D’après la Bible...
DIEU est-il un Dieu guerrier?
CERTAINS lecteurs de la Bible accusent depuis longtemps DIEU d’être un Dieu guerrier.
Des jugements passés
Il est vrai que la Bible rapporte avec franchise les jugements passés de DIEU Dieu. Cependant, ils étaient toujours exécutés à l’encontre d’impies. Par exemple, ce n’est que quand la terre de l’époque de Noé “se remplit de violence” que DIEU dit: “Voici que j’amène le déluge d’eaux sur la terre pour saccager (...) toute chair dans laquelle la force de vie est en action.” (Genèse 6:11, 17). Et c’est uniquement parce que les villes de Sodome et de Gomorrhe “se livrèrent à l’immoralité sexuelle et recherchèrent des relations contre nature” que Dieu ‘fit pleuvoir du soufre et du feu’ sur elles. — Jude 7, Français courant; Genèse 19:24.
Dieu a-t-il pris plaisir à saccager toute chair aux jours de Noé? La destruction des habitants de Sodome et de Gomorrhe lui aurait-elle procuré quelque satisfaction sadique? Pour le savoir, examinons ce qui s’est passé à l’époque de Noé. Après avoir dit que Dieu allait effacer les méchants de la surface du sol, afin de purifier la terre de toute violence, la Bible déclare: “DIEU (...) fut peiné dans son cœur.” En effet, Dieu éprouvait de l’affliction de ce que “toute inclination des pensées [du] cœur [de l’homme] n’était toujours que mauvaise”. C’est pourquoi, afin de sauver le maximum d’humains du déluge imminent, Dieu a chargé Noé, “prédicateur de justice”, d’annoncer un message d’avertissement et de bâtir une arche dans laquelle la vie serait préservée. — Genèse 6:5-18; 2 Pierre 2:5.
De même, avant d’envoyer des anges détruire Sodome et Gomorrhe, Dieu a dit: “Je veux descendre et voir s’ils ont fait ou non tout ce qu’indique le cri (...) contre eux (...); alors je saurai.” (Genèse 18:20-32, Jérusalem). DIEU a donné à Abraham (dont le neveu Lot vivait à Sodome) l’assurance que s’Il n’y trouvait ne serait-ce que dix justes, il épargnerait ces villes. Un Dieu sanguinaire ferait-il preuve d’une telle miséricorde? Par contre, ne pourrait-on pas dire de la miséricorde qu’elle est un trait dominant de la personnalité de DIEU (Exode 34:6)? Lui-même déclare: “Je prends plaisir, non pas à la mort du méchant, mais plutôt à voir quelqu’un de méchant revenir de sa voie et rester en vie.” — Ézéchiel 33:11.
Lorsque Dieu prononce un jugement de condamnation, c’est toujours parce que des méchants refusent obstinément d’abandonner leur mauvaise voie, et non parce qu’il prend plaisir à mettre à mort quelqu’un. ‘Mais, dira-t-on, DIEU n’a-t-il pas encouragé les Israélites à combattre les Cananéens et à les exterminer?’
Les guerres de Dieu étaient nécessaires à la paix
L’histoire brosse un tableau sordide de la vie que menaient les Cananéens: ils étaient d’une extrême méchanceté. Le spiritisme, les sacrifices d’enfants, le sadisme et différentes formes de perversions sexuelles étaient chez eux monnaie courante. Puisque DIEU est un Dieu juste qui réclame un attachement exclusif, il ne pouvait permettre que ces pratiques immondes troublent la paix et la sécurité d’innocents, d’Israël en particulier (Deutéronome 5:9). Imaginons, par exemple, ce qui se passerait si notre ville n’avait pas une police qui fasse respecter les lois du pays. N’y régnerait-il pas la pire des anarchies et des violences? De même, DIEU était dans l’obligation de prendre des mesures à l’encontre des Cananéens en raison de leurs mœurs dissolues et du danger réel qu’ils représentaient pour le culte pur. Il a donc décrété: “Le pays est (...) impur, et je ferai venir sur lui la punition pour sa faute.” — Lévitique 18:25.
