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| Bienheureux les pauvres de coeur | |
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Auteur | Message |
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RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19265 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Bienheureux les pauvres de coeur Mar 18 Oct 2016, 6:53 pm | |
| Rappel du premier message :
Première Béatitude :
Bienheureux les pauvres de cœur, car le Royaume des cieux est à eux. Les traductions varient avec les Bibles : pauvres de cœur (TOB), pauvres en esprit (Segond), ceux qui ont une âme de pauvre (Jérusalem). Luc dira simplement : Bienheureux, vous, les pauvres : le Royaume de Dieu est à vous. Le mot grec qui est traduit soit par « esprit », soit par « âme », soit par « cœur » est le mot « πνεῦμα » (pneuma), dont le sens premier est souffle. Le Seigneur fait référence à la Genèse : « Le Seigneur Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol, Il insuffla dans ses narines l’haleine de vie, et l’homme devint un être vivant » (Gn.2, 7). L’homme est ainsi formé d’une part matérielle, la chair, tirée de la terre, et d’une part spirituelle qui est le souffle de Dieu. Ceux qui sont pauvres de cœur ou en esprit sont donc ceux qui ont une conscience aigue du fait qu’ils ne sont que « terre et cendre » et qu’ils doivent tout à Dieu, et d’abord et tout simplement leur vie. « Seigneur et maître de ma vie », disons-nous en carême à la suite de saint Ephrem. « Toi qui m’as appelé du non-être à cette vie »… commence le père Sophrony dans sa « Prière de l’Aurore »1. Mais il ne s’agit pas simplement de la vie du corps, de cette partie matérielle, mais ce souffle de vie qui appartient à Dieu et qu’Il a mis en nous est cela même qui nous fait pressentir une autre vie infiniment plus grande, cela même qui nous fait pressentir que notre vraie patrie est ailleurs, cela même qui nous appelle de la mort à la Vie. Qui sont les pauvres ? Nombre de commentateurs modernes ont vu dans cette parole du Christ une apologie de la pauvreté. Je pense qu’il n’en est rien. La pauvreté, en tant qu’état concret de privation, est une honte, un scandale, le résultat du péché, de la chute. C’est aussi la preuve que le règne de Dieu n’est pas encore arrivé. Souvent, dans l’Ancien Testament, il s’agit d’une pauvreté consécutive à l’oppression et à l’injustice des puissants, contre lesquelles réagissent fortement les prophètes. « Malheur à ceux qui prescrivent des lois malfaisantes, et quand ils rédigent, mettent par écrit une loi qui sanctionne la misère ; ils écartent du tribunal les petites gens, privent de leur droit les pauvres de mon peuple, font des veuves leur proie et dépouillent les orphelins » (Is.10, 1-2). Amos reprend le même thème : « Ils ont vendu le juste pour de l’argent, et le pauvre pour une paire de sandales ; ils sont avides de voir la poussière du sol sur la tête des indigents, et ils détournent les ressources des humbles » (2, 6-7). Face à cet état de choses, l’Ecclésiastique (Siracide) donne des conseils qui sont toujours valables aujourd’hui : « Mon fils, ne prive pas le pauvre de sa subsistance, ne fais pas languir les yeux de l’indigent. Ne fais pas souffrir une âme affamée, n’irrite pas un homme dans le dénuement. N’ajoute pas au tourment d’un cœur irrité, ne fais pas attendre tes dons à qui en a besoin. Ne repousse pas le suppliant dans la détresse, ne détourne pas ton visage du pauvre. De l’indigent ne détourne pas ton regard, ne lui donne pas sujet de te maudire. Car s’il te maudit dans l’amertume de son âme, son créateur entendra sa prière. Fais-toi bien voir de l’assemblée, devant un grand, baisse la tête. Incline ton oreille vers le pauvre, réponds-lui avec douceur des paroles de paix. Délivre l’opprimé des mains de l’oppresseur, ne sois pas pusillanime quand tu rends la justice. Sois pour les orphelins comme un père, et un mari pour leur mère ; tu seras comme un fils du Très-Haut, il t’aimera plus que ta mère (Si. 4, 1-10). Nous sommes donc ici dans une perspective « sociale » si l’on peut dire. Mais allons plus loin. Encore une prophétie d’Isaïe : « Oracle du Seigneur : c’est vers celui-ci que Je regarde, vers l’humilié, celui qui a l’esprit abattu et qui tremble à Ma parole » (Is. 66, 2). Et un psaume : « Pour moi, je suis pauvre et indigent, mais le Seigneur prendra soin de moi » (Ps. 39,18). Or c’est