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 L'Homélie

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RAMOSI
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MessageSujet: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedDim 12 Fév 2012, 9:26 pm

Rappel du premier message :



05/02/2012, 5e dimanche du Temps ordinaire (en provenance du Jour du Seigneur)

Texte de l'homélie

Fais-nous aimer notre condition d’homme !

Six siècles avant le Christ, un poète juif a adapté un conte très connu à l’époque pour lui donner une vraie profondeur religieuse. Et ce contenu religieux nous intéresse car il s’agit des épreuves qui nous tombent dessus. Des amis viennent dire à Job : « Toi qui étais riche, si tu as tout perdu, c’est que tu as péché. » Et Job refuse cette explication, il sent que ce n’est pas la vérité…

Ça me fait penser à une jeune femme d’origine juive, mais non croyante : Édith Stein, morte dans un camp de déportation pendant la guerre. Elle était professeur de philo. Un jour, elle se trouve chez une amie qui doit la laisser seule un soir. Édith Stein tire un livre de la bibliothèque. Elle tombe sur la vie de Thérèse d’Avila, la grande réformatrice du Carmel au 16e siècle. Elle va le lire d’un bout à l’autre toute la nuit, et en fermant le livre, elle se dit : « Là est la vérité. » Que c’est grand, que c’est beau la capacité que nous avons de chercher ce qui est vrai et de le sentir au fond de notre cœur.

Lorsqu’il nous arrive une grosse épreuve, nous cherchons « pourquoi ça m’arrive à moi ? » Et il ne nous faut pas grand-chose pour reprocher à Dieu nos malheurs, « alors quoi, Lui qui nous aime, il ne nous protège pas ? » Quelquefois même, certains pensent que la vie ne vaut plus la peine d’être vécue. D’autres se persuadent qu’on leur a jeté un sort, que des gens leur veulent du mal… Toutes sortes d’explications qu’on se donne, mais dans le fond de nous-mêmes, nous sentons bien que la vérité n’est pas là…

Job commence par demander des comptes à Dieu et Dieu lui dit : « Étais-tu là quand j’ai fait le ciel et la terre ? » Job reconnaît sa prétention à vouloir tout savoir : « Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant c’est différent. » Job n’a toujours pas l’explication de son épreuve qu’il considère injuste, mais il comprend qu’accuser les autres, fut-ce Dieu, ne mène à rien !

Plus tard, et c’est une spécificité de la foi chrétienne, avec le Christ, nous découvrons, étonnés, surpris, que non seulement Dieu n’est pas responsable de nos épreuves, mais qu’il a porté les siennes, spécialement au moment de la croix où il a vécu un procès injuste, la trahison, le fouet, l’ignominie et la mort. À travers ses épreuves, il a fait triompher en lui la confiance en Dieu, son Père, et l’amour des autres, jusqu’à pardonner à ceux qui le faisaient mourir. Et il ne cesse de venir vers nous - il nous le signifie dans les sacrements - pour que triomphent aussi en nous la confiance en Dieu et l’amour des autres, de tous les autres. Mais Jésus est impuissant vis-à-vis de ceux qui se bardent de certitudes, qui croient tout savoir et ne cherchent pas ce qui est vrai. Nous l’avons chanté avec le psaume : « Dieu écoute les humbles… »

Lorsque des parents reçoivent une carte de leur garçon de 12 ans parti en camp scout ou en colo, ils lisent entre les lignes, parce qu’ils connaissent et aiment leur garçon. « Ça a l’air d’aller » se disent-ils. Il en va de même avec Jésus, il nous faut prendre le temps de le connaître, avec les autres, en Église, pour comprendre de l’intérieur cette belle prière : « Toi, le Fils de l’homme, fais nous aimer notre condition d’homme. » Il faut du temps pour sentir que là est la vérité. On ne connait pas tout. Notre condition humaine est limitée, mais peu à peu on comprend qu’au travers des épreuves, le Christ façonne ce qu’il y a de meilleur en nous : la confiance en Dieu et l’amour des autres, à commencer par l’amour pour ceux qui sont les plus éprouvés. C’est pourquoi nous pouvons rendre grâce pour cette œuvre vécue ici, à Nogent-le-Rotrou, auprès des sourds.

« Toi, le Fils de l’homme, fais nous aimer notre condition d’homme. » C’est là qu’il vient nous tendre la main pour nous rapprocher de son Père et les uns des autres. Amen.



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RAMOSI
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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 27 Sep 2021, 7:31 pm




Citation :
Évangile

« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la » (Mc 9, 38-43.45.47-48)


Alléluia. Alléluia.
Ta parole, Seigneur, est vérité ;
dans cette vérité, sanctifie-nous.
Alléluia. (cf. Jn 17, 17ba)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jean, l’un des Douze, disait à JESUS :
« Maître, nous avons vu quelqu’un
expulser les démons en ton nom ;
nous l’en avons empêché,
car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »
JESUS répondit :
« Ne l’en empêchez pas,
car celui qui fait un miracle en mon nom
ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
celui qui n’est pas contre nous
est pour nous.
Et celui qui vous donnera un verre d’eau
au nom de votre appartenance au Christ,
amen, je vous le dis,
il ne restera pas sans récompense.

Celui qui est un scandale, une occasion de chute,
pour un seul de ces petits qui croient en moi,
mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou
une de ces meules que tournent les ânes,
et qu’on le jette à la mer.
Et si ta main est pour toi une occasion de chute,
coupe-la.
Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains,
là où le feu ne s’éteint pas.
Si ton pied est pour toi une occasion de chute,
coupe-le.
Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
Si ton œil est pour toi une occasion de chute,
arrache-le.
Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,
là où le ver ne meurt pas
et où le feu ne s’éteint pas. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Ne les empêchez pas | Homélie du 26 septembre 2021 à Cagnes-sur-Mer


L’été est une période privilégiée pour les rencontres, les rassemblements et après les différentes périodes d’isolement que nous avons vécu, nous étions heureux de nous retrouver en famille ou entre amis. Mais dans certaines de ces rencontres, reconnaissons qu’il a été difficile, sinon impossible de pouvoir échanger librement sur différents sujets qui sont devenus très sensibles, tant les positions de certains se sont radicalisées, nous entrainant malheureusement vers un nous toujours plus petit.

Voilà pourquoi, il devient indispensable et urgent de nous interroger sur notre relation à l’autre pour aller « vers ce NOUS toujours plus grand » auquel nous appelle le Pape François.
Les lectures d’aujourd’hui nous rappellent que le penchant de l’homme pour l’exclusion, que son inclinaison à s’attacher à ses privilèges ou ses prérogatives, sont bien antérieurs à notre société actuelle, et que depuis toujours l’homme est naturellement enclin à juger, à condamner et à exclure l’autre pour préserver ce qu’il considère comme des privilèges qui lui reviennent, qu’ils soient spirituels ou matériels.

JESUS et Moïse, face à ces situations n’excluent pas. Ils sont dans l’espérance que Dieu fasse de tout son peuple, un peuple de prophètes et de disciples.

Ils invitent à ne pas se laisser enfermer sur nous-même, dans la méfiance qui isole, dans les certitudes qui excluent, mais au contraire à nous réjouir du don de Dieu offert à tous, à faire confiance à l’autre. Et peu importe l’importance du geste fait, aux yeux de JESUS, comme pour celui qui le reçoit, un simple verre d’eau est déjà beaucoup.

Cette confiance en chacun s’exprime dans la réponse de JESUS, « Ne l’en empêchez-pas ». Cette parole, pleine du dynamisme de l’Evangile, nous appelle à une conversion de nos manières d’agir, de regarder et d’accueillir le monde qui nous entoure avec cette même confiance, pour constituer un « NOUS » toujours plus grand qui ne soit pas simplement l’addition de nos « JE », mais un vrai projet commun où toute personne humaine aura le droit à la même dignité, à la même justice.

Ainsi, « Ne l’empêchez pas », de JESUS, peut se traduire pour nous aujourd’hui de diverses manières :

Ne l’empêche pas de parler celui qui ne pense pas comme toi mais écoute-le, il a peut-être un point de vue différent qui peut t’éclairer et te faire avancer.
Ne l’empêche pas celui qui ne fait pas partie de ton cercle habituel, de venir te rencontrer, de te faire partager ce qui le fait différent de toi, ensemble vous pourrez peut-être construire quelque chose de nouveau.
Ne l’empêche pas, l’étranger, le migrant celui qui a une culture différente de la tienne, une religion que tu ne connais pas, de t’approcher pour découvrir en lui, avec lui, des richesses que tu ne soupçonnes pas et qui vous feront grandir tous les deux.

Ne l’empêche pas ce bénévole, qui ne partage pas les mêmes motivations que toi, mais qui, comme toi, a le désir d’accueillir, de promouvoir toute personne humaine quel que soit son histoire, ses origines. Ensemble vous irez plus loin.

Cette conversion à laquelle nous appelle JESUS peut paraitre radicale, inaccessible,
Et encore plus dans notre diocèse, notre département, touchés par deux fois, par des actes de violence aveugle, traumatisants qui ont suscité peur et colère. Et pour ceux qui ont été plus particulièrement touchés ou blessés par ces actes, cet appel que JESUS nous adresse aujourd’hui peut être encore plus difficile à entendre, douloureux même. Cependant, en tant que chrétien, si nous voulons briser la chaine de la violence, nous ne pouvons répondre à la haine par la haine, à la peur par l’exclusion, mais bien par des gestes d’amour et de solidarité.

Nathalie et Bruno ont répondu à cet appel en accueillant des demandeurs d’asile chez eux, Aline en devenant bénévole pour SOS Méditerranée afin de sensibiliser à ce drame humain, Jannick en récoltant nourriture et vêtements pour les migrants bloqués à la frontière et bien d’autres encore qui sont les maillons de cette grande chaine de solidarité.

Frères et sœurs, demandons à JESUS, pour nous tous, pendant cette eucharistie, de nous donner en abondance son Esprit d’amour, de justice et de paix, pour qu’il apaise nos peurs, guérisse nos blessures, ouvre notre cœur à la richesse de l’autre, à la joie de construire ensemble, un NOUS plus grand, un monde plus juste, une humanité plus fraternelle, ainsi ensemble nous réaliserons ce rêve immense de Dieu, que tous les hommes soient frères en son Fils JESUS.
Amen




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 04 Oct 2021, 7:18 pm



Citation :
Évangile

« Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » (Mc 10, 2-16)


Alléluia. Alléluia.
Si nous nous aimons les uns les autres,
Dieu demeure en nous ;
en nous, son amour atteint la perfection.
Alléluia. (1 Jn 4, 12)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
des pharisiens abordèrent JESUS
et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient :
« Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? »
JESUS leur répondit :
« Que vous a prescrit Moïse ? »
Ils lui dirent :
« Moïse a permis de renvoyer sa femme
à condition d’établir un acte de répudiation. »
JESUS répliqua :
« C’est en raison de la dureté de vos cœurs
qu’il a formulé pour vous cette règle.
Mais, au commencement de la création,
Dieu les fit homme et femme.
À cause de cela,
l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme,
et tous deux deviendront une seule chair.
Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair.
Donc, ce que Dieu a uni,
que l’homme ne le sépare pas ! »
De retour à la maison,
les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question.
Il leur déclara :
« Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre
devient adultère envers elle.
Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre,
elle devient adultère. »

Des gens présentaient à JESUS des enfants
pour qu’il pose la main sur eux ;
mais les disciples les écartèrent vivement.
Voyant cela, JESUS se fâcha et leur dit :
« Laissez les enfants venir à moi,
ne les empêchez pas,
car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent.
Amen, je vous le dis :
celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu
à la manière d’un enfant
n’y entrera pas. »
Il les embrassait
et les bénissait en leur imposant les mains.

– Acclamons la Parole de Dieu.



Devenir chouette pour accueillir et faire advenir le Royaume | Homélie du 3 octobre 2021 à Nandax


C’est assez rare pour qu’on puisse le remarquer, aujourd’hui Jésus se fâche Mc 10, 14. Et pour qu’il se mette en colère comme ça, ce doit être du sérieux. Plus sérieux qu’un été sans soleil ou qu’une nuit sans sommeil. En fait vous l’avez entendu, il se fâche parce que les disciples empêchent les enfants de venir à lui.

Il se fâche parce que les disciples empêchent des petits et des fragiles de venir à lui. Et pour lui, on vient de l’entendre, l’accueil du Royaume de Dieu ne peut se faire qu’en étant petit et dépendant, il ne peut se faire qu’en étant humble, en ressemblant aux enfants Mc 10, 14 justement.

Jésus ne dit pas ce qu’est le Royaume mais pour lui, ça semble vraiment important de pouvoir l’accueillir. Mais comment alors ressembler aux enfants ?

Vous reconnaissez peut-être cette chouette ? Dans une certaine littérature, elle s’appelle Edwige. C’est une Harfang des neiges, elle a 3 caractéristiques :

Premièrement les chouettes ont la capacité de tourner la tête à 180°. Elles ont du coup une vue panoramique sur le monde. Ça permet d’accueillir largement, le regard tous azimuts. Deuxièmement les Harfangs vivent au-dessus du cercle polaire, là où il fait jour 6 mois de l’année et nuit les 6 autres mois. Du coup avec la sélection naturelle, les harfangs ont la capacité de voir aussi bien le jour que la nuit. Ça permet d’accueillir largement, le regard attentif.

Et troisièmement les Harfangs sont des migratrices partielles, itinérantes on pourrait dire : elles sortent de chez elles, vers « les périphéries ». Ça permet d’accueillir largement, le regard déplacé.

Ces Harfangs des neiges ont décidément toutes les caractéristiques pour accueillir ce qui est autour d’elles. A leur manière, elles ressemblent aux enfants.

En devenant de plus en plus chouettes, nous pourrions élargir nous-aussi notre regard, curieux de tout, disponibles à tous les possibles, dépossédés de nos idées toutes faites sur les autres, ou sur nous-mêmes. Dépossédés de nos idées préfabriquées sur le monde et son avenir, dépossédés aussi de nos certitudes sur Dieu... Les talents de cette chouette nous permettraient d’accueillir ce qui est autour de nous comme un cadeau : que ce soit la nature, les autres ou nous-mêmes. C’est d’ailleurs le chemin que François d’Assise a emprunté il y a 800 ans. Il sera fêté demain un peu comme un envoi pour cette clôture du Temps de la Création : un envoi pour devenir de plus en plus chouettes !

J’ai eu la chance cet été de participer à la promesse des compagnons des Scouts et Guides de France du groupe de Dourdan, dans l’Essonne, de là où je viens. Je leur avais proposé d’écrire une béatitude. Et Pablo, un compa de l’équipe, a écrit celle-ci : « Heureux ceux qui savent écouter, ils n’ont pas fini de grandir ». Pablo est chouette ! Parce qu’en vrai, écouter comme nous y invite Pablo ou voir comme nous y invite la chouette, c’est un peu la même chose. Et c’est là le plus difficile de nos existences, écouter et voir, comme des humbles qui ont tout à recevoir.




Mais à quoi bon écouter et voir pour accueillir le Royaume puisqu’on ne sait pas ce que c’est ? Je n’ai pas vraiment de réponse. Simplement ce que je pressens, c’est qu’en écoutant et en voyant, nous accueillerons l’insoupçonnable. Nous découvrirons alors à quel point nous sommes aimés... et nous pourrons sans doute aimer à notre tour.

Parce que cet accueil de l’inouï nous révèlera sans doute l’appel de Dieu, loin de toute communication directe. Et du coup, il provoquera sans doute en nous une réponse. Peut-être comme Xavier, toujours de la même équipe compagnons, qui a écrit cette Béatitudes pour sa promesse : « Heureux ceux qui savent partager, ils trouveront le bonheur ». A force de voir et d’écouter comme Pablo, partager en réponse devient un chemin de joie pour Xavier. Cet appel nous provoquera peut-être aussi à répondre d’une autre manière : par exemple en étant attentif et actif quant aux émissions de gaz à effet de serre et à la biodiversité comme le sont de plus en plus les agriculteurs et ceux qui travaillent avec eux.

Voir et entendre pourrait donc être une manière d’être accueillants au Royaume de Dieu. Et recevoir ainsi ce qui est là, donné, provoquera sans doute de notre part une réponse qui construira le Royaume. On en est là ce matin : accueillir le Royaume pour le construire encore.

Notre réponse à cet appel participera sans doute à construire un monde qui ressemblerait à un grand banquet où chacun a sa place : tous ceux qui cherchent encore le beau dans leurs vies... un monde où chacun a sa place !
Après tout, c’est peut-être ça le Royaume dont Jésus ne parle qu’en paraboles : un immense banquet où même Assurancetourix a sa place.

On comprend alors au final que Jésus se soit fâché : le plus difficile est d’écouter et de voir pour accueillir le Royaume. Tout repose là-dessus. Sur le fait de ressembler aux enfants, sur le fait de devenir de plus en plus chouettes.
La réponse, elle, se dessinera toute seule, sans s’en préoccuper. Et elle fera encore advenir le Royaume, dès aujourd’hui !

Soyons chouettes !



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 11 Oct 2021, 8:53 pm





Citation :
Évangile

« Vends ce que tu as et suis-moi » (Mc 10, 17-30)


Alléluia. Alléluia.
Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux !
Alléluia. (Mt 5, 3)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
    JESUS se mettait en route
quand un homme accourut
et, tombant à ses genoux, lui demanda :
« Bon Maître, que dois-je faire
pour avoir la vie éternelle en héritage ? »
   JESUS lui dit :
« Pourquoi dire que je suis bon ?
Personne n’est bon, sinon Dieu seul.
    Tu connais les commandements :
Ne commets pas de meurtre,
ne commets pas d’adultère,
ne commets pas de vol,
ne porte pas de faux témoignage,
ne fais de tort à personne,
honore ton père et ta mère. »
   L’homme répondit :
« Maître, tout cela, je l’ai observé
depuis ma jeunesse. »
   JESUS posa son regard sur lui, et il l’aima.
Il lui dit :
« Une seule chose te manque :
va, vends ce que tu as
et donne-le aux pauvres ;
alors tu auras un trésor au ciel.
Puis viens, suis-moi. »
   Mais lui, à ces mots, devint sombre
et s’en alla tout triste,
car il avait de grands biens.

   Alors JESUS regarda autour de lui
et dit à ses disciples :
« Comme il sera difficile
à ceux qui possèdent des richesses
d’entrer dans le royaume de Dieu ! »
   Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles.
JESUS reprenant la parole leur dit:
« Mes enfants, comme il est difficile
d’entrer dans le royaume de Dieu !
    Il est plus facile à un chameau
de passer par le trou d’une aiguille
qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »
   De plus en plus déconcertés,
les disciples se demandaient entre eux :
« Mais alors, qui peut être sauvé ? »
   JESUS les regarde et dit:
« Pour les hommes, c’est impossible,
mais pas pour Dieu ;
car tout est possible à Dieu. »

   Pierre se mit à dire à JESUS :
« Voici que nous avons tout quitté
pour te suivre. »
   JESUS déclara :
« Amen, je vous le dis :
nul n’aura quitté,
à cause de moi et de l’Évangile,
une maison, des frères, des sœurs,
une mère, un père, des enfants ou une terre
    sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple :
maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres,
avec des persécutions,
et, dans le monde à venir,
la vie éternelle. »

   – Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie du 10 octobre 2021 à Schaerbeek (Belgique)


« Il s’en alla tout triste, parce qu’il avait de grands biens ». Avouez qu’il y a de quoi être surpris par la réaction de cet homme de la parabole. La précarité n’est-elle pas à combattre et l’abondance de biens synonyme de sécurité ? Le confort matériel n’est-il pas source de réconfort plutôt que de tristesse ?

Pour bien comprendre le message paradoxal de cette parabole, reprenons le fil du
récit : notre jeune homme s’adresse à Jésus sous l’horizon de l’avoir et du faire : « Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle » ? Il lit la vie sous l’angle du devoir, du mérite et de l’avoir. Il est tellement comblé de tout qu’il ne peut se séparer de rien. Il ne voit finalement pas que la vie est une richesse dans la mesure où elle se partage. A force de vouloir gagner sa vie, il en oublie la vie. En réalité, ce n’est pas jeune homme riche. Mais un pauvre possédé par ses possessions ! Avec beaucoup de signes extérieurs de richesses, mais sans vraie richesse intérieure...

Ne le jugeons pas. Ce jeune homme de la parabole, c’est en réalité vous et moi lorsque nous construisons cette vie reçue sur nos besoins de sécurité. C’est vous et moi lorsque nous nous réfugions derrière des protections bien légitimes. Quoi de plus normal, en effet, que de s’attacher à un une maison, une famille, une terre... Cependant, Jésus nous propose, même dans ces lieux-là, une expérience aussi radicale que féconde : se laisser aller à la fragilité et au manque ! Il s’agit de nous détacher de ce que nous avons pour devenir ce que nous sommes.

