---- Blasphème ET L`AMOUR DU PROCHAIN
Allah a dit : « et si après le pacte, ils violent leurs serments et attaquent votre religion, combattez alors les chefs de la mécréance » (9.12) ; « certains ‘oulemâ’ ont conclu, note al-Qortobi (m. 1273), qu’il est obligatoire d’après ce verset de tuer tous ceux qui blasphèment la religion, car ce sont des mécréants » - Ibn Kathir fait parti de ceux-là - le Cheikh andalou continue : « Ibn al-Mondhir a dit : « l’ensemble des savants est d’avis que celui qui insulte le Prophète doit être tué ». Ceux qui ont dit cela sont Mâlik, al-Layth, Ahmad, Ishâq, et les chaféites »39. Côté hadith, deux rapports d’Abou Dâwoud indiquent que Mahomet s’était réjoui de l’assassinat de deux femmes, dont une qui était enceinte, et qui avaient l’habitude de l’injurier40. En ce qui concerne le dhimmi, la majorité pense qu’il doit être tué, néanmoins, Abou Hanifa et quelques autres ont suggéré qu’il devrait être corrigé et réprimandé en raison du traité qui le protège de l’épée des musulmans.
- Avantage que l’on peut tirer d’une situation
Faire basculer l’avantage en faveur des musulmans en massacrant femmes et enfants est recommandé par la loi islamique, le spécialiste du droit d’origine somalienne az-Zayla’i (m. 1342) a écrit : « s’il est permis de tuer les enfants des polythéistes pour le bénéfice des musulmans, alors tuer leurs personnes âgées est aussi permis si cela est bénéfique, par exemple si ce sont des rois. Mais s’il n’y a pas de bénéfice à en tirer, ils ne doivent pas être tués sauf s’ils combattent »41. Le juriste hanafite Ibn al-Hammâm (m. 1457) a également discuté de ce point dans Fath al-Qadîr : « la reine devra être tuée même si elle ne combat pas, ainsi que l’enfant-roi et le roi fou, car le meurtre des monarques brise leur force »42. Ibn ‘Abidîn (m. 1836) reprendra presque mot pour mot les paroles d’Ibn al-Hammâm dans Radd al-Mouhtâr ‘ala ad-Dourr al-Moukhtâr.
- Apostasie
Le Messager de Dieu a dit : « celui qui quitte sa religion, tuez-le »43, sans faire de distinction entre les hommes et les femmes. Ach-Chawkâni a signalé que le premier calife a tué une renégate sans que cela ne soit désapprouvé par les compagnons, puis il a archivé la tradition prophétique : « si une femme renie l’islam, rappelle-la. Si elle se repente (laisse-la), sinon frappe-la au cou »44. Il n’y a pas de désaccord sur le fait d’assassiner une musulmane qui abandonne sa religion, nous lisons dans Al-Moughni :
Les savants sont unanimes sur la nécessité de tuer l’apostat. Cela a été rapporté par Abi Bakr, ‘Omar, ‘Othmân, ‘Ali, Mou’âdh, Abi Moussa, Ibn ‘Abbâs, Khâlid, et d’autres, qui ne nient pas cela, il y a un consensus. Il (Ahmad) a dit : « celui qui quitte l’islam, homme ou femme, et qui est majeur et saint d’esprit, on lui prêche pendant trois jours, s’il revient (laissez-le), sinon il sera tué ».
Il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes dans la nécessité de les tuer. Cela a été rapporté par Abi Bakr et ‘Ali. C’est aussi l’avis d’al-Hassan, az-Zouhri, an-Nakha’i, Makhoul, Hammâd, Mâlik, al-Layth, al-Awzâ’i, ach-Châfi’i, et Ishâq.45
Le consensus est un fondement de la législation islamique et constitue une preuve indéniable.
