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Sujet: Pélerinage du Rosaire Mer 05 Oct 2022, 10:25 pm
Le pèlerinage du Rosaire 2022 démarre mercredi ! Nous sommes heureux de vous le faire vivre depuis Lourdes. Pour que vous profitiez de ce temps de grâce, là où vous êtes, Retraite dans la ville vous propose de recevoir les méditations du frère Sylvain Detoc, prédicateur du pèlerinage 2022. Dès mercredi, nous vous enverrons un mail quotidien : vous pourrez lire et voir l'homélie du frère Sylvain sur l'esplanade du sanctuaire de Lourdes, vous nourrir des témoignages, des rencontres et suivre les moments forts sur les réseaux sociaux, en particulier Facebook et Instagram. Regardez dès maintenant l'éclairage du frère Sylvain sur le thème du pèlerinage : «Comme Bernadette, allez dire…» :
Nous sommes très heureux de vivre ce pèlerinage tous ensemble et de prier avec vous. Bon pèlerinage en direct de Lourdes !
frère Philippe Verdin, op Responsable de Retraite dans la ville
Capucine MODERATION
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Sujet: Re: Pélerinage du Rosaire Mer 05 Oct 2022, 10:26 pm
Capucine MODERATION
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Sujet: Re: Pélerinage du Rosaire Mer 05 Oct 2022, 10:30 pm
Le frère Sylvain Detoc a prononcé une homélie ce matin sur l'esplanade du sanctuaire, lors de la messe d'ouverture. En voici le texte, ainsi que la vidéo :
« Comme des petits, allez dire… »
Devinez, frères et sœurs, quel est le jouet favori de l’enfant JESUS. À Nazareth, tout le monde le sait : le petit raffole des… poupées gigognes ! Oui, ces figurines rondes et joviales qu’on emboîte les unes dans les autres. On en ouvre une : à l’intérieur, il y en a une deuxième, plus petite. On l’ouvre à son tour, et on en découvre une troisième, plus petite encore. Et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’on ait déniché la dernière et la plus petite de toutes – et la petite dernière, c’est souvent… un bébé ! Dieu a « l’esprit gigogne ». Et il l’a depuis longtemps. Il a commencé à jouer à ce jeu bien avant de se faire petit enfant dans la Crèche. La Bible nous le dit : d’abord, si Dieu a choisi Israël, c’est parce que c’était le plus petit de tous les peuples. Ensuite, lorsqu’Israël a voulu un roi, Dieu est allé le chercher dans le plus petit des clans : à Bethléem. C’est là qu’il envoie le prophète Samuel, auprès de Jessé, pour donner l’onction royale à l’un de ses fils. Enfin, quand Dieu passe en revue les garçons de Jessé, son regard ne s’attache pas au plus costaud d’entre eux, mais à David, le plus jeune… et le plus gringalet ! Bref ! Israël, Bethléem, David : à chaque fois, Dieu penche pour le petit dernier ! Eh bien, réjouissons-nous ! D’après ce qui s’est passé ici, à Lourdes, les goûts du Ciel n’ont pas changé. En prenant Bernadette pour messagère, la Vierge Marie a choisi ce qu’il y avait de plus petit, pour ne pas dire de plus méprisé. Certes, Bernadette n’était pas la petite dernière dans sa famille. Elle était même l’aînée. Mais, aux yeux des braves gens de Lourdes, que pouvait-il sortir de bon de chez Soubirous ? D’ailleurs, Bernadette elle-même l’a affirmé : « Si la Sainte Vierge m’a choisie c’est parce que j’étais la plus ignorante. Si elle en avait trouvé une plus ignorante que moi, c’est elle qu’elle aurait prise ». Dieu ne regarde pas comme les hommes. L’histoire de David nous l’a rappelé : « le Seigneur regarde le cœur ». Et que voit-il, dans ce cœur ? Il voit l’enfant qui dort au fond de chacun de nous : ce petit être, muet et fragile, que nous passons notre vie à bâillonner, au lieu de le laisser vagir. Année après année, nous nous épuisons à le cacher sous les carapaces successives que les accidents