Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7544 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: À Taizé, des règles strictes pour protéger les jeunes Mer 05 Juin 2019, 9:16 am | |
| À Taizé, des règles strictes pour protéger les jeunesReportage À Taizé (Saône-et-Loire) ou dans les rencontres internationales qu’elle organise aux quatre coins du monde, la communauté fondée par frère Roger accueille des dizaines de milliers de jeunes chaque année. Elle se donne des règles strictes, sur le plan pratique comme sur le plan spirituel, pour respecter leur intégrité et leur liberté.
- Anne-Bénédicte Hoffner (à Taizé),
- le 04/06/2019 à 19:04
Chaque année, 60 000 jeunes du monde entier défilent à Taizé, pour une semaine, un mois ou un an. L’ambiance est festive mais les règles solidement établies pour que le séjour soit l’occasion d’une « recherche de communion avec Dieu ». « Chacun(e) est ici pour découvrir ou redécouvrir un sens à sa vie et pour reprendre élan », précise la feuille distribuée à chaque participant à son arrivée. « Être à Taizé signifie aussi se préparer à assumer des responsabilités de retour chez soi, en vue d’être porteur de paix et de confiance. »
Outre les horaires de la journée, le feuillet rappelle que les jeunes peuvent être sollicités pour les « travaux quotidiens nécessaires à la vie commune », que le silence et une tenue correcte sont exigés dans l’église lors des prières communes et que les dortoirs séparent garçons et filles, et même désormais, à la demande du ministère de la jeunesse et des sports, mineurs et majeurs.« Les frères de la communauté veulent que Taizé soit un lieu de confiance, un lieu sûr pour ceux qui y viennent », y est-il également indiqué. « Si venait à votre connaissance une agression à caractère sexuel, en particulier d’un mineur, une autre forme de violence ou un comportement préoccupant, venez rapidement en parler au frère responsable pour la protection des personnes à Taizé (…) ou à une autre personne en qui vous avez confiance. » Protection des personnes La communauté a déjà eu à signaler « aux autorités ecclésiales et/ou judiciaires des dérives impliquant des jeunes ou leurs accompagnateurs », reconnaît frère Alois, son prieur. Un document sur la protection des personnes est d’ailleurs en cours de préparation avec un « consultant externe », spécialiste de l’accompagnement des associations dans la protection des publics fragiles. Et la vigilance s’exerce également à l’égard des frères eux-mêmes, en particulier ceux qui s’impliquent dans l’accueil des jeunes.
La séance hebdomadaire d’accompagnement spirituel prévue pour les volontaires – qui s’engagent à Taizé pour une durée d’un mois à un an – comme des retraitants en silence ne peut se faire que dans des lieux précis, et notamment dans les parloirs vitrés voulus par frère Roger. Les frères accompagnent les garçons ; et les sœurs de Saint-André, une congrégation apostolique et ignatienne installées dans le village voisin, les filles. Quant à l’écoute ponctuelle des jeunes de passage, elle ne peut se faire qu’au moyen d’entretiens « courts ». « Nous répondons à leurs questions quand ils en ont mais il ne s’agit pas de devenir des "maîtres spirituels" », résume frère Jasper, chargé des relations avec la presse. Juste distanceDepuis qu’elle a reçu des signalements d’agressions sexuelles, la communauté s’interroge avec plus d’acuité sur « la juste distance » à établir avec les jeunes. Sur le plan pastoral, le fondateur de Taizé, frère Roger, s’est toujours refusé à organiser un « mouvement » autour de la communauté, préférant renvoyer les jeunes à leur communauté locale. Sur le plan humain, il mettait régulièrement en garde les frères contre toute « camaraderie » avec les jeunes. Ces principes sont toujours ceux qui guident la communauté au quotidien. « Les jeunes ne doivent pas attendre de nous la solution pour leur vie mais plutôt que nous les aidions à chercher autour d’eux », poursuit frère Jasper. « C’est parce qu’il y a cette distance qu’ils nous confient parfois des choses lourdes. »Esther, Samuel, Diogo et Agata, tous volontaires à Taizé et venus des quatre coins de l’Europe, en témoignent. Chaque semaine, ils livrent à leur frère ou à leur sœur « de contact » les problèmes de la semaine comme leurs questions sur l’avenir. « Cela m’aide de parler avec quelqu’un qui n’est ni un ami ni de ma famille », avoue Esther, protestante, à propos de la religieuse catholique qui l’accompagne. « Parfois j’attends beaucoup d’elle mais ses réponses sont toujours personnelles et m’incitent à chercher les miennes. »À son arrivée à l’automne dernier, Diogo, 23 ans, était « plein d’admiration pour les frères, leur "sainteté" » : « Maintenant que je les connais et que je travaille avec eux, j’éprouve toujours du respect mais je sais qu’ils sont comme moi ». « Les frères et les sœurs ne nous forcent pas à croire ou à penser comme eux. Ils savent que ce n’est pas la bonne manière de faire », souligne Agata, une jeune Polonaise de 23 ans, qui a traversé quelques « tempêtes » intérieures pendant son année à Taizé. « Celle qui m’accompagnait essayait de m’aider mais à la fin, elle me disait toujours : "Agata, tu feras ce que tu voudras, car c’est toi qui en assumeras les conséquences".»https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/France/A-Taize-regles-strictes-proteger-jeunes-2019-06-04- |
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