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| Bienheureux les pauvres de coeur | |
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Auteur | Message |
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RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Bienheureux les pauvres de coeur Mar 18 Oct 2016, 6:53 pm | |
| Rappel du premier message :
Première Béatitude :
Bienheureux les pauvres de cœur, car le Royaume des cieux est à eux. Les traductions varient avec les Bibles : pauvres de cœur (TOB), pauvres en esprit (Segond), ceux qui ont une âme de pauvre (Jérusalem). Luc dira simplement : Bienheureux, vous, les pauvres : le Royaume de Dieu est à vous. Le mot grec qui est traduit soit par « esprit », soit par « âme », soit par « cœur » est le mot « πνεῦμα » (pneuma), dont le sens premier est souffle. Le Seigneur fait référence à la Genèse : « Le Seigneur Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol, Il insuffla dans ses narines l’haleine de vie, et l’homme devint un être vivant » (Gn.2, 7). L’homme est ainsi formé d’une part matérielle, la chair, tirée de la terre, et d’une part spirituelle qui est le souffle de Dieu. Ceux qui sont pauvres de cœur ou en esprit sont donc ceux qui ont une conscience aigue du fait qu’ils ne sont que « terre et cendre » et qu’ils doivent tout à Dieu, et d’abord et tout simplement leur vie. « Seigneur et maître de ma vie », disons-nous en carême à la suite de saint Ephrem. « Toi qui m’as appelé du non-être à cette vie »… commence le père Sophrony dans sa « Prière de l’Aurore »1. Mais il ne s’agit pas simplement de la vie du corps, de cette partie matérielle, mais ce souffle de vie qui appartient à Dieu et qu’Il a mis en nous est cela même qui nous fait pressentir une autre vie infiniment plus grande, cela même qui nous fait pressentir que notre vraie patrie est ailleurs, cela même qui nous appelle de la mort à la Vie. Qui sont les pauvres ? Nombre de commentateurs modernes ont vu dans cette parole du Christ une apologie de la pauvreté. Je pense qu’il n’en est rien. La pauvreté, en tant qu’état concret de privation, est une honte, un scandale, le résultat du péché, de la chute. C’est aussi la preuve que le règne de Dieu n’est pas encore arrivé. Souvent, dans l’Ancien Testament, il s’agit d’une pauvreté consécutive à l’oppression et à l’injustice des puissants, contre lesquelles réagissent fortement les prophètes. « Malheur à ceux qui prescrivent des lois malfaisantes, et quand ils rédigent, mettent par écrit une loi qui sanctionne la misère ; ils écartent du tribunal les petites gens, privent de leur droit les pauvres de mon peuple, font des veuves leur proie et dépouillent les orphelins » (Is.10, 1-2). Amos reprend le même thème : « Ils ont vendu le juste pour de l’argent, et le pauvre pour une paire de sandales ; ils sont avides de voir la poussière du sol sur la tête des indigents, et ils détournent les ressources des humbles » (2, 6-7). Face à cet état de choses, l’Ecclésiastique (Siracide) donne des conseils qui sont toujours valables aujourd’hui : « Mon fils, ne prive pas le pauvre de sa subsistance, ne fais pas languir les yeux de l’indigent. Ne fais pas souffrir une âme affamée, n’irrite pas un homme dans le dénuement. N’ajoute pas au tourment d’un cœur irrité, ne fais pas attendre tes dons à qui en a besoin. Ne repousse pas le suppliant dans la détresse, ne détourne pas ton visage du pauvre. De l’indigent ne détourne pas ton regard, ne lui donne pas sujet de te maudire. Car s’il te maudit dans l’amertume de son âme, son créateur entendra sa prière. Fais-toi bien voir de l’assemblée, devant un grand, baisse la tête. Incline ton oreille vers le pauvre, réponds-lui avec douceur des paroles de paix. Délivre l’opprimé des mains de l’oppresseur, ne sois pas pusillanime quand tu rends la justice. Sois pour les orphelins comme un père, et un mari pour leur mère ; tu seras comme un fils du Très-Haut, il t’aimera plus que ta mère (Si. 4, 1-10). Nous sommes donc ici dans une perspective « sociale » si l’on peut dire. Mais allons plus loin. Encore une prophétie d’Isaïe : « Oracle du Seigneur : c’est vers celui-ci que Je regarde, vers l’humilié, celui qui a l’esprit abattu et qui tremble à Ma parole » (Is. 66, 2). Et un psaume : « Pour moi, je suis pauvre et indigent, mais le Seigneur prendra soin de moi » (Ps. 39,18). Or c’est pour ce pauvre et cet indigent qui tremble à la parole de Dieu que le Messie va venir. Le prophète Sophonie identifie les pauvres et les humbles au petit reste fidèle d’Israël qui accueillera le Messie : « En ce jour-là, (…) j’aurais enlevé du milieu de toi tes vantards orgueilleux, et tu cesseras de faire l’arrogante sur ma montagne sainte. Je maintiendrai au milieu de toi un reste de gens humbles et pauvres ; ils chercheront refuge dans le nom du Seigneur » (So. 3, 11-12). En ce jour-là : il s’agit déjà du jour du Seigneur, du jour où Il viendra. Le pauvre appelle le Seigneur : « Tu es mon secours et mon protecteur, mon Dieu, ne tarde pas ! » (Ps. 39,18). Cet appel est le cri du petit reste pauvre d’Israël qui attend son Messie, car Il est celui qui viendra pour le consoler. Quand le Seigneur Dieu dit à son peuple, par la bouche d’Isaïe : « La femme oublie-t-elle son nourrisson, oublie-t-elle de montrer sa tendresse à l’enfant de sa chair ? Même si celles-là oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas ! Voici que sur mes paumes je t’ai gravée … » 2, il y a exprimé là tout l’amour du Seigneur qui viendra consoler son peuple souffrant. Nous voyons dans ces exemples que Dieu prend le parti des pauvres, des humiliés, des exploités, et qu’Il les regarde avec tendresse. Nous constatons aussi qu’il existe dans l’Ancien Testament toute une lignée de prophètes, de psalmistes, l’auteur du livre de Job, etc. qui se prolonge jusqu’aux personnages de l’enfance de JESUS : la Vierge Marie, saint Joseph, le vieillard Syméon, la prophétesse Anne…, qui se caractérisent par une attitude de foi abandonnée, confiante et joyeuse. Dans le meilleur des cas, ces pauvres, ces humbles, apparaissent comme la grande famille de ceux que les épreuves (matérielles ou autres) ont exercé à ne compter que sur le secours de Dieu. C’est l’attitude de la veuve de Sarepta envers le prophète Elie qui lui demande à manger au nom de Dieu (1 R., 17, 8-16), c’est l’attitude de la veuve misérable rapporté par Saint Luc (Lc 21, 4) où le don de ces pauvres femmes est un acte de foi extraordinaire. On peut alors dire que la pauvreté peut rendre bienheureux dans la mesure où elle oriente vers Dieu, où elle pousse à tout attendre de Dieu, le secours et le salut. La pauvreté matérielle peut donc favoriser l’acquisition d’une autre forme de pauvreté, intérieure celle-là.
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Auteur | Message |
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RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Mer 17 Juin 2020, 7:11 am | |
| prisca a écrit, - Citation :
- Les pauvres en esprit" sont des gens illettrés.
Cela peut être aussi,
Des gens qui ne sont ni arrogants, ni orgueilleux...
Mais qui croient tout simplement,
Notamment au Message de JESUS contenu dans les Evangiles ! |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Mer 22 Juil 2020, 7:04 pm | |
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Heureux les artisans de paix car ils seront appelés fils de Dieu, la suite,
Pour être un artisan de paix
Pour être artisan de paix il faut que je porte au cœur l'amour des autres. Autrement je travaille en amateur de la paix ou en bricoleur de paix, c'est dans mes temps de loisir, dans mes temps libres que je bricole. La paix extérieure c'est la paix des personnes qui vivent en relation harmonieuse avec les autres. C'est la relation harmonieuse entre les personnes et les nations. Les artisans de paix extérieure sont les personnes qui créent, qui inventent pour en faire jaillir sa propre expression, c'est l'artiste. Ce sont des artisans de paix extérieure qui travaillent en vue d'inciter les autres à corriger les déficiences de la nature qui enlèvent l'harmonie. Le travail pour la paix est souterrain, opiniâtre, parfois imperceptible; un travail de démineur, un travail de fourmis, sourire en plus. « Heureux les artisans de la paix » c’est-à-dire ceux qui permettent à la paix d’advenir, à la vie de s’épanouir chez les autres et de vivre pleinement heureux.
La paix intérieure, vous le devinez, inspire les gestes à poser pour être artisan de paix extérieure. Le Nouveau Testament reprend à son compte ces aspects de la paix, saint Paul commence la plupart de ses lettres par le souhait de paix.
Rm 12, 18 recommande à ses communautés « de vivre en paix avec tous autant qu'il est possible, autant que cela dépend de nous » Rm 8, 6 « Le désir de l'Esprit, c'est la vie et la Paix » Ga 5, 22 « La paix, fruit de l'Esprit » 1 Cor 7, 15 « Dieu vous a appelés à vivre en paix »
Et JESUS que nous apprend-il sur la paix ? Comment la définit-il ? Quels conseils nous donne-t-il pour vivre cette Béatitude ? « Heureux les artisans de Paix ils seront appelés Fils de Dieu »
Lc 2, 4 « Paix aux hommes que Dieu aime ». Voilà comment Dieu salue le monde à son arrivée sur la terre. Voilà le Salut de Dieu, contenu dans ce petit mot "paix". Combien de fois JESUS ne dira-t-il pas à tous ceux qu'il sauve du mal, symbolisé par la maladie : « Va en Paix » ?
Et le Ressuscité n'aura pas d'autre signe du triomphe de la vie sur la mort que ces mots « Paix à vous ! ».JESUS a dit : « C'est ma paix que je vous donne. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne » (Jn 14, 27).
JESUS a, au fond commencé par mettre les apôtres au défi de vivre ensemble alors qu’ils étaient si différents les uns des autres, si conflictuels entre eux, si désireux de la première place. JESUS brise net la direction de leur agressivité; il leur propose de mettre leurs énergies agressives au travail; de les faire servir à cette aventure impossible qu’est l’amour de l’autre; de consacrer des forces pour établir une relation avec l’autre qui est différent. Ainsi ils les invitent à laisser tomber leurs esprits de jalousie et d’ambition et d’agir comme le Père du Ciel.
JESUS les a initiés à cette grande réalité à l’amour des personnes différentes en leur apprenant non pas à se regarder eux-mêmes mais à regarder leur Père du ciel et à découvrir sa façon d’agir. JESUS n’a pas été un rêveur qui aurait nié la violence; tout au contraire, il a voulu créer de l’harmonie entre des êtres différents. On ne crée pas une harmonie avec des entités semblables. On parlera d’un corps de clairons et non pas d’une harmonie. La fusion n’est pas l’harmonie. Une communauté harmonieuse est un ensemble de personnes où chacune est respectée dans son identité, dans son charisme personnel à l’intérieur d’un charisme communautaire. La Paix privilégie le respect dans la diversité. Elle apporte plus de vie.
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Jeu 03 Sep 2020, 6:22 pm | |
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Heureux les artisans de paix car ils seront appelés fils de Dieu, la suite,
La béatitude "des artisans de paix"
La béatitude "des artisans de paix" déclare donc heureux ceux qui font tout pour ramener la bonne entente, la paix entre deux personnes qui ont un différent quelconque. Elle promet de plus que "les artisans de paix" participeront, comme fils et filles au bonheur que le Père établira en son Royaume.
La béatitude des artisans de paix est une béatitude qui part de l’intérieur pour devenir active, elle relève de l'agir (un artisan fait – agit – travaille avec ses mains). Dans cette béatitude de la paix nous y retrouvons de l'action, de l'implication personnelle, nous y voyons aussi comme un résultat de la douceur. Douceur et paix vont ensemble. L'une appelle l'autre, les deux sont opposés à la guerre, à la violence. Un être de douceur pose des gestes de douceur, un être de paix pose des gestes de Paix
La paix est une longue marche qui parfois dure toute la vie. Cette quête interminable de la paix a un trait commun avec les autres béatitudes, perpétuel recommencement. En apprentissage toute notre vie; de chute en chute, de relèvement en relèvement, d'essai en réussite on approche imperceptiblement de l'esprit de pauvreté, de la douceur, de la non-violence, de la sainteté, de la miséricorde. On n'en n'a jamais fini de travailler pour la paix ou même de la pressentir. Elle est un fruit de la présence de l'Esprit Saint. La Paix, fruit de l'Esprit Saint, le démon apporte le trouble…
Nous sommes convoqués : à être artisan de paix, à bâtir une cité de paix; à devenir des entrepreneurs de la paix (initiatives G. Vachon p, 154), à devenir des travailleurs de la paix et non de simples gardiens de la paix, soucieux d’éviter "les histoires", ce qui veut dire confectionner de ses mains, mettre la main à la pâte, s’engager dans une œuvre, y mettre du sien.
Alors comment construire la Paix ? En rejetant la haine; en cessant la guerre; en faisant disparaître la jalousie; en détruisant l’hypocrisie; en éteignant la rancune qui consume lentement le cœur; en privilégiant toutes les qualités aptes à faire régner la paix. Travailler à la promotion de la paix c’est une forme de charité c’est aussi une preuve d’amour, de bienveillance à l’égard des personnes qui nous entourent, de nos ennemis, de nos persécuteurs. La paix se vit dans la réalité de notre quotidien, alors cela implique : pas de médisance, pas de calomnie, pas de colportage qui brisent si facilement la paix. Pour procurer la paix, il faut la posséder, rappelons-nous les 3 passoires de Socrate (Cf. Saveur d’infini p.159).
Le Seigneur invite chacune à être rempli des biens de la paix pour la donner aux personnes qui en manquent. De même que la lumière chasse les ténèbres ainsi dès qu'apparaît la paix, toutes les difficultés sont résolues. La personne qui ramène la vie harmonieuse en elle-même, dans son milieu, qui solidifie l’amitié ne fait-elle pas oeuvre vraiment divine. C'est pourquoi la promesse de cette béatitude s’accomplit, se réalise.
Heureux toi l’artisan de paix ! Heureux es-tu si tu te fais l’artisan de la Paix en faisant le premier pas. Heureux es-tu si tu réussis à enlever en toi tout ce qui est germe de haine : l’injustice, l’indifférence, le mépris de l’autre. Heureux es-tu si tu travailles à la paix en favorisant l’écoute et le dialogue. Heureux es-tu si tu fais tout en ton pouvoir pour y arriver et que tu te rappelles qu’avec moi tu peux tout. L’artisan de paix est appelée "fils, fille de Dieu". Je vous laisse ma paix, avait dit JESUS avant de mourir, mais non point comme le monde la donne. Paix qu'il faut vivre tout simplement en respectant la règle d'or de Évangile : « Tout ce que vous voulez que les gens fassent pour vous, faites-le pareillement pour eux, car c'est là la loi et les prophètes. » (Mt 7, 12). « Vous aurez alors la Paix , la Joie au goût d'éternité » (Robert Lebel)
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Mar 06 Oct 2020, 8:21 pm | |
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Temps d’intégration
Conseils pour fabriquer la paix, "quelques jalons" (Jules Beaulac).
•D'abord de prier l'Esprit saint de nous donner la paix, qu'il fasse de nous des instruments de Paix (Prière de St François d'Assise). •Sommes-nous ordinairement en paix; en dedans de nous ? Avec les autres ? •Qu'est-ce qui nous trouble le plus? Le stress de la vie quotidienne, les autres, tel problème, telle inquiétude ? •Cultivons-nous en notre for intérieur du ressentiment envers les autres ? •Que faisons-nous pour améliorer la paix en nous ? Pour corriger ce qui pourrait la diminuer ou la faire disparaître ? •Dégageons-nous ordinairement des ondes de paix ou de guerre ? Les gens aiment-ils être avec nous ou nous fuient-ils comme la peste ? •Quel est notre degré de patience, de tolérance envers les gens qui nous fatiguent, qui ne pensent pas comme nous, qui ne vivent pas comme nous? •Quand quelque chose m'énerve ce n’est pas nécessairement la faute de l'autre, quelle est notre capacité d'encaisser les coups de la vie ? Quel est notre degré de résistance à rendre les coups ? •Quel est notre degré d'endurance à vivre avec des contrariétés, des échecs, des blessures (les nôtres, celles des autres et celles que les autres nous font ou celles que nous faisons aux autres) ? •Favorisons-nous la Vie dans notre milieu ? On détruit la Vie, la Paix, par le placotage, avant de parler posons-nous 3 questions : Est-ce vrai ? Est-ce beau ? Est-ce utile ? •Quelle est notre capacité d'un vrai dialogue avec les autres, de se parler en vérité et en charité chaque fois qu'il le faudrait ? •Comment retrouvons-nous la paix intérieure ? En priant ? En prenant un bon repas ou un bon repos ? En marchant dans la nature ? (25 minutes de marche valent une valium) En allant visiter un ami ? En parlant de nos difficultés avec une personne en qui nous avons confiance ? •Jusqu'où va notre désir de pardonner ou de demander pardon quand il le faut ? Etc. Sr Lise Marsan, ss.cc.j.m.
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Dim 08 Nov 2020, 12:09 am | |
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Heureux les affligés, car ils seront consolés
Introduction
Nous abordons maintenant le troisième volet du Bonheur en relation avec certaines situations (afflictions et persécution). Ces réalités, ces expériences de vie annoncées par JESUS et qui surviennent peu fréquemment, nous invitent à une Espérance possible et réconfortante… Les Béatitudes précédentes nous ont préparés à ces Béatitudes vécues.
