Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: L'Homélie Dim 12 Fév 2012, 9:26 pm
Rappel du premier message :
05/02/2012, 5e dimanche du Temps ordinaire (en provenance du Jour du Seigneur)
Texte de l'homélie
Fais-nous aimer notre condition d’homme !
Six siècles avant le Christ, un poète juif a adapté un conte très connu à l’époque pour lui donner une vraie profondeur religieuse. Et ce contenu religieux nous intéresse car il s’agit des épreuves qui nous tombent dessus. Des amis viennent dire à Job : « Toi qui étais riche, si tu as tout perdu, c’est que tu as péché. » Et Job refuse cette explication, il sent que ce n’est pas la vérité…
Ça me fait penser à une jeune femme d’origine juive, mais non croyante : Édith Stein, morte dans un camp de déportation pendant la guerre. Elle était professeur de philo. Un jour, elle se trouve chez une amie qui doit la laisser seule un soir. Édith Stein tire un livre de la bibliothèque. Elle tombe sur la vie de Thérèse d’Avila, la grande réformatrice du Carmel au 16e siècle. Elle va le lire d’un bout à l’autre toute la nuit, et en fermant le livre, elle se dit : « Là est la vérité. » Que c’est grand, que c’est beau la capacité que nous avons de chercher ce qui est vrai et de le sentir au fond de notre cœur.
Lorsqu’il nous arrive une grosse épreuve, nous cherchons « pourquoi ça m’arrive à moi ? » Et il ne nous faut pas grand-chose pour reprocher à Dieu nos malheurs, « alors quoi, Lui qui nous aime, il ne nous protège pas ? » Quelquefois même, certains pensent que la vie ne vaut plus la peine d’être vécue. D’autres se persuadent qu’on leur a jeté un sort, que des gens leur veulent du mal… Toutes sortes d’explications qu’on se donne, mais dans le fond de nous-mêmes, nous sentons bien que la vérité n’est pas là…
Job commence par demander des comptes à Dieu et Dieu lui dit : « Étais-tu là quand j’ai fait le ciel et la terre ? » Job reconnaît sa prétention à vouloir tout savoir : « Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant c’est différent. » Job n’a toujours pas l’explication de son épreuve qu’il considère injuste, mais il comprend qu’accuser les autres, fut-ce Dieu, ne mène à rien !
Plus tard, et c’est une spécificité de la foi chrétienne, avec le Christ, nous découvrons, étonnés, surpris, que non seulement Dieu n’est pas responsable de nos épreuves, mais qu’il a porté les siennes, spécialement au moment de la croix où il a vécu un procès injuste, la trahison, le fouet, l’ignominie et la mort. À travers ses épreuves, il a fait triompher en lui la confiance en Dieu, son Père, et l’amour des autres, jusqu’à pardonner à ceux qui le faisaient mourir. Et il ne cesse de venir vers nous - il nous le signifie dans les sacrements - pour que triomphent aussi en nous la confiance en Dieu et l’amour des autres, de tous les autres. Mais Jésus est impuissant vis-à-vis de ceux qui se bardent de certitudes, qui croient tout savoir et ne cherchent pas ce qui est vrai. Nous l’avons chanté avec le psaume : « Dieu écoute les humbles… »
Lorsque des parents reçoivent une carte de leur garçon de 12 ans parti en camp scout ou en colo, ils lisent entre les lignes, parce qu’ils connaissent et aiment leur garçon. « Ça a l’air d’aller » se disent-ils. Il en va de même avec Jésus, il nous faut prendre le temps de le connaître, avec les autres, en Église, pour comprendre de l’intérieur cette belle prière : « Toi, le Fils de l’homme, fais nous aimer notre condition d’homme. » Il faut du temps pour sentir que là est la vérité. On ne connait pas tout. Notre condition humaine est limitée, mais peu à peu on comprend qu’au travers des épreuves, le Christ façonne ce qu’il y a de meilleur en nous : la confiance en Dieu et l’amour des autres, à commencer par l’amour pour ceux qui sont les plus éprouvés. C’est pourquoi nous pouvons rendre grâce pour cette œuvre vécue ici, à Nogent-le-Rotrou, auprès des sourds.
« Toi, le Fils de l’homme, fais nous aimer notre condition d’homme. » C’est là qu’il vient nous tendre la main pour nous rapprocher de son Père et les uns des autres. Amen.
Auteur
Message
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261
Sujet: Re: L'Homélie Mer 03 Mar 2021, 10:09 pm
Citation :
Évangile
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé » (Mc 9, 2-10)
Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. De la nuée lumineuse, la voix du Père a retenti : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! » Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. (cf. Mt 17, 5)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, JESUS prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmena, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec JESUS. Pierre alors prend la parole et dit à JESUS : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que JESUS seul avec eux.
Ils descendirent de la montagne, et JESUS leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ».
– Acclamons la Parole de Dieu.
La transfiguration | Homélie du 28 février 2021, 2e dimanche de Carême à Woluwe-Saint-Pierre (Belgique
Après le désert des tentations (rappelez-vous l’évangile de dimanche dernier), voici la Montagne de la Transfiguration (Marc, 9, 2 à 10). C’est l’étape lumineuse sur la route qui conduit à Pâques. C’est aussi l’étape capable d’éclairer notre route au cœur des incertitudes et des inquiétudes suscitées par cette pandémie dont on ne voit toujours pas, avec certitude, le bout du tunnel. Je crois que la crise sanitaire que nous vivons est aussi une crise existentielle. Nos repères sont bousculés et les restrictions imposées finissent par peser sur le moral et sur ce qu’on appelle la santé mentale qui n’est pas sans incidence sur la vie spirituelle et religieuse. L’évangile de ce 2ième dimanche du Carême nous invite à vivre une expérience de “transfiguration”. Étymologiquement, nous sommes invités à voir au-delà des apparences pour y reconnaître la présence du Christ venue éclairer nos chemins d’humanité. Nous sommes invités à mettre nos pas dans ceux des Apôtres Pierre, Jacques et Jean.
Quelles sont ces étapes ?
1) Ce n’est pas pour rien que l’évangile nous dit que JESUS fut transfiguré sur une haute Montagne. Dans l’évangile – et plus largement dans la Bible – la montagne n’est pas seulement un lieu géographique. Elle est, symboliquement, un lieu de révélation. C’est une façon de nous dire : “quelque chose d’important va se passer”. Il nous fait prendre à la fois du recul (“à l’écart”) et de la hauteur (“sur une haute montagne”). Le sens de ce que nous vivons ne peut pas se comprendre sans cette attitude intérieure qui nous permet de ne pas en rester au niveau du superficiel qui est souvent le lieu de nos médiocrités. Il s’agit plutôt de faire le chemin où, comme dit un psaume, “amour et vérité se rencontrent ; justice et paix s’embrassent”. Je nous invite à mettre nos vies au diapason de l’amour, de la Vérité, de la justice et de la paix. Ce sont 4 clés qui ouvrent les portes du vrai bonheur.
2) On nous dit (dans l’évangile) que “JESUS fut transfiguré devant eux”. Il apparaît “dans sa gloire”, dit un autre évangéliste. La gloire n’est pas ce que nous en avons fait dans le langage courant. Dans la Bible – et donc aussi dans l’évangile – la gloire “doxa” en grec, c’est ce qui paraît sur nos visages quand ce que nous donnons à voir reflète et traduit ce qui se vit à l’intérieur. C’est cela “la Transfiguration” : c’est voir au-delà des apparences quand il nous est donné de “voir l’invisible”. Rien de moins que cela ! N’en restons donc pas aux apparences car, dit l’Écriture, “Dieu ne juge pas selon les apparences”. Que ce piège nous soit épargné. Combien de souffrances n’ont-elles pas pour origine cette façon de vivre uniquement sur le mode de ce qui est superficiel, factice et sans relief. La Transfiguration nous invite à porter un regard neuf, sur le Christ certes et d’abord, mais aussi sur tous ceux avec qui nous vivons ainsi que sur les événements du monde et de l’Église.
3) C’est alors que Moïse et Elie apparaissent au côté de JESUS. Ce sont deux grandes figures bibliques qui ont marqué l’Histoire du Peuple de Dieu. Leur Histoire s’éclaire par la présence du Christ transfiguré mais c’est le Christ Lui-même qui vient éclairer le chemin qui fut le leur et que la Bible nous relate. Comme chrétiens, ne faisons jamais l’économie de ce qu’on appelle l’Ancien (ou le Premier) Testament. Leur Histoire est notre Histoire et JESUS Lui-même ne se comprend que comme celui qui vient accomplir ce que tant de prophètes ont annoncé. Notez que, plus tard, sur une autre montagne qui est celle du Golgotha sur les hauteurs de Jérusalem, JESUS sera crucifié entre deux brigands. C’est le même mystère de l’Amour porté à son accomplissement : la gloire et l’Amour jusqu’à souffrir d’aimer, deux visages inséparables pour révéler qui est le Christ.
4) Dans le récit de la Transfiguration, c’est l’Apôtre Pierre qui prend la parole (JESUS ne dit rien, c’est sa présence qui parle !). Et Pierre dit : “il est heureux que nous soyons ici”. C’est le bonheur à l’état pur au point qu’il ajoutera : “dressons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie”. Ce n’est évidemment pas du camping dont il s’agit. La tente, c’est celle de la présence que nous traduisons dans nos églises par “tabernacle”. Rien n’est plus grand que le Mystère de la présence qui se révèle dans la Vérité et dans la communion de l’Amour. C’est ce qu’ont dû expérimenter les Apôtres avec une densité insoupçonnée. Mais ce bonheur n’est pas un privilège qui leur est réservé. Il nous est décrit parce qu’il nous est donné si nous prenons le même chemin qu’eux.
5) Survint alors la nuée avec la voix du Père qui se fait entendre : “Celui-ci est mon Fils bien aimé; écoutez-le”. ° La nuée est, bibliquement, un signe de la présence de Dieu. Il y a la lumière mais ce n’est pas sans un voile qui empêche la clarté totale car, dit l’Écriture, “voir Dieu, c’est mourir”. La nuée, c’est la vision qui permet de garder le cap de l’Espérance. L’horizon n’est pas bouché. On dirait aujourd’hui qu’il y a des perspectives… car demain est possible. ° La “voix” n’est évidemment pas celle que les micros et caméras installés dans cette église Sainte-Alix peuvent capter mais il s’agit de cette voix intérieure venue des profondeurs du cœur. C’est la voix qui s’exprime dans toutes les langues parce qu’elle dit ce que le cœur peut entendre et ce que la foi peut faire comprendre. Être croyant, c’est être sur la bonne fréquence, la bonne “longueur d’onde” qui permet d’ajuster nos curseurs au diapason de ce que Dieu veut nous dire. Même et surtout en cette période de pandémie.
6) Et puis vient le temps de redescendre dans la plaine. Ce fut, sans doute pour ces Apôtres, une expérience de ce qu’est l’éternité. Non pas l’absence du temps mais la plénitude du temps. La consigne du silence n’a pas pour but de les faire taire. C’est une façon de nous dire que cette “expérience” fut tellement intense que seule la Résurrection du Christ permettra le dévoilement de ce qu’ils ont vraiment vécu… et dont nous sommes aujourd’hui les heureux bénéficiaires.
7) Dieu nous accompagne sur nos chemins de vie. C’est ce qu’Il a fait avec Abraham et son fils Isaac (Genèse, 22, 1-2, 9-13 et 15-18). Dieu dit qu’Il ne veut pas de sacrifices humains. Il n’est pas celui qui se réjouirait de la mort de l’homme. Au contraire “La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant”, dira Saint Irénée. Je voudrais terminer en vous invitant, comme ce fut dit dans le film d’introduction de cette messe télévisée, à poser notre regard vers ces vitraux de notre église Sainte-Alix dont nous célébrerons le 20ième anniversaire de leur inauguration et de leur bénédiction le 6 mai prochain. L’Évangile du Christ transfiguré nous invite à laisser sa lumière nous rejoindre et nous pénétrer.
Seigneur ; fais de nous des passeurs de lumière. Comme ces vitraux laissent passer la lumière du soleil sans atténuer sa clarté, donne-nous de laisser Ta lumière envahir nos cœurs. À chacun(e), tu confies une couleur. Et c’est leur diversité qui fait leur beauté. À chacun(e), tu donnes un morceau du vitrail car personne ne peut faire l’Unité à lui seul. Donne-nous de rayonner de cette lumière qui jamais ne s’éteint, car tu en es la source intarissable et belle.
Amen.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261
Sujet: Re: L'Homélie Lun 08 Mar 2021, 8:05 pm
Citation :
Évangile
« Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai » (Jn 2, 13-25)
Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle. Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. (Jn 3, 16)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
Comme la Pâque juive était proche, JESUS monta à Jérusalem. Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour de ta maison fera mon tourment. Des Juifs l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? » JESUS leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. » Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.
Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que JESUS avait dite. Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom, à la vue des signes qu’il accomplissait. JESUS, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.
– Acclamons la Parole de Dieu.
3e dimanche de Carême | Homélie du 7 mars 2021 à Antony
Le chapitre deux de saint Jean s’ouvre sur les Noces de Cana puis suit directement l’évangile que nous venons d’écouter. La célébration d’un mariage qui ne se termine jamais parce que le bon vin a été laissé jusqu’à la fin, comme pour nous dire : faites attention, si maintenant commence le bon vin, alors attendez-vous à quelque chose de meilleur encore. Puis voilà que JESUS, juste après, monte à Jérusalem, fait un fouet avec des cordes et chasse les marchands de bœufs, de brebis, de colombes et les changeurs. Un contraste étonnant et qui me pousse à me demander : Pourquoi ?
Vous savez comme moi, chers fidèles et téléspectateurs que JESUS a souvent discuté violemment avec les pharisiens, mais jamais il n’est passé à l’acte. Ici, au contraire. Il semble que rien ne l’arrête. Sa colère est à son comble. Seigneur, pourquoi ? les marchands du temple ont toujours existé, tes parents ont dû, eux aussi acheter, deux colombes lors de ta présentation. Alors Seigneur, pourquoi ?
Je crois qu’il y a bien une raison fondamentale. JESUS dit : “Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce”. Les rituels comme l’observance des commandements, les sacrifices, sont le signe d’une relation d’amour avec Dieu et non une façon d’acheter ses faveurs. Dieu n’a donné les commandements à Moïse et au peuple juif qu’après l’avoir fait sortir du pays où il était tenu en esclavage et ses commandements sont autant le signe de l’amour de Dieu pour son peuple que l’engagement de ce même peuple à aimer Dieu et son prochain comme il a été lui-même aimé de Dieu.
Faire de la maison de Dieu une maison de commerce, c’est faire violence à Dieu lui-même. Traiter Dieu en commerçant qui attend nos sacrifices et nos souffrances pour nous sauver et nous libérer, c’est lui faire violence. Réduire Dieu à une série de commandements, c’est lui faire violence. Croire que Dieu compte nos actions bonnes ou mauvaises pour nous ouvrir les portes du paradis ou sinon nous envoyer en enfer, c’est aussi lui faire violence.
JESUS dénonce les fausses images que nous nous faisons de Dieu son Père et donc de notre relation avec lui. La maison de Dieu est une maison de prière, d’accueil et de don réciproques. C’est là où les amants, Dieu et moi, Dieu et nous, nous rencontrons dans la tendresse de l’amour et la communion. En Dieu, tout est amour et communion. Il ne peut y avoir du commerce. Peut-être est-ce là la raison qui a poussé saint Jean à nous raconter cet épisode de la vie de JESUS juste après les noces de Cana.
Une autre raison pour la colère de JESUS est que la relation entre nous dépend fortement de notre regard sur Dieu. Si je pense que Dieu est un commerçant, j’agirais en commerçant avec les autres mais si je crois que Dieu est communion, alors je chercherais à vivre l’amour et la communion avec tous au-delà des frontières quelles qu’elles soient.
JESUS nous invite donc, en ce troisième dimanche de Carême, à purifier notre regard sur Dieu et à vivre nos relations avec les autres aux dimensions de l’amour de Dieu pour nous. Dimanche prochain, nous écouterons encore une fois saint Jean. Il nous dira : “Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui… obtienne la vie éternelle” (Jn 3, 16).
Chers amis, merci de m’accueillir et la communauté libanaise en pèlerins dans vos lieux de vie à travers vos postes de télévision. Le Liban vit dans la violence depuis beaucoup trop d’années. Dans sa lettre aux libanais à l’occasion de Noël, le pape François nous a écrit : “Comme le cèdre, puisez aux profondeurs de vos racines du vivre ensemble pour redevenir un peuple solidaire… puissiez-vous tirer profit des contingences du moment présent pour redécouvrir votre identité, celle qui consiste à porter au monde entier le parfum du respect, de la cohabitation et du pluralisme… ; l’identité d’un peuple qui n’abandonne pas le rêve de ceux qui ont cru en l’avenir d’un pays beau et prospère”.
Respect, vivre-ensemble, pluralisme, c’est l’identité et la vocation du Liban. Personne, ni aucun pays, ne peut survivre à la défiguration de son identité et donc de sa vérité.
Que ce temps de carême soit pour nous un temps de redécouverte de la vérité de Dieu et de la nôtre. Car, c’est de la rencontre de nos vérités que jaillira la résurrection.
Amen.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261
Sujet: Re: L'Homélie Lun 15 Mar 2021, 8:20 pm
Citation :
Évangile
« Dieu a envoyé son Fils pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3, 14-21)
Gloire et louange à toi, Seigneur JESUS ! Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle. Gloire et louange à toi, Seigneur JESUS ! (Jn 3, 16)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS disait à Nicodème : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
La confiance est la manière dont Dieu prend soin de nous | Homélie du 14 mars 2021, 4e dimanche de Carême à Calais
A l’heure qu’il est, les jardiniers les plus passionnés d’entre nous ont déjà bien commencé les premiers semis. Et pour faire des semis, mine de rien, il faut sacrément avoir confiance en l’avenir, il y a tellement de facteurs qui interviennent : le soleil, la pluie, les altises, le mildiou et j’en passe… Les agriculteurs aussi, ils sont en train de semer les orges et les betteraves. Avec le printemps et ses bourgeons vert tendre, la vie arrive : pied de nez à la Covid, à la crise écologique, à l’endettement du pays… la vie arrive.
Mais quel rapport entre la confiance des jardiniers et l’Évangile qu’on vient d’entendre ?
Il faut que le Fils de l’Homme soit élevé, afin que tout homme qui croit ait la vie éternelle.
Croire, ce n’est dire « je sais » ou « je connais » : il n’y a aucune certitude dans le fait de croire, aucune preuve possible, aucune assurance. Croire, étymologiquement – pisteuo en grec, c’est justement placer sa confiance en quelque chose ou en quelqu’un. On pourrait du coup tenter une autre traduction sans trahir le texte originel : « il faut que le Fils de l’Homme soit élevé, afin que tout homme qui lui fait confiance ait la vie éternelle ».
Excusez-moi du peu de la promesse : la vie éternelle, carrément, allons-y. L’attribut « éternel » chez Jean (aiônos en grec) qualifie Dieu et l’éternité bien sûr. Mais pas seulement ! Il désigne aussi tout ce à quoi il nous invite : la joie et la paix, pour toujours et à partir de maintenant. JESUS le dit même clairement un peu plus loin dans l’Évangile de Saint Jean : Je vous dis tout cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite Jn 15, 11, et un peu loin encore La paix soit avec vous Jn 20, 19.
« Il faut que le Fils de l’Homme soit élevé, afin que tout homme qui lui fait confiance ait la joie et la paix ». Et là, Saint Jean parle bien de tout homme.
Peu importe d’avoir une histoire cabossée, peu importe d’être jeune et avoir des choix à faire ou d’être plus âgé et se demander si on a fait les bons choix. Peu importe d’être marié ou non, migrant ou non, noir ou blanc, peu importe nos tempéraments plus ou moins merdiques. Peu importe tout ça : « tout homme qui lui fait confiance a la joie et la paix ».
Parce qu’avec Dieu, ce n’est pas de l’ordre du mérite, ce n’est pas du donnant-donnant, ce n’est pas « si on lui fait confiance, alors on obtiendra la joie et la paix ». Dieu a tellement aimé le monde… qu’il a déjà tout donné, même son Fils. Dans l’Évangile d’ailleurs, cet amour-là déborde de partout, dans toutes les paraboles du Royaume : avec le père qui retrouve son fils prodigue, avec le roi qui prépare le mariage de son fils en allant chercher du monde sur toutes les routes possibles… jusqu’à la fameuse pêche, à foison, qui fait craquer les filets. Dieu a tout donné, il n’a plus rien sous le coude, plus rien sous la pédale. Tout est là, sous nos yeux.
Alors oui, « il faut ». Il faut que ce don, cette croix, soit élevée à hauteur d’Homme pour que nous puissions la voir. Pour les chrétiens, la croix n’est pas le symbole du supplice, c’est le symbole de cet amour débordant.
Dieu a tellement aimé le monde…
« Il faut que l’amour débordant de Dieu soit élevée devant notre regard afin que tout homme qui lui fait confiance ait la joie et la paix ».
Il le faut parce qu’il y a tellement d’évènements dans nos vies qui sollicitent notre confiance en l’avenir et en Dieu, juste pour trouver ou retrouver la joie et la paix.
Dieu a tellement aimé le monde…
Notre confiance, c’est la manière que Dieu a de prendre soin de nous. C’est sa manière de nous prendre la main, de nous garder debout. De nous relever. De nous ressusciter.
Mais si souvent, comment faire pour avoir confiance, en vrai ? Comment faire pour avoir confiance quand sur le chemin quelque chose ou quelqu’un nous a massacré, par tragédie ou par abus ? Comment faire ? Je ne sais pas. Je sais juste que nous sommes ensemble pour chercher, comme des frères et des sœurs.
