphir. Je ferai tes créneaux de rubis, tes portes d'escarboucles, et toute ton enceinte de pierres précieuses (Isaïe 54,11-12 ; cf 60,17; Tb 13,17).
Indubitablement, c'est un langage poétique, imaginaire ; cependant, le message important est que l'auteur de cette métamorphose est DIEU même. Et ces spéculations préparent l'attente de la "Jérusalem céleste", qui descend d'en haut (Ap 21,2). Ce thème, cher aux écrits juifs contemporains au Nouveau Testament soulignent plus encore l'omnipotence de DIEU qui opère de grandes choses.
Tout ceci nous conduit à la mère de JESUS. Elle est la synthèse personnifiée de l'ancienne Sion-Jérusalem. Le renouvellement admirable promis à la ville antique a son commencement exemplaire en Marie.
Marie pointe sur l'horizon de l'histoire comme une aube radieuse qui prélude le Soleil de justice, le Christ. Les rayons du Verbe créateur et futur rédempteur investirent les fibres les plus cachées de cette créature minuscule, et ne permirent pas que la moindre ombre ne s'y niche. Et l'on doit parler de pur prodige et de "grandes choses", car l'immaculée est toute entière œuvre de DIEU. Cette sollicitude prévenante de DIEU montre vraiment qu'il nous aime le premier (1 Jn 4,19). Dans le Christ, le Père le premier nous a choisi "avant la création du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l'amour" (Eph 1,4). La libération totale du péché signifiée par la conception immaculée de Marie, avant d'être notre conquête, est son cadeau.
Extraits de : A.SERRA, article Immacolata, in Nuovo dizionario di mariologia, a cura di de Fiores, ed. san Paolo 1985, p.691-692
A.SERRA
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Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19287 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Ven 10 Aoû 2012, 8:52 pm | |
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Isaїe, la nouvelle création annoncée, et Marie Le changement profond que DIEU réalisera en Israël à la sortie de l'exil, est comparé à une "nouvelle création".
Le discours des prophètes, du second Isaїe surtout, s'articule ainsi : avec la sortie de l'esclavage égyptien, DIEU "créa Israël" :
« Ainsi parle maintenant YHWH, qui t'a créé, ô Jacob! Celui qui t'a formé, ô Israël ! Ne crains rien, car je te rachète, Je t'appelle par ton nom: tu es à moi !»
(Isaïe 43,1)
« Je suis YHWH, votre Saint, le créateur d'Israël, votre roi. Ainsi parle YHWH, qui fraya dans la mer un chemin, et dans les eaux puissantes un sentier.»
(Isaïe 43,15-16 - cf. Is 43,15-17.21 et Is 44,2)
La puissance souveraine que DIEU manifesta en appelant l'univers à l'existence est la même puissance qu'il voulut manifester en libérant Israël de la main du pharaon et en concluant l'Alliance qui en fait son épouse (Dt 4,34-35; Ez 16,4-8). Voilà pourquoi les événements de l'exode sont considérés comme une "création."
Cependant, les infidélités répétées de l'épouse-Israël lui font perdre sa propre identité, devenant "pas mon peuple" (Os 1,9 ; 2,1). L'exil est la marque de cette annihilation morale. Le peuple est déraciné de sa terre, n'a pas de temple, pas d'autonomie nationale. Ezéchiel compare les exilés à Babylone à une étendue immense d'os arides (Ez 37,1-14). Pourtant la fidélité de DIEU et ses promesses fait que le peuple se convertit à la prédication des prophètes et vit, c'est-à-dire que, renouvelé en profondeur, il retourne à sa terre.
Ce retournement de situation est célébré comme la création de "cieux nouveaux et d'une nouvelle terre" (Is 65,17; 66,22). De "pas mon peuple" les Israélites redeviennent "peuple de YHWH", "fils du DIEU vivant" (Is 2,1-2.25).
Pour vaincre le scepticisme des déportés à propos de la libération imminente, le second Isaїe les exhorte souvent à se rappeler que DIEU est créateur de l'univers :
« Et tu oublierais YHWH, qui t'a fait, qui a étendu les cieux et fondé la terre ! ... Bientôt celui qui est courbé sous les fers sera délivré ; Il ne mourra pas dans la fosse, et son pain ne lui manquera pas. Je suis YHWH, ton DIEU, qui soulève la mer et fais mugir ses flots. YHWH Sabaot est son nom. »
(Isaïe 51,13)
« Car ton créateur est ton époux : YHWH Sabaot est son nom ; et ton rédempteur est le Saint d'Israël: Il se nomme DIEU de toute la terre. »
(Isaïe 54,5)
Le sens de telles paroles est évident : si YHWH est assez puissant pour être le créateur de tout, il ne sera pas moins puissant pour "récréer" son peuple.
Au moyen de Cyrus il l'affranchira du joug babylonien, (Is 5,7.12-13) ; par son Serviteur, le serviteur souffrant, il transformera les siens en "chênes de justice" (Is 61,1-3).
Eh bien, quand Marie de Nazareth vint au monde, DIEU voulut nous donner en elle un gage de ces "nouveaux cieux" et de cette "nouvelle terre" dont le prophète parlait. En l'Immaculée, resplendit l'omnipotence de DIEU qui "récrée" l'homme: prélude digne du Christ qui est la "nouvelle création" par excellence!
Extraits de : A.SERRA, "Immacolata", in Nuovo dizionario di mariologia, a cura di de Fiores, ed. san Paolo 1985, p.692-693
A.SERRA
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Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19287 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Sam 11 Aoû 2012, 7:55 pm | |
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Du Temple de Jérusalem, jusqu'à la Vierge Marie La présence du Seigneur illumine et sanctifie le peuple :
"YHWH ton DIEU est au milieu de toi, héros sauveur!" (Sophonie 3, 17)
Après l'exil, DIEU lui-même mettra son sanctuaire "au milieu d'eux", pour "toujours", parce que "éternelle" est son alliance de paix (Ez 37,26-28).
Ainsi Jérusalem sera appelé "ville de YHWH, Sion du Saint d'Israël" (Is 60,14).
Avec la présence de DIEU au sein de ses murailles, resplendit sur Jérusalem la gloire du Seigneur (Is 60,1.2).
Soleil et lune ne brilleront plus sur elle, car DIEU lui-même est la source de sa lumière (Is 60,19-20).
Ceci a comporte des conséquences morales.
Celui qui habite dans le temple est un DIEU saint, un DIEU jaloux, un feu dévorant, qui purifie les souillures de son peuple (Ez 22,19-22).
La sainteté de DIEU exige la sainteté d'Israël:
"Vous serez saints parce que je suis saint." (Lv 19,2)
"Je ferai ma demeure au-dessus d'eux, je serai leur DIEU et ils seront mon peuple. Et les nations sauront que je suis YHWH qui sanctifie Israël, lorsque mon sanctuaire sera au milieu d'eux à jamais." (Ez 37,27 - cf. 37,23)
L'auteur du second livre des Macchabés commente:
"Mais le Seigneur a choisi non pas le peuple à cause du lieu saint, mais le lieu à cause du peuple." (2Mac 5,19)
Ce qui veut dire qu'il daigne résider dans le sanctuaire de Jérusalem pour qu'Israël apprenne à l'honorer par une vie inspirée du plus grand commandement : l'amour du Père et des frères.
La proximité de DIEU aux siens, exprimée dans le temple de pierre, est le levain qui sanctifie le vrai temple de DIEU, qui est la communauté du peuple élu en son ensemble et chacun des gens qui la composent.
Quand le Verbe se fait l'un de nous, cesse l'économie du temple de pierre.
Désormais le sein de Marie est le tabernacle où DIEU s'unit à notre chair.
Et la plénitude de grâce qui réside dans le Verbe comporte la plénitude de grâce de celle qui devait en être l'arche vivante.
A.SERRA
Extraits de : A.SERRA, Immacolata,
in Nuovo dizionario di mariologia, a cura di de Fiores, ed. san Paolo 1985, p.693.
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Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19287 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Dim 12 Aoû 2012, 7:35 pm | |
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La maternité de Marie accomplit Genèse 3, 15, Isaïe 7, 14 et Michée 5, 2-3. Le concile Vatican II associe volontairement Genèse 3, 15, Isaïe 7, 14 et Michée 5, 2-3. A la lumière de l'évangile, ces textes apparaissent comme des prophéties accomplie en JESUS et Marie :
« Les livres de l’Ancien Testament décrivent l’histoire du salut et la lente préparation de la venue du Christ au monde. Ces documents primitifs, tels qu’ils sont lus dans l’Eglise et compris à la lumière de la révélation postérieure et complète, font apparaître progressivement dans une plus parfaite clarté la figure de la femme, Mère du Rédempteur.
Dans cette clarté, celle-ci se trouve prophétiquement esquissée dans la promesse d’une victoire sur le serpent faite à nos premiers parents tombés dans le péché (cf. Gn 3,15). De même, c’est elle, la Vierge, qui concevra et enfantera un fils auquel sera donné le nom d’Emmanuel (cf. Is 7,14, Mi 5,2-3; Mt 1,22-23).
