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| Haïti. Un prêtre breton et une sœur mayennaise parmi les religieux kidnappés | |
| Auteur | Message |
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Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Haïti. Un prêtre breton et une sœur mayennaise parmi les religieux kidnappés Lun 12 Avr 2021, 12:55 am | |
| Haïti. Un prêtre breton et une sœur mayennaise parmi les religieux kidnappésLe prêtre Michel Briand, originaire d’Ille-et-Vilaine, et la sœur Agnès Bordeau, originaire de Mayenne, sont les deux Français qui figurent parmi le groupe de religieux catholiques enlevés dimanche 11 avril à Haïti.Ouest-FranceModifié le 12/04/2021 à 13h21 Publié le 12/04/2021 à 11h53Leurs ravisseurs réclament un million de dollars de rançon. Sept religieux catholiques, cinq Haïtiens et deux Français, ont été enlevés dimanche, à Haïti. Le groupe a été kidnappé dans la matinée à la Croix-des-Bouquets, près de la capitale Port-au-Prince, alors qu’il « se rendait à l’installation d’un nouveau curé », a indiqué le père Loudger Mazile, porte-parole de la Conférence des évêques de ce pays pauvre des Caraïbes. Les deux victimes françaises sont originaires de l’Ouest. Leurs identités ont été confirmées ce matin à Ouest-France. Il s’agit du prêtre Michel Briand et de la sœur Agnès Bordeau.
Michel Briand, depuis plus de 30 ans à Haïti Michel Briand est originaire de Messac, en Ille-et-Vilaine mais il est rattaché au Centre missionnaire Saint-Jacques, situé à Guiclan, dans le Finistère. « Ce tragique événement a eu lieu le dimanche 11 avril, alors qu’ils se rendaient à l’installation du Père Jean Anel Joseph, membre de notre Institut missionnaire, comme curé de la paroisse de Galette Chambon », a précisé dans un communiqué sur son site la société des prêtres de Saint-Jacques.
Le prêtre Michel Briand, en 2015. | ARCHIVES OUEST-FRANCE Michel Briand officie à Haïti depuis 1985. Surnommé le « curé des pauvres », ce missionnaire âgé de 67 ans a déjà été la cible d’une attaque sur le territoire haïtien. Il a été blessé par balles en août 2015 dans une rue de la capitale. « Pour moi, la meilleure façon de vivre notre impuissance face à l’adversité, c’est d’être au milieu des Haïtiens et de partager leur quotidien », témoignait-il dans Ouest-France quelques semaines après cette épreuve.Agnès Bordeau, 25 ans passés au Honduras avant HaïtiAgnès Bordeau est, elle originaire de Peuton, en Mayenne. Cette religieuse âgée de 79 ans est rattachée à la congrégation de la Providence de La Pommeraye, basée à Mauges-sur-Loire, dans le Maine-et-Loire. Elle est en mission à Haïti depuis deux ans au sein d’une communauté de la Providence qui compte quatre religieuses. Au quotidien, Agnès Bordeau accompagne des familles dans des tâches comme l’accompagnement de l’arrivée d’un nouvel enfant et le suivi de la scolarisation. Avant cela, elle a notamment œuvré 25 ans dans un autre pays d’Amérique centrale, le Honduras.Soeur Agnès Bordeau, en 2017, en Mayenne. | ARCHIVES OUEST-FRANCE « Nous sommes inquiètes », mais elle « est en bonne santé » et « c’est un atout pour résister dans une situation pareille », a déclaré Mariannick Caniou, la mère supérieure de sa congrégation, qui compte 300 religieuses, dont une centaine en mission en France et à l’étranger (Afrique, Amérique centrale, Vietnam).