pour ce pauvre et cet indigent qui tremble à la parole de Dieu que le Messie va venir. Le prophète Sophonie identifie les pauvres et les humbles au petit reste fidèle d’Israël qui accueillera le Messie : « En ce jour-là, (…) j’aurais enlevé du milieu de toi tes vantards orgueilleux, et tu cesseras de faire l’arrogante sur ma montagne sainte. Je maintiendrai au milieu de toi un reste de gens humbles et pauvres ; ils chercheront refuge dans le nom du Seigneur » (So. 3, 11-12). En ce jour-là : il s’agit déjà du jour du Seigneur, du jour où Il viendra. Le pauvre appelle le Seigneur : « Tu es mon secours et mon protecteur, mon Dieu, ne tarde pas ! » (Ps. 39,18). Cet appel est le cri du petit reste pauvre d’Israël qui attend son Messie, car Il est celui qui viendra pour le consoler. Quand le Seigneur Dieu dit à son peuple, par la bouche d’Isaïe : « La femme oublie-t-elle son nourrisson, oublie-t-elle de montrer sa tendresse à l’enfant de sa chair ? Même si celles-là oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas ! Voici que sur mes paumes je t’ai gravée … » 2, il y a exprimé là tout l’amour du Seigneur qui viendra consoler son peuple souffrant. Nous voyons dans ces exemples que Dieu prend le parti des pauvres, des humiliés, des exploités, et qu’Il les regarde avec tendresse. Nous constatons aussi qu’il existe dans l’Ancien Testament toute une lignée de prophètes, de psalmistes, l’auteur du livre de Job, etc. qui se prolonge jusqu’aux personnages de l’enfance de JESUS : la Vierge Marie, saint Joseph, le vieillard Syméon, la prophétesse Anne…, qui se caractérisent par une attitude de foi abandonnée, confiante et joyeuse. Dans le meilleur des cas, ces pauvres, ces humbles, apparaissent comme la grande famille de ceux que les épreuves (matérielles ou autres) ont exercé à ne compter que sur le secours de Dieu. C’est l’attitude de la veuve de Sarepta envers le prophète Elie qui lui demande à manger au nom de Dieu (1 R., 17, 8-16), c’est l’attitude de la veuve misérable rapporté par Saint Luc (Lc 21, 4) où le don de ces pauvres femmes est un acte de foi extraordinaire. On peut alors dire que la pauvreté peut rendre bienheureux dans la mesure où elle oriente vers Dieu, où elle pousse à tout attendre de Dieu, le secours et le salut. La pauvreté matérielle peut donc favoriser l’acquisition d’une autre forme de pauvreté, intérieure celle-là.
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Auteur | Message |
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RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19265
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Dim 10 Mar 2024, 9:04 pm | |
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Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde
Compassion, miséricorde et bienfaisance
Revenons à la compassion qui peut aussi s’appeler de la bienfaisance = habitude à faire du bien donc bienfaisance active de Dieu à l’endroit de toutes sortes de misères, de pauvreté y compris la pauvreté la plus matérielle : L'A.T. définit la miséricorde comme un sentiment de compassion, de pitié, qui incline Dieu vers l'être humain, vers le misérable, au sens fort du terme, pour lui donner ce qu'il n'a pas. Par la compassion, Dieu mesure l'étendue et la profondeur de la pauvreté de ses enfants : manque de nourriture (Ps 111, 4-5), manque de vêtement (Ex 22, 25-26) et de (Gen 3, 21) ou besoin de protection (Ps 86, 14-16)
Être miséricordieux, dit Chouraqui c'est être pris aux entrailles, être matriciel devant une situation de mal ou de misère. À partir de l'A.T. hébreu, on peut donner une définition des miséricordieux qui s'accorde avec l'étymologie du terme français les cœurs attentifs aux misères donc compatissant St Jean Eudes écrivait « celui-là est miséricodieux qui porte dans son cœur, dans ses entrailles, par compassion, les misères des misérables » O.C tome 8 p. 53
Vivre la compassion « miséricordieuse » part d'un état intérieur qui se traduit dans un agir… car la miséricorde en plus d'être active, est une attitude; elle se signale dans la manière d'agir envers autrui (comme la douceur). Les compatissants sont ceux qui effectivement ouvrent leur cœur aux autres et posent des gestes pour soulager leur détresse.
La compassion miséricordieuse c'est la vibration du cœur à toute misère; le remuement des entrailles au contact du malheur; le mouvement qui porte à réparer, soigner, sauver...