Lorsque le manque vient à manquer dans nos vies, la tristesse n’est en fait jamais loin. Il y a donc vraiment un manque qu’il nous faut gagner ! Il est cet espace qui nous permet de respirer ;
cet écart nécessaire pour nous ouvrir à l’imprévu.
Il est cette absence de certitude qui creuse notre désir de croire ;
ce courage d’aimer sans posséder ;
ce silence qui nous permet de prier ;
ce risque qui donne confiance ;
ce vide qui fait grandir notre espérance.

« J’ai prié, et le discernement m’a été donné. La sagesse est venue en moi, et à côté d’elle, j’ai tenu pour rien la richesse.» Vivre cette audace du manque, c’est finalement se rendre disponible à la présence de Dieu dans nos vies. Il ne s’agit donc pas de tout abandonner mais de tout recevoir autrement. Voilà la sagesse pratique de l’évangile : quitter son propre encombrement pour recevoir tout autrement.

Fort bien me direz-vous ! Mais comment pouvons-nous recevoir autrement ce à quoi nous devons précisément renoncer et dont il faut faire le deuil ?

Pour cela, je vous invite à un petit exercice pratique !
Il s’agit de revisiter votre histoire et vos relations avec la question suivante. Quelles sont vos richesses —affectives, matérielles, spirituelles— auxquelles vous tenez le plus ? Quel est le bien le plus précieux pour lequel vous vous en iriez tout triste si vous deviez le perdre ? Qu’est-ce qui vous retient ou vous tient le plus à cœur ? Il s’agit maintenant de recevoir cela autrement car « Nul n’aura quitté, une maison, une famille, une terre sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres ».

Votre bien le plus précieux est peut-être votre épouse
ou votre époux, votre conjoint, vos enfants ? Les retrouver autrement, signifie dès cette vie-ci les voir non comme une terre conquise —votre conjoint, vos enfants— mais comme des personnes qui vous sont confiées. Ne sont-ils pas des êtres dont la vie et le secret ne vous appartiennent pas... Il faut parfois quitter son père et sa mère pour les retrouver comme frères et sœurs en humanité.

Votre bien le plus précieux est peut-être ce que vous avez réalisé, un projet, une terre... Là aussi, il s’agit d’apprendre la vraie mesure de nos jours. Accueillir le manque afin de renoncer à tout sentiment de propriété, à tout désir de maitrise, à tout besoin de reconnaissance... Alors, dans cet esprit d’ouverture et d’audace, les fruits que nous récolterons seront la patience, la bienveillance et une vraie sagesse de vie.

Lorsqu’on ne manque de rien, comme le pauvre homme possédé par ses richesses, on n’a finalement besoin de personne. Mais lorsqu’on donne le tout de son être, on n’a plus rien à perdre ! On est libre. La sagesse du Christ consiste à se libérer, se déposséder du désir très masculin de vouloir posséder son salut, contrôler sa vie, afin de la recevoir autrement. Telle est la conversion profonde et radicale qu’il nous faut vivre.

A l’école d’une telle sagesse, vivre et aimer consisteront alors à trouver une vraie richesse et une joie profonde hors de nous-mêmes, au-delà même de notre santé... Nous pourrons alors nous réjouir pour les autres. Et même si la solitude, la maladie, la tristesse et le dégoût nous guettent en ces jours, osons regarder notre vie avec les yeux de Dieu, le Maître de l’impossible.
Qui peut nous faire passer de la mort à la Vie.
Amen.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 18 Oct 2021, 8:57 pm



Citation :
Évangile

« Le Fils de l’homme est venu donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10, 35-45)


Alléluia. Alléluia.
Le Fils de l’homme est venu pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude.
Alléluia. (cf. Mc 10, 45)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jacques et Jean, les fils de Zébédée,
s’approchent de JESUS et lui disent :
« Maître, ce que nous allons te demander,
nous voudrions que tu le fasses pour nous. »
Il leur dit :
« Que voulez-vous que je fasse pour vous ? »
Ils lui répondirent :
« Donne-nous de siéger,
l’un à ta droite et l’autre à ta gauche,
dans ta gloire. »
JESUS leur dit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire,
être baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé ? »
Ils lui dirent :
« Nous le pouvons. »
JESUS leur dit :
« La coupe que je vais boire, vous la boirez ;
et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé.
Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche,
ce n’est pas à moi de l’accorder ;
il y a ceux pour qui cela est préparé. »

Les dix autres, qui avaient entendu,
se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean.
JESUS les appela et leur dit :
« Vous le savez :
ceux que l’on regarde comme chefs des nations
les commandent en maîtres ;
les grands leur font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi.
Celui qui veut devenir grand parmi vous
sera votre serviteur.
Celui qui veut être parmi vous le premier
sera l’esclave de tous :
car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi,
mais pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Le pouvoir et le service | Homélie du 17 octobre 2021 à Roubaix


Décidément, ces deux frères ne manquent pas d’air ! Les voici en train de revendiquer des places d’honneur auprès de leur ami JESUS. Et une telle demande indispose fortement leurs autres compagnons de route, qui font part de leur indignation, peut-être justement, parce-qu’au plus profond d’eux-mêmes, ils sont habités eux-aussi par ce désir tellement humain de reconnaissance.

Mais, aussi étonnant que cela puisse paraitre de prime abord, JESUS ne rabroue pas les deux fils de Zébédée, car je crois sincèrement qu’il aime les audacieux. Il accueille avec bienveillance cette demande de Jacques et de Jean : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » Il n’est pas rare, dans l’évangile, que cette question soit la première posée par JESUS à ses interlocuteurs. Évangéliser, - on a trop tendance bien souvent à l’oublier, - c’est d’abord permettre à l’autre d’exprimer la profondeur de son désir. « Maître, nous voudrions … » Tel est le souhait de Jacques et de Jean, ses vrais amis dont il connaît l’attachement. Et JESUS l’entend, comme il sait entendre le désir de toute personne qui s’adresse à lui, pour peu qu’elle ose l’exprimer.

Et JESUS vient alors les aider à y voir clair, tant ils n’ont peut-être pas compris le sens de sa montée vers Jérusalem. En fait, ils ne savent pas vraiment ce qu’ils demandent, car il va être question d’acceptation de la souffrance (l’évocation de la coupe) et de plongée dans la mort (le sens du baptême) … ce qu’Isaïe annonçait déjà dans la première lecture.

Et les deux frères ont tendance, sans doute de manière inconsciente, à présumer de leurs forces « Nous le pouvons ». La réponse de JESUS se fait alors plus mystérieuse. Le pouvoir de siéger, ce n’est pas lui qui peut l’accorder, mais seulement son Père « Il y a ceux pour qui cela est préparé. »

La suite de sa réponse, JESUS ne l’offre pas seulement aux deux qui l’ont interrogé, mais à l’ensemble du groupe qui l’accompagne dans sa marche. Il invite chacun à être au clair par rapport au désir de pouvoir et de reconnaissance qui habite son cœur. Car ne sommes-nous pas souvent travaillés, même dans nos actions apparemment les plus généreuses, par cette question de reconnaissance, de pouvoir, d’aura médiatique ? Pour JESUS, il n’est de pouvoir que celui de servir ! Puissent, en cette année électorale qui s’ouvre devant nous, tous les candidats à la présidentielle s’interroger en profondeur : leur vrai désir consiste-t-il à se mettre en avant ou à servir le peuple ! Rappelons que le mot « ministère » signifie étymologiquement « fonction de service ». Ceci vaut aussi dans l’Église, lorsque l’on parle de ministère diaconal, presbytéral ou épiscopal. Il ne doit être question que de service ! Combien d’abus auraient pu être évités si certains clercs, exerçant une fonction d’autorité auprès d’enfants, n’avaient pas trahi cet enseignement : pour JESUS, le sens de l’autorité réside dans le service.

Comme le dit si bien le pape François, « Servir, plus que tout autre chose nous rend semblables à JESUS, qui n’est pas venu pour être servi, mais pour servir. » La qualité première du disciple du Christ consiste à être serviteur. Comme JESUS, il est appelé à donner sa vie. Oh ! il ne s’agit pas de vouloir jouer les héros, mais plus simplement peut-être d’apprendre à donner gratuitement de son temps. N’oublions pas qu’il est toujours plus difficile de donner de son temps, plutôt que d’offrir un cadeau car, lorsque je consacre dix minutes à l’autre, je lui offre dix minutes de ma propre vie. Aimer, - et c’est particulièrement vrai dans le couple et la famille, comme dans toute communauté -, c’est d’abord accepter de donner de son temps…

Pour JESUS, il n’est de grandeur que dans le service. Et s’il est un homme qui l’a parfaitement compris, n’est-ce pas Joseph, le patron de cette paroisse, cet homme si discret à qui Dieu a confié l’éducation de son propre Fils ?

Puisse ce repas eucharistique, partagé en mémoire de JESUS qui s’est fait le serviteur de tous, nous donner la force de revêtir la tenue de service là où nous sommes en responsabilité, sans attendre d’autre récompense, comme le chantent tous les scouts et guides au terme de chacune de leurs veillées, que celle de savoir que nous faisons sa sainte volonté !



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedMar 26 Oct 2021, 8:23 pm




Citation :
Évangile

« Rabbouni, que je retrouve la vue » (Mc 10, 46b-52)


Alléluia. Alléluia.
Notre Sauveur, le Christ JESUS, a détruit la mort,
il a fait resplendir la vie par l’Évangile.
Alléluia. (2 Tm 1, 10)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
tandis que JESUS sortait de Jéricho
avec ses disciples et une foule nombreuse,
le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait,
était assis au bord du chemin.
Quand il entendit que c’était JESUS de Nazareth,
il se mit à crier :
« Fils de David, JESUS, prends pitié de moi ! »
Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire,
mais il criait de plus belle :
« Fils de David, prends pitié de moi ! »
JESUS s’arrête et dit :
« Appelez-le. »
On appelle donc l’aveugle, et on lui dit :
« Confiance, lève-toi ;
il t’appelle. »
L’aveugle jeta son manteau,
bondit et courut vers JESUS.
Prenant la parole, JESUS lui dit :
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
L’aveugle lui dit :
« Rabbouni, que je retrouve la vue ! »
Et JESUS lui dit :
« Va, ta foi t’a sauvé. »
Aussitôt l’homme retrouva la vue,
et il suivait JESUS sur le chemin.

– Acclamons la Parole de Dieu.



La foi nous guérit de nos aveugléments | Homélie du 24 octobre 2021 à Asnières-sur-Seine


De nouveau le passage de JESUS suscite l’intérêt de ceux qui souffrent. En l’occurrence aujourd’hui de Bartimée, l’aveugle au bord du chemin. Sa cécité l’empêche de voir, d’être autonome et l’a conduit à la mendicité, peut-être est-il même déchu d’une condition prospère. Mais le texte de l’évangile ne le réduit pas à sa pauvreté, à son handicap.

Avez-vous remarqué tout ce dont Bartimée est capable ?

Il n’est pas sourd puisqu’il entend que JESUS est là.

Il n’est pas muet car sa voix est forte et puissante pour crier et proclamer « Fils de David, aie pitié de moi ! ».

Et grâce à sa grande énergie, il lui est possible de bondir sur ses jambes et de rejoindre JESUS. Ses aptitudes physiques viennent pallier son handicap.

Aveugle il est devenu, pauvre il est accablé, mais croyant il apparaît devant JESUS en lui demandant de recouvrer la vue. Le Seigneur voit alors en lui la foi qui l’habite et il le guérit.

Comme le commentait le Pape Benoît XVI : « Nous savons par d’autres textes que la condition de cécité a une signification chargée de sens dans les Évangiles. Elle représente l’homme qui a besoin de la lumière de Dieu, la lumière de la foi, pour connaître vraiment la réalité et marcher sur le chemin de la vie. Il est essentiel de se reconnaître aveugles, de reconnaître qu’on a besoin de cette lumière, sans quoi on reste aveugle pour toujours » (Homélie 28 octobre 2012)

A l’égal de Bartimée, nous sommes plus ou moins conscients de nos handicaps et de nos aptitudes. Sommes-nous capables d’en dresser la liste ? De voir ce qui nous limite dans nos élans de générosité et d’attention ? Mais aussi de tirer profit de tout ce que nous pouvons réaliser avec détermination, courage et foi ?

Peut-être vous souvenez de Kevin Mayer, le champion français de décathlon, médaillé d’argent aux jeux olympiques de Rio. Ses nombreux succès devaient le conduire à gagner l’or à Tokyo, l’été dernier. Malheureusement au cours de son parcours redoutable des 10 épreuves d’athlétisme, il en vint à souffrir de fortes douleurs dorsales. Le champion se voyait handicapé, meurtri dans sa chair. Et après des années de préparation, son rêve d’or s’effondrait devant lui. Tout semblait perdu en voyant ses concurrents le devancer inexorablement.

Mais il a puisé en lui-même, et peut-être même au-delà, la force de surmonter sa souffrance et petit à petit de regagner des points et de s’approcher du podium tant espéré. L’impossible est devenu réalité ! Alors qu’il aurait dû tomber au bas du classement, il a progressivement regagné des places au point de finir avec la médaille d’argent. On imagine certes sa frustration de manquer la première place. Mais en voyant le chemin parcouru on peut, comme la presse, parler de la « résurrection » de Kevin Mayer !

Croire… croire au Christ ressuscité, dire sa foi en la vie éternelle c’est ne jamais désespérer même dans les pires souffrances, dans le doute, la honte, le rejet.

Dans l’évangile de Marc, Bartimée est la seule personne guérie dont on connaît le nom. Il s’agit aussi de la dernière guérison avant que JESUS ne vive sa Passion et accomplisse sa mission. Avec cette figure, l’évangéliste nous présente qui est le disciple : celui qui, avec la lumière de la foi, suit JESUS « sur la route ».

La route de notre existence nous apparaît semblable aux épreuves du décathlon. Certains champions brillent à toutes les épreuves mais beaucoup d’entre nous souffrent tant nous sommes tendus vers un exploit inaccessible. Nous sommes handicapés par nos limites, nos faiblesses et plus encore par nos fautes.

En demandons-nous la guérison au Seigneur ? Avons-nous assez de foi pour l’espérer ?


Le Christ est là pour nous guérir, nous soulager et nous encourager.

Ayons foi et confiance en lui en demandant son aide.

Sa question nous interpelle : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »


Nous avons les talents et les forces pour aller de l’avant.

Nous ne sommes pas tous des champions mais des croyants.

Dans notre prière et nos actions, que nous nous appelions Bartimée ou Kevin, Marie ou Laure, le Christ nous dit : « Va ta foi t’a sauvé ! ».

Avec des mots actuels, inspirés à Daniel Marguerat, JESUS nous dit donc :

« C’est toi qui as été le moteur ; c’est toi qui as voulu sortir de ta marginalité ; c’est toi qui demandes pitié ; c’est toi qui, à travers moi, fais confiance à Dieu. » (La Croix, 22 février 2021)


Cultivons cette confiance et ne cessons pas de parcourir ce chemin de vie, cette route qui nous mène à Dieu.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 01 Nov 2021, 9:37 pm



Citation :
Évangile

« Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » (Mt 5, 1-12a)


Alléluia. Alléluia.
Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
dit le Seigneur,
et moi, je vous procurerai le repos.
Alléluia. (Mt 11, 28)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
voyant les foules, JESUS gravit la montagne.
Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.
Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait.
Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent,
car ils seront consolés.
Heureux les doux,
car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice,
car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux,
car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs,
car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix,
car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice,
car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte,
si l’on vous persécute
et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous,
à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse,
car votre récompense est grande dans les cieux ! »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Solennité de la Toussaint | Homélie du 1er novembre 2021 à Liège (Belgique)


Chers Frères et Sœurs,

En cette fête de Toussaint, nous avons en mémoire les défunts que nous avons connus ; peut-être la tristesse envahit-elle notre cœur au souvenir de ceux que nous aimions et qui nous ont quittés.

Mais la liturgie d’aujourd’hui élargit notre regard : au lieu d’évoquer des gens tristes, elle parle de ceux qui sont heureux ;
et au lieu de faire voir des individus, elle nous montre des foules immenses. En cette fête de Toussaint, en effet, même si nous pensons à commémorer nos défunts, à prier pour eux et à visiter les tombes de nos familles, nous sommes d’abord invités à la joie et à l’espoir d’une vie nouvelle. C’est le message de JESUS dans les béatitudes.

Les foules heureuses

« Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des cieux est à eux », dit JESUS sur la montagne aux foules rassemblées (Mt 5,1-12). Et dans l’Apocalypse, saint Jean écrit (Apocalypse 7,2-14) : « J’ai vu une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toutes nations, tribus, peuples et langues ».

Ces deux foules sont heureuses : JESUS répète neuf fois le mot « heureux » dans son discours sur la montagne. Et dans l’Apocalypse, la foule chante le salut qui vient de Dieu. Cette joie est celle d’appartenir à un peuple sauvé, la joie de ne pas être isolé et abandonné, livré à soi-même et aux violences du monde.

Pendant la période du Coronavirus, nous avons vécu péniblement l’épreuve de la solitude ; maintenant qu’on peut se retrouver, nous comprenons mieux la valeur précieuse de nous retrouver ensemble, d’avoir une réunion de famille, de visiter une personne en difficulté ou de célébrer la liturgie en Église. Entre nous, passent des ondes positives, des sourires, des émotions, des confidences, des gestes d’affection. On ne vit donc pas la joie tout seul, mais en communauté.

Les personnes unies par Dieu

C’est cela que nous célébrons en cette fête de Toussaint : la communion des saints, la famille du Dieu saint, l’assemblée constituée par la sainteté de Dieu. Le mot « saint » signifie d’abord « séparé, mis à part ». La sainteté de Dieu, cela signifie son originalité, le fait qu’il est séparé de ce qui est habituel ou banal. En étant notre Père, il nous unit par cette originalité et transforme notre humanité en une famille de frères et de sœurs. Il nous unit à tous les saints qui nous ont précédés, comme ceux de notre Église de Liège, qui sont représentés sur les murs de notre cathédrale.

Cette famille est composée de pauvres, comme le dit JESUS dans les béatitudes ; pauvres de cœur, gens qui pleurent, doux, assoiffés et affamés de justice, miséricordieux, artisans de paix, persécutés et souffrants. Ce sont des personnes qui toutes ont besoin d’amour et attendent la solidarité.

Les personnes solidaires

Ici à Liège, nous avons vécu une grande pauvreté : nous avons souffert terriblement des inondations du 15 juillet, mais comme un curé me l’a dit, nous avons vécu une solidarité exceptionnelle : entre voisins de quartier, on ne se connaissait pas du tout, mais on s’est entraidé et on est devenu des amis. Ainsi se forme une nouvelle communauté humaine, forgée sur le modèle de la communion des saints. Et même la pandémie du Coronavirus a éveillé de nouvelles solidarités ; elle nous a rendus conscients de la nécessité de prendre des mesures au niveau mondial pour protéger les populations contre la maladie, mais aussi pour nous méfier des dérives de la technologie et du matérialisme.

Les personnes en désir d’amour

La sainteté ne commence donc pas par des vertus personnelles exceptionnelles ; elle consiste d’abord à se laisser aimer par Dieu comme des enfants qui sont aimés par leurs parents, ou comme des pauvres qui sont proclamés heureux, parce qu’ils ont une richesse cachée : ils désirent être aimés.

Face aux peurs qui nous hantent, JESUS nous répond personnellement : « tu es aimé de Dieu, laisse-toi aimer par Dieu ». Chacun de nous a un itinéraire personnel sur ce chemin d’amour. Chaque vie humaine a une perspective d’avenir devant elle, une espérance de vie éternelle.

Ainsi, grâce au Christ, nous passons de la tristesse à la joie.

De l’isolement, à la communion des saints.

De la souffrance, à l’entraide.

D’une existence mortelle à la vie éternelle.

Une foule universelle

Voilà le sens de cette « foule immense, de toutes nations, tribus, peuples et langues », que nous fait voir l’Apocalypse. Nous sommes tous unis dans une communauté de destin sur cette terre, nous sommes tous sur le même bateau, comme dit le pape François. Européens ou Africains, Asiatiques ou Américains, tous nous sommes appelés à la fraternité et à la solidarité universelle.

Nous formons cette foule rassemblée par JESUS, ce peuple faible mais sauvé, cette communion des saints.
Le Christ nous guide vers un monde nouveau
et il nous inspire de le construire, dès maintenant !

Bonne fête de Toussaint à toutes et à tous !