« Des faits d’insécurité générale »La police soupçonne un gang armé actif dans le secteur, baptisé « 400 Mawozo », d’être à l’origine de cet enlèvement, selon une source dans ses rangs. Contactée par l’Agence France-Presse (AFP), l’ambassade de France n’a pas commenté dans l’immédiat.Les enlèvements contre rançon ont connu une recrudescence ces derniers mois à Port-au-Prince comme en province, témoignant de l’emprise grandissante des gangs armés sur le territoire haïtien. « Ce sont des faits d’insécurité générale, les malfaiteurs ne les ont pas enlevés pour ce qu’ils allaient faire », a commenté auprès de Ouest-France le centre missionnaire Saint-Jacques de Guiclan.Violence des gangs et instabilité politiqueEn mars, le pouvoir exécutif haïtien avait décrété l’état d’urgence pour un mois dans certains quartiers de la capitale et une région de province afin de « restaurer l’autorité de l’État » dans des zones contrôlées par des gangs. La mesure est motivée par les actions de bandes armées qui « séquestrent des personnes contre rançon en le déclarant ouvertement, volent et pillent des biens publics et privés, et affrontent ouvertement les forces de sécurité publique », selon l’arrêté présidentiel.La violence des gangs et l’instabilité politique dans le pays ont conduit récemment à des manifestations dans les rues de la capitale. Le 3 avril, plusieurs centaines de femmes ont défilé à Port-au-Prince pour dénoncer l’emprise grandissante des gangs sur le territoire. Les enlèvements contre rançon touchent indistinctement les habitants les plus riches, et la majorité vivant sous le seuil de pauvreté.Haïti est plongé depuis plusieurs mois dans une profonde crise politique. Le président Jovenel Moïse estime que son mandat prendra fin le 7 février 2022, alors que pour l’opposition et une partie de la société civile celui-ci s’est achevé le 7 février 2021. Ce désaccord tient au fait que Jovenel Moïse avait été élu lors d’un scrutin annulé pour fraudes, puis réélu un an plus tard.Haïti. Un prêtre breton et une sœur mayennaise parmi les religieux kidnappés (ouest-france.fr) |
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Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Haïti. Un prêtre breton et une sœur mayennaise parmi les religieux kidnappés Ven 16 Avr 2021, 9:48 pm | |
| Enlèvement de dix personnes à Haïti : Mgr Dognin réagit et invite à la prière
Communiqué de Mgr Dognin – le 12/04/2021
Nous avons appris avec beaucoup de tristesse l’enlèvement par un groupe armé en Haïti de 10 personnes dont 4 prêtres de la Société des Prêtres de Saint-Jacques (voir le communiqué des Prêtres de Saint-Jacques). Nous condamnons fermement cet enlèvement qui illustre malheureusement l’état d’insécurité régnant dans ce pays avec le développement du banditisme.
Le diocèse de Quimper et Léon est très lié à Haïti par la présence de la maison mère de la Société des Prêtres de Saint-Jacques à Guiclan et les liens de collaboration et d’amitié que ces prêtres entretiennent avec nous depuis de longues années. Nous le sommes aussi par les moines du monastère du Morne saint Benoît en Haïti, maison dépendante de l’abbaye Saint-Guénolé de Landévennec.
J’invite tous les fidèles du diocèse à prier avec ferveur pour la libération de ces frères et sœurs. Prions aussi pour tous les habitants de ce pays qui nous est si cher et qui est en si grande souffrance.