Le 2e aspect de la miséricorde de Dieu c’est l’aspect de la bienfaisance (habitude à faire du bien) active de Dieu à l’endroit de toutes les sortes de misères, de pauvreté y compris les plus matérielles : manque de nourriture (Ps 111, 4-5); de vêtement (Ex 22, 25-26) et de (Gn 3, 21); ou besoin de protection (Ps 86, 14-16). C’est la miséricorde compatissante ou la compassion…
La bienfaisance active, la compassion à l'endroit des personnes dans le besoin, besoin de salut. JESUS les a vécues dans sa sensibilité profonde. Elle s'exprime par une tendresse personnalisée faite de compassion, de bienfaisance active, il a fait quelque chose, il agit. Le miséricordieux, c'est celui qui accueille la vie, la protège et la transmet, comme la matrice ou l'utérus accueille la vie, la protège, la transmet.
Des exemples dans : (Mt 20, 34 les aveugles) « Pris de pitié JESUS leur toucha les yeux et aussitôt ils recouvrèrent la vue. Et ils se mirent à sa suite ».
(Mc 9, 22) la veuve de Naim; un fils unique... Le Seigneur fut pris de pitié...
(Mt. l5,32) les foules... JESUS en eut pitié car les gens étaient des brebis sans berger
Texte du Jugement dernier (Mt 25, 31-46) Luc rapporte en (6, 36) les paroles de JESUS à ses disciples; « Devenez compatissant comme votre Père est compatissant ». C'est une prière qu'il leur adresse de la part du Père.
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19265
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Sam 20 Avr 2024, 8:04 pm | |
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Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde
La miséricorde de Dieu
Dans la Bible aussi, le mot la Miséricorde est donc statistiquement appliqué à Dieu, plutôt qu'aux êtres humains, dans une proportion de 3 (homme) à 4 (Dieu). Cette miséricorde s'exerce à l'égard des personnes qui sont dans la misère particulièrement soit la misère du péché; sacrement de la Réconciliation ; le pardon divin;
Et Dieu a été affecté en voyant la misère morale de l'homme et de la femme, en voyant leur malheur... et il a voulu sauver cette humanité en agissant, en faisant quelque chose pour exprimer qu'il est attentif à cette humanité misérable et malheureuse, il est ainsi miséricordieux... Sa décision, en voyant ce désastre : envoyé son Fils, son unique ainsi il donnerait des mains et des pieds à sa miséricorde, il la rendrait concrète. Et JESUS, par sa mort et sa Résurrection, accorde le pardon divin des fautes aux humains blessés par le péché. Et depuis l'avènement JESUS Christ, la miséricorde de Dieu est réelle, effective à chaque fois que nous nous reconnaissons "pécheurs" c.à.d. en situation de besoin de pardon. Le signe visible du sacrement vient confirmer ou vient rendre visible le pardon donné en JESUS. Et c'est la réalité de notre péché qui fait que la grâce de Dieu soit une grâce et notre salut, le salut.
Il n’y a de miséricorde que par référence et participation à la miséricorde de Dieu. Et JESUS l’a compris puisqu’il a dit : « Qui voit le Père voit le Fils et qui voit le Fils voit le Père ».
L'Évangile nous le prouve constamment que JESUS a pratiqué ces deux aspects de la miséricorde : le pardon des péchés. Comme son Père, JESUS a pratiqué le pardon divin, le pardon des péchés donné aux pécheurs; à ceux et à celles qui se reconnaissent pécheurs – faibles et qui s’ouvrent pour accueillir le pardon du Seigneur miséricordieux.
La miséricorde, JESUS en témoigne surtout par sa prédilection pour ceux que l'on appelle les pécheurs qui ont besoin de salut. Souvent les personnes se trompent sur Dieu, ils pensent qu'il est un tyran qui requiert le sacrifice. JESUS brise ce processus de facture à payer et de bouc émissaire : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs; c'est la miséricorde que je veux et le sacrifice ». (Mt 9, l3)
Rappelons-nous : Marie-Madeleine, Lc 7, 36-50; la femme adultère Jn 8, 1-11; la samaritaine Jn 4, 1-42; la parabole de l'enfant prodigue Lc 15, 11-32. Dans tous les cas, on y retrouve le même processus : se reconnaître "pécheur", accueillir le pardon offert en JESUS-Christ.
En regardant le comportement de JESUS nous comprenons mieux le Père miséricordieux, tel que le psaume 86, l5-l6-l7 : « Mais toi, Seigneur , Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, plein d'amour et de fidélité, tourne-toi vers moi, pitié pour moi, donne à ton serviteur ta force et ton salut au fils de ta servante, fais pour moi un signe de bonté... »
Il est exact de dire aussi, au niveau de l'être, que le Christ n'est pas seulement par son agir, miséricordieux, qu'il est la miséricorde (être). En lui, les deux abîmes communiquent : celui de la plénitude aimante de Dieu et celui de la détresse humaine. Au vide, la plénitude... l’ère béatitude.