La première vague de ce volet proclame : Heureux les affligés… ceux qui vivent l’affliction, ceux qui pleurent… les endeuillés, car ils seront consolés. Dans la langue française, on qualifie une personne "d'affligée" lorsque celle-ci éprouve un grand chagrin, une douleur profonde, en attirant surtout l'attention sur l'état d'âme de cette personne. Cet état d'âme peut toutefois s'extérioriser et se manifester par de la tristesse, des larmes et des lamentations. Il faut noter que cette béatitude ne touche pas une catégorie de personnes, mais des moments auxquels nul n'échappe (affliction, persécution). Ni le riche, ni le pauvre, ni le violent, ni l’artisan de paix ne sont dispensés de vivre des moments de larmes...
Le texte-source où Matthieu s'est inspiré est d'Isaïe 61, 2-3 (mission du prophète) on lit: « Annoncer une année de grâce de la part de Yahvé, un jour où notre Dieu se fera justice pour réconforter les affligés et ceux qui ont de la peine; (la récompense) leur donner un diadème au lieu de cendre, l'huile de la joie (parfum) à la place d'un vêtement de deuil, la louange au lieu du désespoir ».
La Récompense aux personnes affligées : une tenue de fête, au lieu d’un esprit abattu. Quel est le « champ d’action », de cette Béatitude ? JESUS voudrait-il ainsi fournir une espérance pour toutes les souffrances qui jalonnent notre vie ? Nous savons, par expérience, qu’il y a des temps où notre vie oscille entre la joie et la peine, le bonheur et la souffrance, les rires et les pleurs entre la lumière et les ombres…
Les "affligés" dans Matthieu ou Luc sont très concrets; les affligés pleurent leurs parents, leurs amis, leurs sécurités sociales, disparues ou menacées, ils pleurent une perte, une rupture... Cette béatitude vise spécialement les personnes qui vivent dans une grande affliction humaine mais sont appelés à garder une attitude de confiance en Dieu.
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Lun 28 Déc 2020, 9:26 pm | |
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Heureux les affligés, car ils seront consolés
Tradition biblique de l’A. T.
Dans la tradition biblique de l'A. T. il y a la petite histoire abrégée des larmes. Avant le déluge : Adam et Ève sont chassés du paradis. Pas une larme. Caïn tue Abel. Il est maudit. Pas une larme. Les premières larmes de la Bible, mentionnées, après le déluge, furent celles d'une mère : Agar « Assise à l'écart, elle éleva la voix et pleura », Gn 21, 16. Pleurs d'Abraham portant le deuil de Sara, Gn 23, 2. Sanglots de Jacob apprenant la fausse nouvelle de la mort de Joseph, Gn 37, 34 et larmes à flots de Joseph à la mort de son père Jacob, Gn 50, 1. Larmes du peuple en déroute au temps de Moise, (Nb 11, 10 et 13). Larmes d'Anne la stérile, (1 S 1, 10). Larmes de David et de Jonathan dans l'effusion des retrouvailles et les embrassades des adieux, (1S 25, 41). Larmes de David à la mort de : Saul et de son ami Jonathan, (2S 1, 12); à la mort du fils que lui donna Bethsabée, (2S 12, 22); à la mort de son fils Absalon, (2S 19, 1). Larmes de rois mais aussi de prophètes. Lamentations de Jérémie et les pleurs de pleureuses annonçant l'exil de 586, Jr 9, 16-17. Isaïe annonce que Yahvé consolera : Is 49, 13 « Yahvé consolera son peuple, il a pitié des affligés ». Isaïe 66, 13 « Comme un homme que sa mère console ainsi moi je vous consolerai ».
Les prières dans les psaumes sont irriguées de larmes : « Je n'ai de pain que mes larmes Les pleurs me rongent les yeux », (Ps 31, 10). Les psaumes décrivent les difficultés de la vie quotidienne vécues par les serviteurs du Seigneur : maladies, persécutions, approche de la mort, deuil, tristesse, trahison, silence de Dieu, (Ps 3, 4, 13, 22, 28, 41, 54, 55, 86). Dans les psaumes il est comme naturel de se tourner vers le Seigneur pour lui dire son affliction. Cette prière en deux temps exprime l’attitude du pauvre de cœur : crier sa douleur au Seigneur et s'appuyer sur lui en toute confiance.
Le psaume 91, 15 : est un bon exemple de cet appui que le Seigneur accorde à la personne qui souffre. Il m’a appelé, je lui réponds. C'est un chant de confiance en Dieu au cœur de l'épreuve. C'est une prière d'espoir, d'assurance, de consolation. On pourrait encore glaner dans la Bible bien d'autres références ayant trait aux affligés, car c'est tout l'histoire du peuple de Dieu qui baigne dans une vallée de larmes. (St Bernard… Salve Régina)
La tradition biblique de l'A.T. décrit le mot "affligé" non seulement une tristesse intérieure, mais surtout une douleur exprimée, une tristesse qui explose au dehors. L’extériorisation d’une douleur particulièrement intense. La situation type qui caractérise le mieux l’affligé est la perte d’une personne aimée : les affligés sont pareils à des gens qui viennent d’être frappés cruellement dans leur affection et qui pleurent une personne, une situation. Le Petit Prince dit : « C’est tellement mystérieux le pays des larmes… » - le petit Prince : « Un jour j’ai vu le soleil se coucher quarante-trois fois… et il ajoute… Tu sais… quand on est tellement triste on aime les couchers de soleil… » - L’Aviateur ajoute : « le jour des quarante-trois fois tu étais donc tellement triste ?... » Mais le petit Prince ne répondit pas … (Antoine de Saint-Exupéry Le Petit Prince, p.26). Dans la tristesse on apprécie : les petits rayons de soleil du moins il faut s’efforcer de les voir.
Les affligés
Regardons d’une façon rapide aussi quelques affligés du Nouveau Testament : Larmes devant la mort : Jaïre pleure sa fillette, (Mc 5, 39); la veuve de Naïn pleure son fils unique et en l’apercevant, en larmes, JESUS est bouleversé d’émotion, (Lc 7, 13); larmes de JESUS au tombeau de son ami Lazare : Les juifs disent : Voyez comme il l’aimait, (Jn 11, 35-36); JESUS en larmes devant Jérusalem dévoyée, (Lc 19, 41-44); larmes de repentir, de regret et de reconnaissance de Marie-Madeleine qui baigne de ses larmes les pieds de JESUS; larmes de Pierre suscitées par le regard de JESUS; le Christ est affligé par les Pharisiens et par cette bande d'intellos, Sadducéens et docteurs de la Loi; Christ affligé davantage encore de voir ses intimes, ceux qu'il avait choisis, ne rien piger à sa Parole; « et vous aussi allez-vous me quitter ? » et, pour finir, de voir un Judas le trahir; Christ affligé jusqu'à la mort et la mort de la croix, tel que le second Isaïe en avait eu le pressentiment (Isaïe 53, 2-5 à lire).
JESUS Christ a connu la souffrance et il a prié le psaume 117, 5 « Des profondeurs de ma détresse je crie vers Toi Yahvé, Seigneur, écoute ma prière, mon appel… » Entend-il ou n'entend-il pas ? C'est le cri de la foi... cri de révolte aussi. Cri dans le vide. Sur la croix, JESUS souffrant fait appel à son Père : « Pourquoi m'as-tu abandonné? » Ce cri du Christ sur la croix contient tous les cris de détresse du monde entier. Unis à Lui, nous avons la possibilité que nos cris deviennent prière, si on s’unit à Lui. JESUS Christ n'a pas fuit le tragique de la condition humaine, il est allé jusqu'au bout... « Ma vie nul ne la prend c'est moi qui la donne ». Cette béatitude porte donc toutes nos larmes, provoquées par différentes formes de souffrances, et rejoignent ainsi le message de consolation de JESUS : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur et vous trouverez le repos de vos âmes », (Mt 11,28-29). On peut alors interpréter la béatitude dans le sens suivant : Bienheureux êtes-vous, vous qui êtes plongés dans une forme de malheur, de misère, car Dieu va intervenir pour vous.
Dans la Parole de Dieu nous trouvons toujours la phrase qu’il nous faut pour soutenir notre Espérance. Est-ce notre premier réflexe d’aller chercher dans la Parole de Dieu une phrase, un texte réconfortant… Souvent dans les textes de la Liturgie du jour on y trouve ce dont on a besoin. Dieu a aussi souci du sort des affligés; et il leur témoigne sa faveur, par sa promesse : ILS SERONT CONSOLÉS… monde à venir.
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Ven 22 Jan 2021, 9:04 pm | |
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Heureux les affligés, car ils seront consolés
Les consolés
L'affliction comme la persécution ne constituent pas des attitudes ou des options de vie mais des expériences pénibles vécues par les disciples de JESUS mais il ne faut surtout pas oublier : sa promesse future « Heureux les affligés car ils seront consolés » Cette consolation promise vient de JESUS, c'est Lui qui lui donne un sens parce que Lui d'abord l'a vécu avant moi. La souffrance et le mal ne sont pas bénéfiques (en soi) mais ce sont les fruits qui en germent qui sont bénéfiques et ces fruits sont : 1) la confiance en Dieu, 2) la foi, 3) la sérénité, 4) l'espérance, 5) la force morale, 6) la joie, 7) la paix.
La béatitude des larmes, dans sa deuxième partie, « ils seront consolés » est promise aux passionnés du Salut. Être consolé par Dieu, c’est être capable aussi d’apporter une consolation. Nous sommes porteurs de la consolation même de Dieu, mais cela ne se fait pas de n’importe quelle manière. Il faut soi-même avoir vécu le deuil pour comprendre comment des phrases toutes faites n’ont pas toujours le mérite ou le don de consoler et d’encourager. Vaut mieux dire : Je suis là, si tu as besoin… que de prononcer des phrases que l’on connaît et qui choquent plus qu’elles n’apportent de soutien.
N’oublions pas que nous sommes toujours seuls à vivre notre propre douleur. Personne ne peut la vivre à notre place. Ce dont nous avons besoin, c’est que quelqu’un nous accompagne, qu’il se fasse proche. Nous avons besoin de quelqu’un qui nous aide à accueillir cette souffrance, qui nous épaule et qui nous soutienne, qui nous reflète notre souffrance et nous aide à trouver les moyens pour vivre le mieux possible ce passage. Mais n’oublions pas, nous avons la réponse au-dedans et que l'on s'affaiblit quand on crie sa peine, sa détresse à droite et à gauche, on perd sa force intérieure. Dans toute vie il y a des expériences difficiles et si on est honnête il nous faut reconnaître qu'elles nous aident à grandir. On ne vit rien pour rien. Faire notre histoire personnelle de larmes et réaliser ce qu’elle nous a apporté des fruits.
Le fondement de cette béatitude des larmes c'est bien la foi pure et dépouillée en Celui qui n'a rien d'autre à dire pour nourrir son espérance: « Je m'en suis sorti », ou plutôt : « L'amour du Père, l’exemple du Christ et la puissance de l'Esprit, m'ont aidé à m'en sortir ». La béatitude des larmes ne s'adresse donc pas aux mendiants de paroles faciles mais aux croyants qui acceptent que leur espérance soit éprouvée dans le clair-obscur de la Passion.
Les textes de l'A. T. et du N. T. rejoignent une sorte de souffrances, inhérentes à la condition humaine et aux aléas de l'existence que l'on appelle les déterministes, les choses que l'on ne peut pas changer. Nommons-en quelques-uns : le quotidien et son usure; on se sent diminuer, moins capable physiquement, moins d’endurance; diminuer moralement, émotivement; pleure plus facilement, moins de relation, alors s'ajoute la solitude qui nous diminue : moins de relations, nous qui avons été très souvent dans un monde de connaissances d'amis assez nombreux... même avec l'âge on demeure des mendiants de la relation humaine; la maladie, la mort; rupture laisser un milieu pour un autre; les séparations, l'incapacité, les infirmités; l'insécurité des autres et les nôtres; insécurité devant une relève non-existante ici; les conflits en nous et autour de nous, dans le monde; l’incompréhension; la solitude, les deuils, l'âge, le vieillissement; les temps de crise, les différentes nuits de la foi, notre propre mort... etc.
Abordons un aspect de l'affliction, de la souffrance qui nous attrape un jour ou l'autre vieillissement ou cette marche vers l'Âge d'Or. Douloureuse cette saison de l'âge, à certains égards, mais heureuse quand on considère qu'elle est en montée continuelle vers ce qui sera la pleine lumière. À cette étape de la vie, la nature humaine, tendue vers l'Éternité, est en perpétuelle progression vers la Résurrection. Elle ne revient jamais en arrière. Dans ce sens, on a raison de parler de vie montante, de marche en avant, à condition de ne pas tenir un discours lénifiant c.à.d. amollissant ou adoucissant au moyen d'un calmant pour atténuer ou apaiser la réalité.
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Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Sam 27 Fév 2021, 8:51 pm | |
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Heureux les affligés, car ils seront consolés
Regarder, affronter, dépasser
La question : Qu'est-ce que Dieu attend de mes plus ou moins vieux jours que je suis en train de vivre en ce moment, ou que je me prépare à vivre, pour me dépasser tant qu'il en est temps ? Ces situations que nous ne choisissons pas c'est la couleur noire de l'existence que l'on s'évertue, tant bien que mal, à faire changer en la couleur verte de l'Espérance. Devant la souffrance (tiraillement) qui nous accable nous avons souvent bien de la difficulté à prendre le temps de la regarder – de l’affronter – de la dépasser. Nous savons (dans notre tête) que Dieu ne veut pas le mal, il le permet, le tolère. Comme il nous a fait libre il nous laisse la possibilité de choisir la manière de la vivre : me battre avec ou la transformer en résurrection.
Dépasser notre douleur ou notre souffrance prend, pour nous croyants et disciples de JESUS un nom; LA FOI... qui donne un sens à notre souffrance et qui nous aide à rendre Dieu présent à cette expérience douloureuse, à le mettre au-dedans de cette expérience. C'est à la suite de ce triple mouvement (regarder, affronter, dépasser) que dans les afflictions, les souffrances, les persécutions, la SÉRÉNITÉ prend le gouvernail de notre vie. La sérénité ne demande qu'à s'embarquer avec nous. La sérénité s'enracine dans la foi ? La foi n'est pas un supplément d'âme, elle fait corps avec la vie. La foi est un « en dedans de l'être » qui prend toute la personne. La foi est passion, elle aide beaucoup quand la souffrance vient empoisonner notre existence. Foi adulte souvent accompagnée de doute mais aussi de certitudes.
Rencontrer Dieu, en l'occurrence, dans une situation douloureuse n'est-ce pas se laisser retourner par Lui... retourner à Lui après avoir pris des détours qui nous ramènent à Lui, le vrai chemin. « Fais-moi revenir, dit le psaume et je reviendrai », telle est la dynamique de la conversion. Il nous faut apprendre, que dans le lot de la vie que Dieu nous a réservé, souffrance et sérénité doivent et peuvent alterner, cohabiter. Il nous faut toujours apprendre à regarder et à affronter la souffrance, pour la dépasser (grandir) par la suite dans ce qu'elle a d'inhumain.
Il nous faut être réalistes et relever le défi, puisque nous n'échappons pas à ces griffes, souffrir en se grandissant alors que la souffrance a quelque chose de diminuant.
« Heureux les affligés... » Parce qu'ils portent en eux des trésors de fécondité spirituelle et apostolique, s'ils sont greffés à JESUS comme la branche est greffée au tronc de l'arbre : alors la sève, la même vie, circule dans les branches et dans le tronc et permet à tout l'arbre de porter du fruit.
« Heureux les affligés... » Parce qu'ils seront consolés par leurs frères et sœurs de la terre qui exerceront envers eux le beau ministère de la compassion.
« Heureux les affligés... » Parce qu'ils seront consolés par Dieu lui-même, à qui ils s'uniront en JESUS et qui leur permettra de comprendre que leur souffrance n'est pas inutile
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Sam 03 Avr 2021, 7:45 pm | |
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Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des cieux est à eux
INTRODUCTION
En marche… Les persécutés pour la justice
« Heureux êtes-vous quand on vous insulte et persécute, quand on dit des mensonges et du mal sur vous, à cause de moi, réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux. Ainsi en a-t-il été des prophètes persécutés avant vous. » (Mt 5, 10-11)
Joie des justes que l’on inquiète, le règne de Dieu leur appartient.
Quel bonheur pour ceux qui sont chassés pour la justice, oui, il est à eux le Royaume des cieux.
Nous avons terminé la béatitude (Heureux les affligés) avec la réalité de nos vies personnelles et aussi de nos vies communautaires. Il nous faut avoir le courage de nous regarder – d’affronter notre réalité. « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice le Royaume des cieux est à eux ». Heureux êtes-vous…. Prenons le temps de regarder l’image : Mains ligotées, enchaînées par moi, par les autres…
Cette 2e vague dans notre relation de bonheur dans les situations difficiles n’est pas tellement enthousiasmante… d’ailleurs, les béatitudes ne sont pas faciles à vivre… Dans cette finale des béatitudes de Matthieu, on trouve deux béatitudes différentes mais qui se tiennent; elles se présentent comme frérot et sœurette. Il y a : - les persécutés pour la justice (sainteté); - et les persécutés pour le Christ… Luc a conservé une unique formule de la béatitude. (Lc 6,22-23).
Dans la gerbe des béatitudes que nous avons essayé d'approfondir, notre monde et peut-être nous-mêmes, préférons trop souvent passer sous silence cette béatitude qui a la couleur du sang. À vrai dire, comment être heureux - quand on est persécuté - même pour la justice ? - quand on est persécuté pour le Christ ? Ce n'est pas évident ! Et disons-le tout de suite : le bonheur promis par JESUS n'est pas d'abord le fait d'être persécuté, mais dans le fait que « le Royaume est à ceux qui souffrent persécution ».