Elle occupe la première place parmi ces humbles et ces pauvres du Seigneur qui espèrent et reçoivent le salut de lui avec confiance. »
(Vatican II, Lumen gentium 55)
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Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19287 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Lun 13 Aoû 2012, 8:17 pm | |
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Marie dans le dessein de DIEU LA MÈRE DU RÉDEMPTEUR a une place bien définie dans le plan du salut, parce que,
«quand vint la plénitude du temps, DIEU envoya son Fils, né d'une femme, né sujet de la Loi, afin de racheter les sujets de la Loi, afin de nous conférer l'adoption filiale. Et la preuve que vous êtes des fils, c'est que DIEU a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils qui crie: Abba, Père!» (Ga 4, 4-6).
[...] Ces paroles proclament conjointement l'amour du Père, la mission du Fils, le don de l'Esprit, la femme qui a donné naissance au Rédempteur, notre filiation divine, dans le mystère de la «plénitude du temps».
Cette plénitude détermine le moment fixé de toute éternité où le Père envoya son Fils «afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle» (Jn 3, 16).
Elle désigne l'heureux moment où «le Verbe qui était avec DIEU, ... s'est fait chair et a habité parmi nous» (Jn 1, 1. 14), se faisant notre frère.
Elle marque le moment où l'Esprit, qui avait déjà répandu en Marie de Nazareth la plénitude de la grâce, forma en son sein virginal la nature humaine du Christ.
Elle indique le moment où, par l'entrée de l'éternité dans le temps, le temps lui-même est sauvé et, pénétré par le mystère du Christ, devient définitivement le «temps du salut».
Enfin, elle désigne le début secret du cheminement de l'Eglise.
Dans la liturgie, en effet, l'Eglise acclame Marie de Nazareth comme son commencement parce que, dans l'événement de la conception immaculée, elle voit s'appliquer, par anticipation dans le plus noble de ses membres, la grâce salvifique de la Pâque, et surtout parce que dans l'événement de l'Incarnation elle trouve le Christ et Marie indissolublement associés: celui qui est son Seigneur et sa Tête et celle qui, en prononçant le premier fiat de la Nouvelle Alliance, préfigure sa condition d'épouse et de mère.
Jean Paul II, Redemptoris Mater §1
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Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19287 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Ven 31 Aoû 2012, 8:13 pm | |
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Mt 1,23 et la prophétie d'Isaïe 7, 14 "Alors qu’il avait formé ce dessein, voici que l’Ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit: "Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme: car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint; elle enfantera un fils, et tu l’appelleras du nom de JESUS: car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés."
Or tout ceci advint pour que s’accomplît cet oracle prophétique du Seigneur: Voici que la vierge concevra et enfantera un fils, et on l’appellera du nom d’Emmanuel, ce qui se traduit: "DIEU avec nous."
(Mt 1,20-23)
« Voici que la vierge concevra et enfantera un fils, et on l’appellera du nom d’Emmanuel, ce qui se traduit: "DIEU avec nous".» (Mt 1,23).
Saint Matthieu semble faire la citation d’Isaïe 7, 14 mais quel texte cite-t-il et fait-il une citation exacte ?
Mt 1,22: « Voici, la vierge ("parthenos") portera dans le ventre et enfantera un fils, et ils appelleront Emmanuel", ce qui se traduit : "DIEU avec nous". » Is 7, 14 (grec , Septante). « Voici, la vierge ("parthenos") portera dans le ventre et enfantera un fils, et tu appelleras "Emmanuel".» Le Targum sur Isaїe traduit Is 7, 14 « Voici la jeune fille est enceinte et enfantera un fils, qu’ils appelleront Emmanuel. » Is 7,14 (hébreu TM) « Voici la jeune fille ("alma") est enceinte et enfantera un fils, et elle l’appellera Emmanuel. »
1°) Saint Matthieu est surpris par ce qu'il découvre : la naissance virginale de JESUS.
2°) Cet évènement dépasse l'attente de la Bible hébraïque :
En effet, en hébreu, le terme "betulah", est un terme ambigu :
- dans les textes non juridiques il peut signifier simplement l'âge de la vie plus que l'état physique de la fille ou de la femme,
- dans les textes législatifs le terme "betulah" signifie vierge au sens strict.
Mais, en hébreu, la notion de virginité n'est pas certainement pas présente dans le terme "alma", utilisé par Isaïe 7, 14.
3°) Mais la Bible grecque, plus récente, lui ouvrait cette possibilité : le terme utilisé "parthenos" par Isaïe 7, 14 signifie clairement "vierge".
Remarque 1. Pourquoi cette évolution entre le Bible hébraïque et la Bible grecque ?
Isaïe (Is 7, 14) annonce la naissance d'Ezéchias né de la reine Primipare (texte hébraïque).
Et, quand dans la tradition hébraïque, le Midrash Rabbah sur Exode 18, 5 fait allusion à Isaïe 7, 14, l'enfant qui est en vue est tout simplement Ezéchias, qui est appelé "Emmanuel", c’est-à-dire "Je serai avec lui" car l'ennemi a un bras de chair, mais avec nous combat notre DIEU (2 Chr 32, 8).
Mais, lorsque la dynastie est finie et qu'il n'y a plus d'espoir d'avoir un roi, Isaïe 7, 14 est relu par un peuple qui croit encore à une dynastie céleste et attend un roi venant du ciel, donc d'une mère vierge qui le reçoit de DIEU (grec, Septante).
Remarque 2. L'imposition du nom de l'enfant.
À l’enfant le nom d’Emmanuel est donné :
- par la mère dans l’hébreu TM ; - à cette tradition correspond l'annonciation à Marie (Lc 1, 28-38), la mère donne à l'enfant son nom de manière privée.
- par le roi Achaz, le père, auquel est adressée la prophétie, dans le targum et dans le texte grec LXX; il s'agit de l'acte paternel, légal et public - à cette tradition correspond le début de l'annonciation à Joseph (Mt 1, 21).
- par la "communauté chrétienne", pluriel indéterminé, à la fin de l'Annonciation à Joseph (Mt 1, 23).en saint Matthieu. Ceci correspond à la révélation publique de JESUS, qui s'est révélé comme "DIEU avec nous"
Conclusion
L'évangile de saint Matthieu (Mt 1, 23) montre l'accomplissement en Marie de la prophétie Isaïe 7, 14.
Seul DIEU (par la voix de l'ange Gabriel ou par l'Esprit Saint de JESUS) pouvait éclairer Marie, Joseph, et les évangélistes pour affirmer que ce texte ancien concernait JESUS. Il n'empêche que l'existence de ce bain linguistique est spirituel était celui dans lequel Marie et JESUS ont vécu, et qu'il a constitué une préparation et une attente.
Le DIEU vivant s'est fait l'Emmanuel, ce qui signifie "DIEU avec nous", afin que chacun de nous devienne "l'homme avec DIEU" !
Synthèse F. Breynaert
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| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Sam 01 Sep 2012, 8:18 pm | |
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Luc montre l’accomplissement de Michée 5, 1-4 Michée 4-5 dans l’attente messianique
Selon certains exégètes, le récit de la Nativité en saint Luc fait une allusion à l’oracle de Michée 5,1-4. Cet oracle prophétisait la naissance du libérateur d’Israël et était sûrement relu dans un esprit messianique aux temps du Nouveau Testament, soit de la part du judaïsme officiel (Mt 2,5-6) - "Tous les prêtres et les scribes du peuple... "- soit de la part des gens communs (Jn 7,40-42): -"Quelques-uns dans la foule... ".
« Il assembla tous les grands prêtres avec les scribes du peuple, et il s'enquérait auprès d'eux du lieu où devait naître le Christ. "A Bethléem de Judée, lui dirent-ils; ainsi, en effet, est-il écrit par le prophète: Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es nullement le moindre des clans de Juda; car de toi sortira un chef qui sera pasteur de mon peuple Israël." »
(Matthieu 2, 4-6)
« Dans la foule, plusieurs, qui avaient entendu ces paroles, disaient: "C'est vraiment lui le prophète!" D'autres disaient: "C'est le Christ!" Mais d'autres disaient: "Est-ce de la Galilée que le Christ doit venir ? L'Ecriture n'a-t-elle pas dit que c'est de la descendance de David et de Bethléem, le village où était David, que doit venir le Christ ?" »
(Jean 7, 40-41)
L’accomplissement de la prophétie dans l’Evangile
Saint Luc fait retentir quelques mots et idées de la prophétie de Michée, comme cela apparaît dans la comparaison des passages respectifs:
Michée dit « Et toi, Bethléem Ephrata, le plus petit des chef-lieux de Judas. » (Mi 5,1)
Luc dit : « Joseph aussi se rendit en Judée et à la ville de David, appelée Bethléem. » (Lc 2,4)
Michée dit: « ... au temps où accouchera celle qui doit accoucher... » (Mi 5,4)
Luc dit : « S’accomplirent les jours où elle devait enfanter et elle mis au monde son fils premier-né. » (Lc 2,6-7)
Michée dit: « Il se dressera et fera paître le troupeau avec la force du Seigneur, avec la gloire [LXX] du nom du Seigneur son DIEU. » (Mi 5,3)
Luc dit : « Il y avait dans cette région des bergers... et la gloire du Seigneur les enveloppa de lumière... » (Lc 2,8-9)
Michée dit : « et telle sera la paix... » ou bien « et il sera leur paix » (Mi 5,4)
Et dans l'évangile de Luc les anges disent: « et paix sur la terre... » (Lc 2,14)
Cette façon de citer l’Ecriture est typique de saint Luc, nous avons d’autres exemples comme par exemple au sujet de la fille de Sion ou au sujet de l’arche d’Alliance.