Par la miséricorde, il va plus loin; il ne se montre pas seulement sensible à la misère, il ne dit pas seulement qu'elle l'atteint et qu'il en souffre: il y remédie. « Tu as pitié de nous, dit le Livre de la sagesse, parce ce que tu peux tout ». (Sag. ll, 25)
La grande leçon des prophètes, c'est que grâce à la miséricorde, la conversion est possible. Les psaumes reprennent le même refrain : éternelle est sa miséricorde. Rappelons-nous David : « Pitié pour moi....en ta grande bonté efface mon péché » La tendresse, avec Dieu, on n'en sort pas, elle est au fond de la miséricorde, elle remonte toujours à la surface. (Psaume 103)
L'.A.T. nous dit que la miséricorde est possible; Dieu n'est pas rancunier... sa miséricorde est infatigable : « Peut-on trouver un Dieu comme toi ? » « Noie nos péchés au fond de la mer » (Mi 7, 18). N'oublions pas qu'il fut un temps dans l'A.T. où Dieu pour se révéler déclarait : « Je suis Dieu et non point homme. Au milieu de toi je suis le Saint » (Osée 11, 8). Le saint du N.T., d'aujourd'hui, nous le savons, a pris corps en JESUS le Christ : « Je suis Dieu et je suis homme ». L'humanité du Christ donne à sa miséricorde une qualité d'amour au-delà de ce que l'A.T. pouvait suggérer. Que le cœur de Dieu soit aussi un cœur d'homme, voilà que sa miséricorde nous atteint au plus intime de nous-mêmes.
Contemplons JESUS dans sa bienfaisance active envers les personnes qui ont besoin de salut (miséricorde); qui ont besoin de compassion.
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19265
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Mar 18 Juin 2024, 8:41 pm | |
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Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde
Une action de la compassion : Le bon Samaritain
Approfondissons maintenant une action de la compassion en présence de personnes dans le besoin matériel de bienfaisance concrète… Visualisons la parabole du Bon Samaritain.
Compatissant - miséricordieux ce Samaritain pris aux entrailles par le blessé de la route (Luc l0, 33), Chouraqui l'appelle le matriciel, celui qui a été le vrai compagnon proche du Samaritain blessé? Un légiste demande à JESUS : Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle? JESUS lui dit : Dans la loi qu’y-t-il d’écrit ? Il répond : Tu aimeras le Seigneur de tout cœur… etc… et ton prochain comme toi-même pour l’amour de Dieu… Bien répondu, dit JESUS, fais cela et tu vivras… Alors le légiste demande : Qui est mon prochain ? Et JESUS reprit : Un homme… Le maître de la Torah répond à la question « Qui a été le prochain du blessé » « Celui qui l'a matriciez » (qui a pratiqué la miséricorde) (Lc l0, 37).
Regardons de plus près cette parabole qui est éclairante dans notre façon d’être compatissant et compatissante.
La question du départ : « Que faut-il faire pour avoir la vie éternelle en partage ? »
Les personnages:
Un homme blessé par "Les brigands"; qui le laissent là à demi-mort; un prêtre, un lévite passent l'autre côté de la route; ils respectent la loi, ils s'en tiennent à la loi (toucher un mort= une impureté légale), la loi ou l'amour... la loi ou la personne.
Le Samaritain; (ténor de la parabole) les samaritains des indésirables, des colonisés, des parias assimilés aux immigrés, aux étrangers donc des indésirables.
Regardons le Samaritain de plus près : Les gestes sont décrits par des petits verbes incisifs qui nous montrent les nuances multiples et variées de la compassion; était en voyage - quelqu'un qui va à la rencontre de... Le samaritain vit... "Voir" selon l'Évangile suppose la vision de la foi, la vision de l'amour (le lévite ne voit que physiquement) le prochain est celui qui se trouve là... proche, sur notre route. Touché de compassion... il intériorise la vision de l'autre (voit avec le cœur). VOIR – ÊTRE TOUCHÉ (2 activités de la sensibilité que suppose la compassion).
- S'approcha... Comment aimer sans se faire proche. La compassion miséricordieuse suppose une approche spéciale, son approche au Samaritain implique : délicatesse, patience, apprivoisement.. capacité de se faire adopter par celui qui est dans le besoin. La miséricorde n'est pas matérialiste. La compassion se laisse accueillir.
Il faut se faire pardonner d'être miséricordieux. Il faut parfois se faire pardonner d’être ce que l’on est. Il pose des gestes inspirés par sa compassion miséricordieuse :
- Bande les plaies... suppose un soin infini. Soigner à la fois les blessures du corps et les meurtrissures intérieures.