de la vie nous font enfiler. En fait, nous avons un peu « le cœur gigogne » ! Ça tombe bien, Dieu s’y connaît en la matière. Si nous le laissons faire, il ouvre patiemment, l’une après l’autre, chacune de ces boîtes que nous avons refermées sur notre vie. Jusqu’au jour où il libère le cri, si longtemps retenu, de notre nouvelle naissance. Et si c’était cela, l’enjeu de notre Pèlerinage cette année ? Et si, pendant ces quelques jours, nous acceptions de laisser jubiler l’enfant de Dieu que l’Esprit Saint façonne en nous depuis notre baptême ? Et si nous arrêtions de jouer aux grandes personnes et de nous dire, comme ce personnage rasoir du Petit Prince : « Je suis un homme sérieux, je suis un homme sérieux »… Au contraire, laissons-nous attirer joyeusement par «le petit dernier»: celui ou celle qui gigote en nous ; mais, plus encore, celui ou celle qui est là, à côté de nous. Qui sait ? Cette personne n’a peut-être rien pour attirer mon attention, mais elle pourrait bien être le messager que Dieu m’envoie et que l’Évangile d’aujourd’hui m’invite à accueillir comme le Christ. Reconnaître la Parole de Dieu dans les balbutiements des plus petits, consentir à devenir soi-même un enfant afin de naître à la vie du Ciel, ce n’est pas une option pour les amateurs de spiritualité «Bébé Cadum». Le Seigneur vient de nous l’expliquer : c’est une nécessité. Les saints ont un cœur d’enfant. À la suite de JESUS, le plus humble de tous les hommes, à la suite de Marie, la plus humble de toutes les femmes, les saints se jettent dans les bras de Dieu en l’appelant « Papa ». C’est ce langage du cœur qui fait d’eux de si remarquables missionnaires. Ils se savent aimés. Ils se savent pardonnés. Ils se savent appelés à partager la vie même de Dieu. Comment pourraient-ils rougir d’exulter ? Alors oui, frères et sœurs, « comme Bernadette, comme des petits, allez dire »… Ne nous tracassons pas si nous n’avons pas la parole facile. Le langage du cœur passe aussi par les gestes et les émotions. Pourvu que, comme Dieu, nous ayons « l’esprit gigogne » et que nous mettions à l’honneur les petits derniers.
Le frère Sylvain Detoc nous livre quelques explications complémentaires sur son homélie. Ecoutez-le répondre aux questions du frère Philippe Verdin depuis la basilique du Rosaire :
Soeur Anne Lécu participe également au pèlerinage à Lourdes. Dans cette vidéo, elle nous parle de son dernier livre : Afin que vous donniez du fruit (Cerf) :
Retrouvez toutes les conférences du pèlerinage, en vidéo, sur le portail digital du Rosaire 2022. Bon pèlerinage en direct de Lourdes et à demain !
Frère Philippe Verdin, op Responsable de Retraite dans la ville
Capucine MODERATION
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Sujet: Re: Pélerinage du Rosaire Jeu 06 Oct 2022, 9:02 pm
Voici le texte de l'homélie prononcée ce matin par le frère Sylvain Detoc. Vous pouvez aussi la regarder en vidéo:
« Comme des serviteurs, allez dire… »
« Oh, Seigneur ! Cet arbre, ne permets pas qu’il meure ! » La prière de ce vigneron compatissant, c’est un peu celle que nous aurions pu faire, voici quelques années, avec les frères dominicains du couvent de Lyon. Nous avions, à l’angle du cloître, un bel olivier. Un jour, nous décidons de réaménager le jardin : nous transplantons l’olivier à l’angle opposé. Erreur fatale ! Les feuilles se sont mises à noircir et à se recroqueviller. En quelques semaines, notre bel olivier n’était plus qu’un tronc calciné. Cet arbre mort est resté là, sous nos yeux, pendant de nombreux mois. Les méchantes langues disaient que nous attendions la fin du monde pour le couper. Mais voilà qu’un beau matin, surprise ! Un bourgeon, puis un autre, et un autre encore ! Et bientôt des