Etant donné que Michée 5, 1-4 fait partie d’une structure d’ensemble qui englobe les chapitres 4 et 5, saint Luc suggère aussi que le Christ accomplisse l’ensemble de ces prophéties : sa naissance à Bethléem est un événement qui concerne toutes les nations (Michée 4, 1-5 et Michée 5, 9-14), il accomplit la promesse d’une dynastie davidique stable pour toujours (2 Sam 7, 16), victorieuse, et Marie sa mère est associée à tout son peuple.
Sources :
A.SERRA, articolo Bibbia, nel Nuovo dizionario di mariologia, a cura di de Fiores, ed. san Paolo 1985, p.225
A.SERRA, La Donna dell’Alleanza, Prefigurazioni di Maria nell’Antico Testamento, Messaggero di sant’Antonio – editrice, Padova 2006, p. 23-25 (www.edizionimessaggero.it).
Synthèse F. Breynaert
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Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19287 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Mer 05 Sep 2012, 6:20 pm | |
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Genèse 3,15 et Apocalypse 12 « L’antique serpent, celui que nous appelons le diable et Satan, et qui séduit toute la terre » (Ap 12,9) est une allusion au serpent de Genèse 3.
Le chapitre 12 de l’Apocalypse fait écho à Genèse 3,15 : une femme et sa descendance sont en lutte contre Satan et en sont victorieux.
Genèse 3, 15 présente trois traductions possibles, qui rejoignent plus ou moins le message du livre de l'Apocalypse.
La Bible de Jérusalem reprend le texte hébreu
La Bible de Jérusalem dit : « Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t’écrasera la tête et tu l’atteindras au talon. » (Gn 3, 15). Elle correspond au texte hébraïque. Celui qui écrasera la tête du serpent ne sera pas la femme mais sa descendance, ou son lignage. Qui est cette descendance : Une collectivité ? La descendance de la maison de David ? Un individu ? Les réponses sont hésitantes.
La Septante
La version grecque de la Septante (3ème ou 2ème siècle avant J-C) atteste clairement l’attente d’un messie personnel. En effet, elle traduit Gn 3,15 : « Il t’écrasera la tête » et le pronom grec « il » est masculin bien qu’il soit rapporté au substantif « descendance » qui en grec est neutre (tà sperma) [1]. Il aurait fallu le pronom neutre. Ce manque de concordance est volontaire, il veut signifier que le messie sera un individu, une personne unique, et non pas un peuple de façon générale.
Un Targum
Dans la même période, un Targum (traduction commentée de la Bible) traduit Gn 3,15 avec une paraphrase, c’est-à-dire avec des additions libres :
« Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre les descendants de tes fils et les descendants de ses fils. Et il arrivera que lorsque les fils de la femme observeront les préceptes de la loi [de Moise], ils te prendront pour cible et ils t’écraseront la tête. Quand par contre ils oublieront les préceptes de la loi, toi tu leur tendras un piège et les mordras au talon. Cependant, pour eux il y aura un remède, alors que pour toi il y n’aura pas remède. Ils trouveront un remède [?] pour leur talon le jour du roi messie. » [2]
La « descendance » de la femme est alors interprétée au sens collectif (le peuple) et personnel (le messie) en même temps. La victoire du peuple contre les pièges du serpent deviendra irréversible lors de la venue du messie. En pratique, la femme de la Genèse et sa descendance s’identifient avec le peuple élu et avec son messie. Nous ne sommes pas loin du message d’Apocalypse 12.
[1] R.MARTIN, The earliest Messianic Interpretation of Gen 3.15 in Journal of biblical Literature 84 (1965) 425-427 [2] R. Le DEAULT, Targum du Pentateuque I. Genèse, Cerf, Paris, p.93-95
cf. Aristide SERRA, “Bibbia”, Nuovo dizionario di mariologia, a cura di De Fiores, San Paolo, Turino 1986, p.265-272,
cf. Aristide SERRA, La Donna dell’Alleanza, Prefigurazioni di Maria nell’Antico Testamento, Messaggero di sant’Antonio – editrice, Padova 2006, p. 252-259 (www.edizionimessaggero.it).
- Repris en français : cf. F. BREYNAERT, A l’écoute de Marie, Tome II, Brive 2007 (diff. Mediapaul) p.226-239.
A. Serra
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| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Jeu 06 Sep 2012, 7:14 pm | |
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Marie dans le dessein de DIEU LA MÈRE DU RÉDEMPTEUR a une place bien définie dans le plan du salut, parce que,
«quand vint la plénitude du temps, DIEU envoya son Fils, né d'une femme, né sujet de la Loi, afin de racheter les sujets de la Loi, afin de nous conférer l'adoption filiale. Et la preuve que vous êtes des fils, c'est que DIEU a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils qui crie: Abba, Père!» (Ga 4, 4-6).
[...] Ces paroles proclament conjointement l'amour du Père, la mission du Fils, le don de l'Esprit, la femme qui a donné naissance au Rédempteur, notre filiation divine, dans le mystère de la «plénitude du temps».
Cette plénitude détermine le moment fixé de toute éternité où le Père envoya son Fils «afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle» (Jn 3, 16).
Elle désigne l'heureux moment où «le Verbe qui était avec DIEU, ... s'est fait chair et a habité parmi nous» (Jn 1, 1. 14), se faisant notre frère.
Elle marque le moment où l'Esprit, qui avait déjà répandu en Marie de Nazareth la plénitude de la grâce, forma en son sein virginal la nature humaine du Christ.
Elle indique le moment où, par l'entrée de l'éternité dans le temps, le temps lui-même est sauvé et, pénétré par le mystère du Christ, devient définitivement le «temps du salut».
Enfin, elle désigne le début secret du cheminement de l'Eglise.
Dans la liturgie, en effet, l'Eglise acclame Marie de Nazareth comme son commencement parce que, dans l'événement de la conception immaculée, elle voit s'appliquer, par anticipation dans le plus noble de ses membres, la grâce salvifique de la Pâque, et surtout parce que dans l'événement de l'Incarnation elle trouve le Christ et Marie indissolublement associés: celui qui est son Seigneur et sa Tête et celle qui, en prononçant le premier fiat de la Nouvelle Alliance, préfigure sa condition d'épouse et de mère.
Jean Paul II, Redemptoris Mater §1
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| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Jeu 06 Sep 2012, 7:17 pm | |
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Duns Scot : l’Incarnation, idée originelle de DIEU d’unir à soi toute la création. Duns Scot a avant tout médité sur le Mystère de l'Incarnation et, à la différence de beaucoup de penseurs chrétiens de l'époque, il a soutenu que le Fils de DIEU se serait fait homme même si l'humanité n'avait pas péché. Il affirme dans la «Reportata Parisiensa»:
«Penser que DIEU aurait renoncé à une telle œuvre si Adam n'avait pas péché ne serait absolument pas raisonnable! Je dis donc que la chute n'a pas été la cause de la prédestination du Christ et que - même si personne n'avait chuté, ni l'ange ni l'homme - dans cette hypothèse le Christ aurait été encore prédestiné de la même manière»
(in III Sent., d. 7, 4).
Cette pensée, peut-être un peu surprenante, naît parce que pour Duns Scot l'Incarnation du Fils de DIEU, projetée depuis l'éternité par DIEU le Père dans son plan d'amour, est l'accomplissement de la création, et rend possible à toute créature, dans le Christ et par son intermédiaire, d'être comblée de grâce, et de rendre grâce et gloire à DIEU dans l'éternité.
Même s'il est conscient qu'en réalité, à cause du péché originel, le Christ nous a rachetés à travers sa Passion, sa Mort et sa Résurrection, Duns Scot réaffirme que l'Incarnation est l'œuvre la plus grande et la plus belle de toute l'histoire du salut, et qu'elle n'est conditionnée par aucun fait contingent, mais qu'elle est l'idée originelle de DIEU d'unir en fin de compte toute la création à lui-même dans la personne et dans la chair du Fils.
Benoît XVI, extrait de l'audience générale du 7 juillet 2010
Lire plus sur Duns Scot (1265-1308)
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| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Ven 07 Sep 2012, 6:57 pm | |
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Le péché originel (Gn 3) Le récit biblique :
1 Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que YHWH DIEU avait faits. Il dit à la femme: "Alors, DIEU a dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin?" 2 La femme répondit au serpent: "Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. 3 Mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, DIEU a dit: Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas, sous peine de mort."
4 Le serpent répliqua à la femme: "Pas du tout! Vous ne mourrez pas! 5 Mais DIEU sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal."
6 La femme vit que l'arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu'il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement. Elle prit de son fruit et mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea.
7 Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes. 8 Ils entendirent le pas de YHWH DIEU qui se promenait dans le jardin à la brise du jour, et l'homme et sa femme se cachèrent devant YHWH DIEU parmi les arbres du jardin.
(Genèse 3, 1-8)
Quel est l'enracinement historique de ce récit ?