- Verse l'huile et le vin... des soins concrets, une charité en actes...
- Le Samaritain conduit ce malheureux chez l'hôtelier; on ne laisse pas tomber l'autre après les premiers soins d'urgence. À cause de sa compassion il prend en charge le blessé; il s'engage dans un suivi de la charité. (Et c’est pourquoi Chouraqui l’appelle le matriciel parce qu’il a été pris aux entrailles par le blessé et a été le vrai compagnon proche du Samariatain. À travers ce samaritain, la compassion miséricordieuse nous est révélée comme l'être même de Dieu.
RÉPONSE À LA QUESTION DU DÉPART
Lequel a été le prochain ? Celui qui s'est fait proche.
Aux paroles du légiste: Que faut-il faire pour avoir la vie éternelle en partage ?
JESUS lui dit : « Va et toi aussi fais de même. »
De cette parabole 3 mots à retenir :
1 ) PROCHAIN :
Tout est dans le mot ! le prochain est proche… il est tout près de moi, si près que parfois je ne remarque même plus sa présence à force d’être habitué à cette personne qui fait partie de ma vie quotidienne; qui croise ma route de chaque jour. Qu’il soit tout près ou éloigné, le prochain est d’abord celle qui a le plus besoin de moi. Le répéter… Avant tout… Avant le reste. Cette personne a besoin : d’aide; d’être écouté; regardé; d’être soutenu; aimé d’urgence… La personne qui est dans le besoin est toujours mon prochain; elle fait partie de la même famille humaine que moi… elle est de la même famille de Dieu que moi… Tout être humain sans distinction est mon prochain.
2 ) SE RAPPROCHER
Pourquoi se tient-on parfois éloigné du prochain ? Parce que l’on craint d’être entraîné trop loin si on se met à le regarder… Et pourtant on sait bien qu’il n’y a qu’une seule attitude possible devant un être humain : se rapprocher de lui s’il est dans la détresse; se rendre le plus proche possible afin qu’il nous voie et qu’il ne se sente pas seul; venir tout près et l’aider à se relever; l’aider à se tenir debout tout seul, comme un homme, comme une femme. Alors on devient le prochain de ceux et celles qui sont délaissés dans leur fossé de détresse.
3 ) LES SAMARITAINS
Les bons samaritains (les personnes remplies de compassion miséricordieuse) de votre monastère sont connus de l’intérieur et de l’extérieur… Les bons samaritains sur tous les lieux où les vivants appellent de l’aide ! Des vivants qui manquent d’amitié; qui n’ont pas d’abri; pas d’oreilles qui les écoutent; qui sont écartés de partout parce qu’ils sont étrangers (ne partagent nos idées, nos méthodes etc…) qui ne parviennent pas à faire entendre leur voix et leurs droits. Les samaritains : ne mesurent pas leur temps, ils ne calculent pas avant de donner; - ils ne font pas de tri; ils s’approchent de tous sans distinction, car pour eux tous sont des êtres humains criant à l’aide; ils n’ont qu’un souci : venir et secourir sans tarder et sans compter, selon leurs moyens.
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19265 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Dim 28 Juil 2024, 7:00 pm | |
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Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde
Conclusion
En finale la compassion misséricordieuse est révélée comme béatitude dynamique; en mouvement, il s'agit de faire, de poser des actes qui incarnent, qui engendrent l’amour. Ce que je fais engendre l'amour ou tue l'amour ?
Dans son livre : Sermon sur la Montagne, P. Monier p. 45. « Prenez la misère dans votre cœur… Aimez, aidez non la Justice, la Foi, l’Humanité abstraite mais vos proches. Un atôme de bienveillance vaut plus que dix tonnes de vivres. »
Parce que le Christ est ressuscité, les disciples du Dieu vivant ne peuvent pas aujourd'hui, enfermer la béatitude de la miséricorde dans le seul domaine de la vie privée… Sacramentelle.
La béatitude de la miséricorde embrasse tous les services que l'on est appelé à rendre au prochain. Parler de miséricorde nous amène à parler d'une autre sorte de miséricorde : le pardon donné aux autres. La demande à JESUS : « Combien de fois devrais-je pardonner les offenses à mon frère.? Irais-je jusqu'à sept fois? » Mais JESUS répond : « Pas jusqu'à sept fois mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois »
La parabole du débiteur impitoyable se termine sur ces paroles: « C'est ainsi que vous traitera votre Père céleste si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur... ». Au auparavant JESUS avait dit : Mt, 5, 23-26 et Mt 6, l4-l5; « Oui, si vous pardonnez aux hommes leurs manquements, votre Père céleste vous pardonnera aussi; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous pardonnera pas vos manquements... » « Ne jugez pas pour n'être pas jugés car du jugement dont vous jugez on vous jugera et de la mesure dont vous mesurez on usera pour vous » (Mt. 9, l3)...