† Laurent DOGNIN Évêque de Quimper et Léon
(pour mémoire, Mgr Dognin est mon évêque et je connais très bien les Pères de St Jacques) |
| | | Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Haïti. Un prêtre breton et une sœur mayennaise parmi les religieux kidnappés Lun 19 Avr 2021, 7:03 am | |
| L’Église en Haïti dans la crainte de nouveaux enlèvementsEn Haïti, les prêtres et les religieux vivent dans la peur. Après l'enlèvement dimanche dernier de cinq prêtres et deux religieuses, ainsi que de trois laïcs, à Croix-des-Bouquets, près de la capitale Port-au-Prince, le clergé catholique craint de nouveaux enlèvements.«Nous nous demandons qui sera le prochain… Est-ce que ce sera moi ou un frère prêtre? Nous vivons constamment dans la terreur», a déclaré Mgr Jean Désinord, évêque du diocèse de Hinche, au nord de Port-au-Prince, interrogé par l’Aide à l’Église en Détresse. Les enlèvements ont augmenté ces derniers temps et pour le prélat, il n'y a pas de solution rapide ou facile au problème. «L'Église ne peut qu'appeler les dirigeants politiques à assurer la loi et l'ordre», a-t-il déclaré. Mgr Désinord a expliqué que les enlèvements les plus récents sont très probablement le résultat de l'anarchie générale et du banditisme, qui sont très répandus, «simplement un moyen d'obtenir de l'argent, bien que des motivations politiques ne puissent être exclues. L'Église en Haïti a une mission prophétique», a souligné l'évêque de Hinche. «Elle doit dénoncer les conditions terribles dans lesquelles vivent les gens», insiste-il en dénonçant la porosité entre le crime organisé et le milieu politique. Le risque d’une «explosion sociale» Rappelant ensuite les mots du Pape dans son message Urbi et Orbi de Pâques pour le peuple haïtien et pour les difficultés que connaît l'île, Mgr Désinord a lancé un appel aux bienfaiteurs de l'AED pour qu'ils continuent à accompagner les Haïtiens. «L'AED est à nos côtés dans ce moment difficile de notre histoire», a précisé l’évêque en demandant aux donateurs de continuer à soutenir la fondation. Haïti est aujourd'hui le pays le plus pauvre du continent américain. Les crimes commis par des gangs et les enlèvements sont de plus en plus nombreux et de graves tensions politiques entre le gouvernement et l'opposition mènent à une instabilité chronique ; déjà en février, les évêques d'Haïti avaient parlé du danger d'une «explosion sociale». L'AED soutient depuis des années l'Église en Haïti dans sa mission pastorale et humanitaire. Rien que l'année dernière, la fondation de droit pontifical a soutenu plus de 30 projets différents pour un total de plus de 550 000 euros. Grâce à la générosité de ses bienfaiteurs, l'AED a pu financer l'achat et l'entretien de véhicules, l'aide d'urgence liée à la pandémie, les salaires des prêtres et des programmes d'éducation et de formation pour les laïcs, les catéchistes et les séminaristes.
Vatican News Service - TC
L’Église en Haïti dans la crainte de nouveaux enlèvements - Vatican News
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Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Haïti. Un prêtre breton et une sœur mayennaise parmi les religieux kidnappés Jeu 22 Avr 2021, 5:43 am | |
| Otages à Haïti : le chef de gang s’exprime, la France reste sans voix Cela fait douze jours, ce jeudi, qu’une dizaine de personnes, dont une sœur et un prêtre français, ont été prises en otages par un gang haïtien. Son chef s’est exprimé récemment à la radio. Dans le même temps, le silence de la France devient assourdissant.(Capture d’écran vidéo YouTube)Cela fait maintenant douze jours qu’une dizaine de personnes, dont plusieurs missionnaires de Saint-Jacques de Guiclan, sont détenues par le gang des 400 Mawozo.
Parmi eux, se trouvent deux Français : le père breton Michel Briand et la sœur Agnès Bordeau, originaire de la Sarthe.
Les ravisseurs, rappelons-le, ont libéré la mère d’un prêtre âgée de 84 ans, qui était très affaiblie, après avoir reçu 50 000 $. Selon nos informations, les otages sont détenus dans une zone boisée, pieds et mains liés dans des conditions très difficiles. Récemment, le chef du gang, Lanmo San Jou, s’est exprimé sur les ondes d’une radio haïtienne, Radio Méga. Il répondait, par téléphone, aux questions du journaliste Henri Guerrier. Il a déclaré perdre patience. « Ici, ce n’est pas un hôpital, on ne donne pas à manger gratuitement. Jusqu’ici, les otages ont été nourris ». Lanmo San Jou a menacé d’« entrer dans une nouvelle phase ». Le chef de gang semble persuadé que les congrégations religieuses catholiques, qui gèrent beaucoup d’écoles en Haïti, et donc perçoivent des droits d’inscription, ont les moyens de débloquer la situation. Il indique clairement que lui et ses hommes ne négocient pas directement avec le gouvernement haïtien. Selon France Info, c’est la cellule interministérielle française, activée quelques heures après l’enlèvement, qui serait chargée des négociations. Sur place, les institutions religieuses et les services de l’ambassade française ont eu pour consigne de rester très discrets sur l’affaire pour ne pas nuire aux négociations. - Citation :