La justice divine a été appliquée lorsque les forces d’exécution de Dieu, les armées israélites, ont détruit les Cananéens. Certes, Dieu a choisi d’utiliser des humains pour exécuter son jugement, plutôt que le feu ou un déluge. Mais cela n’atténuait en rien la condamnation. Ainsi, lorsqu’elles ont combattu les sept nations de Canaan, les armées d’Israël ont reçu les instructions suivantes: “Tu ne devras garder en vie aucune chose qui respire.” — Deutéronome 20:16.
Cependant, parce qu’il respecte la vie, Dieu n’a pas prononcé aveuglément la sentence de mort. Par exemple, quand les habitants d’une ville cananéenne nommée Gabaon ont sollicité sa miséricorde, DIEU la leur a accordée (Josué 9:3-27). Un Dieu guerrier qui aime la violence aurait-il agi ainsi? Non. Mais un Dieu qui aime la paix et la justice, certainement. —
Ce qui oblige le Dieu de paix à combattre
9 Après avoir loué Dieu comme “ guerrier ”, Moïse s’est exclamé : “ Qui est comme toi parmi les dieux, ô DIEU ? Qui est comme toi, qui te montres puissant en sainteté ? ” (Exode 15:11). Sur le même thème, le prophète Habaqouq a écrit : “ Tu as les yeux trop purs pour voir ce qui est mauvais ; et tu ne peux regarder le malheur. ” (Habaqouq 1:13). Dieu d’amour, DIEU est aussi un Dieu de sainteté et de justice, deux qualités qui exigent parfois la mise en œuvre de sa puissance destructrice (Isaïe 59:15-19 ; Luc 18:7). DIEU ne ternit donc pas sa sainteté en combattant. C’est, au contraire, parce qu’il est saint qu’il combat. — Exode 39:30.
10 Voyez la situation qu’a engendrée la rébellion du premier couple humain (Genèse 3:1-6). En tolérant l’injustice d’Adam et Ève, DIEU aurait affaibli sa position de Souverain de l’univers. Sa justice exigeait qu’il les condamne à mort (Romains 6:23). Par ailleurs, dans la toute première prophétie biblique, il prédit une inimitié entre ses serviteurs et les partisans du “ serpent ”, Satan (Apocalypse 12:9 ; Genèse 3:15). Le seul moyen de résoudre cette inimitié serait finalement d’écraser Satan (Romains 16:20). Cette exécution vaudrait de grands bienfaits aux humains justes, car elle débarrasserait la terre de l’influence satanique et ouvrirait la voie à l’instauration d’un paradis universel (Matthieu 19:28). Dans l’intervalle, DIEU serait parfois obligé d’intervenir, ses serviteurs se trouvant sous la menace physique et spirituelle permanente des agents de Satan.
Dieu intervient pour supprimer la méchanceté
11 Le déluge fut l’une de ces interventions. À propos de l’époque de Noé, nous lisons en Genèse 6:11, 12 : “ La terre se pervertit sous les yeux du vrai Dieu, et la terre se remplit de violence. Alors Dieu vit la terre et, voyez, elle était pervertie, car toute chair avait perverti sa voie sur la terre. ” DIEU allait-il laisser les méchants souffler la dernière étincelle de moralité qui subsistait sur la terre ? Non. Il estima de son devoir de débarrasser la terre des individus violents et immoraux par un déluge universel.
12 Il s’est produit à peu près la même chose avec le jugement sur les Cananéens. DIEU avait révélé que d’Abraham viendrait une “ semence ” par laquelle toutes les familles de la terre se béniraient. Conformément à ce dessein, il promit de donner aux descendants d’Abraham le pays de Canaan, alors habité par les Amorites. Comment allait-il justifier l’éviction de ce peuple par la force ? Il prédit qu’elle n’aurait lieu que 400 ans plus tard, une fois “ la faute des Amorites ” “ complète ”. (Genèse 12:1-3 ; 13:14, 15 ; 15:13, 16 ; 22:18.) Au cours de cette période, les Amorites sombrèrent dans la corruption. Canaan devint un pays d’idolâtrie, de meurtres et de pratiques sexuelles dépravées (Exode 23:24 ; 34:12, 13 ; Nombres 33:52). On y tuait même des enfants en les jetant dans des feux sacrificiels. Comment un Dieu saint aurait-il pu exposer son peuple à pareille méchanceté ? “ Aussi, déclara-t-il, le pays est-il impur, et je ferai venir sur lui la punition pour sa faute, et le pays vomira ses habitants. ” (Lévitique 18:21-25). Pour autant, il ne se livra pas à une tuerie aveugle. Il épargna les Cananéens qui, comme Rahab ou les Guibéonites, manifestèrent de bonnes dispositions. — Josué 6:25 ; 9:3-27.
