Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Le pape François redit son soutien à l’interdiction de l’arme nucléaire Ven 10 Nov 2017, 6:35 am | |
| Le pape François redit son soutien à l’interdiction de l’arme nucléaireNicolas Senèze, à Rome , le 10/11/2017 à 17h19 Mis à jour le 10/11/2017 à 17h58 Au début d’une rencontre de deux jours organisée au Vatican, le pape François a une nouvelle fois plaidé pour un monde « libre des armes nucléaires ». Il a également lié le désarmement au développement.
Au début d’une rencontre de deux jours organisée au Vatican, le pape François a une nouvelle fois plaidé pour un monde « libre des armes nucléaires ». / Alessandra Tarantino/AP Le pape François a réitéré, vendredi 10 novembre, son soutien à l’interdiction de l’usage et de la possession des armes nucléaires, ainsi qu’à tous ceux qui œuvrent en faveur d’un désarmement global.
Il a notamment salué le vote, en juillet dernier à l’ONU, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires qui par lequel « la plupart des membres de la communauté internationale ont statué que les armes nucléaires sont non seulement immorales, mais doivent aussi être considérées comme un instrument de guerre illégitime ».
« Un important vide juridique a été comblé » s’est-il félicité, devant les participants à un symposium de deux jours organisé par le Dicastère pour le développement humain intégral auquel participaient notamment six prix Nobel de la paix dont des responsables de la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (Ican), lauréats cette année.
Faisant part de son « inquiétude » face aux « risques d’une détonation accidentelle de telles armes à cause d’une erreur quelconque », le pape a redit que « les relations internationales ne peuvent pas être dominées par la force militaire, les intimidations réciproques, l’exhibition des arsenaux belliqueux ».
« Les armes de destructions massives, en particulier atomiques, ne génèrent qu’un sentiment trompeur de sécurité et ne peuvent constituer la base d’une coexistence pacifique entre les membres de la famille humaine », a-t-il expliqué, appelant à une « éthique de solidarité ».
« Nous attendons beaucoup du poids moral du Vatican », affirme Jean-Marie Collin, un des porte-parole de l’Ican-France, pour qui le Saint-Siège, par sa position, peut contrebalancer les pressions des grandes puissances – dont, affirme-t-il, la France, via l’aide au développement – pour empêcher des pays d’ajouter leur signature au traité (seuls trois États, sur 122 votants ont signé le traité d’interdiction, dont le Saint-Siège).
« Ce que dit le pape peut mobiliser l’opinion catholique sur le sujet, par exemple en France où l’on s’apprête à consacrer 7 à 8 milliards d’euros par an pendant 10 ans à la modernisation de l’arme nucléaire, mais aussi vis-à-vis de pays en Amérique latine ou en Afrique », affirme-t-il.
L’appui du pape au bannissement de l’arme nucléaire suscite d’ailleurs des inquiétudes parmi les pays possesseurs de l’arme atomique.
« Nous sommes d’accord pour un monde libre des armes nucléaires, mais nous pensons que le Traité d’interdiction ne pourra pas permettre l’élimination complète des armes nucléaires », a ainsi expliqué l’Américaine Rose Gottemoeller, secrétaire générale adjointe de l’Otan, qui plaide plutôt pour un plus grand soutien au Traité de non-prolifération.
Désarmement et développement Dans son discours, le pape avait pourtant reconnu, sans citer la Corée du Nord, que cette approche « n’a pas empêché que de nouveaux États de rejoindre le cercle des possesseurs de l’arme atomique ».
De fait, François plaide plutôt pour une nouvelle approche, refusant d’isoler la problématique du désarmement et la liant à celle, plus large, du développement.
« C’est un fait que la spirale de la course aux armements ne connaît pas de pause et que le coût de leur modernisation et de leur développement oblige à mettre au second plan les vraies priorités de l’humanité souffrante : la lutte contre la pauvreté, la promotion de la paix, la réalisation de projet éducatifs, écologiques et sanitaires et le développement des droits humains », a-t-il expliqué.
« Imagination politique » D’où ce symposium par lequel l’Église catholique veut, comme l’a expliqué le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, « proposer une approche plus clairvoyante et de long terme à la communauté internationale ».
« Le pape n’est pas là pour décider à la place des dirigeants, mais pour engager la discussion et leur demander dans quelle direction ils veulent aller alors que l’hypothèse d’un suicide nucléaire du monde peut être envisagée », décrypte le père Bruno-Marie Duffé, secrétaire du Dicastère pour le développement humain intégral. « Ce que veut le pape, c’est que les relations internationales passent d’une logique de rapport de force, la coexistence fondée sur la peur, à un rapport de reconnaissance mutuelle. »
Pour ce prêtre lyonnais, théologien et philosophe, au-delà de la question du désarmement, il y a celle de l’« imagination politique ». « Si on désarme, ce sera pour bâtir un autre type de société », affirme-t-il.
Nicolas Senèze, à Rome https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Pape/Le-pape-Francois-redit-soutien-linterdiction-larme-nucleaire-2017-11-10-1200891120 |
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