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 08 Nov 2021, 9:29 pm




Citation :
Évangile

« Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres » (Mc 12, 38-44)


Alléluia. Alléluia.
Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux !
Alléluia. (Mt 5, 3)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
dans son enseignement, JESUS disait aux foules :
« Méfiez-vous des scribes,
qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat
et qui aiment les salutations sur les places publiques,
les sièges d’honneur dans les synagogues,
et les places d’honneur dans les dîners.
Ils dévorent les biens des veuves
et, pour l’apparence, ils font de longues prières :
ils seront d’autant plus sévèrement jugés. »

JESUS s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor,
et regardait comment la foule y mettait de l’argent.
Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes.
Une pauvre veuve s’avança
et mit deux petites pièces de monnaie.
JESUS appela ses disciples et leur déclara :
« Amen, je vous le dis :
cette pauvre veuve a mis dans le Trésor
plus que tous les autres.
Car tous, ils ont pris sur leur superflu,
mais elle, elle a pris sur son indigence :
elle a mis tout ce qu’elle possédait,
tout ce qu’elle avait pour vivre. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Éloge de l'authenticité | Homélie du 7 novembre 2021 à Lourdes


« Église combien tu es contestable, et pourtant combien je t’aime ! Combien tu m’as fait souffrir, et pourtant combien je te suis redevable ! (...) Combien de fois tu m’as scandalisé, et pourtant tu m’as fait comprendre la sainteté »[1].

Cette émouvante apostrophe est adressée à l’Église par un disciple de Charles de Fou­cauld, Carlo Carretto, le fondateur des Petits Frères de l’Évangile. J’étais plongé dans sa lecture lorsque me parvint l’invitation à prononcer l’homélie de cette messe célébrée à l’occasion de l’assemblée plénière des évêques. Sur le moment j’ai été abasourdi. Non qu’il s’agît d’une obligation en soi pesante mais, en la circonstance, fort peu dans mes cordes. Parce que la chaire n’est pas le prétoire, j’ai accepté. Les textes liturgiques de ce dimanche seront notre guide : ils tracent un chemin de conversion. J’ai cité en commençant le Père Carlo Carretto, pour la raison que ce Jean Baptiste des temps modernes n’a jamais recouvert de silence ce qui devait être connu, non plus que ses convictions religieuses les plus intimes. Son authenticité me séduit.

L’authenticité ! Elle est au cœur de l’épisode que nous venons de lire dans l’Évangile de Marc. C’est au nom de l’authenticité que JESUS fustige l’hypocrisie du gratin religieux de Jérusalem ; elle dissimule mal l’abîme entre la piété affectée des scribes imposteurs et leur conduite odieuse. C’est au nom de l’authenticité que JESUS met en lumière le geste, inaperçu de tous sauf de lui, de la veuve du Temple ; en dépit de son indigence, elle donne ses dernières piécettes au Trésor.

La veuve du Temple en rappelle une autre, celle de Sarepta qui, mille ans auparavant, donna son dernier pain au prophète Élie. Deux femmes, deux pierres vivantes de l’Église. Elles sont exemplaires.

Leur générosité n’a aucun rapport avec les moyens dont elles disposent ; elle part du cœur. D’un don infime que la veuve du Temple met dans le tronc, le Trésor est grossi au-delà de toute mesure. De son ultime poignée de farine et de sa dernière goutte d’huile, la veuve de Sarepta sauve Elie. Aujourd’hui encore, il nous est donné de le vérifier : les petites gens ne se plongent pas dans des calculs de dégrèvements fiscaux au moment de donner. Ils prennent sur leur indigence. Les vrais pauvres savent que ce n’est pas le montant qui compte, mais l’esprit qui inspire le don, la part coûteuse arrachée de soi qui lui confère son aloi.

L’authenticité ! Dans un monde où la Parole de Dieu est de moins en moins entendue, se laisser nourrir par elle, reste le seul moyen de changer en eau vive la Mer Morte qu’est devenue notre société. Pour nous chrétiens, c’est un devoir d’être authentique, d’avoir la passion et le courage de l’authenticité. Que des agresseurs qui avaient pourtant reçu mission d’enseigner que le joug du Seigneur est facile à porter et son fardeau léger (Mt 11, 30), aient imposé à des victimes innocentes des croix insupportablement lourdes, fait outrage à l’authenticité. Mais ce drame de l’hypocrisie ne doit pas occulter l’attitude exemplaire de tant de fils et de filles de l’Église qui s’efforcent quotidiennement de vivre leur fidélité et d’être authentiques. Le reconnaître est un devoir de justice.

Je sais qu’elle est à même de conduire sur le chemin de la sainteté.

Je sais aussi que, pour réparer les offenses subies, panser les blessures, aider à refaire surface, guérir les traumatismes, il faut traiter avec la plus grande charité celui ou celle qui a été sali dans son intégrité.

Pour fuir un monde de ténèbres, il convient de tirer exemple de l’authenticité de la veuve de Sarepta et de la veuve du Temple. Leur geste communément passé inaperçu ou dénué de sens, est regardé comme une folie aux yeux du monde. Il est lumière.

J’ai introduit cette homélie par une apostrophe du fon­dateur des Petits frères de l’Évan­gile. Je la conclus en le citant une nouvelle fois. « Non, ce n’est pas mal de critiquer l’Église quand on l’aime. C’est mal de la contester quand on se tient sur la touche comme des purs. Non, ce n’est pas mal de dénoncer le péché et ses dépravations, mais c’est mal de les attribuer aux autres seulement et de se croire innocents, pauvres, bons. »[2]


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedMar 16 Nov 2021, 10:29 pm




Citation :
Évangile

« Il rassemblera les élus des quatre coins du monde » (Mc 13, 24-32)


Alléluia. Alléluia.
Restez éveillés et priez en tout temps :
ainsi vous pourrez vous tenir debout devant le Fils de l’homme.
Alléluia. (cf. Lc 21, 36)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
JESUS parlait à ses disciples de sa venue :
« En ces jours-là,
après une grande détresse,
le soleil s’obscurcira
et la lune ne donnera plus sa clarté ;
les étoiles tomberont du ciel,
et les puissances célestes seront ébranlées.
Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées
avec grande puissance et avec gloire.
Il enverra les anges
pour rassembler les élus des quatre coins du monde,
depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel.

Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier :
dès que ses branches deviennent tendres
et que sortent les feuilles,
vous savez que l’été est proche.
De même, vous aussi,
lorsque vous verrez arriver cela,
sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte.
Amen, je vous le dis :
cette génération ne passera pas
avant que tout cela n’arrive.
Le ciel et la terre passeront,
mes paroles ne passeront pas.
Quant à ce jour et à cette heure-là,
nul ne les connaît,
pas même les anges dans le ciel,
pas même le Fils,
mais seulement le Père. »



Comme des étoiles | Homélie du 14 novembre 2021 à Paris


Ma famille, éparpillée aux quatre coins du pays, a souvent le nez en l’air. La nuit, nous guettons le passage d’une étoile brillante, pas tout à fait comme les autres : la station spatiale internationale. Je ne sais pas si Thomas Pesquet regardait la messe, quand il était là-haut, mais j’imagine qu’il sait que le passage régulier de cette petite lumière au-dessus de nos têtes a quelque chose d’apaisant pour nous autres ici-bas.

Mais aujourd’hui, JESUS nous dit que tout cela va tomber. Tant pis pour ceux qui cherchent un réconfort dans les étoiles, qui semblaient éternelles. Alors, si même ces astres disparaîtront, où donc trouver des repères solides, des réalités qui durent, dans un monde où tout paraît prêt à s’effondrer ? Plutôt que de chercher ce qui tient bon dans le ciel, le Seigneur nous invite aujourd’hui à le trouver bien plus proche de nous : Ce qui résiste à l’usure du temps et aux crises les plus graves, c’est la vie des hommes et des femmes, et la parole de Dieu.

A ceux qui pensent encore que notre destin est fixé par les étoiles, le prophète Daniel nous a rappelé il y a un instant, qu’elles disparaîtront, mais que les élus de Dieu prendront leur place. Ils « brilleront comme les étoiles pour toujours et à jamais ». Ce ne sont pas les œuvres bonnes qui survivront à leurs auteurs. Ce sont les auteurs eux-mêmes, qui survivront à leurs œuvres. Une vie bonne est gage d’éternité. Parmi toutes les créatures que l’on peut trouver sur la terre, l’être humain est capable de la plus grande perfection. Eh oui, l’être humain ! Bien sûr, nous pouvons le pire, ça tout le monde le sait. Mais JESUS nous rappelle que nous sommes aussi et surtout, faits pour le meilleur. Et je lui rends grâce de nous le rappeler aujourd’hui, justement, ou la tentation du désespoir est si forte.

Bien sûr, par lui-même, l’homme n’atteint pas la perfection, mais JESUS « a mené pour toujours à leur perfection ceux qu’il sanctifie. » Il a le pouvoir de rendre parfaits nos pauvres efforts, nos humbles combats, nos frêles fidélités. L’homme ou la femme ainsi rendus saints, qui persévèrent dans l’amour auront plus de longévité que la plus vieille étoile. Ils pourront tomber vingt fois, mille fois peut-être en chemin, s’ils s’en remettent à Dieu pour demander pardon et s’amender ils n’en resteront pas moins saints, éternellement. « Ils se trouveront inscrit pour toujours dans le Livre » dont parlait le prophète Daniel.

Quel est ce livre ? C’est le livre de vie qui recense le nom des sauvés. Mais c’est aussi le livre de la Parole de Dieu. Si tu veux toi aussi briller éternellement, lis la Parole dans la Bible, et cherches-y ton nom. Parce que chacun peut se reconnaître dans les histoires racontées par la Bible. Dans les histoires d’amour comme dans celles de trahison, dans les exploits comme dans les chutes, dans les naissances et dans les morts. Il y a là, pour tous, un message à cueillir. Page après page, chacun peut trouver dans le Livre le reflet de son visage, la clef de son existence. Parce que c’est toujours JESUS qui nous parle au travers la Bible or, «sa parole ne passera jamais ». Voilà donc pour nous la voie sûre qui nous fera vivre toujours : lire la Parole et apprendre par elle les chemins de la vie.

En ces temps incertains la parole de Dieu en est un repère sûr. La Parole que l’Eglise interprète, prêche et tente de vivre. La Parole que nous lirons sous le figuier dont parle JESUS lorsque sortent ses feuilles, pour nous donner de l’ombre. On ne lit pas bien à la lueur des étoiles de la nostalgie ou de la peur. C’est en plein jour qu’on peut lire, éclairé par notre intelligence, affermi dans l’espérance de ce que nous sommes appelés à la perfection. J’invite donc ceux qui disent, avec ou sans raison, que tout fiche le camp et que tout s’écroule de s’accrocher à la Bible, comme à un noble rempart. Plongez dans le livre. Ce n’est pas une manière de faire le gros dos et d’abandonner le monde, ses combats, ses réformes. Non. La Parole nous redresse, pour préparer la route à celui qui vient. Elle nous convoque à l’action. Au travail !



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Citation :
Évangile

« C’est toi-même qui dis que je suis roi » (Jn 18, 33b-37)


Alléluia. Alléluia.
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Béni soit le Règne qui vient,
celui de David, notre père.
Alléluia. (Mc 11, 9b-10a)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
    Pilate appela JESUS et lui dit :
« Es-tu le roi des Juifs ? »
   JESUS lui demanda :
« Dis-tu cela de toi-même,
ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? »
   Pilate répondit :
« Est-ce que je suis juif, moi ?
Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi :
qu’as-tu donc fait ? »
   JESUS déclara :
« Ma royauté n’est pas de ce monde ;
si ma royauté était de ce monde,
j’aurais des gardes
qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs.
En fait, ma royauté n’est pas d’ici. »
   Pilate lui dit :
« Alors, tu es roi ? »
JESUS répondit :
« C’est toi-même qui dis que je suis roi.
Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci :
rendre témoignage à la vérité.
Quiconque appartient à la vérité
écoute ma voix. »

   – Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie du 21 novembre 2021


Pilate ne regarde pas la vérité en face ! Il ne voit pas qu’elle est devant lui, sans défense. Qu’elle se tient debout dans sa singularité, et qu’elle a un visage !

Ne faisons pas trop facilement le procès de Pilate. Car…
Pilate, c’est vous et moi, lorsque dans une situation inextricable comme la sienne, nous tentons de maintenir la foule au calme,
au détriment peut-être de la vérité.
Pilate, c’est vous et moi lorsque nous évitons des décisions difficiles,
qui nous obligeraient à faire un chemin de vérité sur nous-même.
Pilate, c’est vous et moi lorsque pour un choix en conscience,
nous fondons notre décision sur ce qui est simplement utile,
plutôt que sur ce qui est vrai,
ou sur nos émotions, plutôt qu’avec notre raison.
Pilate, c’est vous et moi lorsque nous ne croyons finalement plus vraiment en la vérité parce que nous savons trop bien qu’au nom de celle-ci, le pire a été commis ! Ne sommes-nous pas les fils et les fils d’un siècle qui a voulu enfermer la vérité et la mettre dans des formules ?  Oui, la vérité a souffert sous Ponce Pilate… mais elle n’est pas morte ! Ne dit-on pas que la vérité peut pâlir, mais jamais périr ?

Osons croire aujourd’hui encore qu’il existe une Vérité qui donne sens à nos vies. Mais reconnaissons aussi que la manière de comprendre celle-ci sera toujours personnelle, car la vérité se trouve chez celui ou celle qui se met à son écoute… En effet, la vraie question de la vérité n’est pas posée par Pilate mais bien par le Christ au cœur du récit : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? ». Est-ce que la vérité est sur tes lèvres, et est-ce la vérité de ton cœur ? Est-ce qu’elle vient de toi ?

Il s’agit finalement d’être ajusté et en cohérence avec ce que nous disons ; de garder une vigilance intérieure pour entourer de bienveillance ce que nous affirmons. L’autorité n’habite-t-elle pas celles et ceux qui disent ce qu’ils font, et qui font ce qu’ils disent ?

Cette scène d’évangile nous rappelle donc l’urgence d’accompagner nos paroles de sagesse et d’esprit critique !
« Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? Est-ce bien toi qui dis cela ou es-tu dépendant de la rumeur ? N’écoutes-tu, ne partages-tu que ce qui va dans ton sens ?
Voilà bien le problème de notre monde
qui communique de plus en plus
et qui dialogue de moins en moins :
qui abandonne la vérité au profit de l’autorité
ou qui exerce l’autorité au détriment de la vérité…

Celui que nous fêtons aujourd’hui nous invite à réconcilier les deux : autorité et vérité, car son Royaume n’est pas de ce monde.
Et en cette fête du Christ Roi, nous sommes conviés à franchir un pas décisif. Si le Christ est Roi, c’est parce qu’il n’y a pas d’écart entre sa vérité et son autorité. « Tout homme qui appartient à la vérité, dit-il, entend ma voix ». On ne possède pas la vérité. Au contraire, c’est elle qui nous possède, sans parfois que nous nous en rendions compte.
En effet, nous ne détiendrons jamais la clé ultime de notre cœur,
la vérité de notre vie. Nous pouvons alors nous déposséder de la volonté de maîtriser celle-ci, comme Dieu s’est débarrassé de sa toute-puissance pour accueillir sa tendresse, pour que nous le fassions régner sur nos vies. Le pouvoir se donne. Il ne se prend pas.
A nous, de nous déposséder de notre envie de maîtrise,
pour nous laisser posséder par cette tendre vérité qui nous dépasse :
Si notre conscience nous condamne,
Il s’agit de nous laisser posséder
par une miséricorde plus grande que notre cœur,
Si notre route semble bloquée et notre destin écrit,
Il s’agit d’inscrire notre vie dans une destinée plus grande
Et si la douceur semble avoir déserté notre foyer
Il s’agit de nous en remettre à la tendresse de Dieu
et de croire que certaines impasses de notre passé
seront autant d’ouvertures vers une lumière future.
Si nous faisons vraiment ce travail de vérité, si nous inscrivons notre vérité personnelle dans le cœur de Dieu, nous découvrirons alors que la vérité n’est pas quelque chose que l’on possède, mais qui se dévoile, qui nous englobe et qu’il faut rechercher avec courage et patience. Celle-ci se décline au long de nos histoires, de notre passé, de notre présent, de notre avenir, car le Christ qui chemine à nos côté est « Celui qui est, qui était et qui vient ». Il est roi parce qu'il ne s'impose pas, parce qu'il ne nous gouverne pas et qu’il nous laisse libres de le suivre ou non. JESUS n’a jamais revendiqué pour lui-même le titre de roi. A nous de le faire régner sur nos vies.

Puissions agir en ce monde en vérité, et à le gouverner non pas pour régner, mais pour faire régner le royaume de Dieu.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedMar 30 Nov 2021, 10:23 pm





Citation :
Évangile

« Votre rédemption approche » (Lc 21, 25-28.34-36)


Alléluia. Alléluia.
Fais-nous voir, Seigneur, ton amour,
et donne-nous ton salut.
Alléluia. (Ps 84, 8)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

   En ce temps-là,
JESUS parlait à ses disciples de sa venue :
    « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles.
Sur terre, les nations seront affolées et désemparées
par le fracas de la mer et des flots.
    Les hommes mourront de peur
dans l’attente de ce qui doit arriver au monde,
car les puissances des cieux seront ébranlées.
    Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée,
avec puissance et grande gloire.
    Quand ces événements commenceront,
redressez-vous et relevez la tête,
car votre rédemption approche.

   Tenez-vous sur vos gardes,
de crainte que votre cœur ne s’alourdisse
dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie,
et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste
    comme un filet ;
il s’abattra, en effet,
sur tous les habitants de la terre entière.
    Restez éveillés et priez en tout temps :
ainsi vous aurez la force
d’échapper à tout ce qui doit arriver,
et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

   – Acclamons la Parole de Dieu.



Redressez-vous et relevez la tête | Homélie du 28 novembre 2021 au Mans



Attention, ça va secouer ! Des signes dans le soleil, la lune et les étoiles ; une mer déchaînée dans un fracas assourdissant, des puissances célestes ébranlées ; des angoisses, individuelles ou collectives, un affolement des nations, un désarroi parmi les peuples de la terre. Rien ne semble devoir être épargné, rien ne semble devoir échapper à cette grande secousse, pas même ce que nous croyons le plus solide, le plus ferme, le plus stable dans notre monde.

En annonçant tout cela à ses disciples, JESUS voudrait-il nous faire peur ? Est-il un de ces prophètes de malheur, un théoricien catastrophiste, comme il y en eut tant avant lui, comme il y en aura toujours ? Car, au fond, prévoir le malheur, annoncer la catastrophe, ce n’est pas très difficile. Pas besoin d’être le Christ ; il suffit d’attendre et cela arrive, hélas ! La prophétie, à tous les coups, se réalise : guerre, attentat ou tremblement de terre, inondation ou explosion, incendie, tsunami, pandémie…

Mais JESUS nous dit tout autre chose. Aujourd’hui, en ce premier dimanche de l’Avent, il nous parle de sa venue à la fin des temps : « Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. » Et ce n’est pas un malheur, cela, ce n’est pas une catastrophe ! C’est une bonne nouvelle, au contraire, c’est une bienheureuse espérance : « Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance approche. » Redresser, relever tous ceux qui étaient courbés, penchés, parfois prostrés, physiquement, mentalement ou moralement, voilà ce que JESUS n’a pas cessé de faire durant sa vie terrestre. Et il nous annonce qu’à son retour dans la gloire, loin d’être accablés, loin de mourir de peur, tous nous pourrons nous redresser, tous nous pourrons relever la tête, afin de l’accueillir, visage découvert, comme des êtres délivrés, définitivement libres.

Ainsi, chers frères et sœurs, aucune secousse, aucun bouleversement de l’univers, aucune fin du monde n’empêchera les disciples de JESUS de relever la tête au Jour de sa venue. Toutefois, il y a un danger plus grand, plus redoutable que les chambardements cosmiques. Il ne fait pas de bruit, celui-là, il ne se laisse pas repérer par de grands signes, il peut s’introduire en nous sans même que nous y fassions attention. Ce danger, qui seul pourrait nous empêcher de relever la tête, c’est tout qui alourdit le cœur, ce qui l’engourdit, ce qui le paralyse, le tétanise. JESUS n’a pas besoin de donner beaucoup d’exemples : il parle de beuverie, d’ivresse, mais chacun peut allonger la liste selon ce qu’il sait de ses propres fragilités, de ses tendances et de ses dépendances. JESUS parle également des « soucis de la vie », qu’il considère comme aussi pesants, aussi abrutissants que les excès de la vie, car, en réalité, les uns comme les autres nous détournent de la vraie vie, celle que JESUS veut nous donner, ils nous ferment l’accès à la Vie qu’il est lui-même en plénitude. De fait, si nous laissons notre cœur s’alourdir et s’endormir, comment pourrons-nous relever la tête lorsqu’il viendra ? Nous serons toujours plus inclinés vers le sol, entraînés vers le bas, couchés à terre et comme pris au piège d’un filet, alors que nous attendions une délivrance.