Dieu a tellement aimé le monde…
Et nous sommes les relais de cet amour débordant de Dieu pour tout homme. Sans vouloir omettre toutes les questions qui doivent s’imposer à vous, vous êtes, vous les membres de la communauté de Calais, des témoins de cet amour qui redonne confiance à tant d’hommes et de femmes déracinés de chez eux. Vous êtes pour nous tous des témoins de cet amour qui permet à tant d’hommes et de femmes de rester debout. Merci à chacune, à chacun !
Dieu a tellement aimé le monde… qu’il fait encore de nous ce matin, ici ou devant la télé (semis d’orges), les graines de son amour débordant afin qu’avec nous, tout homme, toute femme, puisse lui faire confiance et qu’il ait ainsi la joie et la paix.
Pour la plus grande gloire de Dieu, c’est-à-dire notre plus grande joie, notre paix.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Mar 23 Mar 2021, 7:55 pm
Citation :
Évangile
« Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12, 20-33)
Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive, dit le Seigneur ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi. (Jn 12, 26)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque. Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et lui firent cette demande : « Nous voudrions voir JESUS. » Philippe va le dire à André, et tous deux vont le dire à JESUS. Alors JESUS leur déclare : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera.
Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? – Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! Père, glorifie ton nom ! » Alors, du ciel vint une voix qui disait : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. » En l’entendant, la foule qui se tenait là disait que c’était un coup de tonnerre. D’autres disaient : « C’est un ange qui lui a parlé. » Mais JESUS leur répondit : « Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix, mais pour vous. Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors ; et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » Il signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Voir JESUS, un chemin d’espérance | Homélie du 21 mars 2021, 5e dimanche de Carême à Sospel
Pourquoi sommes-nous là devant nos écrans ou en cette église ce matin de dimanche, jour de la Résurrection ? Les raisons sont multiples et les situations des uns et des autres bien diverses : – Pour casser une solitude ecclésiale et rejoindre des frères et sœurs et par les ondes « faire Eglise » ; – Parce que la messe est ce rendez-vous hebdomadaire nourricier pour la vie spirituelle. Il donne force et sens à une vie parfois difficile par la maladie, l’éloignement, la solitude. Mais je suis sûr que beaucoup pourraient dire : « Je veux voir JESUS », il est important que je le rencontre. Vous n’aurez sûrement pas d’apparition… pas plus que moi-même. Mais évidemment, JESUS, nous le voyons parce qu’ensemble nous sommes son Corps. Nous sommes Corps du Christ rassemblé, signe de sa présence vivante. Le Ressuscité se donne à voir, à rencontrer à travers ce peuple de baptisés, confirmés, qui dans la diversité des situations de vie, témoigne de lui chaque jour et le porte vivant. Il est ainsi bien présent au cœur de la réalité de notre monde, de notre société : dans les familles, les lieux de travail, lieux associatifs si vivants dans les villages, en milieu scolaire, dans les engagements de la vie politique. C’est ce regard de foi qui donne sens à la réalité du Corps du Christ bien vivant. « Je le vois. » Il est avec nous jusqu’à la fin des temps sur les routes de la vie des hommes, nos routes humaines bien concrètes.
« Le voir » : L’Evangile nous le montre parmi la foule… Il est là où la tempête fait rage… Il est sur les routes de Palestine. Le voir, c’est prendre le chemin de l’Evangile avec ces hommes, les grecs pèlerins au Temple de Jérusalem. Ils s’adressent à l’un des apôtres : Philippe. Après son appel, c’est lui qui va trouver Nathanaël : « Viens et vois, nous avons trouvé Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et les Prophètes, c’est JESUS de Nazareth… » Là, Philippe va rejoindre André et ensemble, ils se rendent auprès de JESUS. Voir JESUS : c’est toujours proposer une rencontre, conduits les uns par les autres. Le chemin des catéchumènes illustre cela. Et la rencontre de JESUS suscite toujours des déplacements au cœur des vies dans lesquels ce désir nait. Voir JESUS change toujours la vie. A la messe, nous sommes statiques… surtout en ces temps si particuliers ! L’Evangile est mouvement, mise en mouvement, JESUS n’est pas statique. Le rencontrer, le voir, c’est être appelé à le suivre… prendre la route avec Lui… Le voir, ce n’est pas aller au spectacle ou voir s’agiter un homme politique. C’est se mettre à son école pour adorer Dieu « en esprit et en vérité » et pour faire « comme il a fait pour nous ». Il nous lance dans le service. Il a lavé les pieds de ses disciples, il me lave les pieds. Il se met à genoux devant moi pour me donner d’être debout devant son Père et à mon tour, en service, pour que vive ce monde selon le cœur de Dieu. Suivre JESUS, c’est, comme lui, être le grain de blé tombé en terre. Chacun de nous, enfoui dans notre environnement quel qu’il soit, nous sommes appelés à porter fruit d’Evangile. Ainsi s’approche le Royaume de Dieu et il s’inscrit là où nous vivons. C’est cela glorifier Dieu à la suite de Celui qui a été élevé de terre et qui nous attire. La gloire de Dieu, c’est être pour lui des vivants, vivre de sa vie par JESUS, avec JESUS, en JESUS et en porter les fruits. C’est évidemment faire vivre : ce fut la mission de JESUS, c’est la nôtre. C’est notre gloire d’être ces visages vivants du Christ JESUS, visage du Père. JESUS, par le don de sa Parole et de par son Pain, façonne son corps et lui donne visage de Lumière, de Paix, d’Amour et d’Espérance, c’est le visage de la proximité de Dieu. A nous de lui en donner les traits. Ce visage, ici, des communautés chrétiennes l’ont porté dans les jours difficiles de la Tempête Alex et elles le portent encore. En cette terre malmenée et meurtrie : villages défigurés, cimetières emportés, cœurs et vies déchirés, victimes non retrouvées, nous témoignons de tant d’attitudes de solidarité, d’engagements pour le service de tous, de moments de prière, de partage, pour dire l’Espérance enfouie, le désir de vivre envers et contre tout. Témoigner de la tendresse de Dieu, c’est toujours concret. Ainsi, JESUS, prit sur lui la souffrance, osa le cri de désespoir : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? », passe par la mort. Beaucoup portent ainsi ces situations…. Mais passer par la Croix ouvre sur un matin de Pâques. JESUS attendait Marie-Madeleine, debout, hors du Tombeau, la mort vaincue. Présent et vivant, Il attend sur le bord de nos rivières, au cœur de nos villages, avec et par nous. Il apaise la tempête des cœurs, les colères, les incompréhensions et les impuissances. Des nuits, il y en aura encore… Mais se tisse un chemin d’Espérance. La solidarité de tous, sous toutes ces formes, est déjà une résurrection.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Mar 30 Mar 2021, 8:28 pm
Citation :
Évangile
Passion de notre Seigneur JESUS Christ (Mc 15, 1-39)
La Passion de notre Seigneur JESUS Christ selon saint Marc
L. Dès le matin, les grands prêtres convoquèrent les anciens et les scribes, et tout le Conseil suprême. Puis, après avoir ligoté JESUS, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate. Celui-ci l’interrogea : A. « Es-tu le roi des Juifs ? » JESUS répondit : X « C’est toi-même qui le dis. » L. Les grands prêtres multipliaient contre lui les accusations. Pilate lui demanda à nouveau : A. « Tu ne réponds rien ? Vois toutes les accusations qu’ils portent contre toi. » L. Mais JESUS ne répondit plus rien, si bien que Pilate fut étonné. À chaque fête, il leur relâchait un prisonnier, celui qu’ils demandaient. Or, il y avait en prison un dénommé Barabbas, arrêté avec des émeutiers pour un meurtre qu’ils avaient commis lors de l’émeute. La foule monta donc chez Pilate, et se mit à demander ce qu’il leur accordait d’habitude. Pilate leur répondit : A. « Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? » L. Il se rendait bien compte que c’était par jalousie que les grands prêtres l’avaient livré. Ces derniers soulevèrent la foule pour qu’il leur relâche plutôt Barabbas. Et comme Pilate reprenait : A. « Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs ? », L. de nouveau ils crièrent : F. « Crucifie-le ! » L. Pilate leur disait : A. « Qu’a-t-il donc fait de mal ? » L. Mais ils crièrent encore plus fort : F. « Crucifie-le ! » L. Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller JESUS, il le livra pour qu’il soit crucifié.
Les soldats l’emmenèrent à l’intérieur du palais, c’est-à-dire dans le Prétoire. Alors ils rassemblent toute la garde, ils le revêtent de pourpre, et lui posent sur la tête une couronne d’épines qu’ils ont tressée. Puis ils se mirent à lui faire des salutations, en disant : F. « Salut, roi des Juifs ! » L. Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et s’agenouillaient pour lui rendre hommage. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau de pourpre, et lui remirent ses vêtements.
Puis, de là, ils l’emmènent pour le crucifier, et ils réquisitionnent, pour porter sa croix, un passant, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs. Et ils amènent JESUS au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire). Ils lui donnaient du vin aromatisé de myrrhe ; mais il n’en prit pas. Alors ils le crucifient, puis se partagent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir la part de chacun. C’était la troisième heure (c’est-à-dire : neuf heures du matin) lorsqu’on le crucifia. L’inscription indiquant le motif de sa condamnation portait ces mots : « Le roi des Juifs ». Avec lui ils crucifient deux bandits, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. Les passants l’injuriaient en hochant la tête ; ils disaient : F. « Hé ! toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, descends de la croix ! » L. De même, les grands prêtres se moquaient de lui avec les scribes, en disant entre eux : A. « Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Qu’il descende maintenant de la croix, le Christ, le roi d’Israël ; alors nous verrons et nous croirons. » L. Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l’insultaient.
Quand arriva la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième heure, JESUS cria d’une voix forte : X « Éloï, Éloï, lema sabactani ? », L. ce qui se traduit : X « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » L. L’ayant entendu, quelques-uns de ceux qui étaient là disaient : F. « Voilà qu’il appelle le prophète Élie ! » L. L’un d’eux courut tremper une éponge dans une boisson vinaigrée, il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire, en disant : A. « Attendez ! Nous verrons bien si Élie vient le descendre de là ! » L. Mais JESUS, poussant un grand cri, expira.
(Ici on fléchit le genou et on s’arrête un instant)
Le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas. Le centurion qui était là en face de JESUS, voyant comment il avait expiré, déclara : A. « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Le Samaritain de Dieu | Homélie du 28 mars 2021, messe du Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur à Brive-la-Gaillarde
Hé les amis ! Il faut que je vous raconte… Ce qui vient de m’arriver est complètement fou ! Je rentrais des champs, épuisé, c’était à l’heure de midi, lorsque le soleil tape le plus fort. J’entendais au loin un brouhaha inhabituel, curieux je me suis approché pour voir. Je vis un homme, encadré de soldats romains ; il portait une croix sur le dos. Soudain sans m’attendre à rien, j’étais projeté à ses côtés : « donne-lui un coup de main », vociférait un des soldats. Me voici mêlé au destin de ce condamné. J’ai fait de mon mieux, je n’avais pas le choix. La croix l’écrasait, il titubait sous le fardeau, broyé par la charge trop lourde. J’ai essayé de prendre ma part, de coordonner mes pas aux siens, avançant au même rythme que lui. Cette croix était souillée de sang et de transpiration, je l’avoue, cela me répugnait. Je sentais sa respiration, je le voyais souffrir et l’entendais gémir. Mais plus j’avançais sur ce chemin de calvaire, plus j’avais l’intuition que ce condamné n’était pas un condamné comme les autres : pas une parole, mais l’échange de nos regards se passait de mots. Cet homme souffrant et muet a bouleversé mon cœur. Arrivé au lieu de la crucifixion, les soldats m’ont chassé, mais j’observais de loin. Cette rencontre m’a marqué à tout jamais. J’en pleure et j’en tremble encore. Plus tard j’apprenais que cet homme était JESUS de Nazareth, le Christ, le fils de Dieu, qui a donné sa vie par amour pour les hommes. Frères et sœurs, vous avez reconnu dans cet homme Simon de Cyrène. On ne sait que peu de choses de lui. Ce qui est frappant, c’est d’abord son anonymat. Tout juste, sait-on qu’il était originaire de Cyrène en Afrique du Nord. De nos jours on dirait que c’est un immigré, un maghrébin ! L’évangéliste Marc prend même le soin de préciser qu’il était père de deux garçons : Rufus, prénom romain, et Alexandre, prénom grec : joli clin d’œil à l’universalité de la fraternité. Ce qui est aussi impressionnant chez Simon de Cyrène, c’est la place privilégiée qu’il a prise dans le mystère de la passion du Christ. Et quelle place ! Il a reçu involontairement l’immense honneur de porter la croix du Seigneur. JESUS a humblement accepté de ne pas pouvoir la porter seul. Dieu a besoin de l’homme et Simon devient son instrument.
Les apôtres qui étaient assidus à l’enseignement de JESUS sont absents. Judas est allé se pendre, l’autre Simon pleure son reniement et Jean suit les événements à distance. Simon de Cyrène est ainsi devenu le premier disciple de JESUS qui avait dit : « celui qui veut être mon disciple, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ». En aidant JESUS à porter sa croix Simon de Cyrène devient le symbole de l’universelle compassion. Il a ainsi contribué, au prix de sa propre souffrance, à la tâche de celui qui a racheté tous les hommes. Dommage qu’il n’ait jamais eu sa place dans le calendrier des saints. Lui qui a été le partenaire du plus bouleversant événement de l’histoire est tombé dans l’oubli.
Frères et sœurs, Des Simon de Cyrène il y en a beaucoup parmi vous, des gens simples, sans histoire, les « saints du voisinage ». Ils passent leur temps à relever le frère. N’est-ce pas cela, porter la croix de l’autre ? N’est-ce pas cela donner la vie quand tout se meurt ? Pensons simplement à ces merveilleux gestes de solidarité et de fraternité accomplis, lors du premier confinement, par celles et ceux que nous considérions comme non-essentiels : la boulangère, la caissière, l’éboueur… Chacun portait sa croix pour le bien de tous, elle devenait ainsi un peu plus supportable.
Chers amis, JESUS continue à être crucifié dans le monde tant que des frères et sœurs sont méprisés et outragés dans leur dignité humaine, tant que l’homme connaît souffrance, solitude et angoisse… Ces croix sont encore trop nombreuses ! Qu’attends-tu frère, ami, pour les alléger et rêver ensemble le « désir universel d’humanité » comme nous y invite François. Alors, à l’image de Simon de Cyrène, en relevant ton frère, tu seras le « Samaritain de Dieu ».
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Mar 06 Avr 2021, 7:18 pm
Citation :
Évangile
« Reste avec nous car le soir approche » (Lc 24, 13-35)
Alléluia. Alléluia. Notre Pâque immolée, c’est le Christ ! Célébrons la Fête dans le Seigneur ! Alléluia. (cf. 1 Co 5, 7b-8a)
Évangile de JESUS Christ selon saint Luc
Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine), deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé.
Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, JESUS lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient empéchés de le reconnaître. JESUS leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes. L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. » Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à JESUS de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple : comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié. Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau, elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. » Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait.
Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, JESUS fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux.
Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Le premier-né d’entre les morts | Homélie de la messe de Pâques, dimanche 4 avril 2021 à Paris
Quand nous regardons JESUS… Quand nous regardons JESUS ressuscité, c’est parfois comme si nous ne le voyions pas.
Je veux dire que nous avons du mal à le voir, même nous, les croyants. Durant sa vie terrestre, les miracles nous éblouissent, et sa résurrection nous éblouit plus encore. Il nous paraît lointain, il nous paraît presque étranger à ce que nous sommes. Nous qui le suivons comme nous le pouvons, avec notre intelligence qui est limitée, avec notre cœur qui est hésitant, avec notre pauvre corps qui est, nos masques nous le rappellent à chaque instant, si fragile.
Et quand nous le prions, il y a parfois une sorte de distance inavouée. Comme un : « Tu ne peux pas comprendre ». Tu ne peux pas comprendre ce que c’est que d’être un homme, une femme. D’être dans ce corps. D’avoir peur, d’avoir faim, d’être frustré, d’être tenté, et encore de rire, d’aimer, de frémir de fièvre, de peser enfin, de peser de tout ton poids d’homme.
Eh bien ! Si, répond JESUS. Je le sais. Je suis un homme. Je suis né, j’ai grandi. Dans mon corps. J’ai appris à marcher et à parler et à courir et à lire. J’ai eu huit ans, j’ai eu quinze ans. J’ai eu mon premier duvet d’adolescent et ma barbe d’adulte. J’ai eu sommeil et j’ai eu soif et j’ai été inquiet de trouver de quoi manger. J’ai senti la chaleur du jour sur ma nuque. J’ai avancé, comme tout homme, dans l’incertitude des jours. Et j’ai craint de souffrir. Je suis un devenu un homme, et rien de ce qui est humain ne m’est étranger.
Oui, c’est un homme qu’ont connu les disciples, Pierre le premier, un homme qu’ont aimé ses amis. Avec sa voix, avec son regard.
Et c’est un homme qu’ils ont perdu quand JESUS est mort et quand ils ont porté le poids de son corps dans le tombeau.
Et c’est un homme qui est ressuscité.
Je veux dire que JESUS ressuscité respire. Imaginez, dans la nuit du tombeau, sa première inspiration. L’instant où il a ouvert les yeux.
Imaginez que vous soyez Marie-Madeleine, Pierre, Jean, l’un des disciples. Il apparaît au cénacle. Sa poitrine se soulève au rythme de sa respiration. Ses yeux, son regard brun ou noir de fils d’Israël, est posé sur vous. Brillant de toute son énigme, de l’énigme de tout regard humain.
C’est ce que dira Pierre dans sa première annonce au Temple : nous l’avons vu, nous l’avons touché, « nous avons bu et mangé avec lui ». Cet homme que nous avions aimé, son corps, son regard et sa voix, nous les avons retrouvés. Et pour la première fois, il nous a dépassés.
Car, d’une certaine façon, Dieu, en se faisant homme, était en retard sur nous. Avant lui, des milliers, des millions d’hommes et de femmes étaient nés, avaient vécu, souffert et ri. Il a pris le chemin, il l’a tracé après tant d’autres. Cette expérience d’être hommes et femmes, nous l’avions faite avant lui. Mais l’expérience de traverser la mort et de rouvrir les yeux à l’aube de Pâques, il est le premier à l’avoir faite.
Le premier d’entre nous. Le frère cadet est devenu le frère aîné, l’aîné de ceux qui vont se relever d’entre les morts, avec leur mains, leurs bras, leurs épaules, leur corps, leur cœur. Le premier-né d’entre les morts, l’aîné de tout le peuple des ressuscités.
Voilà ce qui est donné à voir au matin de Pâques ; voilà ce que, leur éblouissement passé, les saintes femmes et les disciples ont vu. L’humanité de JESUS, toute l’humanité de JESUS, sa chair et son sang, vivants. Ce Dieu qui respire, ce Dieu qui se laisse toucher, ce Dieu qui vit de notre vie.
Et son regard posé sur nous, et sa voix qui dit encore une fois, sa voix de frère aîné, de même chair et de même sang que nous, qui dit encore une fois : viens, suis-moi, je t’emmène vers notre Père, je t’emmène vers la vie éternelle.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Mar 13 Avr 2021, 8:08 pm
Citation :
Évangile
« Huit jours plus tard, JESUS vient » (Jn 20, 19-31)
Alléluia. Alléluia. Thomas, parce que tu m’as vu, tu crois, dit le Seigneur. Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! Alléluia. (Jn 20, 29)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
C’était après la mort de JESUS. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, JESUS vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. JESUS leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand JESUS était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. JESUS vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » JESUS lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes que JESUS a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que JESUS est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Il fallait oser | Messe du 11 avril 2021 à Angers – 2e dimanche de Pâques
Evidemment on se demande tous où était parti Thomas, la première fois que JESUS apparut dans la pièce verrouillée avec les disciples. J’ai ma petite théorie à moi. J’ai toujours pensé que Thomas était parti faire les courses. Eh bien oui, enfermés comme ça dans leur pièce, les disciples devaient tout de même bien manger, il fallait donc qu’il y en ait un en charge du ravitaillement. Ça montre que Thomas était serviable. Mais ça montre surtout qu’il n’avait pas peur, contrairement aux autres. Eux, la peur semble leur coller à la peau. Parce que même après la première apparition de JESUS, ils restent enfermés. Pas sûr qu’ils aient complètement intégré le message du Christ qui leur demande de sortir pour remettre les péchés du monde. D’ailleurs, on nous dit que les disciples étaient tout joyeux lors du premier passage de JESUS, mais enfin on ne les entend pas beaucoup. Ils ne posent pas de question, ils ne font même pas un geste. Le moins qu’on puisse dire c’est que c’était de la joie retenue. Ils auraient pu inviter JESUS à prendre un verre, ou même le faire attendre que Thomas revienne, mais non.
Thomas, lui, c’est le type le plus pratique de la bande – puisqu’il fait les courses – il a les deux pieds sur terre, et il n’a pas l’air convaincu par le récit de ses compagnons. Peut-être justement parce que, malgré ce qu’ils disent, ils n’ont pas l’air vraiment changé après cette première rencontre avec le ressuscité. Peut-être que leur comportement ne colle pas vraiment avec ce qu’ils racontent. Si vous aviez vraiment vu JESUS, pourquoi rester là, coincés entre quatre murs ?
Mais JESUS ne se laisse pas démonter. Il aime les défis. Il accepte celui de Thomas. Peut-être moins pour Thomas, d’ailleurs, que pour ses compagnons. Thomas, c’est le genre de disciple que JESUS aime bien. Parce que lui au moins, il ose aller au fond du problème. Il veut du concret, de la chair et pas que des mots. Et puis il veut parler directement, franchement avec JESUS, sans filtre. Pour tirer au clair tout cela.