feuilles plein les branches. Incroyable : notre olivier, que nous croyions perdu, était revenu à la vie ! Aujourd’hui, il donne même des olives ! Cet arbre, j’en ai bien peur, n’a dû sa survie qu’à l’enthousiasme légendaire des Dominicains pour le travail manuel… Mais qui sait si ce petit miracle n’a pas été permis aussi par les prières et les soins de notre bon frère Ange Rodriguez ? Cher frère Ange, tu savais si bien parler aux fleurs et aux pèlerins ! À présent, de là-haut, tu veilles sur tes orchidées et sur tes amis du Rosaire ! Dans les pages de la Bible que nous venons de lire, en tout cas, c’est grâce à des serviteurs bienveillants et discrets que surviennent la guérison et le salut. Si discrets, ces serviteurs, qu’ils restent anonymes. Qui est ce vigneron qui plaide la cause du figuier stérile ? Qui est cette fillette qui intervient auprès de sa maîtresse pour que le général Naaman se rende chez Élisée et obtienne la guérison de sa lèpre ? Qui est ce messager qu’Élisée envoie auprès de Naaman pour lui indiquer de se baigner dans le Jourdain ? Qui sont ces serviteurs qui calment la colère de Naaman et l’invitent à faire confiance au prophète ? Si Dieu a voulu que ces petites mains de la Providence ne portent pas de nom, sans doute est-ce pour que nous puissions mieux nous identifier à elles ? Or que font-ils, ces serviteurs, sinon intervenir pour que ce qui était perdu soit sauvé ? À travers eux, la Bible nous invite ainsi à nous mettre au service de la guérison et du salut de tous nos frères et sœurs en humanité. Certains de ces personnages sont plus connus que d’autres. Élisée, par exemple, est un prophète célèbre. Il n’empêche : lui aussi n’est qu’un humble serviteur. Du reste, il ne se fait pas « mousser » auprès de Naaman : il se contente de lui envoyer un messager, et, la suite du récit nous le dira, il n’acceptera ni salaire, ni cadeau, pour avoir indiqué à ce vaillant guerrier la voie du salut. Comment ne pas songer ici à Bernadette ? Elle n’accepta jamais de cadeau lié aux apparitions. Une fois sa mission terminée, elle se retire dans l’anonymat et le secret d’un cloître. Devenue religieuse à Nevers, elle explique : « Je suis le balai dont la Vierge s'est servie. Qu'est-ce qu'on fait d'un balai quand on a fini de s'en servir ? On le met derrière la porte. C'est ma place, j'y suis bien. J'y reste ». Comment ne pas songer également à vous, chers frères et sœurs membres de l'Hospitalité du Rosaire, Choristes, Commissaires et Hôtesses ? Dans quelques instants, certains d'entre vous vont s'engager comme titulaires. Notre prière vous accompagne, pour que vous soyez de joyeux serviteurs de la guérison et du salut des Pèlerins qui vous sont confiés. Mais notre Pèlerinage ne serait pas ce qu’il est sans le travail qu’y font d’autres serviteurs de l’Église : je veux parler des prêtres. Par le ministère de la Parole et des sacrements, ils sont au service de la guérison et du salut du peuple de Dieu. Comme Élisée, ils aident les Naamans d’aujourd’hui à aller se plonger et se replonger, et se replonger encore, dans les eaux de la grâce. Comme le vigneron compatissant, ils cultivent patiemment les cœurs, sans désespérer de leur croissance, ni du fruit à venir. Enfin, ce service, nous sommes tous appelés à y coopérer en vertu de notre baptême. Alors, oui, frères et sœurs, « comme Bernadette, comme des serviteurs, allez dire… » Mettons-nous au service de cette Parole qui sauve et qui guérit. Nous goûterons une joie qui n’est pas de ce monde : celle de la Vierge Marie, à Cana, et celle de tous ceux qui, comme elle, se sont mis au service de la Parole de Vie. Être les serviteurs des noces de Dieu avec l’humanité : il n’y a pas de plus grand bonheur !
