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 Biélorussie

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MessageSujet: Biélorussie   Biélorussie Icon_minipostedMer 19 Aoû 2020, 5:50 am

Biélorussie : l’Union européenne rejette le résultat de l’élection et annonce des sanctions

Les 27 dirigeants de l’UE se sont réunis mercredi lors d’un sommet extraordinaire en visioconférence. Un nombre « substantiel » de responsables biélorusses sont visés par les sanctions, a affirmé le président du Conseil européen, Charles Michel.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 16h03, mis à jour à 18h18




Biélorussie 1cc8ce0_14aa116b8c29412a8c278f0861df6eae-14aa116b8c29412a8c278f0861df6eae-0Des opposants biélorusses lors d’une manifestation contre le gouvernement, à Minsk, le 18 août 2020. Dmitri Lovetsky / AP


S’exprimant par la voix du président du Conseil européen, Charles Michel, et de la chancelière allemande, Angela Merkel, l’Union européenne (UE) a annoncé mercredi qu’elle ne reconnaissait pas le résultat de l’élection présidentielle en Biélorussie, au terme d’un sommet extraordinaire des 27 dirigeants de l’Union.


« Les gens en Biélorussie savent ce qu’ils veulent (…). C’est pourquoi nous voulons une voie indépendante pour la Biélorussie où les conditions politiques sont décidées par le pays lui-même » de manière « pacifique et par le dialogue », a déclaré la chancelière, en appelant au dialogue national incluant le président, Alexandre Loukachenko. Elle a par ailleurs révélé que ce dernier n’avait pas souhaité s’entretenir avec elle au téléphone.



Affirmant que l’UE était aux côtés du peuple de ce pays, M. Michel a ajouté que l’UE allait imposer « bientôt » des sanctions sur un nombre « substantiel » de responsables du régime de M. Loukachenko. Le principe de ces sanctions avait été acté vendredi lors d’une réunion des ministres des affaires étrangères.



Juste avant la réunion, la figure de proue de l’opposition biélorusse, Svetlana Tsikhanovskaïa, avait exhorté les Vingt-Sept à rejeter les résultats de la présidentielle du 9 août jugée « frauduleuse ».



De son côté, M. Loukachenko campe sur ses positions. Pour la deuxième journée consécutive, il a réuni mercredi son Conseil de sécurité, ordonnant de faire en sorte qu’il n’y ait « plus aucun trouble à Minsk », car « les gens sont fatigués, demandent de la paix et de la tranquillité ».


Il a également ordonné le renforcement des contrôles aux frontières, assurant que « des militants, des armes, des munitions ou de l’argent provenant d’autres pays entrent au Bélarus pour financer les émeutes ». Par ailleurs, la Biélorussie a confirmé mercredi la mort d’un manifestant supplémentaire, tué par balle selon ses proches.



Moscou condamne les « tentatives d’ingérence étrangères »


Fidèle à sa position, le Kremlin a une nouvelle fois estimé mercredi que la crise politique chez son voisin était « une affaire intérieure » à la Biélorussie et condamné les « tentatives d’ingérence étrangères ».

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a quant à lui accusé les Européens de chercher à « s’ingérer » pour faire avancer leurs propres intérêts « géopolitiques », voyant dans la crise « un combat pour l’espace post-soviétique ». L’attitude de la Russie, le plus proche partenaire politique, économique et militaire de la Biélorussie, sera cruciale pour l’issue de la crise.



Les relations entre les deux pays traversent souvent des turbulences, M. Loukachenko estimant que Moscou cherche à faire de son pays un vassal. Avant l’élection, il avait même accusé des mercenaires russes arrêtés près de Minsk d’avoir voulu déstabiliser son pays, mais s’est depuis significativement rapproché de M. Poutine, à qui il a téléphoné plusieurs fois.


Embargo


La Biélorussie est toujours sous le coup d’un embargo sur les ventes d’armes et de matériel pouvant être utilisés pour la répression. Quatre personnes sont déjà interdites de séjour dans l’UE et leurs avoirs ont été gelés depuis 2016. Les nouveaux noms s’ajouteront à cette liste.