Il ose donc, aller où ça fait mal. Ses mains dans les plaies du Christ. Il ose poser les questions qui fâchent. Il n’est pas gêné par les blessures, Thomas. Il veut juste comprendre. Ça doit arranger les autres, d’avoir ce compagnon un peu frondeur. Comme dans une classe, quand personne n’ose poser de question, et qu’il y en a un finalement qui se dévoue, plus téméraire que les autres. C’est peut-être un soulagement pour les disciples de voir la main de Thomas palper les plaies du Christ. De le voir discuter avec JESUS. Finalement, Thomas finit par croire à fond, pour tous ceux qui ne croyaient qu’à moitié.
Et d’où lui vient sa conviction ? Des blessures du Christ. De ce qu’il y a plus douloureux, en somme. Les traces de la haine que les hommes vouaient à JESUS. Des marques d’un corps rendu vulnérable aux clous et aux crachats. Bref, c’est le Christ faible, le Christ blessé, le Christ fragile qui donne à Thomas sa force. Et quelle force. Parce que Thomas comprend que si le Christ ose lui montrer sa propre faiblesse, les coups reçus, l’épreuve endurée, alors lui aussi peut faire de même. Et Thomas n’a plus peur d’avouer au Seigneur que, tout simplement, il ne croyait pas assez.
Quelle grande leçon. Qui n’a pas reçu dans sa vie, par sa faute, ou bien non, des blessures, dans sa chair ou dans son cœur. Qui n’est pas, ici, fragile ? On peut, longtemps, faire semblant d’ignorer ces histoires brisées dont nos corps et nos cœurs portent souvent la trace. On peut feindre la perfection et taire ses doutes. Mais l’on risque ce faisant de passer Pâques enfermé avec les disciples, coincé par l’image que l’on voudrait donner, prisonnier d’une perfection idéale à laquelle plus personne ne croit, ni nous, ni Dieu, ni les autres. Mais franchement, moi je n’en peux plus d’être enfermé.
Alors aujourd’hui JESUS nous demande, à chacun : « Tu voudrais cacher tes blessures alors que je te montre les miennes ? Tu as honte de ta faiblesse alors que j’exhibe la mienne ? » Pâques n’efface pas nos blessures, mais Pâques les transfigure. Pour que des lieux les plus morts en nous puisse jaillir la vie. Tellement de vie qu’elle sera contagieuse.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Lun 19 Avr 2021, 7:21 pm
Citation :
Évangile
« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour » (Lc 24, 35-48)
Alléluia. Alléluia. Seigneur JESUS, ouvre-nous les Écritures ! Que notre cœur devienne brûlant tandis que tu nous parles. Alléluia. (cf. Lc 24, 32)
Évangile de JESUS Christ selon saint Luc
En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! » Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. JESUS leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. » Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds. Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. JESUS leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux. Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : “Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” » Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Messe du 18 avril 2021 à Charleroi – 3e dimanche de Pâques
Serions-nous moins intelligents qu’avant ? Figurez-vous que de plus en plus de personnes se risquent à répondre positivement à cette question! Comme argument, ils soutiennent que notre quotient intellectuel aurait commencé à décliner ces dernières décennies; que l’esprit critique régresse ; que notre langage s’appauvrit, que le système éducatif se dégrade et j’en passe…
Bien souvent, nous n’utilisons pour mesurer l’intelligence qu’une de ses dimensions : la raison. Or, l’être humain est complexe et nos intelligences sont plurielles : intelligence rationnelle, intelligence émotionnelle, intelligence spirituelle. Et chacune d’entre elles ne demande qu’à grandir.
Malheureusement, dans notre monde de la performance, nous réduisons trop souvent l’intelligence d’un être à ses seules capacités intellectuelles, ou à l’acquisition de compétences… Or, n’avons-nous pas déjà rencontré des personnes lumineuses —mais sans aucune formation— qui par un seul mot nous montrent qu’elles ont tout compris ? Ne connaissons nous pas aussi des esprits brillants, mais à l’intelligence émotionnelle si faible…
Oui, nos intelligences sont multiples. Aujourd’hui, la parole du ressuscité nous invite à les conjuguer, à les mettre ensemble. Il ouvre notre cœur à l’intelligence des écritures et à la ‘compréhension de nos intelligences’ ! Il nous aide à lire autrement la trame de notre vie et à décliner notre raison, nos émotions et notre foi… Autrement dit, il nous invite à « une sagesse du cœur », qui parfait nos trois formes d’intelligence. Pour bien le comprendre, reprenons le fil de l’évangile de ce jour, et les trois questions que le Ressuscité nous pose dans le récit…
« Pourquoi ces pensées dans votre cœur ? » leur dit le Ressuscité. Les disciples de retour d’Emmaüs essayent de comprendre mais leur raison est obscurcie. Elle ne suffit pas à apaiser leurs cœurs. C’est comme si leur intelligence rationnelle —leur pensée— était bloquée et tournait en rond. Nous le savons, notre raison ne suffit pas toujours à comprendre les événements de notre vie.
Le Ressuscité vient alors avec une deuxième question. « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? » Les disciples au retour d’Emmaüs sont submergés par la tristesse, la crainte… Le Ressuscité interroge maintenant non seulement leurs pensées mais aussi leurs émotions.
Quant à nous, ne faut-il pas, chaque jour, s’asseoir à la table de nos émotions, sans les fuir ou les enfuir ? Écouter nos colères, apprivoiser nos peurs, parler à la part triste en nous. Car bien souvent, nous « agissons dans l’ignorance » de nos émotions, lorsque, par exemple, proche nous adresse une parole juste mais que nos émotions prennent le dessus ? Ne serions-nous pas plus en paix intérieurement, si nous arrivions plus souvent à dire à temps et aux bonnes personnes, et dans la bonne mesure toutes nos colères, nos peurs, nos frustrations, ce qui nous bouleverse ? Mettre des mots sur ce qui nous émeut.
La sagesse du cœur conjugue donc raison et émotion. Mais « dans leur joie, les disciples n’osaient toujours pas y croire ». Autrement dit, même la plus belle des émotions —la joie— empêche encore ceux-ci de croire ! C’est comme s’il manquait une dimension supplémentaire pour éclairer les événements qu’ils traversent… Dans le récit, les disciples passent enfin par une nouvelle étape. Comment ? Le Ressuscité ouvre leur cœur. Il les interroge sur le sens des choses et les invite à l’intelligence de la foi.
« Avez-vous quelque chose à manger ? ». Comme pour nous dire : qu’avez-vous qui nourrit réellement, qu’avez-vous à offrir qui restaure l’humain, qui l’aide à avancer, qui le construit, qui lui procure la joie de croire, qui donne du sens ?
Par trois questions toutes simples, le Ressuscité nous offre une cette sagesse du cœur qui conjugue les trois harmoniques de notre intelligence : raison, émotion, et foi. Si nous privilégions souvent l’une ou l’autre forme d’intelligence, n’est-il pas urgent de redécouvrir un réel équilibre en nous, à la lumière de l’évangile, afin de mieux nous comprendre, de relire notre histoire personnelle ?
C’est dans cet équilibre que nous pourrons apporter une compréhension —rationnelle, émotionnelle et spirituelle— à notre monde qui en a tant besoin… Aujourd’hui, cette sagesse du cœur nous dit, te dit :
Si ton passé te semble bien lourd à porter…
Ouvre ta raison et relis ton histoire à la lumière de l’évangile. Tu y découvriras que l’échec peut être traversé. Tu y verras des raisons nouvelles de croire.
Si ton présent te semble vide et sans relief, sans goût. Si ton travail, ton couple ou ta vie stagnent.
Écoute tes émotions et relis ton quotidien à la lumière de l’évangile. Tu y trouveras des raisons nouvelles à aimer.
Si ton futur te semble enfin sans perspective.
Écoute ta quête de sens et lis ton quotidien à la lumière de l’évangile. Ensuite, ouvre ton cœur à l’intelligence de l’écriture de ta vie. Et dans la foi et la prière, tu y découvriras des raisons nouvelles d’espérer. Et tu entendras une voix —au plus intime de ton cœur— te dire : « La paix soit avec toi »
A toi, maintenant, d’en être le témoin !
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Lun 26 Avr 2021, 7:34 pm
Citation :
Évangile
« Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10, 11-18)
Alléluia. Alléluia. Je suis le bon pasteur, dit le Seigneur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. Alléluia. (Jn 10, 14)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
JESUS le vrai Pasteur | Messe du 25 avril 2021 à Landévennec – 4e dimanche de Pâques
Chers frères et sœurs, l’amour est un mystère de présence. Nous en faisons tous l’expérience, aimer c’est d’abord être là auprès de ceux qui nous sont chers tout particulièrement dans les moments de joie et plus encore dans les moments d’épreuves. Et l’on peut dire que la pandémie que nous traversons depuis plus d’un an maintenant nous a fait toucher cela de manière très sensible et parfois même de façon douloureuse quand nous n’avons pas eu la possibilité d’accompagner un proche en fin de vie.
Or la Révélation chrétienne, nous met justement en présence d’un Dieu qui se fait proche. En JESUS de Nazareth, il se fait même l’un de nous ! Il vient mêler ses pas aux nôtres pour faire route avec nous sur le chemin de la vie et nous révéler la beauté d’une existence tournée vers Dieu, source de tout amour.
C’est précisément ce mystère de proximité et de présence du Seigneur à nos vies que dans la page d’évangile que nous venons d’entendre, JESUS nous dévoile. Et il l’exprime par une parole à la fois toute simple et d’une densité extrême : « je suis » ; manière de nous dire, « je suis présent, je suis là ». Autrefois, déjà, quand Dieu s’était manifesté à Moïse pour qu’il libère Israël de l’esclavage en Egypte, il l’avait assuré de son soutien en lui disant, « je serai avec toi » au point que c’était devenu le nom même de Dieu ! Nous croyons donc en un Dieu qui se dit et se nomme : « je suis là, je suis présent » et c’est ce que manifeste JESUS quand il nous dit « je suis la lumière du monde », « je suis le pain de vie », « je suis le chemin, la vérité et la vie ». Il est lui-même cette présence divine qui éclaire l’existence, nourrit les cœurs, oriente sur le chemin et donne la vie. Alors quand ce matin il ajoute : « je suis le bon berger, le vrai pasteur », nous comprenons qu’il est cette présence qui nous apporte sécurité, paix et joie du cœur.
En se désignant comme « le vrai pasteur », JESUS nous invite d’ailleurs, dans le sillage des annonces prophétiques du Premier Testament, à le reconnaître comme le Sauveur attendu par Israël. En précisant : « Je suis le vrai pasteur, le vrai pasteur donne sa vie pour ses brebis », il nous révèle le sens de son existence entièrement tournée vers nous. Et comment nous donne-t-il sa vie, sinon tout d’abord en nous la communiquant ! Les évangiles sont pleins de ces récits où JESUS, par son attitude et sa parole, relève, redresse, guérit, pardonne, rend leur dignité aux exclus, à ceux et celles que plus personne ne considère ni même ne voit.
Le vrai Pasteur est ému de compassion pour la plus égarée de ses brebis et c’est pour cela qu’aujourd’hui encore, il nous appelle, dans son sillage, à servir la vie ! N’est-ce pas le point commun de toute vocation ?
« Je suis le vrai pasteur. Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît et que je connais le Père », précise encore JESUS. Par ces mots il nous révèle un autre aspect de sa manière d’être vrai pasteur : la connaissance intime qu’il partage avec le Père il veut aussi l’établir avec nous pour qu’en lui nous devenions nous aussi, enfants de Dieu. Ainsi voyons-nous à quelle communion il veut nous attirer et à quelle hauteur d’humanité il veut nous élever !
Pasteur de tous, il nous connaît cependant chacun et chacune personnellement et tel le berger appelant ses brebis une à une, il ne cesse de venir frapper à l’oreille de notre cœur pour nous combler de sa présence. Ne reconnaissez-vous pas sa voix ? C’est elle pourtant, chers frères et sœurs, qui dans les circonstances les plus diverses de l’existence ne cesse de raviver en nous l’espérance, elle qui aux heures de doute et d’angoisse nous donne sa paix, elle qui toujours nous appelle à choisir la vie, à la servir et même à la donner car, nous dit encore notre unique et vrai Pasteur : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Lui a donné la sienne pour nous. Laissons-nous illuminer, chers frères et sœurs, par un tel mystère de Présence.
Amen
Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7532 Pays : FranceR E L I G I O N : catholique
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Mar 04 Mai 2021, 7:17 pm
Citation :
Évangile
« Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit » (Jn 15, 1-8)
Alléluia. Alléluia. Demeurez en moi, comme moi en vous, dit le Seigneur ; celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruit. Alléluia. (Jn 15, 4a.5b)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.
Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Nous prémunir de tout assèchement | Messe du 2 mai 2021 à Boulogne-sur-Mer – 5e dimanche de Pâques
Il y a quelques semaines, comme beaucoup d’entre vous, j’ai contemplé ces images des vignes illuminées dans la nuit obscure. Des viticulteurs ont allumé des feux et bruloirs afin de réduire les effets néfastes des gelées noires, qui dans le printemps déjà bien avancé ont affecté de façon irrémédiable les bourgeons récemment apparus.
Cette vision de milliers de flammes dans la pénombre m’est revenue à l’esprit en méditant l’évangile d’aujourd’hui. Certes JESUS n’évoque pas le danger du gel en Palestine… Il y fait bien chaud ! Mais, comme il l’exprime pour son Père, un bon vigneron protège sa vigne en toute circonstance, même les plus extrêmes.
J’ai pensé à tant d’amis viticulteurs tel Xavier. Ce jeune homme, tout en travaillant partiellement à Paris, a pris désormais le relais de son père dans un domaine viticole. Pour me décrire le désastre subit, il a trouvé les mots simples. Grâce à lui, j’ai mieux compris le vrai travail du viticulteur et l’extraordinaire vitalité de la vigne. L’évangile d’aujourd’hui m’est apparu plus limpide : « Je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron » dit JESUS.
La vigne engendre. Elle donne vie en fonction de son milieu ambiant. Gardant la mémoire d’une saison, elle préfigure les fruits, générés à la suivante, qui pointent d’abord dans un bourgeon puis un sarment, avant de faire surgir feuilles et grappes qui pendent depuis le solide cep enraciné dans une terre parfois pierreuse et pauvre.
L’abondance future de la vigne dépend de son initiation florale. N’en serait-il pas de même pour nous avec l’initiation chrétienne ?
En s’incarnant, le Christ prend racine dans notre condition humaine et nous permet d’accomplir notre vocation, d’homme ou de femme qui porte du fruit. Mais, comme un sarment on ne peut se détacher de lui sous peine de s’assécher. De lui nous tirons notre sève, notre énergie, notre fécondité. Ce lien intrinsèque provient d’une volonté divine et dépend de notre bon vouloir afin de demeurer dans le Christ et qu’il puisse demeurer en nous. Ce lien avec lui se nourrit par la méditation de la parole, par la prière et par la pratique de la charité.
Cependant JESUS nous prévient. Pour nous purifier, le Père nous émonde, il taille parfois dans le vif… car il lui faut lutter contre l’orgueil du sarment. Ce dernier peut croire que tout vient de lui. Entouré du feuillage abondant qui le protège, le sarment porte de belles grappes de raisins qui par leur couleur et leur parfum attisent la convoitise et semblent le parer d’une fécondité dont il n’est que le transmetteur.
Dans un ouvrage récent, Bruno Dallaporta résume une tentation actuelle, celle que j’appelle du sarment :
« Nous pensons avoir tout fabriqué par nous-mêmes. Au niveau individuel, cela se traduit par un fantasme d’indépendance. Au niveau collectif cela se manifeste par une illusion de toute puissance. En effet, si nous ne savons pas reconnaître que le monde nous a été donné, nous ne pouvons pas reconnaître que nous devons donner »
Et c’est bien la vocation du sarment de transmettre et redonner tout ce qu’il a reçu.
Or pour croître et se développer, il est indispensable de demeurer en Dieu et de laisser Dieu demeurer en nous.
« Je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron » dit JESUS.
Notre humanité ressent ce lien intime avec le Christ et Dieu le Père. Si son action nous semble imperceptible, regardons la main du vigneron qui caresse les grains de raisin gonflés à la bonne saison, ou qui pleure de voir détruite la récolte à venir par un refroidissement extrême. De manière figurative, c’est aussi ce que Dieu ressent.
Le climat ambiant ne préserve pas toujours la vigne du Seigneur et ses sarments. Les maladies qui les affectent aujourd’hui sont le refus de Dieu, le seul assouvissement de nos envies, un individualisme généralisé et donc l’absence de recherche du bien commun.
En écoutant Xavier, le jeune viticulteur, la vigne se révèle à moi comme un signe de résilience, par sa capacité à absorber les effets négatifs afin de régénérer ce qui a été abîmé. Le Christ par sa Passion et sa résurrection nous ouvre la voie de la guérison intérieure.
Au début du mois de Marie, en cette magnifique basilique de Boulogne qui lui est dédié, la prière nous réunit. La Vierge Marie est le sarment qui ne cesse de transmettre la foi, de porter du fruit. Tournons-nous vers elle avec confiance puisque la Mère de JESUS demeure en Dieu et Dieu demeure en elle. Comme les flammes dans les vignes, les bougies posées auprès de Marie, en nos églises ou maisons, manifesteront notre espérance d’un monde où l’on prend soin les uns des autres.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Mar 11 Mai 2021, 7:59 pm
Citation :
Évangile
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 9-17)
Alléluia. Alléluia. Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ; mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui. Alléluia. (Jn 14, 23)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS disait à ses disciples : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Aimons-nous les uns les autres | Messe du 9 mai 2021 à Liège – 6e dimanche de Pâques
Toutes et tous, nous sommes nés pour aimer et être aimés. Si cette dimension est essentielle, voire existentielle, notre langue française est pourtant bien pauvre pour en parler. Nous n’avons qu’un seul verbe pour l’exprimer. Or, en grec, dans le texte original des lectures que nous venons d’entendre, il y a bien deux verbes distincts. Lorsque le Christ nous convie à donner notre vie pour nos amis, l’évangéliste Jean utilise un verbe bien particulier : « philein », aimer d’amitié. Cette forme d’amour se manifeste au niveau de notre cœur. Nous sommes envahis par de nobles sentiments qui, au fil des rencontres, se sont confirmés, enrichis et ont ainsi donné naissance à un présent toujours apaisant. Quoi de plus normal puisque, par l’amour d’amitié, nous sommes sur la même longueur d’ondes, celle du cœur. Au long des années écoulées, nous avons ainsi appris à rester ouvert à son altérité, à nous compléter de ses différences. Dans l’amour d’amitié, nous nous découvrons plus vivants, plus forts, reconnus dans notre singularité. Nous nous enrichissons l’un l’autre parce qu’il n’y a pas « de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis », c’est-à-dire de pouvoir déposer son cœur dans l’écrin du cœur de l’être aimé. Dans la fidélité des sentiments partagés, nous découvrons que l’amitié est une vertu qui se vit de sincérité et se nourrit de vérité. Ces rencontres-là sont toujours teintées d’une sensibilité à la faiblesse de l’autre, à sa fragilité ou à sa vulnérabilité, une forme de tendresse enluminée d’empathie et de compassion. La tendresse, ce sont finalement deux faiblesses qui se reconnaissent mutuellement et entrent en résonance nous chante le poète. Nous nous laissons toucher par l’autre, tout vulnérables que nous sommes. Ce qui nous bouleverse dans l’amour d’amitié, c’est cette acceptation de la beauté d’une fragilité fondamentale, mieux encore cette manière unique, absolument inouïe, d’être et de se livrer. Pour ce faire, il nous suffit de ne jamais considérer l’autre comme un terrain conquis mais plutôt comme un horizon à contempler. Nous n’avons aucun droit sur son amour. L’amour est toujours un don, jamais un dû. En d’autres termes, l’amour d’amitié est un cadeau tellement merveilleux qu’il se multiplie en se partageant. En ce sens, « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Par l’amour d’amitié, nous guérissons mutuellement nos blessures intérieures. Nous sommes devenus l’un pour l’autre des philothérapeutes, des hommes et des femmes qui prennent soin de l’autre par l’amitié. Voilà la philothérapie : aimer en tendresse et en vérité.
Pouvons-nous aimer tout le monde avec une telle intensité ? Non, je ne le pense pas. D’ailleurs, lorsque le Christ nous demande de « nous aimer les uns les autres », un autre verbe grec est utilisé : « agapan », aimer d’agapè, aimer de respect. Dans cette forme d’amour, nous sommes conviés à nous respecter les uns les autres et à reconnaître en chaque être humain la part divine qui vit en lui. Respecter celles et ceux de qui nous nous faisons proche, aimer d’agapè, c’est leur souhaiter de trouver, de retrouver en eux le meilleur d’eux-mêmes ; c’est toujours chercher à leur vouloir du bien alors qu’ils auront parfois pu nous blesser. C’est précisément cela qui rend crédible l’amour des ennemis, un amour impartial à l’image de Dieu tel qui nous a été présenté dans la première lecture. En ce sens, l’amour d’agapè est à la portée de tous. Il demande un acte de la volonté et est le fondement nécessaire à toute relation pour que ce respect en soit le ciment. Nous devenons cette fois l’un pour l’autre des agapothérapeutes, des hommes et des femmes qui prennent soin de l’autre par le respect et par une bienveillance imprégnée de cette douceur et de cette tendresse divine. Celle-ci vient mettre du baume sur les plaies de nos souffrances humaines et invite chacune et chacun à accomplir sa destinée. Voilà l’agapothérapie : aimer de respect et de bienveillance.