Le frère Sylvain Detoc nous livre quelques explications complémentaires sur son homélie. Ecoutez-le répondre aux questions du frère Philippe Verdin depuis la basilique du Rosaire
Frère Jean-Thomas du Beauregard a donné une catéchèse sur le thème "L'Evangélisation tout feu tout flammes !" Dans cette vidéo, il nous parle de son dernier livre, «La spiritualité de la buche» (Cerf) :
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Capucine MODERATION
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Sujet: Re: Pélerinage du Rosaire Ven 07 Oct 2022, 9:33 pm
voici le texte de l'homélie prononcée ce matin par le frère Sylvain Detoc. Vous pouvez aussi la regarder en vidéo :
« Comme des blessés, allez dire… »
« On ne peut plus rien pour vous ». Elle est terrible, cette phrase ! C’est celle qu’ont dû entendre la veuve de Sarepta, puis la veuve de l’Évangile, le jour où les médecins n’ont pas réussi à sauver leur mari. Les membres de l’Hospitalité qui servent aux piscines se rappellent sûrement que cette sentence, nous l’avons entendue, nous aussi, il y a cinq ans. Nous commencions le traditionnel chemin de croix de notre service, quand, tout à coup, s’est effondrée Marie-Thérèse, une ancienne hospitalière. Problème cardiaque. Les pompiers n’ont pas pu la réanimer. Le personnel de l’hôpital de Tarbes, non plus. Les « piscinières » qui m’ont accompagné en réanimation, cette nuit-là, en ont gardé un vif souvenir. Ma voix tremblait lorsque j’ai oint le front et les mains de Marie-Thérèse et que, à l’aide d’un smartphone, j’ai prononcé pour elle ces mots de l’Église qui soulagent et qui libèrent – oui, un smartphone, car dans l’urgence, nous n’avions pas emporté les livres liturgiques ! Humainement, nous ne pouvions plus rien pour elle ; elle ne pouvait plus rien pour nous. Mais son passage vers la Vie éternelle a marqué d’une façon indescriptible le service des Piscines. C’était le 7 octobre 2017, en la fête de Notre-Dame du Rosaire, que nous célébrons aujourd’hui… C’est comme si Marie-Thérèse, malgré la grande détresse où elle était plongée, nous avait apporté quelque chose d’indicible, quelque chose qui venait d’au-delà d’elle-même, et d’au-delà de nous. Quel paradoxe ! Voici une personne qui souffre, qui a besoin de nous, et c’est nous qui recevons d’elle ! Prenez la veuve de Sarepta. Comme « la veuve misérable » de l’Évangile, elle aura bientôt tout perdu. Jadis, elle a perdu son mari. Maintenant, elle va perdre son fils et sa propre vie. La famine fait rage, les réserves sont vides, et voilà que la dernière poignée de farine et le dernier filet d’huile, le prophète Élie lui demande de les lui offrir. Il est gonflé, l’homme de Dieu ! Gonflé, oui, c’est le mot : gonflé d’une espérance qui vient d’en haut. Sous ce souffle, tout devient possible. La farine et l’huile manquaient ; à présent, elles débordent ! En règle générale, l’abondance ne sort pas de l’indigence. Mais Dieu, lui, peut tirer de notre misère un trésor. Encore faut-il que nous acceptions de lui offrir notre pauvreté. C’est aussi l’aventure qu’a vécue Bernadette. Quelle drôle d’idée la Saint Vierge a eue de demander à cette fillette, si malmenée par la vie, d’apporter sa contribution au projet de Dieu ! Comme la veuve de Sarepta, qui ramassait du bois à l’entrée de la ville lorsqu’elle rencontra Élie, Bernadette était venue ramasser du bois à l’entrée de la grotte lorsque la Vierge est venue à sa rencontre. Et comme dans l’histoire du prophète, c’est le Ciel qui s’est fait mendiant auprès d’une indigente. Avec une délicatesse infinie, Marie demande à Bernadette une faveur : « Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours ». En principe, c’est l’inverse : ce sont les pauvres pécheurs que nous sommes qui prient le Ciel, ce n’est pas le Ciel qui nous prie. Eh bien, non ! JESUS nous révèle un Dieu qui nous prie de bien vouloir lui offrir notre personne et notre histoire, aussi misérables soient-elles. Dieu ne nous demande pas d’abord d’ouvrir notre porte-monnaie. Il nous demande d’ouvrir notre cœur. Lui ouvrir le trésor que nous sommes, avant de lui ouvrir le trésor que nous avons. C’est cela, « prendre sur son indigence ». Et c’est bien plus méritoire que d’offrir nos euros. Au pied de la Croix, il y avait une veuve. La Vierge Marie avait perdu son époux, Joseph, depuis longtemps. Le corps de son fils unique était couvert de blessures, et chacune égratignait son cœur de mère. Cette douleur aurait pu être entièrement subie. Mais l’amour l’a transformée en une offrande de grand prix. De cette souffrance offerte, ont jailli les flots du pardon et de la vie éternelle. Chers frères et sœurs qui allez recevoir maintenant l’onction des malades – et vous tous qui êtes venus déposer à Lourdes les fardeaux du corps et de l’âme – vous êtes au milieu de nous le signe de la compassion débordante de Dieu envers notre humanité blessée et fragile. « Comme Bernadette, vous allez dire » à ce monde en détresse que Dieu ne l’a pas abandonné. Vous ne le dites pas à travers ce que vous avez ; vous ne le dites pas à travers ce que vous faites ; vous le dites à travers ce que vous êtes. Et cette parole est plus précieuse que toutes nos offrandes. Nous vous confions à la tendresse de Dieu, et c’est vous qui nous montrez le chemin de la Vie. Merci !