Cette béatitude, est très spéciale : comme la béatitude des pauvres qui ouvre le sermon sur la montagne et présente une vue panoramique des béatitudes, la béatitude des persécutés, ferme le discours sur la colline et résume tout le propos de JESUS sur le bonheur. Cette béatitude des persécutés a une double portée. Elle se rapporte à : JESUS, le Juste persécuté et en Lui, à toutes les femmes et à tous les hommes qui, d'une manière ou d'une autre, sont torturés physiquement mais aussi psychologiquement, moralement, les personnes que l'on dégrade dans leur personnalité. Et quand la béatitude précise: « Heureux vous qui êtes persécutés… à cause de moi » (JESUS), elle nous ouvre à cet amour jumeau où Dieu et l'homme sont réunis. Cette béatitude, à cause de JESUS, qui tourne autour de l'idée de la justice, de la sainteté, ajoute l’idée de la persécution. C'est la béatitude des militants mais seulement des militants non violents. Cette béatitude ne dit pas: Bienheureux ceux et celles qui combattent pour la Justice , mais ceux et celles qui sont persécutés pour le Justice.
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Sam 15 Mai 2021, 8:32 pm | |
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Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des cieux est à eux
DANS L’ANCIEN TESTAMENT
Dans l'Ancien Testament il y a des persécutés pour la justice. Les psaumes rencontrent l’histoire de plusieurs persécutés anonymes qui appellent le Seigneur au secours à cause des méchants qui les assaillent, à cause des mensonges des impies, la calomnie… etc.
Ps 7,2 et 3 « Seigneur mon Dieu, tu es mon refuge; sauve-moi de mes persécuteurs, délivre-moi ! Comme des lions, ils voulaient me déchirer m’emporter sans que personne me délivre. »
Ps 55,3 et 4 « Fais attention à moi et réponds-moi. Bouleversé, je me plains et je divague, car ils déversent sur moi des méfaits et m'attaquent avec colère. »
Ps 31,10-14 « Seigneur, sois mon appui, je suis oppressé, corps et âme. J'ai les yeux rongés par les larmes, tellement j'ai du chagrin. Ma vie se consume en afflictions et mes années s'évanouissent en soupirs. Ma misère a ruiné ma force et mes os se sclérosent. Tous mes détracteurs m'insultent et je ne suis plus qu'un scandale. Je dégoûte mes voisins et j'effraie mes amis. Ceux qui me rencontrent sur le chemin s'éloignent de moi en courant. On ne me reconnaît plus, on m'a oublié, comme un mort, comme un rebut. J'entends les rumeurs des gens à mon sujet, la terreur est à mes côtés. Ils se réunissent contre moi, ils trament ma mort … »
En nous rappelant certains événements de notre vie, ne trouvons-nous pas que certains de ces passages nous les avons vécus. Je suis toujours étonnée de voir comment on se fait souffrir à cause de JESUS. Beaucoup de personnes peuvent prier ce psaume (Ps 31, 10-14).
Les psaumes qui nous présentent souvent la prière d'un juste dans l'épreuve et la persécution contiennent, en général, deux attitudes que l’on retrouve chez les affligés : la tristesse et la confiance… À qui dire sa souffrance ou son malheur ? À part le Seigneur ?
Il y a eu aussi beaucoup de prophètes persécutés. Arrêtons-nous à ce cher Jérémie qui connut un long chemin de croix. Il est la figure par excellence du Juste persécuté. On peut penser en lisant Jérémie que c’était un prophète qui n’était pas bien dans sa peau ? Qui s’est toujours senti persécuté ? Pourtant Jérémie est tout le contraire de quelqu’un au psychisme fragile et dépressif… Ses confessions et ses lamentations ne sont pas dues à une faiblesse de caractère, mais bien à la gravité de la situation qui n’est pas uniquement la sienne mais celle de tout le peuple d’Israël. Comme prophète, il était constamment appelé à annoncer la conversion du peuple d'Israël et à dénoncer ses trahisons et ses péchés. Il subissait les conséquences de sa prédication. Il était persécuté par ses proches, par ses frères, par les gens de sa propre race et de sa propre foi, de sa propre communauté…
Jr 26,7-9 « Quand Jérémie eut achevé le discours que le Seigneur lui avait ordonné de prononcer à l'adresse de tout le peuple, alors les prêtres et les prophètes et tout le peuple se saisirent de lui en disant: "tu as signé ton arrêt de mort". »
Jr 15,15-18 (Très belle prière qui peut ressembler aux nôtres en certaines circonstances).
« Seigneur pense à moi, fais quelque chose en ma faveur et venge-moi de ceux qui me persécutent. Tu es trop patient envers eux et c'est moi qui en souffre ! Tu le sais bien: c'est pour toi que je subis toutes ces injures. Aussitôt qu'une parole de toi me parvenait, je la dévorais, elle me ravissait et elle était la joie de mon cœur. Car c'est ton Nom que je porte, Seigneur, Dieu de l'univers. Jamais je ne me suis assis parmi les rieurs pour m'amuser. Tu m'as forcé à rester seul, rempli de ta colère. Pourquoi ma souffrance dure-t-elle toujours ? Pourquoi ma blessure est-elle incurable et ne veut-elle pas se cicatriser ? Serais-tu devenu pour moi un ruisseau trompeur aux eaux peu rassurantes ? »
Jérémie se lamente devant le Seigneur des difficultés de son travail de prophète, il n'en peut plus, il est souvent tenté par le découragement et il lui arrive régulièrement de vouloir abandonner sa mission. Il souffre et il est malheureux. À plusieurs reprises dans sa vie, Jérémie a traversé de sérieuses crises de vocation : «Trop c'est trop ! Je suis fatigué de travailler pour toi. Pourtant tu sais comme je me suis donné à toi dans l'enthousiasme, combien ta parole ravissait mon cœur ! Pourtant faut-il que ceux qui se donnent à toi en arrachent autant que ça ? N'est-ce pas assez de tout quitter pour toi ? Pourquoi faut-il en plus endurer des persécutions ? » C’est là une prière qui nous ressemble…
Ce n'est pas pour rien que l'on parle parfois de quelqu'un qui se plaint qu'il dit des « jérémiades ». En fait, la lamentation de Jérémie est une très belle prière. Elle n'a rien d'une imprécation blasphématoire. Elle est le cri du cœur d'un serviteur de Dieu qui en arrache et qui le dit haut et fort au Seigneur. Jérémie, au fond de son cœur, aime le Seigneur; aime sa Parole; et il aime également les gens à qui il est envoyé. Mais il souffre du travail qu'il a à accomplir; des insultes et des injures de ses proches; des troubles de toutes sortes qu'ils lui font subir.
Jérémie a su mieux que personne exprimer la souffrance de son peuple. Il rend justice à son peuple et prend conscience qu’il a su dans ces heures particulièrement tragiques, redonner espoir à son peuple… Dans 31, 31-34 il annonce la promesse d’une nouvelle alliance. Comme JESUS, Jérémie n’a pas reçu de Dieu une mission facile (quasi impossible…). Quiconque s'est le moindrement donné au Seigneur sait de quoi Jérémie parle. Et il entre très vite en empathie et en sympathie avec lui …
Avant de regarder JESUS, ouvrons une parenthèse pour nous rappeler la réalité de la persécution au début de l’Église primitive; et le martyr a connu une place importante.
Au moment de la rédaction finale des évangiles, l'Église primitive était déjà entrée dans une phase de persécution sanglante où il fallait soutenir la foi et le courage des premiers chrétiens. Cette situation explique l'importance accordée à la béatitude de la persécution, qui est aussi celle du martyr… c'est ce qui explique que celle-ci est plus développée que les autres persécutions…
Cette béatitude des persécutés, proclamée par JESUS il l’a vécue tout au long de sa vie publique et dans sa Passion : l'inimaginable agonie au jardin de Gethsémani, agonie non pas de maladie mais d'angoisse devant les affres de la mort au péché du monde, à tel point que des gouttes de sang ont perlé sur le front du Fils de Dieu ! Mais peut-être davantage encore quand il dit à son Père « que ce calice s’éloigne de moi », prière qui exprime cette douleur du cœur : - d'être abandonné de ses amis; - trahi par l'un des siens; - arrêté comme un voleur au Mont des Oliviers; - et plus encore que la douleur des coups de fouet, cette humiliation d'être mis à nu, par des soldats ivres, pour être flagellé; - humiliation de la dérision d'être déguisé en roi (fête des fous) Cf : Notre-Dame de Paris; - humiliation sur le chemin du Golgotha, d'être conspué, hué; - avant d'être cloué sur le gibet de la croix, entre deux malfaiteurs.
Cette béatitude des persécutés, JESUS n'avait pas attendu les derniers jours de sa vie pour la vivre, il la vivait depuis longtemps, tout au long de ces jours où les grands prêtres, scribes et pharisiens, n'arrêtaient pas de le narguer en lui tendant des pièges
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Ven 18 Juin 2021, 6:23 pm | |
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LES PERSÉCUTÉS À CAUSE DE JÉSUS
La dernière béatitude s’adresse effectivement à des personnes qui auront à subir l’outrage, la persécution, la calomnie; qui rencontreront la haine et l’exclusion, qui seront rejeté à cause du nom de JESUS. Et c’est précisément par là que leur sort, semblable à celui qu’ont connu les prophètes autrefois, sera le gage d’une récompense merveilleuse dont la perspective doit les réjouir…. Tout cela : À CAUSE DE MOI … Cette béatitude fait référence aux insultes, aux persécutions, aux calomnies infligées et endurées à cause de JESUS Christ, à cause de l’attachement à Lui. Faisons attention aux pseudo-martyrs, aux personnes qui se croient facilement victimes et qui se classent dans cette catégorie de souffre-douleur. (On sait bien c’est parce que c’est moi…).
Il nous faut prendre conscience que toute persécution ou souffrance ne relève pas nécessairement de l’attachement à JESUS Christ. Par exemple, il peut arriver parfois que, dans un excès de zèle, je ne me mêle pas de mes affaires… Que je me fasse remettre à ma place … Il ne faut pas que je pense que cette rebuffade est une insulte relevant de mon attachement au Seigneur… Ce n’est pas à cause de lui que j’essuie telle réprimande, mais à cause de mon manque de jugement. Qu’une personne me rejette parce que je me suis insinué dans sa vie privée n’a rien à voir avec ma marche à la suite de JESUS. Cette personne m’a repoussée à cause de mon indiscrétion.
Il faut savoir défricher, dans la vérité, ce qui m’appartient (personnalité, tempérament, entêtement, mesquinerie, orgueil, opinion personnelle etc.), et ce qui revient à mon engagement à la suite de JESUS. Il ne faut pas non plus, classer trop vite dans cette catégorie « à cause de JESUS » toutes nos petites persécutions, … parfois je cours après.
IL y a les autres persécutions, plus petites, plus subtiles qui nous rejoignent souvent dans le quotidien de notre vie, au jour le jour. Telle personne passe pour une grande naïve parce qu'elle se dévoue pour les autres; telle autre est critiquée dans son enseignement et dans sa pratique de l'Évangile… Telle autre passe pour une « Sainte Nitouche » parce qu'elle ne bavarde pas sur le dos des autres… Souvent nos critères d’évaluation ne sont pas objectifs. La jalousie est elle aussi une grande persécutrice : telle personne ne supporte pas que telle autre fasse plus de bien qu'elle ou différemment d'elle. Et alors elle met tout en œuvre pour la jeter à terre, l'écraser, la dévaloriser : rires, commérages, médisances, calomnies, injures, insultes, étiquetages…indiscrétion…malade de dire la nouvelle, etc. Les racontars sur le dos des autres et surtout dans leur dos, les incompréhensions, les interprétations, (Elle se prend pour une autre … elle veut se faire voir…), le bavardage chronique, les jugements sur les gens, les préjugés entretenus, sont autant de petits coups d'épingle qui finissent souvent par anesthésier, endormir les meilleurs enthousiasmes, et éteint, diminue les plus beaux élans apostoliques. Le pire, c'est que tout cela vient souvent de frères ou de sœurs dans la foi, de compagnes de travail pastoral ou missionnaire… Au lieu d'allumer les individus, ils les éteignent… les coups d'épingle religieusement donnés… pour ne pas dire malicieusement donnés…. On aime grafigner…
Quand on voue sa vie ou une grande partie de sa vie à défendre les sans-voix, les sans-travail, les sans-logis, les sans-défense, les sans-réputation, les sans-pouvoir, on n'est pas toujours compris notamment des gens qui ont une voix, un travail, un logis, une défense, une réputation, du pouvoir… et qu'on dérange ! On fait l'objet de toutes sortes de commentaires : « c'est une illuminé, elle va revenir sur terre, elle croit sauver le monde ...» Il est difficile de continuer à servir les petits quand on fait sans cesse rire de soi, quand on n'est pas compris... Sommes-nous « supporteurs » des engagements des autres… Ne ligotons pas les autres dans leurs élans… ne soyons pas des éteignoirs… ou bien on fait toutes sortes de suppositions… on catalogue. Nous ne sommes douées pour répondre à tous les besoins mais d’autres le sont….
Le persécuté ne souffre pas seulement d’un manque qui vient de l’extérieur, mais du dépouillement de soi-même dont il est l’objet. La personne qui persécute en maltraitant, torturant, martyrisant (physiquement ou moralement) atteint l’autre dans la substance même de son être, de son moi profond. Elle vise à faire de l’autre une loque humaine, une victime résignée, terrorisée qui n’en peut plus. Ne pas donner à l’autre le pouvoir de me jeter en terre…
Les persécutions que nous avons à subir peuvent être aujourd'hui plus subtiles que celle du sang versé. Toutes les formes d'affliction que nous devons endurer pour rester fidèles à ses convictions, à ses options, jusqu'à l'incompréhension, sont des morts à nous-mêmes pour ressusciter. La lumière pascale qui éclaire cette béatitude lui donne toute sa modernité, son actualité, non seulement pour les chrétiens persécutés dans les pays de dictature, mais pour nous-mêmes. Si nous n'avons pas d'ennemis de la foi, c'est peut-être que nous sommes de tièdes témoins des exigences de l'Évangile qui nous entraîne à prendre la croix. Ce langage est dur : qui peut l'entendre ?
Connaissons-nous la risée à cause de nos choix… à cause de notre foi…
(Mt 16,24-25) « JESUS disait à ses disciples: Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il renonce à lui-même et prenne sa croix, et qu'il me suive. En effet quiconque veut sauver sa vie, la perdra; mais quiconque perd sa vie à cause de moi, la sauvera ».
(Jn 15, 19-21) « Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi; s'ils ont obéi à ma parole, ils obéiront à la vôtre aussi. Mais ils vous feront tout cela à cause de moi, parce qu'ils ne connaissent pas celui qui m'a envoyé »
Rappelons-nous ce que nous avons dit tantôt au sujet de JESUS persécuté pour la Justice … nous avons à prendre ses attitudes quand nous sommes persécutés à cause de Lui. La persécution c'est le lot de ceux et celles qui marchent à la suite du Christ. Les souffrances, les larmes et le sang des martyrs provoquent de nouvelles moissons. La Résurrection passe par la mort et cela depuis que JESUS est venu. « Il faut mourir pour vivre » chantons-nous…. La tentation est grande alors de faire… comme Jérémie ? D'abord de se lamenter au Seigneur: c'est injuste, moi qui t'ai donnée ma vie … pourquoi me traiter ainsi ? Ensuite de vouloir tout abandonner. En tout cas, le risque de ne pas pouvoir ou de ne pas vouloir continuer longtemps à ce régime est bien réel !
Et pourtant le Seigneur n'hésite pas à promettre le bonheur aux persécutés « Heureux les persécutés pour la justice ». Heureux les persécutés à cause de moi. Comment JESUS peut-il promettre le bonheur à ceux qui souffrent la persécution ? C'est un non-sens, ce n'est pas évident, loin de là ! Car le bonheur n'est pas dans le fait de souffrir la persécution, c'est clair ! Il faut lire la béatitude jusqu'au bout ; « car le Royaume est à eux » (Espérance). Cette affirmation de JESUS est soutien important pour les personnes qui luttent quotidiennement pour la justice et qui sont persécutées, elle est une source d'espérance et de motivation au cœur de leurs épreuves.
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Jeu 12 Aoû 2021, 10:52 pm | |
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Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des cieux est à eux
CONCLUSION
S'engager à la suite du Christ pour proclamer, faire respecter et faire vivre son évangile au milieu des persécutions et malgré elles, en être heureux et en éprouver de la joie, cela suppose en effet qu'on soit soutenu par le Christ en cours de route et aussi par d'autres disciples du Christ qui sont, aussi, « fous de Lui ». Cela suppose également d'être porté par une espérance invincible, très grande : « le Royaume sera notre partage ». C'est cela qui est la plongée dans la foi au Seigneur et dans l'espérance quotidienne en son soutien. Cette ultime béatitude renvoie au Bienheureux fondamental par lequel le Christ inaugure sa vie publique
Heureux toi qui es persécuté ! Si tu cherches à vivre ces Béatitudes, inévitablement, tu as auras des ennuis, parce que ton idéal est dangereux. Il met en cause des égoïsmes bien installés. À ma suite, dit JESUS, vis les sans compromissions, tu sentiras une forte paix envahir ton cœur.
Vous êtes bienheureux parce que vous êtes entrés dans la logique de Dieu. Vous n'avez pas répondu à celui qui vous frappait en frappant plus fort. Vous n'avez pas répondu au mal par le mal, mais vous avez pardonné. Vous avez aimé vos ennemis. Vous avez prié pour ceux qui disent du mal de vous.
PLUS FORT QUE LA MORT…
Je crois au Dieu de la Vie… Malgré les peines et les souffrances, Il suscite l’espérance.
Malgré les persécutions et les peurs Il conduit à la liberté.
Je crois au Dieu de la vie… Il donne sens à notre vie. Malgré la mort qui est en nous Et autour de nous, Il nous fait ressusciter à chaque jour À cause du Christ qui meurt et vit pour nous.