Ce danger cependant n’est pas une fatalité et JESUS nous donne le moyen d’y échapper, il nous indique l’instrument de grâce qui nous permettra d’alléger, de décharger notre cœur pour le tourner vers le haut, pour l’élever, le libérer. Ce n’est pas une grosse machine au maniement très compliqué, c’est un simple levier qui s’appelle la prière : « Restez éveillés et priez en tout temps. » La tête alors pourra suivre le mouvement du cœur et c’est tout notre corps, c’est tout notre être qui se tiendra debout devant le Fils de l’homme. De nos yeux, nous contemplerons son visage et sa lumière rayonnera sur notre propre visage ; nous lui serons semblables, car nous le verrons tel qu’il est.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 06 Déc 2021, 10:11 pm




Citation :
Évangile

« Tout être vivant verra le salut de Dieu » (Lc 3, 1-6)


Alléluia. Alléluia.
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers :
tout être vivant verra le salut de Dieu.
Alléluia. (cf. Lc 3, 4.6)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère,
Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée,
Hérode étant alors au pouvoir en Galilée,
son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide,
Lysanias en Abilène,
les grands prêtres étant Hanne et Caïphe,
la parole de Dieu fut adressée dans le désert
à Jean, le fils de Zacharie.

Il parcourut toute la région du Jourdain,
en proclamant un baptême de conversion
pour le pardon des péchés,
comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
Tout ravin sera comblé,
toute montagne et toute colline seront abaissées ;
les passages tortueux deviendront droits,
les chemins rocailleux seront aplanis ;
et tout être vivant verra le salut de Dieu.

– Acclamons la Parole de Dieu.



Un nouveau Jean-Baptiste | Homélie du 5 décembre 2021


Amis en Christ,

Aujourd’hui nous faisons la connaissance de Jean-Baptiste, un des personnages les plus énigmatiques du Nouveau Testament. A la Renaissance, on le représente sous les traits d’un gamin joufflu, blondinet, caressant un agneau : on s’est alors éloigné de ce redoutable ascète vêtu, comme le dit l’Evangile, d’un manteau rugueux en poils de chameau, la ceinture de cuir autour des reins.
Qui est-il cet ermite, à l’accoutrement vaguement hippie et qui hante le désert, se nourrissant de miel sauvage et de grosses sauterelles ? Il ne fréquente pas les petits restaurants où l’on mange bien et pour pas cher. Chez lui, pas de problème de cholestérol, d’obésité et d’infarctus du myocarde !
Mais qui est-il ce prophète, cet homme énergique, inflexible qui est, aux dires de JESUS lui-même, tout le contraire du roseau qui s’incline à droite ou à gauche, au rythme des vents contraires ?
Un illuminé ? Un rêveur ? Un écolo avant l’heure ?
Non, il est le dernier et le plus grand des prophètes, qui d’une voix tonitruante lance un appel qui ébranle les consciences : « le Christ arrive, il faut se préparer à l’accueillir, tracez dans la steppe une chaussée pour lui, convertissez-vous. »
Jean-Baptiste ne vit pas comme les princes, les petits rois et les autorités religieuses de son époque dans un palais, sous les brocards et les chapes dorées, il habite le désert : c’est là où la parole de Dieu pouvait le mieux se faire entendre. Ce désert est en nous, il est synonyme de silence. Pour le trouver, il nous faut descendre dans la « crypte » de notre cœur.


Frères et sœurs, si aujourd’hui sur les réseaux sociaux, on bénéficie de « followers », dans les discothèques de « groupies », dans les stades de « supporters », le Baptiste sait que c’est au désert qu’on suscite des disciples.

Pour inciter ses ouailles au cœur dur et à l’esprit tordu, à préparer la venue du Seigneur, Jean-Baptiste emploie des invectives de contestataire courageux. Il tonne, en usant de toutes les expressions cinglantes des prophètes d’Israël. Tel un bulldozer, son langage réveille comme le tonnerre et secoue comme un tremblement de terre. Il est difficile d’échapper à ses traits enflammés qui déstabilisent les plus robustes monuments de l’hypocrisie. A celles et ceux qui acceptent la conversion, le Baptiste propose un signe de renaissance : une plongée dans les eaux du Jourdain, symbole de la purification du cœur. Leur passé est maintenant englouti dans les profondeurs, ils peuvent désormais réorienter leur vie et signer une nouvelle page de leur histoire.

Frères et sœurs, vivre l’Avent, c’est accepter aujourd’hui de passer par l’ouragan déclenché par Jean au désert. Nous aurons alors la force de consacrer la priorité de notre amour aux préférés de JESUS : les malades et ceux qui, dans nos sociétés, manquent de tout.
Oui, tout près de chez nous, il y a encore tant de morts à réveiller: nous pouvons les soustraire à leur tourment par un geste de partage, nous pouvons les arracher au découragement par un geste d’amour. Elles sont à notre porte et nous attendent, ces personnes dont les yeux sont baignés de désespoir. Je ne peux m’empêcher de penser à cette jeune maman de quatre enfants que j’accompagne en ce moment et qui s’éteint doucement dans mon hôpital.
Aujourd’hui Jean le Baptiste nous invite à devenir prophète à notre tour. Le monde a besoin de témoins, pas de beaux-parleurs. Jean est un passionné de Dieu. Il n’a pas eu peur de dénoncer l’injustice. Il est fidèle à la voix de Dieu, et non aux sites complotistes ou aux « fake news ». Il n’a jamais transigé avec la vérité.

Frère, sœur, ami, le jour de notre baptême le prêtre a prononcé ces paroles: « deviens prêtre, prophète et roi ». Le plus exigeant, mais le plus beau, c’est de devenir prophète. Le prophète parle avant qu’il ne soit trop tard, à l’image de ces personnes qui se mobilisent à Calais pour que soient respectés l’humanité et la dignité des migrants ? Mais ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres.
Alors qu’attends-tu, ami ?
Même si le poète chante : « il a dit la vérité, il sera exécuté », prends ce risque avec moi et sois un nouveau Jean-Baptiste.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedMer 15 Déc 2021, 8:54 pm




Citation :
Évangile

« Que devons-nous faire ? » (Lc 3, 10-18)


Alléluia. Alléluia.
L’Esprit du Seigneur est sur moi :
il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres.
Alléluia. (cf. Is 61, 1)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
les foules qui venaient se faire baptiser par Jean
lui demandaient :
« Que devons-nous faire ? »
Jean leur répondait :
« Celui qui a deux vêtements,
qu’il partage avec celui qui n’en a pas ;
et celui qui a de quoi manger,
qu’il fasse de même ! »
Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts)
vinrent aussi pour être baptisés ;
ils lui dirent :
« Maître, que devons-nous faire ? »
Il leur répondit :
« N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. »
Des soldats lui demandèrent à leur tour :
« Et nous, que devons-nous faire ? »
Il leur répondit :
« Ne faites violence à personne,
n’accusez personne à tort ;
et contentez-vous de votre solde. »
Or le peuple était en attente,
et tous se demandaient en eux-mêmes
si Jean n’était pas le Christ.
Jean s’adressa alors à tous :
« Moi, je vous baptise avec de l’eau ;
mais il vient, celui qui est plus fort que moi.
Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales.
Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
Il tient à la main la pelle à vanner
pour nettoyer son aire à battre le blé,
et il amassera le grain dans son grenier ;
quant à la paille,
il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »
Par beaucoup d’autres exhortations encore,
il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.

– Acclamons la Parole de Dieu.


L’intérieur et l’extérieur vont ensemble : le cœur et les actes | Homélie du 12 décembre 2021


Pourquoi le prophète Sophonie dit-il au peuple : « réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie » ? Parce que justement à cette époque le peuple est dans le malheur ; il a peur. Pourquoi saint Paul écrit-il aux Philippiens : « soyez toujours dans la joie du Seigneur » ? Parce que cette communauté passe par des moments difficiles.

La parole de ces deux premières lectures nous fait dresser l’oreille, car la majorité d’entre nous, toutes générations confondues, est confrontée à des réalités peu réjouissantes. Alors de quelle nature est la joie à laquelle invitent Sophonie et Paul ? Nous comprenons déjà qu’il ne peut pas s’agir d’une simple gaité, puisqu’elle est annoncée au cœur même de circonstances pénibles. Il doit s’agir d’une expérience plus profonde.

Sophonie, de son côté, lie cette joie à un éloignement des ennemis. La question des ennemis revient souvent dans l’Ancien Testament : Israël a été la plupart du temps environné de royaumes puissants et menaçants. JESUS s’est distancié de ces préoccupations d’ordre politique, et a déplacé l’attention vers d’autres ennemis : ceux qui nous assaillent de l’intérieur et qui brisent notre harmonie. Oserions nous rêver à leur disparition ? Quelle joie ce serait ! C’est bien ainsi que nous pouvons entendre le message de Sophonie : Dieu vient pour être à nos côtés dans nos combats intérieurs, Il veut que nous ne soyons pas seuls dans ces batailles souvent difficiles à livrer. « Ne laisse pas tes mains défaillir ! Le Seigneur ton Dieu est en toi (…). Il te renouvellera par son amour ». Alors même que le combat n’est pas encore achevé, il nous invite à la joie, une joie qui est une sorte de sérénité, d’assurance : ne crains pas, l’amour de Dieu aura en toi le dernier mot ; réjouis-toi déjà de la défaite de tes ennemis.

Chez Paul, on retrouve l’expérience d’un cœur apaisé, réconcilié malgré les évènements contraires : « ne soyez inquiets de rien ; le Seigneur est proche ». Mais ici l’appel à la joie est assorti d’une exhortation : « que votre bienveillance soit connue de tous ». L’intérieur et l’extérieur vont ensemble : le cœur et les actes.

Tournons-nous maintenant vers l’évangile de ce dimanche. Nous avons là une foule de gens dont des collecteurs d’impôts et des soldats. Ils sont venus recevoir le baptême de Jean-Baptiste : c’est une démarche de conversion, de retour à Dieu, de renonciation au mal. Par la, ils expriment leur volonté de marquer une étape dans leur combat intérieur, avec l’aide de Dieu. On les imagine sortant des eaux du Jourdain avec un cœur joyeux et apaisé. Et sur-le-champ ils posent tous à Jean-Baptiste cette question : « que devons-nous faire ? » Eux aussi nous rappellent que l’intérieur et l’extérieur sont liés : le cœur et les actes. Ils font preuve d’assurance : ils semblent savoir que leur baptême les a vraiment unis à Dieu. Leurs ennemis intérieurs ne sont plus censés avoir le dessus ; ils n’ont plus dès lors qu’à poser des actes qui diront la joie et l’assurance qui règnent en eux. Et, comme des enfants, ils viennent demander conseil pour cela.

Frères et sœurs, toutes sortes de circonstances nous rendent la vie difficile. C’est pourquoi la parole que Dieu nous adresse aujourd’hui est pour nous. La joie qui nous est annoncée n’est pas pour quand nous irons mieux, elle est pour maintenant. Ouvrons tout notre être, notre corps, notre intelligence, notre cœur, à la présence de Dieu et à son action. Demandons-lui d’être à nos côtés dans nos combats. Si nous avons été baptisés et confirmés, rappelons-nous que là déjà il nous en a fait la promesse. Laissons grandir en nous l’assurance qui vient de ce lien que rien ne peut détruire. Profitons de ce temps de l’Avent qui est un chemin de conversion : la Parole de Dieu, le sacrement de réconciliation, les gestes de solidarité, l’approche de Noël sont là pour nous mettre en chemin. Et même si nous sommes soucieux ou tristes, que la joie du Seigneur nous habite. Et comme des enfants, demandons conseil : quels seront les actes qui diront à l’extérieur de nous ce que Dieu fait à l’intérieur ? Ce dimanche est justement celui de la collecte de solidarité diocésaine. Les projets qu’elle soutient sont autant d’expressions de la visite de Dieu dans notre monde. Béni sois-tu Seigneur pour ta lumière qui se fait proche de nous et de notre Terre, et qui y sème une joie intérieure. À Noël nous la fêterons, quoi qu’il arrive !



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 20 Déc 2021, 9:14 pm




Citation :
Évangile

« D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1, 39-45)


Alléluia. Alléluia.
Voici la servante du Seigneur :
que tout m’advienne selon ta parole.
Alléluia. (Lc 1, 38)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


« Montre-moi ton visage » : par-delà la détention | Homélie du 19 décembre 2021


Lorsque j’étais aumônier de prison, on me demandait souvent : « en quoi consiste ton travail ? » A quoi je répondais invariablement : « Je m’invite chez les gens, à boire le café ». Et ce n’était pas qu’une boutade. Les détenus, eux, n’aimeraient pas forcément cette explication. Oui, ils me conviaient dans leur cellule pour parler avec eux, mais à un détail près : ce n’est jamais eux qui m’ouvraient la porte, car eux, bien sûr, n’avaient pas la clef de leur cellule. Elle leur serait d’ailleurs fort peu utile : une cellule de prison ne s’ouvre pas de l’intérieur. C’est pourquoi beaucoup n’acceptaient pas de dire qu’ils étaient « chez eux », en prison. Le plus souvent, on a les clefs de chez soi. Pourtant, l’espace de quelques minutes, la conversation nouée entre quatre murs serrés, donnaient à la petite pièce aux fenêtre grillagée, un air d’humanité, d’hospitalité.

Je suppose que c’est bien Elisabeth qui ouvrit à Marie. Ou est-ce si simple ? Car Marie ouvre la conversation en parlant la première. On ignore ce qu’elle dit. Mais quel effet ! Car sitôt ses mots entendus, les langues se délient. Cela faisait longtemps qu’Elisabeth n’avait pas parlé, puisque, souvenez-vous, Zacharie son mari était sourd-muet, depuis qu’il avait douté du message de l’ange annonçant la naissance de son enfant. Enfin, Marie offre à sa cousine quelqu’un à qui parler. Et du profond de ses entrailles Elisabeth répond à la bénédiction reçue par une bénédiction donnée : « Tu es bénie ! » Marie est un ange pour sa cousine, messagère de la grâce qu’elle a elle-même reçue. Sa visitation est une autre Annonciation.
Comme est grande en effet la joie qui se partage, retenue si longtemps, faute de pouvoir se dire. Joie réveillée soudain, car au fond, l’exultation d’Elisabeth ne vient-elle pas aussi de cette assurance que malgré son grand âge, et le risque encouru par cette grossesse mystérieuse son enfant est bien vivant, et en bonne santé. Car il tressaille en son sein. Jean-Baptiste se lève au-dedans de sa mère, et cette visitation annonce déjà la résurrection. Et puisque l’Esprit Saint s’empare d’Elisabeth, cette visitation est aussi Pentecôte : JESUS, dès le sein de sa Mère répand son Esprit sur ceux qui l’accueillent. C’est peut-être lui, au fond, qui parle le premier…
Voilà donc ce qu’est l’hospitalité : une annonciation. Une salutation qui délie les langues, quelques mots qui libèrent chez l’autre des grâces enfouies et qui viennent réveiller en eux, une joie, une vie, un avant-goût de résurrection. Et même si c’est une peine, une douleur que l’on partage, on sait combien cela peut soulager. On sous-estime trop le miracle de ces visitations du quotidien. On rêve d’actions grandioses pour sauver le monde, on attend d’être de parfaits héros pour agir – et l’on peut attendre longtemps. Mais nous venons d’entendre : « Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande, mais tu m’as formé un corps… alors j’ai dit : me voici. » Il est à la portée d’à peu près tout le monde d’aller prendre un café chez son voisin, de parler avec celui qui est seul ou d’au moins saluer, celui que tous ignorent.

Marie ne devait pas être chargée en chemin. On ne mentionne ni fleur ni chocolat qu’elle aurait apporté à sa cousine, elle arrive les mains vide, mais toute remplie du fils qu’elle porte, presque incognito à trois mois de grossesse. Nous aussi nous pouvons porter aux autres ce même don de JESUS que nous portons en nous. Ne sous-estimons pas les résurrections, les Pentecôte que nous pourrions initier par nos visitations.
Un jour que je visitais un détenu, machinalement, un surveillant pressé est venu refermer la porte de la cellule où nous nous trouvions. Tranquille, nous avons poursuivi la conversation, sirotant un thé préparé sur un modeste réchaud. Et alors que finalement, le surveillant zélé s’aperçut qu’il avait enfermé l’aumônier et qu’il me rouvrit, le détenu aperçu la clef gardée serrée dans ma poche. « mais tu avais la clef ? » il avait oublié, le temps béni d’un thé, que son côté de la porte n’avait pas de serrure.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 27 Déc 2021, 9:41 pm




Citation :
Évangile

« Les parents de JESUS le trouvèrent au milieu des docteurs de la Loi » (Lc 2, 41-52)


Alléluia. Alléluia.
Seigneur, ouvre notre cœur
pour nous rendre attentifs aux paroles de ton Fils.
Alléluia. (cf. Ac 16, 14b)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

Chaque année, les parents de JESUS se rendaient à Jérusalem
pour la fête de la Pâque.
Quand il eut douze ans,
ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.
À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient,
le jeune JESUS resta à Jérusalem
à l’insu de ses parents.
Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins,
ils firent une journée de chemin
avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem,
en continuant à le chercher.

C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple,
assis au milieu des docteurs de la Loi :
il les écoutait et leur posait des questions,
et tous ceux qui l’entendaient
s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement,
et sa mère lui dit :
« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?
Vois comme ton père et moi,
nous avons souffert en te cherchant ! »
Il leur dit :
« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ?
Ne saviez-vous pas
qu’il me faut être chez mon Père ? »
Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.

Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth,
et il leur était soumis.
Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.
Quant à JESUS, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce,
devant Dieu et devant les hommes.

– Acclamons la Parole de Dieu.



Emission du 26 décembre | Homélie du 26 décembre 2021


Nous sommes peut-être nombreux à avoir déjà reçu par La poste ce genre de carton avec la photo d’un nouveau-né dessus : ce sont des faireparts de naissance. Une naissance, c’est aussi banal qu’extraordinaire bien sûr, et c’est toujours joyeux. Parce-que toute naissance porte en elle une promesse, un début, un premier pas fragile. On n’a peut-être pas reçu de faire-part en carton pour hier, mais on a bien célébré l’anniversaire d’une naissance, que ce soit à l’église ou devant un repas bien sympathique en famille ou entre amis. Cette fête-là, c’est la fête de Dieu qui devient solidaire, comme jamais avant, de notre monde et de chacun d’entre nous. Sa naissance, c’est un début pour JESUS et pour nous.

Et les enfants, c’est bien connu, ils grandissent vite : on a fêté sa naissance hier et il a aujourd’hui 12 ans. En ce temps-là en Palestine, 12 ans, c’est l’âge de quitter l’enfance pour être intégrer à la vie sociale. 12 ans, c’est donc pour JESUS un nouveau début, un nouveau commencement. Encore un.

Et que dire de Marie ? Elle a vu un jour un ange qui lui a dit qu’elle aurait un enfant. C’était un début. Elle n’imaginait sans doute pas où cette rencontre allait la mener. Certainement pas à la scène qu’on vient d’entendre : JESUS qui reste à Jérusalem alors que ses parents le croient dans la caravane. Et comme si ça ne suffisait pas, quand ses parents le retrouvent enfin, il leur fait une remontrance : « enfin quand même, vous auriez dû savoir ! ». Les enfants ne semblent jamais grandir sans inquiéter ni- dérouter leurs parents. Pour Marie aussi, c’est un nouveau début, un nouveau commencement. Son histoire est celle d’une déroute avec Dieu, ou plutôt celle d’un cheminement sans cesse dérouté.

« Celui qui monte avance de commencement en commencement, par des commencements qui n’ont pas de fin », c’est ce que remarquait déjà Grégoire de Nysse au IVème siècle. De commencements en commencements, c’est vrai pour JESUS, c’est vrai pour Marie, c’est vrai pour nous aujourd’hui. Parce que ce n’est pas seulement JESUS qui commence toutes choses mais par ricochet tous les gens qu’il rencontre : les fatigués du chemin comme les plus enthousiastes.

Dans la Bible, d’après la traduction œcuménique, il y aurait 119 occurrences des termes début ou débuter, commencer ou commencement. Mine de rien ce n’est pas rien. Une telle fréquence doit être une volonté d’insister sur un point particulier de notre condition de disciples : nous sommes des débutants. L’Evangile ne serait donc pas une parole adressée aux débutants pour les instruire, mais pour que nous devenions débutants.