Si notre pays est dans la misère, c’est à cause de la France Dans la même interview, le chef de gang menace aussi de s’en prendre aux otages si une action coup de poing est tentée. Plus loin, il explique avoir beaucoup de rancœur par rapport à la France. « Les deux otages français sont les plus importants à nos yeux. Si notre pays est dans la misère, c’est à cause de la France ». Le chef des ravisseurs semble faire allusion ici à une dette haïtienne payée pendant 150 ans à la France, à la suite de l’indépendance de 1804. Elle équivaudrait, de nos jours, à 17 milliards d’euros. Dette qui a freiné considérablement le développement du pays. La rançon ne pourrait donc pas être le seul motif de la séquestration des religieux comme le laissaient entendre récemment les pères de Saint-Jacques.« Les conditions pour libérer les otages ne sont pas encore réunies », conclut le chef mafieux. Il finit cet entretien en chantant et en riant, à la plus grande stupéfaction du journaliste qui l’interroge.Jusqu’à présent, les autorités françaises sont restées bien muettes sur cette affaire. Pas de déclaration officielle en tout cas du ministère des Affaires étrangères. Ce qui n’est pas sans étonner les membres de la communauté haïtienne qui vivent en France.De nouveaux enlèvementsCe mercredi, de nouveaux enlèvements ont eu lieu à Haïti. Selon le quotidien Le Nouvelliste, dix nouvelles personnes, dont une employée, un notaire, un fonctionnaire et un chauffeur, ont été prises en otage. L’enlèvement d’un homme a entraîné beaucoup de tensions dans le quartier où il habite. « Les riverains ont engagé un mouvement de protestation pour exiger sa libération », écrit Le Nouvelliste.De son côté, l’Église catholique haïtienne a demandé aux responsables de ses institutions de fermer les portes de leurs établissements scolaires mercredi, jeudi et vendredi.-20210422-[G1]-[ABONNE]-[166399]&utm_source=newsletter-aujourdhuienbretagne&utm_medium=e-mail&utm_campaign=newsletter-aujourdhuienbretagne]Otages à Haïti : le chef de gang s’exprime, la France reste sans voix - Un missionnaire breton enlevé en Haïti - Le Télégramme (letelegramme.fr) |
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Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Haïti. Un prêtre breton et une sœur mayennaise parmi les religieux kidnappés Jeu 22 Avr 2021, 5:46 am | |
| C’est révoltant ! » A Guiclan, la société des pères de Saint-Jacques réagit après l’enlèvement d’un des leurs en Haïti Un prêtre breton a été enlevé avec six autres personnes ce dimanche en Haïti. Il faisait partie de la Société des pères de Saint-Jacques basée à Guiclan, près de Morlaix dans le Finistère.
Enlèvement prêtres en Haiti« Je suis très choquée. Comment mon pays est arrivé dans une telle situation ? » Le père Dossous, haïtien et supérieur général de la société des prêtres de Saint-Jacques à Guiclan n’a pas dormi de la nuit après l’annonce du kidnapping du père Michel Briand en Haïti ce dimanche. Le père Briand était l’un des leurs. « C’est son pays de cœur. Il s’est rendu sur place dès son ordination en 1985. »« C’est très révoltant ! » Ce lundi, le père Georgino Rameau s’en prend aux autorités de ce petit pays situé dans les Caraïbes. « Les autorités ne sont pas du tout à la hauteur de ce que l’on attend d’eux. » Ce lundi, à Guiclan, les appels de soutiens affluaient au sein de cette communauté d’humanitaires en Haïti et au Brésil. Les prêtres restent en contact avec leurs homologues caribéens et espèrent un dénouement rapide. Ils sont particulièrement inquiets pour deux otages qui souffrent de diabètes.Le reportage à Guiclan de Tébéo-Tébésud« C’est révoltant ! » A Guiclan, la société des pères de Saint-Jacques réagit après l’enlèvement d’un des leurs en Haïti - Bretagne - Le Télégramme (letelegramme.fr) |
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Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Haïti. Un prêtre breton et une sœur mayennaise parmi les religieux kidnappés Ven 30 Avr 2021, 2:54 am | |
| Libération des otages en Haïti
Communiqué de Mgr Dognin – le 30/04/2021
C’est avec une très grande joie que nous avons appris la libération de nos frères et sœurs, otages en Haïti depuis presque trois semaines. Leur libération arrive en ce 9ème jour de la neuvaine de prière proposée par les évêques de la Province de Rennes à leurs fidèles. Rendons grâce à Dieu ! Nous avons été très nombreux à nous unir ainsi à la prière des Prêtres de Saint Jacques, des sœurs de la Providence de la Pommeraye, des Petites sœurs de Sainte Thérèse, et de l’Église d’Haïti. Nous pouvons remercier aussi ceux et celles qui ont travaillé sans relâche pour obtenir leur libération. Avec les prêtres de St Jacques nous aurons l’occasion de célébrer une messe d’action de grâce. La date sera communiquée ultérieurement.