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Sam 11 Sep 2021, 8:29 pm | |
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L’homme et la femme des béatitudes
Introduction
En regardant les mains avez-vous trouvé votre béatitude … celle que vous vivez… celle qui est facile pour vous ? Avez-vous trouvé la béatitude avec laquelle vous avez de la difficulté à vivre ? JESUS travaille à partir de ce que je suis parce qu’Il m’aime telle que je suis en ce moment-ci de mon histoire.
Tout au long de notre retraite, nous avons contemplé l’Homme des Béatitudes, c’est à notre tour de devenir homme et femme des Béatitudes avec bien sûr mon accent personnel, avec ma couleur personnelle pour devenir UN AUTRE JÉSUS EN LA TERRE.
Au terme de cette retraite, nous avons sûrement pris conscience que chaque béatitude de Matthieu a un sens et une portée qui lui est propre; toutefois elles ne peuvent pas être séparées. Les Béatitudes, loin d’être un point d’arrivée, sont un signal de départ, une mise en route (une attitude du pèlerin). Cet enseignement de JESUS est un appel à la transformation du cœur, de mon propre cœur et par le fait même le monde sera transformé. C’est la Parole de Dieu d’abord et notre témoignage qui changent les autres, c’est une grâce à demander, mon désir rejoint le cœur de Dieu et c’est Lui qui agit et qui convertit.
La personne qui s'engage profondément dans la pratique de l'une des Béatitudes s'ouvre par le fait même à la grâce et aux exigences des autres. Le programme des Béatitudes n'est pas un programme de lois qui s'imposent immédiatement et entièrement mais plutôt la rencontre d'une personne, d’un Amour qui s’appelle JESUS Christ, qui est le Chemin, la Vérité, la Vie. C’est Lui qui est le chemin pour vivre heureux et heureuse dans nos relations avec Dieu, avec les autres et dans des situations difficiles. Vous savez qu’au début le christianisme portait le nom de CHEMIN.
On entre progressivement dans le programme des Béatitudes, après ce temps de retraite, on va continuer notre petit bonhomme de chemin, mais intérieurement il faut croire que quelque chose à changer. Nous sortons différents d’une retraite, comme nous sortons différents de la prière quotidienne, de chaque rencontre avec JESUS Christ. L’Esprit agit à notre insu, j’en suis convaincue, mais la réalisation est une oeuvre, toujours inachevée, c’est le travail de la vie entière. Comme des lumières qui brillent et guident dans les ténèbres, les Béatitudes sont des chemins d'espérance pour l'humanité. Les Béatitudes brillent comme un diamant à huit facettes, comme ces portes de pierres précieuses, dont parle le dernier chapitre (21) de l'Apocalypse, qui ouvrent l'accès à la Jérusalem céleste.
À cause le la rencontre avec le Seigneur des Béatitudes, nous sommes invitées à devenir plus évangéliques dans nos attitudes, nos actions, nos comportements, ainsi nous sommes d’autres JESUS en la terre. Toutefois, ces appels porteurs d’exigences sont liés à la promesse du don eschatologique du Royaume, énoncée dans la deuxième partie de chaque béatitude. Ainsi, la dimension morale (attitude) et la dimension spirituelle ne vont pas sans la dimension eschatologique (du monde à venir) qui la sous-tend. Les Béatitudes posent donc les conditions du bonheur pour le temps présent et d'espérance d'un bonheur à venir (eschatologique).
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Mar 09 Nov 2021, 9:43 pm | |
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Un programme de vie
L'ensemble des Béatitudes de Matthieu est un programme de vie proposé aux disciples de JESUS qui désirent aller plus loin dans leur cheminement de foi et qui désirent se faire évangéliser par les Béatitudes données par JESUS Christ; qui veulent faire baptiser leurs attitudes, leurs actions humaines et se laissent rejoindre par Lui. Si vous avez remarqué dans les Béatitudes on ne trouve :
- que peu de « religion », pas de liste de choses à faire…; - pas de réglementation touchant le culte ou l'organisation hiérarchique; - pas d'allusion au poids de la volonté divine; - pas de mention de la prière (des exercices, des vœux, de la vie communautaire).
Ces absences vous ont peut-être paru étranges ? Tout est dans les Béatitudes. Si on se reconnaît "pauvre d'esprit", on sent un urgent besoin de prier. Le pauvre sait toujours pourquoi il prie. Ma rencontre avec JESUS dans la prière m'amène à vouloir vivre à sa manière, à lui ressembler, à être un autre JESUS en la terre, en vivant cohérente avec notre option de vie à vivre la pauvreté avec un cœur libre, détaché, capable d’évaluer mes vrais besoins; réviser mes motivations (pur de cœur); à vivre le célibat consacré pour le royaume avec authenticité; l’obéissance dans mon désir de vivre ajusté à Dieu qui demande un discernement et non une obéissance aveugle.
La vie communautaire a tout un programme tracé dans les Béatitudes. Il serait dangereux de séparer les béatitudes l'une de l'autre. Il serait tout autant dangereux de les séparer du reste de l'Évangile. LES BÉATITUDES sont toutes entières et chacune ÉVANGILE. Après la retraite les Béatitudes vont dormir tranquille, ramasser la poussière ou je vais dire c’était bien beau ou je vais reprendre les feuillets. Les Béatitudes sont porteuses de tous les messages évangéliques. Librement, gracieusement, Dieu s'approche des êtres humains. L'absolue gratuité du Royaume voilà ce que célèbrent les Béatitudes. Je ne mérite rien, tout est don de Dieu (Mirabel : Marie Marois…)
Le bonheur dans l'Évangile ne s'exprime pas de façon extraordinaire. Les personnes qui croient au Christ des Béatitudes sont des hommes et des femmes comme les autres. Elles partagent les conditions communes de vie. Comme tout le monde, elles ne sont pas à l'abri des faux jugements, des médisances, des mensonges. Elles ne sont pas à l’abri du péché : se détourner de Dieu pour se tourner vers soi.
Oui, il y a un bonheur à vivre l'Évangile car les Béatitudes ne dissimulent pas le mal qui empoisonne la création, ni les malheurs qui affectent les personnes humaines. Elles n'expliquent pas pourquoi l'oeuvre d'un Dieu si bon est ainsi infestée. Elles laissent l'énigme en suspens. Rappelons-nous Les Béatitudes révèlent un Dieu de tendresse.
Quand Matthieu a écrit les Béatitudes, il avait vécu le mystère pascal, donc il pouvait proclamer la promesse. Ceux et celles qui écoutent JESUS, qui marchent à sa suite n'ont pas nécessairement à fuir le monde, à mépriser les biens, les plaisirs et les jouissances de la généreuse création, mais ils ne cesseront pas d'être heureux si ces biens leur sont arrachés.
Écouter la parole, sans la mettre en pratique, c'est fausser la relation à Dieu. « Heureux… ceux et celles qui la mettent en pratique » qui agissent … qui désirent faire des efforts. L'intériorité qui se complaît en elle-même, (rester à la chapelle, au lieu d’aller aider…) la contemplation ne dispense pas de l'engagement : voilà ce qui heurte l'idéal évangélique. JESUS a deux mouvements : L’équilibre de la vie apostolique enseigné et vécu par JESUS; contempler son Père; et son Père le renvoie à ses frères et sœurs. JESUS dénonce ceux qui disent et ne font pas. (Mt 7,21) « Ce n'est pas en disant Seigneur, Seigneur, qu'on entrera dans le Royaume des Cieux ».
Dans l’Évangile, il est toujours question de mouvement, d'action, de passage, de transformation. Les Béatitudes ne sont pas statiques... vous entrerez dans le Royaume qui vous appartient. De votre malheur apparent vous êtes transportés dans une béatitude réelle. Vous êtes à présent malmenés, (en vérité, pas dans votre imagination) vous serez un jour récompensés.
Le langage des Béatitudes est celui d'un Dieu qui vient, qui fait marcher, qui revivifie. Chaque béatitude est une force qui transforme la vie; qui reprend les espoirs abandonnés pour forger une espérance neuve; qui opère une trouée dans le mur le plus résistant.
Le peuple des Béatitudes « est le même aujourd'hui et il le sera à jamais » (He. l3, 8). Mais la sainteté de l'homme, de la femme des Béatitudes s'accorde aux exigences du moment présent : vivre notre temps, ne pas le bouder, ne pas pleurer le passé, le regretter, mauvaise manie qui fait oublier la richesse du moment présent, mais il faut demeurer vigilante.
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Ven 07 Jan 2022, 9:47 pm | |
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L’homme et la femme des béatitudes
Un type nouveau de sainteté et de bonheur
Au cours des âges, la sainteté revêt des formes très différentes. Identique en sa substance, la sainteté présente de multiples visages, à la mesure même où elle entend l'appel d'une époque et s'adapte à ses besoins.
Un type nouveau de sainteté, écrit Simone Weil, c'est un jaillissement, une invention, une création. Il y faut plus de génie pour inventer un type nouveau de sainteté qu'il n'en a fallu à Archimède pour inventer la mécanique et la physique. La sainteté, adaptée à notre vie d’aujourd’hui, c'est une demande à faire à Dieu tous les jours, à toute heure, comme un enfant affamé demande toujours du pain. Cette sainteté nouvelle s'engendre au fond des cœurs, elle réclame le don total à Dieu et au prochain, elle réclame des intelligences et des volontés humaines, elle naît de la vie et de l'amour de Dieu, de la vie répondant à l'amour de Dieu (Fêtes et Saisons)
L’Amour appelle l’amour… Par les Béatitudes, JESUS m'invite à réviser mon échelle de valeurs, à me poser les vraies, les bonnes questions. Le bonheur se trouve souvent ailleurs que là où la vie m'amène d'habitude à le chercher. (Lecture de l’événement). Ne m'arrive-t-il pas de rêver d'un bonheur au rabais, alors que Lui, JESUS, m'invite à un bonheur plus intense et durable, en vivant comme fille du Père, en partageant mon expérience, en me conformant à ses sentiments et à ses actions ? Il vient me redire que, si je porte la paix, la miséricorde, le pardon, la justice, je suis heureuse parce que je suis semblable à Lui.
Chaque fois qu'un vrai disciple de l'Évangile surgit au milieu de nous, il apparaît « contagieux » et efficace (le témoignage). En me voyant les personnes ont-elles le goût de l’Évangile, de la vie religieuse ? L'amour se réveille chaque fois que se dresse, au nom du Christ un certain type d'homme, de femme qui sont de vrais témoins du Christ des Béatitudes ?
Cet homme, cette femme des BÉATITUDES c'est le témoin authentique du peuple des Béatitudes, peuple né de l'Évangile et qui croît (qui grandit) à travers les siècles. Il a décidé de prendre l'esprit des paroles de JESUS. Il a été frappé en plein cœur par le précepte que le Seigneur a nommé lui-même son commandement nouveau.
D'une façon inattendue, stupéfiante, le Christ enseigne la priorité du service d'autrui. Il est évident que le précepte de l'amour de Dieu reste premier. C’est à cause de cet amour que l’on devient homme ou femme des Béatitudes… la femme de service qui porte le tablier… . Pour accueillir cet appel à être une personne nouvelle, qu'est l'homme, la femme des Béatitudes, il faut nous livrer à un retournement dont on ne soulignera jamais assez la portée révolutionnaire (monde à l'envers).
JESUS ne demande pas simplement que l'on s'améliore, il nous demande une conversion radicale qui oblige à renaître, qui oblige à changer, à se transfigurer comme François d'Assise qui a trouvé le Christ, qui a changé sa vie en prenant un chemin de rupture qui l’a conduit à la petite église de St Damien. Son regard est devenu tout autre, et son existence quotidienne s'est mise en accord avec ce regard, avec cette vision toute neuve des êtres et des choses. Laisse-toi regarder par le Christ car il t’aime…
Nous n'obéissons pas aux Béatitudes ni au Sermon sur la montagne comme à un ensemble de préceptes qui nous dicteraient, de l'extérieur, des attitudes chrétiennes. NON. Nous imitons quelqu'un, le Christ des Béatitudes. Nous cherchons à lui ressembler, à le former en nous, à le faire vivre et à le faire régner en nous. Or cette ressemblance, cette formation, il la réalise peu à peu en nous et parce qu'elle est de l'ordre de la vie, elle nous marque chaque fois tout entier. Jusqu'au dernier jour nous connaîtrons des réticences, des ratés dans nos attitudes, des craintes dans des activités qui nous effraient plus que les autres, mais Dieu est fidèle; il nous mène là où nous souhaitons aller, là aussi où nous avons peur d'aller.
Dans les textes des Béatitudes, JESUS décrit les traits de son propre visage pour qu’à notre tour nous vivions du bonheur promis aux pauvres, aux affligés, aux miséricordieux, aux affamés et assoiffés de justice, aux cœurs purs, aux doux, aux artisans de paix, à ceux et celles qui souffrent pour la justice. Une chose essentielle à retenir : c’est Lui, le christ le premier qui a vécu les Béatitudes.
Le bonheur promis par les Béatitudes est dès maintenant à porter de main. Aux pauvres en esprit, JESUS n'a point parlé d'une bénédiction divine qui ne porterait ses fruits que dans l'au-delà, (Mt 5, 3) « Le Royaume des cieux est à eux » dit-il...
La vie éternelle commence. Pour une part, les promesses sont tenues. Devant ceux et celles qui aiment, s'ouvrent les portes de la joie. Ce que le monde ne peut pas, et ne pourra jamais nous donner, c'est la formidable réalité qui délivre les hommes, les femmes, en les faisant communier au bonheur même de Dieu ce que le Christ annonce et offre en partage. On peut déjà le lire ce bonheur, sur certains visages, reflet d'un trésor possédé à l'intime du cœur... car n'oublions pas que les Béatitudes sont une proclamation de bonheur, une promesse d'espérance. Sur cette même colline des Béatitudes JESUS a promis : « Et voici que moi je vais être avec vous, toujours jusqu'à la fin du monde... ».
L'homme, la femme des Béatitudes continue et achève la vie de JESUS et il peut dire après St Paul : « Je vis, non, ce n'est plus moi qui vis, c'est JESUS Christ qui vit en moi... ».
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Jeu 24 Fév 2022, 8:44 pm | |
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L’homme et la femme des béatitudes
CONCLUSION
La visite guidée s'achève, mais l'excursion n'est pas terminée. Au contraire, elle ne fait que commencer. Après une retraite on dit : « c'était dont bien beau » (verbe au passé). C’est le temps, il faut agir, passer de la parole aux actes. C’est toujours l'après retraite qui est difficile car c'est là que ça commence. L'Homme, la femme des Béatitudes prend la route, la vraie route après avoir entendu l'appel de JESUS à marcher sur cette route des Béatitudes.
À nouveau ce matin retentit l'invitation de JESUS « Viens, suis-moi » « Lève-toi et marche ». Le modèle à suivre : JÉSUS. Que ferait JESUS s'il était à ma place ? Pour le disciple il suffit d'être comme son maître. Aussi bien le rappeler clairement : Cette route des Béatitudes mène au Golgotha, mais rappelons-nous ce que le Christ a dit à St Paul « Ma grâce te suffit ». Si nous voulons vérifier si nous sommes homme ou femme des Béatitudes, écoutons JESUS redire à chacun, chacune :
Tu es en marche… Si tu es conscient de ce qu'il faut changer dans ta vie, si tu reconnais ta misère, ton erreur, ton péché, si tu es affligé par les travers de ton cœur. Marche, avance, car tu as un cœur de pauvre et le ciel est à toi.
Tu es en marche… Si tu es attentif à ma parole, si tu t'efforces de vivre mon Évangile, de respecter les engagements de ton baptême, de ta vie religieuse, de ton sacerdoce. Marche, avance car tu as faim et soif de justice, faim et soif de sainteté et tu seras sauvé.
Tu es en marche… Si tu es transparent, si tes pensées et tes actions s'harmonisent, si tu es vraie avec toi et les autres. Marche, avance parce que tu es pur quant au cœur et tu verras Dieu.
Tu es en marche… Si tu travailles à la transformation de ton tempérament violent, si tu te laisses adoucir au contact des événements que tu traverses et des personnes que tu rencontres. Marche, avance car tu deviens doux et tu hériteras de la terre promise,
Tu es en marche… Si tu décides de pardonner plutôt que d'engager la guerre, si tu déracines de ton cœur la rancune, la violence, si tu te fais proche, si tu deviens compatissant. Marche, avance car tu deviens miséricordieux et Dieu se laissera attendrir le cœur pour toi.
Tu es en marche… Si tu apprends à faire confiance à l'autre, si tu deviens agent d'harmonie dans ton milieu, si tu as tendance à découvrir le bien en l'autre. Marche, avance car tu es un bâtisseur de paix, tu favorises le plein de Vie et Dieu te reconnaîtra comme son enfant.
Tu es en marche… Si tu te fais proche de ceux et celles qui souffrent, si tu apportes réconfort et consolation aux personnes qui vivent un deuil. Marche, avance car Dieu te réconfortera et te consolera au milieu de tes épreuves.
Tu es en marche… Si tu acceptes de mourir à toi-même quotidiennement pour t'ajuster à la Parole de Dieu, si tu hérites du sort même de JESUS persécuté pour sa fidélité à la volonté du Père. Marche, avance car le Royaume des cieux t'est réservé.
Tu es en marche… Si tu continues d'afficher ta foi et de la vivre parce que tu crois sincèrement que tu mérites qu'on se fie à moi en raison des preuves de mon amour pour toi. Marche, avance car une récompense superbe t'attend dans les cieux.
JESUS évidemment est l'Homme des Béatitudes. Marie aussi a été la Femme des Béatitudes.