La miséricorde, c’est l’état d’âme de celui, de celle qui ne peut voir la misère sans la mettre dans son cœur… Jamais JESUS n’a béatifié « le chacun pour soi ». Le miséricordieux est perméable à la misère des autres, est perméable à l’amour généreux de Dieu.
Heureux toi le misérordieux… Heureux es-tu si la misère des autres te touche le cœur. Heureux es-tu si tu ne le juges pas et si comme le bon Samaritain tu descends de la monture de tes suffisances, tu te penches vers l’autre, tu lui tends la main pour penser les plaies de la vie.
Heureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde…
TEMPS D’INTÉGRATION JESUS m’invite à la miséricorde : JESUS fait miséricorde : Par sa vie; Par sa parole; Par son pardon; Par son enseignement; Par ses attitudes; Lc l8,35 Lc 6,27 Lc,7,36 Lc 6,36 Jn l0,11 Avec ses mains; Avec ses pieds; Avec ses yeux;
Mt,20,29 ; Mc 8,22 Jn 4,1; Jn 4,43 Jn 8,1 Quel geste de miséricorde, de pardon, de réconciliation le Seigneur me demande-t-il dans le concret de ma vie ? Miséricorde envers ? Pardon pour ? Réconciliation avec… Bienheureux vous tous qui acceptez de fermer les yeux sur une erreur, une faiblesse, qui êtes capables d’excuser, de comprendre.
Bienheureux êtes-vous si vous savez prendre du temps pour apaiser et pour soulager la misère sous toutes ses formes.
Pour JESUS, l’amour effectif des gens dans la misère est prioritaire comme l’est aussi, le pardon effectif des ennemis.
Or, est-il une manière plus belle et plus efficace de pardonner à son ennemi que de l’aider quand il est mal pris ?
Voulons-nous être heureux ?
Pratiquons la miséricorde…
C’est un chemin privilégié de bonheur.
C’est aussi un chemin à notre portée dans la vie de tous les jours…
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19265 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Ven 13 Sep 2024, 8:05 pm | |
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HEUREUX LES ARTISANS DE PAIX (CEUX QUI FONT LA PAIX ) ILS SONT APPELÉS FILS DE DIEU … ou PARCE QU'ILS SERONT APPELÉS « FILS DE DIEU ».
Introduction
Si nous réfléchissons sur la notion du bonheur en relation avec les autres, nous sommes bien forcés d’admettre, que ce n’est pas un bonheur répandu et médiatisé, que celui de la douceur, de la paix, de la miséricorde… Ces béatitudes supposent : de la maîtrise de soi; des capacités de générosité qui deviennent source de joie profonde, de cette joie dont parle JESUS dans les Béatitudes.
HEUREUX…
Nous continuons notre marche de pèlerin pour écouter JESUS proclamer, la Béatitude qui favorise : la vie, l’harmonie, la liberté entre en soi et entre les personnes.
HEUREUX LES ARTISANS DE PAIX (CEUX QUI FONT LA PAIX ) ILS SONT APPELÉS FILS DE DIEU … ou PARCE QU'ILS SERONT APPELÉS « FILS DE DIEU ».
Quand on parle de paix il s’agit bien sûr d’absence de querelle, de violence, de guerre. Quand on parle de paix on pense plus souvent à la tranquillité d’esprit… Dans l’Évangile un autre sens peut-être attribué au mot PAIX : Celui de PLEIN DE VIE… Cette Béatitude des artisans de paix peut paraître claire, facile… mais l’est-elle vraiment ? C’est ce que nous verrons.
Expression "les artisans de paix"
Cette expression "les artisans de paix" employée dans la béatitude ne se retrouve pas dans la Bible, sauf en Mt 5, 9 qui est la béatitude. À noter, que cette béatitude n'est pas chez Luc. D'ailleurs c'est ce qui étonne car le thème de la paix est de beaucoup plus fréquent chez Luc que chez Matthieu. Donc le terme "artisan de paix" utilisé en Mt 5, 9 est très rare. Littéralement il signifie : FAISEUR DE PAIX… qui suppose une implication.
Le sens du mot PAIX semble difficile... et peut donner lieu à plusieurs interprétations. Dans notre société, il existe trois catégories de "faiseurs de paix".
1ère catégorie : Les pacifistes qui s'emploient activement à faire ou à refaire la paix là où la division existe entre les humains : là où il y a la violence, à ce qui a trait aux personnes, aux animaux, aux plantes, ils sont anti-nucléaires, antimondialisation, anti….