L'enracinement historique de ce récit est celui de la culture cananéenne auxquels furent confrontés les Hébreux en sortant du désert.
L'arbre évoquait la prostitution sacrée dans des rites magiques qui recherchaient la fécondité agricole et humaine.
Les Hébreux en furent meurtris et comprirent ces choses comme une rupture d'Alliance avec le DIEU vivant, YHWH. (1)
Comment Satan agit-il ?
Il tente par l'orgueil puis il obscurcit l'intelligence et le discernement : notre ressemblance à DIEU est une ressemblance par participation ; Satan prétend à une ressemblance substantielle "vous serez des dieux".
Satan offense l'Esprit Saint. Satan séduit par l'attrait du nouveau et de l'impossible.
Satan commence par Eve, la femme, dont il connaît l'influence sur Adam, l'homme. Mais l'homme est tout aussi responsable.
Celui qui s'arroge le droit de prendre ce qui ne lui est pas offert est toujours un voleur et un violent. Il blesse l'amour.
La nature humaine est blessée.
L'Alliance rompue provoque l'éloignement de DIEU.
La prise de conscience du retrait de DIEU et de l'obscurité qui en découle est encore partielle dans l'Ancien Testament ; elle ne devient claire que dans l'utime attente messianique.
Le récit de Genèse 3 montre qu'après l'orgueil vient la désobéissance, puis la méfiance et le doute, la rébellion, la nudité et la concupiscence.
Le péché ampute l'humanité dans son esprit, dans son intelligence, dans sa sensibilité. La nature humaine est blessée.
La prise de conscience d'une nature humaine blessée est encore balbutiante dans l'Ancien Testament (Sg 2, 24 ; Ps 51 (50)...) et ne devient vraiment claire qu'après la Passion et la résurrection de JESUS (Rm 5-6).
DIEU veut pardonner à l'homme.
Le malheur (par exemple la douleur du meurtre d'Abel...) ouvre l'humanité au repentir.
Pourquoi le récit du péché originel est-il important aujourd'hui ?
Parce que le mécanisme de rupture avec DIEU est toujours le même.
« Ignorer que l'homme a une nature blessée, inclinée au mal, donne lieu à de graves erreurs dans le domaine de l'éducation, de la politique, de l'action sociale et des mœurs. » (CEC 407)
Quel éclairage sur ce texte apporte le Nouveau Testament ?
L'Ancien Testament et le peuple juif ne sont pas unanimes en ce qui concerne la vie après la mort, mais le Christ a donné un enseignement clair :
- Notre vie commence à la naissance,
- Notre mort n'est qu'un passage.
- Après la mort, notre vie sera éternelle, nous pourrions dire une vie en plénitude, infinie, un infini positif ou négatif, selon ce que fut notre vie terrestre : "Et ils s'en iront, ceux-ci à une peine éternelle, et les justes à une vie éternelle." (Mt 25, 31-46).
La rupture dont parle Genèse 3, 1-6 est donc une rupture éternelle.
Et c'est pourquoi JESUS n'a pas hésité à souffrir toutes les douleurs de la Passion, jusqu'à la mort, pour nous sauver.
Mais n'oubliez pas, vous serez toujours libres d'écouter Satan. (2)
JESUS.
En JESUS, DIEU s'est fait homme, a souffert, est mort et a été enseveli et est ressuscité.
Le premier jour de la semaine est le premier jour de la création, c'est aussi le jour de la Résurrection : "nous célébrons la victoire définitive du Créateur et de sa création. Nous célébrons ce jour comme origine et, en même temps, comme but de notre vie" (3).
Quelle est la possibilité de l'homme ?
L'homme a la liberté, la possibilité de choisir, la possibilité de ne pas écouter Satan.
JESUS, DIEU fait homme, sauve tous les hommes, mais ces hommes doivent avoir une bonne volonté, une volonté de justice, faire des efforts pour éviter le péché.
Quelle est l'importance de la Vierge Marie ?
La sainteté de Marie est un fruit de la rédemption accomplie par le Christ JESUS.
A l'Annonciation, Marie écoute l'ange de DIEU et médite ce que dit DIEU, elle n'écoute pas Satan. Elle est la nouvelle Eve.
Par le titre, "Fils de l'homme", JESUS se désigne lui-même et il désigne tous ceux qui entrent dans son royaume en s'unissant à lui. Ce qui signifie que la mère de JESUS est aussi, spirituellement, notre mère.
(1) Cf. J. BERNARD, Genèse 1-3 : Lecture et traditions de lectures, dans Mélanges de science religieuse (1984), n°3-4, p. 109-128 ; (1986) Ibid., n°1, p. 3-55.
(2) Lire aussi : Mt 8,12 ; Mt 13,42-43 ; Mt 13, 50 ; Mt 22,13 ; Mt 25, 14-30.
(3) Benoît XVI, homélie de la veillée pascale, 23 avril 2011
CEC : Catéchisme de l'Eglise catholique.
Françoise Breynaert
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| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Sam 08 Sep 2012, 9:27 pm | |
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La Résurrection et l’accomplissement du plan Créateur (Benoît XVI) Résumé :
Durant la veillée pascale, nous lisons les récits de la création (Genèse).
Benoît XVI explique d'abord que notre relation à DIEU implique aussi notre relation à la création.
Après le péché originel qui a tout obscurci, la Résurrection du Christ rétablit l'homme dans sa grandeur : la Résurrection constitue un nouveau "premier jour de la création" qui accomplit le dessein Créateur.
La Genèse raconte la création en 7 jours. Le Shabbat est le septième jour, jour de repos après le travail, expression de l'Alliance. Mais pour les chrétiens, le sommet de la semaine est désormais le Dimanche, premier jour, jour de la nouvelle création.
« Le cheminement sur les routes de la Sainte Ecriture commence, durant la Veillée Pascale, par le récit de la création. [...]
Le rayon de l'histoire que DIEU a fondé parvient jusqu'aux origines, jusqu'à la création.
Notre profession de foi commence par les paroles: «Je crois en DIEU, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre». Si nous omettons ce commencement du Credo, l'histoire du salut tout entière devient trop réduite et trop petite. [...]
C'est pourquoi DIEU nous concerne comme Créateur et c'est pour cela que nous avons une responsabilité envers la création. [...]
[Qu'est-ce qui est au commencement ? ]
Dans les premières paroles de son Evangile, saint Jean a résumé la signification essentielle de ce récit en cette unique phrase: «Au commencement était le Verbe». En effet, le récit de la création que nous venons d'écouter est caractérisé par la phrase qui revient régulièrement: «DIEU dit...». [...]
Il n'est pas exact que dans l'univers en expansion, à la fin, dans un petit coin quelconque du cosmos se forma aussi, par hasard, une certaine espèce d'être vivant, capable de raisonner et de tenter de trouver dans la création une raison ou de l'avoir en elle. Si l'homme était seulement un tel produit accidentel de l'évolution en quelque lieu à la marge de l'univers, alors sa vie serait privée de sens ou même un trouble de la nature. Non, au contraire: la raison est au commencement, la Raison créatrice, divine.
[La possibilité de la chute et du salut :]
Et puisqu'elle est Raison, elle a créé aussi la liberté; et puisqu'on peut faire de la liberté un usage indu, il existe aussi ce qui est contraire à la création. C'est pourquoi une épaisse ligne obscure s'étend, pour ainsi dire, à travers la structure de l'univers et à travers la nature de l'homme.
Mais malgré cette contradiction, la création comme telle demeure bonne, la vie demeure bonne, parce qu'à l'origine il y a la Raison bonne, l'amour créateur de DIEU.
C'est pourquoi le monde peut être sauvé. C'est pour cela que nous pouvons et nous devons nous mettre du côté de la raison, de la liberté et de l'amour - du côté de DIEU qui nous aime tellement qu'il a souffert pour nous, afin que de sa mort puisse surgir une vie nouvelle, définitive, guérie.
[Le Shabbat, 7° jour de la semaine]
[Le récit de Genèse 1] a structuré le processus de la création dans le cadre d'une semaine qui va vers le samedi, y trouvant son achèvement. Pour Israël, le samedi était le jour où tous pouvaient participer au repos de DIEU. [...]
Ainsi le samedi était une expression de l'alliance entre DIEU et l'homme et la création. [...]
DIEU a fait le monde pour qu'il y ait un lieu où il puisse communiquer son amour et d'où la réponse d'amour lui retourne. Devant DIEU, le cœur de l'homme qui lui répond est plus grand et plus important que l'immense cosmos matériel tout entier qui, certainement, nous laisse entrevoir quelque chose de la grandeur de DIEU. [...]
[Du Shabbat au Dimanche, jour de la nouvelle création:]
Mais dans l'Eglise naissante, quelque chose d'inouï s'est produit : à la place du samedi, du septième jour, vient le premier jour. Comme jour de l'assemblée liturgique, il est le jour de la rencontre avec DIEU par JESUS Christ qui, le premier jour, le dimanche, a rencontré les siens en tant que Ressuscité, après que ceux-ci eurent trouvé le tombeau vide.
La structure de la semaine est maintenant renversée. Elle n'est plus dirigée vers le septième jour, pour y participer au repos de DIEU. Elle commence par le premier jour comme jour de la rencontre avec le Ressuscité.