Il combat pour son nom
13 DIEU étant saint, son nom l’est également (Lévitique 22:32). JESUS a appris à ses disciples à prier ainsi : “ Que ton nom soit sanctifié. ” (Matthieu 6:9). Or, en attaquant Dieu dans sa réputation et dans sa manière d’exercer la domination, la rébellion en Éden profana son nom. DIEU ne pouvait fermer les yeux sur cette rébellion aggravée d’une calomnie. Il devait laver son nom. — Isaïe 48:11.
14 Revenons aux Israélites. Tant qu’ils sont restés esclaves en Égypte, la promesse faite à Abraham selon laquelle toutes les familles de la terre se béniraient par sa Semence a semblé inconsistante. Mais, en les délivrant et en les constituant en nation, DIEU a lavé son nom de cet opprobre. Le prophète Daniel le rappellera en ces termes : “ Ô DIEU notre Dieu, [tu] as fait sortir ton peuple du pays d’Égypte par une main forte et [tu] as entrepris de te faire un nom . ” — Daniel 9:15.
15 Notez d’ailleurs que Daniel a prononcé cette prière à un moment où les Juifs avaient de nouveau besoin que DIEU agisse pour Son nom. Leur désobéissance les avait conduits en captivité, à Babylone cette fois. De leur capitale, Jérusalem, ne subsistaient que des ruines. Sachant que le rétablissement des Juifs dans leur pays magnifierait le nom de DIEU, Daniel a fait cette prière : “ Ô DIEU, pardonne. Ô DIEU, prête attention et agis. Ne tarde pas, à cause de toi, ô mon Dieu, car ton nom a été invoqué sur ta ville et sur ton peuple. ” — Daniel 9:18, 19.
Il combat pour ses serviteurs
16 L’attention qu’il prête à la défense de son nom rend-il DIEU froid et égocentrique ? Non, car sa sainteté et son attachement à la justice l’incitent à protéger ses serviteurs. Le chapitre 14 de la Genèse raconte que, grâce au soutien de Dieu, Abraham mit en déroute des troupes bien supérieures aux siennes, celles de quatre rois envahisseurs qui avaient enlevé Lot (son neveu) et sa famille. Sans doute cette victoire est-elle la première qui fut consignée dans “ le livre des Guerres de DIEU ”, un document qui, semble-t-il, contenait également des récits de batailles non rapportés dans la Bible (Nombres 21:14). Bien d’autres victoires allaient suivre.
17 Juste avant de pénétrer en Canaan, les Israélites ont reçu cette assurance de la bouche de Moïse : “ C’est DIEU votre Dieu qui marche devant vous. Il combattra pour vous, selon tout ce qu’il a fait avec vous en Égypte. ” (Deutéronome 1:30 ; 20:1). De fait, sous Josué, le successeur de Moïse, puis pendant la période des juges, et jusque sous les rois fidèles de Juda, DIEU a combattu pour ses serviteurs, leur donnant de nombreuses victoires retentissantes. — Josué 10:1-14 ; Juges 4:12-17 ; 2 Samuel 5:17-21.
18 DIEU n’a pas changé ni n’a renoncé à faire de la terre un paradis paisible (Genèse 1:27, 28). Sa haine de la méchanceté est intacte, et il aime infiniment ses serviteurs, en faveur de qui il interviendra sous peu (Psaume 11:7). Attendons-nous en effet à ce que l’inimitié annoncée en Genèse 3:15 atteigne prochainement son paroxysme de façon spectaculaire et violente. Pour sanctifier son nom et protéger son peuple, DIEU se fera alors une nouvelle fois “ guerrier ”. — Zekaria 14:3 ; Apocalypse 16:14, 16.
19 Prenons un exemple. Un homme voit une bête sauvage attaquer sa famille. Il se jette sur le fauve et le tue. Pensez-vous que sa femme et ses enfants seront horrifiés de son geste ? Ne vous attendez-vous pas plutôt à ce qu’ils soient profondément touchés par tant d’amour et d’abnégation ? Que Dieu utilise sa puissance pour détruire ne devrait pas davantage nous offusquer. De le savoir prêt à combattre pour nous protéger devrait nous le faire aimer encore plus, et augmenter aussi notre respect pour sa puissance illimitée. C’est ainsi que nous pourrons “ offrir à Dieu un service sacré [...], avec crainte de Dieu et effroi ”. — Hébreux 12:28.