† Laurent DOGNIN Évêque de Quimper et Léon |
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Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Haïti. Un prêtre breton et une sœur mayennaise parmi les religieux kidnappés Mer 12 Mai 2021, 9:11 am | |
| Otages 20 jours en Haïti, deux religieux français racontent leur calvaire Le père breton Michel Briand et la sœur Agnès Bordeau ont été otages pendant 20 jours, en avril, en Haïti. Libérés fin avril avec quatre autres otages, ils racontent leur captivité.Le père Michel Briand et la sœur Agnès Bordeau, après leur libération. (Valérie Baeriswyl/AFP) Otages en Haïti durant vingt jours en avril, deux religieux français témoignent auprès de l’AFP du calvaire qu’ils ont subi. Sœur Agnès Bordeau, 80 ans et le père breton Michel Briand, 67 ans ne tiennent pas ceux qui les ont séquestrés avec leurs confrères et consœurs haïtiens pour responsables, mais dénoncent l’inaction des autorités du pays le plus pauvre des Caraïbes.« Cartons jetés au sol »« J’ai pris le risque de sortir ce jour-là avec les pères bien que l’ambassade de France nous envoie beaucoup de messages en nous disant : ne prenez pas le risque, tout ça… », témoigne sœur Agnès Bordeau, en Haïti depuis 2019 après des décennies en l’Amérique centrale.Le 11 avril, une quinzaine d’hommes en armes bloquent une route nationale en périphérie de la capitale Port-au-Prince : la religieuse de 80 ans, le père Briand et huit autres personnes se rendant à l’ordination d’un prêtre sont rançonnés puis enlevés.« On s’est trouvés au mauvais endroit au mauvais moment », regrette le père Briand, estimant que les membres du gang n’avaient pas prévu leur rapt.Missionnaire dans le pays des Caraïbes depuis 1986, le religieux parle couramment créole et a pu échanger avec les membres de la bande armée qui l’ont, lui et neuf autres personnes, séquestrés du 11 au 30 avril.Il se rappelle combien, lors des premières minutes « ils ne savaient pas où nous mettre ».Des cartons jetés au sol en pleine nature seront leur premier lieu de captivité pendant cinq jours.« Ils vont nous tuer »« En entrant dans la forêt, j’ai vu un feu. J’ai pensé : Oh ça y est, ils vont nous tuer et puis ils vont nous brûler », raconte sœur Agnès. « Très vite aussi, j’ai entendu des coups de pioche, je me suis dit : bon, ils sont en train de faire une fosse commune et ils vont nous jeter là et nous tuer », se remémore sœur Agnès qui, à postériori, rit largement de ses pensées sombres.Les changements de lieux de séquestration lui auront toujours procuré à la fois espoir de libération et peur d’exécution mais jamais au fil de leur captivité, les religieux français et haïtiens n’auront été agressés.« Le troisième lieu a été le plus terrible car il était insalubre, vraiment très petit et ils nous diminuaient l’alimentation », raconte calmement la religieuse française. « On avait un pâté de viande vers 15 h, une bouteille d’eau et c’était tout pour la journée. »Sans connaître les détails permettant, en pleine nuit du 30 avril, leur libération contre laquelle le gang réclamait un million de dollars, les deux Français ne témoignent d’aucune colère contre leurs ravisseurs.