De leur côté, les présidents des quatre pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) ont appelé mercredi les autorités biélorusses à trouver une solution politique à la crise, alors que les manifestions se poursuivaient à travers le pays pour réclamer le départ du président Loukachenko.


« Nous appelons les autorités de la République de Biélorussie à ouvrir la voie à une solution politique et à respecter les droits et libertés fondamentaux de l’homme, tout en s’abstenant de recourir à la violence contre les manifestants pacifiques », ont écrit les quatre présidents dans une déclaration commune. Ils ont également exprimé leur soutien au droit des Biélorusses « à une élection présidentielle libre, juste et démocratique ». Ils ont aussi appelé « tous les acteurs étrangers à s’abstenir de toute action qui porterait atteinte à l’indépendance et à la souveraineté de la Biélorussie », dans une allusion claire à la Russie.



https://www.lemonde.fr/international/article/2020/08/19/bielorussie-l-union-europeenne-rejette-le-resultat-de-l-election-et-annonce-des-sanctions_6049354_3210.html
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MessageSujet: Re: Biélorussie   Biélorussie Icon_minipostedJeu 27 Aoû 2020, 10:03 pm

Comment la Biélorussie ouvre une nouvelle page de son histoire


Biélorussie BELARUS-000_1WT06U



Agnès Pinard Legry | 28 août 2020

Un vaste mouvement de contestation traverse la Biélorussie depuis la réélection controversée du président Alexandre Loukachenko dimanche 9 août. Malgré la violente répression opérée par le gouvernement, des dizaines de milliers de personnes continuent à manifester pacifiquement. 



Décryptage.


es images sont impressionnantes. À Minsk, la capitale biélorusse, mais aussi dans de nombreuses autres villes du pays, des dizaines de milliers de personnes se rassemblent pacifiquement afin de réclamer le départ du président Alexandre Loukachenko à la suite de son élection controversée dimanche 9 août. Loin de s’en émouvoir, Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans, a répondu aux manifestations par une répression d’une grande violence. Malgré tout, le mouvement de contestation, soutenu par les communautés chrétiennes, est loin de s’essouffler. Éléments d’explication avec Andrej Strotsev, étudiant biélorusse actuellement en master 2 en Sciences sociales de la religion à l’EHESS.


Pourquoi une telle contestation maintenant ?


Âgé de 65 ans, Alexandre Loukachenko est président de la Biélorussie depuis 26 ans. Souvent qualifié par les médias occidentaux de « dernier dictateur d’Europe », sa réélection dimanche 9 août 2020 est largement contestée. « L’autocratie de Loukachenko et de son gouvernement néo-soviétique dure depuis 1994 », rappelle auprès d’Aleteia Andrej Strotsev, étudiant biélorusse actuellement en master 2 en Sciences sociales de la religion à l’EHESS. « La violence que l’on voit aujourd’hui s’inscrit dans la continuité de ces 26 dernières années. La différence avec ces élections, c’est que le président a perdu sa légitimité aux yeux même des Biélorusses ».


Jusqu’à présent explique l’étudiant « il y avait une forme de contrat social entre le gouvernement et la population ». Traumatisée par le désengagement de l’URSS, la crise des années 1990 ou encore Tchernobyl, les Biélorusses étaient prêts à supporter ce système. Mais la situation a changé. « Le gouvernement n’a rien fait depuis le début de la pandémie de Covid-19 », détaille Andrej Strotsev. « Alors même qu’au début de la pandémie Loukachenko a envoyé de l’aide en Chine, dès que le virus est arrivé chez nous, il a tout bonnement nié son existence. Les gens se sont retrouvés totalement seuls, livrés à eux-mêmes ».




De quelle nature est l’opposition aujourd’hui ?