– Pauvre de cœur : ouverte à Dieu, ajustée à Dieu… « Je suis la servante du Seigneur »; – À chaque jour, Marie dépliait son « oui », s’ajustait à la volonté de Dieu; – On voit Marie douce, tolérante, pure, transparente, authentique, vraie; – Miséricordieuse elle porte la misère des autres, à Cana elle est prise aux entrailles « Ils n'ont plus de vin »; – Pardonne aux malfaiteurs; – Affligée aux pieds de la croix, elle est debout Stabat Mater Dolorosa; – Persécutée de la persécution même de son Fils.
Avec JESUS, avec Marie, continuons de marcher, d’avancer sur la route des Béatitudes pour devenir à notre tour : HOMME, FEMME DES BÉATIUDES et rappelons-nous toujours que les Béatitudes, c'est comme les ingrédients d'une recette : « Un PEU plus… que moins ».
Mon souhait : Que le bonheur des Béatitudes demeure en vous jour après jour ainsi vous porterez beaucoup de fruits…
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Ven 22 Avr 2022, 8:09 pm | |
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TEMPS D'INTÉGRATION
À la fin de ce parcours de foi, L’HOMME DES BÉATITUDES m’invite à vivre à « sa manière » en prenant le chemin des Béatitudes…
Quelle Béatitude est la mienne ?
Une retraite c’est un temps de grâce…quelle est la grâce de cette retraite ?
AU SEIGNEUR DES BÉATITUDES
Heureux les pauvres de cœur ! Oui, heureux es-tu, Seigneur JESUS, Car c’est toi le seul Pauvre Au milieu de tes sœurs et frères. Enrichis-nous de la pauvreté du cœur Et donne-nous ton Royaume
Heureux les doux ! Oui, heureux es-tu, Seigneur JESUS, Car c’est toi seul qui es vraiment Doux et humble de cœur. Rends notre cœur semblable au tien Et fais-nous entrer Dans la vraie Terre Promise.
Heureux les affligés ! Oui, heureux es-tu, Seigneur JESUS, Car c’est toi qui fus affligé Jusqu’à la mort sur la croix. Donne-nous de partager Les larmes de notre sœur, de notre frère Et sois-toi même notre consolation.
Heureux ceux qui ont faim ! Oui, heureux es-tu, Seigneur JESUS, Car c’est toi seul le vrai affamé De totale et divine justice. Donne-nous de partager Le pain de l’amour avec nos sœurs et frères, Et rassasie-nous de ta beauté.
Heureux les miséricordieux ! Oui, heureux es-tu, Seigneur JESUS Car c’est toi seul le vrai miséricordieux. Donne-nous un cœur de tendresse À l’égard de nos sœurs et de nos frères, Et comble-nous de ta miséricorde Au Jour de ton amour.
Heureux les cœurs purs ! Oui, heureux es-tu, Seigneur JESUS, Car c’est toi seul le vrai cœur pur. Mets ta lumière en nos yeux Et révèle-nous ton Père.
Heureux les artisans de paix ! Oui, heureux es-tu, Seigneur JESUS, Car c’est toi seul le vrai artisan de paix. Renverse les barrières de la haine, Réconcilie le ciel avec la terre Et fais de nous des enfants du Dieu de la paix.
Heureux les persécutés pour la justice ! Oui, heureux es-tu, Seigneur JESUS, Car tu souffris pleine persécution Pour la justice selon l’Évangile. Rends-nous forts dans les persécutions Que nous avons à subir pour ton amour Et donne-nous ton Royaume.
Sr Lise Marsan, ss.cc.j.m.
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Jeu 16 Juin 2022, 6:41 pm | |
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Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Introduction
Voici la 3è béatitude de ce premier volet des Béatitudes qui proclament un bonheur en relation avec Dieu. Rappelons-nous que : pour atteindre ce niveau de Bonheur, une condition s’impose : « une ouverture sur l’infini » car en dedans de nous existe ce besoin, cette soif d’infini que Dieu seul peut combler. Mais pour combler cette soif d’infini, il est donc nécessaire ;
- de reconnaître ce besoin, pour nous ouvrir, pour accueillir Dieu (1ère béatitude) ;
- de vouloir entrer dans les vues de Dieu pour communier à ce bonheur…
Dieu lui-même va s’occuper de nous rassurer et c’est Dieu qui ajuste la personne à Lui… va nous ajuster à Lui … qui va m’ajuster à Lui…
Cette béatitude HEUREUX LES CŒURS PURS OU LES PURS QUANT AU CŒUR exprime le goût, le désir, la volonté de parvenir à la sainteté… Mais notre histoire personnelle nous oblige à constater nos limites, nos péchés, nos refus d'aimer… Alors se pose la question: Comment vais-je faire pour me retrouver au ciel avec Lui ?
Jouir de sa vision telle que le promet la Béatitude : CAR ILS VERRONT DIEU… ils seront admis en présence de Dieu, ils seront reçus chez Dieu. Cette Béatitude donne une réponse à notre inquiétude et soutient notre Espérance "Oui, nous pouvons espérer malgré nos misères, malgré nos faiblesses…"
Mise au point
Dès le départ faisons une mise au point: le cœur pur ou le pur quant au cœur ne réduit pas la pureté à la seule chasteté du corps. Le Seigneur n'a pas dit: Heureux les corps chastes..., il a dit: Heureux les cœurs purs… Souvenons-nous que dans les Béatitudes, il n’y a rien de négatif… La pureté du corps , bien sûr, va très bien avec la pureté du cœur .. mais cette dernière est plus englobante.
Avoir le cœur pur c’est s’investir, c’est mettre de l’énergie, faire des efforts pour évacuer toute duplicité (être double = montrer une apparence différente, autre de ce que je suis; ce que je pense et ce que je dis ne sont pas dans la même ligne; adopter un comportement différent de la réalité) c’est intentionellement, que je décide de ne pas me montrer pas tel que je suis, c’est prendre un comportement (comportement c’est ce que l’on montre et qui est différent de ce que je suis au fond de mon être…je me protège en répondant à ce que les autres veulent de moi…) Évacuer toute duplicité : c’est dire OUI quand c’est OUI; et NON quand c’est NON. Qui agit ainsi jouira du bien eschatologique par excellence : voir Dieu face à face.
Prenons quelques instants pour survoler et constater les diverses duplicités qui se vivent dans notre monde… sans porter aucun jugement.
Monde de la famille qui vit parfois des rancunes qui sentent le rance, le vieux, ses querelles d'intérêt, ses questions d'héritage, ses disputes, ses cachotteries, ses brouilles, sa petite violence verbale que l'on s'inflige au quotidien...
Monde des relations sociales avec ses sourires en coin, (fait semblant de…) ses manières de prêcher le faux pour savoir le vrai; ses façons de plaire, de séduire pour flatter par devant pour avoir ce que l'on veut (exploiter) et écorcher par-derrière.
Monde du travail avec ses rivalités, ses conflits d'influence, ses mesquineries, son chacun pour soi où l'on joue du coude pour réussir.
Monde des affaires, des grandes et petites affaires... avec ses spéculations, ses manoeuvres d'argent.
Monde de la politique avec sa volonté de puissance, sa jouissance du pouvoir déguisé en idéal philanthropique (ouvert aux autres) ses promesses aguichantes et ses mensonges dorés (promesses d’élection).
Dans le monde religieux, hélas, on retrouve aussi ces mêmes réalités… tout n’est pas « clean » – beaucoup d’ambiguités, de mensonges, de doubles messages, de cachoteries… de masques, de mystères etc…
Et nous vivons dans ce monde, qui ne vit pas, comme on le constate, dans l’esprit du cœur pur, limpide, sans détour. Sans duplicité… sans être double. Comment nous défendons-nous de ce monde? ou Comment ressemblons-nous à ce monde? Comment lui laissons-nous des prises sur notre vie ? Comment la concevons-nous, cette pureté de cœur, comment la définissons-nous ?
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| | | astvadz .
Date d'inscription : 08/08/2010 Messages : 2067 Pays : apatride R E L I G I O N : Էջմիածնի_Մայր_Տաճար:catho
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Jeu 16 Juin 2022, 9:07 pm | |
| - RAMOSI a écrit:
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Introduction
Voici la 3è béatitude de ce premier volet des Béatitudes qui proclament un bonheur en relation avec Dieu. Rappelons-nous que : pour atteindre ce niveau de Bonheur, une condition s’impose : « une ouverture sur l’infini » car en dedans de nous existe ce besoin, cette soif d’infini que Dieu seul peut combler. Mais pour combler cette soif d’infini, il est donc nécessaire ;
- de reconnaître ce besoin, pour nous ouvrir, pour accueillir Dieu (1ère béatitude) ;
- de vouloir entrer dans les vues de Dieu pour communier à ce bonheur…
Dieu lui-même va s’occuper de nous rassurer et c’est Dieu qui ajuste la personne à Lui… va nous ajuster à Lui … qui va m’ajuster à Lui…
Cette béatitude HEUREUX LES CŒURS PURS OU LES PURS QUANT AU CŒUR exprime le goût, le désir, la volonté de parvenir à la sainteté… Mais notre histoire personnelle nous oblige à constater nos limites, nos péchés, nos refus d'aimer… Alors se pose la question: Comment vais-je faire pour me retrouver au ciel avec Lui ?
Jouir de sa vision telle que le promet la Béatitude : CAR ILS VERRONT DIEU… ils seront admis en présence de Dieu, ils seront reçus chez Dieu. Cette Béatitude donne une réponse à notre inquiétude et soutient notre Espérance "Oui, nous pouvons espérer malgré nos misères, malgré nos faiblesses…"
Mise au point
Dès le départ faisons une mise au point: le cœur pur ou le pur quant au cœur ne réduit pas la pureté à la seule chasteté du corps. Le Seigneur n'a pas dit: Heureux les corps chastes..., il a dit: Heureux les cœurs purs… Souvenons-nous que dans les Béatitudes, il n’y a rien de négatif… La pureté du corps , bien sûr, va très bien avec la pureté du cœur .. mais cette dernière est plus englobante.
Avoir le cœur pur c’est s’investir, c’est mettre de l’énergie, faire des efforts pour évacuer toute duplicité (être double = montrer une apparence différente, autre de ce que je suis; ce que je pense et ce que je dis ne sont pas dans la même ligne; adopter un comportement différent de la réalité) c’est intentionellement, que je décide de ne pas me montrer pas tel que je suis, c’est prendre un comportement (comportement c’est ce que l’on montre et qui est différent de ce que je suis au fond de mon être…je me protège en répondant à ce que les autres veulent de moi…) Évacuer toute duplicité : c’est dire OUI quand c’est OUI; et NON quand c’est NON. Qui agit ainsi jouira du bien eschatologique par excellence : voir Dieu face à face.
Prenons quelques instants pour survoler et constater les diverses duplicités qui se vivent dans notre monde… sans porter aucun jugement.
Monde de la famille qui vit parfois des rancunes qui sentent le rance, le vieux, ses querelles d'intérêt, ses questions d'héritage, ses disputes, ses cachotteries, ses brouilles, sa petite violence verbale que l'on s'inflige au quotidien...
Monde des relations sociales avec ses sourires en coin, (fait semblant de…) ses manières de prêcher le faux pour savoir le vrai; ses façons de plaire, de séduire pour flatter par devant pour avoir ce que l'on veut (exploiter) et écorcher par-derrière.
Monde du travail avec ses rivalités, ses conflits d'influence, ses mesquineries, son chacun pour soi où l'on joue du coude pour réussir.
Monde des affaires, des grandes et petites affaires... avec ses spéculations, ses manoeuvres d'argent.
Monde de la politique avec sa volonté de puissance, sa jouissance du pouvoir déguisé en idéal philanthropique (ouvert aux autres) ses promesses aguichantes et ses mensonges dorés (promesses d’élection).
Dans le monde religieux, hélas, on retrouve aussi ces mêmes réalités… tout n’est pas « clean » – beaucoup d’ambiguités, de mensonges, de doubles messages, de cachoteries… de masques, de mystères etc…
Et nous vivons dans ce monde, qui ne vit pas, comme on le constate, dans l’esprit du cœur pur, limpide, sans détour. Sans duplicité… sans être double. Comment nous défendons-nous de ce monde? ou Comment ressemblons-nous à ce monde? Comment lui laissons-nous des prises sur notre vie ? Comment la concevons-nous, cette pureté de cœur, comment la définissons-nous ?
Une QUESTION : La pureté SPIRITUELLE commence -t- elle par l'honnêteté INTELLECTUELLE ? Je crois personnellement que le chemin vers Dieu commence obligatoirement par l'honnêteté intellectuelle ; inutile de parler d'Amour avant d'avoir atteint l’honnêteté intellectuelle ! |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Jeu 11 Aoû 2022, 7:22 pm | |
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Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Les racines bibliques
Après ce survol, regardons de plus près les racines bibliques pour en comprendre un peu plus le sens et pour en distinguer ce que l'insistance n'est pas la même dans les plus anciens livres bibliques que dans les psaumes et les prophètes. Ce qu’il faut retenir dans ses anciens livres: la pureté est une pureté rituelle: (extérieure, faite de lois, de rites, d'observances.
Lévitique ll, l6 « ... voici les animaux dont vous pouvez manger... » Lévitique l8, l9 « ne vous souillez par aucune chose... » Tobie l0, ll « je me gardais des mets des nations... »
Dans les psaumes et les prophètes on donne au mot cœur son vrai sens biblique Pour les Sémites (fils de Sem) Éthiopiens, Araméens, Hébreux et l'ensemble des peuples du Proche-Orient le mot cœur veut dire: la source vive des actions où se trouve engagés autant l'âme que le corps; l'être profond, où je suis vraiment MOI, (LE COMPORTEMENT déguise notre moi profond) pas de cohérence entre ce que je suis : l’ÊTRE et ce que je laisse voir alors c’est le sur-moi (montrer ce que les autres veulent de moi) ce qui apparaît :
- le cœur, c’est le regard, l’intention; la motivation,le pourquoi … - le point intime où se fait la rencontre des personnes; - l'origine et le siège de la liberté, de la conscience personnelle, de la conscience morale; - la personnalité dans l'ensemble de ses facultés : l'intelligence, la volonté, la mémoire.
Bref tout ce qui fait de la personne humaine, dit Aristote, un être spirituel doué de conscience.
Le mot "cœur" dans la Bible n’a pas le sens du cœur matériel, l’organe thoracique le muscle; Le "cœur" dans la Bible , est le siège de la pensée, de la volonté et des sentiments, c'est le fond de la personnalité là où tout commence, et s'organise, là où naissent aussi bien les pensées que les sentiments. (Ni bon, ni mauvais, le sentiment est…)
Devant un sentiment je peux vivre 2 temps :
1) Ce que ma nature ressent… ça ne m’appartient pas; 2) Le 2e temps m’appartient : Qu’est-ce que je fais avec…?
Le mot "pur" sans mélange, (exemple : de l'or pur). Synonyme de simplicité, sans doublure… Le cœur pur est celui dont la tendance est d'être vrai; il est le même dans ses pensées, son agir, son attitude, ce qu'il est et ce qui paraît correspondent. Donc pas de tiraillement, pas d’incohérence c’est l’harmonie, l’unité…
Quand le livre du Deutéronome (ch. 6, v. 6) demande « d'aimer Dieu de toutes ses forces, de toute son âme, de tout son CŒUR, » il fait comprendre que l'amour de DIEU engage toute la personne. Il s'agit d'aimer non seulement sentimentalement mais avec tout ce que l'on est, tel que l'on est. Vérifier si je m’aime d’abord, avant d’aimer les autres et Dieu… Exercice : Qui suis-je ? La pureté recherchée dans cette béatitude est d'ordre moral, (ensemble des règles d'action et des valeurs) comme le décrit les psaumes :
* Psaume 11, 7 « les cœurs purs verront la face de Dieu ». * Psaume l5, l-2 « Yahvé, qui entrera sous ta tente, habitera sur ta montagne sainte? Celui qui marche en parfait, agit en juste, et dit la vérité de son cœur, sans laisser courir sa langue ». * Psaume 24, 3-6 « Qui montera à la montagne du Seigneur, et qui se tiendra en son lieu saint? la réponse à cette question c'est la formulation de la Béatitude ... les cœurs purs verront Dieu ».. * Le psaume 24 continue : « Celui qui est innocent de main et pur de cœur, qui n'a pas élevé son âme vers la vanité et n'a pas juré pour tromper son prochain » ... précise les exigences de cette pureté de cœur.
En général :
1. L'être innocent de main (action limpide) action et agir sont limpides; 2. Pur de cœur (pensée - intention) dissocier action et pensée (hypocrisie).
Appplications plus précises :
3. N'a pas élevé son âme vers la vanité (ou la fausseté). 4. Qui n'a pas fait de serment pour tromper.
Telle est la race de ceux qui le cherchent, qui cherchent la face du Dieu de Jacob... Quelqu'un qui est pur de cœur demeure dans la vérité et l'humilité (pauvre en esprit, de cœur).
Psaume 50, 12-13 « Dieu, crée en moi un cœur pur, renouvelle et confirme mon esprit. Loin de ta face ne me rejette pas. »
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Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Mer 12 Oct 2022, 8:19 pm | |
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Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Perspective biblique
Dans la perspective biblique la pureté de cœur est « la pureté des motivations » pureté d’intention qui pousse la personne à agir, dans la parfaite rectitude de son cœur… en fidélité à elle-même, ne se fait pas des accroire, ne se compte pas d'histoire... Qui sommes-nous pour juger des intentions des autres? Le cœur c’est le lieu de la vérification... le lieu où habite la Vérité.
Le "pur de cœur" ou le cœur pur, du psaume désigne la personne qui se tient devant Dieu en toute honnêteté et intégrité (pas de distance entre ce qu’elle dit et ce qu’elle est est ou ce qu’elle pense). Conformité entre ce que l’on est profondément et ce que l’on laisse paraître = comportement.