« Je ne leur en veux pas et je dirais même qu’ils ne sont pas responsables », juge sœur Agnès Bordeau. « Je prie beaucoup pour eux, pour qu’ils puissent sortir de cet enfer où ils vivent », soupire-t-elle en serrant ses mains sur ses genoux.« Ils nous ont dit ça clairement, qu’ils se rabattent sur des vols ou, comme le cas qui s’est conduit à notre égard, des kidnappings pour faire vivre tous ceux qui travaillent avec eux et pour acheter des armes », abonde le père Briand.Inaction de l’ÉtatMinée par la pauvreté extrême, Haïti a connu une montée en puissance croissante des gangs dans les quartiers pauvres oubliés des maigres investissements publics.Ces derniers mois, cette mainmise sur le territoire s’est accrue et concrétisée au quotidien par la recrudescence des enlèvements contre rançon, affectant autant la minorité aisée que des habitants vivant sous le seuil de pauvreté.Le religieux se garde de citer des noms de politiciens mais il ne cache pas sa fatigue devant l’inaction de l’État. « Demandons à ce que les autorités publiques puissent agir et non pas parler : ça ne sert à rien de parler encore, ce qu’il faut c’est agir pour le bien du peuple », plaide le prêtre. « Ces élus ont encouragé ce phénomène de gangs : est-ce que c’est pour se protéger ? Je ne sais pas », témoigne avec prudence l’homme de 67 ans, qui goûte progressivement à sa liberté retrouvée, reprenant pour la première fois samedi le volant de son pick-up à travers les rues de Port-au-Prince.Cheveux gris noués en queue-de-cheval, la voix sereine, il n’envisage absolument pas de quitter le pays. « Ça n’est pas parce que vous avez eu des brimades par quelques personnes haïtiennes que c’est tout le peuple qui te brime », plaide le religieux qui estime que son départ serait « une trahison ».https://www.letelegramme.fr/monde/otages-20-jours-en-haiti-deux-religieux-francais-racontent-leur-calvaire-10-05-2021-12747539.php |
| | | Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Haïti. Un prêtre breton et une sœur mayennaise parmi les religieux kidnappés Lun 05 Juil 2021, 3:17 am | |
| Otages en Haïti, trois religieux témoignentLe père Michel Briand, sœur Agnès Bordeau et père Evens Joseph sont trois des personnes qui avaient été retenues en otages, en Haïti, en avril 2021. (Le Télégramme/Monique Kéromnès)« Quand ils nous ont libérés, le chef de gang nous a fait une accolade et nous a dit : "Priez pour nous"… » Cette nuit du 29 au 30 avril, le père Michel Briand s’en souvient en détail. Tout comme sœur Agnès Bordeau et le père Evens Joseph. Tous les trois faisaient partie des dix personnes prises en otages, en Haïti, le 11 avril 2021.
Véritable guet-apens « Nous sommes tombés dans un guet-apens », explique simplement Michel Briand, 67 ans. Tous les trois connaissent bien Haïti : Evens Joseph, 35 ans, prêtre depuis six ans, y est né. Michel Briand y est missionnaire depuis 36 ans. Tous les deux appartiennent à la Société des prêtres de Saint-Jacques. Et sœur Agnès Bordeau, 81 ans et religieuse de la Providence de la Pommeraye, y était depuis cinq ans. « On sait qu’il y a des gangs. Mais on était loin de se douter que ça arriverait, encore moins un dimanche ! » Ils sont piégés alors qu’ils se rendent à l’installation d’un prêtre dans sa paroisse. Dans la voiture avec eux : sa mère, sa sœur, sa tante et son parrain, ainsi que trois autres religieux.