L’opposition à Alexandre Loukachenko a toujours existé en Biélorussie. « Déjà lorsqu’il a changé la Constitution afin d’élargir ses prérogatives en 1996, des milliers de gens sont descendus dans la rue », rappelle Andrej Strotsev. Mais l’opposition a toujours été marginalisée sans aucune possibilité d’existence dans le champ politique. « La seule chose que nous avions c’était les médias et la rue ». Lors de ces élections, l’opposition a été aussi politique avec notamment Svetlana Tikhanovskaïa, 37 ans, qui s’est présentée à l’élection à la place de son mari, emprisonné fin mai pour « trouble à l’ordre public ». Professeure d’anglais de formation, cette mère au foyer avait réussi à réunir les dizaines de milliers de parrainages nécessaires pour se présenter. Traitée de « pauvre nana » par Loukachenko, elle est devenue l’un des visages de l’opposition politique au président. « Elle est devenue le symbole du mécontentement de toute la population », indique encore l’étudiant. Si elle a été contrainte de quitter la Biélorussie – elle est actuellement en Lituanie, ndlr – l’opposition s’est fait entendre dans la rue par le biais de vastes manifestations… et a essuyé de violentes répressions.



Citation :

Les manifestations ne sont pas organisées par quelques groupes isolés ou par une minorité mais c’est un mouvement massif qui se diffuse localement.


« Du 9 au 12 août, Internet a été coupé partout dans le pays et près de 10.000 personnes ont été arrêtées », résume Andrej Strotsev. « Nous recevons depuis chaque jour de nouveaux témoignages de ce qu’il s’est passé : des gens torturés dans les prisons, des cas de viols… Mais aucun procès criminel n’a été ouvert contre les policiers qui en sont à l’origine. Pour l’instant l’Etat est dans le déni ». Après ces trois jours de grande violence, les manifestations ont continué et continuent encore aujourd’hui de manière pacifiste, paisible.


Biélorussie BELARUS-033_6318475_5f48233f0a161Sputnik via AFP

Les gens applaudissent alors qu'ils marchent lors d'un rassemblement de l'opposition pour protester contre les résultats de l'élection présidentielle, à Minsk, en Biélorussie.
Des grèves ont également commencé dans les principales entreprises du pays. « Les deux dimanches qui ont suivi les élections, le 16 et le 23 août, des centaines de milliers de gens ont manifesté, c’est la première fois dans toute l’histoire du pays », assure l’étudiant biélorusse. « Comme l’a résumé Svetlana Tikhanovskaïa, ‘nous ne sommes pas l’opposition, nous sommes la majorité’. C’est bien de cela qu’il s’agit : les manifestations ne sont pas organisées par quelques groupes isolés ou par une minorité mais c’est un mouvement massif qui se diffuse localement, via des chaines sur les réseaux sociaux ». Sur le plan politique, le conseil de coordination sur le transfert de pouvoir rassemble ces différentes facettes de l’opposition.

Quel rôle jouent les communautés chrétiennes ?


« On peut dire que les trois semaines qui ont suivi les élections sont l’explosion de la présence publique et politique de l’Église. Avant, nos églises chrétiennes suivaient un modèle où elles existaient pour les besoins spirituels des croyants mais n’avaient pas d’accès dans le monde politique », résume Andrej Strotsev. Mais depuis l’élection controversée, les différents représentants religieux du pays multiplient les gestes et prises de parole fortes.

Citation :

Avant même l’élection, les représentants des différentes églises ont lancé une initiative baptisée « Les catholiques ne falsifient pas ».

« Avant même l’élection, les représentants des différentes églises ont lancé une initiative baptisée « Les catholiques ne falsifient pas » afin d’appeler les catholiques membres des commissions chargées de compter les voix à ne pas falsifier les résultats. Ils ont rappelé dans cet appel qu’agir ainsi était un crime mais aussi un péché ». L’appel a été le même auprès des orthodoxes.