Dans nos hôpitaux et dans tous ces lieux où la vocation première est de prendre soin les uns des autres, c’est ce que nous cherchons à vivre en tendresse et en vérité. L’agapothérapie et la philothérapie ne demandent pas de longues années d’études, juste une disposition des cœurs. Toutes et tous, nous sommes appelés à être les uns pour les autres de tels thérapeutes : « aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu », nous dit la première lettre de saint Jean. S’il en est vraiment ainsi, alors, avec un tel commandement, en Dieu, il n’y a plus de chemin vers le bonheur, le bonheur est le chemin : celui de l’amour de l’autre par le Tout-Autre.
Amen
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Lun 17 Mai 2021, 7:48 pm
Citation :
Évangile
« Qu’ils soient un, comme nous-mêmes » (Jn 17, 11b-19)
Alléluia. Alléluia. Je ne vous laisserai pas orphelins, dit le Seigneur ; je reviens vers vous, et votre cœur se réjouira. Alléluia. (Jn 14, 18 ; 16, 22)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, les yeux levés au ciel, JESUS priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes. Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie. Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés. Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde. Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde.
Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Trouver notre joie dans le nom de Dieu | Homélie du 16 mai 2021 à Issy-les-Moulineaux
L’évangile de ce dimanche est un mélange de prière et de paroles d’adieu. Disons que c’est une prière sous forme de paroles d’adieu. La prière c’est du temps donné à Dieu. En général, lorsque nous prions Dieu, nous lui présentons une intention en faveur de nos proches. Or c’est aussi le cas pour JESUS quand il prie son Père pour ses amis. Durant sa vie terrestre, JESUS a sans cesse cherché à tisser des liens d’amitié. Nous connaissons Lazare, Marthe et Marie de Béthanie. Et puis, lors du dernier repas avec ses disciples, il leur dit : « je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle mes amis »… Et JESUS, dans sa prière, tout naturellement, demande au Père de veiller sur ses amis, de les garder dans l’unité et de les protéger du Mauvais. Il demandera aussi : « Qu’ils aient en eux ma joie et qu’ils en soient comblés ». L’amitié nous est particulièrement réconfortante en ce temps de pandémie. J’éprouve tant de joie quand je reçois un texto, une lettre, un mail, un appel téléphonique d’un ami durant cette crise sanitaire. Ce signe me redit que je suis important pour quelqu’un. JESUS veut pour ses amis le meilleur et le meilleur pour lui c’est d’être sous le regard aimant du Père. C’est dans le nom de Dieu que nous pouvons puiser la joie complète qui nous fera tenir contre le mal : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom ». Nous connaissons surement cette belle prière inspirée des paroles du psalmiste : « Notre secours est dans le nom du Seigneur qui a fait le ciel et la terre ». Nous pouvons effectivement cultiver le réflexe d’invoquer le nom du Seigneur, dans des situations difficiles ou agréables. Mais, être unis dans le nom du Seigneur va au-delà d’une simple évocation de son nom. Cela comporte un engagement à plus de fidélité à l’Évangile du Christ, cela nous conduit à nous laisser sanctifier dans la vérité, c’est-à-dire associer le Christ à notre vie, lui qui est la Parole de vérité. Invoquer le Nom de Dieu, c’est s’envelopper de lui chaque fois que nous faisons le signe de la croix « au NOM du Père et du Fils et du Saint Esprit » ; c’est interpeller sa présence dans notre quotidien, lui parler et l’écouter dans la prière, l’Évangile, comme on le ferait avec quelqu’un qui nous aime et que nous aimons retrouver.
La prière de JESUS pour ses disciples n’est pas pour autant une garantie que ceux-ci ne rencontreront pas des difficultés. Il serait bien plus facile pour JESUS de retirer ses disciples de ce monde. Mais non, c’est bien dans ce monde qu’ils sont appelés à témoigner de leur communion avec le Père. Les disciples de JESUS sont encore marqués par les tristes événements qui ont conduit à sa mort ; s’ils ont peu à peu retrouvé la foi, ils demeurent abimés par la violence de sa crucifixion. Et il est vrai que le fait d’être chrétien ne nous épargne pas. Certes nous ne vivons pas souvent la radicalité du mal et de la violence qu’ont vécu les disciples et qui s’acharne aujourd’hui encore dans certaines régions du monde mais nous aussi, nous pouvons rencontrer des formes d’adversité et de tentations qui ruinent notre confiance en Dieu et notre joie profonde : dans nos familles, nos lieux de vie et de travail, nos communautés paroissiales ou dans la société en général. Nous pouvons être confrontés à la critique permanente, au découragement, au mépris, à l’injustice, à la souffrance ou à la peur… Au cœur de cette terrible crise sanitaire, la joie n’est-elle pas aussi un mot oublié ? Nous pouvons être tentés de nous laisser atteindre par ces attaques malignes du réel et du monde. Comment vivre pleinement sinon en restant unis en Dieu dans la joie ? Nous le savons, aujourd’hui comme hier, beaucoup paient de leur temps, de leur confort, de leur personne, et même parfois de leur vie le fait d’être chrétiens. Une femme de ma paroisse, qui est en grande souffrance à cause d’une maladie, répond invariablement à notre inquiétude avec un magnifique sourire : Tout va bien ! Comme elle m’encourage à vivre dans cette même confiance joyeuse envers et contre tout ! Comme elle, nous sommes appelés à donner une telle réponse d’amour. Comme elle, nous disposons d’un trésor inépuisable pour prendre ce monde à bras le corps : la JOIE de Dieu.
Oui, l’arme que JESUS demande pour nous au Père contre le Mauvais c’est la JOIE. JOIE d’être aimé de lui, toujours et partout, JOIE complète, parfaite, contagieuse et plus forte que tout. Voilà la Vérité ! Et nous sommes faits ensemble pour cette vérité, au NOM du Père et du Fils et du Saint Esprit !
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Mer 26 Mai 2021, 7:40 pm
Citation :
Évangile
« L’Esprit de vérité vous conduira dans la vérité tout entière » (Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15)
Alléluia. Alléluia. Viens, Esprit Saint ! Emplis le cœur de tes fidèles ! Allume en eux le feu de ton amour ! Alléluia.
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS disait à ses disciples : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement.
J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Solennité de la Pentecôte | Homélie du 23 mai 2021 à Saint-Ursanne (Suisse)
Les disciples sont là, confinés dans la chambre haute, comme souvent nous l’avons été dans cette période si chahutée. Les disciples sont las, découragés face à un avenir incertain. Mais, ils sont là ! Ils ne savent peut-être pas comment aller de l’avant, mais ils sont là. Là, ensemble, ils prient. Malgré tout, ils font confiance au Dieu de l’Alliance.
Et c’est alors que le souffle arrive comme il l’a fait aux premiers jours de la Création. Il vient, non seulement comme une réponse à leur prière, à leur attente, mais surtout comme la réalisation de la promesse que JESUS ressuscité leur a faite.
J’imagine alors combien le projet divin pour le monde leur est soudain paru clair. Mieux, ils se sont rendus compte qu’ils étaient une partie du mystère : Le Dieu de l’Alliance leur faisait confiance « pour que sa volonté soit faite ».
L’Esprit de Vérité et de courage les pousse alors à sortir de la tiédeur du « confortable » sécuritaire. Car L’Esprit saint n’est pas tiède ; il est brûlant comme l’amour ou l’émerveillement. Car L’Esprit saint n’est pas confortable, il est le souffle violent qui exige la vérité. L’Esprit saint est celui qui nous met debout et en mouvement. Il est dynamique. C’est dans cet élan que des chrétiennes et chrétiens se sont levés au cours des siècles. Emplis de l’Esprit,ils ont accueilli cette force dans leur vie quotidienne. Car voyez-vous, l’Esprit saint, troisième personne du Dieu unique, n’est pas essoufflé ! Il a continué d’inspirer des femmes et des hommes au long des siècles… Il y en a tellement… mais je n’en citerai que trois.
Je vous propose de ne pas d’aller bien loin pour mon premier exemple. Nous sommes ici dans la petite ville de Saint-Ursanne. Notre cité porte le nom d’un disciple de saint Colomban, moine de l’abbaye de Benghor en Irlande (que je salue au passage). Dans une Europe du VIIème siècle ravagée par les conflits, un groupe de jeunes moines courageux, dont saint Ursanne, quitte leur verte Irlande pour annoncer JESUS sur le continent. Ils pérégrineront dans toute l’Europe occidentale en vue de semer l’Espérance évangélique. Et, si nous pouvons célébrer aujourd’hui le Seigneur dans cette si belle Collégiale, c’est grâce à la confiance que saint Ursanne avait en Dieu
La deuxième personne est une Australienne du 19ème siècle, sainte Mary Mc Killop. Cette jeune femme courageuse n’a pas hésité à dénoncer des abus sexuels perpétrés par un prêtre sur des enfants pauvres au nord de la ville d’Adélaïde. Cette dénonciation lui a valu beaucoup d’ennuis. A son exemple, l’Eglise, fruit de l’Esprit de Vérité, se doit d’être courageuse afin de dénoncer ce qui est contraire à l’Esprit,
Mon dernier exemple est franco-belge en la personne de Sœur Emmanuelle. Qui ne connait pas son œuvre auprès des plus pauvres ? Là encore l’Esprit saint l’a transportée. Il lui a fait renoncer à une vie aisée, pour accompagner les chiffonniers du Caire dans un profond dénuement. Elle s’est mise au service du Christ présent dans les périphéries de la société.
Des exemples, il y a en a tellement : chez nous, ailleurs, des connus ou des inconnus. Il y a des exemples d’aujourd’hui, d’hier ou demain, mais c’est toujours le même Esprit qui insuffle cet amour contagieux.
Aujourd’hui, il a fort à faire : les difficultés du quotidien mais surtout les rumeurs, fakes news, ou manipulations en vue d’augmenter son influence, agissent souvent comme l’abat-jour de la flamme reçue.
Des études européennes parues à la suite des différents confinements liés à la Covid, font ressortir un mouvement profond qui s’est accentué. Elles soulignent la défiance grandissante ressenti non seulement envers toute autorité, mais également envers toute personne qui ne pense pas comme elle. Cette tendance mortifère pousse à construire sa pensée autour de ses seuls centres d’intérêt. Dans ce contexte, le dialogue et la confrontation à d’autres manières de penser apparaît comme une menace.
En relisant les textes bibliques et notamment celui de la Pentecôte, il est simple de comprendre que cette tendance à se construire des tours de Babel est contraire à l’Esprit saint.
Alors que faire ? Soyons simplement humbles et laissons-nous bousculer par l’Esprit saint qui relève, nous guide et nous inspire quotidiennement. Par la prière, demandons à L’Esprit saint de nous conduire dans la Vérité toute entière, ou, comme nous le dirons tout à l’heure : pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
Dans cette perspective, je vous propose d’écouter trois adolescents récemment confirmés qui nous parlent de la confiance, du courage et du service
Pour moi la confiance c’est… la base ! La base de toute les relations d’amitié, en fait, de toute relation ! Que deviendrait le monde sans la confiance ?
Pour moi le courage, c’est… se relever après une difficulté sans vouloir fuir. Je pense qu’il nous en faudra beaucoup dans le futur.
Pour moi être au service, c’est… aider et surtout écouter les autres pour qu’ils puissent être heureux.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Mar 01 Juin 2021, 6:47 pm
Citation :
Évangile
« Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28, 16-20)
Alléluia. Alléluia. Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit : au Dieu qui est, qui était et qui vient ! Alléluia. (cf. Ap 1, 8)
Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où JESUS leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. JESUS s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Solennité de la Sainte Trinité | Homélie du 30 mai 2021 à Paris
Tous les fans d’Astérix ici présents, ou devant leurs écrans, le savent bien : Il n’y a pas d’album qui ne se termine par un banquet ! La dernière phrase ou la dernière image d’un livre, c’est toujours un moment important. On y voit l’ultime message de l’histoire, soit une promesse peine d’espérance, ou inversement les présages d’un funeste déclin. « je suis avec vous jusqu’à la fin des temps »
Ce sont à la fois les dernières paroles de JESUS et la dernière phrase de l’évangile de saint Matthieu. Donc c’est très important. Mais, dans cette dernière phrase, pour vous, quel est le mot le plus important ? Bon, je vous partage le mien. Le mot le plus important, selon moi, est la préposition « avec ». Je suis avec vous. Car il me semble que ce petit « avec » est le résumé en 4 lettres de JESUS. Déjà avant même sa naissance, – souvenez-vous -, l’évangéliste Matthieu, avait rappelé lors de la visite de l’ange à Joseph l’autre prénom de JESUS : Emmanuel, littéralement, Dieu avec nous. JESUS, à scruter les évangiles, est bien celui qui fut avec, toute sa vie, pour nourrir, guérir, pardonner, relever, cheminer. Il fut avec et plutôt avec ceux qu’on laisse sur le bord du chemin ou qui ne répondent pas aux normes de la bienséance. Un avec qui du coup engendra des contre et lui valut des coups. Je vous laisse en faire la liste. Il fut aussi avec pour nous offrir de renaître, même vieux. « Faut-il que je rentre une deuxième fois dans le sein de ma mère ? » lui demandait Nicodème. Non, – et Dieu merci pour vous les sœurs ! – cette nouvelle naissance, c’est d’en-haut, d’une vie animée par l’Esprit, lui dont l’Ecriture nous dit qu’il fait toutes choses nouvelles, esprit de liberté et de vérité, pour nous ouvrir à une vie plus aimante, à un amour plus vivant. Cette vie de l’Esprit est celle du royaume de son Père, ouverte par la résurrection et que nous nommons aussi la vie éternelle.
Car si JESUS est avec nous, c’est parce qu’il est tout aussi avec son père. C’est parce qu’il partage avec lui le même Esprit. Dieu, que nous confessons Père, Fils et Esprit, nous pouvons le contempler comme le Dieu qui est relation. Non pas un être seul, perdu au-dessus du ciel, non pas plus mû par des luttes internes, comme l’imaginait la mythologie grecque, mais un Dieu avec c’est-à-dire en communion, en échange et en réciprocité. Avec, c’est en quelque sorte la signature de la Trinité. Et ce qu’il est, il plait à Dieu de le transmettre, de le donner. Gravée en nous-mêmes, comme l’empreinte de Dieu, cette signature devient aussi la nôtre.
Et voici donc que nous pouvons nous comprendre nous mêmes, sous un nouveau jour. Il nous arrive parfois, souvent, – légitimement – de nous demander qui nous sommes vraiment, nous examinant sous toutes les coutures de la solitude de notre existence, à la recherche de notre identité perdue qui nous donnerait de nous comprendre seul, comme une solution en soi; À nous tous, laissons entendre cette bonne nouvelle explosive. Nous ne sommes vraiment que parce que nous sommes avec, mystérieusement unis les uns et les autres comme à Dieu, plus que nous le pensons. Nous sommes essentiellement des êtres de relation, appelés à communier, à échanger, à nous donner. Mais peut-être nous faut-il redécouvrir le lieu où nous recevons cet appel de la Vie, où se grave la signature de Dieu en nous ? Et si c’était notre âme ? Le mot peut paraître désuet et peut-être l’avons-nous négligée dans la spirale enivrante de nos occupations de gens pressés. Pourtant Clémentine qui a 9 ans et qui cherchait à instruire sa petite sœur lui a dit: « l’âme, ça ne se voit pas mais ça te fait faire les choses ». Voilà, l’essentiel est dit. Comprenons l’âme comme le lieu intime de notre naissance quotidienne, à nous-mêmes et aux autres. L’âme comme un jardin parfois en friche mais qui bien irrigué nous anime et nous met en mouvement et le corps et l’esprit, pour nous faire faire les choses, vers le bien et le bon. L’âme ne se voit pas mais elle laisse son empreinte dans les yeux et les mains de tous les amoureux et des parents, des humbles et des petits et de tous ceux et celles qui, comme vous mes sœurs, donnent leur vie. Tous ceux là perçoivent, aux heures heureuses ou sombres, en ce lieu de leur âme, quelques reflets de grand et de beau du mystère de la vie. Tout ceux là contemplent dans la banalité des jours ordinaires, la saveur de la vie divine, qui se glisse dans le fin murmure du silence et du recueillement, et dans les mots balbutiants de leur prière. Dans leurs actes de charité et leurs pardons échangés, se révèle cachée la présence de leur maître intérieur. Dans le partage de leur pain quotidien, c’est une action de grâce qui monte des lèvres du témoin que je suis : « JESUS, avec nous jusqu’à la fin des temps. »
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Mar 08 Juin 2021, 7:08 pm
Citation :
Évangile
« Ceci est mon corps, ceci est mon sang » (Mc 14, 12-16.22-26)
Alléluia. Alléluia. Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel, dit le Seigneur ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Alléluia. (Jn 6, 51)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
Le premier jour de la fête des pains sans levain, où l’on immolait l’agneau pascal, les disciples de JESUS lui disent : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? » Il envoie deux de ses disciples en leur disant : « Allez à la ville ; un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre. Suivez-le, et là où il entrera, dites au propriétaire : “Le Maître te fait dire : Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?” Il vous indiquera, à l’étage, une grande pièce aménagée et prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs. » Les disciples partirent, allèrent à la ville ; ils trouvèrent tout comme JESUS leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque.
Pendant le repas, JESUS, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna, et dit : « Prenez, ceci est mon corps. » Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude. Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, dans le royaume de Dieu. »
Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Solennité du Saint Sacrement | Homélie du 6 juin 2021 à Villeneuve-sur-Lot
Préparer, préparation, préparatifs. Avez-vous remarqué l’insistance de l’évangile sur la préparation de ce repas pascal, le repas que le Seigneur a désiré prendre avec ses disciples la veille de sa Passion ? « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? », « … il vous indiquera une grande pièce aménagée et prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs », « … et ils préparèrent la Pâque ». Pourquoi donner tant d’importance à ces préparatifs tout matériels, à ces détails sur le lieu du repas, la salle et son aménagement ? L’essentiel, n’est-ce pas ce qui va se passer pendant ce repas ou plutôt à la fin du repas ? L’essentiel, n’est-ce pas le mystère que nous célébrons aujourd’hui en grande solennité : le don, l’offrande par JESUS de son corps et de son sang, c’est-à-dire de tout lui-même, comme vraie nourriture et comme vraie boisson, sous les signes du pain et du vin, le très Saint Sacrement ?
Bien sûr, c’est cela l’essentiel. Mais nous savons tous aussi d’expérience qu’il n’y a pas de repas sans préparation du repas. Et c’est JESUS lui-même qui indique avec précision à ses disciples comment et où ils devront faire les préparatifs. Alors, ne passons pas trop vite sur ce premier temps, ce temps de préparation, ce temps d’offertoire qui précède et prépare l’offrande de JESUS, son unique sacrifice accompli une fois pour toutes sur la croix et rendu présent, à chaque messe, dans le sacrement de l’eucharistie.
Au départ, la question du lieu du repas et des préparatifs ne semble venir que des disciples qui se préoccupent de savoir où JESUS veut manger la Pâque. Mais déjà JESUS fait dire au propriétaire que c’est avec ses disciples qu’il prendra ce repas et, à ceux qu’il envoie, il commande de faire les préparatifs non pour lui seul, mais pour lui et pour eux tous : « faites-y pour nous les préparatifs ». Cela ne vous dit rien, frères et sœurs, cela ne vous rappelle rien ? Mais oui : c’est une liturgie qui commence et c’est une communion qui s’annonce ! Nous aussi, ce matin, à Villeneuve-sur-Lot, guidés par JESUS, nous sommes venus dans un lieu vaste et bien aménagé, cette belle église Sainte-Catherine, déjà toute prête pour un repas ; nous y sommes entrés par « les portes de la foi ». Et vous y êtes entrés avec nous, chers amis, qui nous rejoignez par la télévision en ce moment, vous qui peut-être découvrez ainsi chaque dimanche un lieu différent, mais bien réel, où JESUS, le Seigneur, le Maître, veut manger la Pâque avec ses disciples. Lumières, cierges, fleurs, chants, processions, ornements, les préparatifs sont variés d’un endroit à l’autre, d’un dimanche à l’autre, parfois très sobres, parfois splendides, mais toujours soignés et faits avec le plus grand cœur. Car, à chaque fois, c’est toute la communauté des disciples de JESUS, c’est l’Église entière qui prépare, qui se prépare. Et cette préparation culmine en offertoire, avec l’apport des dons, pain et vin, sur l’autel, lorsque le prêtre, au nom de tous, présente à Dieu le fruit de la terre, le fruit de la vigne et du travail des mains humaines.
Mais soudain, au cours du repas, tout change, et quelle surprise pour les disciples ! JESUS, lui seul cette fois, agit et parle. Il prend du pain, il prononce une bénédiction, il le rompt et en donne à chacun en disant de singulières paroles. L’instant d’après, il prend une coupe remplie de vin, il rend grâces et la leur donne à boire avec des paroles tout aussi singulières. De même, à l’autel, le prêtre ne dit plus « nous » en cet instant, il ne parle plus en notre nom pour présenter à Dieu nos prières, nos louanges et nos supplications, mais il dit « je », pour la seule et unique fois de toute la messe, et c’est alors le Christ qui parle, c’est le Christ qui agit : « Prenez, ceci est mon corps », « ceci est mon sang ».