Si nous nous rappelons que le parcours depuis le travail jusqu'au jour du repos correspond aussi à une logique naturelle, le caractère dramatique de ce tournant devient encore plus évident. Ce processus révolutionnaire, qui s'est vérifié tout de suite au début du développement de l'Eglise, n'est explicable que par le fait qu'en ce jour quelque chose d'inouï était arrivé. [...]
Le premier jour, selon le récit de la Genèse, est le jour où commence la création.
À présent il était devenu d'une façon nouvelle le jour de la création, il était devenu le jour de la nouvelle création. Nous célébrons le premier jour.
[Le premier jour de la semaine, jour de la résurrection]
Ainsi nous célébrons DIEU, le Créateur, et sa création.
Oui, je crois en DIEU, Créateur du ciel et de la terre.
Et nous célébrons le DIEU qui s'est fait homme, a souffert, est mort et a été enseveli et est ressuscité.
Nous célébrons la victoire définitive du Créateur et de sa création.
Nous célébrons ce jour comme origine et, en même temps, comme but de notre vie.
Nous le célébrons parce qu'à présent, grâce au Ressuscité, il s'avère de façon définitive que la raison est plus forte que l'irrationalité, la vérité plus forte que le mensonge, l'amour plus fort que la mort.
Nous célébrons le premier jour parce que nous savons que la ligne obscure qui traverse la création ne demeure pas pour toujours.
Nous le célébrons, parce que nous savons que maintenant ce qui est dit à la fin du récit de la création est valable définitivement :
«DIEU vit tout ce qu'il avait fait: c'était très bon» (Gn 1, 31).
Amen.
Extraits de Benoît XVI, homélie de la veillée pascale, 23 avril 2011
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| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Lun 10 Sep 2012, 6:51 pm | |
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Une place unique dans le mystère du Salut Entre le sauveur et sa mère : un lien indissoluble
Après la chute de nos premiers parents, DIEU nous a promis un Sauveur. DIEU a maudit le serpent :
« Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t’écrasera la tête et tu l’atteindras au talon » (Gn 3, 15).
Ce lien entre « la femme » et le Sauveur promis a été rendu encore plus manifeste par le prophète Isaïe :
« La jeune fille est enceinte et va enfanter un fils qu’elle appellera Emmanuel » (Is 7, 14).
A la plénitude des temps, le chef d'oeuvre de DIEU
A la « plénitude des temps » (cf. Ga 4, 4 ; He 1, 2), DIEU a envoyé l’Archange Gabriel annoncer à la Vierge de Nazareth, par quelques mots concis, son plan divin de salut, et le rôle qui serait le sien comme Mère virginale du Sauveur. Marie a accepté.
Marie a obéi. Elle est devenue la Mère du Fils de DIEU qui a pris notre nature humaine. DIEU a doté Marie de dons exceptionnels.
Conçue sans la marque du péché originel, elle a été saluée par l’Archange comme la « pleine de grâce ».
Elle est la fille bien-aimée du Père, la Mère du Fils de DIEU et le temple de l’Esprit Saint (cf Lumen Gentium, 53).
Marie a eu la gloire de la maternité, et celle de la virginité. Elle est « le seul orgueil de notre nature corrompue ».
Elle peut être appelée le chef d’œuvre de DIEU. Saint-Augustin fait l’éloge de cette merveille :
« Il (DIEU) a choisi la mère qu’il avait créée ; il a créé la mère qu’il avait choisie » (Sermon 69, 3.4).
Marie est avec le Christ à tous les moments-clés
Associée au Sauveur, elle a été avec le Christ à tous les moments-clés de l’histoire de la Rédemption : à sa Conception, à sa Nativité à Bethléem, dans sa vie privée à Nazareth, aux noces de Cana, lors de ses miracles et de ses enseignements, et surtout au Calvaire, à l’Ascension et à la Pentecôte. Comme le dit le Concile Vatican II, « pendant la vie publique de JESUS, sa mère apparaît expressément » (Lumen Gentium, 58).
Marie et l'Eglise
La Vierge Marie est liée à l’Eglise de manière particulière :
« Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n’est pas achevé, ou qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves » (Lumen Gentium, 62).
Elle est un modèle pour suivre le Christ, non seulement pour chaque chrétien, mais aussi pour l’Eglise dans son ensemble. L’Eglise l’honore avec affection et piété filiales comme une mère très aimée. Toutes les générations l’appellent bienheureuse (cf. Lc 1, 48).
Nous voyons donc pourquoi le Pape Jean Paul II parle du « caractère unique de sa place dans le mystère du Christ » (Redemptoris Mater, 9).
Cardinal Francis Arinze
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| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Jeu 13 Sep 2012, 7:01 pm | |
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Marie dans le dessein éternel de DIEU, selon Jean Paul II
La main du Père, source de vie. Abside de l'église de San Pasquale, via Pisacane, 56 - 70126 Bari – Italie. © Aimable concession du P. Marko Rupnik, Centro Aletti, Rome. « Béni soit le DIEU et Père de notre Seigneur JESUS Christ, qui nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ. »
(Ep 1, 3)
Ces paroles de la Lettre aux Ephésiens révèlent le dessein éternel de DIEU le Père, son plan pour le salut de l'homme dans le Christ.
C'est un plan universel qui concerne tous les hommes créés à l'image et à la ressemblance de DIEU (cf. Gn 1, 26).
Tous, de même qu'ils sont inclus «au commencement» dans l'œuvre créatrice de DIEU, sont aussi inclus éternellement dans le plan divin du salut qui doit se révéler totalement à la «plénitude du temps» avec la venue du Christ.
En effet -et ce sont les paroles qui suivent dans la même Lettre- ce DIEU, qui est «Père de notre Seigneur JESUS Christ»,
«nous a élus en lui dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l'amour, déterminant d'avance que nous serions pour Lui des fils adoptifs par JESUS Christ. Tel fut le bon plaisir de sa volonté, à la louange de gloire de sa grâce, dont Il nous a gratifiés dans le Bien-aimé. En lui nous trouvons la rédemption par son sang, la rémission des fautes, selon la richesse de sa grâce»
(Ep 1, 4-7)
Un plan éternellement lié au Christ et à sa mère
Le plan divin du salut, qui nous a été pleinement révélé par la venue du Christ, est éternel. Il est aussi -suivant l'enseignement de cette Lettre et d'autres Lettres de saint Paul (cf. Col 1, 12-14; Rm 3, 24; Gal 3, 13; 2 Co 5, 18-29) - éternellement lié au Christ. Il inclut toute l'humanité, mais réserve une place unique à la «femme» qui est la Mère de celui auquel le Père a confié l'œuvre du salut.
Comme l'écrit le Concile Vatican II, «elle se trouve prophétiquement esquissée dans la promesse faite à nos premiers parents tombés dans le péché», selon le Livre de la Genèse (3, 15); «de même, c'est elle, la Vierge, qui concevra et enfantera un fils auquel sera donné le nom d'Emmanuel», selon les paroles d'Isaïe (cf. 7, 14). Ainsi l'Ancien Testament prépare la «plénitude du temps» où DIEU «envoya son Fils, né d'une femme ... pour faire de nous des fils adoptifs» (Ga 4,4)
La venue au monde du Fils de DIEU est l'événement rapporté dans les premiers chapitres des Evangiles selon saint Luc et selon saint Matthieu. (…) Lorsque nous lisons que le messager dit à Marie qu'elle est «comblée de grâce» (Lc 1,28), le contexte de l'Evangile, où convergent les révélations et les promesses anciennes, nous laisse entendre qu'il s'agit là d'une bénédiction unique entre toutes les «bénédictions spirituelles dans le Christ». (...)
Dans le mystère du Christ, elle est présente dès «avant la fondation du monde» (Ep 1,4), elle est celle que le Père «a choisie» comme Mère de son Fils dans l'Incarnation- et, en même temps que le Père, le Fils l'a choisie, la confiant de toute éternité à l'Esprit de sainteté.
Marie est unie au Christ d'une manière tout à fait particulière et exceptionnelle, et de même, elle est aimée en ce Fils bien-aimé de toute éternité, en ce Fils consubstantiel au Père en qui est concentrée toute «la gloire de la grâce».
En même temps, elle est et demeure parfaitement ouverte à ce «don d'en haut» (cf. Jc 1, 17). Comme l'enseigne le Concile, Marie «occupe la première place parmi ces humbles et ces pauvres du Seigneur qui espèrent et reçoivent le salut de lui avec confiance».
Sa sainteté le pape Jean-Paul II
(Lettre encyclique Redemptoris Mater, la Mère du Rédempteur, n°7-8
Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 25 mars 1987,
solennité de l'Annonciation du Seigneur)
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| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Sam 15 Sep 2012, 6:09 pm | |
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La femme, la plénitude des temps, l'union à DIEU (Jean Paul II) Galates 4, 4 : la « femme » et la plénitude des temps [3]
«Quand vint la plénitude du temps, DIEU envoya son Fils, né d'une femme».
(Ga 4, 4)
Par ces paroles de la Lettre aux Galates (4, 4), l'Apôtre Paul unit entre eux les moments principaux qui déterminent fondamentalement l'accomplissement du mystère qui était «d'avance arrêté en DIEU» (cf. Ep 1, 9). Le Fils, Verbe consubstantiel au Père, naît d'une femme, comme homme, quand vient «la plénitude du temps». Cet événement conduit au sommet de l'histoire de l'homme sur la terre, entendue comme histoire du salut.