Dans ma vie de tous les jours La pureté de cœur évoque la transparence de l'être profond, la source limpide où l'on voit à travers, un livre ouvert que le visage peut parfois refléter. Visage souriant ou attristé, visage grave ou interrogatif (Verbal et non-verbal). L'être humain peut aussi se composer un visage, être hypocrite. On a l'air que l'on veut… se donner une apparence trompeuse faire semblant, être composé (porter un masque dans le langage de la psychologie – faire semblant ou ne pas faire semblant) toujours quelque chose à cacher... plein de mystères… message ambigu, où il faut deviner ce qui est contraire au message clair (savoir dédramatiser) dire les choses telles qu’elles sont et non pas envoyer des doubles messages : « Les clés sont-elles dans le tiroir ? L’auto est-elle libre ? Est-ce qu’il y a quelqu’un qui sort ? … » Cela serait plus simple de dire : Est-ce qu’il y a quelqu’un qui a besoin de l’auto ?… Que dire des personnes mystérieuses ? … La vérité se sait toujours.
La pureté du cœur est la béatitude de la vie intérieure (la vérité de ce que l'on est DU DEDANS). Chaque personne est un être social mais n'oublions pas que cette vie intérieure, peut aussi cachée qu'elle soit, a une dimension publique : on est un être social. Cette vérité que l'on porte en soi, comme un trésor enfoui, s'exprime par une rectitude de vie; une cohérence entre ce que l'on est profondément et ce qui apparaît. Le cœur pur : une beauté intérieure qui produit de beaux fruits extérieurs.
Être pur de cœur c'est prendre le risque de la vérité sur des raisons profondes de nos actions, (je n’ai pas peur des jugements des autres… je peux nommer les vrais motifs de mes actions, je peux rendre compte de mes actions, je n’ai pas honte…pas de cachotteries )
Être pur de cœur c'est ne pas se mentir à soi-même… c'est reconnaître ses erreurs…j'ai fait une embardée maintenant je peux et je veux me ré-aligner sur Dieu, sur JESUS Christ. La vérité n'est pas toujours bonne à dire. Il y a un temps pour la dire. D'autre part, sous prétexte de pureté de cœur, on ne peut devenir redresseur de torts ou manquer à l'élémentaire psychologie, sans laquelle on risquerait de démolir quelqu'un (choisir son « timming », jugement aussi).
Cette béatitude couvre de nombreux champs de l’agir humain et elle a son mot à dire dans les relations avec le prochain. Elle est un faisceau de nombreuses qualités : limpidité des affections, transparence des relations humaine, fidélité à la parole donnée, loyauté dans les engagements, spontanéité des comportements, clarté du regard, cette aptitude a toujours faire confiance, en un mot la vérité sans fard. « Saveur d’infini », Gaston Vachon).
La pureté de cœur est la béatitude de la cohérence de vie incarnée dans des actes, et en même temps non réduite à ces actes. On le sait par expérience, désir et gestes ou actes, ne se fondent pas toujours en pur alliage.
Le cœur pur se sait imparfait car il a fait l’expérience de la misère humaine.
Cette authenticité, cette transparence du cœur pur, Jean-François Six dans son livre les Béatitudes aujourd'hui, la formule ainsi: « Heureux ceux qui sont nets (pas sales mais propres, propres, propres) donc on voit à travers... » Comme l'enfant qui n'est pas double, mais simple, vrai ou il y a accord entre ce qu'il pense, ce qu'il dit et ce qu'il fait.
La pureté de cœur est une affaire entre Dieu et la personne humaine dans l'intimité de ce qu'elle a d'unique et de secret. Donc je ne dois pas juger à partir de ce que je vois des autres, (comportement) mais de ce que Dieu voit. Lui seul sonde les reins et les cœurs. Donner la chance aux coureurs. Je suis plus que ce que je paraîs… l’autre aussi est plus que ce qu’elle paraît…
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Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Mer 23 Nov 2022, 9:20 pm | |
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Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Tout est pur pour qui est pur
Tout est pur pour qui est pur. Pour que notre cœur devienne de plus en plus pur il nous faut contempler le Seigneur JESUS lui-même quand il vivait sur la terre. Ce qu'il a proclamé, il l'a vécu... Comment le Christ a-t-il vécu lui-même cette béatitude de la pureté de cœur ? Comme tout bon Juif pratiquant, JESUS se soumet aux rites. Luc 2, 22 « Marie et Joseph l'amènent à Jérusalem pour la purification rituelle de sa mère, car selon la Torah la mère est impure pendant 40 jours après la naissance d'un garçon et impure 80 jours après la naissance d'une fille. »
Fondamentalement JESUS vit dans la transparence totale de sa relation au Père dans une communion parfaite avec Lui. À Philippe qui lui demande « Montre-nous le Père » JESUS répond d'emblée « Qui m'a vu a vu le Père car je suis dans le Père et le Père est en moi » (Jn14,8-10) Pour nous chrétiennes d'aujourd'hui qui n'avons vu ni le Fils, ni le Père, le visage de Dieu nous est dévoilé dans le sacrement du frère, de la sœur. Clément d'Alexandrie écrit: « Tu as vu ton frère, tu as vu Dieu ». Voilà à quoi conduit la béatitude de la pureté de cœur : nous désencombrer de ce qui nous empêcherait de reconnaître dans le visage des êtres humains d'aujourd'hui les traits du visage de Dieu et particulièrement chez ceux et celles qui connaissent la détresse, qui ont besoin de la Miséricorde. JESUS a vécu cette béatitude de la pureté de cœur, non pas en la réservant aux bien-portants, mais aux malades "dans leur cœur". Tout au long de sa vie JESUS a vécu cette pureté de cœur en faisant éclater sa miséricorde dans une liberté absolue, à tel point que liberté de cœur et pureté du cœur, c'est du pareil au même. JESUS ne se laissait pas arrêter par les « qu’en dira-t-on » …
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Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Sam 14 Jan 2023, 9:23 pm | |
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Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
La Béatitude de Matthieu
La Béatitude de Mt 5, 8 s'inscrit dans le courant de la loi juive comme en témoignent les passages mathéens qui traitent de la pureté du cœur; c'est ce qui explique, corrige ou améliore le texte. L'impureté véritable provient de l'intérieur(du cœur) non des manquements aux règles de pureté rituelle « lire Mt 15, l7-20; » le mal réside dans l'intention, non dans le geste extérieur posé. Le mal - et donc aussi le bien - vient du dedans, non du dehors.
En Mt. 23, 25-28 les scribes et les pharisiens sont dépeints comme le contraire de cette Béatitude parce chez eux, il n'y a pas de correspondance entre le dedans et le dehors; ils paraissent bons mais ils ne le sont pas. De même, au chapitre 6 du Sermon sur la montagne il est dit: « hypocrites » ils posent des actes religieux (aumône, prière, jeûne) pour être vus des hommes, non pour plaire à Dieu (Mt 6, l-6, l6-l8) leur motivation est faussée, leur cœur est donc impur. Mais JESUS ne peut pas tolérer les interdits qui écrasent les gens dans la vie quotidienne et il donne comme norme le cœur d'abord et non pas les prescriptions externes. On lui reproche vivement de passer à table sans s'être lavé les mains, sans les ablutions rituelles.(conscience sociale) ce que les autres pensent… et ma conscience personnelle est-elle active ?
Donnons à JESUS le droit de nous regarder dans notre limpidité intérieure et extérieure... lui seul peut nous amener à faire l'opération-vérité… Vivons en harmonie, comme chrétiens, comme religieuses, avec le dedans et le dehors, soyons transparentes. pas de cachette..pas de détour… = liberté.
Par la proclamation des Béatitudes JESUS révolutionne le contexte légaliste de l'époque... Il mange avec les pécheurs...; l'éloge qu'il fait de cette femme réputée pécheresse (Lc 7, 36-49) Dans cet esprit JESUS a l'audace de dire aux Pharisiens : « Les prostituées vous précéderont dans le Royaume des Cieux. » non pas que JESUS approuve la prostitution, mais il prouve que ce qui compte pour lui, c'est l'amour. Dans le « fond » , Quand on a l'amour on a la possibilité de se laisser purifier.
JESUS dit aussi: « Tout ce que je fais plaît à mon Père... Comme mon Père m'a aimé, je vous ai aimés » Jn l5, 9. JESUS est authentique... il n'y a pas d'écran entre son Père et Lui... Il est en accord avec son Père constamment... tout est clair, net entre eux, « clean » il n'y a rien de double, de compliqué, c'est la limpidité même... JESUS est pleinement habité par le Père… « le Père et moi sommes uns ».
JESUS est fasciné par la pureté du cœur, il ne se lasse pas de contempler la beauté intérieure des gens, tellement qu’il promet aux cœurs purs rien de moins … « ils verront Dieu ».
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Mar 28 Fév 2023, 9:30 pm | |
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Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
La promesse de cette Béatitude
La promesse de cette Béatitude : ILS VERRONT DIEU... qui peut se traduire: ils verront bien que c'était Dieu qui était dans leur vie, alors qu'autour d'eux on se moquait de les voir croire à l'invisible. Dans le culte d'Israël « voir la face » d'un grand personnage, c'est être admis en sa présence. Dans l'Écriture : VOIR, C'EST POSSÉDER. Celui qui voit Dieu a obtenu tous les biens que l'on peut concevoir.
VOIR DIEU c'est là un désir qui habite tout croyant. Si la foi consiste à croire en l'invisible, la vision est précisément la mise en présence de l'invisible. C'est aussi le désir de toute personne qui aime: on veut voir les personnes que l'on aime et qui nous aiment. Pour accéder à la vision de Dieu, il n'est pas besoin de revêtir ses plus beaux habits, d'aller se faire coiffer, de se pomponner, de changer son « look » pas plus que d'être en guenilles... Pour voir Dieu il n'est qu'une seule condition, accessible à tout le monde: avoir le cœur pur... transparent, authentique, cohérent, « clean », limpide.
C'est dans la certitude d'un être aimé par le Père, sauvé en JESUS, habité par l'Esprit que la promesse de cette béatitude: « ils verront Dieu » commencent à se réaliser ici-bas. C'est en pratiquant chaque jour l'opération vérité en présence de mon Dieu comme le dit Isaie 48, l7: « Moi Yahvé, je te fais cheminer sur le chemin où tu marches... »
Ce Dieu de vérité, qui me permet d'être moi, d'être vrai, authentique, transparent c'est évidemment l'Esprit de vérité, le Paraclet promis par JESUS... C'est Lui qui m'appelle à cette pureté du cœur - à ce cœur pur tout orienté vers Dieu - toujours tourné vers Dieu - qui voit tout en Dieu et pour qui Dieu saute aux yeux... C'est un cœur qui n'est pas replié sur lui, mais déplié, confondu, intégré dans le cœur de JESUS, le Christ.
Heureuse toi qui as le cœur pur! Heureuse es-tu si tu recherches la limpidité du cœur !
Heureuse es-tu si ton cœur fuit tout ce qui met de l’ombre entre toi et les autres.
Heureuse es-tu si ton cœur, ce lieu où habitent tes pensées les plus secrètes, recherche la pureté.
Heureuse es-tu si dans tout ce que tu fais, tu es nette, claire, ouverte aux autres…
Avec le psalmisite tu peux prier :
Qui montera sur la montagne de Yahvé Et qui se tiendra dans son lieu saint L’homme aux mains innocentes au cœur pur Qui n’a point l’âme encline aux vanités Ni ne jure pour tromper. Ps. 24,3-4
TEMPS D'INTÉGRATION :
Cœur pur = Celui qui se tient devant Dieu. « Celui qui marche en parfait, agit en juste, dit la vérité de son cœur » (Ps 15, 2)
« Que votre oui soit oui » (Jc 5,12)
Ces Paroles de Dieu m'invitent à : l’Opération-Vérité"?
Quelle est la qualité de la droiture de mon cœur?
Quelle est la qualité de mes intentions dans tous les domaines ?
Dans mes relations avec les autres, ai-je un regard limpide, authentique, empreint de bonté et qui ne juge pas ?
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Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Ven 28 Avr 2023, 7:56 pm | |
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Heureux les doux, car ils possèderont la terre.
En marche… les humbles… Heureux les doux car ils possèderont la terre en héritage. Joie des tolérants, Ils auront la terre en héritage. Quel bonheur pour ceux qui sont doux! Oui, ils hériteront de la terre
Les Béatitudes dans notre relation aux autres :
Nous entrons dans le 2e volet de notre réflexion, soit le Bonheur en relation avec le prochain. Ces béatitudes « Heureux les doux, miséricordieux, les artisans de Paix » suggèrent des attitudes que JESUS a lui-même pratiquées envers les autres. Avec Dieu, on peut toujours croire que ça va bien, il est assez silencieux. Avec le prochain c'est moins facile parce que celui-ci n'est pas nécessairement silencieux… Il arrive assez souvent qu’il s'exprime clairement… St Thomas d'Aquin écrit : « Si nous sommes crées pour être heureux, nous sommes créés pour être heureux avec les autres. »
Avons-nous l’ambition, le désir :
- d’être heureux avec les autres, grâce aux autres ?
- et aussi de rendre les autres heureux ?
Nous avons à être conscientes que nous sommes responsables, d'une certaine façon, du bonheur d'autrui. À ne pas oublier, que dans l’application concrète de chaque Béatitude, il y a une partie qui m’incombe...
Entendons JESUS proclamer : « Heureux les doux », suit la promesse pour l’avenir, « car ils posséderont la terre en héritage » Joie des tolérants, ils auront la terre en héritage
Situation actuelle
Parler aujourd'hui de douceur, de tolérance, c'est presque faire référence à un autre monde, quand on considère la violence aux mille visages qui s'étale devant nos yeux : la guerre entre les pays, la guerre aux terroristes, la violence entre les nations, entre les ethnies d'une même nation, violence dans les foyers, violence entre conjoints, à l'endroit des enfants, entre les individus, à l'endroit des personnes âgées ou invalides, violence verbale, non-verbale, violence psychologique, harcèlement… La violence est tellement présente que le gouvernement du Québec a promulguée une loi sur le harcèlement depuis le 1er juin 2004, je crois …
Aussi que de violences inconnues… La douceur est plutôt mal vue dans le contexte actuel car on l’associe spontanément au comportement du mouton. Être doux comme un mouton équivaut à être entièrement passif… « suiveux ».
Quand JESUS proclame : « Heureux les doux » il ne fait pas l’éloge de la passivité, de la mollesse… Au milieu de notre décor contemporain, JESUS proclame encore aujourd’hui, avec assurance : « Heureux les doux car ils auront la terre en héritage ». Malgré la violence que l’on retrouve dans l'Ancien Testament, celui-ci parle de douceur…
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| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Sam 24 Juin 2023, 7:18 pm | |
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Heureux les doux, car ils possèderont la terre.
Quel sens donne-t-on à la douceur dans l’ancien Testament ?
Le terme "doux ", dans l'A.T., ressemble au terme "anawin" (humbles ou pauvres) comme nous le montre ce texte des Nombres 12, 3 : "Moïse était un homme très humble (anawin) très doux plus qu'aucun homme sur terre". (Cet homme doux a tué l'Égyptien; brisé les Tables de la Loi…) Dans le contexte, cette affirmation signifie que Moïse était un homme calme, patient et qui ne s'échauffe pas, ne parle pas fort, qui a de la maîtrise. On lit dans l'Ecclésiastique (Si) 45, 4 ce que Yahvé dit en parlant de Moïse « Dans la fidélité, la douceur Yahvé le sanctifia, il le choisit parmi les vivants ».
(Si l, 27) « Car la crainte du Seigneur est sagesse et instruction, ce qu'il aime, c'est la fidélité et la douceur ».
(Si 4,8) « Prête l'oreille au pauvre et rends-lui son salut avec douceur… ».
Comme pour d'autres Béatitudes la référence de cette béatitude : « Heureux les doux car ils possèderont la terre » se retrouve particulièrement dans les psaumes. Les mots Terre et pays sont synonymes dans les psaumes. Et c’est au psaume 37, 11 que nous empruntons pour une bonne part sa formulation en particulier les versets 11, 22, 29.
Le verset 11 : « … mais les humbles (les doux) posséderont la terre, réjouis d'une grande paix ».
Le Verset 22 « … les bénis du Seigneur hériteront la Terre , mais les maudits seront abattus »
Le verset 29 « … les justes hériteront la Terre , y vivront à jamais »
Sans aucun doute la ressemblance de ce psaume avec cette béatitude est évidente. Travailler la terre, jouer dans la terre c’est curatif… aucune idée de violence. Des citations de l'A.T. nous prouvent qu’il existe une tradition dans laquelle l'héritage de la terre devient le symbole de la jouissance tranquille d'un bonheur stable. (Bénédiction, récompense). La promesse, réservée aux doux et aux humbles d’hériter de la terre, de posséder la terre est la même que celle faite par Dieu à Abraham.
Dans Gn. 15, 1-8 quand Dieu fait alliance avec Abraham, celui-ci lui demande « … en quoi saurai-je que je posséderai le pays » la terre ...
• Is. 57, l3 « … mais celui qui se fie en moi héritera du pays et possédera ma montagne sainte ».
• Isaïe 60, 2l-22 « … ton peuple ne sera composé que de justes qui posséderont pour toujours le pays ».
Ce pays, dont parle Yahvé, cette terre promise à Israël, vous l'avez deviné, figure le Royaume de Dieu, promis par JESUS aux doux... et que le Bonheur dont jouiront ses disciples arrivera quand le Règne de Dieu sera accompli....
Dans la spiritualité juive, cette terre promise, est devenue le symbole de ce que Dieu donne en récompense d'une vie conforme à sa loi. Cette Béatitude promet une récompense tangible. Le Seigneur ne nous exhorte pas seulement en promettant des biens futurs, mais aussi des biens présents...