Les violences qui ont suivi cette élection ont été un choc pour tout le monde, y compris pour les communautés chrétiennes. « Dès la première semaine, les prêtres, en habit, ont commencé à sortir dans la rue pour manifester avec les gens, prier… Lorsque qu’il y a eu des arrestations beaucoup ont tenté de leur rendre visite en prison, sans succès. Ils ont également apporté leur soutien aux hôpitaux ». Qu’elles soient à l’initiative des prélats ou des chrétiens, de nombreuses veillées de prière œcuméniques sont organisées avant les manifestations.



https://fr.aleteia.org/2020/08/28/comment-la-bielorussie-ouvre-une-nouvelle-page-de-son-histoire/?utm_campaign=NL_fr&utm_source=daily_newsletter&utm_medium=mail&utm_content=NL_fr
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MessageSujet: Re: Biélorussie   Biélorussie Icon_minipostedJeu 27 Aoû 2020, 10:06 pm

Biélorussie : des manifestants enfermés dans une église par les forces de l’ordre




Biélorussie CHURCH-BELARUS-000_1WS7M7

Agnès Pinard Legry | 28 août 2020


Alors que la Biélorussie traverse actuellement une crise politique grave à la suite de l’élection contestée d’Alexandre Loukachenko dimanche 9 août, les communautés chrétiennes soutiennent et prennent part à la mobilisation.


Depuis l’élection controversée d’Alexandre Loukachenko dimanche 9 août, des dizaines de milliers de manifestants défilent dans les rues de Minsk et d’autres villes de Biélorussie afin de réclamer le départ du président, au pouvoir depuis 1994. Alors que la répression menée par ce dernier est d’une grande violence, ces deux images donnent à comprendre l’une des nombreuses facettes de cette contestation et la manière dont les Églises du pays se mobilisent.

La première s’est déroulée le 21 août. Une chaîne humaine de 13 kilomètres reliant deux lieux symboliques, la prison Akrescina, dans laquelle des manifestants ont été emprisonnés par le gouvernement après les premières manifestations, et la forêt de Kourapaty une zone forestière des environs de Minsk où de nombreuses exécutions furent perpétrées par le régime soviétique de 1937 à 1941, a été organisée. Appelée « chaîne de la repentance », elle a été lancée à l’initiative d’un activiste protestant. « L’idée était d’incarner symboliquement un lien entre les violences bolchéviques de l’époque et les violences perpétrées actuellement », explique à Aleteia Andrej Strotsev, étudiant biélorusse actuellement en master 2 en Sciences sociales de la religion à l’EHESS. Certains sont venus avec des icônes, des drapeaux, d’autres encore avec des bougies. « Si elle a été lancée par un protestant, ce n’est pas une manifestation religieuse mais un rassemblement qui témoigne de l’unité des Biélorusses, par-delà leur religion ».


La deuxième image s’est déroulée le 26 août. Une manifestation se tenait dans la soirée place de l’Indépendance, une des places centrales de la ville, lorsque des forces de l’ordre sont venues afin d’arrêter les manifestants. Alors qu’une centaine d’entre eux se sont réfugiés dans l’église Saint-Siméon-et-Sainte-Hélène, surnommée l’église rouge de Minsk, les forces de l’ordre ont bloqué les portes de l’édifice. « Cette image est en train de devenir virale », prévient Andrej Strotsev. « Dans la mémoire des Biélorusses, elle rappelle les images des nazis et de ceux qui ont collaboré avec eux enfermant des gens dans les églises avant de les bruler ».


L’Église catholique du pays a réagi dans la foulée à une telle provocation de la part du gouvernement. « Le blocage de l’entrée et de la sortie de ces personnes contredit le droit des citoyens à la liberté de conscience et de religion garanti par la Constitution de la République de Biélorussie », a ainsi dénoncé le vicaire général de l’archidiocèse de Minsk-Moguilev, Mgr Yuri Kasabutsky. « De telles actions sont inadmissibles et illégales. L’Église est un sanctuaire de Dieu ouvert à tous ».


]https://fr.aleteia.org/2020/08/28/bielorussie-des-manifestants-enfermes-dans-une-eglise-par-les-forces-de-lordre/?utm_campaign=NL_fr&utm_source=daily_newsletter&utm_medium=mail&utm_content=NL_fr[/
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