Pour apprendre une nouvelle technique, on a tous déjà ouvert un tuto sur YouTube ou un bouquin du style L’anglais, voix express ou J’apprends l’aquarelle ou Premiers pas à la guitare, ou même La Bible pour les nuls…. ce sont des techniques pour devenir des pro et ne pas débuter trop longtemps. L’Evangile, lui, n’est pas de cet ordre. Comme le soulignait un frère moine de l’abbaye d’En-Calcat, les chrétiens sont ceux qui commencent toujours, chaque matin et à toute heure. Parce qu’ils commencent, ils sont joyeux. Ils avancent eux aussi vers une promesse. Parce qu’ils ne font que commencer, ils ne peuvent s’enorgueillir, ils ne peuvent se prendre au sérieux. Et leur joie n’écrase donc personne.1
Nous sommes des débutants sur ce chemin de la joie initiée par le Christ. Un peu comme Marie, ne comprenant pas tout, qui « gardait dans son cœur tous ces évènements » Lc 2, 51.
Il y a bien des choses aussi que nous ne comprenons pas : la mort de Paul, un chef scout de Dourdan où je suis aumônier, la quasi-veille de ses 19 ans – ses obsèques ont eu lieu ce mardi… Il y a bien des choses aussi que nous ne comprenons pas : les détresses psychologiques qui s’avèrent être parmi les grandes misères de notre temps… Il y a bien des choses que nous ne comprenons pas. Comme Marie qui, elle, gardait tous ces évènements dans son cœur, nous pouvons garder ce que nous ne comprenons pas dans notre sac à dos, notre sac à main ou notre musette : nous verrons sans doute quoi en faire plus tard. La vérité de nos existences est en train de se dévoiler.
Nous sommes des débutants, nous sommes même invités à le devenir. On ne peut donc pas faire les malins.
Quelle place laisserons-nous encore à la créativité pour vivre au quotidien, y compris pour prier et célébrer ? Comment laisserons-nous ce Dieu solidaire de tout humain initier de l’inédit dans nos solidarités et nos mains tendues ? Comment laisserons nous advenir la joie et la paix au milieu de nous ? Il nous faudra alors accepter nos pas fragiles et les hésitations de notre foi… parce que pour l’Evangile, il n’y a pas « d’erreurs de débutants » !
Tout est encore à écrire dans le fameux livre de la Vie qui rassemble ensemble toutes nos histoires personnelles, avec ce qu’elles ont de lourd et de léger à porter. Les premiers mots de ce livre sont écrits en hébreu : Bereshit bara Elohim, A un commencement Dieu créa le Ciel et la Terre… Ce livre porte tant de promesses.
Et c’est un bon début. La suite est à nous, nous les disciples, nous les humains, nous les débutants. Pour notre joie ! Nous sommes ensemble pour avancer, en famille puisque par adoption nous sommes tous associés à cette Sainte Famille. En avant, les débutants… avec Lui !


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedJeu 06 Jan 2022, 11:28 pm




2 janvier 2022

L'Épiphanie du Seigneur — Année C



Citation :
Évangile

Nous sommes venus d’Orient adorer le roi (Mt 2, 1-12)


Alléluia. Alléluia.
Nous avons vu son étoile à l’orient,
et nous sommes venus adorer le Seigneur.
Alléluia. (cf. Mt 2, 2)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

JESUS était né à Bethléem en Judée,
au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient
arrivèrent à Jérusalem
et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé,
et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,
pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée,
car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n’es certes pas le dernier
parmi les chefs-lieux de Juda,
car de toi sortira un chef,
qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret
pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.
Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent.

Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient
les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit
où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile,
ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;
et, tombant à ses pieds,
ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

– Acclamons la Parole de Dieu.


Homélie du 2 janvier 2022

Tout ça pour ça !
Scruter des mois, à travers les astres du ciel un roi capable de sauver la terre, trouver au bout d’une nouvelle étoile, le signe de sa naissance, laisser tout en plan, et, le nez au vent, se mettre en route, pour parcourir depuis la Mésopotamie ou la Perse à dos de chameaux, un bon millier de kilomètres, et affronter le froid de la nuit et les bourrasques de sable, se perdre et perdre l’étoile,
pour découvrir au bout du bout du bout, dans le creux d’une mangeoire à bestiaux, en se bouchant le nez, un enfant et des parents qui ne ressemblent en rien aux critères attendus de la royauté… avouons-le, il a de quoi se dire qu’il y a eu tromperie sur la promesse ! tout ça pour ça ! La réalité, souvent, est très largement en dessous de nos rêves.

Mais, pourtant, les mages, « arrivés à l’endroit où se trouvait l’enfant, éprouvèrent une très grande joie ! »
Il fallait donc que nos trois mages aient parcouru, en dépit de tout, un chemin intérieur, pour trouver, en l’enfant de la crèche, l’accomplissement de leur espérance et s’incliner devant lui en déposant leurs cadeaux ?
On a l’habitude de dire que ces cadeaux, l’or, la myrrhe et l’encens témoignent pour JESUS de sa royauté et de son pouvoir - ça, c’est l’or- , de son ensevelissement et de sa mort -ça, c’est la myrrhe - , et enfin de sa divinité - c’est donc l’encens.

Mais je voudrais vous proposer une autre manière de comprendre ces cadeaux.
Et si les rois mages avaient dit à JESUS :
« Voilà on vient te déposer notre soif du pouvoir, notre peur de la mort et notre tentation d’être comme des dieux.
Ça nous prend la tête et syphonne notre joie de vivre.

L’or, la royauté et la richesse, le pouvoir et le savoir. En venant vers le lieu de ta naissance, nous avons pris conscience de nos aveuglements, de notre incapacité crasse à nous réjouir de ce qui est simple, tout acapparés à chercher ce qui brille, nous focalisant sur l’apparence trompeuse de la mondanité. Nous avons couru après les honneurs et la gloire, le pouvoir et ses pompes, au risque d’en abuser, de piétiner nos prochains pour grimper un peu plus haut. En venant vers toi, nous avons redécouvert la joie simple de partager un verre de thé, et le soir à la bougie de palabrer et de rêver le monde. Reçois en cet or, notre désir d’ajuster nos richesses et notre pouvoir à ta beauté d’enfant.
La myrrhe est ce parfum qui nous rappelle la mort. Celle des autres mais la nôtre aussi. Nous tentons de l’appréhender, mais elle nous glace déjà. Elle porte le germe de nos peurs et de nos angoisses. Elle nous tétanise, nous emprisonne. Elle est ténèbre comme les nuits durant lesquelles nous avons parfois poursuivi notre route. Seule l’espérance de te rencontrer nous donnait le courage de continuer. Toi que nous visitons dans cette brèche obscure, reçois cette myrrhe pour que tu nous entraînes avec toi dans ton passage, dans ta Pâque, en ce royaume où tu seras la lumière sans déclin. Enveloppe-nous de ce parfum invisible qui nous ouvre à ta vie d’enfant de la terre, « né d’une femme ».

L’encens est ce que nous aimons brûler devant nos divinités. Elles ne sont souvent que le miroir de nos propres projections. On a appris par les gens de ton pays, une vieille histoire où la première des tentations venait d’un serpent qui promettait aux humains de « devenir comme des dieux ». Nous avons bien compris que cette tentation gisait aussi tapie en notre cœur. Qu’il y avait toujours en nous, prêt à surgir, l’idée de tout contrôler, et de tout diriger. Non pas que Dieu pourtant soit cela, comme Créateur et Maître de l’univers, mais nous tentons de le singer, sans sa mesure de l’amour sans mesure, alors nous tombons dans l’autoritarisme de petits chefs et nous nous cassons le nez. Être Dieu sans Dieu, ça ne le fait pas ! Au gré de nos pérégrinations, nous avons composé avec de l’inattendu, osé la confiance en cette étoile énigmatique et découvert la gratitude pour ce qui nous est donné. Reçois avec cet encens nos volonté viciée et apprends-nous, à devenir enfant de Dieu, enfant de la confiance. »

Voilà, frères et sœurs, aux premiers jours de la nouvelle année, notre révolution copernicienne : le Ciel nous dit que pour l’atteindre, il faut regarder vers la terre. Et trouver dans la vie d’un petit d’homme, le secret joyeux de nos vies. Tout remettre à JESUS pour tout mieux vivre. Tout ça pour ça ? Oui, pour lui et près de lui, JESUS.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedMar 11 Jan 2022, 1:29 am






Citation :
Évangile

« Comme JESUS priait, après avoir été baptisé, le ciel s’ouvrit » (Lc 3, 15-16.21-22)


Alléluia. Alléluia.
Voici venir un plus fort que moi,
proclame Jean Baptiste ;
c’est lui qui vous baptisera
dans l’Esprit Saint et le feu.
Alléluia. (cf. Lc 3, 16)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente,
et tous se demandaient en eux-mêmes
si Jean n’était pas le Christ.
    Jean s’adressa alors à tous :
« Moi, je vous baptise avec de l’eau ;
mais il vient, celui qui est plus fort que moi.
Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales.
Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »

   Comme tout le peuple se faisait baptiser
et qu’après avoir été baptisé lui aussi, JESUS priait,
le ciel s’ouvrit.
    L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe,
descendit sur JESUS,
et il y eut une voix venant du ciel :
« Toi, tu es mon Fils bien-aimé ;
en toi, je trouve ma joie. »

   – Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie du 9 janvier 2022


J’aime la figure de Jean le Baptiste, le dernier des prophètes, mais le plus grand des enfants des hommes selon JESUS, celui dont le nom est, après le sien, le plus souvent cité dans les évangiles.
   Sa prédication avait un formidable impact sur le peuple de Palestine, puisque Luc nous dit que tout le peuple se faisait baptiser. C’est dire le rayonnement qui était le sien. Mais, à la différence des stars médiatiques de notre époque, que ce soit dans le domaine de l’art, de la politique et parfois même de la religion, qui aiment que les projecteurs soient braqués sur eux, lui, avec cette profonde humilité qui le caractérisait, dirigeait la lumière vers Celui qu’il attendait. Son rôle, comme l’annonçait Isaïe, consistait à « tracer droit » la route, à « combler les ravins », à « abaisser » montagnes et collines. Et si Jean Baptiste continue de nous interpeller aujourd’hui, c’est que son rôle préfigure le nôtre : il s’agit de combler les ravins et d’aplanir les obstacles qui pourraient rendre impossible à nos contemporains la rencontre avec JESUS.

   Et voici qu’en ce jour, JESUS se glisse incognito dans la foule et se fait baptiser par Jean. Le rite du baptême, c’est une plongée sous l’eau et une émergence dans l’air.
   Je me souviens, lorsque je travaillais comme éducateur de rue dans une cité de la banlieue parisienne, avoir un jour emmené un groupe de jeunes dans le plus grand centre aquatique de la capitale, connu pour ses célèbres toboggans. Pami ces jeunes, Alain, un garçon un peu timide, qui, une fois arrivé en haut de l’escalier à une hauteur qui lui paraissait impressionnante, tremblait comme une feuille à l’idée de devoir s’engouffrer dans ce grand tube noir, à la pente vertigineuse, nommé « aquaturbo ». Je le rassurai comme je pouvais, lui montrant l’impossibilité de faire demi-tour et l’assurant que je le suivrai de près. Plonger dans le toboggan constituait pour lui un véritable acte de confiance. Lorsque, quelques minutes plus tard, après avoir dégringolé à mon tour, je le retrouvai dans le bassin, son visage rayonnait de la joie d’avoir réussi à dépasser sa peur pour réaliser cet exploit.
   Si je choisis de raconter cette anecdote, c’est pour rappeler, alors qu’aujourd’hui on ne met habituellement que quelques gouttes d’eau sur la tête des nouveaux baptisés, le véritable sens de ce rite : la plongée dans la mort et la naissance à la vie.
   Autrement dit, vivre le baptême, c’est expérimenter la dynamique pascale du « mourir à ses peurs » pour « naitre à la joie ».

Après son baptême, JESUS se met à prier. Et se révèle alors à lui sa mission de Fils de Dieu. Voici qu’en ce jour il sort de l’anonymat de Nazareth et démarre sa vie publique. L’Esprit saint descend sur lui comme une colombe. Et rappelons que la colombe est l’oiseau le plus silencieux de la création. Quand elle se pose, on ne sait d’où elle vient, tant son vol ne fait aucun bruit. Et c’est en cela qu’elle est signe de l’Esprit, dont on ne sait ni d’où il vient, ni où il va.
   « Tu es mon Fils bien aimé. » Voici que par l’Esprit, Dieu se révèle comme Père … et il partage sa joie d’avoir un tel Fils. JESUS va alors se mettre à parcourir les routes de Palestine, pour communiquer cette Bonne Nouvelle : Vous avez tous un unique Père dans le ciel, et c’est en vivant en frères avec tous les autres hommes que vous partagerez sa joie.

   En fêtant aujourd’hui le baptême du Seigneur, nous sommes invités à nous rappeler notre propre baptême. Si l’eau a été choisie comme signe de ce sacrement, c’est qu’elle est à la fois signe de mort - cause de noyade- et signe de vie -indispensable aux plantes, aux animaux, aux hommes -. Elle est donc signe du passage de la mort à la vie.
   Au jour de notre baptême, nous expérimentons la dynamique pascale du « mourir pour vivre » : mourir à l’égoisme pour naître à l’amour, mourir à la peur pour naître à la foi, mourir au péché pour naitre à la vie ! Et se révèle alors, en pleine lumière, notre triple identité de fils du Père, de frère du Christ et de temple de l’Esprit.
   Nous voici alors invités, en ce dimanche, à proclamer ensemble notre foi, en récitant le « Credo ».




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 17 Jan 2022, 10:38 pm





Citation :
Évangile

« Tel fut le commencement des signes que JESUS accomplit. C’était à Cana de Galilée » (Jn 2, 1-11)


Alléluia. Alléluia.
Dieu nous a appelés par l’Évangile
à entrer en possession de la gloire
de notre Seigneur JESUS Christ.
Alléluia. (cf. 2 Th 2, 14)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

   En ce temps-là,
    il y eut un mariage à Cana de Galilée.
La mère de JESUS était là.
    JESUS aussi avait été invité au mariage
avec ses disciples.
    Or, on manqua de vin.
La mère de JESUS lui dit :
« Ils n’ont pas de vin. »
   JESUS lui répond :
« Femme, que me veux-tu ?
Mon heure n’est pas encore venue. »
   Sa mère dit à ceux qui servaient :
« Tout ce qu’il vous dira, faites-le. »
   Or, il y avait là six jarres de pierre
pour les purifications rituelles des Juifs ;
chacune contenait deux à trois mesures,
(c’est-à-dire environ cent litres).
    JESUS dit à ceux qui servaient :
« Remplissez d’eau les jarres. »
Et ils les remplirent jusqu’au bord.
    Il leur dit :
« Maintenant, puisez,
et portez-en au maître du repas. »
Ils lui en portèrent.
    Et celui-ci goûta l’eau changée en vin.
Il ne savait pas d’où venait ce vin,
mais ceux qui servaient le savaient bien,
eux qui avaient puisé l’eau.
Alors le maître du repas appelle le marié
    et lui dit :
« Tout le monde sert le bon vin en premier
et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon.
Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »

   Tel fut le commencement des signes que JESUS accomplit.
C’était à Cana de Galilée.
Il manifesta sa gloire,
et ses disciples crurent en lui.

   – Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie du 16 janvier 2022


Avez-vous le cœur à la fête ? Probablement pas en ces moments difficiles. Nous continuons à être marqués par cette pandémie qui n’en finit pas. La restriction de nos contacts sociaux, le report de nos projets, l’angoisse de la maladie et du futur suscitent en nous la morosité.
La perte de goût liée au Covid-19 est comme une métaphore de notre vie actuelle. Le coronavirus fait souvent perdre le goût et l’odorat chez ceux qui contractent la maladie. Mais le coronavirus fait aussi perdre le goût de la vie à toute la société, tant il suscite découragement et lassitude. Nous n’avons plus le cœur à la fête, nous avons perdu le goût de la vie, le goût de tout ce qui fait le sel de notre existence.
A Cana, au mariage où JESUS est invité, on est aussi en train de perdre le goût de la fête : pensez, ils n’ont plus de vin ! En plein Dry January, le mois sans alcool, on pourrait se poser la question : est-ce vraiment un élément indispensable pour faire la fête ?
La Bible rappelle que « le vin réjouit le cœur des humains » (Ps 104,15).  Au cœur de ce temps de morosité, on a besoin de retrouver la joie, le goût de la vie. Cette joie doit être « la joie de l’Évangile », pour reprendre le titre du premier grand document du pape François, qui commence par ces mots : « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent JESUS » (EG n° 1). Car l’Évangile doit toujours être un bonheur partagé, une parole d’espérance et d’enthousiasme.
A Cana, la joie sera offerte en abondance. JESUS n’y va pas de main morte : 6 jarres, pouvant chacune contenir une centaine de litres : 600 litres de vin. Voilà l’abondance du don de Dieu. Bien plus que ce que l’on pourrait imaginer ! Et pas de la piquette ! Du bon vin, de celui qu’on sirote à petites gorgées pour profiter pleinement de ses arômes, pour faire durer le plaisir.
A Cana, on célèbre les noces entre Dieu et l’humanité : « Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu » (Is 62,5). Et le don de Dieu est généreux : c’est le vin capiteux de l’amour de Dieu. Le don de Dieu est abondant, diversifié, rappelle l’apôtre Paul : «; », écrit-il aux Corinthiens (1 Co 12,4). Sommes-nous toujours bien conscients de ces dons de Dieu ? Sommes-nous toujours disponibles à cet amour qui nous est offert ?  Ou nous laissons-nous prendre par la grisaille du moment ?
Mis il ne suffit pas d’accueillir le don de Dieu, il faut aussi le partager. Dans « la joie de l’Évangile », le pape François poursuit : « Si quelqu’un a accueilli cet amour qui lui redonne le sens de la vie, comment peut-il retenir le désir de le communiquer aux autres ? » (EG n° 8)
Notre responsabilité de chrétiens aujourd’hui est de partager à d’autres cette joie de l’Évangile. Dans la grisaille et la morosité, offrons un rayon de soleil. Dans notre monde fatigué, offrons des motifs de vivre et d’espérer.
En ce temps de crise sanitaire, nous, chrétiens, nous sommes invités à apporter notre petite pierre aux efforts de toute la société. Et nous pouvons lui apporter ce qui est notre spécificité, notre talent propre :  offrir à chacune et chacun des motifs d’espérer, redonner le goût de la vie, particulièrement à celles et ceux qui souffrent, qui se laissent prendre par l’angoisse de la maladie ou envahir par la solitude et le désespoir,…
Et ce goût de la vie prend ses racines en Dieu. Il y a une merveilleuse phrase dans un psaume : « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur » (Ps 34,9). Ne nous laissons pas prendre par les effets secondaires du coronavirus, qui nous fait perdre le goût de vivre et d’aimer.  Retrouvons ce goût de Dieu, ce goût de la bienveillance de Dieu dans notre vie. La bienveillance de Dieu, c’est le sourire que Dieu offre à l’humanité.
Et nous avons besoin de voir des sourires, de vrais sourires, pas seulement de les deviner derrière le masque. Je vous souhaite de découvrir ce sourire de Dieu dans votre vie, comme un signe d’espérance, comme un bonheur à vivre et à partager. Et je vous souhaite d’être le sourire de Dieu pour celles et ceux que vous croisez. Alors le vin de la fête sera abondant, capiteux, et nous retrouverons le goût de vivre et d’aimer.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 24 Jan 2022, 9:42 pm






Matinée œcuménique De ta charité naîtra la lumière | Homélie du 23 janvier 2022



Frères et sœurs, chers amis,

C’est un constat que nous pouvons tous faire et qui nous peine. Les tensions, les violences sont plus que jamais nombreuses en ces temps dans lesquels nous sommes. Qu’il s’agisse de la situation internationale et des risques de conflits armés, qu’il s’agisse des tensions en Europe ou encore dans notre pays, pour des motifs sanitaires, politiques et économiques, être en bonnes relations, plus encore être uni ou être en communion est un horizon qui semble parfois lointain, une réalité difficile à atteindre, qui exige des efforts constants et se voit régulièrement remis en question.

