Aéroport d'Orly: un homme abattu après avoir tenté de dérober l'arme d'une militaire
AFP, publié le samedi 18 mars 2017 à 12h46
Aéroport d'Orly: un homme connu des services de police et de renseignement abattu après avoir tenté de dérober l'arme d'une militaire
Un homme a été abattu samedi matin par les forces de sécurité à l'aéroport d'Orly-Sud (Val-de-Marne) après avoir tenté de dérober une arme à une militaire de l'opération Sentinelle, alors que la France fait face à une menace terroriste sans précédent depuis deux ans.
Vers 08H30, dans le hall 1 de l'aéroport d' Orly-Sud
, un homme a voulu s'emparer du fusil d'assaut Famas d'une militaire en patrouille de Sentinelle
, puis s'est réfugié dans un commerce de l'aéroport à proximité.
L'homme, "connu des services de police et de renseignement", a été abattu par un autre militaire, a déclaré le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux, qui s'est rendu sur place avec son homologue de la Défense Jean-Yves Le Drian. Il a été identifié comme un Français âgé de 39 ans.
Il n'y a pas eu de blessé ni d'interpellation, a précisé un porte-parole de l'Intérieur.
Une opération de déminage a permis d'établir l'absence d'explosifs sur l'assaillant mais un "ratissage" était toujours en cours en fin de matinée à l'intérieur et aux abords du terminal, selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur Pierre-Henry Brandet.
Près de 3.000 personnes ont été évacuées du terminal sud ou confinées dans le terminal ouest voisin, selon le ministère de l'Intérieur. Tous les vols ont été suspendus sur le site d'Orly, selon la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).
A quelques centaines de mètres des bâtiments, des milliers de personnes, certaines avec leurs bagages, étaient en attente, en pleine incertitude, à l'extérieur du périmètre de sécurité. Des bouchons monstres se formaient également sur la voie rapide qui mène à l' aéroport
, et certains conducteurs descendaient de leurs voitures, pour savoir ce qu'il se passait.
Dominique
, présent au premier étage du terminal sud où s'est déroulée l'attaque, a raconté avoir "entendu des éclats de voix".
"J'ai vu des militaires qui tenaient en joug une personne. C'était un homme qui tenait en otage une militaire. Il la tenait par le cou et il menaçait les deux autres militaires avec le fusil de la femme", raconte cet homme de 58 ans.
- De Stains à Orly -
La police a rapidement retracé le parcours de l'assaillant.
Les enquêteurs ont établi un "lien" avec les tirs d'un homme contre des policiers lors d'un contrôle routier une heure et demie plus tôt à Garges-lès-Gonesse, opéré par la circonscription de Stains (Seine-Saint-Denis), dans la banlieue nord de Paris, à moins d'une quarantaine de kilomètres d'Orly. Vers 06H55, cet homme a légèrement blessé à la tête un policier avec un pistolet à grenailles avant de prendre la fuite.
"Dans les minutes qui ont précédé" l'attaque à Orly, il avait également été "repéré à Vitry sur-Seine (commune située à 10 km de l'aéroport) pour un +car jacking+ et notamment l'irruption dans un bar proférant des menaces pour ceux qui y étaient", a précisé le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux.
"On peut relier son identité" à celle du contrôle de Garges-les-Gonesse, a précisé le ministre. Et les papiers présentés à la police à Garges-lès-Gonesse sont ceux qui ont été retrouvés sur l'homme abattu à l'aéroport, ont précisé des sources policières.
Le parquet antiterroriste a annoncé se saisir de l'enquête sur ces deux événements.
Cette attaque intervient un mois et demi après celle à la machette contre des militaires au musée du Louvre à Paris commise par un homme qui a été grièvement blessé, et moins d'un an après l'attaque de l'aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016 (32 morts et plus de 300 blessés).
Au Louvre, le 3 février, un homme avait attaqué les militaires au cri d'"Allah Akbar" avant d'être grièvement blessé par le tir d'un soldat, une agression à "caractère terroriste", avait indiqué le Premier ministre Bernard Cazeneuve.
L'attaque à Orly survient dans un contexte de menace jihadiste élevée en France, placée en état d'urgence depuis les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts).
Le groupe Etat islamique, qui perd du terrain en Irak et en Syrie où il a proclamé un califat en 2014, menace régulièrement la France de représailles pour sa participation à la coalition militaire internationale dans ces deux pays.
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