Il est significatif que l'Apôtre ne désigne pas la Mère du Christ par son nom propre, «Marie», mais la désigne comme «femme»: cela établit une concordance avec les paroles du protévangile dans le Livre de la Genèse (cf. 3, 15). Cette «femme», précisément, est présente en l'événement central du salut, qui détermine la «plénitude du temps»: cet événement se réalise en elle et par elle. Ainsi commence l'événement central, l'événement clé dans l'histoire du salut, la Pâque du Seigneur.
La « femme » et l'attente de toutes les religions du monde Toutefois, il vaut peut-être la peine de le considérer de nouveau à partir de l'histoire spirituelle de l'homme en son sens le plus large, comme elle s'exprime à travers les diverses religions du monde. Référons-nous ici aux paroles du Concile Vatican II: «Les hommes attendent des diverses religions la réponse aux énigmes cachées de la condition humaine, qui, hier comme aujourd'hui, troublent profondément le cœur humain: qu'est-ce que l'homme? Quel est le sens et le but de sa vie? Qu'est-ce que le bien et qu'est-ce que le péché? Quels sont l'origine et le but de la souffrance? Quelle est la voie pour parvenir au vrai bonheur? Qu'est-ce que la mort, le jugement et la rétribution après la mort? Qu'est-ce enfin que le mystère dernier et ineffable qui entoure notre existence, d'où nous tirons notre origine et vers lequel nous tendons ?». [...] A partir de ce vaste panorama, qui fait ressortir les aspirations de l'esprit humain en recherche de DIEU - allant parfois «comme à tâtons» (cf. Ac 17, 27) -, la «plénitude du temps» dont parle Paul dans sa Lettre met en relief la réponse de DIEU lui-même, de Celui en qui «nous avons la vie, le mouvement et l'être» (cf. Ac 17, 28). C'est le DIEU qui, «après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux Pères par les prophètes, dans les derniers temps nous a parlé par le Fils» (cf. He 1, 1-2). L'envoi de ce Fils, consubstantiel au Père, comme homme «né d'une femme», constitue l'étape culminante et définitive de la révélation que DIEU tait de lui-même à l'humanité. Cette révélation possède en même temps un caractère salvifique [...]. La femme se trouve au cœur de cet événement salvifique.
La révélation que DIEU fait de lui-même, à savoir l'unité insondable de la Trinité, est contenue pour l'essentiel dans l'Annonciation de Nazareth.
«Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de JESUS. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut»
- «Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d'homme?»
- «L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre; c'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de DIEU ... Car rien n'est impossible à DIEU»
(Lc 1, 31-37)
Il est facile de comprendre cet événement dans la perspective de l'histoire d'Israël, le peuple élu dont Marie est la fille, mais il est facile aussi de le comprendre dans la perspective de tous les chemins sur lesquels l'humanité cherche depuis toujours une réponse aux questions fondamentales et en même temps définitives qui l'obsèdent le plus. Ne trouve-t-on pas dans l'Annonciation de Nazareth le début de la réponse définitive par laquelle DIEU même va au-devant de l'inquiétude du coeur humain? Il ne s'agit pas seulement ici de paroles de DIEU révélées par les prophètes, mais, au moment de cette réponse, le Verbe se fait réellement chair (cf. Jn 1, 14).
Marie atteint ainsi une telle union à DIEU qu'elle dépasse toutes les attentes de l'esprit humain. Elle dépasse même les attentes de tout Israël et, en particulier, des filles de ce peuple élu, qui, en vertu de la promesse, pouvaient espérer que l'une d'entre elles deviendrait un jour la mère du Messie. Qui parmi elles, toutefois, pouvait supposer que le Messie promis serait le «Fils du Très-Haut»? A partir de la foi monothéiste au temps de l'Ancien Testament, c'était difficilement envisageable. Ce n'est que par la force de l'Esprit Saint «venu sur elle» que Marie pouvait accepter ce qui est «impossible aux hommes mais possible à DIEU» (cf. Mc 10, 27).
Dignité de la « femme - humanité élevée à l'union à DIEU » ; et dignité de la « femme-mère de DIEU » [4] Ainsi la «plénitude du temps» manifeste la dignité extraordinaire de la «femme». Cette dignité consiste, - d'une part, dans l'élévation surnaturelle à l'union à DIEU en JESUS Christ, qui détermine la finalité profonde de l'existence de tout homme tant sur la terre que dans l'éternité. De ce point de vue, la «femme» est la représentante et l'archétype de tout le genre humain: elle représente l'humanité qui appartient à tous les êtres humains, hommes et femmes. - Mais, d'autre part, l'événement de Nazareth met en relief une forme d'union à DIEU qui ne peut appartenir qu'à la «femme», à Marie: l'union entre la mère et son fils. La Vierge de Nazareth devient en effet la Mère de DIEU.
Pape Jean Paul II,
Lettre apostolique Mulieris dignitatem, n°3-4, 15 août 1988
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| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Lun 17 Sep 2012, 6:56 pm | |
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Marie et le plan de Dieu (Vatican II) Dieu a créé le monde afin de l'associer à sa vie divine. Dieu nous créé pour faire de nous des fils, dans le Fils.
Et parce que le Fils de Dieu est entré dans le monde par Marie, celle-ci a un désormais essentiel dans l'accomplissement du projet de Dieu, Créateur et Sauveur.
Le concile Vatican II a donné une puissante vision de la place unique de Marie dans le dessein de Dieu. Nous lisons dans la Constitution dogmatique Lumen Gentium (LG) :
- Marie, dans le dessein éternel du Père, est unie au Fils de Dieu « par un lien étroit et indissoluble » (LG 53). C'est le point fondamental à partir duquel nous comprenons le reste.
- Marie dans le plan du Créateur : Marie est située dans la perspective de la création dans laquelle Dieu le Père désire l’Incarnation du Fils pour accomplir le projet premier de la création qui est la divinisation de l’humanité créé, sa participation à la vie divine : Marie est « prédestinée de toute éternité… pour être la Mère de Dieu » (LG 61).
- Marie dans le plan de la Rédemption : Marie est aussi située dans le perspective de la Rédemption que Dieu a conçu dès lors que le péché est entré dans le monde : « Ayant résolu, dans sa très grande bonté et sagesse, d’opérer la Rédemption du monde, Dieu "quand vint la plénitude du temps, envoya son Fils né d’une femme ... pour faire de nous des fils adoptifs" ( Ga 4,4-5 )» (LG 52).
- En bref :
« La bienheureuse Vierge, prédestinée de toute éternité, à l’intérieur du dessein d’incarnation du Verbe, pour être la Mère de Dieu, fut sur la terre, en vertu d’une disposition de la Providence divine, la vénérable Mère du divin Rédempteur, généreusement associée à son oeuvre à un titre absolument unique, humble servante du Seigneur. » (LG 61)
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| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Jeu 20 Sep 2012, 7:55 pm | |
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La femme, la plénitude des temps, l'union à Dieu (Jean Paul II) Galates 4, 4 : la « femme » et la plénitude des temps [3]
«Quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d'une femme».
(Ga 4, 4)
Par ces paroles de la Lettre aux Galates (4, 4), l'Apôtre Paul unit entre eux les moments principaux qui déterminent fondamentalement l'accomplissement du mystère qui était «d'avance arrêté en Dieu» (cf. Ep 1, 9). Le Fils, Verbe consubstantiel au Père, naît d'une femme, comme homme, quand vient «la plénitude du temps». Cet événement conduit au sommet de l'histoire de l'homme sur la terre, entendue comme histoire du salut.
Il est significatif que l'Apôtre ne désigne pas la Mère du Christ par son nom propre, «Marie», mais la désigne comme «femme»: cela établit une concordance avec les paroles du protévangile dans le Livre de la Genèse (cf. 3, 15). Cette «femme», précisément, est présente en l'événement central du salut, qui détermine la «plénitude du temps»: cet événement se réalise en elle et par elle. Ainsi commence l'événement central, l'événement clé dans l'histoire du salut, la Pâque du Seigneur.
La « femme » et l'attente de toutes les religions du monde Toutefois, il vaut peut-être la peine de le considérer de nouveau à partir de l'histoire spirituelle de l'homme en son sens le plus large, comme elle s'exprime à travers les diverses religions du monde. Référons-nous ici aux paroles du Concile Vatican II: «Les hommes attendent des diverses religions la réponse aux énigmes cachées de la condition humaine, qui, hier comme aujourd'hui, troublent profondément le cœur humain: qu'est-ce que l'homme? Quel est le sens et le but de sa vie? Qu'est-ce que le bien et qu'est-ce que le péché? Quels sont l'origine et le but de la souffrance? Quelle est la voie pour parvenir au vrai bonheur? Qu'est-ce que la mort, le jugement et la rétribution après la mort? Qu'est-ce enfin que le mystère dernier et ineffable qui entoure notre existence, d'où nous tirons notre origine et vers lequel nous tendons ?». [...] A partir de ce vaste panorama, qui fait ressortir les aspirations de l'esprit humain en recherche de Dieu - allant parfois «comme à tâtons» (cf. Ac 17, 27) -, la «plénitude du temps» dont parle Paul dans sa Lettre met en relief la réponse de Dieu lui-même, de Celui en qui «nous avons la vie, le mouvement et l'être» (cf. Ac 17, 28). C'est le Dieu qui, «après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux Pères par les prophètes, dans les derniers temps nous a parlé par le Fils» (cf. He 1, 1-2). L'envoi de ce Fils, consubstantiel au Père, comme homme «né d'une femme», constitue l'étape culminante et définitive de la révélation que Dieu tait de lui-même à l'humanité. Cette révélation possède en même temps un caractère salvifique [...]. La femme se trouve au cœur de cet événement salvifique.