Il n’est donc pas étonnant de constater qu’après son dernier repas et avant d’entrer dans le moment le plus fondamental de sa vie – son « heure » comme il le dit lui-même – JESUS ait particulièrement voulu prier pour l’unité, pour la communion entre les siens comme en témoigne l’Évangile selon St Jean. JESUS, vous le savez, va avant toutes choses prier son Père pour être glorifié auprès de Lui ; JESUS va aussi prier son Père pour la communion avec ses disciples qui sont dans le désarroi ; JESUS va enfin prier pour ceux qui grâce à la parole des disciples, croiront en lui. C’est cette prière forte, profonde, ample pour l’unité qui porte désormais ceux et celles qui en vertu de la prédication des Douze vont constituer à travers le temps et l’espace, la communauté des croyants, la communauté des disciples de JESUS, c’est-à-dire chacun et chacune d’entre nous jusqu’à aujourd’hui.

Mais si JESUS a prié pour l’unité, s’il a prié pour nous, pour la communion de ceux qui, à travers les siècles croiront en Lui, ce n’est pas parce qu’être uni serait plus harmonieux ou plus pratique. JESUS lui-même nous partage le motif profond de sa prière pour l’unité : « Que tous soient un, comme toi Père tu es en moi et que je suis en toi, qu’ils soient en nous eux aussi, afin que le monde croie que tu m’as envoyé ».
Le motif profond pour lequel JESUS prie pour l’unité, c’est que l’unité de ses disciples, leur communion, est un signe de crédibilité en vue de la mission. L’unité des disciples manifeste que Dieu agit réellement dans le monde et qu’il est à l’œuvre. L’unité des disciples témoigne de l’action de l’Esprit Saint, l’Esprit d’amour par lequel les disciples participent à la communion d’amour entre le Père et le Fils et sont en communion entre eux. L’unité est donc le grand moyen que nous révèle JESUS en vue de la fécondité de la mission.

Or nos églises, nos communautés ecclésiales qui souhaitent cette fécondité de la mission, sont capables de développer une énergie importante pour témoigner du Christ, pour être missionnaire par des sessions, des colloques et une multitude d’initiatives. Pourtant, il faut bien constater que l’unité des chrétiens, qui est un point essentiel pour la fécondité de la mission selon JESUS, nous mobilise peu. Cela doit alors nous faire sérieusement réfléchir, si nous prenons la Parole de Dieu au sérieux. Nous sommes invités à un retour sur nous-même pour nous laisser éclairer par l’Esprit-Saint, l’Esprit de Vérité car lui seul, nous le savons bien peu réaliser cette unité : lui seul peut nous aider à avoir un cœur simple et disponible pour avancer sur ce chemin en vérité.


Mais si nous ne pouvons pas encore donner un témoignage de pleine unité, nous pouvons cependant manifester notre désir de progresser vers cette communion voulue par JESUS. En priant comme aujourd’hui ensemble, en rappelant que, si certaines différences demeurent, il y a cependant tout ce qui nous unit déjà.
Nous pouvons surtout progresser ensemble en étant plus fidèles à la parole de Dieu que nous avons entendue à l’instant. Le livre d’Isaïe nous le soulignait, le Seigneur nous appelle à une conversion profonde et constante de nos rapports aux autres. Et c’est par cette transformation, « dénouer les liens provenant de la méchanceté », « partager son pain avec l’affamé », « éliminer la parole malfaisante », selon les mots d’Isaïe, que nous passons de l’obscurité à la lumière. Plus encore, selon les paroles de JESUS en St Matthieu, cette lumière de la charité que nous mettons dans nos vies à l’égard des plus fragiles, de ceux qui souffrent nous le fait rencontrer lui-même : « en vérité je vous le déclare, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait ! ». En nous laissant transformer par la grâce, en consentant à nous laisser toucher, nous devenons plus capables de nous accueillir les uns les autres. Et cette communion dans la charité avec les plus petits nous enseigne et favorise le chemin vers l’unité entre nous.

Ici à Tours il y a 16 siècles a vécu St Martin. Encore catéchumène, il mettra la parole en acte dans sa vie en partageant son manteau avec un pauvre, un petit aux portes d’Amiens. C’est ce geste annonçant d’autres gestes portés par son amour pour le Christ, qui nourrira sa vie de foi et lui donnera aussi d’œuvrer durant toute sa vie à l’unité de l’Église jusqu’à sa mort. C’est la même charité, le même amour qui conduira au partage du manteau et qui contribuera à préserver l’unité de la tunique sans couture.

Que ce même amour nous conduise.




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 31 Jan 2022, 9:37 pm





Citation :
Évangile

JESUS, comme Élie et Élisée, n’est pas envoyé aux seuls Juifs (Lc 4, 21-30)


Alléluia. Alléluia.
Le Seigneur m’a envoyé,
porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération.
Alléluia. (Lc 4, 18cd)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
dans la synagogue de Nazareth,
après la lecture du livre d’Isaïe,
    JESUS déclara :
« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture
que vous venez d’entendre »
   Tous lui rendaient témoignage
et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche.
Ils se disaient :
« N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »
   Mais il leur dit :
« Sûrement vous allez me citer le dicton :
‘Médecin, guéris-toi toi-même’,
et me dire :  
‘Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm :
fais donc de même ici dans ton lieu d’origine !’ »
   Puis il ajouta :
« Amen, je vous le dis :
aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays..
    En vérité, je vous le dis :
Au temps du prophète Élie,
lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie,
et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre,
il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
    pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles,
mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon,
chez une veuve étrangère.
    Au temps du prophète Élisée,
il y avait beaucoup de lépreux en Israël ;
et aucun d’eux n’a été purifié,
mais bien Naaman le Syrien. »

   À ces mots, dans la synagogue,
tous devinrent furieux.
    Ils se levèrent,
poussèrent JESUS hors de la ville,
et le menèrent jusqu’à un escarpement
de la colline où leur ville est construite,
pour le précipiter en bas.
    Mais lui, passant au milieu d’eux,
allait son chemin.

   – Acclamons la Parole de Dieu.


Aller son chemin | Homélie du 30 janvier 2022


Tout aurait dû bien se passer, et tout avait bien commencé. JESUS, l’enfant du pays, revient chez lui pour un bref séjour à Nazareth, alors que sa carrière de rabbi connaît un début fulgurant. Partout alentour, il prêche dans les synagogues et son enseignement rencontre un vif succès. Sa renommée se répand à toute allure. Il était donc normal qu’il en fasse profiter la petite ville qui l’a vu grandir. Normal aussi qu’un peu de sa gloire rejaillisse sur ses compatriotes. JESUS leur devait bien ça tout de même : n’est-ce pas chez eux qu’il a été élevé, éduqué ?

Il est donc entré le jour du sabbat dans la synagogue de son enfance. Naturellement, on le met à l’honneur, on l’invite à faire la lecture et, bien sûr, à prêcher. Les fidèles de Nazareth s’en régalent d’avance : enfin ils auront droit, eux aussi, à un beau morceau d’éloquence, enfin ils profiteront du brillant commentaire, de la leçon du jeune maître issu de leurs rangs.

Mais JESUS ne fait pas d’éloquence, ni un cours ni une explication de texte ; il fait beaucoup plus, il accomplit l’Écriture : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » Qui peut oser pareille affirmation ? Surpris, décontenancés, les gens de Nazareth font cependant bonne figure et accueillent ces propos avec bienveillance, en apparence du moins. Ils rendent poliment témoignage à JESUS et admirent même les paroles de grâce qui sortent de sa bouche. Mais en veulent-ils vraiment de cette grâce ? Non, car déjà, ils la repoussent en feignant de s’interroger : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? » En réalité, ce n’est pas une question, c’est un soupçon, une manière pour eux de refuser la nouveauté absolue de la grâce de Dieu qui vient les visiter.

À partir de ce moment, la fête se gâte, et JESUS lui-même semble accélérer le processus en provoquant ses compatriotes. Comme il connaît les pensées secrètes, il les dévoile, les manifeste au grand jour et fait tomber les masques d’hypocrisie. Les gens de Nazareth l’entendent, stupéfaits, citer le proverbe qu’ils avaient en tête, mais qu’ils n’osaient prononcer ouvertement : « Médecin, guéris-toi toi-même ! » “Ailleurs, à Capharnaüm, on dit que tu as fait des guérisons, des miracles, mais ici, chez toi, chez nous, rien. Tu n’es donc que le fils de Joseph, celui que nous connaissons depuis toujours.” Mais JESUS leur répond par un autre proverbe, un dicton encore répandu aujourd’hui : « Nul n’est prophète en son pays. » Or c’est justement à cela qu’on reconnaît les vrais prophètes, ceux qui parlent et agissent, non pour se faire admirer de leurs proches, mais parce que Dieu les envoie sur des chemins tout autres, lointains, inattendus. Tel Élie persécuté en Israël, mais envoyé à une veuve païenne dont il ressuscitera le fils ; tel Élisée, son successeur, guérissant et convertissant le lépreux Naaman, chef d’armée d’une nation rivale.

Pourquoi ces déclarations, pourquoi ces exemples provocants dans la bouche de JESUS ? Parce que JESUS n’est pas seulement le bon élève, fils de Joseph, qui revient en arrière, chez les siens, pour recevoir des félicitations. Il est le Fils de Dieu, envoyé par son Père pour guérir et sauver tous les hommes. Aussi, dès la synagogue de Nazareth, JESUS regarde en avant et déjà, il voit le chemin qui le mènera à Jérusalem. Quand il entend ses compatriotes murmurer entre leurs dents « Médecin, guéris-toi toi-même ! », déjà ce sont les sarcasmes du Vendredi saint qu’il entend : « Qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie ! », « Sauve-toi toi-même, et nous avec ! » À Jérusalem aussi, les foules passeront des acclamations enthousiastes le jour des Rameaux aux cris de haine et à une fureur meurtrière. Et c’est à Jérusalem que l’on poussera JESUS hors de la ville, c’est à Jérusalem qu’on le conduira jusqu’à un escarpement appelé Golgotha, non pour le précipiter en bas, mais pour l’élever sur une croix.

« Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. » Ce chemin, frères et sœurs, c’est le chemin de sa Passion, et JESUS le prend résolument, librement, tout entier tendu vers sa mission. Il peut paraître sombre, ce chemin, et pourtant, c’est un chemin de salut, c’est le chemin de notre salut, car il ne s’arrête pas au Golgotha comme à une impasse, il continue plus loin. Par-delà la croix, par-delà la mort, JESUS, ressuscité au matin de Pâques, poursuivra son chemin jusque dans la gloire rayonnante du Père. Le chemin, désormais, est ouvert et il est de lumière : prenons-le aujourd’hui en vrais élèves, en vrais disciples de JESUS, le Vivant. C’est là qu’il nous entraîne, c’est là qu’il nous attend.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 07 Fév 2022, 8:40 pm





Citation :

Évangile

« Laissant tout, ils le suivirent » (Lc 5, 1-11)


Alléluia. Alléluia.
« Venez à ma suite, dit le Seigneur,
et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »
Alléluia. (Mt 4, 19)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

   En ce temps-là,
    la foule se pressait autour de JESUS
pour écouter la parole de Dieu,
tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth.
    Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ;
les pêcheurs en étaient descendus
et lavaient leurs filets.
    JESUS monta dans une des barques qui appartenait à Simon,
et lui demanda de s’écarter un peu du rivage.
Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules.
    Quand il eut fini de parler,
il dit à Simon :
« Avance au large,
et jetez vos filets pour la pêche. »
   Simon lui répondit :
« Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ;
mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. »
   Et l’ayant fait,
ils capturèrent une telle quantité de poissons
que leurs filets allaient se déchirer.
    Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque
de venir les aider.
Ceux-ci vinrent,
et ils remplirent les deux barques,
à tel point qu’elles enfonçaient.
    à cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de JESUS,
en disant :
« Éloigne-toi de moi, Seigneur,
car je suis un homme pécheur. »
   En effet, un grand effroi l’avait saisi,
lui et tous ceux qui étaient avec lui,
devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ;
    et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée,
les associés de Simon.
JESUS dit à Simon :
« Sois sans crainte,
désormais ce sont des hommes que tu prendras. »
   Alors ils ramenèrent les barques au rivage
et, laissant tout, ils le suivirent.

   – Acclamons la Parole de Dieu.



Le sermon aux poissons | Homélie du 6 février 2022


Vous connaissez peut-être, les enfants, l’histoire de Saint François d’Assise qui aimait parler aux oiseaux. Mais l’on connaît moins celle d’un de ses frères, saint Antoine de Padoue … avec les poissons. Nous sommes, il y a  bien longtemps, il y a presque 800 ans.

Désireux d’annoncer la Bonne Nouvelle autour de lui, Antoine constate à regret que personne de la ville où il s’était arrêté, ne voulait l’écouter. Sa parole faisait flop, alors qu’il prêchait dans les rues, pas très loin de la mer. Il décide alors de changer d’auditoire. « Puisque les hommes ne m’écoutent pas, je parlerai aux poissons! » Il appela, depuis le rivage, les poissons de la mer, et vit alors une multitude de bancs de poissons débarqués près de lui, de toutes les espèces, et qui se rangeaient en ligne, les petits devant, les moyens derrière et un peu plus loin encore les plus gros. La tête hors de l’eau, tous frétillaient, les oreilles et les branchies ouvertes. Saint Antoine leur dit beaucoup de bien, sur leur nature et sur le Créateur du ciel, de la mer et de tout ce qui les entoure. Les poissons se mirent à incliner la tête et, à louer Dieu, tout heureux …. Au point d’attirer l’attention les gens de la cité  …qui se mirent alors à écouter saint Antoine !

JESUS aimait, lui aussi, les poissons pour aller pêcher des petits humains. Et pour appeler autour de lui ses premiers compagnons, il est allé sur le lac de Tibériade. Ce jour-là, parmi les pêcheurs, il y a avait Pierre, bien fatigué, lassé de n’avoir rien attrapé de la nuit. Un peu comme nous, qui pouvons nous désespérer de ne pas voir nos efforts récompensés, mais plutôt nos forces diminuées. On a même envie parfois d’abandonner et de déserter. Et Pierre entend, de ses oreilles, JESUS lui dire :  « Avance au large, jette le filet ! » Incroyable ! JESUS relance la machine ! Les bateaux ne sont pas construits pour rester aux ports et il est dans la nature des disciples de JESUS d’avoir le goût du voyage. Allez, sortez, vers l’inconnu, un peu plus loin que vos espaces finalement trop étroits ! Allez aux périphéries, jusqu’où le vent, le Souffle, l’Esprit vous mène ! J’ai besoin de vous pour annoncer ma Bonne Nouvelle, aux limites du monde !

« Avance au large, en eaux profondes » Et voilà que l’on peut comprendre aussi une autre aventure, beaucoup plus proche de nous celle-là, celle de la vie intérieure, avec la découverte de l’intérieur de soi. Plonger en dedans de soi, entendre le silence et découvrir toute une kyrielle de poissons. Des poissons en nous ? oui, comme autant de potentialités de vie, de beauté, de créativité, de talents que nous ne soupçonnons même pas. Notre vie intérieure regorge de vie car elle est aussi la demeure de Dieu, le créateur caché de la terre, des poissons et des chats, des canards et des oiseaux, et de chacune de nos histoires. Et le filet fut rempli, la barque faillit même chavirer ! Quel programme ! Et Pierre et son compagnon laissent leur filet, et quittent tout pour suivre JESUS.

« Tout quitter »?  Faut-il dire au-revoir à ses parents, ses amis, là maintenant ? ou peut-être et surtout avons-nous à quitter ce qui nous plombe, la peur et la lassitude ?  On n’ose pas faire le premier pas, on n’ose pas prendre la parole, on n’ose pas oser parce qu’on a été trop déçu, blessé. En suivant JESUS, on tisse une confiance et une amitié. Il y a une présence, Sa présence, aux jours sombres de la tempête, aux jours gris du brouillard, aux jours ensoleillés des vacances et qui nous fait avancer, sortir de nous !  
Trois siècles après saint Antoine, un autre ami de JESUS, un jésuite, cette fois, sur les rives d’un autre continent, au Brésil, reprit le Sermon de saint Antoine aux poissons. Mais il le compléta. Il leur fit quelques reproches. Dont celui-ci : « je vois qu’il y a de gros poissons qui avalent facilement les plus petits » Et ça, ce n’est pas bien du tout. « Vous faites comme les hommes où les riches mangent les pauvres, où les forts mangent les faibles ». Ça ne va pas. Parce que le projet de JESUS, quand il appelle sur le lac ses premiers disciples, c’est pour lancer le filet que nous soyons tous unis, en communion, comme les doigts de la main. Donc on ne va pas y arriver si certains ne respectent pas les autres et les avalent tout cru. On dit que les poissons entendirent la leçon ! Alors les enfants, si notre manière de suivre JESUS était, chaque jour, d’imiter les poissons ? Louer Dieu pour la vie et changer quelque chose qui coince pour communier tous ensemble ?




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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 14 Fév 2022, 8:29 pm




Citation :
Évangile

« Heureux les pauvres ! Quel malheur pour vous les riches ! » (Lc 6, 17.20-26)


Alléluia. Alléluia.
Réjouissez-vous, tressaillez de joie,
dit le Seigneur,
car votre récompense est grande dans le ciel.
Alléluia. (Lc 6, 23)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
JESUS descendit de la montagne avec les Douze
et s’arrêta sur un terrain plat.
Il y avait là un grand nombre de ses disciples,
et une grande multitude de gens
venus de toute la Judée, de Jérusalem,
et du littoral de Tyr et de Sidon.

Et JESUS, levant les yeux sur ses disciples, déclara :
« Heureux, vous les pauvres,
car le royaume de Dieu est à vous.
Heureux, vous qui avez faim maintenant,
car vous serez rassasiés.
Heureux, vous qui pleurez maintenant,
car vous rirez.
Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent
et vous excluent,
quand ils insultent
et rejettent votre nom comme méprisable,
à cause du Fils de l’homme.
Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie,
car alors votre récompense est grande dans le ciel ;
c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.

Mais quel malheur pour vous, les riches,
car vous avez votre consolation !
Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant,
car vous aurez faim !
Quel malheur pour vous qui riez maintenant,
car vous serez dans le deuil et vous pleurerez !
Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous !
C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Quatre promesses pour une déclaration d’amour | Homélie du 13 février 2022


éternel Amour. Depuis le commencement les pauvres sont les préférés de Dieu, la foule des pauvres se pressent autour de lui et deviennent ses amis. Vous les pauvres, vous qui êtes à l’épreuve dans votre santé, dans votre famille, dans votre travail, laissez le Christ s’approcher de vous. Dieu aime aussi les riches, c’est vrai, mais ils ne se laissent pas aimer, ils sont remplis de leur ego, de leur moi-moi-moi, ils ne laissent pas de place à Dieu dans leur vie et dans leur cœur, quel malheur ! Vous les pauvres, ouvrez tout grand la porte au Christ, laissez-vous aimer par lui, « le Royaume de Dieu est à vous ».

Seconde promesse : « Vous serez rassasiés ». De quoi serons-nous rassasiés par le Seigneur ? De quelle faim parle JESUS ? Certes trop d’enfants meurent encore de faim aujourd’hui, ils sont les pauvres que Dieu aime. Mais l’homme ne se nourrit pas seulement de pain. Notre âme aussi a faim. Encore plus en ce temps d’épidémie du COVID qui blesse nos corps, mais qui atteint aussi nos âmes. Nous avons faim de confiance, nous avons faim de l’espérance que donne la foi. Osons dire à Dieu que nos âmes ont faim, lui seul peut les combler.

Nous ne sommes pas comme ces repus qui laissent mourir leur âme, quel malheur ! Un jour ils sentiront la faim de Dieu mais il sera trop tard. Vous qui avez faim maintenant, le Seigneur vous nourrit du pain de sa présence, de sa tendresse, de sa Parole et de son pain de vie. Heureux êtes-vous, vous serez rassasiés.

Troisième promesse : « Vous rirez ». A ceux qui pleurent maintenant, le Christ promet le sourire. Frères et sœurs, comme un papa ou une maman sont touchés par les pleurs de leur enfant, le Seigneur voit vos larmes et ces larmes lui fendent le cœur. Fixez les yeux sur lui, faites-lui confiance, il est là, laissez-vous consoler par Lui. Voyez aussi les anges qu’il envoie pour vous consoler. Que de fois j’ai vu le sourire illuminer vos visages lorsque l’infirmière est venue prendre soin de vous, lorsqu’un ami est venu vous rendre visite. Souvent un simple coup de téléphone ou un SMS nous redonne le sourire. Frères et sœurs, accueillez le sourire de JESUS qui vient vous visiter et offrez-lui le vôtre. Le sourire nous met du baume au cœur.

Quatrième promesse : « le ciel ». A ceux qui lui sont fidèles jusque dans l’épreuve JESUS promet la joie, la joie du ciel. « Je vous dis cela pour que vous ayez en vous ma joie » dit JESUS à ses amis. La joie d’aimer et d’être aimé.