2e catégorie : Les pacifiques, les personnes qui ont un bon tempérament, désirent la paix. Ces pacifiques sont caractérisés par : Leur absence d'agressivité apparente; leur horreur des querelles et des disputes; leur désir d'éviter tout conflit avec les autres; de vivre en bons termes avec les autres à cause de leur amour de la paix, de la tranquillité et du calme, ce désir les pousse à la tolérance et à la conciliation. Ils veulent vivre en harmonie… ils tricotent la paix.
3e catégorie : Les pacificateurs, ces personnes bien placées dans la société qui usent de leur prestige social pour réparer les injustices faites aux pauvres et aux faibles, qui veulent rétablir la paix en faveur de personnes victimes du désordre social ou de l'injustice, qui veulent ramener la paix et la concorde entre des personnes désunies, et posent des gestes en faveur de la paix suggérée par l'expression « FAISEURS DE PAIX » ... Ils seraient des réconciliateurs, des raccommodeurs au sein de situations conflictuelles vécues par d'autres, des ambassadeurs de paix. Il y en a dans nos communautés, dans nos familles, dans la société… Mais l’expérience nous prouve qu’il y a des personnes par contre qui mêlent les cartes plus qu'elles n’aident…. Elles portent en elles la discorde… elles essaient de réconcilier et divisent plus.
Cette expression "faire la paix" est très fréquente dans les écrits à l'usage du Rabbin. Le mot "paix" dans l'A.T. veut dire SHALOM. Ce mot est employé pour désigner tous les aspects de la vie humaine dans la pleine maturité donnée par Dieu : Justice, vérité, communion, vie, paix. Ce seul mot « SHALOM » résume tous les dons de l'âge messianique; (apportés par le Messie) le nom même du Messie peut se traduire : SHALOM
Dieu est Shalom (PAIX) vient de l'invocation de Gédéon dans le livre des Juges (Jg 6, 24). Après l'apparition de l'ange de Yahvé à Gédéon celui-ci... « Éleva un autel à Yahvé et il le nomma YAHVÉ – PAIX »
La paix souhaitée et recherchée dans l'A.T. n'est pas seulement la stabilité politique mais l'épanouissement intégral des personnes et des collectivités.
Dans certains textes, de l'A.T. le terme "PAIX" peut être traduit ou remplacé par les mots : "SALUT – VIE" en voici quelques-uns :
Is. 9, 5-6 - « Le Messie attendu le "Prince de la Paix" »; Mi 5, 4 ; - « Lui-même il sera paix ! » Ps 34, - « Fais le bien, évite le mal, cherche la paix, suis-la jusqu'au bout ».
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19265 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Bienheureux les pauvres de coeur Mer 23 Oct 2024, 8:52 pm | |
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Un "Évangile de Shalom"
L'Évangile est un Évangile de Shalom selon que Paul l'écrit aux Éphésiens en 6, 14-15... « Tenez-vous donc debout, avec la vérité pour ceinture, la justice pour cuirasse et pour chaussures le zèle à propager l’Évangile de la Paix » et le Dieu proclamé dans cet Évangile est appelé souvent Dieu de Shalom… Dieu de Paix… de la Vie … Mais auparavant disons que : La paix n'est pas un sermon mais une suite d'actes, actes qui disent plus que la parole. Il ne faut pas seulement la proclamer la paix, mais la créer, l'établir, la faire, la bâtir, la réaliser. (Jean-François Six, Les Béatitudes aujourd'hui pp. l45-l46). Essayer de montrer la pertinence de la béatitude des "artisans de paix" est quasi ridicule quand on se place au niveau international. On a parfois l'impression que la guerre, les divisions politiques, idéologiques et économiques règnent en maîtres. Notre monde a un urgent besoin d'artisans de paix pour réconcilier les êtres humains en eux. (On parle et on fait des misions de Paix).
Sur l’arrière-fond de l'A.T. et du judaïsme et prenant en considération le contexte de l'Évangile de Mt, on peut affirmer qu’il existe deux attitudes complémentaires à la béatitude des artisans de paix … La paix intérieure et la paix extérieure.
Regardons la paix tout d’abord à l’intérieur de nous, qui est la paix au niveau de l'être, "à l' intérieur" de la personne : être Shalom – être paix – être vie – être salut, c'est avoir un état d'esprit supposant l’acceptation de son être, de sa personne (je suis bien avec moi-même) de ma condition, de mon choix de vie, ce qui me donne la paix, la joie, la sécurité qui se reflète sur mon visage… je deviens alors reflet de Dieu; cette paix est essentiellement un fruit de l’Esprit qui a sa source en Dieu et qu'il faut savoir accueillir et parfois conquérir.