La révélation que Dieu fait de lui-même, à savoir l'unité insondable de la Trinité, est contenue pour l'essentiel dans l'Annonciation de Nazareth.
«Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de JESUS. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut»
- «Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d'homme?»
- «L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre; c'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu ... Car rien n'est impossible à Dieu»
(Lc 1, 31-37)
Il est facile de comprendre cet événement dans la perspective de l'histoire d'Israël, le peuple élu dont Marie est la fille, mais il est facile aussi de le comprendre dans la perspective de tous les chemins sur lesquels l'humanité cherche depuis toujours une réponse aux questions fondamentales et en même temps définitives qui l'obsèdent le plus. Ne trouve-t-on pas dans l'Annonciation de Nazareth le début de la réponse définitive par laquelle Dieu même va au-devant de l'inquiétude du coeur humain? Il ne s'agit pas seulement ici de paroles de Dieu révélées par les prophètes, mais, au moment de cette réponse, le Verbe se fait réellement chair (cf. Jn 1, 14).
Marie atteint ainsi une telle union à Dieu qu'elle dépasse toutes les attentes de l'esprit humain. Elle dépasse même les attentes de tout Israël et, en particulier, des filles de ce peuple élu, qui, en vertu de la promesse, pouvaient espérer que l'une d'entre elles deviendrait un jour la mère du Messie. Qui parmi elles, toutefois, pouvait supposer que le Messie promis serait le «Fils du Très-Haut»? A partir de la foi monothéiste au temps de l'Ancien Testament, c'était difficilement envisageable. Ce n'est que par la force de l'Esprit Saint «venu sur elle» que Marie pouvait accepter ce qui est «impossible aux hommes mais possible à Dieu» (cf. Mc 10, 27).
Dignité de la « femme - humanité élevée à l'union à Dieu » ; et dignité de la « femme-mère de Dieu » [4] Ainsi la «plénitude du temps» manifeste la dignité extraordinaire de la «femme». Cette dignité consiste, - d'une part, dans l'élévation surnaturelle à l'union à Dieu en JESUS Christ, qui détermine la finalité profonde de l'existence de tout homme tant sur la terre que dans l'éternité. De ce point de vue, la «femme» est la représentante et l'archétype de tout le genre humain: elle représente l'humanité qui appartient à tous les êtres humains, hommes et femmes. - Mais, d'autre part, l'événement de Nazareth met en relief une forme d'union à Dieu qui ne peut appartenir qu'à la «femme», à Marie: l'union entre la mère et son fils. La Vierge de Nazareth devient en effet la Mère de Dieu.
Pape Jean Paul II,
Lettre apostolique Mulieris dignitatem, n°3-4, 15 août 1988
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| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Sam 22 Sep 2012, 6:15 pm | |
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Marie et le plan de Dieu (Vatican II) Dieu a créé le monde afin de l'associer à sa vie divine. Dieu nous créé pour faire de nous des fils, dans le Fils.
Et parce que le Fils de Dieu est entré dans le monde par Marie, celle-ci a un désormais essentiel dans l'accomplissement du projet de Dieu, Créateur et Sauveur.
Le concile Vatican II a donné une puissante vision de la place unique de Marie dans le dessein de Dieu. Nous lisons dans la Constitution dogmatique Lumen Gentium (LG) :
- Marie, dans le dessein éternel du Père, est unie au Fils de Dieu « par un lien étroit et indissoluble » (LG 53). C'est le point fondamental à partir duquel nous comprenons le reste.
- Marie dans le plan du Créateur : Marie est située dans la perspective de la création dans laquelle Dieu le Père désire l’Incarnation du Fils pour accomplir le projet premier de la création qui est la divinisation de l’humanité créé, sa participation à la vie divine : Marie est « prédestinée de toute éternité… pour être la Mère de Dieu » (LG 61).
- Marie dans le plan de la Rédemption : Marie est aussi située dans le perspective de la Rédemption que Dieu a conçu dès lors que le péché est entré dans le monde : « Ayant résolu, dans sa très grande bonté et sagesse, d’opérer la Rédemption du monde, Dieu "quand vint la plénitude du temps, envoya son Fils né d’une femme ... pour faire de nous des fils adoptifs" ( Ga 4,4-5 )» (LG 52).
- En bref :
« La bienheureuse Vierge, prédestinée de toute éternité, à l’intérieur du dessein d’incarnation du Verbe, pour être la Mère de Dieu, fut sur la terre, en vertu d’une disposition de la Providence divine, la vénérable Mère du divin Rédempteur, généreusement associée à son oeuvre à un titre absolument unique, humble servante du Seigneur. » (LG 61)
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| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Lun 24 Sep 2012, 7:22 pm | |
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Marie n’est pas ‘préexistante’ Résumé :
Par Marie, le Verbe éternel, le Fils de Dieu, est entré dans le temps. Ce contact avec la réalité éternelle, c'est notre salut. En un sens, Marie est médiatrice d'éternité, mais Marie n'est pas éternelle : elle n'est pas pré-existante, son existence a seulement commencé le jour de sa conception. La préexistence des âmes humaines (que ce soit celle des hommes, du Christ, ou de Marie) est une hérésie.
Le vocabulaire, surtout en langue française doit être précis.
L'Eglise, depuis saint Irénée jusqu'au concile Vatican II a toujours compris que Marie est indissociable de son fils, et que par conséquent, elle fait partie du dessein éternel de Dieu qui a voulu l'Incarnation.
Etre dans le dessein de Dieu ne signifie pas exister dans le sein de Dieu le Père, comme c'est le cas pour JESUS qui est le Verbe éternel - « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu etc. » (Jn 1,1-4). Le Verbe préexistait en sa divinité, ce n'est pas l'âme humaine de JESUS qui préexistait.
Marie était présente dans la pensée de Dieu de toute éternité ne signifie pas que son âme humaine était préexistante.
L'existence de Marie a eu un commencement, tout comme la nôtre. Marie a été conçue, avant, elle n'existait pas. L'Eglise fête sa conception (8 décembre chez les latins, ou 9 décembre chez les orientaux).
L'usage des livres sapientiaux (Siracide, Proverbes) doit être rigoureux.
Dans la Bible, il est dit que la Sagesse est une « créature préexistante », on lit par exemple :
"YHWH m'a créée, prémices de son oeuvre, avant ses oeuvres les plus anciennes." (Proverbes 8, 22)
"Avant les siècles, dès le commencement il m'a créée" (Siracide 24, 9)
Si l'Eglise voulait dire que Marie est une créature « préexistante », elle aurait choisi ces lectures pour la liturgie du 8 septembre (naissance de Marie), ou du 8 décembre (conception de Marie), ou encore pour la mémoire liturgique de Notre Dame de Lourdes (où le titre de Marie est « immaculée conception »).
Tel n'est pas le cas.
Il existe cependant des cas, mineurs, pour lesquels l'Eglise catholique romaine choisit ces textes en lien avec la Vierge Marie. Mais soyons rigoureux et observateurs :
- La messe du 21 novembre (Proverbes 8, 22-31). L'Evangile est celui de la venue des bergers à Bethléem : la liturgie est orientée vers la naissance de JESUS. La présentation de Marie célébrée ce jour prépare la maternité de Marie, premier temple de JESUS. La lecture du livre des Proverbes a un sens christologique.
- Pour la messe votive 21 Le saint nom de Marie ou 36 Sainte Marie mère du Bel amour on lit le chapitre 24 du Siracide mais les versets concernant la préexistence de la Sagesse ont été coupés.
- La messe votive 24 Marie trône de la Sagesse propose la lecture de Siracide 24, en incluant le verset 9 qui parle de la préexistence. Mais justement, Marie est célébrée comme trône de la Sagesse, et il faut comprendre ici que c'est le Christ qui incarne la Sagesse, et effectivement, il est préexistant à la création du monde (même s'il est plus encore, il est Dieu).
- La messe votive 37 Marie mère de l'espérance propose aussi la lecture de Siracide 24,
en incluant le verset 9 qui parle de la préexistence.
Le titre « mère de l'espérance » est un titre de la sagesse avant d'être un titre marial.
Marie fait partie d'un peuple qui espère, en hébreu on dit les « anawim », l'espérance a précédé Marie, l'espérance est un attribut de la sagesse pré-existante.
Ensuite, quand Marie est née et a vécu sur la terre puis est montée au ciel dans la gloire, c'est elle qui porte de manière personnelle ce titre de « mère de l'espérance ».
Notre participation à la nature divine (2 P 1, 4) doit être comprise dans un ensemble.