Notre offertoire, frères et sœurs, est une préparation nécessaire, indispensable, mais il est infiniment dépassé, transformé, transfiguré par l’offrande de JESUS. Les paroles qu’il prononce lorsqu’il nous donne son corps et son sang en nourriture et en boisson n’ont rien d’exalté ni de magique. Elles sont d’une étonnante simplicité au contraire. C’est la simplicité de Dieu lorsqu’il crée : « Dieu dit… et ce fut ainsi » ; c’est la simplicité de Dieu lorsqu’il s’unit à nous et nous unit à lui dans une Alliance nouvelle, une Alliance éternelle. Heureux les invités au repas du Seigneur !
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Lun 14 Juin 2021, 7:19 pm
Citation :
Évangile
« C’est la plus petite de toutes les semences, mais quand elle grandit, elle dépasse toutes les plantes potagères » (Mc 4, 26-34)
Alléluia. Alléluia. La semence est la parole de Dieu ; le semeur est le Christ ; celui qui le trouve demeure pour toujours. Alléluia.
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, parlant à la foule, JESUS disait : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. »
Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »
Par de nombreuses paraboles semblables, JESUS leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Homélie du 13 juin 2021 à Marseille
De quelle manière Dieu exerce-t-il sa puissance, dans notre monde ? Ces questions montent en nous-même. Parfois elles deviennent lancinantes devant le mal, la souffrance. A nous qui cheminons dans la foi non dans la claire vision, JESUS apporte la lumière de sa parole à travers les deux petites paraboles du royaume écoutées ce matin. En effet, Le Royaume de Dieu c’est Dieu lui-même dans son action pour le monde, sa manière d’être présent à nos misères et à nos grandeurs, à nos fêtes et à nos jours ordinaires.
Pour JESUS, L’action de Dieu à deux caractéristiques essentielles :
La première : elle est d’abord aux yeux du monde, petite et cachée : Un homme jette en terre la semence, une graine de moutarde, la plus petite de toutes les semences. Il y a dans ces images comme une synthèse de la vie de JESUS. Manifestation de la puissance et de l’action du Père : il a vécu d’abord caché au milieu des hommes, comme la semence jetée en terre, comme la graine de moutarde. JESUS ne parlera-t-il pas de lui et de sa mort en se comparant au grain de blé tombé en terre. JESUS nous montre le père, aimant à agir de manière enfouie. Il agit non pas en s’imposant, mais en transformant les choses, les situations en partant du cœur de l’homme et les transformant de l’intérieur. Frères et sœurs contemplons la patience de Dieu. Il
prend le risque du temps.
La deuxième caractéristique de l’action de Dieu : Sa puissance provoque un influx vital, une croissance irrésistible de la vie : la semence germe et grandit jusqu’à la moisson. La graine de moutarde finit par dépasser toutes les plantes potagères, et les oiseaux viennent faire leur nid. Là encore JESUS ne s’exprime-t-il pas sur son identité, lui qui dira également « Je suis venu pour que tous les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance ». Il est le grain qui meurt pour porter beaucoup de fruit. Dieu est la vie du monde, cette vie se tient cachée en JESUS. La vie surabondante de Dieu est le secret du monde.
Frères et sœurs, la puissance de Dieu est cachée mais on la perçoit à ses fruits. Accepter que telle soit la puissance de Dieu, demande la conversion d’un regard de foi qui sait discerner l’action de Dieu dans les jours le plus ordinaires. C’est un des marqueurs de nos être chrétien. Lorsque le soir, nous regardons le tissu de nos existences, demandons à L’Esprit-Saint la grâce de percevoir de quelle manière la puissance de Dieu s’est exercée en nous et autour de nous. Comment la puissance de Dieu a-t-elle été à l’œuvre dans ma vie, dans la vie de ceux que j’ai croisés.
Contempler Dieu dans sa puissance cachée, nous invite également à une conversion dans notre manière d’agir en disciple du Christ. JESUS nous interpelle : « ce que tu fais, fais-le dans le secret ne te donne pas en spectacle, c’est comme s’il nous disait : agis à la manière dont Dieu déploie sa puissance en irriguant tout de manière cachée. Agis avec le « style » de Dieu qui peut paraître à certains yeux et parfois même aux tiens, insignifiants mais qui finit toujours par faire grandir la vie même si cela demande du temps. Nous pouvons peut- être nous décourager devant le peu de fruit immédiat. La vie de Dieu en nous ne se décourage jamais. Elle finit toujours par être victorieuse. Il est vrai que cela nous demande d’affronter avec espérance la grisaille du quotidien, les gestes et paroles routiniers .Mais nous le croyons c’est à force d’avoir affronté cela avec l’endurance de la foi qui laissera la vie de dieu porter son fruit : un adolescent qui comprend toute la valeur de sa vie, une rencontre qui ouvre de nouveau horizon, une prière renouvelée en faisant une manière d’embrasser le monde par l’intercession, un épanouissement au travail avec d’autre grâce à un nouveau venu qui à force d’attention, de geste de solidarité remet du baume sur les blessures et aide à tisser des relations nouvelles. Ce peut- être aussi une réconciliation qui paraissait jusqu’ici impossible mais qui devient possible car la grâce a travaillé secrètement le cœur de ceux qui étaient en conflit. Comme l’a écrit Christian de Chergé, prieur des Moines de Tibherine, « se convertir c’est faire de l’éternel avec du quotidien ». A l’origine de ce Sanctuaire,il n’y pas de miracle, pas d’apparition, Ici, nous venons auprès de la Vierge Marie avec notre vie toute ordinaire. Elle qui s’est désignée comme l’humble servante. Comme dit encore Christian de Chergé Mère de Dieu parce que son humble servante. Mère des hommes parce que leur humble servante. Avec elle chantons la puissance de Dieu, Le seigneur fit pour moi des merveilles Saint est son nom.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Mar 22 Juin 2021, 6:36 pm
Citation :
Évangile
« Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » (Mc 4, 35-41)
Alléluia. Alléluia. Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. Alléluia. (Lc 7, 16)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
Toute la journée, JESUS avait parlé à la foule. Le soir venu, JESUS dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. » Quittant la foule, ils emmenèrent JESUS, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient. Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme. JESUS leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »
– Acclamons la Parole de Dieu.
L’URGENCE D’UN AMOUR QUI SAUVE | HOMÉLIE DU 20 JUIN 2021 À AUTUN
Lorsqu’un danger survient, la peur est une réaction humaine instinctive. Voir sa barque et celle des autres s’enfoncer dans l’eau en pleine tempête, provoque inévitablement la peur… qui peut devenir panique. En ce dimanche d’élection dans notre pays, il n’est pas difficile de souffler sur le feu de la peur : « regardez, soyez réalistes, vous voyez bien que c’est grave, et qu’il faut réagir ! » Certes, mais avec quels sentiments, et avec quel amour ? Quel ressort nous anime quand nous choisissons de mettre un bulletin dans l’urne ?
Regardons ce qui se passe pour les disciples de JESUS lors de cette traversée ô combien éprouvante, après que JESUS leur ait dit de passer sur l’autre rive !
JESUS est bien avec eux, mais apparemment loin de voir le tragique de la situation. Les disciples s’en prennent alors à lui. Il est vrai que ce dernier ne semblait pas atteint par la panique, puisqu’en pleine tempête, il dormait sur un coussin à l’arrière de la barque. Quelle curieuse façon de dire une présence et une solidarité ? Nous comprenons la réaction des disciples, sur un ton qu’on devine accusateur : « mais enfin ! Cela ne te fait rien. Tu vois bien que nous périssons ! Est-ce que nous comptons pour toi ?»
Seulement voilà ! Le Christ n’est pas absent, ni indifférent, et surtout pas quand nous sommes saisis par la peur au milieu de la tempête. Tempête qui peut être extérieure ou intérieure. Il est en réalité présent entièrement à notre condition humaine concrète ! Il est le tout proche, et le tout autre aussi. Car lui seul impose jusqu’au bout le silence à la tempête ; dans l’épreuve, il est le réconfort suprême. Et devant l’autorité qu’il manifeste jusque sur les éléments déchainés, c’est l’émerveillement et la bonne crainte religieuse : Qui est-il ?
La vie de nos familles, de notre pays, de l’Eglise, notre vie personnelle, la vie n’est-elle pas une grande et continuelle épreuve ? Elle est une traversée vers l’avant, pour aller de la mort à la vie, de la peur à la confiance, de la nuit au jour, de l’accusation des autres à l’humble reconnaissance de nos propres torts, de l’isolement à la communion dans un amour nouveau. La vie est un passage d’une connaissance seulement humaine de JESUS à une relation nouvelle avec lui, qui est vraiment mort et ressuscité pour nous.
L’amour est toujours un pas dans la confiance ! Il nous presse, dit l’apôtre, en pensant qu’un seul est mort pour nous afin que nous ne vivions plus esclaves de la mort et de la peur. Cet amour du Christ à recevoir et à partager, voilà l’urgence ! Il nous fait quitter les rives de désolation et d’isolement, pour accoster avec les autres sur la rive de la bienveillance. Il est élan de confiance et de joie !
« Passons sur l’autre rive ! » nous dit le Christ. Il ne dit pas seulement : « passez sur l’autre rive, pour me rejoindre. Je vous y attends ! » Non ! Il est avec nous, complétement mouillé avec nous dans l’épreuve de la traversée. Son amour paisible et créateur nous presse de sortir de la peur, pour entrer avec lui dans la confiance. Son autorité bienfaisante apaise le trouble de nos cœurs ; elle ramène les choses à leur juste place, elle fait entrer le monde dans l’élan de la prière. Oui, le Seigneur JESUS apporte en lui-même la paix et la réconciliation à notre terre si menacée.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Mar 29 Juin 2021, 7:10 pm
Citation :
Évangile
« Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » (Mc 5, 21-43)
Alléluia. Alléluia. Notre Sauveur, le Christ JESUS, a détruit la mort ; il a fait resplendir la vie par l’Évangile. Alléluia. (2 Tm 1, 10)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, JESUS regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer. Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant JESUS, il tombe à ses pieds et le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » JESUS partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait.
Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré – … cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de JESUS, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. Aussitôt JESUS se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? » Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” » Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. JESUS lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »
Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? » JESUS, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. » Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. JESUS voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi! » Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. Et JESUS leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Ne nous laissons pas voler l’Espérance ! | Homélie du 27 juin 2021 à Bagnols-sur-Cèze
Jaïre se précipite aux pieds de JESUS ! Tic-tac tic-tac tic-tac tic-tac
« Ma fille est à la dernière extrémité, viens ! » Tic-tac tic-tac tic-tac tic-tac
JESUS, Jaïre et les autres fendent la foule qui gêne ! Tic-tac tic-tac tic-tac tic-tac
Stop ! « Qui a touché mes vêtements ? » Le temps est suspendu ! l’urgence reportée ! Il vient de se passer quelque chose !
Un geste barrière a été posé ! Un geste qui a barré la progression de la mort ! A son insu, JESUS vient de contaminer de sa vie, une femme ! « Ma fille, ta foi, t’a sauvée »…
Comment, en un instant, 12 ans de gêne et de souffrance, 12 ans de soignants et de guérisseurs, 12 ans d’impureté rituelle se sont arrêtés ? Et cela tout d’un coup ! Parce que cette femme, blessée dans sa féminité et sa maternité, s’est approchée par derrière JESUS -comme une disciple qui suit le maître- et l’a touché avec foi !
Tic-tac tic-tac tic-tac tic-tac
Le cadran solaire tourne toujours ! Tic-tac tic-tac tic-tac tic-tac
La fille de Jaïre se meurt ! Tic-tac tic-tac tic-tac tic-tac
Stop ! La fille est morte… Tristesse, désespoir… « A quoi bon ? »
On en resterait là avec ce miracle attristé ? Il serait trop tard pour JESUS ? Le délai expiré ?
« Ne crains pas, crois seulement »… la foi transperce les conditionnements humains ! La foi de cette femme qui brave les règles de pureté… La foi de Jaïre et de son épouse qui voit au-delà de la mort clinique…
« Ne vous laissez pas voler l’espérance » ! vociférait le pape François, en méditant le jour de l’Assomption en 2013.
Ce vol est signé de son auteur : « C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde » nous disait le livre de la Sagesse. Ne nous laissons pas voler l’espérance chers frères et sœurs !
Jaïre et cette femme ont espéré contre tout : la foule écrasante, les règles rituelles, le temps qui s’écoule (tic tac tic tac), la mort annoncée ; les pleureuses qui passent des lamentations aux moqueries comme on passe du coq à l’âne : rien ne les a empêchés d’espérer !
Ils sont allés voir JESUS !
Et nous frères et sœurs, et vous fidèles téléspectateurs ; vous qui traversez des épreuves similaires à celles de nos amis de l’évangile de ce jour ; « vous qui peinez et ployez sous le poids du fardeau »… Quels sont les foules, les règles, les délais, les regards qui nous empêchent d’aller à JESUS ? En cela cette femme anonyme, et Jaïre, cet homme important dans le village, sont de vrais exemples. Ils ont exaucé le désir du Christ : « Venez à moi (…) Je vous procurerai le repos »
« Venez à moi » cette prière de JESUS qui consonne avec son cri sur la Croix : « J’ai soif » ! Cette parole du Christ que Sainte Teresa de Calcutta avait fait inscrire dans chacune des chapelles de ses fondations. JESUS a soif de donner la vie ! C’est ce qu’il fait pour cette femme qualifiée de sa maladie « hémorroïsse » : elle pourra à son tour donner la vie, être mère ! JESUS a soif de donner vie à cette fillette à l’orée de sa puberté, qui pourra aussi être mère à son tour ! JESUS a soif de nous donner sa vie en abondance !
Alors qu’attendons-nous ? D’être parfaitement morts ?
Nous sentons un attiédissement de notre vie conjugale ? allons à JESUS ! Nous sommes désespérés de nos péchés récurrents ? allons à JESUS ! Nous sommes rongés par la rancune ou le ressentiment ? Allons à JESUS…
Tic tac, tic tac, tic tac… Mes amis, ne laissons pas 12 ans s’écouler en tergiversations… allons à JESUS, maintenant !
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Lun 05 Juil 2021, 7:58 pm
Citation :
Évangile
« Un prophète n’est méprisé que dans son pays » (Mc 6, 1-6)
Alléluia. Alléluia. L’Esprit du Seigneur est sur moi : il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Alléluia. (Lc 4, 18ac)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, JESUS se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. JESUS leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Alors, JESUS parcourait les villages d’alentour en enseignant.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Qui suis-je pour être envoyé à ciel ouvert ? | Homélie du 4 juillet 2021 à Antibes
La renommée précède le Christ dans tout ce qu’il a accompli d’extraordinaire à Capharnaüm. Il rentre chez lui, à Nazareth, et, là, se produit le blocage ! Aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays ! C’en est même devenu un proverbe ! Tant de personnes, des saints, des fondateurs d’ordres, saint François lui-même, et à l’heure actuelle, tant peuvent être des victimes, au travail, dans leur mission d’une persécution directe ou sournoise voire être rejetés par leurs plus proches ! Si c’est arrivé au Christ, l’ami du Christ peut ne pas en être épargné.
Cette force, cette sagesse… d’où cela lui vient-il ? De ses qualités, si belles soient-elles ? Et moi qui suis-je pour être envoyé vers ce peuple rebelle ?
Avec le psaume 117, le Christ répond : « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs, c’est elle qui est devenue la pierre angulaire ; c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux. »
Saint Paul sait, lorsqu’il parle au nom de Dieu, c’est bien cela être prophète, qu’il risque de se surestimer, de se prendre pour bien meilleur qu’il ne l’est en réalité. L’écharde dans sa chair est là pour lui rappeler qu’un serviteur de Dieu ne peut rien faire de lui-même, mais qu’il reçoit tout de Celui qui l’envoie. « Ma grâce te suffit » ! Mets donc toute ta confiance dans l’amour du Christ pour être son témoin. Mets-toi à l’écoute profonde de la Parole de Dieu, tiens-toi debout et sois envoyé à ciel ouvert, au milieu d’un peuple rebelle à la cause de Dieu. Tu subis faiblesses, insultes, persécutions et des situations angoissantes ? Je t’envoie quand même pour épouser la cause de Dieu Lui-même !
Pensons à toutes ces personnes qui ont réalisé ces ex-voto accrochés dans la chapelle de la Garoupe en représentant les situations angoissantes qu’elles ont vécues. En faisant ainsi, elles ont déposé leurs épreuves, les ont fait sortir d’elles-mêmes ; elles ont tout confié à Dieu, vainqueur de tout. Pour que Dieu prenne soin d’elles.
Quand Dieu envoie Abraham : « va vers le pays que je t’indiquerai », il lui dit littéralement : « va vers toi ». Deviens qui tu es, surtout dans les situations les plus angoissantes, pour être mon prophète. Deviens la belle personne que tu es, même avec ces loups et celui qui cohabite en toi.
Et si ce loup occupe trop de place jusqu’à t’empêcher d’être toi-même, ne le refoule pas ou il reviendra au galop. Prends le temps de l’identifier. Apprivoise-le pour qu’un jour tu l’appelles ‘frère’. Tu lui diras : Frère Loup, couché ! Je t’en prie, n’occupe pas en moi toute la place ; je te donnerai juste ce qu’il te faut pour te nourrir, mais laisse la présence d’amour du Christ faire en moi toute sa demeure. Laisse l’Esprit du Christ animer ma vie pour « me faire tenir debout ». Me faire tenir debout… Avec mes frères détenus, j’aime leur dire que se mettre régulièrement debout pendant la messe signifie cette liberté que le Christ donne à ses amis qu’il envoie au milieu des loups. Ma liberté de conscience est bien plus grande que les barreaux de mes prisons intérieures bâties précisément par ces loups intérieurs ou extérieurs. Cette liberté va même s’agrandir à l’écoute de la Parole de Dieu pour que je devienne son prophète au milieu des siens. Même s’ils ne l’écoutent pas. Car nous croyons qu’au milieu des angoisses, de la violence, des épreuves et des persécutions de ceux qui refusent les envoyés de Dieu, les ténèbres ne peuvent arrêter la lumière du Christ.
D’où cela lui vient-il ? Eh bien, de l’amitié avec notre Père des cieux et de l’amitié avec tous. Quand sainte Claire bénissait ses sœurs, elle leur disait : « soyez toujours les amis de Dieu, les amis de vous-mêmes et les amis de tous vos proches ». Pour être un homme, une femme, debout et libre au service des autres. A ciel ouvert !
Qui es-tu, Seigneur, et moi qui suis-je pour être ton envoyé ? Même méprisé ou esclave de mes propres loups, « j’ai les yeux levés vers toi », Seigneur. Tu es la pierre angulaire de ma vie. A partir de ce qui est modeste dans ma vie pour que je ne m’enorgueillisse pas, je mets en toi, Seigneur, toute ma confiance. Qu’en moi, ton amour donne toute sa mesure. Pour servir les autres.
Je conclue avec saint François devant le crucifix de saint Damien : « Seigneur, viens éclairer les ténèbres de mon cœur : donne-moi une foi droite, une espérance solide et une parfaite charité ».
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Mar 13 Juil 2021, 8:17 pm
Citation :
Évangile
« Il commença à les envoyer » (Mc 6,7-13)
Alléluia. Alléluia. Que le Père de notre Seigneur JESUS Christ ouvre à sa lumière les yeux de notre cœur, pour que nous percevions l’espérance que donne son appel. Alléluia. (cf. Ep 1, 17-18)
Evangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, JESUS appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs, et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. » Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Homélie du 11 juillet 2021 à Le Roeulx (Belgique)
« Si on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez ». Avouez qu’il y a de quoi être surpris par un tel conseil ! Lorsqu’une situation est bloquée et que nous ne sommes pas écoutés, est-il pertinent d’insister, d’être ferme, voire de s’entêter ? Sommes-nous invités à démissionner ? Lorsque l’adversité se présente, jusqu’à quel point faut-il finalement que nous persévérions ?
Il faut bien le reconnaître : nous sommes toutes et tous un peu têtus ! Combien de fois — que ce soit au travail, dans nos familles ou nos relations— ne nous entêtons-nous pas, même pour de bonnes raisons ? Combien de fois n’essayons-nous pas d’être fidèle à un projet, une conviction au risque aussi de nous faire du mal ? Ne faut-il pas reconnaître courageusement qu’il y a des moments où —même si cela est douloureux— partir est la décision qui amène le plus d’amour ?
Dans nos existences, le recul est parfois bienveillant si une situation n’est pas féconde ou que les limites de nos compétences ou des autres sont atteintes… Lorsqu’une situation est sans issue ou qu’une relation toxique nous tire vers le bas, laisser la poussière de nos sandales devient ainsi un acte de sagesse et non de lâcheté. Partir devient alors un témoignage ! Si vous n’êtes pas écoutés et accueillis, n’insistez pas ! « Ici, arrête de prophétiser » disait déjà à son époque le prophète Amos !
L’évangile de ce jour nous envoie donc en mission et parle de notre propre destinée. Sur notre chemin, il ne nous invite pas à nous entêter, à nous encombrer —de provisions ou de prévisions— mais à prendre seulement un bâton ! Qu’est-ce à dire, sinon ce sur quoi nous pouvons nous appuyer pour avancer ? Un proche, un être aimé, qui témoigne par sa présence même que Dieu marche aussi à nos côtés…
Regardons maintenant ce que les disciples font sur la route. Concrètement, ils posent deux gestes : ils expulsent les démons d’une part et font des onctions d’huile d’autre part. L’un recrée en séparant. L’autre réconcilie en soignant. Le premier amène fermeté et le deuxième douceur. Tout l’art de notre mission est de conjuguer les deux, pour mener ainsi « les temps à leur plénitude » !