Le psaume 122 nous parle de l'espérance de la paix sans fin... laisse-moi dire : "Paix sur toi"
La paix intérieure il ne faut pas l'établir à la façon dont parfois on range sa chambre parfois... en lançant tout pêle-mêle, sans ordre… on ferme la porte (ni vu, ni connu)… En d'autres mots, il nous faut avoir le courage de regarder en face (dans la vérité) : notre vie pour la classer, mettre de l’ordre dans ; nos propres contradictions, nos propres guerres intérieures, nos lieux de révolte – nos luttes, nos chicanes, nos batailles, nos troubles, notre inconfort, nos déceptions, etc. Regarder d’où vient notre inconfort, la raison – il y a la santé mais bien d’autres choses. Après les avoir nommé, les accepter, alors cette prise de conscience nous rendra tolérant, doux et libre et en paix… ce qui nous amène à la même attitude pour les autres. N’oublions jamais que le premier compromis, le premier lieu de la paix, c'est moi... La paix intérieure, la liberté intérieure : c'est la vie éternelle ici-bas... c.à.d. notre vie éternelle à vivre actuellement dans les conditions temporelles, temporaires, humaines et dans une nature blessée.
- Tant que je n'arrive pas, par l'intérieur, à accepter ma condition humaine de personne blessée – tiraillée entre le bien et le mal...
- Tant que je n’arrive pas à accepter que j’ai des montées de violence, d’agressivité dans ma propre vie; de dureté, d’exigences pour les autres plus que pour moi…
- Tant que je n’accepte pas que ma violence provoque la violence de l’autre… j’aurai de la difficulté à être "artisan de paix". J’y reviens, car c’est important : il faut travailler à s’aimer soi-même comme l'une des créatures aimées de Dieu, parmi toutes les autres. (Si je n’ai pas été aimé comment arriver à aimer les autres). Pour parvenir à une bonne relation avec soi-même il faut : s'accepter tel que l'on est avec ses ressources et ses potentialités, avec ses points forts et en même temps accepter ses vulnérabilités, ses faiblesses, ses contradictions; il y a une sorte d'affection tranquille de soi-même à vivre, une façon d'être content de ce que l'on est dans l'humilité même de notre histoire et de nos limites, de notre corps, de notre caractère; cette satisfaction n'est pas de l'orgueil c’est tout simplement reconnaître ce qui m'a été donné pour vivre ma mission… "Les mains jointes". Cette acceptation me permet de vivre libre et en paix. La paix avec soi-même demande beaucoup d'humour afin de ne pas vivre en dramatisant tout le temps, ce qui ne règle rien. La personne qui vit cette paix, respecte aisément l'intimité d'autrui, son secret, ses faiblesses, elle en sourit même avec une sorte de complicité fraternelle. Il faut faire de notre cœur un lieu où on peut se reposer avec soi-même sans se plaindre, ni se condamner.
La blessure de nos failles et de nos bêtises durera autant que nous-mêmes; heureuse la personne qui se préoccupe de la paix dans son propre cœur, dans sa propre maison qui a une compassion nette et vraie d’elle-même; qui ne se violente pas, qui ne se dévore pas elle-même; qui apprend à faire confiance à l’autre; qui voit les personnes d’une façon différente, autre que son point de vue limité; qui ne se détruisent pas entre elles; qui peuvent dire paisiblement OUI aux inconvénients aux déterminismes de la vie "limites, âge, maladies, vieillissement".
Quand nous arrivons à vivre en paix avec soi-même; à être passionné de paix; à avoir mis de l'ordre dans sa propre maison, à vider le presto, à être en sécurité avec soi-même car quand nous sommes menacés dans nos sécurités, nous perdons la paix, parce que menacée par l’autre. Le jour où je me parle pour me dire que les talents de l’autre, ses qualités sont des richesses de complémentarité, ce qu’elle est ne m’enlève rien, je vis heureuse, en paix. C’est curieux comme les mauvais coups ou les défauts de l’autre ne produisent pas les mêmes effets. Quand je me sens menacée en profondeur, la paix n'est pas acquise. La paix est comme une roche que l'on jette à l'eau qui engendre un rond toujours plus grand; d'une rive à l'autre.
Seule la paix intérieure va permettre de faire naître la paix extérieure, de la bâtir, de la réaliser. Cette deuxième attitude de faire la paix se situe au niveau de l'agir, extérieur à la personne, qui va vers les autres : qui travaille à la paix. Les artisans de paix sont donc des bâtisseurs et des faiseurs de paix. Bâtir, faire : des verbes actifs qui supposent des activités précises.
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