Italie : Plus de crucifix sur les murs des écoles
04 Novembre 2009
DEPECHES CATHOBEL - INTERNATIONAL - Italie
Dans un jugement inédit, le 3 novembre, la Cour européenne des droits de l'homme, à Strasbourg, a considéré la présence de crucifix dans les salles de classe italiennes contraire au droit des parents d'éduquer leurs enfants selon leurs convictions et au droit des enfants à la liberté de religion. La mairie de Rome déplore la sentence de Strasbourg contre les crucifix dans les salles de classe et rappelle que « le crucifix est un symbole de notre culture ».
La cour de Strasbourg s'est prononcée après le recours d'une italo-finlandaise qui avait demandé la suppression du crucifix dans les salles de classe d'une école de la province de Padoue fréquentée par ses 2 enfants.
Le gouvernement italien soutenait quant à lui que cette présence était naturelle, le crucifix n'étant pas seulement un symbole religieux mais aussi, en tant que "drapeau" de la seule Eglise nommée dans la Constitution, un symbole de l'Etat italien.
Les juges de Strasbourg ont estimé en revanche que la croix pouvait aisément être interprétée par des élèves de tous âges comme un signe religieux, signe qui peut être perturbant pour des élèves d'autres religions ou athées.
La mairie proteste contre la sentence : il s'agit d'un symbole
« La sentence de la cour européenne des Droits de l'homme de Strasbourg, me laisse stupéfait », a déclaré le vice-maire de Rome, le sénateur Mauro Cutrufo : « En ne reconnaissant pas les racines judéo-chrétiennes et en ne les insérant pas dans la Constitution, l'Union européenne a commis une première erreur, parce qu'elle a tenté d'effacer d'un coup l'histoire et l'identité de l'Europe elle-même, au nom d'un laïcisme pas mieux précisé qui n'a rien à voir avec la laïcité ».
« C'est maintenant la tour de la Cour européenne des Droits de l'homme qui rejette de fait la présence du crucifix dans les salles de classe et cela me semble objectivement un peu trop », regrette le sénateur. « L'Italie et l'Europe ont une histoire et une culture qu'une sentence ne pourra pas effacer », a-t-il ajouté.
Il conclut : « Le dialogue interreligieux passe par la tolérance et le respect, non par une guerre contre le crucifix, qui est au contraire un symbole de bonté et de paix qui, par tradition, trouve depuis toujours sa place dans les salles de classe de nos écoles ».
source : www.catho.be