- Le talion (qisâs)
Ceux qui l’appliquent auront une longue longévité (2.179), et c’est à cet article de loi mentionné trois fois dans le Coran (2.194, 16.126, 42.40) que s’est référé Mohamed Merah. Si un incrédule tue un musulman, il sera tué en représailles, tel fut le jugement prononcé à l’encontre de l’une des femmes des Banou Qorayza qui fut exécutée par décapitation46. Toutefois, la règle ne concerne pas seulement le meurtre et peut être étendue à divers domaines, le verset « si vous punissez, infligez une punition égale au tort qu’il vous a fait. Et si vous endurez... cela est certes meilleur pour les endurants » (16.126) fut descendu après que le cadavre d’Hamza bin ‘Abd al-Mouttalib, l’oncle de Mahomet, ait été mutilé par des Qoraychites :
Abu Hassan Al-Muzaki a cité qu’Ibn ‘Abbas avait dit : « le Prophète dit après qu’Hamza fut tué et mutilé : « si je remportai la victoire sur les Qureïch, je tuerai soixante-dix de ses hommes et mutilerai [leurs corps de la même manière dont ils ont traité Hamza] », d’où Allah fit descendre : « et si vous punissez… Endurants », alors le Messager d’Allah dit : « mais nous endurons ».47
La mutilation est d’ordinaire bannie48 des théâtres de guerre, mais « Dieu a permis aux musulmans de mutiler les mécréants, souligne Ibn al-Qayyim (m. 1350), si ceux-ci ont mutilé les musulmans bien que la mutilation soit interdite. Il a dit : « et si vous punissez, infligez une punition égale au tort qu’il vous a fait » (16.126). C’est la preuve que couper le nez et les oreilles et ouvrir le ventre en rétribution n’est pas une transgression mais est conforme à la justice »49. Il est donc licite de mutiler le corps d’une personne à condition que son peuple ou sa tribu ne se soit livré à ce genre de chose. De même que le verset « quiconque transgresse contre vous, transgressez contre lui, à transgression égale » (2.194) est un postulat d’ordre général applicable en toutes circonstances ou presque, al-Qortobi l’a interprété de la manière suivante :
Il n’y a pas de divergence d’opinion parmi les savants que la base de ce verset concerne la rétribution similaire. Quiconque tue avec quelque chose, il doit être tué avec la chose dont il s’est servie pour tuer, et c’est l’avis de la majorité des savants, tant qu’ils ne tuent pas avec quelque chose qui est un péché, comme la sodomie ou la consommation d’alcool, dans de tels cas, il devra être tué avec le sabre. Pourtant, les chaféites sont d’avis que ceux qui tuent avec un acte de péché, doivent aussi être tué par le même acte, ils disent qu’une barre doit être enfoncée dans son anus jusqu’à ce que mort s’en suive, ou qu’on doit lui donner à boire de l’alcool pour étancher sa soif jusqu’à ce que mort s’en suive. Ibn al-Mâjichoun a dit : « celui qui tue par le feu ou par le poison ne doit pas être tué de la même façon, parce que le Prophète a dit : « personne ne punit par le feu sauf Allah », et le poison est le feu de l’intérieur, mais l’ensemble des savants sont d’avis que l’on peut tuer de la même manière en raison de la généralité du verset.50
En considérant que la notion de transgression évoquée dans le verset 2.190 représente, selon les ‘oulemâ’, le meurtre de femmes et d’enfants, le verset 2.194 permet alors de « transgresser » similairement, c’est-à-dire de les tuer intentionnellement en représailles, si les rejetons et les épouses des musulmans ont péri lors d’attaques menées par les impies. Nous avons vu plus haut, dans le cadre de la mutilation, que des gens peuvent pâtir des fautes commises par leurs compatriotes, cela est aussi valable pour les pères et leurs enfants, an-Nawawi a écrit que « les jugements de leurs pères s’appliquent sur eux dans l’héritage, le mariage, le talion (qisâs), le prix du sang, etc. »51. Mahomet, qui se vantait d’être « le prophète du carnage » et « le rieur tueur »52, a lui-même mis en œuvre ce précepte en faisant trancher la tête d’un certain nombre d’enfants juifs des Banou Qorayza à cause des transgressions de leurs pères53. On a soumis à son éminence le Cheikh Ibn al-‘Othaymîn (m. 2001) la question qui suit : « s’ils nous ont fait cela, c’est-à-dire tué nos enfants et nos femmes, peut-on tuer les leurs ? », il a répondu :
Le sens apparent est qu’il nous est permis de tuer les femmes et les enfants même si nous en perdons le bénéfice financier, parce que cela anéanti le cœur de l’ennemi et les humilie et (aussi en raison de) la généralité de sa parole : « donc, quiconque transgresse contre vous, transgressez contre lui à transgression égale » (2.194). (…) Ils ont tué nos femmes, on tue leurs femmes. C’est ça la justice. Il n’est pas juste de dire « s’ils ont tué nos femmes, nous ne tuerons pas leurs femmes », car cela les affecte énormément.54
Al-Qortobi dans son Tafsir s’est opposé à cette idée, il a dit : « s’ils tuent nos femmes et nos enfants, et nous chagrinent par cela, il ne nous appartient pas pareillement de les tuer intentionnellement pour les attrister et les affliger »55. Sa compassion et son humanité ont influencé son avis qui aurait dû en temps normal reposer sur le raisonnement analogique.