Le premier geste est celui de l’expulsion des démons… Cela commence par nos propres démons qu’il faut aussi expulser et notre cœur qu’il faut d’abord pacifier. Nous avons tous des vieux démons : tristesse, énervement, impatience, honte, angoisse, colère. Expulser ne veut pas dire détruire, enfuir… mais faire sortir. Prendre distance par rapport à ce qui ne nous fait pas grandir. Non pas refouler nos sentiments, mais les écouter ! Pour le dire autrement, il s’agit de regarder lucidement ce que nous sommes afin de confier à d’autres ce que en nous nous ne pouvons pas porter seul ! Sur la route, ne prenez rien avec vous nous ! Expulser nos démons, c’est donc déposer en Dieu nos colères, nos mépris, nos tristesses… C’est finalement prendre appui sur notre unique bâton —la croix du Christ— pour confier dans la prière ce que nous ne pouvons pas porter seul. Si ton esprit est trop chargé et si ton cœur est trop lourd, ne prends rien sur la route… Appuie toi sur un autre. Cultiver cette droiture du cœur nous permet finalement de rester nous-mêmes et de voyager plus légers !
A côté de cela, les disciples posent un deuxième geste : celui de l’onction. C’est la seule mention dans tous les évangiles de ce geste offert aux malades. L’onction vient mettre de la douceur dans nos relations. C’est le symbole du soin, « la marque de l’Esprit Saint », la tendresse qui procure des forces. Qui que nous soyons, nous avons tous un peu d’huile à répandre : notre ouverture, notre humour, notre accueil pour fluidifier nos relations et assouplir celles-ci lorsqu’elles sont tendues et crispées. Une telle huile nous donne d’entendre sans juger ce qu’un proche a des difficultés à partager. L’huile de la douceur assouplit la raideur des principes, la froideur des arguments. L’huile de la douceur, c’est fondamentalement la tendresse, cette capacité d’adaptation aux circonstances de la route. Elle est cette faculté de ne jamais être cassant lorsque l’imprévu survient. L’huile vient assouplir ce qui est crispé et s’accommode de nos chemins tortueux, pour amener souplesse, conversion et changement.
Comme les disciples envoyés deux par deux, droiture et souplesse, —justice et justesse— doivent aussi avancer ensemble… Mais si, sur notre route, nous conjuguons à la fois fermeté —en expulsant nos démons— et douceur —avec l’huile de notre tendresse— nous pourrons alors apporter plus encore cette attention bienveillante dont notre monde a tant besoin. Afin qu’amour et vérité se rencontrent, que justice et paix s’embrassent.
Amen.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Mar 20 Juil 2021, 7:44 pm
Citation :
Évangile
« Ils étaient comme des brebis sans berger » (Mc 6, 30-34)
Alléluia. Alléluia. Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ; moi, je les connais, et elles me suivent. Alléluia. (Jn 10, 27)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, après leur première mission, les Apôtres se réunirent auprès de JESUS, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné. Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger. Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant, JESUS vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Flambeau d’espérance | Homélie du 18 juillet 2021 à Plounévez-Quintin
Frères et sœurs,
Amis en Christ,
JESUS, les apôtres, la foule : tels sont les trois acteurs de cette belle scène évangélique au bord du lac.
– L’acteur principal : JESUS.
Emu, il regarde cette foule immense en quête d’un pasteur, qui puisse l’instruire et la nourrir. Peut-être, cette foule n’a-t-elle rencontré jusqu’alors que de mauvais bergers, qui auraient mérité les reproches violents du prophète Jérémie. Ils n’ont cherché que leurs intérêts. Ils se sont rempli les poches au détriment des plus pauvres. Ce sont des pasteurs sans conscience, des mercenaires.
Alors, comment résister à tant d’appels qui se lisent sur ces visages, assoiffés d’’espérance ?
– Les apôtres jouent le deuxième rôle.
JESUS les avait envoyés, prêcher, chasser les démons, soulager les malades. Ils ont vécu deux par deux, quelques jours, mais sans JESUS. Epuisés, ils viennent de rentrer, leur besace pleine de joie, de découvertes, d’échecs et de fatigue. JESUS leur propose un temps d’intimité avec lui. C’est dans le silence et la prière que lui-même se repose. De nos jours aussi, de plus en plus de personnes cherchent cette forme de repos dans les monastères, lieux de ressourcement très appréciés.
-Mais c’était compter sans le troisième acteur : la foule.
Elle va rendre ce repos impossible. Elle harcèle JESUS et le presse de toute part. Elle cherche à l’approcher, à l’entendre et à le toucher. Mais la solidarité avec les douze prime. Il s’embarque avec eux pour traverser le lac en escomptant trouver l’oasis qui leur permettra de refaire les forces.
Frères et sœurs, quelle belle image de l’humanité du Christ, qui sait préserver pour ses amis surmenés par le labeur apostolique, le repos et la détente indispensable. Pour assumer sa tâche, JESUS a besoin d’hommes et de femmes équilibrés, sereins et paisibles. Mais la foule, sans GPS, a repéré l’itinéraire. En faisant le tour du lac à pied, elle se paye même le luxe d’arriver avant l’embarcation du Christ. Du coup, les vacances des apôtres tombent à l’eau ! Face à tous ces gens avides, JESUS reprend la prédication, Évangélisation oblige !
Le Christ voit ces foules, celles de son temps et celles d’aujourd’hui. Il est saisi de pitié, car elles sont comme des brebis sans bergers. Alors il prend lui-même le relais. Contrairement aux mauvais pasteurs que fustige le prophète Jérémie, il se dépense corps et âme, sans compter. Il apporte le salut à tous les maltraités de l’existence. Avec lui les muets retrouvent la parole, les sourds entendent et les aveugles voient, les paralysés retrouvent les pas de danse, les lépreux et les marginaux de toute sorte, reprennent leur place dans la société, les parents en deuil quittent leur chagrin en voyant leur enfant échapper à la mort.
Cet évangile est d’une brûlante actualité. Beaucoup de nos contemporains ont perdu leurs repères. Nous vivons dans un monde blessé par les guerres, les violences, le désespoir. La tentation est grande de fuir cette foule inquiète, de nous complaire dans nos célébrations, si belles soient-elles et d’esquiver les solidarités et les engagements au profit des êtres humains. Ce serait une Eglise ghetto pour les bien-pensants ! Certes, nous avons besoin de nous retrouver ensemble, pour célébrer l’eucharistie et nous encourager mutuellement dans la foi. Mais de grâce, ne tournons pas en rond dans nos querelles ecclésiastiques, alors que tant de frères crient leur détresse sur le parvis de nos églises. Notre pape François nous le rappelle : l’Eglise a besoin de « pasteurs avec l’odeur de leurs brebis… pas de brosseurs de brebis ».
Chers amis des maisons du village St Joseph, vous avez merveilleusement construit cet équilibre dans vos petits foyers d’amour, de prière et d’accueil, permettant aux meurtris de la vie, de reprendre confiance et de faire de leur fragilité le secret du don pour l’autre.
Frère, sœur, ami. JESUS te convoque sur la rive des hommes et t’attend au cœur des foules, pour y être le levain qui soulève la pâte. Mets-toi à l’école de JESUS et deviens cet « expert en humanité », disposé à partager les joies, les lassitudes et les questions de tes frères. D’ici quelques jours s’ouvriront les jeux olympiques, sois pour tous les chercheurs de sens, un flambeau d’espérance.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Mar 03 Aoû 2021, 9:16 pm
Citation :
Évangile
« Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui croit en moi n’aura jamais soif » (Jn 6, 24-35)
Alléluia. Alléluia. L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Alléluia. (Mt 4, 4b)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, quand la foule vit que JESUS n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de JESUS. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » JESUS leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » JESUS leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. » JESUS leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. » JESUS leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
De Deo, nés de Dieu | Homélie du 1er août 2021 à à Wolxheim sur la montagne du Horn
En nous réunissant ce matin, en ce bel espace ouvert au pied de la statue du Sacré Cœur d’Horn, sommes-nous arrivés avec la faim ? Avons-nous aussi une soif à étancher ? Ces questions trouvent spontanément une réponse ici en Alsace, où les tables sont bien garnies et les vignes environnantes nous laissent présager une récolte fruitée ! Bien manger et bien boire…c’est appréciable surtout quand la faim et la soif nous tiraillent. Au bord du lac de Galilée, la nature était distincte, verdoyante ou parfois aride. Toujours ensoleillée comme ici à Wolxheim aujourd’hui. JESUS a donné la nourriture, en abondance, à partir de cinq petits pains multipliés sans fin pour nourrir ceux qui l’écoutaient et qui ne se souciaient pas de ce qu’ils mangeraient. Aujourd’hui, les foules se pressent autour de JESUS pour l’entendre. Ces hommes et ces femmes ont reçu leur pain quotidien, à l’égal des hébreux avec la manne tombée à satiété dans le désert au temps de Moïse (cf. Livre de l’Exode). Le miracle accompli par JESUS a suscité l’admiration de tous. Pourtant il a provoqué son auditoire : « Travaillez non pour la nourriture qui se perd mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle ». Une nourriture qui n’aurait pas de date de péremption… Il s’agit de trouver le bon label qui garantit la qualité de ce qu’on veut acquérir pour nourrir notre vie spirituelle.
Quand nous faisons les courses, nous sommes habitués à tout trouver sur les étals des magasins ou sur les marchés. Nous ne manquons de rien dans la proposition marchande. Les limites viennent essentiellement de notre pouvoir d’achat ou des priorités que nous donnons dans nos dépenses. Dans cette abondance, chacun se montre sélectif en fonction de ses goûts et de son souci de bien se nourrir. C’est ainsi que le label BIO acquiert de plus en plus d’importance. Il assure que la chaîne de production est respectueuse d’un certain nombre de critères. Nous pensons à dessein manger de bons aliments en les acquérant ainsi « logotypés ». J’ose alors une comparaison. Dans notre quête de produits sains (de produits saints), avons-nous le souci de chercher un logo bien particulier avec l’estampille DE DEO ? Ce label qui nous assure que tout vient de Dieu, afin de nourrir notre foi. Si la foi chrétienne est dénuée de prescriptions alimentaires, elle a besoin d’être nourrie abondamment par la prière, la méditation de la parole et des actes de charité. Le Christ nous redit que nous devons travailler aux œuvres de Dieu dont la première est que nous croyions en celui qu’il a envoyé.
Avec le credo de Nicée et Constantinople nous proclamons notre foi au Dieu Père, Fils et Esprit Saint, et nous reconnaissons le Christ qui est Dieu né de Dieu, Deum de Deo… Après lui, par la grâce des sacrements, nous sommes aussi nés de Dieu, de Deo. Est-ce que cette foi habite notre cœur ? Avons-nous cette conscience du lien intime avec le Seigneur qui nous pousse à un renouvellement complet : « revêtez-vous de l’homme nouveau, créé selon Dieu dans la justice et la sainteté conformes à la vérité », nous dit saint Paul dans sa lettre aux Ephésiens. En effet, Dieu est bien présent à chaque instant de notre existence, dans tous les moments de notre vie chrétienne. Cela est manifeste dans les signes que nous percevons. Ces miracles du quotidien : le don de la vie, la généreuse providence qui accompagne l’humanité afin que chaque homme et femme puisse être un frère et une sœur pour son prochain. La situation sanitaire et sociale nous y rend plus attentif. Quand nous cherchons à nous réapprovisionner, il n’est pas facile de trouver les produits De DEO. Il faut être bien vigilant. Ce label n’est pas toujours écrit de façon visible sur l’emballage. On a du mal à le voir. Ces produits DE DEO nous sont présentés discrètement, subrepticement. Il s’agit parfois d’un appel au secours d’une personne en deuil ou en souffrance qui a besoin d’écoute. C’est la question d’un croyant qui doute. C’est la joie et les remerciements de ceux qui sont comblés par l’amour donné et partagé. Pourtant ! On le ressent intimement, quand on prie, en communauté comme maintenant, ou personnellement en des sanctuaires ou des églises, chez nous ou en visitant des malades avec qui il me tarde de revenir ensemble à Lourdes. Ce label De DEO apparaît bien évidemment sur chaque instant où nous louons le Seigneur, où nous le servons, où nous osons dire celui en qui nous croyons, le Christ JESUS « lui que Dieu le Père a marqué de son sceau ». C’est en Dieu que se trouve la source de la vie. Comme le dit saint Augustin : « Ne cherchons pas à nous contenter de l’aliment de notre seule volonté car nous dépéririons. Appliquons nos lèvres à cette source qui ne tarit pas. Abreuvons-nous donc en Dieu » (Commentaire de l’évangile de Jean). Le Christ, Deum de Deo, est bien pour nous le pain de vie. Ceux qui viennent à lui n’auront jamais faim, ceux qui croient en lui n’auront jamais soif (cf Jn 6, 35).
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Mar 10 Aoû 2021, 8:12 pm
Citation :
Évangile
« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel » (Jn 6, 41-51)
Alléluia. Alléluia. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel, dit le Seigneur ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Alléluia. (Jn 6, 51)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, les Juifs récriminaient contre JESUS parce qu’il avait déclaré : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. » Ils disaient : « Celui-là n’est-il pas JESUS, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : ‘Je suis descendu du ciel’ ? » JESUS reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père. Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Le pain de la vie | Homélie du 8 août 2021 au col du Pilon à Ronno
Retrouver le goût de la vie, le goût de vivre. C’est tellement important, frères et sœurs, de savoir nous réjouir de tant de bonnes choses que la vie sait nous offrir, comme les vacances, surtout quand ce sont les autres qui nous invitent pour que nous passions de bons moments.
Et c’est ce qui se passe ici, dans ce centre où nous sommes : voilà maintenant 90 ans qu’ici on accueille des jeunes qui, en raison d’un handicap, n’auraient pas bien souvent autrement de vraies vacances. Se reposer, se détendre, c’est indispensable, surtout quand on a passé une année difficile. N’oublions pas que c’est Dieu lui-même qui nous dit combien il est important de prendre du repos, des vacances. Et je voyais l’autre jour ces deux petits enfants si heureux de pouvoir se mettre à courir dans la campagne, et leur papa était là, derrière eux, tout souriant de les voir s’en donner à cœur joie.
Eh bien, voilà Dieu, frères et sœurs ! Voilà notre Père, notre papa à nous tous. Si heureux quand il nous voit pleins de vie. Tout souriant de nous voir le goût de la vie aux lèvres, le goût de la vie au cœur. Si malheureux au contraire de nous voir peiner, souffrir, mourir. Lui, notre Père, il refuse absolument de se résigner à cela.
Voilà pourquoi il nous envoie son Fils, son Fils premier-né, JESUS, le Christ. Le Christ vient pour cela. Pour que nous retrouvions le goût, la force de vivre.
Vous avez entendu ce qu’il vient de nous dire : « Moi, je suis le pain de la vie ». Lui, du pain, du pain pour nous. Du bon pain, encore meilleur que celui de nos boulangers. Encore meilleur que celui que vous, les jeunes, ici, vous avez voulu préparer vous-mêmes pour ce midi. Votre idée, votre geste sont très justes, car c’est notre responsabilité, notre responsabilité humaine, que de nous nourrir les uns les autres : avec du pain, avec plein d’autres bonnes choses – mais surtout bien plus encore avec de l’amitié, du partage.
C’est comme pour le prophète Elie. A force de difficultés, il avait perdu le goût de vivre. Alors il dit : « Maintenant, Seigneur, c’est trop. J’en ai assez. Reprends ma vie, je ne suis pas meilleur que mes pères. » Et il s’endort, épuisé. Comme nous-mêmes, si souvent, quand trop c’est trop et que nous n’en pouvons plus. Mais Dieu refuse de le laisser dans cet état. Un ange vient, par deux fois, lui apporter du pain et de l’eau en lui disant : « lève-toi et mange – autrement le chemin sera trop long pour toi. »
Voilà frères et sœurs, voilà ce que le Christ vient être pour nous : du pain, le pain de la vie, pour que nous retrouvions la force de nous remettre en route.
C’est exactement cela que nous vivons, chaque fois que nous sommes à la messe. La messe, c’est avant tout un repas, « le repas du Seigneur ». Un repas auquel le Christ lui-même nous invite. Comme nous sommes en train de le vivre en cet instant. Pour nous, ici, pour vous tous qui vous joignez à nous par la télévision. A tous, à chacune, chacun de nous, le Christ nous dit : pour toi, je suis le pain de vie, de ta vie à toi. Pour te rendre la force et le goût de vivre, de marcher, d’avancer.
Mais faisons attention : la vie que le Christ va nourrir en nous, c’est la vie en plénitude, la vie au sens où Dieu, le premier, est le Vivant. Une vie plus forte même que la mort. Et là, frères et sœurs, il y a quelque chose qui change tout. Car le secret de cette vie, plus forte même que la mort, c’est d’aller jusqu’à se donner soi-même en nourriture, comme le Christ le fait pour nous. Devenir nous-même du pain, du bon pain, savoureux, nourrissant, pour que les autres retrouvent le goût de vivre. Etre nous-mêmes bons comme du bon pain. Mais, vous savez, c’est cela que font, tout naturellement, les parents pour leurs enfants, chaque jour : donner d’eux-mêmes pour nourrir leurs enfants. C’est ce que nous faisons, dans tant de métiers comme à l’hôpital, à l’école, quand, au-delà de nos obligations professionnelles, nous mettons nos forces, notre cœur à faire vivre les autres. Dans tant d’associations aussi, comme ici-même.
« Moi, je suis le pain de la vie, alors prenez et mangez », nous dira le Christ dans un instant. Et il ajoute : vous, alors, à votre tour, faites cela en mémoire de moi. Vous, devenez vous-même du pain pour la vie les uns des autres. Et vous verrez : à donner de nous-même aux autres pour qu’ils vivent, nous, nous vivrons. Qui donne reçoit bien davantage encore. Et à donner de la vie aux autres, nous aurons le goût de la vie aux lèvres, nous aurons le goût de la vie au cœur. Pour toujours.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Mer 18 Aoû 2021, 8:01 pm
Citation :
Évangile
« Le Puissant fit pour moi des merveilles : il élève les humbles » (Lc 1, 39-56)
Alléluia. Alléluia. Aujourd’hui s’est ouverte la porte du paradis : Marie est entrée dans la gloire de Dieu ; exultez dans le ciel, tous les anges ! Alléluia.
Évangile de JESUS Christ selon saint Luc
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »
Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Solennité de l’Assomption | Homélie du 15 août 2021 à Knock (Irlande)
Combien de fois, au cours de cette année et demie écoulée, n’avons-nous pas souhaité nous débarrasser de certains mots ou expressions qui nous ont retenus prisonniers ? Pensons à des expressions telles que ‘confinement’ (la pire de toutes, je pense !), ‘distanciation sociale’, ‘désinfection’ ou ‘port du masque’… La pandémie nous a tous forcés à faire un chemin de guérison, parsemé de bonnes, de mauvaises et de tristes expériences : de l’aide fraternelle à la solidarité à la mort d’êtres chers en l’absence de la famille, en passant par les combats contre les aspects les plus sombres de notre nature, tels que les dépendances, les violences domestiques et la désinformation sur les vaccins… Dans tout cela, nous avons du garder l’espoir et, en tant que chrétiens, espérer en des jours meilleurs en gardant confiance en Dieu, même lorsque nos églises étaient fermées.
Un exemple de maintien de cet espoir ici en Irlande est l’histoire d’une dame de 107 ans appelée Nancy Stewart. Elle a écrit une lettre à la population, lors du dernier lockdown. Cette lettre est devenue virale dans les médias de notre pays. Nancy est née en 1913 et a vécu ce que le 20e siècle pouvait offrir de pire aux personnes de son âge : la première guerre mondiale, la grippe espagnole, la guerre d’indépendance irlandaise et la guerre civile, la dépression économique mondiale des années 30, la deuxième guerre mondiale, la guerre froide, etc. En dépit de ce catalogue d’horreurs, Nancy fait référence à la pandémie et nous dit de ne pas perdre courage. Elle dit que même si elle a 107 ans, elle se sent aussi jeune que 50 ans ! Son optimisme sain, nous dit-elle, est dû au contact avec la famille et les amis, à la prière du rosaire, à la messe télévisée… et au thé ….. ! Rien de tel qu’une tasse de thé, une discussion et un fou rire. Si Nancy vivait sur le continent, je ne doute pas que le thé serait plutôt du café ! Elle a écrit cette lettre pour rappeler aux gens que cette pandémie passera et que nous vivrons à nouveau des temps plus heureux.
L’espérance chrétienne garde toujours à l’esprit une vision à long terme, une vision d’éternité. Ici, à Knock, au sanctuaire eucharistique et marial international d’Irlande, la Vierge est apparue avec saint Joseph, saint Jean l’Évangéliste et l’Agneau de Dieu pour donner de l’espoir à un peuple vivant des moments désespérés. Pour leur dire que, quelles que soient les difficultés de la vie, Dieu ne nous oublie jamais. Et cet espoir trouve un écho dans cette fête de l’Assomption. En effet, nous croyons que Marie —parce qu’elle a joué un rôle crucial en tant que Mère de Dieu dans l’histoire du Salut— a été emmenée corps et âme dans l’intimité de Dieu. Bien plus, l’importance de Marie ne se limite pas à nous donner l’espoir dans la vie éternelle. Elle nous donne aussi l’espoir face aux luttes quotidiennes et celles que nous traversons en ce temps de pandémie. Dans le Magnificat, elle est la femme qui incarne le Seigneur qui fait des merveilles pour nous. Elle se réjouit du choix du Seigneur pour qu’elle devienne la mère de son Fils et son esprit exulte car Dieu ne l’a pas oubliée. Ainsi, Dieu ne nous oublie pas. Dieu n’a pas provoqué cette pandémie, mais au contraire, par nos prières et grâce à la science que Dieu nous donne —et grâce notamment au développement des vaccins— nous pouvons espérer en des jours meilleurs. Il a fait de grandes choses pour nous.