Durant la vie terrestre, Marie et tous les chrétiens sont appelés à être participants de la vie divine (2 P 1, 4 ; 1 Co 9,23) et coopérateurs de Dieu (1 Co 3, 9), car Dieu agit sans cesse. JESUS dit : « "Mon Père est à l'œuvre jusqu'à présent et j'œuvre moi aussi." » (Jn 5, 17).
Après la glorification, Marie et tous les saints du ciel participent à la vie divine et continuent de coopérer. Ils participent à la connaissance de nos origines, de l'origine de l'univers, au dynamisme de l'acte créateur, mais toujours en position seconde, sans effacer jamais le fait que nous ayons eu un commencement, que nous sommes des créatures et non pas le Créateur.
La préexistence des âmes (que ce soit celle des hommes, du Christ, ou de Marie) est une hérésie qui fut condamnée au 2° concile de Constantinople, (ce qu'a rappelé récemment Jean Paul II[1]). Citons ce concile :
« Si quelqu'un dit ou pense que les âmes des hommes préexistent, en ce sens qu'elles étaient auparavant des esprits et de saintes puissances qui, lassées de la contemplation de Dieu, se seraient tournés vers un état inférieur ; que, pour ce motif, s'étant refroidies [...] dans leur amour de Dieu et dès lors ayant été appelées âmes [...], elles auraient été envoyées dans des corps pour leur châtiment, qu'il soit anathème. »[2]
« Si quelqu'un dit ou tient que l'âme du Seigneur a d'abord existé et qu'elle a été unie au Dieu Verbe avant de s'incarner et de naître de la Vierge, qu'il soit anathème. »[3]
« Si quelqu'un dit ou tient que le corps de notre Seigneur JESUS Christ a d'abord été formé dans le sein de la sainte Vierge et qu'ensuite Dieu le Verbe et l'âme, déjà existante, lui ont été unie, qu'il soit anathème. »[4]
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| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Jeu 27 Sep 2012, 7:58 pm | |
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Marie et la nouvelle Création (liturgie byzantine)
C'est en Marie que le Créateur renouvelle toute sa Création, la sanctifie et la divinise (c'est-à-dire lui ouvre la vraie vie en Dieu) :
Le Verbe de Dieu, o Vierge, retransforma en toi la nature humaine submergée par les passions ; il la renouvela toute entière dans son extrême bonté et la sanctifia ; aussi, sauvés par toi, nous te glorifions pour les siècles.
(2e dimanche de Carême, 2e canon, Théotokion de la 8e ode)
Ayant habité dans ton sein sans intervention d’homme, O immaculée, le Verbe de Dieu procéda de toi avec la même forme que le genre humain sans changement. Aussi par miséricorde il fit une nouvelle création plus divine que la création.
(14 juin, 2e canon des matines, Théotokion de la 4e ode)
Salut, ô très Pure de qui vint le Pasteur, le Très Haut qui revêtit la peau d’Adam, me renouvela dans ton sein, moi l’homme entier.
(30 novembre, 2e canon des matines, Théotokion de la 7e ode)
Nous te bénissons, O Immaculée, qui enfantas Dieu qui bénit, qui couronne la nature humaine de divines bénédictions et qui renouvelle ce qui jadis avait vieilli par la corruption.
(26 Septembre, 3e canon des matines, Théotokion de la 7e ode)
Celui qui s’incarna de toi, O Vierge Pure, ayant renouvelé notre nature, le fait de nouveau, et renouvelle par ta prière maternelle ceux qui toujours t’exaltent comme leur avocate lumineuse et vigilante, O vraie Mère de Dieu.
(3e ton, Vendredi, complies, 4e stichère de la 9e ode)
Vierge immaculée, renouvelle par la pratique de la pénitence la maison de mon âme qui tombe en ruine, O toi qui renouvelas toute l’humanité par ton enfantement.
(22 septembre, 2e canon des matines, Théotokion de la 7e ode)
Dans l’intégrité virginale tu enfantas Dieu qui détruit la corruption et fait jaillir l’incorruptibilité, O toute virginale, immaculée. Aussi je t’en supplie, O Pure, renouvelle-moi par tes prières, moi qui ai été corrompu par de terribles choses, pour que je te loue.
(10 décembre, 4e Stichère des Vèpres pour le psaume 140)
En enfantant le Seigneur, tu apparus supérieures aux puissances d’en-Haut et tu divinisas la race des mortels.
(11 décembre, 4e stichère de la 5e ode)
Le serpent me trompa par fourberie, il me fit prisonnier par le faux désir d’être semblable à Dieu. Par toi, O très Pure, j’ai été appelé de nouveau ; en vérité et immuablement j’ai été divinisé.
(29 mai, Théotokion de la 1e ode)
Extraits de : Textes liturgiques de l’édition grecque officielle, cités dans Joseph LEDIT, Marie dans la liturgie de Byzance, ed. Beauchesne, Paris 1976, pp. 57-63
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| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Sam 29 Sep 2012, 6:28 pm | |
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L'Incarnation et le dessein de Dieu - école franciscaine
Tout fut créé pour l'Incarnation
Saint Bonaventure aime souligner que tout fut créé pour le Christ [1]. En ce sens, la création dépend de l’incarnation. Sans le Verbe Incarné, en effet, rien n’aurait été créé et tout fut créé en vue de lui, c’est pourquoi il est le vrai Roi, c'est-à-dire la pierre fondamentale sur laquelle tout s'édifie comme un temple saint.
La création, trouve sa plénitude dans l'humanité du Verbe incarné.
Dans le Christ, la création est élevée de sa condition de péché et d'éloignement de Dieu à la capacité d'adorer la Trinité selon le vrai culte spirituel.
Alors tout est ordonné, et subordonné au Christ glorificateur qui, dans la condition d'adorant, rend une gloire infinie à Dieu, et, dans la condition d'adoré, glorifie la créature en lui-même, infiniment.
En décrétant de toute l'éternité l'Incarnation du Verbe, Dieu, dans le même décret, a choisi Marie comme sa mère.
En décrétant de toute l'éternité l'Incarnation du Verbe, Dieu, dans le même décret, a choisi Marie comme sa mère.
Marie ne s’est pas soumise passivement au décret divin, mais elle accepta dans la foi de collaborer activement au dessein de Dieu. Dans l'incarnation, la maternité humaine coopère donc, créée par Dieu dans ce but.
Et c’est pourquoi, la Vierge Mère, en tant qu’elle est appelée de toute éternité à engendrer le Verbe selon la chair, est elle-même conçue comme une « cause associée de la création universelle ». Le Christ et Marie sont la cause exemplaire et la cause finale de tout ce qui est créé.
Le Christ et Marie sont les aînés de la création, pour eux deux tout fut créé, ils sont devenus eux-mêmes la cause exemplaire et la cause finale de tout ce qui est créé, des anges, des hommes et de l'univers entier. La mère et le fils sont unis tellement intimement que le primat du Christ est en corrélation étroite avec celle de Marie. […]
Pour l'école franciscaine, il est donc impensable d’étudier le Christ sans Marie, en raison du fait que c’est à travers Marie que s'accomplit le projet salvateur de Dieu :
« Quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sous la loi, pour racheter ceux qui étaient sous la loi, et pour que nous recevions l'adoption filiale. » (Gal 4,4).
[1] BONAVENTURA. «Thesaurus» (Opera Omnia V), cap. VIII.
S. M. Cecchin
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| Sujet: Re: Panorama de la Vie de Marie de Nazareth Lun 01 Oct 2012, 7:06 pm | |
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L'homme microcosme, assumé dans l'Incarnation Pourquoi la nature humaine et non pas la nature angélique, fut-elle assumée dans l'Incarnation?
L'homme est créé comme un microcosme, une synthèse de toute la création.
La sagesse créatrice, en voulant unir toutes les choses, parce qu'il révèle dans l'univers non seulement la diversité, mais aussi une certaine identité, de sorte que les créatures montrent l'image du Bien archétypal (= la Trinité), que l'on contemple dans l'identité de la nature et dans la distinction des personnes.
La sagesse créatrice crée ainsi une nature formée de l'intelligible et du sensible: l'homme en qui advient le concourt de toute la création [minérale, végétale, animale, humaine et angélique] [...]
Le but de l'économie ineffable et de l'humanisation du Verbe de Dieu était d'unir à soi selon l'hypostase toutes les choses, afin qu'aucune des choses existantes ne soit privée de ce bénéfice imbattable, (c'est en effet le but de chaque bonté et la vraie béatitude), le Verbe se revêt de tout l'homme, compendium (synthèse) de tous les êtres. [...]
[L'incarnation est advenue] pour que les choses par nature très éloignées les unes des autres confluent dans l'unité, dans la nature unique de l'homme, et pour que le même Dieu devînt tout en tous, en embrassant toutes les choses et en les faisant exister en soi même. [...]
Ensuite toute la création, à travers la nature humaine présente en la personne de la Mère de Dieu [...] s'unit à la droite du Très haut qui descend jusqu'à nous.
Théophane de Nicée (+ 1381), Discours sur la Mère de Dieu.
In G. Gharib e E. Toniolo (ed) Testi mariani del secondo Millennio. 1. Autori orientali,
Città nuova Roma 2008, p. 413-416. Extraits F. Breynaert.
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