Allah ordonne de tuer un enfant
Dans la sourate al-Kahf, Allah place un contrat sur la tête d’un enfant adorable. Son fidèle serviteur al-Khadir l’exécute sans broncher, sous les yeux du prophète Moïse complètement décontenancé : « puis ils partirent tous deux, et quand ils eurent rencontré un enfant, [l’homme] le tua. Alors [Moïse] lui dit : « as-tu tué un être innocent, qui n’a tué personne ? Tu as commis certes, une chose affreuse ! » (18.74), « quant au garçon, ses père et mère étaient des croyants, nous avons craint qu’il ne leur imposât la rébellion et la mécréance. Nous avons donc voulu que leur Seigneur leur accordât en échange un autre plus pur et plus affectueux » (18.80-81). Le hadith nous apprend au travers des Sunan d’Abou Dâwoud et du Sahih Moslim que le garçon « a été créé mécréant », et « qu’il était mécréant par nature »56. La tradition islamique décrit également le déroulement du meurtre, al-Khadir « a pris sa tête et l’a arraché »57, dit Mahomet, et on rapporte aussi « qu’ils ont trouvé un garçon en train de jouer. Il (al-Khadir) a attrapé le gentil garçon mécréant, puis il l’a allongé et égorgé avec un couteau »58. Al-Qortobi a ajouté :
Il s’est saisi d’une pierre et lui a fracassé la tête avec jusqu’à ce qu’il meurt. (…) Je dis : il n’y a pas de conflit entre ces trois circonstances. Il est probable qu’il l’a d’abord frappé à la tête avec une pierre, puis il l’a allongé et égorgé, ensuite il lui a arraché la tête. (…) Et dans le Kitâb al-‘Ara’is : quand Moïse a dit à al-Khadir : « as-tu tué un être innocent… ? », al-Khadir s’est mis en rogne et a arraché l’épaule gauche du garçon. Il a gratté la chair qui était dessus, et sur l’os de l’épaule était écrit : « mécréant qui n’a jamais cru en Dieu ».59
Pourquoi Allah a-t-il créé un mécréant si c’est pour ensuite le tuer et le jeter en enfer ? Voulait-il donner une leçon à Moïse par le biais de cet assassinat ? N’y avait-il pas un autre moyen ? De plus, le texte coranique dit « nous avons craint (khachinâ) qu’il ne leur imposât la rébellion et la mécréance », Allah n’était-il pas certain de ce qui allait arriver, lui qui pourtant se prétend omniscient (2.29, 3.34, 5.54, etc.) ? L’a-t-il tué par « précaution » ? Cette histoire soulève décidément beaucoup de questions auxquelles les savants n’ont pas la moindre réponse. Ils affirment cependant que ce récit ne peut être utilisé pour justifier le meurtre d’enfants. Quant aux orientalistes, ils suggèrent que le Roman d’Alexandre, l’épopée de Gilgamesh, ou une vieille légende juive mettant en scène Élie et le rabbi Josué ben Lévi, aient inspiré la saga d’al-Khadir au vu des similitudes que présentent les récits.
Le terrorisme est l’âme de l’islam. La science islamique, tous domaines confondus, disculpent les djihadistes des méfaits et des massacres qu’ils aient pu commettre. Les mosquées chantent les louanges des terroristes et célèbrent leur gloire. Les fous de Dieu n’ont de compte à rendre à personne, si ce n’est à Allah, qui les accueille sous son trône, dans des nids occupés par de petits oiseaux verts à l’intérieur desquels résident l’âme des martyres60 qui attendent patiemment le Jour de la Résurrection où vin et houris égaieront leur quotidien ! Si l’on en croit Mahomet, Ben Laden serait alors un pivert qui se régalerait des fruits du Paradis !