Menacés avec un revolver Sur la route, ils rencontrent le gang des « 400 Mawozo », avec à leur tête un certain « La Mort Sans Jour ». Ils ont entre 18 et 30 ans et retiennent une dizaine de voitures. « Un bandit s’est mis sur le marchepied de la nôtre. Il a mis son revolver sur la tempe de la personne à l’avant… », se souvient sœur Agnès. « J’ai eu la peur de ma vie, enchaîne Evens Joseph. La voiture s’est embourbée. Je n’arrivais pas à la faire repartir ! Ils m’ont donné un coup puis un autre avant de charger et de me dire : "Tu as une minute, sinon c’est une balle dans la tête !" » Heureusement, un camion a pu pousser leur véhicule. - Citation :
« Ils savaient que nous étions des religieux. Nous pensions que ça jouerait en notre faveur… »
Après avoir dépouillé tous les occupants des véhicules de leurs biens de valeur, de leur argent et de leurs téléphones, tout le monde a pu repartir. Sauf le petit groupe de dix, qui est emmené plus à l’écart. Ils sont officiellement otages. Une rançon d’un million d’euros est réclamée. « Ils savaient que nous étions des religieux. Nous pensions que ça jouerait en notre faveur… »« Personne n’a levé la main sur nous »C’est le début de vingt jours de captivité. « Jamais nous n’avons été maltraités. Personne n’a levé la main sur nous », tiennent à rappeler les ex-otages. Mais les conditions sont dures : marche au milieu d’arbustes piquants - les « bayawom » en créole -, nuits à la belle étoile à même le sol, sous un arbre ou dans des maisons insalubres. « Au début, ils nous ont bandés les yeux, avec une de nos aubes qu’ils ont déchirée, raconte sœur Agnès, qui a aussi été menottée. On entendait les cliquetis des armes… » - Citation :
« Il n’y a jamais eu de stress. De moment où on s’est dit, ça y est, c’est fini pour nous. »
Les conditions se « détendent » avec les jours qui passent. « On a pu parler avec nos geôliers, en créole. Ils vivaient dans les mêmes conditions que nous. Mais ils gardaient leurs distances. »« Il n’y a jamais eu de stress, de moment où on s’est dit, ça y est, c’est fini pour nous. Nos ravisseurs nous assuraient que rien ne nous arriverait. »Lecture de la Bible et chapeletLa solidarité les fera tenir. Et la foi : « Nous avions une Bible. L’un des prêtres a lu les 150 psaumes. C’est long et, en même temps, on se reposait, on écoutait… Nous prenions aussi la parole. Un prêtre a lu l’Évangile de Saint-Jean et s’est mis à chanter sur le texte de la Passion. Le soir, nous priions le chapelet. » Les derniers jours, ils ont pu allumer une petite bougie, « petite lumière dans ce lieu infâme », raconte sœur Agnès. - Citation :
« Ma mission est là-bas. Comme le dit saint François de Sales : "Fleuris là où Dieu t’a planté !" »
À la fin, ils n’étaient plus que six et avaient changé deux fois de lieu. La mère du futur prêtre, malade, a été libérée très vite. Trois autres ensuite, grâce à l’intervention d’un ancien chef du gang depuis… sa prison. Pour les six autres, les conditions se durcissent, la faim se fait sentir. Et puis, dans la nuit du 29 au 30 avril, c’est la libération. « On ne peut pas dire comment ça s’est dénoué. C’est trop délicat », explique le père Briand. Mais le travail des institutions religieuses, diplomatiques et judiciaires a joué. Réveillés en pleine nuit, après une longue marche, ils passent dans une voiture puis une autre avant, enfin, de retrouver le centre missionnaire, près de Port-au-Prince.Les deux prêtres retournent en HaïtiDepuis, les choses se sont calmées. Venus témoigner à Guiclan (29), siège des missionnaires de Saint-Jacques, les religieux ne se disent pas traumatisés. « Ça ne m’empêche pas de dormir », glisse simplement sœur Agnès qui, en revanche, ne retournera pas en Haïti. Le père Michel Briand, lui, y sera dès le 28 juillet. « On connaissait les risques avant. Mais je ferai sûrement plus attention… », sourit-il. Quant à Evens Joseph, le retour est calé pour fin septembre : « Ma mission est là-bas. Comme le dit saint François de Sales : "Fleuris là où Dieu t’a planté !" ».Otages en Haïti, trois religieux témoignent - France - Le Télégramme (letelegramme.fr) |
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