Le frère Sylvain Detoc nous livre quelques explications complémentaires sur son homélie. Ecoutez-le répondre aux questions du frère Philippe Verdin depuis la basilique du Rosaire
Frère Jacques-Benoît Rauscher a donné une catéchèse sur le thème "Politique, Argent, Migrant.... LÉglise a-t-elle quelque chose à dire sur ces questions ?" Dans cette vidéo, il nous parle de son dernier livre, «Découvrez la Doctrine sociale de l'Église avant d'aller voter» (Cerf) :
Retrouvez toutes les conférences du pèlerinage, en vidéo, sur le portail digital du Rosaire 2022. Bon pèlerinage en direct de Lourdes et à demain !
Frère Philippe Verdin, op Responsable de Retraite dans la ville
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Sujet: Re: Pélerinage du Rosaire Sam 08 Oct 2022, 6:39 am
Le pèlerinage du Rosaire se termine aujourd'hui. Revivez la messe d'action de grâce et d'envoi
Voici le texte de l'homélie prononcée ce matin par le frère Sylvain Detoc. Vous pouvez aussi la regarder en vidéo :
« Comme des prophètes, allez dire… »
Comme il est ingrat, frères et sœurs, le métier de prophète ! Le métier de prédicateur, aussi. Un jour, pour rendre service à un curé de paroisse, j’ai célébré des obsèques. La famille du défunt, visiblement, n’avait pas l’habitude d’aller à l’église. Je faisais les questions et les réponses de la messe. Personne ne chantait. J’avais un peu l’impression d’être « l’homme-orchestre »… Mais c’est au moment de l’homélie que, là, je me suis senti vraiment seul. Les paroles semblaient couler sur l’auditoire comme l’eau sur les plumes d’un canard. Je me demandais si je n’aurais pas mieux fait de me taire pour aller plus vite – j’espère que ce n’est pas ce que vous êtes en train de vous dire actuellement… À la fin de la cérémonie, je raccompagne la famille sur le parvis de l’église, je dis au revoir à tout le monde et je retourne à l’intérieur pour ranger un peu. Et là, je vois un homme qui n’était pas sorti avec la famille. Ce monsieur était en larmes. J’étais un peu gêné. Mais je me dis : « Tu ne peux pas faire semblant de ne pas l’avoir vu ; va lui dire une parole de réconfort ». Je m’approche donc de lui, je le salue, et je lui demande : « Le défunt était sûrement quelqu’un qui vous était très cher ? » Il me répond : « Non, pas du tout. Je ne connais personne ici. J’ai vu que la porte était ouverte. Je suis entré. Vous étiez en train de parler dans le micro, et ce que vous avez dit m’a bouleversé. » Ce jour-là, frères et sœurs, je me suis retrouvé prophète malgré moi. Et ce n’est pas plus mal ainsi. Je ne peux pas m’attribuer ce qui s’est passé dans le cœur de cet homme. Dans cette histoire, je n’ai été que l’instrument de la Parole de Dieu. Ce qui a été semé ne m’appartient pas. La Parole de Dieu n’appartient à personne. Plus exactement, elle est à tout le monde. Cela, les deux anecdotes que nous venons de lire dans la Bible nous le montrent bien. La Parole de Dieu n’appartient pas à Moïse, et Moïse n’est pas jaloux que l’Esprit Saint inspire d’autres prophètes que lui. Au contraire, dit-il : « puisse tout le peuple de Dieu être prophète ! » La Parole de Dieu n’appartient pas non plus à Jean-Baptiste. Pourtant, celui-ci est le plus grand et le dernier de tous les prophètes. Jean-Baptiste le sait : il n’est qu’un « porte-parole » ; il n’est pas la Parole elle-même. C’est JESUS, et lui seul, qui est la Parole de Dieu faite chair. Jean-Baptiste s’incline avec joie devant le succès grandissant de son cousin, il n’en prend pas ombrage. Tant mieux si l’on va à JESUS et pas à nous. Après tout, il vaut