La clé de la promesse de cette Béatitude est dans la compréhension du mot « posséder ou hériter ». Dans la Bible , l'héritage s'applique à un patrimoine où les générations se suivent et vivent en paix. L'héritage est un domaine garanti par la loi qui donne le moyen de le retrouver en cas de malheur (Lv. 25)
Dans un peuple ainsi réglé, une certaine douceur commune permet à chacun
- d'aimer sa terre;
- de l'embellir mais pas seulement de l'exploiter;
- d'en préparer l'avenir, au lieu d'en tirer seulement l'immédiat.
Les violents ne font que camper sur la terre, comme Caïn (Gn 4, l6). Seuls les doux, la possèdent et ils y établissent quelques souvenirs du jardin d'Éden. Sans voir leur Dieu face à face, il leur arrive de le deviner. Ce n'est pas sans raison que les civilisations issues du Christ ont toutes été de très grandes civilisations paysannes.
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Jeu 17 Aoû 2023, 6:58 pm | |
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Heureux les doux, car ils possèderont la terre.
Pour former JESUS en nous, continuons à le contempler tel que Matthieu le présente.
Au chapitre l2, l5-2l, Matthieu brosse le portrait du « Serviteur de Dieu » qui;
- ne dispute pas;
- ne cherche pas de querelles;
- qui ne brise pas le roseau froissé; qui ne le jette pas par terre… ne le démolit pas… ne le casse pas
- n'éteint pas la mèche qui fume encore... ne soyons pas des éteignoirs…
Ces attitudes de JESUS sont sans contredit, celles d'un homme doux. Pour JESUS, les doux ne sont pas des mous, des invertébrés dépourvus de personnalité, un peu insignifiant, sans caractère, ni tempérament. Ce n'est sûrement pas cette sorte de douceur que JESUS a béatifié... mais plutôt des démineurs, des experts qui au risque de leur vie, désamorce les engins meurtriers… JESUS ne casse pas les Tables de la Loi , cependant il chasse, à coups de fouet, les vendeurs du temple. Les paroles violentes et injurieuses que JESUS lance aux Pharisiens, les qualifiant de tous les noms, montrent bien que la douceur de JESUS n'est pas démission mais force, fermeté pour dénoncer ce qu'il faut dénoncer…
Il existe deux autres textes dans l'Évangile de Matthieu qui attribuent directement le qualificatif de « Doux » au Christ. Le premier bien connu : Mt 11, 29... « Mettez-vous à mon école car je suis doux et humble de cœur et vous trouverez soulagement pour vos âmes ». Qu'est-ce qui permet à JESUS d'affirmer cela? C'est la contemplation du Père… La douceur est le propre de Dieu…
Le psaume 27, 4 le proclame ... « …la chose que je demande, savourer la douceur de Yahvé ».
Le psaume 90, 17 « La douceur du Seigneur soit sur nous ! »
JESUS ne s'est jamais opposé à la volonté de son Père. À Gethsémani, quelques heures avant de mourir, il laissera échapper ce cri : « que ce calice s'éloigne de moi, si c'est possible! » mais d'ajouter immédiatement : « Non pas ma volonté, Père, mais la tienne ! » (Mt 26, 39).
Cette dépendance envers son Père, dans la mission confiée, JESUS la vit dans la liberté de l'amour (aime et fais ce que tu veux) c'est ce qui lui permet une émanation de la sagesse qui l'habite. Sagesse qui n'est pas seulement sérénité de l'être, mais aussi l’expression de la présence active de l'Esprit sous les traits de la douceur.
La douceur prend sa source dans l’Esprit… on sait qu’il en est un fruit... On aimerait savoir comment JESUS l'a vécue, cette douceur, au jour le jour, mais les Évangiles demeurent très discrets. Certainement douceur avec sa mère, dans une intimité dont on ignore tout. Douceur avec ses disciples, dans une quotidienneté qui nous échappe. Douceur avec ses amis, dans une proximité qui demeure secrète. Douceur au moment de la Passion.
Le 2e texte du Dimanche des Rameaux nous parle beaucoup de la douceur de JESUS: Mt 2l, 5 « Dites à la fille de Sion; voici que ton roi vient à toi, doux et monté sur un ânon et sur le petit d'une bête de somme ». Au lieu du cheval fringuant, le cheval du combat, du guerrier et du puissant attaquant JESUS monte sur un ânon ce qui veut dire que sa royauté n'a rien du caractère terrible, agressif et vengeur qu'on prêtait au Messie dans certains milieux. Cette image du roi monté sur un ânon, le prophète l'utilise en contraste avec l'idée de guerre, de violence, et d'agression à l'égard des autres.
Arrêté au Jardin des Oliviers, JESUS ne résiste pas et n'admet aucune brutalité : il guérit l'oreille de Malchus et fait rengainer l'épée de Pierre. Il se taira devant ses juges et ne ripostera pas aux injures de ses bourreaux. Cette non-violence de JESUS, qui aurait pu se défendre avec une armée d'anges comme il lui a été suggéré au moment de la tentation au désert, manifeste que la douceur est une des manières de vivre la pauvreté en esprit. Quel renoncement à sa volonté de puissance ne suppose-t-elle pas ! Quelle purification de ses instincts d'agressivité ! Quel dépouillement pour consentir à passer pour faible afin de faire triompher cette force intérieure qu'est la douceur ! Force, oui, car elle porte en elle le plus beau des héritages : la terre, c'est-à-dire la terre promise, le Royaume où il sera clair enfin que les derniers seront les premiers !
Ainsi la parole de JESUS se présentant comme « doux et humble de cœur » confirme bien cette pauvreté qu'est l'humilité, que la béatitude de la douceur suppose (Les Béatitudes, Pierre Talec 58-59). JESUS oppose constamment la non-violence à la violence. Il ne rend pas les coups qu'on lui fait ou qu'on lui donne. Bien au contraire, il se laisse violenter jusqu'à subir des procès, à être flagellé et couronné d'épines, et à mourir sur une croix.
Le Christ, le plus fort, est devenu le plus faible dans l'amour et l'oppression. Il peut sauver le plus dépravé de tous. Pour le Christ, le mal s'annule, il est vaincu. Le pire, c'est la dureté ou l'indifférence. Sa grâce essaie de nous assouplir, de nous raisonner pour que nous devenions vrais, c.à.d. vraiment bons. Son Esprit a pour mission de réaliser ce dessein en nous... Consentons à nous maîtriser, à devenir doux, voilà son unique demande.
C'est bien ainsi que l'entend aussi le Nouveau Testament. Dans les 11 passages des épîtres où figure, le mot "doux" le vocabulaire de la douceur désigne partout une attitude à l'égard d'autrui. Une attitude que l'épître de Jacques oppose à « l'amère jalousie » et l'esprit de chicane, esprit de division (Jc 3, 13) et à laquelle Tt 3, 2 il exhorte Tite en ces termes : « Rappelle à tous qu'il faut ... n'outrager personne, n'être pas batailleur, se montrer bienveillant, témoigner à tous une parfaite douceur ».
« Être bon avec soi-même – être doux avec soi-même » (Désidérata)
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Mer 18 Oct 2023, 8:41 pm | |
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Heureux les doux, car ils possèderont la terre.
La plupart des Pères, des auteurs de spiritualité et des exégètes contemporains comprennent que cette béatitude se rapporte aux personnes qui se montrent douces et bienveillantes dans leurs rapports avec le prochain. À remarquer que si la première béatitude traite d'une disposition d'ouverture à l'égard de Dieu, la douceur présente une attitude de bonté et de respect à l'égard des autres.
Cette béatitude nous apprend que pour vivre à la manière de JESUS, il nous faut être : celui qui ne s'emporte pas devant les contradictions de la vie et sait rester patient dans l'attente d'être comblé.
La douceur exige une transformation – une amélioration : pour changer l'eau dure, il faut du sel pour l'adoucir … de dure, l’eau devient douce. Le sol dur, exige que l’on travaille la terre pour la rendre meuble… capable de produire. Les doux, cœur et tempérament raides, ont été assouplis, transformés… une certaine maîtrise s'est établie.
Cette béatitude est un appel aux disciples de JESUS à vivre à sa manière.
Être doux, c'est le contraire d'être dur, exigeant, sans pitié à l'égard des autres; exiger qu’ils prennent mon pas, mon rythme. Il arrive parfois de considérer la douceur comme une vertu négative comme la marque de quelqu'un fragile, timide etc.
Remarquer combien de fois dans notre langage on utilise le mot « doux » : eau-douce, lumière douce, voix douce, laine douce, hiver doux, pente douce, médecine douce, arriver en douce, filer doux... Dans ces expressions on constate rien d'excessif, rien de brusque, de cassant, de résistant, – c'est plutôt agréable, discret, plaisant, délicat, bienveillant,.
La douceur selon Matthieu n'a rien d'une résignation passive; elle est une attitude (au niveau de l'être) une attitude positive d'accueil du Père de contemplation et de toute personne humaine. Douceur et humilité cohabitent. Les doux sont humbles devant Dieu et sans agressivité devant les personnes. St Augustin écrit: « Les doux cèdent aux injures, ne résistent pas au mal, mais ils sont vainqueurs du mal, par le bien ». Les doux sont des personnes humbles et patientes dans leurs rapports avec autrui. Ils supportent tout et leur attitude contraste avec l'impétuosité des caractères. La douceur est une conquête… on devient doux… Arriver à apprivoiser ses émotions, les dompter, les accueillir… se poser la question : Qu’est-ce que je fais avec…? Le presto n’est pas la solution…
Jules Beaulac écrit : « Quand on évoque la douceur, on pense spontanément à du miel, à du sirop d'érable, à de la soie ou à du satin, à une musique de flûte ou de piccolo ». Il nous arrive de dire d'une personne douce: « C'est de la vraie soie..! » On signifie par là qu'elle ne se fâche jamais ou presque, qu'elle est de commerce agréable, qu'elle entretient de bonnes relations avec à peu près tout le monde.
Nous connaissons tous des personnes qui sont des montagnes de tranquillité; elles dégagent immanquablement des vibrations de douceur. Quand elles arrivent dans un milieu, leurs ondes se répandent sur les autres et leur font beaucoup de bien. Souvent ce sont des personnes effacées, silencieuses, presque oubliées; mais leur seule présence fait du bien à tout le monde. Quand elles sont là, il est pratiquement impossible à qui que ce soit de se mettre en colère: elles apportent la paix, elles désarment par le charme discret de leur douceur. Elles sont loin d'être comme "du papier sablé"... (rugueux). Elles sont comme le muguet, cette petite fleur toute simple qui se fait remarquer non par sa grandeur, mais par son parfum merveilleux qui se répand si vite partout où elle se trouve. (Jules Beaulac, Si tu cherches le Bonheur p.54-55)
La douceur est à la fois souplesse, fermeté et constance – permet de conserver son calme… Un doux a du caractère mais il se maîtrise. Pour s'adapter à notre temps, cette béatitude, pourrait être formulée ainsi : « Heureux les non-violents... les tolérants… ».
Plusieurs définitions de la tolérance qui a un visage positif Concrétisons cette réalité…
Texte du Prions en Église signé : Pierre Guénette
« Ici, il y a moi. Là, il y a l’autre. Entre nous, il y a un espace pour moi et pour l’autre. Cet espace est celui de la tolérance.
La tolérance, c’est le respect, la cohabitation et le partage de nos vérités, de nos valeurs, de nos différences et de nos rêves.
La tolérance m’apprend à mieux me connaître, à devenir moi-même un peu plus chaque jour et, peut-être même, à découvrir des aspects de moi qui m’étaient étrangers. Ces découvertes m’ouvrent aux < étrangetés > de l’autre. L’échange avec lui, les liens que nous tissons contribuent à mon épanouissement et au sien.
La tolérance, c’est un élastique sur lequel on peut tirer … jusqu’à un certain point. C’est une bonne distance – que la sécurité routière donne à cette expression – qui évite les heurts.
La tolérance, est un lieu où nous sommes entre nous, entre gens responsables, solides sur leurs jambes, capables de dépasser la superficialité de leurs émotions et les discours à fleur de peau. Nous pouvons être vrais. La communication passe bien. Il n’y a pas de parasites – mensonges, mauvaise foi ou manipulation – sur les ondes que nous émettons.
La tolérance, c’est un projet à réaliser, une responsabilité à assumer, une mission à accomplir. »
La douceur se définit donc comme une attitude de bienveillance et de non-violence à l'égard des autres. La personne non-violente estime son adversaire. À l'image de Dieu qui ne confond pas le pécheur avec son péché, elle parvient à séparer, de sa violence et de son erreur, la personne qui la frappe, l'agresse (physique, morale psychologique, verbale et non verbale qui ignore). Elle désire convaincre le violent et non le vaincre. La non-violence n'est pas naturelle, à tout le monde… La douceur est voisine de la compassion...
« Ne jugez pas » dit JESUS dans le Sermon sur la Montagne (Mt 7, 1). Juger est en effet un de ces comportements qui, dans les relations entre personnes, s'oppose à la douceur, en portant "attaque" à autrui et en lui causant du tort. (Attaquer c'est de la violence).
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Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Sam 09 Déc 2023, 9:45 pm | |
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Heureux les doux
Le doux accepte le temps de Dieu et la manière de Dieu. Il n'est donc pas un faible mais, au contraire un croyant qui, avec une grande force d'âme, sait attendre. Les béatitudes sont plus qu’une question de psychologie... elles désignent une attitude choisie à cause de JESUS Christ.
Il est sûr qu'il y a une force toute particulière attachée à la douceur. S'il y a la force brute, et même brutale, il y a également la force calme et sereine des doux. On pourrait la comparer, cette douceur, à la vague discrète qui lentement mais sûrement fait le tour du rocher alors que la vague violente qui veut le fracasser s'en retourne vaincue à la mer. Oui, les doux ont une force spéciale.
Par ailleurs la douceur, qui se fait patience et attention à l'autre, est source d'espérance pour beaucoup de personnes. Comment ne pas remarquer cette douceur chez Jean Vanier qui s'occupe des plus mal en point..; et de Mère Theresa qui a voué sa vie aux plus pauvres... Ces hommes et ces femmes qui prennent le temps d'attendre que l'arbre pousse avant de donner son fruit alors que le rendement, la vitesse et la production sont au-dessus de tout dans notre monde...
La patience accompagne la douceur mais n'oublions pas que pour être capable de patience, de douceur envers les autres il faut d'abord l'être pour soi.
La douceur ne s'achète pas. Elle naît d'un amour, d'une foi, d'une espérance, d'un combat de bonté. Le doux réussit là ou le violent a échoué. Le doux respecte l'autre infiniment, son cœur, sa liberté, ses décisions.
Les vrais doux sont d'abord, par rapport à Dieu, ceux qui acceptent de ne pas posséder Dieu, de ne pas le prendre de force, de ne pas l'acheter par des moyens ascétiques, magiques. Il s'agit de ne pas faire violence à Dieu, de ne pas vouloir à tout prix obtenir de Lui ce que l'on désire; il s'agit de lui faire confiance, d'accepter doucement ce qu'il veut : l'acquiescement au temps est l'un des signes les plus nets de la vraie douceur qui n'enjambe pas sur la Providence. Certains voudraient êtres des saints aussitôt; il y a une longue, patiente et douce mort à soi-même.
JESUS doux et humble de cœur a accepté la volonté de Dieu et l'heure de Dieu après avoir accepté, jour après jour, les impulsions que son Père lui donnait à mesure même de ses rencontres d'intimité avec lui... JESUS ne s'est pas présenté, comme à l'écart de notre condition humaine, une sorte d'ange souriant, qui aurait plané au-dessus de notre monde; JESUS s'est présenté comme un incarné qui a affronté les conflits de la terre.
Le Christ, fort et vainqueur, habite le doux. La force se puise dans la douceur.
Être doux : c'est vivre chez soi sans autodéfense, où un Être cher nous attend pour nous parler, nous écouter dans le calme, la confiance.
Les doux sont malléables sous la main de Dieu qui peut les créer et recréer, sans résistance de leur part. À eux cette terre promise ou coulent le lait et le miel, aliments doux et nourrissants.
« Heureux toi le doux, heureux es-tu si tu te laisse habiter par une soif de Vérité, cette force d’âme qui ne recours plus à la violence. »
Heureux les doux car ils possèderont la terre! La douceur du Seigneur soit sur vous, sur nous!
Ps 90, 17
TEMPS D’INTÉGRATION
– Que m'apprend cette béatitude : « Heureux les doux car ils recevront la terre en héritage ».
– Est-ce que je me refuse à vivre la béatitude de la douceur en affirmant : « Je n’y peux rien, c’est dans ma nature d’agir ainsi ? »
– Quels sont les derniers gestes de douceur que j’ai posés, alors que j’étais intérieurement bouleversé?
– Qu’est-ce qui a le don de me faire perdre la maîtrise de mes émotions ?
– Qu'est-ce que je pourrais changer ou améliorer, pour que là où j'ai les pieds, ce qui peut ressembler à de la violence disparaisse et que la douceur s'installe ?
« Heureux les doux »… La douceur, il est vrai, est toujours une qualité appréciée dans notre monde parfois si violent. La douceur, enseignée par JESUS, n’est toutefois pas synonyme de « bonasserie » ou de « faiblesse ». C’est une valeur évangélique d’importance : le Seigneur promet aux doux la terre en héritage, rien de moins. C’est un pensez-y bien. Qu’est-ce à dire ? (Réf. Jules Beaulac, Si tu cherches le Bonheur, les Béatitudes)
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Mer 31 Jan 2024, 9:17 pm | |
| Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde
Joie des êtres compatissants, ils éveilleront la compassion. Quel bonheur pour ceux qui se laissent toucher par la souffrance des autres, oui, ils seront eux-même soulagés.
Introduction
Dans la deuxième vague de ce volet sur le bonheur en relation avec le prochain, il faut maintenant aborder certaines réalités qui ne sont pas de tout repos. Rappelons-nous que notre relation avec le prochain ne manque pas de nous éclairer sur notre relation avec Dieu.