40 Sunan Abi Dâwoud 4361 et 4362. Dans Sahih wa-Da’îf Sunan Abi Dâwoud 9/361-362, al-Albâni considère le 4361 sahih et le 4362 faible, mais il se contredit dans son ouvrage Takhrîj Michkât al-Masâbîh dans lequel il juge ce dernier sahih. Ach-Chawkâni a dit à propos du 4362 : « les hommes de la chaîne de transmission du hadith sont des hommes sûrs » (Nayl al-Awtâr, ach-Chawkâni, volume 7, p.223).
41 Tabyin al-Haqâ’iq Charh Kanz ad-Daqâ’iq, az-Zayla’i, volume 3, p.245, Dâr al-Kotob al-Islâmi, 1313
42 Fath al-Qadîr, Ibn al-Hammâm, volume 5, p.454, Dâr al-Fikr
43 Sahih al-Boukhâri 2854
44 Nayl al-Awtâr, volume 7, p.227. Al-Hâfiz a dit : « son sanad est hassan ».
At-Tabarâni a cependant recensé un hadith contradictoire : « Mou’âdh bin Jabal a rapporté que le Messager de Dieu lui a dit, quand il l’a envoyé au Yémen : « si un homme quitte l’islam, rappelle-le, s’il se repent, accepte-le, mais s’il ne se repent pas, frappe-le au cou. Et si une femme renie l’islam, rappelle-la, si elle se repente, accepte ça d’elle, et si elle persiste, soyez pacifique envers elle » (Al-Mou’jam al-Kabir 16552) ; mais Ibn Hajar a dit : « son isnâd est faible », consulter Ad-Dirâya fi Takhrîj Ahâdith al-Hidâya, Ibn Hajar al-‘Asqalâni, volume 2, p.135, Dâr al-Ma’rifa – Beyrouth.
45 Al-Moughni, volume 9, p.16
46 Sunan Abou Dâwoud 2671. Il est hassan d’après al-Albâni, Sahih wa-Da’îf Sunan Abi Dâwoud 6/171.
47 Les causes de la révélation du Saint Coran, Al-Wahidi an-Naisaburi, p.318, traduit en français par Mohammad Ismaïl et révisé par Fadi Mohammad Hassan, Dar al-Kotob al-Ilmiyah, 2007
48 Sunan at-Tirmidhi 1408. Abou ‘Issa a dit : « le hadith de Bourayda est un hadith hassan sahih ».
49 Hâchiyyat Ibn al-Qayyim ‘ala Sunan Abi Dâwoud, volume 12, p.180, Dâr al-Kotob al-‘Ilmiyya, at-tab’a ath-thâniyya, 1415
50 Tafsir al-Qortobi 2.194
51 Al-Minhâj Charh Sahih Moslim bin al-Hajjâj, volume 12, p.49
52 Majmou’ Fatâwa Ibn Taymiyya, volume 28, p.257, Moujmma’ al-Malik Fahd, 1995. Ibn Kathir a également rapporté le hadith du « rieur tueur » dans son Tafsir 9.123.
53 Sunan Abi Dâwoud 4404. Sahih a conclu al-Albâni, cf. Sahih wa-Da’îf Sunan Abi Dâwoud 9/404.
54 Fatwa Ibn al-‘Othaymîn, Al-Maktaba as-Sawtiyya : Sahih al-Imâm Moslim : Al-Jihâd wa-s-Siyar wa-l-Imâra, Bâb tahrîm qatala an-nisâ’ wa-s-sibyân fi-l-harb, www.ibnothaimeen.com
55 Tafsir al-Qortobi 5.8
56 Sunan Abi Dâwoud 4706 et Sahih Moslim 2661. Le hadith d’Abou Dâwoud a été authentifié par al-Albâni dans Sahih wa-Da’îf Sunan Abi Dâwoud 10/206.
57 Sunan Abi Dâwoud 4707. Al-Albâni l’a déclaré sahih, consulter Sahih wa-Da’îf Sunan Abi Dâwoud 10/207.
58 Sahih al-Boukhâri 4449
59 Tafsir al-Qortobi 18.74
60 Sahih Moslim 1887
LOGIQUEMENT : SPIRITANGEL