Elle est belle, la déclaration d’amour de Dieu par la parole de JESUS ! Cette déclaration d’amour, quatre personnes vont la recevoir d’une manière particulière dans le sacrement des malades. L’onction de la consolation, le signe de la tendresse de Dieu, le sacrement du pardon de péchés, le don de la force pour lutter contre le mal et la souffrance. Le Seigneur se fait proche de chacun et chacune de vous, frères et sœurs. Redites-lui que vous l’aimez. Redites-lui que vous lui faites confiance. Je vous invite à répéter après moi cette simple prière de sainte Faustine : « JESUS, j’ai confiance en toi ». AMEN.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 21 Fév 2022, 7:46 pm




Citation :
Évangile

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6, 27-38)


Alléluia. Alléluia.
Je vous donne un commandement nouveau,
dit le Seigneur :
« Aimez-vous les uns les autres,
comme je vous ai aimés. »
Alléluia. (cf. Jn 13, 34)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
JESUS déclarait à ses disciples :
« Je vous le dis, à vous qui m’écoutez :
Aimez vos ennemis,
faites du bien à ceux qui vous haïssent.
Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent,
priez pour ceux qui vous calomnient.
À celui qui te frappe sur une joue,
présente l’autre joue.
À celui qui te prend ton manteau,
ne refuse pas ta tunique.
Donne à quiconque te demande,
et à qui prend ton bien, ne le réclame pas.
Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous,
faites-le aussi pour eux.
Si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle reconnaissance méritez-vous ?
Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment.
Si vous faites du bien à ceux qui vous en font,
quelle reconnaissance méritez-vous ?
Même les pécheurs en font autant.
Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour,
quelle reconnaissance méritez-vous ?
Même les pécheurs prêtent aux pécheurs
pour qu’on leur rende l’équivalent.
Au contraire, aimez vos ennemis,
faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour.
Alors votre récompense sera grande,
et vous serez les fils du Très-Haut,
car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.

Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ;
ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés.
Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et l’on vous donnera :
c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante,
qui sera versée dans le pan de votre vêtement ;
car la mesure dont vous vous servez pour les autres
servira de mesure aussi pour vous. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


JESUS ciselle notre coeur | Homélie du 20 février 2022


Avouons-le, nous avons du mal à accepter spontanément les appels de JESUS à aimer ses ennemis, à supporter l’outrage, à prêter ou donner sans rien attendre en retour. Ne serait-il pas trop angélique ?

Nous ne vivons pas dans un monde de bise nounours. Pour survivre, nous dit-on, il faut montrer sa force !
Le Christ égraine une succession de comportements exigeants qui nous semblent inaccessibles ! Peut-on aimer nos ennemis sans devenir encore plus leurs victimes ?

En méditant l’évangile de ce jour, une parabole m’est venue à l’esprit.
La parabole du sculpteur et de la pierre vivante.

Un jour, un sculpteur de renom alla dans une carrière de marbre exceptionnel pour y choisir un bloc extrait de la paroi rocheuse. Il devait imaginer en le voyant de l’extérieur tout ce qu’il pourrait en tirer, supposer sa beauté intérieure, souhaitant qu’il ne soit pas filardeux. Porté dans l’atelier de l’artiste, le bloc de pierre demeurait bien vivant. Le sculpteur commença alors par des coups de masse sur son ciseau afin d’extraire des morceaux importants. Chacun de ces coups produisait des douleurs au bloc de pierre ainsi mutilé d’une part de lui-même. Son cri était inaudible mais bien réel. Le sculpteur ne prenait aucun plaisir à faire souffrir la pierre. Il savait ce qu’il allait obtenir. Il lui était nécessaire d’ôter des aspérités et des pans entiers du bloc pour révéler sa nouvelle apparence. Peu à peu, l’artiste modelait son œuvre. La rudesse originelle du marbre laissait apparaître la grâce d’une représentation humaine avec une beauté éblouissante. Aux grands coups initiaux, suivit un travail plus précis et moins violent pour la pierre qui se voyait sublimée et comprenait que le sculpteur avait toujours cherché à en montrer le meilleur aspect. Avec cette œuvre d’art, il était heureux d’avoir révélé la beauté cachée de ce bloc. Rien n’aurait été possible sans le travail de l’artiste et sans la qualité intrinsèque de la pierre.

Avec l’évangile de Luc, la parabole du sculpteur trouve son sens.
JESUS est le sculpteur. Et chacun de nous est un bloc de pierre.
Avec ses quatre premiers impératifs : « aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient » (Lc 6, 27-28), JESUS supprime beaucoup de nos protections extérieures. Il inverse la logique du puissant, en donnant la primauté à l’amour et au pardon. Nous perdons apparemment une part de nous-même mais cela nous libère et nous permet d’acquérir un aspect moins rugueux et plus harmonieux.

Pour aller plus avant dans ce travail de conversion, il faut nous déposséder, accepter de ne point résister. Et JESUS donne quelques coups de burins supplémentaires : « présente ton autre joue, … ne refuse pas ta tunique, … ne réclame pas ton bien ».
Si nous sommes capables de supporter le poids et les conséquences de ces paroles qui dérangent, si nous ne nous effritons pas comme une marbre pouf, alors il est possible d’accueillir la règle d’or, valable pour tous :
« Comme vous voulez que les hommes agissent envers vous, agissez de même envers eux ».

En nous y conformant pour répondre aux appels du Christ contenus dans cet évangile, nous prouvons notre humanité monolithique, faite d’un bloc solide. Nous préservons notre intégrité par une vie spirituelle plus riche, polie comme la pierre.
JESUS nous enseigne que l’absence de réplique à tout acte violent en amenuise la force et la pertinence. Il casse la logique de la violence. Comme chrétien, avons-nous conscience de notre rôle particulier ? Ne demeurons pas des spectateurs d’un monde qui passe. ?


Quand nous visitons l’Italie, en touriste, nous allons admirer la Pietà de Miguel-Ange à Rome ou son David à Florence. Œuvres humaines sculptées par un artiste très talentueux.
Le Christ souhaite que nous soyons plus resplendissants encore que la Pietà et ce magnifique David afin que notre beauté intérieure apparaisse aux yeux de tous !

Comme nous le dit saint Paul : « De même que nous aurons été à l’image d’Adam qui est fait d’argile, de même nous serons à l’image de Christ qui vient du ciel ». (1 Co 15, 49)

En nous regardant les uns des autres, ce matin ici réunis dans notre assemblée ou dans nos familles et communautés, admirons ce que le Seigneur accomplit en nous, comment il nous façonne par sa parole.


Laissons-le ciseler notre cœur afin de nous rendre toujours plus aimant et aimé.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedJeu 03 Mar 2022, 8:41 pm



Citation :
Évangile

« Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur » (Lc 6, 39-45)


Alléluia. Alléluia.
Vous brillez comme des astres dans l’univers
en tenant ferme la parole de vie.
Alléluia. (Ph 2, 15d.16a)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
JESUS disait à ses disciples en parabole :
« Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ?
Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ?
Le disciple n’est pas au-dessus du maître ;
mais une fois bien formé,
chacun sera comme son maître.

Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère,
alors que la poutre qui est dans ton œil à toi,
tu ne la remarques pas ?
Comment peux-tu dire à ton frère :
‘Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil’,
alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien ?
Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ;
alors tu verras clair
pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère.

Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri ;
jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit.
Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit :
on ne cueille pas des figues sur des épines ;
on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces.
L’homme bon tire le bien
du trésor de son cœur qui est bon ;
et l’homme mauvais tire le mal
de son cœur qui est mauvais :
car ce que dit la bouche,
c’est ce qui déborde du cœur. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



OEil simple ou oeil double ? | Homélie du 27 février 2022


Il y a quand même quelque chose de curieux dans notre manière de faire, vous ne trouvez pas ? De fait, ne vous êtes-vous jamais posés la question de savoir comment il se fait que nous sommes si facilement enclins à relever les petits travers des autres, alors que nous sommes bien souvent incapables, et refusons même ! de voir nos propres travers, parfois bien plus gros qu’une montagne ?
Telle est en tout cas la question que nous lance en pleine figure l’évangile de ce jour : qu’est-ce qui fait qu’il nous est plus facile de voir la paille qui est dans l’œil de notre voisin, que de voir la poutre qui est dans le nôtre, alors que, de toute évidence, la poutre qui est dans notre œil devrait nous empêcher de voir la paille qui est dans celui des autres ? Oui : qu’est-ce qui nous rend si perspicaces sur autrui et complètement aveugles sur nous-mêmes ?
Dans la parabole qu’il nous raconte, JESUS ne fait en réalité que constater ce fait qui, reconnaissons-le, constitue bien souvent la trame de nos vies… quand ce n’est pas celle de nos disputes quotidiennes ! Vous voulez des exemples ? Un seul suffira. À chacun de faire les transpositions nécessaires ! Ainsi, comment se fait-il que monsieur, exaspéré, fasse à madame le reproche qu’il manque juste un peu de sel dans la soupe, alors qu’il ne se rend même pas compte que, revenant des champs ou de la chasse, il entre au salon avec des bottes toutes crasseuses, salissant au passage toute la maison ? Non seulement il ne le voit pas, mais en plus, si madame lui en fait la remarque, même avec délicatesse, il s’en offusque et monte sur ses grands chevaux !

Or, si vous y regardez de plus près, vous remarquerez que la presse à sensation ou les ragots que nous sommes si friands de colporter ne reposent que sur ce ressort ! Pour minimiser nos travers, voire : nous faire faire l’économie de les regarder en face, nous prenons plaisir à mettre le focus sur ceux des autres en imaginant même faussement chez autrui les pires turpitudes pour les jeter ensuite sur la place publique. Il suffira alors d’une simple allumette pour mettre le feu aux poudres et ainsi brûler irrémédiablement la réputation des autres !

Comment expliquer ce mécanisme qui nous pousse à une telle duplicité du regard : à fausser notre regard sur nous-mêmes et à grossir outrancièrement les défauts des autres ? Ne serait-ce pas parce que, face à l’angoisse que nous éprouvons tous, plus ou moins, devant ce que nous croyons être notre propre « nullité », nous sommes spontanément tentés de considérer les autres comme une menace pour notre propre existence ? Or, pour nous protéger d’une telle menace et sauvegarder l’estime de nous-mêmes, quelle meilleure stratégie que de grossir la paille que l’autre a dans son œil et d’y voir une poutre !
Au fond, si notre œil est double, c’est bien parce que, comme Caïn devant Abel, nous pensons que le « préféré », c’est l’autre ; que l’autre nous fait donc de l’ombre, et donc qu’il faut l’évincer ; et que, pour l’évincer, il faut, sinon le tuer, du moins, mais cela ne revient-il pas au même ? le discréditer publiquement !
Reste alors une question ! Quel remède pouvons-nous opposer à cette terrible maladie qui, depuis les origines du monde, habite le cœur de l’homme et détricote si bien la vie sociale ? Il suffira d’une seule chose ! De remplacer notre œil, plein de duplicité, par un œil « simple » ! Mais qu’est-ce que c’est « avoir un œil simple » ? C’est avoir un œil qui refuse le jeu de l’envie et de la jalousie. Et comment cultiver un tel regard ? De deux manières : en repoussant les assauts du malin qui nous fait croire à notre propre nullité et nous pousse à envier les autres, à voir en eux une menace ! Puis, en posant sur soi un regard de bienveillance : le même regard que Dieu, en nous créant, a posé sur nous, un regard qui fait de chacun de nous une créature unique, tirée à un seul exemplaire, à nul autre pareil ! Nous deviendrons alors cet homme bon qui tire le bien du trésor de son cœur, qui est bon : un cœur rempli de la gratitude envers Dieu pour ce que nous sommes et d’émerveillement envers autrui pour ce qu’ils sont.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 07 Mar 2022, 10:04 pm




Citation :
Évangile

« Dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où il fut tenté » (Lc 4, 1-13)


Ta Parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance.
L’homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Ta Parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance. (Mt 4, 4b)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
après son baptême,
JESUS, rempli d’Esprit Saint,
quitta les bords du Jourdain ;
dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert
où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable.
Il ne mangea rien durant ces jours-là,
et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim.
Le diable lui dit alors :
« Si tu es Fils de Dieu,
ordonne à cette pierre de devenir du pain. »
JESUS répondit :
« Il est écrit :
L’homme ne vit pas seulement de pain. »

Alors le diable l’emmena plus haut
et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre.
Il lui dit :
« Je te donnerai tout ce pouvoir
et la gloire de ces royaumes,
car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux.
Toi donc, si tu te prosternes devant moi,
tu auras tout cela. »
JESUS lui répondit :
« Il est écrit :
C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras,
à lui seul tu rendras un culte. »

Puis le diable le conduisit à Jérusalem,
il le plaça au sommet du Temple
et lui dit :
« Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ;
car il est écrit :
Il donnera pour toi, à ses anges,
l’ordre de te garder ;
et encore :
Ils te porteront sur leurs mains,
de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
JESUS lui fit cette réponse :
« Il est dit :
Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations,
le diable s’éloigna de JESUS jusqu’au moment fixé.

– Acclamons la Parole de Dieu.


L'usurpateur | Homélie du 6 mars 2022 à Anglet


Hier, j’ai profité d’un peu de temps libre pour aller voir la mer, j’y ai vu des vagues terribles, menaçantes et quelques surfeurs à leur sommet. Il paraît que c’est là où ils doivent se placer, là où la vague avait le plus de chance de commencer à se rompre. Et j’ai pensé aux vagues si sombres qui ces derniers jours semblent vouloir tout engloutir autour de nous. Allons-nous sombrer ?

Au sommet de la vague, il faut avoir du sang froid, pour éviter de tomber, emporté dans les rouleaux. JESUS lui ce matin est au sommet d’une terrible vague, levée par le diable qui est venu le chercher au plus bas, dans le désert. Lieu de la tentation commune, de la faim, de l’abandon, pour l’élever toujours plus haut : le temple, une haute montagne. Le diable mime avec toupet ce que sera la trajectoire du Christ : une ascension de la terre vers les cieux. Mais le ciel du diable reste bas de plafond, comme nous allons le voir…

Voyez-vous la ruse du diable ? « Le désert était le lieu où Dieu parlait aux Juifs ? – je m’en vais y parler à JESUS ». « Dieu a donné la terre promise à Israël ? – Je vais la dérober des mains même du Christ, lui proposant de me faire allégeance ». « Dieu habite le temple de Jérusalem ? – Je me placerai au sommet faisant mine de le dominer et je tenterai JESUS pour qu’il mette fin à ses jours. Au passage, je travestirai la Parole de vie, pour qu’elle donne la mort. »

Voilà la besogne du grand usurpateur : il travestit toute chose. Dieu crée en aimant, les plantes, les hommes, les astres ; du néant il fait le monde. L’homme transforme en unissant, les grands de blé en pain, les hommes isolés en nations, les pierres éparses en temple ; du monde il fait une société. Mais le diable divise en usurpant, la pierre en pain, le peuple en esclaves, le temple en tombeau ; de la société il veut faire un néant, comme si la haine pouvait déconstruire ce que l’amour de Dieu crée, et que le travail de l’homme bonifie.

Il vise haut, le diable. Il ne s’embête pas. Il n’a pas le pouvoir de créer, ni la patience d’unir. Il détruit, si possible le produit déjà fini, les réalisations les plus abouties. Il s’invite dans les plus nobles assemblées, les vies les plus parfaites. Il sait que plus haute est la chute, plus violente elle sera, lui, le diable, ange déchu, le premier tombé, des hauteurs des cieux, aux profonds des enfers. Il sait encore que plus on tombe de haut, plus on est vu, et sa chute effrayante en déclenchera d’autres.
Le diable est un affreux squatteur. Il s’installe dans les lieux les plus dignes, pour les souiller. Pas étonnant donc qu’il nous souffle à l’oreille, encore aujourd’hui : « La politique, l’économie ? C’est une affaire de corrompus ! N’y crois pas. Tous pourris ! » Il voudrait tellement que nous détruisions ce que l’humanité construit avec peine et patience, l’œuvre immense des sociétés, certes fragiles, certes imparfaites, mais où les hommes et les femmes apprennent à vivre en paix. « La religion, l’Eglise ? » C’est encore pire. « Crois à Dieu si tu veux, mais pas à cette institution pécheresse et moribonde ! » Et la liste est longue des sanctuaires qu’il aime à profaner.

Je ne suis pas surfeur, mais il me semble qu’aujourd’hui JESUS nous appelle à le rejoindre sur la vague, sans nous faire rouler. Ce pourrait être un bel effort de carême. Apporter notre foi, lucide et courageuse, à l’œuvre de l’homme dans le monde, sans céder au cynisme et surtout à la peur qui nous vient du grand diviseur. Oui, nous savons que toute institution humaine est précaire : la politique, l’économie, la famille… Mais ce mot même dit le remède à cette fragilité. Précaire vient de prier. C’est par la prière que tiennent ces aventures humaines, ces constructions périlleuses. Et la prière n’est autre chose que l’expression d’un amour vrai. Aimer le monde, dans sa fragilité et même son obscurité.

Pardon, Seigneur ! Nous désertons parfois par notre mépris ou notre désespoir les lieux saints que le diable voudrait salir. Mais c’est du sommet de la vague que JESUS nous fera surfer, bien plus haut que l’adversaire ne pourra jamais imaginer. La mer est grosse, mais le ciel est si léger.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 14 Mar 2022, 8:49 pm





Citation :
Évangile

« Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre » (Lc 9, 28b-36)


Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
De la nuée lumineuse,
la voix du Père a retenti :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
écoutez-le ! »
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (cf. Mt 17, 5)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
JESUS prit avec lui Pierre, Jean et Jacques,
et il gravit la montagne pour prier.
Pendant qu’il priait,
l’aspect de son visage devint autre,
et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante.
Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui :
c’étaient Moïse et Élie,
apparus dans la gloire.
Ils parlaient de son départ
qui allait s’accomplir à Jérusalem.
Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ;
mais, restant éveillés, ils virent la gloire de JESUS,
et les deux hommes à ses côtés.
Ces derniers s’éloignaient de lui,
quand Pierre dit à JESUS :
« Maître, il est bon que nous soyons ici !
Faisons trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il ne savait pas ce qu’il disait.
Pierre n’avait pas fini de parler,
qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ;
ils furent saisis de frayeur
lorsqu’ils y pénétrèrent.
Et, de la nuée, une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils,
celui que j’ai choisi :
écoutez-le ! »
Et pendant que la voix se faisait entendre,
il n’y avait plus que JESUS, seul.
Les disciples gardèrent le silence
et, en ces jours-là,
ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.

– Acclamons la Parole de Dieu.



Homélie du 13 mars 2022 à Seneffe en Belgique


Ne sommes-nous pas toutes et tous un peu… conservateurs ? 
Pas au sens classique du terme, bien entendu. Mais plutôt à l’image de Pierre, sur la montagne. Celui-ci veut capturer le moment, arrêter le temps : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Dressons trois tentes ». Quoi de plus naturel en effet que de vouloir rester auprès de nos proches, de conserver ce qui nous semble essentiel,…

Juste avant de gravir la montagne, JESUS vient d’annoncer à ses disciples sa passion et sa mort, en concluant par cette sagesse toute paradoxale : « celui qui veut conserver sa vie, la perdra. ». Pourquoi JESUS prend-il alors seulement avec lui Pierre, Jacques et Jean ? Précisément parce que ce sont les trois disciples qui tout au long de l’évangile auront du mal à saisir une telle annonce. Ils veulent préserver leur vision de Dieu, celle d’un messie triomphant, un Christ de gloire. JESUS vient pourtant de l’annoncer : il n’y a pas de vie réellement ressuscitée, sans une mort assumée, sans un échec traversé.

Avouons que nous sommes un peu comme Pierre, Jacques et Jean ! Dans nos vies, il y a en effet tant d’histoires, de projets ou de personnes dont nous ne parvenons pas à faire le deuil. Acceptons-nous vraiment que nos proches suivent un autre chemin que celui que nous voulons qu’ils prennent ? Arrivons-nous à aimer en vérité, sans nous agripper ? A faire confiance, sans preuve ?

Pour intégrer cela, les textes de ce jour nous invitent —dans le silence et la prière— à transfigurer nos vies. Il s’agit de transformer les regards que nous posons sur notre histoire en y intégrant ce que nous avons parfois tant de mal à accepter. Car nos regards constituent véritablement la réalité qui nous entoure. Un visage n'existe-il pas pleinement par les yeux qui le regardent ? Un regard aimant ne rend-il pas une personne aimée ? Bien sûr, il y a les regards de peur, de suspicion, qui dévisagent, qui défigurent. Mais il y a aussi tous ces regards qui transfigurent le monde, qui n’enferment pas dans une histoire passée, mais offrent un avenir.