mieux s’adresser au bon Dieu qu’à ses saints, n'est-ce pas ? « Je ne suis pas le Christ ». La formule de Jean-Baptiste est précieuse. Gravons-la dans notre cœur, au moment de repartir chez nous. Non, je ne suis pas le Sauveur. Je ne suis pas le bon Dieu. Je ne suis pas tout-puissant. Il ne m’est pas demandé de faire l’impossible. Convertir le cœur de quelqu’un, notamment, ce n’est pas à ma portée. Tant mieux ! Comme ce serait dangereux... Bernadette nous a donné ici une jolie boussole en matière d’évangélisation. Rappelons-nous cette parole pleine de sagesse qu’elle disait aux sceptiques : « Je ne suis pas chargée de vous le faire croire, je suis chargée de vous le dire ». Bernadette savait très bien qu’elle n’était pas propriétaire du message de la Vierge Marie. Comme tous les porte-parole du Ciel, elle avait bien compris qu’elle portait une Parole dont les effets la dépassaient infiniment. Alors oui, frères et sœurs, « comme Bernadette, comme des prophètes, allez dire… » Rentrons chez nous, dans nos communautés, dans nos paroisses, avec la joie immense des Moïse et des Jean-Baptiste. Ne boudons pas, ne faisons pas les « Josué ». Le garçon craignait pour la renommée de Moïse, comme les disciples de Jean-Baptiste craignaient pour celle de leur maître. Au contraire, lorsque nous voyons que l’Esprit Saint est à l’œuvre dans la communauté, réjouissons-nous, même si ce n’est pas forcément de cette manière que nous aurions aimé que Dieu s’y prenne. Certes, c’est aux pasteurs de l’Église qu’il appartient de discerner l’authenticité des charismes, et c’est pour cela que la Vierge Marie a d’abord envoyé Bernadette au presbytère de Lourdes avec cette consigne : « allez dire aux prêtres… » Mais l’évangélisation n’est pas l’affaire des prêtres seulement. Elle est l’affaire de tous. Par le baptême, nous sommes tous prophètes. Il n’y a pas de concurrence entre les serviteurs de Dieu.
Le frère Sylvain Detoc nous livre quelques explications complémentaires sur son homélie. Ecoutez-le répondre aux questions du frère Philippe Verdin depuis Lourdes :
« Comme des prophètes, allez dire… »
Comme il est ingrat, frères et sœurs, le métier de prophète ! Le métier de prédicateur, aussi. Un jour, pour rendre service à un curé de paroisse, j’ai célébré des obsèques. La famille du défunt, visiblement, n’avait pas l’habitude d’aller à l’église. Je faisais les questions et les réponses de la messe. Personne ne chantait. J’avais un peu l’impression d’être « l’homme-orchestre »… Mais c’est au moment de l’homélie que, là, je me suis senti vraiment seul. Les paroles semblaient couler sur l’auditoire comme l’eau sur les plumes d’un canard. Je me demandais si je n’aurais pas mieux fait de me taire pour aller plus vite – j’espère que ce n’est pas ce que vous êtes en train de vous dire actuellement… À la fin de la cérémonie, je raccompagne la famille sur le parvis de l’église, je dis au revoir à tout le monde et je retourne à l’intérieur pour ranger un peu. Et là, je vois un homme qui n’était pas sorti avec la famille. Ce monsieur était en larmes. J’étais un peu gêné. Mais je me dis : « Tu ne peux pas faire semblant de ne pas l’avoir vu ; va lui dire une parole de réconfort ». Je m’approche donc de lui, je le salue, et je lui demande : « Le défunt était sûrement quelqu’un qui vous était très cher ? » Il me répond : « Non, pas du tout. Je ne connais personne ici. J’ai vu que la porte était ouverte. Je suis entré. Vous étiez en train de parler dans le micro, et ce que vous avez dit m’a bouleversé. » Ce jour-là, frères et sœurs, je me suis retrouvé