« Ce que tu fais au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que tu le fais ». (Mt 25,40)
Si les doux qui ont une colonne vertébrale, n’attaquent pas, se maîtrisent et se tiennent debout, cela ne suffit pas et JESUS nous appelle à aller plus loin.
Regardons notre monde… Serait-il un monde sans pitié ? La science et la technique qui prétendent tout régenter, font appel à la froide raison mathémathique; la société industrielle ne pense qu’à la rentabilité, suscitant l’âpreté des revendications sociales; la politique comme l’économie connaissent des luttes sans merci; le terrorisme, qui se répand partout, frappe aveuglément; la guerre compte des milliers de morts; et que dire d’un éventuel conflit atomique…
Ce monde ne laisse pas facilement de place aux émotions, aux sentiments, à la compassion active… Ce monde dur et sans pitié fait-il une place à la miséricorde ? à la compassion ?
Pour ce monde dur et sans pitié : JESUS, aujourd’hui comme hier proclame : « Bienheureux les miséricordieux… car ils obtiendront miséricorde. » Bienheureux les matriciels car ils seront matriciés (Chouraqui). Bienheureux ceux qui ont un cœur ouvert à la misère (compatissants) car on accueillera leur misère…
Le sens du mot « Miséricorde »
Ces proclamations révèlent les valeurs de Dieu. Faisons un peu de sémantique, c.a.d. regardons le sens du mot « Miséricorde »… Dans le mot on retrouve les mots misère et cœur.
Dieu, au cœur de la misère des êtres humains. Misère aux cent visages. Misère des corps meurtris. Misère des cœurs blessés. Misère des esprits aliénés. Misère du péché... Misère de... et on pourrait continuer la liste de nos misères. Cette béatitude ajoutée par Matthieu traduit un enseignement de JESUS qui se réfère à une vision de Dieu largement révélée dans l'Ancien Testament (A.T.), Dieu plein de pitié (compassion) qui enseigne la miséricorde de Dieu (le pardon).
Nous savons que la Bible écrite dans 2 langues; grecque et hébraïque nous permet de comprendre un peu mieux le sens au mot « miséricorde » 2 sens différents mais complémentaires.
L'A.T. grec utilise: - l'adjectif "miséricordieux", - le substantif "miséricorde" et - le verbe "faire miséricorde" dans le but surtout de les appliquer à Dieu. La pensée biblique veut faire saisir un attribut essentiel de Dieu dans sa conduite envers les hommes : "Yahvé est un Dieu miséricordieux" (sacrement).
L'A.T. hébreu désigne par le même mot les entrailles et la miséricorde (l'utérus, le sein maternel).
Explorons d'abord l'.A.T. pour comprendre le sens de la miséricorde : compassion et pardon. Disons que l'histoire d'Israël est la merveilleuse saga de la miséricorde divine.
Dans Exode (3, 7-8) on lit à l'épisode du Buisson ardent : Yahvé dit dans un premnier temps : « j'ai vu la misère de mon peuple; j'ai entendu ses cris devant ceux qui l'accablaient (donc pas insensible à ses appels angoissés); oui, je connais ses douleurs… » Et c'est ainsi que Dieu a montré : 1. Une compassion : il a vu la misère de son peuple déchu... il a été pris aux entrailles… 2. Dans un deuxième temps de la miséricorde : le pardon des péchés, c'est décidé, j'agirai, je le ferai, je le délivrerai ou une autre traduction « Je descendrai le délivrer de la main des Égyptiens et je le ferai monter vers une terre où coule le lait et le miel » (Pays de Canaan)
Dieu a vibré à cette humanité victime de l'erreur, de la faute des origines d'Adam et d'Ève - qui se détournent de Dieu, qui se détournent du bien, pour se tourner vers eux... pour se tourner vers le mal... (c'est le péché)… c'est la fermeture… Moïse est le prophète libérateur… qui est annonce de l’autre libérateur (JESUS le Christ). |
| | | RAMOSI Co-Admin
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| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Dim 10 Mar 2024, 9:04 pm | |
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Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde
Compassion, miséricorde et bienfaisance
Revenons à la compassion qui peut aussi s’appeler de la bienfaisance = habitude à faire du bien donc bienfaisance active de Dieu à l’endroit de toutes sortes de misères, de pauvreté y compris la pauvreté la plus matérielle : L'A.T. définit la miséricorde comme un sentiment de compassion, de pitié, qui incline Dieu vers l'être humain, vers le misérable, au sens fort du terme, pour lui donner ce qu'il n'a pas. Par la compassion, Dieu mesure l'étendue et la profondeur de la pauvreté de ses enfants : manque de nourriture (Ps 111, 4-5), manque de vêtement (Ex 22, 25-26) et de (Gen 3, 21) ou besoin de protection (Ps 86, 14-16)
Être miséricordieux, dit Chouraqui c'est être pris aux entrailles, être matriciel devant une situation de mal ou de misère. À partir de l'A.T. hébreu, on peut donner une définition des miséricordieux qui s'accorde avec l'étymologie du terme français les cœurs attentifs aux misères donc compatissant St Jean Eudes écrivait « celui-là est miséricodieux qui porte dans son cœur, dans ses entrailles, par compassion, les misères des misérables » O.C tome 8 p. 53
Vivre la compassion « miséricordieuse » part d'un état intérieur qui se traduit dans un agir… car la miséricorde en plus d'être active, est une attitude; elle se signale dans la manière d'agir envers autrui (comme la douceur). Les compatissants sont ceux qui effectivement ouvrent leur cœur aux autres et posent des gestes pour soulager leur détresse.
La compassion miséricordieuse c'est la vibration du cœur à toute misère; le remuement des entrailles au contact du malheur; le mouvement qui porte à réparer, soigner, sauver...
Le 2e aspect de la miséricorde de Dieu c’est l’aspect de la bienfaisance (habitude à faire du bien) active de Dieu à l’endroit de toutes les sortes de misères, de pauvreté y compris les plus matérielles : manque de nourriture (Ps 111, 4-5); de vêtement (Ex 22, 25-26) et de (Gn 3, 21); ou besoin de protection (Ps 86, 14-16). C’est la miséricorde compatissante ou la compassion…
La bienfaisance active, la compassion à l'endroit des personnes dans le besoin, besoin de salut. JESUS les a vécues dans sa sensibilité profonde. Elle s'exprime par une tendresse personnalisée faite de compassion, de bienfaisance active, il a fait quelque chose, il agit. Le miséricordieux, c'est celui qui accueille la vie, la protège et la transmet, comme la matrice ou l'utérus accueille la vie, la protège, la transmet.
Des exemples dans : (Mt 20, 34 les aveugles) « Pris de pitié JESUS leur toucha les yeux et aussitôt ils recouvrèrent la vue. Et ils se mirent à sa suite ».
(Mc 9, 22) la veuve de Naim; un fils unique... Le Seigneur fut pris de pitié...
(Mt. l5,32) les foules... JESUS en eut pitié car les gens étaient des brebis sans berger
Texte du Jugement dernier (Mt 25, 31-46) Luc rapporte en (6, 36) les paroles de JESUS à ses disciples; « Devenez compatissant comme votre Père est compatissant ». C'est une prière qu'il leur adresse de la part du Père.
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Sam 20 Avr 2024, 8:04 pm | |
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Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde
La miséricorde de Dieu
Dans la Bible aussi, le mot la Miséricorde est donc statistiquement appliqué à Dieu, plutôt qu'aux êtres humains, dans une proportion de 3 (homme) à 4 (Dieu). Cette miséricorde s'exerce à l'égard des personnes qui sont dans la misère particulièrement soit la misère du péché; sacrement de la Réconciliation ; le pardon divin;
Et Dieu a été affecté en voyant la misère morale de l'homme et de la femme, en voyant leur malheur... et il a voulu sauver cette humanité en agissant, en faisant quelque chose pour exprimer qu'il est attentif à cette humanité misérable et malheureuse, il est ainsi miséricordieux... Sa décision, en voyant ce désastre : envoyé son Fils, son unique ainsi il donnerait des mains et des pieds à sa miséricorde, il la rendrait concrète. Et JESUS, par sa mort et sa Résurrection, accorde le pardon divin des fautes aux humains blessés par le péché. Et depuis l'avènement JESUS Christ, la miséricorde de Dieu est réelle, effective à chaque fois que nous nous reconnaissons "pécheurs" c.à.d. en situation de besoin de pardon. Le signe visible du sacrement vient confirmer ou vient rendre visible le pardon donné en JESUS. Et c'est la réalité de notre péché qui fait que la grâce de Dieu soit une grâce et notre salut, le salut.
Il n’y a de miséricorde que par référence et participation à la miséricorde de Dieu. Et JESUS l’a compris puisqu’il a dit : « Qui voit le Père voit le Fils et qui voit le Fils voit le Père ».
L'Évangile nous le prouve constamment que JESUS a pratiqué ces deux aspects de la miséricorde : le pardon des péchés. Comme son Père, JESUS a pratiqué le pardon divin, le pardon des péchés donné aux pécheurs; à ceux et à celles qui se reconnaissent pécheurs – faibles et qui s’ouvrent pour accueillir le pardon du Seigneur miséricordieux.
La miséricorde, JESUS en témoigne surtout par sa prédilection pour ceux que l'on appelle les pécheurs qui ont besoin de salut. Souvent les personnes se trompent sur Dieu, ils pensent qu'il est un tyran qui requiert le sacrifice. JESUS brise ce processus de facture à payer et de bouc émissaire : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs; c'est la miséricorde que je veux et le sacrifice ». (Mt 9, l3)
Rappelons-nous : Marie-Madeleine, Lc 7, 36-50; la femme adultère Jn 8, 1-11; la samaritaine Jn 4, 1-42; la parabole de l'enfant prodigue Lc 15, 11-32. Dans tous les cas, on y retrouve le même processus : se reconnaître "pécheur", accueillir le pardon offert en JESUS-Christ.
En regardant le comportement de JESUS nous comprenons mieux le Père miséricordieux, tel que le psaume 86, l5-l6-l7 : « Mais toi, Seigneur , Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, plein d'amour et de fidélité, tourne-toi vers moi, pitié pour moi, donne à ton serviteur ta force et ton salut au fils de ta servante, fais pour moi un signe de bonté... »
Il est exact de dire aussi, au niveau de l'être, que le Christ n'est pas seulement par son agir, miséricordieux, qu'il est la miséricorde (être). En lui, les deux abîmes communiquent : celui de la plénitude aimante de Dieu et celui de la détresse humaine. Au vide, la plénitude... l’ère béatitude.
Par la miséricorde, il va plus loin; il ne se montre pas seulement sensible à la misère, il ne dit pas seulement qu'elle l'atteint et qu'il en souffre: il y remédie. « Tu as pitié de nous, dit le Livre de la sagesse, parce ce que tu peux tout ». (Sag. ll, 25)
La grande leçon des prophètes, c'est que grâce à la miséricorde, la conversion est possible. Les psaumes reprennent le même refrain : éternelle est sa miséricorde. Rappelons-nous David : « Pitié pour moi....en ta grande bonté efface mon péché » La tendresse, avec Dieu, on n'en sort pas, elle est au fond de la miséricorde, elle remonte toujours à la surface. (Psaume 103)
L'.A.T. nous dit que la miséricorde est possible; Dieu n'est pas rancunier... sa miséricorde est infatigable : « Peut-on trouver un Dieu comme toi ? » « Noie nos péchés au fond de la mer » (Mi 7, 18). N'oublions pas qu'il fut un temps dans l'A.T. où Dieu pour se révéler déclarait : « Je suis Dieu et non point homme. Au milieu de toi je suis le Saint » (Osée 11, 8). Le saint du N.T., d'aujourd'hui, nous le savons, a pris corps en JESUS le Christ : « Je suis Dieu et je suis homme ». L'humanité du Christ donne à sa miséricorde une qualité d'amour au-delà de ce que l'A.T. pouvait suggérer. Que le cœur de Dieu soit aussi un cœur d'homme, voilà que sa miséricorde nous atteint au plus intime de nous-mêmes.
Contemplons JESUS dans sa bienfaisance active envers les personnes qui ont besoin de salut (miséricorde); qui ont besoin de compassion.
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Mar 18 Juin 2024, 8:41 pm | |
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Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde
Une action de la compassion : Le bon Samaritain
Approfondissons maintenant une action de la compassion en présence de personnes dans le besoin matériel de bienfaisance concrète… Visualisons la parabole du Bon Samaritain.
Compatissant - miséricordieux ce Samaritain pris aux entrailles par le blessé de la route (Luc l0, 33), Chouraqui l'appelle le matriciel, celui qui a été le vrai compagnon proche du Samaritain blessé? Un légiste demande à JESUS : Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle? JESUS lui dit : Dans la loi qu’y-t-il d’écrit ? Il répond : Tu aimeras le Seigneur de tout cœur… etc… et ton prochain comme toi-même pour l’amour de Dieu… Bien répondu, dit JESUS, fais cela et tu vivras… Alors le légiste demande : Qui est mon prochain ? Et JESUS reprit : Un homme… Le maître de la Torah répond à la question « Qui a été le prochain du blessé » « Celui qui l'a matriciez » (qui a pratiqué la miséricorde) (Lc l0, 37).
Regardons de plus près cette parabole qui est éclairante dans notre façon d’être compatissant et compatissante.
La question du départ : « Que faut-il faire pour avoir la vie éternelle en partage ? »
Les personnages:
Un homme blessé par "Les brigands"; qui le laissent là à demi-mort; un prêtre, un lévite passent l'autre côté de la route; ils respectent la loi, ils s'en tiennent à la loi (toucher un mort= une impureté légale), la loi ou l'amour... la loi ou la personne.
Le Samaritain; (ténor de la parabole) les samaritains des indésirables, des colonisés, des parias assimilés aux immigrés, aux étrangers donc des indésirables.
Regardons le Samaritain de plus près : Les gestes sont décrits par des petits verbes incisifs qui nous montrent les nuances multiples et variées de la compassion; était en voyage - quelqu'un qui va à la rencontre de... Le samaritain vit... "Voir" selon l'Évangile suppose la vision de la foi, la vision de l'amour (le lévite ne voit que physiquement) le prochain est celui qui se trouve là... proche, sur notre route. Touché de compassion... il intériorise la vision de l'autre (voit avec le cœur). VOIR – ÊTRE TOUCHÉ (2 activités de la sensibilité que suppose la compassion).
- S'approcha... Comment aimer sans se faire proche. La compassion miséricordieuse suppose une approche spéciale, son approche au Samaritain implique : délicatesse, patience, apprivoisement.. capacité de se faire adopter par celui qui est dans le besoin. La miséricorde n'est pas matérialiste. La compassion se laisse accueillir.
Il faut se faire pardonner d'être miséricordieux. Il faut parfois se faire pardonner d’être ce que l’on est. Il pose des gestes inspirés par sa compassion miséricordieuse :
- Bande les plaies... suppose un soin infini. Soigner à la fois les blessures du corps et les meurtrissures intérieures.
- Verse l'huile et le vin... des soins concrets, une charité en actes...
- Le Samaritain conduit ce malheureux chez l'hôtelier; on ne laisse pas tomber l'autre après les premiers soins d'urgence. À cause de sa compassion il prend en charge le blessé; il s'engage dans un suivi de la charité. (Et c’est pourquoi Chouraqui l’appelle le matriciel parce qu’il a été pris aux entrailles par le blessé et a été le vrai compagnon proche du Samariatain. À travers ce samaritain, la compassion miséricordieuse nous est révélée comme l'être même de Dieu.
RÉPONSE À LA QUESTION DU DÉPART
Lequel a été le prochain ? Celui qui s'est fait proche.
Aux paroles du légiste: Que faut-il faire pour avoir la vie éternelle en partage ?
JESUS lui dit : « Va et toi aussi fais de même. »
De cette parabole 3 mots à retenir :
1 ) PROCHAIN :
Tout est dans le mot ! le prochain est proche… il est tout près de moi, si près que parfois je ne remarque même plus sa présence à force d’être habitué à cette personne qui fait partie de ma vie quotidienne; qui croise ma route de chaque jour. Qu’il soit tout près ou éloigné, le prochain est d’abord celle qui a le plus besoin de moi. Le répéter… Avant tout… Avant le reste. Cette personne a besoin : d’aide; d’être écouté; regardé; d’être soutenu; aimé d’urgence… La personne qui est dans le besoin est toujours mon prochain; elle fait partie de la même famille humaine que moi… elle est de la même famille de Dieu que moi… Tout être humain sans distinction est mon prochain.
2 ) SE RAPPROCHER
Pourquoi se tient-on parfois éloigné du prochain ? Parce que l’on craint d’être entraîné trop loin si on se met à le regarder… Et pourtant on sait bien qu’il n’y a qu’une seule attitude possible devant un être humain : se rapprocher de lui s’il est dans la détresse; se rendre le plus proche possible afin qu’il nous voie et qu’il ne se sente pas seul; venir tout près et l’aider à se relever; l’aider à se tenir debout tout seul, comme un homme, comme une femme. Alors on devient le prochain de ceux et celles qui sont délaissés dans leur fossé de détresse.
3 ) LES SAMARITAINS
Les bons samaritains (les personnes remplies de compassion miséricordieuse) de votre monastère sont connus de l’intérieur et de l’extérieur… Les bons samaritains sur tous les lieux où les vivants appellent de l’aide ! Des vivants qui manquent d’amitié; qui n’ont pas d’abri; pas d’oreilles qui les écoutent; qui sont écartés de partout parce qu’ils sont étrangers (ne partagent nos idées, nos méthodes etc…) qui ne parviennent pas à faire entendre leur voix et leurs droits. Les samaritains : ne mesurent pas leur temps, ils ne calculent pas avant de donner; - ils ne font pas de tri; ils s’approchent de tous sans distinction, car pour eux tous sont des êtres humains criant à l’aide; ils n’ont qu’un souci : venir et secourir sans tarder et sans compter, selon leurs moyens.
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