L’espoir ne consiste pas à fermer les yeux sur les tensions, les difficultés et les échecs de la vie. Il s’agit plutôt, comme Marie, de faire confiance à Dieu au point que si nous échouons maintenant, nous n’échouerons pas pour toujours. Si j’ai mal maintenant, je serai guéri. Si je trouve la vie difficile aujourd’hui, je serai toujours accueilli par Dieu. Que nos âmes proclament sa grandeur et que nos esprits exultent en lui, notre sauveur. Je ne doute pas que Nancy Stewart serait d’accord !
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Lun 23 Aoû 2021, 7:45 pm
Citation :
Évangile
« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60-69)
Alléluia. Alléluia. Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie ; tu as les paroles de la vie éternelle. Alléluia. (cf. Jn 6, 63c.68c)
Évangile de JESUS Christ selon saint Jean
En ce temps-là, JESUS avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » JESUS savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !... C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » JESUS savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors JESUS dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Homélie du 22 août 2021 à Beauraing (Belgique)
De « paroles rudes », il nous semble que nous soyons servis en ce dimanche, frères et sœurs, avec une certaine abondance : les paroles de Jésus qui parurent « rudes » à ceux et celles qui les entendirent dans la synagogue de Capharnaüm (nous les aurions entendues nous-mêmes dimanche dernier, dans la lecture continue du chapitre 6 de l’évangile selon saint Jean, si le calendrier ne nous avait pas fait célébrer plutôt l’Assomption de Marie) et celles que le Seigneur semble ajouter comme à plaisir lorsqu’il constate leur scandale, comme celle-ci par exemple : « C’est l’esprit qui peut tout, la chair ne sert de rien », et encore les paroles de saint Paul entendues en seconde lecture qui heurtent nos oreilles d’Occidentaux du troisième millénaire, en particulier cette phrase trop célèbre : « Femmes, soyez soumises à vos maris ». Ce sont des paroles « rudes » à entendre, difficiles à comprendre, alors que nous aurions besoin tous de paroles de douceur et de consolation, vous, surtout, frère et sœurs belges qui avez souffert au mois de juin et au mois de juillet des violences de la nature dans des proportions rares en nos pays développés. Tel est parfois la rudesse de la liturgie qui nous fait entendre des paroles que nous n’aurions pas choisies pour le moment spirituel où il nous semble nous trouver.
Rappelons-nous : Jésus a nourri une grande foule avec cinq pains d’orge et deux poissons ; le lendemain, beaucoup l’ont rejoint et il leur adresse un grand discours, que nous appelons « le discours du pain de vie ». Que leur a-t-il dit qui provoque leur agacement ? Ceci par exemple : « De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi, je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. » Permettez-moi de synthétiser ce long discours avec mes mots : Jésus se présente comme apportant, lui, aux humains, ce dont ils ont le plus besoin ; or, il n’apporte rien d’autre que lui-même, donné, livré, en nourriture dans la pauvreté du signe du pain. Comment pouvons-nous accepter cette prétention, frères et sœurs, alors que les besoins des êtres humains sont si grands et pressants, alors que les motifs d’inquiétude se dressent de tous côtés, alors qu’ici même tant de personnes sont dans la détresse à cause de la mort d’un proche, des images de destruction qu’elles ont vues, de la perte de leur maison ou de leur outil de travail ?
Est-il raisonnable de croire que le plus nécessaire, le plus important pour tous se concentre dans la petite portion du pain consacré que Jésus nous tend ? Et comment notre monde qui a tant de force pour se construire lui- même, tant d’énergie pour s’améliorer, pourrait-il supporter d’entendre : « La chair – c’est-à-dire ici ce qui vient de l’homme- ne sert de rien ; c’est l’esprit – c’est-à-dire ce qui nous ouvre à plus haut et plus grand que nous- qui donne la vie » alors que tout le mouvement de nos sociétés consiste à s’organiser seulement à partir de ce que nous pouvons bâtir de nos mains et à ne mettre notre espoir que dans les constructions de notre intelligence collective et de nos volontés réunies ?
Pourtant, frères et sœurs, nous, nous sommes là. Nous sommes en quelque façon dans une situation qui prolonge celle où Josué avait placé les Hébreux : qui voulons-nous servir ?
De quel dieu reconnaissons-nous devoir la vie ? Du dieu que nous nous donnons à nous-mêmes, ou du Père qui a envoyé son Fils dans le monde pour que « notre vie ne nous appartienne plus à nous-mêmes mais à lui qui est mort et ressuscité pour nous », selon la formule de la quatrième prière eucharistique ? Car, certes ! nous avons besoin de maisons, de nourriture, de travail, de sécurité, d’affections, d’amitiés, mais nous avons besoin tout autant et peut-être plus encore de ce que nous ne pouvons pas nous donner à nous-mêmes mais seulement recevoir d’en haut, d’un autre, de l’Autre qui est pour nous le Non-Autre, « plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes » : la charité de Dieu, la capacité de Dieu de se donner pour que nous ayons la vie, qu’il nous dévoile en Jésus.
Elles sont rudes, les paroles de Jésus, parce que nous ne pouvons combiner facilement les deux mouvements : nous reconnaître vivants à partir de ce que nous faisons, construisons, produisons ou nous reconnaître vivants à partir de ce que nous recevons sans pouvoir nous le procurer nous-mêmes. Dans toute existence, vient un moment où il faut choisir. De même, elle est rude, la parole de l’Apôtre : « Femmes, soyez soumises à vos maris ». Mais faisons l’effort de la comprendre avant d’y fermer nos oreilles. Jamais l’Apôtre n’a voulu dire que l’épouse devait être la domestique de son mari ni être considérée comme une enfant mineure placée sous son autorité. Rien en Jésus, rien de Jésus, ne permettrait de soutenir une pareille conception.
Il faut entendre le passage dans son intégralité, en particulier : « Vous les hommes, aimez votre femme à l’exemple du Christ : … il s’est livré lui- même pour elle », et tout comprendre à partir de Jésus et de ce que saint Paul appelle l’Église. Sans doute les hommes, même chrétiens, se sont-ils volontiers dispensés d’une telle rigueur pour retenir ce qui paraissait conforter leur position toujours menacée.
Disons, pour rester bref ce matin, que l’Apôtre appelle les époux à vivre une relation de dépendance mutuelle, de consentir à dépendre l’un de l’autre, non pour exercer des droits l’un sur l’autre mais pour avoir la joie de se découvrir plus vivants, plus porteurs de vie, l’un grâce à l’autre. Car telle est la logique du Dieu vivant, de celui qui se dévoile à nous sur la croix : le plus vivant est celui qui donne sa vie et cela nous est possible parce que Dieu nous précède toujours sur ce chemin.
Alors, frères et sœurs, nous voici devant un choix. Dirons-nous : « Cette parole est rude. Qui peut l’entendre ? » ou nous exclamerons-nous : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons et nous savons que tu es le Saint de Dieu!»? A moins que, conscients de notre fragilité, reconnaissants humblement que nous ne pouvons pas garantir le choix que nous faisons concrètement, nous nous abritions dans les paroles de saint Pierre, revenu de toute présomption, celles qui servent de thème à cette année en ce sanctuaire : « Seigneur, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime ».
Et nous avons ici la grâce de pouvoir nous confier à la « Vierge au cœur d’or », celle qui sait nos désirs et nos misères et qui, pour nous, en notre faveur, sait que son Fils a pour nous le pain de la vie et le vin des noces éternelles, Amen.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Lun 30 Aoû 2021, 7:29 pm
Citation :
Évangile
« Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes » (Mc 7, 1-8.14-15.21-23)
Alléluia. Alléluia. Le Père a voulu nous engendrer par sa parole de vérité, pour faire de nous comme les prémices de toutes ses créatures. Alléluia. (Jc 1, 18)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de JESUS, et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées. – Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ; et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats. Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à JESUS : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. » JESUS leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. »
Appelant de nouveau la foule, il lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. »
Il disait encore à ses disciples, à l’écart de la foule : « C’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
À l’heure de l’amour | Homélie du 29 août 2021 à Vouvant
Frères et sœurs,
Amis en Christ,
Quand j’étais ado, mon père, avant de mourir, m’avait offert une belle montre de poche. Il y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Il la portait sur lui lorsqu’il était un « malgré-nous », enrôlé de force dans l’armée allemande, comme tant d’autres jeunes alsaciens. Sur le front de l’Est, loin des siens, il la regardait souvent et la serrait dans sa main, une façon pour lui de rester en communion profonde avec sa famille et de garder des liens invisibles. Un beau cadeau, reflet de sa confiance et de son amour pour moi. Il m’avait recommandé d’en prendre soin, de la considérer comme un point de repère, ce qu’elle a été pour lui, durant les mois sombres de la guerre. Oui, j’en ai pris soin, mais par peur de la perdre, ou de me la faire voler, je l’ai précieusement rangée dans un tiroir. Par crainte de casser ses ressorts, je ne l’ai plus jamais remontée. L’heure est restée figée. Elle avait perdu le sens même de sa fonction, elle était inutile.
Frères et sœurs, c’est exactement ce que racontent les lectures d’aujourd’hui, à propos de la loi, de la règle, des commandements. Le texte du Deutéronome nous invite à garder soigneusement les dix commandements de Dieu, reçus par Moïse au Sinaï. Cette loi n’était pas un manuel de droit canonique, mais des paroles inspirées pour nous permettre de vivre en harmonie avec Dieu et nos frères.
C’était un très beau cadeau, une marque de confiance de Dieu. Il nous a demandé́ de garder scrupuleusement ses commandements, d’en prendre soin, mais surtout de les mettre en pratique. Malheureusement, certains docteurs de la loi, par excès de zèle, de conservatisme, par légalisme, les ont stérilisés et vidés de leur substance.
Une règle n’a de sens que si elle nous permet de vivre. L’expression « on a toujours fait comme ça », mène à une impasse. Une loi qui n’est appliquée que par routine, sans nous poser de question, s’assèche, elle ne sert plus de repère. Jésus critique très sévèrement l’attitude des pharisiens. Ils conservaient le moindre petit règlement, sans même savoir au juste pourquoi.
Cela me fait penser à l’histoire de l’allumeur de réverbères du Petit-Prince. Il allumait le réverbère pour l’éteindre aussitôt et le rallumer à nouveau. « Pourquoi fais-tu cela ? » lui demanda le Petit-Prince, je ne comprends pas. « Il n’y a rien à comprendre » dit l’allumeur : « c’est la consigne, la consigne, c’est la consigne ! »
Frères et sœurs, avouez que c’est absurde ! Même si c’est la loi, la consigne la tradition, elles n’interdisent pas de réfléchir. N’avons-nous pas aussi nos habitudes pieuses ? Ces choses que nous faisons, parce qu’on les a toujours faites. C’est d’ailleurs tellement confortable.
Jésus respecte la tradition, à condition qu’elle soit vivifiante, qu’elle favorise une meilleure qualité de vie et enrichisse les relations avec Dieu et avec les autres. Il ne s’agit pas simplement de répéter des gestes et des comportements. Jésus nous invite à réfléchir à nos pratiques religieuses afin qu’elles soient en conformité avec ce que nous professons ? Ne sont- elles pas trop souvent teintées de préjugés et de discriminations ?
Ghandi disait « j’ai beaucoup d’estime et de respect pour le Christ, mais pas pour les chrétiens, car ils disent et ne font pas ». Il savait de quoi il parlait. Lorsqu’il avait voulu assister à une messe en Afrique du Sud, les chrétiens l’avaient empêché d’entrer : cette église était pour les blancs et à deux coins de rue, il trouverait une église pour les noirs. Ghandi ne remit plus jamais les pieds dans une église. Frère, sœur, ami, ce qui est premier, ce n’est pas l’accomplissement des routines religieuses, mais la pratique effective de l’amour. Le plus important n’est pas de se laver les mains, mais de se laver le cœur. As-tu aimé ? Telle est l’unique question qui te sera posée au soir de ta vie. La réponse t’appartient. C’est en méditant cette page d’Evangile que j’ai repensé à la montre de mon père. Depuis j’ai osé la ressortir du tiroir, lui redonner son lustre, la remonter régulièrement. Quel bonheur de sentir qu’elle rythme mon quotidien et quel bonheur de vous avoir partagé mon histoire.
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Mar 07 Sep 2021, 7:28 pm
Citation :
Évangile
« Il fait entendre les sourds et parler les muets » (Mc 7, 31-37)
Alléluia. Alléluia. JESUS proclamait l’Évangile du Royaume et guérissait toute maladie dans le peuple. Alléluia. (cf. Mt 4, 23)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, JESUS quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole. Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler, et supplient JESUS de poser la main sur lui. JESUS l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement. Alors JESUS leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient. Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
DIEU A CHOISI LES PAUVRES | HOMÉLIE DU 5 SEPTEMBRE 2021 À METZ
Quand j’étais jeune, frères et sœurs — c’était il n’y a pas si longtemps —, quand j’étais jeune, j’avais, au cours de la messe, des pensées contradictoires. Certaines paroles que prononcent les fidèles me semblaient, comment dire ? Mal adaptées à mon cas. Si j’étais d’humeur grognonne, ce qui m’arrive, hélas, assez souvent, la formule : « Nous te rendons grâce » pouvait sortir de mes lèvres, mais non pas de mon cœur. Il en est une cependant que j’ai toujours dite de façon sincère. Elle vient juste avant la communion. C’est : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir. » Car en effet, je me sentais, je me sens toujours indigne de recevoir le Seigneur. Trop imparfait, trop pêcheur — trop pauvre. C’est pourquoi la Parole de Dieu que nous venons d’entendre est une bonne nouvelle. Cette Parole que saint Jacques résume en quelques mots : « Dieu a choisi les pauvres. » Dieu n’a pas choisi ceux qui ont belle apparence, que ce soit par l’extérieur de leur personne ou que ce soit par l’intérieur, mais ceux qui, aux yeux du monde comme à leur propre regard, ne méritent pas qu’on s’intéresse à eux. Non seulement les pauvres par la fortune, les déshérités, les déracinés, mais encore les pécheurs publics ou cachés, les femmes de mauvaise réputation, les complices de l’occupant romain, les hérétiques samaritains, ceux dont le handicap faisait croire qu’ils étaient maudits, les illettrés, les hésitants, les partagés. Ceux qui sont exclus et aussi ceux qui s’excluent d’eux-mêmes, parce qu’ils se croient — parce qu’ils se savent — indignes de l’amour de Dieu. Nous savons bien que JESUS nous a appris la dignité des pauvres qui sont pauvres d’une pauvreté matérielle. Ici, à Devant-les-Ponts, la confrérie de Saint-Fiacre a été créée pour soutenir les plus pauvres, et elle est elle-même une confrérie sinon de pauvres, du moins d’humbles : les maraîchers, qui n’étaient pas grand-chose devant la bourgeoisie de la ville, les grands marchands messins, Messieurs du parlement, la noblesse militaire et le prince évêque de Metz.
Par cette confrérie, les maraîchers se rappelaient leur dignité d’enfants de Dieu, montraient à tous et à eux-mêmes qu’un cultivateur de courgettes et de haricots verts, pieds et mains tachés de terre, a la même importance aux yeux du Seigneur qu’un prince du Saint-Empire. Et au-delà de la confrérie — nous entendons incessamment cet appel à aimer les pauvres, cet appel à changer notre regard, à partager, à aider, à secourir. Mais quand JESUS dit « pauvres », il évoque tout autant la pauvreté du cœur. Car nous pouvons êtres riches etpauvres. Sans embarras matériel, et pourtant traversés de doutes, mal assurés qu’on nous aime, convaincus qu’à cause de nos défauts et de notre péché, on ne nous aime pas. De tels pauvres, de pauvres dont la pauvreté est une pauvreté du cœur, notre Église en est pleine. À dire vrai, je ne crois pas qu’il y ait un seul chrétien qui ne soit pas, dans le secret de son cœur, un pauvre devant Dieu. Et c’est ici que résonnent ces mots de libération : « Dieu a choisi les pauvres. » Dieu m’a choisi moi, non pas parce que je suis beau ou noble, mais parce que je suis pauvre : incomplet, insuffisant, mal assuré. Il m’a choisi parce que mon cœur est bancal et tout crevé de désirs. Il m’aime comme je suis, comme je suis maintenant : indigne de lui. Il nous aime tout entiers et sans condition. Il nous aime comme un Père aime ses enfants ; exactement comme un père aime ses enfants. De l’humble jardin de notre cœur, nous pouvons lever la tête en confiance. Dieu nous aime tout tachés de terre, Dieu nous aime terreux, parce que c’est ainsi qu’il nous a choisis, nous, ses enfants ; et sans cesse nous devons nous redire : « Dieu m’a choisi, moi, pour me faire riche dans la foi, pour me faire l’héritier de son Royaume. » Et de cela, il n’y a plus qu’à rendre grâce.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Mar 14 Sep 2021, 8:12 pm
Citation :
Évangile
« Tu es le Christ… Il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup » (Mc 8, 27-35)
Alléluia. Alléluia. Que la croix du Seigneur soit ma seule fierté ! Par elle, le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde. Alléluia. (Ga 6, 14)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, JESUS s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? » Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes. »
Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. » Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne.
Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. JESUS disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. Mais JESUS se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
POUR VOUS QUI SUIS-JE ? | HOMÉLIE DU 12 SEPTEMBRE 2021 À THIAIS
La question a traversé les mers et les montagnes, les fleuves et les campagnes, les jours et les saisons, les générations et les époques … partie de Galilée, « chemin faisant », la question débarque, ici ce matin pour vous, pour moi, pour chacun de nous. « Pour vous, qui suis-je ? » Elle paraît si simple, cette question, car mille fois posée, au cœur de nos relations, avec notre famille et dans nos communautés, avec nos amis ou au travail … pour toi, qui suis-je ? Elle peut aussi jaillir au cœur même de la trahison, aux heures difficiles de la méfiance, ou de l’abandon … mais pour toi, qui suis-je ? Les disciples avaient déjà des jours et des mois de proximité avec JESUS. Il l’avait vu guérir les malades, prendre la parole et la redonner, dominer le vent et la mer, tous ces éléments qui nous menacent et nous submergent. Il l’avait vu parler en parabole, révéler des pépites de royaume de son Père dans la banalité du quotidien, parlant de blé ensemencé ou d’une lampe mal placée, sous le lit. Ils l’avaient vu aussi secouer rigoureusement l’hypocrisie des apparences trop religieuses.
« Pour vous, qui suis-je ? » Alors, JESUS se fit question. Avez-vous remarqué que JESUS préfère être une question qu’une affirmation ? C’est très fort ça. Car cela en dit long sur JESUS. Celui que nous proclamons comme le point fixe de l’histoire humaine se fait point d’interrogation. Celui que nous confessons chaque dimanche avec Pierre comme Christ, guide et libérateur se fait mendiant de notre hésitante réponse. La question ne me met-elle pas en chemin ? Ne me déplace-t-elle pas, dans la tête et dans le cœur, heurtant mes protections et mes certitudes ? Ne va-t-elle pas jusqu’à me déconcerter ? À ouvrir un jeu où je dois me positionner, dire aussi quelque chose de moi en disant ce qu’il est pour moi ? Et l’on se découvre à prononcer des mots de reconnaissance, de révélation, des mots qui ont grandi grâce à ce long et lent compagnonnage quotidien. La question dévoile, me dévoile et me place dans le lieu intime de ma Liberté intérieure. Il y a de la place pour une quête de sens, de direction, de signification. Au cœur de ma vie, de mes ratés, de mes joies et de mes peurs, qui es-tu JESUS pour moi ? Quelle place ai-je envie de te donner ?
« Pour vous, qui suis-je ? » Et Pierre a dit vrai. Et Pierre a eu tout faux. « Tu es le Christ, le messie, le chef et le libérateur. » Il a raison, notre ami Pierre mais il n’a encore rien compris. Le chemin du Christ ne sera pas celui que lui et les autres, et nous derrière, nous attendions, et qui aurait mis un point final et victorieux au mystère du mal et de notre vie humaine. Pierre se retrouve en chemin, à la moitié du chemin. Au gré des rencontres et de ses peurs, Pierre qui aujourd’hui confesse JESUS comme christ est le même qui en un autre endroit lui diras : « Vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ! » Mais, ailleurs, plus près de la Croix, il est le même qui affirmera au sujet de JESUS : « je le jure, je ne connais pas cet homme » et ultimement, enfin, aux lendemains de la résurrection, il se dévoilera : « Seigneur, tu sais bien que je t’aime » Le chemin de Pierre est pour beaucoup d’entre nous, notre propre chemin. Suivant les étapes de notre vie, notre foi peut osciller, notre confiance s’obscurcir, à moins que ce soit les mots pour le dire qui deviennent plus rares ou hésitants. N’en soyons pas blessés ni amers. On perd sans doute l’apparence de l’assurance mais se creuse invisiblement, silencieusement, une relation plus vraie, plus humble, à notre hauteur. Nous pouvons dans le même mouvement découvrir la douceur délicate de l’amitié avec lui, JESUS.
« Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne. » J’ai longtemps pensé, comme on me l’a enseigné, que si JESUS demandait à ses disciples de garder pour eux les miracles qu’ils avaient vu et son identité qu’il avait perçu, c’était pour garder un secret qui devait être révélé uniquement aux jours de sa résurrection, aux vues les quiproquos et malentendus sur sa mission… or un ami m’a récemment mis sur un autre chemin : Ce silence sur ses miracles et son identité, ne serait-ce pas parce que le bien qu’on peut faire à son prochain et la vérité profonde de notre identité, il est bon de le faire et de la vivre sans le crier sur les toits? Le silence demandé fait partie intégrante du message ! Le bien ne fait pas de bruit… et la main droite ignore ce que fait la main gauche … il s’agit d’être et de faire le bien sans l’ébruiter, à la manière du bon samaritain. N’est-ce pas finalement, chemin faisant, ce que nous dit saint Jacques dans la seconde lecture de ce jour : « Moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai ma foi. »
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Lun 20 Sep 2021, 8:29 pm
Citation :
Évangile
« Le Fils de l’homme est livré…Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le serviteur de tous » (Mc 9, 30-37)
Alléluia. Alléluia. Par l’annonce de l’Évangile, Dieu nous appelle à partager la gloire de notre Seigneur JESUS Christ. Alléluia. (cf. 2 Th 2, 14)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, JESUS traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache, car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger. Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, JESUS leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S’étant assis, JESUS appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Être le premier, une révolution chrétienne ! | Homélie du 19 septembre 2021 à Strasbourg
Frères et sœurs, Pourrons-nous nous départir un jour de ce désir d’être premier ? Il est si ancré en nous ! Depuis les cours de nos écoles ; nos concours et examens ; dans nos entreprises, la politique, les jeux olympiques : d’où vient cette course à la médaille d’or ? Et quand nous la manquons : que de larmes, que de colère, que de jalousie ! Ne nous faisons pas d’illusions, il en va de même dans nos communautés chrétiennes, nos paroisses et dans l’Église : la compétition là aussi fait rage, et la comparaison va bon train ! Cette église elle-même porte les traces de ces divisions entre catholiques et protestants qui se sont disputés, puis se sont divisé cet édifice. Si aujourd’hui les relations sont paisibles, ce voisinage avec nos frères séparés nous rappelle combien l’histoire de l’Église n’est pas exemptes de déchirures et de blessures. N’y a-t-il pas là véritable scandale ? Ne devrions-nous pas, comme chrétiens, être emplis de cette « Sagesse qui vient d’en haut » dont parle Saint Jacques dans son épître : « d’abord pure, puis pacifique, bienveillante, conciliante, pleine de miséricorde et féconde en bons fruits, sans parti pris, sans hypocrisie ». « A ceci, -disait JESUS après le lavement des pieds- tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. ». Chers frères et sœurs, nous sommes bien loin du compte, n’est-ce pas ? Les disciples d’ailleurs ne s’y trompent pas ! Ils ont honte de leur discussion pour savoir qui est le plus grand parmi eux ! A vous tous, chers amis ; fidèles de cette paroisse et vous chers frères et sœurs téléspectateurs ; vous qui avez rencontré dans votre vie chrétienne des situations pénibles de jalousie, de rivalité. Vous qui, parfois, avez un moment pour cela quitté l’Église, ou de guerre lasse, changé de paroisse : je ne sais pas si cela vous rassure, mais ces situations -si contradictoires avec l’Esprit de l’Évangile- existaient déjà dans la communauté à laquelle Saint Jacques s’adresse ! Et pire, au sein même du groupe des disciples ! Depuis 2000 ans, l’Église n’en a pas fini avec ces situations si désagréables et scandaleuses ! Pour autant frères et sœurs, il y a ici un paradoxe : oui, ce désir d’être premier est malgré tout, un « bon signe » pour deux raisons !
Tout d’abord chers amis, c’est un bon signe car l’Église est faite de nous ! Elle n’est pas seulement constituée d’anges ! C’est bien pour nous sauver, nous qui sommes si imparfaits, que le Christ a institué l’Église ! Nous y sommes, avec ce que nous sommes : nos contradictions et nos aspirations parmi lesquelles ce reproché désir d’être le premier ou le plus grand… Rien n’est pire image de l’Église quand nous fantasmons à son sujet une « communauté de purs ». C’était la prétention des Cathares ! Cette erreur est terrible et fait bien des dégâts. Combien sont ceux qui n’osent pas entrer dans l’Église parce qu’ils se sentent trop imparfaits, pas assez bon… Et pourtant, JESUS n’a cessé d’affirmer qu’il n’était pas venu pour les justes, mais pour les pécheurs ! Nous sommes pécheurs, nous sommes dans l’Église… notre place n’est pas ailleurs ! Ensuite, JESUS fait-il un reproche à ses disciples ? Relisons attentivement l’Évangile : pas de trace de réprimande ! Non ! Au contraire : le Seigneur souligne chez ses apôtres une énergie qui a toute sa place dans la vie chrétienne ! « Si quelqu’un veut être le premier »… Si quelqu’un veut être le premier, il ne faudra pas qu’il soit mou ou paresseux. C’est une très bonne chose de vouloir quelque chose avec résolution et énergie ! N’est-ce pas ce que vous voulez frères et sœurs ? Être les premiers dans le Royaume, les premiers dans le cœur de Dieu ! C’était le désir de la petite Thérèse et de bien des saints à la suite du Christ ! Prions Dieu afin qu’il affermisse en nous donne cette audace de poursuivre jusqu’au bout notre soif d’être premier ! Mais nous savons le prix de cette ambition… JESUS annonce pour lui-même ce que sera ce chemin : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » Et nous à sa suite, dans l’Église, mais aussi dans la vie, pour être premier, ne devons-nous pas nous faire « le dernier et tous et le serviteur de tous » ? C’est la grande révolution chrétienne, si difficile à comprendre pour le monde et pourtant seule issue : mourir à nous-mêmes pour ressusciter à l’éternelle vie Amen !
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Lun 27 Sep 2021, 7:31 pm
Citation :
Évangile
« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la » (Mc 9, 38-43.45.47-48)
Alléluia. Alléluia. Ta parole, Seigneur, est vérité ; dans cette vérité, sanctifie-nous. Alléluia. (cf. Jn 17, 17ba)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, Jean, l’un des Douze, disait à JESUS : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. » JESUS répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas. Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds. Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Ne les empêchez pas | Homélie du 26 septembre 2021 à Cagnes-sur-Mer
L’été est une période privilégiée pour les rencontres, les rassemblements et après les différentes périodes d’isolement que nous avons vécu, nous étions heureux de nous retrouver en famille ou entre amis. Mais dans certaines de ces rencontres, reconnaissons qu’il a été difficile, sinon impossible de pouvoir échanger librement sur différents sujets qui sont devenus très sensibles, tant les positions de certains se sont radicalisées, nous entrainant malheureusement vers un nous toujours plus petit.
Voilà pourquoi, il devient indispensable et urgent de nous interroger sur notre relation à l’autre pour aller « vers ce NOUS toujours plus grand » auquel nous appelle le Pape François. Les lectures d’aujourd’hui nous rappellent que le penchant de l’homme pour l’exclusion, que son inclinaison à s’attacher à ses privilèges ou ses prérogatives, sont bien antérieurs à notre société actuelle, et que depuis toujours l’homme est naturellement enclin à juger, à condamner et à exclure l’autre pour préserver ce qu’il considère comme des privilèges qui lui reviennent, qu’ils soient spirituels ou matériels.
JESUS et Moïse, face à ces situations n’excluent pas. Ils sont dans l’espérance que Dieu fasse de tout son peuple, un peuple de prophètes et de disciples.
Ils invitent à ne pas se laisser enfermer sur nous-même, dans la méfiance qui isole, dans les certitudes qui excluent, mais au contraire à nous réjouir du don de Dieu offert à tous, à faire confiance à l’autre. Et peu importe l’importance du geste fait, aux yeux de JESUS, comme pour celui qui le reçoit, un simple verre d’eau est déjà beaucoup.
Cette confiance en chacun s’exprime dans la réponse de JESUS, « Ne l’en empêchez-pas ». Cette parole, pleine du dynamisme de l’Evangile, nous appelle à une conversion de nos manières d’agir, de regarder et d’accueillir le monde qui nous entoure avec cette même confiance, pour constituer un « NOUS » toujours plus grand qui ne soit pas simplement l’addition de nos « JE », mais un vrai projet commun où toute personne humaine aura le droit à la même dignité, à la même justice.
Ainsi, « Ne l’empêchez pas », de JESUS, peut se traduire pour nous aujourd’hui de diverses manières :
Ne l’empêche pas de parler celui qui ne pense pas comme toi mais écoute-le, il a peut-être un point de vue différent qui peut t’éclairer et te faire avancer. Ne l’empêche pas celui qui ne fait pas partie de ton cercle habituel, de venir te rencontrer, de te faire partager ce qui le fait différent de toi, ensemble vous pourrez peut-être construire quelque chose de nouveau. Ne l’empêche pas, l’étranger, le migrant celui qui a une culture différente de la tienne, une religion que tu ne connais pas, de t’approcher pour découvrir en lui, avec lui, des richesses que tu ne soupçonnes pas et qui vous feront grandir tous les deux.
Ne l’empêche pas ce bénévole, qui ne partage pas les mêmes motivations que toi, mais qui, comme toi, a le désir d’accueillir, de promouvoir toute personne humaine quel que soit son histoire, ses origines. Ensemble vous irez plus loin.
Cette conversion à laquelle nous appelle JESUS peut paraitre radicale, inaccessible, Et encore plus dans notre diocèse, notre département, touchés par deux fois, par des actes de violence aveugle, traumatisants qui ont suscité peur et colère. Et pour ceux qui ont été plus particulièrement touchés ou blessés par ces actes, cet appel que JESUS nous adresse aujourd’hui peut être encore plus difficile à entendre, douloureux même. Cependant, en tant que chrétien, si nous voulons briser la chaine de la violence, nous ne pouvons répondre à la haine par la haine, à la peur par l’exclusion, mais bien par des gestes d’amour et de solidarité.
Nathalie et Bruno ont répondu à cet appel en accueillant des demandeurs d’asile chez eux, Aline en devenant bénévole pour SOS Méditerranée afin de sensibiliser à ce drame humain, Jannick en récoltant nourriture et vêtements pour les migrants bloqués à la frontière et bien d’autres encore qui sont les maillons de cette grande chaine de solidarité.
Frères et sœurs, demandons à JESUS, pour nous tous, pendant cette eucharistie, de nous donner en abondance son Esprit d’amour, de justice et de paix, pour qu’il apaise nos peurs, guérisse nos blessures, ouvre notre cœur à la richesse de l’autre, à la joie de construire ensemble, un NOUS plus grand, un monde plus juste, une humanité plus fraternelle, ainsi ensemble nous réaliserons ce rêve immense de Dieu, que tous les hommes soient frères en son Fils JESUS. Amen
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Lun 04 Oct 2021, 7:18 pm
Citation :
Évangile
« Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » (Mc 10, 2-16)
Alléluia. Alléluia. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous ; en nous, son amour atteint la perfection. Alléluia. (1 Jn 4, 12)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, des pharisiens abordèrent JESUS et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » JESUS leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? » Ils lui dirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. » JESUS répliqua : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question. Il leur déclara : « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère. »
Des gens présentaient à JESUS des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement. Voyant cela, JESUS se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. » Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Devenir chouette pour accueillir et faire advenir le Royaume | Homélie du 3 octobre 2021 à Nandax
C’est assez rare pour qu’on puisse le remarquer, aujourd’hui Jésus se fâche Mc 10, 14. Et pour qu’il se mette en colère comme ça, ce doit être du sérieux. Plus sérieux qu’un été sans soleil ou qu’une nuit sans sommeil. En fait vous l’avez entendu, il se fâche parce que les disciples empêchent les enfants de venir à lui.
Il se fâche parce que les disciples empêchent des petits et des fragiles de venir à lui. Et pour lui, on vient de l’entendre, l’accueil du Royaume de Dieu ne peut se faire qu’en étant petit et dépendant, il ne peut se faire qu’en étant humble, en ressemblant aux enfants Mc 10, 14 justement.
Jésus ne dit pas ce qu’est le Royaume mais pour lui, ça semble vraiment important de pouvoir l’accueillir. Mais comment alors ressembler aux enfants ?
Vous reconnaissez peut-être cette chouette ? Dans une certaine littérature, elle s’appelle Edwige. C’est une Harfang des neiges, elle a 3 caractéristiques :
Premièrement les chouettes ont la capacité de tourner la tête à 180°. Elles ont du coup une vue panoramique sur le monde. Ça permet d’accueillir largement, le regard tous azimuts. Deuxièmement les Harfangs vivent au-dessus du cercle polaire, là où il fait jour 6 mois de l’année et nuit les 6 autres mois. Du coup avec la sélection naturelle, les harfangs ont la capacité de voir aussi bien le jour que la nuit. Ça permet d’accueillir largement, le regard attentif.
Et troisièmement les Harfangs sont des migratrices partielles, itinérantes on pourrait dire : elles sortent de chez elles, vers « les périphéries ». Ça permet d’accueillir largement, le regard déplacé.
Ces Harfangs des neiges ont décidément toutes les caractéristiques pour accueillir ce qui est autour d’elles. A leur manière, elles ressemblent aux enfants.
En devenant de plus en plus chouettes, nous pourrions élargir nous-aussi notre regard, curieux de tout, disponibles à tous les possibles, dépossédés de nos idées toutes faites sur les autres, ou sur nous-mêmes. Dépossédés de nos idées préfabriquées sur le monde et son avenir, dépossédés aussi de nos certitudes sur Dieu... Les talents de cette chouette nous permettraient d’accueillir ce qui est autour de nous comme un cadeau : que ce soit la nature, les autres ou nous-mêmes. C’est d’ailleurs le chemin que François d’Assise a emprunté il y a 800 ans. Il sera fêté demain un peu comme un envoi pour cette clôture du Temps de la Création : un envoi pour devenir de plus en plus chouettes !
J’ai eu la chance cet été de participer à la promesse des compagnons des Scouts et Guides de France du groupe de Dourdan, dans l’Essonne, de là où je viens. Je leur avais proposé d’écrire une béatitude. Et Pablo, un compa de l’équipe, a écrit celle-ci : « Heureux ceux qui savent écouter, ils n’ont pas fini de grandir ». Pablo est chouette ! Parce qu’en vrai, écouter comme nous y invite Pablo ou voir comme nous y invite la chouette, c’est un peu la même chose. Et c’est là le plus difficile de nos existences, écouter et voir, comme des humbles qui ont tout à recevoir.
Mais à quoi bon écouter et voir pour accueillir le Royaume puisqu’on ne sait pas ce que c’est ? Je n’ai pas vraiment de réponse. Simplement ce que je pressens, c’est qu’en écoutant et en voyant, nous accueillerons l’insoupçonnable. Nous découvrirons alors à quel point nous sommes aimés... et nous pourrons sans doute aimer à notre tour.
Parce que cet accueil de l’inouï nous révèlera sans doute l’appel de Dieu, loin de toute communication directe. Et du coup, il provoquera sans doute en nous une réponse. Peut-être comme Xavier, toujours de la même équipe compagnons, qui a écrit cette Béatitudes pour sa promesse : « Heureux ceux qui savent partager, ils trouveront le bonheur ». A force de voir et d’écouter comme Pablo, partager en réponse devient un chemin de joie pour Xavier. Cet appel nous provoquera peut-être aussi à répondre d’une autre manière : par exemple en étant attentif et actif quant aux émissions de gaz à effet de serre et à la biodiversité comme le sont de plus en plus les agriculteurs et ceux qui travaillent avec eux.
Voir et entendre pourrait donc être une manière d’être accueillants au Royaume de Dieu. Et recevoir ainsi ce qui est là, donné, provoquera sans doute de notre part une réponse qui construira le Royaume. On en est là ce matin : accueillir le Royaume pour le construire encore.
Notre réponse à cet appel participera sans doute à construire un monde qui ressemblerait à un grand banquet où chacun a sa place : tous ceux qui cherchent encore le beau dans leurs vies... un monde où chacun a sa place ! Après tout, c’est peut-être ça le Royaume dont Jésus ne parle qu’en paraboles : un immense banquet où même Assurancetourix a sa place.
On comprend alors au final que Jésus se soit fâché : le plus difficile est d’écouter et de voir pour accueillir le Royaume. Tout repose là-dessus. Sur le fait de ressembler aux enfants, sur le fait de devenir de plus en plus chouettes. La réponse, elle, se dessinera toute seule, sans s’en préoccuper. Et elle fera encore advenir le Royaume, dès aujourd’hui !
Soyons chouettes !
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19261 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: L'Homélie Lun 11 Oct 2021, 8:53 pm
Citation :
Évangile
« Vends ce que tu as et suis-moi » (Mc 10, 17-30)
Alléluia. Alléluia. Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux ! Alléluia. (Mt 5, 3)
Évangile de JESUS Christ selon saint Marc
En ce temps-là, JESUS se mettait en route quand un homme accourut et, tombant à ses genoux, lui demanda : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » JESUS lui dit : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. » L’homme répondit : « Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. » JESUS posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.
Alors JESUS regarda autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! » Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. JESUS reprenant la parole leur dit: « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. » De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » JESUS les regarde et dit: « Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. »
Pierre se mit à dire à JESUS : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre. » JESUS déclara : « Amen, je vous le dis : nul n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Homélie du 10 octobre 2021 à Schaerbeek (Belgique)
« Il s’en alla tout triste, parce qu’il avait de grands biens ». Avouez qu’il y a de quoi être surpris par la réaction de cet homme de la parabole. La précarité n’est-elle pas à combattre et l’abondance de biens synonyme de sécurité ? Le confort matériel n’est-il pas source de réconfort plutôt que de tristesse ?
Pour bien comprendre le message paradoxal de cette parabole, reprenons le fil du récit : notre jeune homme s’adresse à Jésus sous l’horizon de l’avoir et du faire : « Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle » ? Il lit la vie sous l’angle du devoir, du mérite et de l’avoir. Il est tellement comblé de tout qu’il ne peut se séparer de rien. Il ne voit finalement pas que la vie est une richesse dans la mesure où elle se partage. A force de vouloir gagner sa vie, il en oublie la vie. En réalité, ce n’est pas jeune homme riche. Mais un pauvre possédé par ses possessions ! Avec beaucoup de signes extérieurs de richesses, mais sans vraie richesse intérieure...
Ne le jugeons pas. Ce jeune homme de la parabole, c’est en réalité vous et moi lorsque nous construisons cette vie reçue sur nos besoins de sécurité. C’est vous et moi lorsque nous nous réfugions derrière des protections bien légitimes. Quoi de plus normal, en effet, que de s’attacher à un une maison, une famille, une terre... Cependant, Jésus nous propose, même dans ces lieux-là, une expérience aussi radicale que féconde : se laisser aller à la fragilité et au manque ! Il s’agit de nous détacher de ce que nous avons pour devenir ce que nous sommes.
Lorsque le manque vient à manquer dans nos vies, la tristesse n’est en fait jamais loin. Il y a donc vraiment un manque qu’il nous faut gagner ! Il est cet espace qui nous permet de respirer ; cet écart nécessaire pour nous ouvrir à l’imprévu. Il est cette absence de certitude qui creuse notre désir de croire ; ce courage d’aimer sans posséder ; ce silence qui nous permet de prier ; ce risque qui donne confiance ; ce vide qui fait grandir notre espérance.
« J’ai prié, et le discernement m’a été donné. La sagesse est venue en moi, et à côté d’elle, j’ai tenu pour rien la richesse.» Vivre cette audace du manque, c’est finalement se rendre disponible à la présence de Dieu dans nos vies. Il ne s’agit donc pas de tout abandonner mais de tout recevoir autrement. Voilà la sagesse pratique de l’évangile : quitter son propre encombrement pour recevoir tout autrement.
Fort bien me direz-vous ! Mais comment pouvons-nous recevoir autrement ce à quoi nous devons précisément renoncer et dont il faut faire le deuil ?
Pour cela, je vous invite à un petit exercice pratique ! Il s’agit de revisiter votre histoire et vos relations avec la question suivante. Quelles sont vos richesses —affectives, matérielles, spirituelles— auxquelles vous tenez le plus ? Quel est le bien le plus précieux pour lequel vous vous en iriez tout triste si vous deviez le perdre ? Qu’est-ce qui vous retient ou vous tient le plus à cœur ? Il s’agit maintenant de recevoir cela autrement car « Nul n’aura quitté, une maison, une famille, une terre sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres ».
Votre bien le plus précieux est peut-être votre épouse ou votre époux, votre conjoint, vos enfants ? Les retrouver autrement, signifie dès cette vie-ci les voir non comme une terre conquise —votre conjoint, vos enfants— mais comme des personnes qui vous sont confiées. Ne sont-ils pas des êtres dont la vie et le secret ne vous appartiennent pas... Il faut parfois quitter son père et sa mère pour les retrouver comme frères et sœurs en humanité.
Votre bien le plus précieux est peut-être ce que vous avez réalisé, un projet, une terre... Là aussi, il s’agit d’apprendre la vraie mesure de nos jours. Accueillir le manque afin de renoncer à tout sentiment de propriété, à tout désir de maitrise, à tout besoin de reconnaissance... Alors, dans cet esprit d’ouverture et d’audace, les fruits que nous récolterons seront la patience, la bienveillance et une vraie sagesse de vie.
Lorsqu’on ne manque de rien, comme le pauvre homme possédé par ses richesses, on n’a finalement besoin de personne. Mais lorsqu’on donne le tout de son être, on n’a plus rien à perdre ! On est libre. La sagesse du Christ consiste à se libérer, se déposséder du désir très masculin de vouloir posséder son salut, contrôler sa vie, afin de la recevoir autrement. Telle est la conversion profonde et radicale qu’il nous faut vivre.
A l’école d’une telle sagesse, vivre et aimer consisteront alors à trouver une vraie richesse et une joie profonde hors de nous-mêmes, au-delà même de notre santé... Nous pourrons alors nous réjouir pour les autres. Et même si la solitude, la maladie, la tristesse et le dégoût nous guettent en ces jours, osons regarder notre vie avec les yeux de Dieu, le Maître de l’impossible. Qui peut nous faire passer de la mort à la Vie. Amen.