prophète malgré moi. Et ce n’est pas plus mal ainsi. Je ne peux pas m’attribuer ce qui s’est passé dans le cœur de cet homme. Dans cette histoire, je n’ai été que l’instrument de la Parole de Dieu. Ce qui a été semé ne m’appartient pas. La Parole de Dieu n’appartient à personne. Plus exactement, elle est à tout le monde. Cela, les deux anecdotes que nous venons de lire dans la Bible nous le montrent bien. La Parole de Dieu n’appartient pas à Moïse, et Moïse n’est pas jaloux que l’Esprit Saint inspire d’autres prophètes que lui. Au contraire, dit-il : « puisse tout le peuple de Dieu être prophète ! » La Parole de Dieu n’appartient pas non plus à Jean-Baptiste. Pourtant, celui-ci est le plus grand et le dernier de tous les prophètes. Jean-Baptiste le sait : il n’est qu’un « porte-parole » ; il n’est pas la Parole elle-même. C’est JESUS, et lui seul, qui est la Parole de Dieu faite chair. Jean-Baptiste s’incline avec joie devant le succès grandissant de son cousin, il n’en prend pas ombrage. Tant mieux si l’on va à JESUS et pas à nous. Après tout, il vaut mieux s’adresser au bon Dieu qu’à ses saints, n'est-ce pas ? « Je ne suis pas le Christ ». La formule de Jean-Baptiste est précieuse. Gravons-la dans notre cœur, au moment de repartir chez nous. Non, je ne suis pas le Sauveur. Je ne suis pas le bon Dieu. Je ne suis pas tout-puissant. Il ne m’est pas demandé de faire l’impossible. Convertir le cœur de quelqu’un, notamment, ce n’est pas à ma portée. Tant mieux ! Comme ce serait dangereux... Bernadette nous a donné ici une jolie boussole en matière d’évangélisation. Rappelons-nous cette parole pleine de sagesse qu’elle disait aux sceptiques : « Je ne suis pas chargée de vous le faire croire, je suis chargée de vous le dire ». Bernadette savait très bien qu’elle n’était pas propriétaire du message de la Vierge Marie. Comme tous les porte-parole du Ciel, elle avait bien compris qu’elle portait une Parole dont les effets la dépassaient infiniment. Alors oui, frères et sœurs, « comme Bernadette, comme des prophètes, allez dire… » Rentrons chez nous, dans nos communautés, dans nos paroisses, avec la joie immense des Moïse et des Jean-Baptiste. Ne boudons pas, ne faisons pas les « Josué ». Le garçon craignait pour la renommée de Moïse, comme les disciples de Jean-Baptiste craignaient pour celle de leur maître. Au contraire, lorsque nous voyons que l’Esprit Saint est à l’œuvre dans la communauté, réjouissons-nous, même si ce n’est pas forcément de cette manière que nous aurions aimé que Dieu s’y prenne. Certes, c’est aux pasteurs de l’Église qu’il appartient de discerner l’authenticité des charismes, et c’est pour cela que la Vierge Marie a d’abord envoyé Bernadette au presbytère de Lourdes avec cette consigne : « allez dire aux prêtres… » Mais l’évangélisation n’est pas l’affaire des prêtres seulement. Elle est l’affaire de tous. Par le baptême, nous sommes tous prophètes. Il n’y a pas de concurrence entre les serviteurs de Dieu.
Le frère Sylvain Detoc nous livre quelques explications complémentaires sur son homélie. Ecoutez-le répondre aux questions du frère Philippe Verdin depuis Lourdes :
Anne-Dauphine Julliand, essayiste, a donné une catéchèse sur le thème "Consoler, être consolé". Ses deux premières oeuvres publiées relatent son expérience de vie familiale confrontée à la maladie grave de deux de ses enfants. Son troisième livre autobiographique, «Consolation» est sorti en 2020 aux éditions Les Arènes. Ecoutez son témoignage poignant et plein d'espérance :
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