Pourquoi le ‘ Dieu de paix ’ combat. Ce n’est pas parce que DIEU déclara en Éden qu’il mettrait une inimitié entre la semence de son Adversaire et la semence de “ la femme ” qu’il n’était plus le ‘ Dieu de paix ’. (Gn 3:15 ; Rm 16:20 ; 1Co 14:33.) La situation correspondait alors à celle qui existait lorsque son Fils, JESUS Christ, vivait sur la terre. Après avoir parlé de son union avec son Père céleste, JESUS déclara : “ Ne pensez pas que je sois venu mettre la paix sur la terre ; je suis venu mettre, non pas la paix, mais l’épée. ” (Mt 10:32-40). Le ministère de JESUS fut cause de divisions, même au sein des familles (Lc 12:51-53), mais c’est parce qu’il adhérait aux normes justes et à la vérité de Dieu et les proclamait. Beaucoup endurcissant leur cœur contre ces vérités et d’autres les acceptant, des divisions apparurent (Jn 8:40, 44-47 ; 15:22-25 ; 17:14). Les divisions étaient inévitables à partir du moment où il fallait soutenir les principes divins, mais la responsabilité en incombait à ceux qui rejetaient le bien.
De même, l’inimitié fut prédite parce que les normes parfaites de DIEU ne permettraient pas d’excuser l’attitude rebelle de la “ semence ” de Satan. Dieu désapprouvant les rebelles et bénissant ceux qui s’attachent à la justice, il en résulterait des divisions (Jn 15:18-21 ; Jc 4:4), comme dans le cas de Caïn et d’Abel. — Gn 4:2-8 ; Hé 11:4 ; 1Jn 3:12 ; Jude 10, 11 ; voir CAÏN.
L’attitude rebelle adoptée par les hommes et les anges méchants revenait à contester la souveraineté légitime de DIEU et le bon ordre de tout l’univers. Face à une telle contestation, DIEU dut devenir “ un guerrier ” (Ex 15:3-7) qui défend son beau nom et ses normes justes, qui se bat en faveur de ceux qui l’aiment et le servent, et qui exécute le jugement sur ceux qui méritent la destruction (1S 17:45 ; 2Ch 14:11 ; Is 30:27-31 ; 42:13). Il n’hésite pas à utiliser sa toute-puissance, parfois dévastatrice, comme au déluge, lors de la destruction de Sodome et Gomorrhe, et quand il délivra Israël d’Égypte (Dt 7:9, 10). Et il ne craint pas de révéler les moindres détails des guerres justes qu’il mène ; il ne s’excuse pas, n’ayant aucune raison d’avoir honte (Jb 34:10-15 ; 36:22-24 ; 37:23, 24 ; 40:1-8 ; Rm 3:4). Dieu se doit d’agir par respect pour son nom et pour la justice qu’il représente, ainsi que par amour pour ceux qui l’aiment. — Is 48:11 ; 57:21 ; 59:15-19 ; Ré 16:5-7.
Les Écritures grecques chrétiennes tracent le même portrait. L’apôtre Paul encouragea ses compagnons chrétiens en ces termes : “ Le Dieu qui donne la paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. ” (Rm 16:20 ; voir aussi Gn 3:15). Il expliqua aussi qu’il est juste de la part de Dieu de rendre la tribulation à ceux qui font subir la tribulation à ses serviteurs, amenant une destruction éternelle sur ces adversaires (2Th 1:6-9). Cela s’accordait avec les enseignements du Fils de Dieu qui ne laissa planer aucun doute sur la détermination inflexible de son Père d’anéantir par la force toute méchanceté et ceux qui la pratiquent (Mt 13:30, 38-42 ; 21:42-44 ; 23:33 ; Lc 17:26-30 ; 19:27). Le livre de la Apocalypse dépeint de nombreuses opérations guerrières autorisées par Dieu. Cependant, tout cela débouche par la sagesse de DIEU sur l’établissement d’une paix durable, universelle, solidement fondée sur l’équité et la justice. — Is 9:6, 7 ; 2P 3:13.