Parler de transfiguration, c'est prendre de la hauteur et voir au-delà des apparences ! « Regarde le ciel » dit le Seigneur au vieil Abraham, l’invitant à sortir de sa tente ! Ne regarde pas ce passé que tu connais, ne t’y réfugie pas. Mais accepte qu’un futur plus fécond que tu as imaginé s’offre encore à toi.

Pour cela, il s’agit de devenir, selon l’expression de Saint Paul, des citoyens des Cieux : des hommes et des femmes dont les regards offrent dans ce monde, des relations qui ne sont pas du monde. 
Les citoyens des cieux ont compris que la vie ne se gagne qu’à mesure où elle se donne ! Ils témoignent par leur style et leur foi que l’échec peut être traversé. Les citoyens des cieux laissent transparaître par ce qu’ils sont, une espérance qui n’est pas de ce monde. Ils « ne se conduisent pas ennemis de la croix » mais regardent, avec les yeux de Dieu, ce qui est si difficile à assumer aux yeux du monde : l’échec, la souffrance, le deuil. Les citoyens des cieux transfigurent ainsi notre monde. Ils l’aiment et le regardent autrement, ne le réduisant pas à son inhumanité.

Pour vivre concrètement cette citoyenneté des cieux, il s’agit de nous rendre sur notre propre montagne pour prier. Il s’agit d’éteindre en nous les mots, les paroles, les discours. La prière n’est pas là pour nous donner à comprendre, mais pour nous aider à accueillir notre fragilité, notre finitude. Au-delà de nos confessions, elle nous invite à montrer notre vrai visage à celui-là seul à qui nous pouvons le montrer et être transparent… Lorsque nous prions, il ne s’agit pas de parler mais de laisser parler l’Esprit en nous. Une telle prière nous donnera alors la force de quitter ce à quoi nous nous accrochons ici-bas. 
Vécue ainsi, la prière n’aura pas pour but de changer les événements de notre vie, mais de nous transformer afin de traverser sereinement ceux-ci. En ce sens, la prière ne change rien, mais elle transforme tout.

Voilà notre mission de citoyens des cieux : dans la prière, transformer notre regard sur nous-mêmes, sur proches et sur Dieu.

Vos projets se sont envolés ? Vous croyez faire de la figuration ? La tendresse a déserté votre foyer ? Par la prière —si vous acceptez que quelque chose change et meure en vous— vous trouverez de nouvelles raisons de croire en vous, de renaître et tenir debout.

Vos proches ne vous montrent plus leurs vrais visages ? Plus vous vous agrippez, plus ils s’éloignent ? Il s’agit de lâcher prise pour qu’ils suivent leur propre destinée. En transformant votre regard sur eux, vous trouverez dans le silence des forces nouvelles d’espérer en eux.

Vous avez perdu la face ? La honte, la colère ou la culpabilité vous envahissent ? Il s’agit de redécouvrir votre vraie identité, votre citoyenneté des cieux, en acceptant le regard tendre que Dieu pose inconditionnellement sur vous et sur les autres.
Le regard aimant de Dieu fera de vous une personne aimée.
Et par votre prière, vous trouverez le courage d’aimer.
Et, peut-être, de pardonner. Amen.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 21 Mar 2022, 9:25 pm




Citation :
Évangile


« Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même » (Lc 13, 1-9)


Gloire au Christ,
Sagesse éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
Convertissez-vous, dit le Seigneur,
car le royaume des Cieux est tout proche.
Gloire au Christ,
Sagesse éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (Mt 4, 17)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

Un jour, des gens rapportèrent à JESUS l’affaire des Galiléens
que Pilate avait fait massacrer,
mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.
    JESUS leur répondit :
« Pensez-vous que ces Galiléens
étaient de plus grands pécheurs
que tous les autres Galiléens,
pour avoir subi un tel sort ?
    Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même.
    Et ces dix-huit personnes
tuées par la chute de la tour de Siloé,
pensez-vous qu’elles étaient plus coupables
que tous les autres habitants de Jérusalem ?
    Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même. »
   JESUS disait encore cette parabole :
« Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne.
Il vint chercher du fruit sur ce figuier,
et n’en trouva pas.
    Il dit alors à son vigneron :
‘Voilà trois ans que je viens
chercher du fruit sur ce figuier,
et je n’en trouve pas.
Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?’
   Mais le vigneron lui répondit :
‘Maître, laisse-le encore cette année,
le temps que je bêche autour
pour y mettre du fumier.
    Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir.
Sinon, tu le couperas.’ »

   – Acclamons la Parole de Dieu.



Sainteté de Dieu et refus du mal | Homélie du 20 mars 2022 à Orgerus


« Je fus saisi par les entrailles du Dieu que Moïse découvre au buisson ardent. ‘J’ai vu la misère de mon peuple et je l’ai entendu crier sous les coups des chefs de corvées.’ Cette phrase ne résout rien mais elle m’a bouleversé. Elle m’a retourné vers Dieu et me l’a fait découvrir autre que je l’imaginais.[1] » Telles sont les paroles qu’écrit une personne victime de violences sexuelles dans l’Eglise, cherchant à relire son chemin de foi. Découvrir Dieu autre que je l’imaginais, découvrir Dieu autre que notre imagination le construit, l’idolâtre ou le détruit… découvrir Dieu autre au cœur de la violence subie, de la mémoire blessée et de la toute-puissance destructrice… découvrir Dieu autre quand on redoute de rester esclave de sa souffrance et des autres…

Moïse n’imagine pas, en menant son troupeau, se trouver face à ce buisson qui brûle sans se consumer, face à cette voix qui lui demande de retirer ses sandales pour approcher d’une terre habitée par la sainteté de Dieu. Les sandales deviennent, alors, inutiles car son chemin s’arrête ici, devant le Dieu très saint qui se révèle à lui. Faire l’expérience de la sainteté de Dieu ne laisse pas indemne et ce sera un chemin nouveau où il lui faudra reprendre ses sandales pour fouler les terres marquées par l’esclavage et la violence.

La sainteté de Dieu : un bien grand mot, un qualificatif que l’on ne comprend pas facilement et qui donne le vertige.  Que de questions et de malentendus sur la sainteté de Dieu ! La sainteté de Dieu est-elle un obstacle entre Lui et nous ? Certes si Dieu est au-delà de nos mots, Dieu est-il si saint qu’il demeure si loin de nous ? La sainteté de Dieu est-elle l’expression d’un Dieu en surplomb de la vie des hommes ? La sainteté de Dieu n’est pas le sacré qui fait peur, qui fascine, qui abuse et emprisonne. De même ceux et celles qui servent Dieu ne sont en rien des hommes ou des femmes sacrés, tout-puissants mais ils sont, sans cesse, appelés à devenir saints comme Dieu est saint. La sainteté de Dieu n’est pas celle que l’on imagine souvent ! Alors comment Dieu révèle-t-il sa sainteté ?

Dieu se présente à Moïse comme le Dieu de ses pères, c’est-à-dire dans la proximité de ce qui fait son identité même, dans l’histoire du peuple auquel il appartient. Mais surtout Dieu révèle ce qui L’inquiète profondément, ce qui Le touche fortement, ce qui habite Ses entrailles : la souffrance et l’injustice que vit son peuple. « J’ai vu sa misère… j’ai entendu ses cris… » Comme le dit le psaume de ce jour, le Seigneur est tendresse et pitié ; il fait œuvre de justice et défend le droit des opprimés (Ps 102). La sainteté de Dieu se révèle dans le refus du mal, dans la défense de ceux et celles qui sont pris par la violence, l’injustice et l’exploitation. La sainteté de Dieu se conjugue avec la dénonciation de ce qui détruit la dignité des personnes, des plus faibles et des plus petits aux plus grands et aux plus forts.

Dans une existence cabossée par la violence humaine, la rencontre avec le Dieu d’Abraham qui manifeste à celui-ci sa fidélité indéfectible, avec le Dieu de Moïse qui entend la souffrance de son peuple et, finalement, avec Dieu qui prend chair en JESUS, le Christ, qui meurt, innocent, sur une croix par amour pour tous, bouleverse et va à contre-courant d’une vision d’un Dieu lointain que le mal et la souffrance ne concernent pas, ne touchent pas, n’émeuvent pas. Ainsi comme l’écrivait cette même personne victime, « l’unique espérance est que le mal ne scelle pas la condamnation définitive de l’entière humanité. C’est cela, je crois, que témoigne Dieu dans la foi des chrétiens.[2] »

En ce troisième dimanche de Carême, ceux et celles qui seront baptisés à Pâques font une première étape – premier scrutin - sur le chemin qui conduit au baptême et donc à la sanctification de toute leur vie. Ce chemin de sainteté n’est jamais acquis, et en cette journée mémorielle de prière pour les personnes victimes, il nous faut entendre les paroles de vigilance du pape François quand la sainteté est corrompue : « La corruption spirituelle est pire que la chute du pécheur, car il s’agit d’un aveuglement confortable et autosuffisant où tout finit par sembler.[3]»

A l’écoute de l’Evangile, à l’image du figuier qui tarde à donner du fruit, chacun de nous comme chacune de nos communautés sont invités à la patience pour vivre les belles et fortes exigences de la sainteté reçue à notre baptême : « Laisse la grâce de ton baptême porter du fruit dans un cheminement de sainteté…. Ne te décourage pas, parce que tu as la force de l’Esprit pour que ce soit possible ; et la sainteté, au fond, c’est le fruit de l’Esprit Saint dans ta vie.[4] »


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 28 Mar 2022, 8:41 pm



Citation :
Évangile

« Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie » (Lc 15, 1-3.11-32)

Gloire et louange à toi, Seigneur JESUS.


Je me lèverai, j’irai vers mon père,
et je lui dirai :
Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Gloire et louange à toi, Seigneur JESUS. (Lc 15, 18)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
les publicains et les pécheurs
venaient tous à JESUS pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »
Alors JESUS leur dit cette parabole :
« Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père :
‘Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.’
Et le père leur partagea ses biens.
Peu de jours après,
le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait,
et partit pour un pays lointain
où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
Il avait tout dépensé,
quand une grande famine survint dans ce pays,
et il commença à se trouver dans le besoin.
Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays,
qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre
avec les gousses que mangeaient les porcs,
mais personne ne lui donnait rien.
Alors il rentra en lui-même et se dit :
‘Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance,
et moi, ici, je meurs de faim !
Je me lèverai, j’irai vers mon père,
et je lui dirai :
Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.
Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.’
Il se leva et s’en alla vers son père.
Comme il était encore loin,
son père l’aperçut et fut saisi de compassion ;
il courut se jeter à son cou
et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit :
‘Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.’
Mais le père dit à ses serviteurs :
‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller,
mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
allez chercher le veau gras, tuez-le,
mangeons et festoyons,
car mon fils que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé.’
Et ils commencèrent à festoyer.

Or le fils aîné était aux champs.
Quand il revint et fut près de la maison,
il entendit la musique et les danses.
Appelant un des serviteurs,
il s’informa de ce qui se passait.
Celui-ci répondit :
‘Ton frère est arrivé,
et ton père a tué le veau gras,
parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.’
Alors le fils aîné se mit en colère,
et il refusait d’entrer.
Son père sortit le supplier.
Mais il répliqua à son père :
‘Il y a tant d’années que je suis à ton service
sans avoir jamais transgressé tes ordres,
et jamais tu ne m’as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est revenu
après avoir dévoré ton bien avec des prostituées,
tu as fait tuer pour lui le veau gras !’
Le père répondit :
‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi,
et tout ce qui est à moi est à toi.
Il fallait festoyer et se réjouir ;
car ton frère que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé ! »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Laissez-vous réconcilier ! | Homélie du 27 mars 2022 à Ablain-Saint-Nazaire


Chers frères et sœurs,

Nous sommes ici à la Nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette. 45.000 soldats de la Première Guerre mondiale, la Grande Guerre, gisent ici. En total 600.000 soldats sont tombés sur le sol du Nord et du Pas-de-Calais entre 1914 et 1918. Dans une guerre sans aucun sens, et qui mènera à une autre guerre, la deuxième guerre mondiale, tout aussi horrible.
Ils étaient jeunes quand ils ont perdu leur vie. Jeunes hommes de 20 ans. 24 peut-être… Ils ont vécu des horreurs, une violence inouïe, la première guerre « industrielle », où l'être humain était devenu « chair à canon » Pour nous les chrétiens, qui croyons à une vie après la mort, ces morts nous parlent. Jusqu'à aujourd'hui. Ils nous appellent : Jamais plus la guerre ! Réconciliez-vous ! Faites la paix ! Pardonnez !

Je suis allemand, d’origine italienne, et c’est particulièrement touchant pour moi de célébrer en ce haut lieux de mémoire, en communion avec l’assemblée ici présente, et avec les téléspectateurs et téléspectatrices en France et en Belgique.

C’est du sol allemand que la violence et la tyrannie se sont déclenchés, et c’est un des plus grands miracles de l’histoire, qu’après la deuxième guerre mondiale, la réconciliation a été possible entre deux nations qui se considéraient ennemis héréditaires. Cette réconciliation et l'amitié franco-allemande ont été la base pour le projet de paix qui s’est déployé en Europe ces derniers 70 ans.
Un projet qui en ces jours s'est effondré d'une manière terrible. On voyait les présages, mais personne ne pouvait s'imaginer encore une guerre en Europe. Les images des Marioupol nous secouent. Une ville détruite, des mamans qui pleurent leurs enfants, des personnes âgées forcées à quitter leurs demeures. Je vis à Berlin. Tous les jours nous voyons arriver des milliers de réfugiés à la gare centrale, et on est juste au début !

La solidarité dans toute l’Europe est impressionnante. Partout se mobilisent les personnes pour aider le peuple ukrainien. Mais en même temps, il y a une sensation d’impuissance, qui nous laisse sans espoir. Comment fermer cette guerre ? Que faire pour que la paix soit rétablie ? En plus, la situation d’aujourd’hui n’est plus la même qu’il y a 100 ans.

Poutine a mis « en alerte » la force de dissuasion nucléaire. Nous ne pouvons pas laisser le conflit s'aggraver à une échelle mondiale, puisqu’on risque l’anéantissement de notre civilisation.
L'Evangile d'aujourd'hui nous raconte la tendresse d’un père pour son enfant. L’enfant prodigue s’était éloigné du Père, et lui-même se considérait indigne d'être appelé « fils », après avoir compris qu'il avait fait tort. Mais le père lui pardonne et l'accueille avec plus grande joie et rétablit l’amour filial.

Quelle est la « bonne nouvelle » de cette parabole pour nos jours de détresse ? Comment appliquer ce message du pardon à notre situation actuelle ?

La clé se trouve dans la deuxième lecture, dans la lettre aux Corinthiens. Saint Paul nous rappelle que Dieu a réconcilié le monde avec lui dans le Christ. Dieu l’a pour nous identifié au péché, au mal, cela veut dire aussi : à ce que nous vivons en ces jours de guerre en Europe !
Et cette nouvelle perspective a le pouvoir de changer la réalité : « Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né », dit Saint-Paul. Contre toutes les apparences, nous croyons à ce changement, à cette vérité qui est le cœur du message chrétien.
Donc ce n’est pas la violence qui va terminer la guerre, non pas les armes, mais l’appel que nous lançons à toute personne de bonne volonté : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu ! » Et j’ajoute : Laissez-vous réconcilier avec vos frères !

Pendant la Première Guerre mondiale, des chrétiens se sont battus les uns contre les autres. Et aujourd’hui deux peuples chrétiens, la Russie et l’Ukraine, sont en conflit. Soyons donc des « ambassadeurs du Christ », comme dit Saint Paul, auprès de nos frères et sœurs, et rappelons que, après deux guerres épouvantables au XXème siècle, le pardon a été possible !

Chers frères et sœurs,
Nous croyons au pouvoir de la prière et du pardon. Faisons, donc, nôtres les mots de la prière qu’à la fin de cette messe nous allons adresser à Notre-Dame de Lorette : « Écartez de nous les horreurs de la guerre et réconcilions les peuples dans la paix ! ».


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedMar 05 Avr 2022, 8:58 pm




Citation :
Évangile

« Celui d’entre-vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à jeter une pierre » (Jn 8, 1-11)

Gloire à toi, Seigneur.

Gloire à toi.
Maintenant, dit le Seigneur,
revenez à moi de tout votre cœur,
car je suis tendre et miséricordieux.
Gloire à toi, Seigneur.
Gloire à toi. (cf. Jl 2, 12b.13c)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
JESUS s’en alla au mont des Oliviers.
Dès l’aurore, il retourna au Temple.
Comme tout le peuple venait à lui,
il s’assit et se mit à enseigner.
Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme
qu’on avait surprise en situation d’adultère.
Ils la mettent au milieu,
et disent à JESUS :
« Maître, cette femme
a été surprise en flagrant délit d’adultère.
Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné
de lapider ces femmes-là.
Et toi, que dis-tu ? »
Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve,
afin de pouvoir l’accuser.
Mais JESUS s’était baissé
et, du doigt, il écrivait sur la terre.
Comme on persistait à l’interroger,
il se redressa et leur dit :
« Celui d’entre vous qui est sans péché,
qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »
Il se baissa de nouveau
et il écrivait sur la terre.
Eux, après avoir entendu cela,
s’en allaient un par un,
en commençant par les plus âgés.
JESUS resta seul avec la femme toujours là au milieu.
Il se redressa et lui demanda :
« Femme, où sont-ils donc ?
Personne ne t’a condamnée ? »
Elle répondit :
« Personne, Seigneur. »
Et JESUS lui dit :
« Moi non plus, je ne te condamne pas.
Va, et désormais ne pèche plus. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Un coeur de chair | Homélie du 3 avril 2022 à Paray-le-Monial


Frères et sœurs,
Amis en Christ,

Cette page d’évangile peut paraître archaïque. Mort par lapidation, quelle horreur ! Mais l’est- elle tant que cela ? Pas sûr. A y regarder de près, cette histoire est tout à fait actuelle.
Vous le savez bien, ce genre d’exécution sommaire n’a pas encore été éliminé de la surface de la planète, loin s’en faut. Notre Pape François nous y rend attentifs dans Amoris Laetitia : « On n’a pas fini d’éradiquer des coutumes inacceptables ». Il fustige la violence verbale, physique ou sexuelle faite aux femmes.
Mais les lapidations s’exercent sous bien d’autres formes : ces ragots qui salissent la réputation, ces critiques qui blessent, ces mots durs comme la pierre, à l’image de ce galet, que je balance avec l’intention de faire mal, d’anéantir, de supprimer : lynchages médiatiques, calomnies, et médisances que l’on insinue incognito sur les réseaux sociaux : ils mènent au désespoir parfois au suicide.
Cet évangile m’interpelle : suis-je acteur de ce genre de manœuvre ?
Que me dit JESUS dans la circonstance ? Revoyons cette scène et observons-le. D’un côté les pharisiens, défenseurs des règles et des valeurs de leur religion, des gens sincères et fidèles aux obligations de leur loi. De l’autre une femme, pieds et mains liés, saisie en flagrant délit d’adultère. Elle n’a aucune chance d’en réchapper. Condamnée sans procès ! La vie déjà l’a quittée, elle attend l’exécution.
Entre les deux, JESUS apparemment pris au piège : et toi JESUS qu’en dis-tu ? Rien.
Mais JESUS ne se dérobe pas : « on vous a dit… et bien je vous dis » ! Voilà de quoi faire enrager scribes, docteurs et savants.
Le piège tendu est grossier et vicieux. Si JESUS opte pour cette miséricorde qu’il enseigne, il est pris en flagrant délit de violation de la Loi. S’il opte pour l’application de la Loi il se met en contradiction avec la miséricorde qu’il prêche. Coincé ?

« Que celui qui n’a jamais péché… »
Aurais-tu lancé la pierre parce que la loi le demande ?
JESUS ne dérape ni d’un côté du piège ni de l’autre. Il n’a ni accepté, ni rejeté la Loi, il lui donne du sens, il l’inscrit dans une relation humaine avec Dieu, en invitant simplement chacun à s’examiner soi-même, à reconnaître son propre péché : « que celui qui est sans faute lui lance la première pierre. »
Quel beau retournement !
Dieu ne regarde pas seulement les actes, il regarde les personnes. À cette pauvre femme écrasée devant ses accusateurs, le regard de JESUS manifeste la miséricorde de Dieu qui n’a pas de limites. Elle dépasse les fautes et les erreurs.
Malheureusement l’esprit clérical et la rigidité de certains hommes d’Église ont quelquefois dressé des limites au pardon de Dieu.
« Moi non plus, je ne te condamne pas. » JESUS n’enferme personne dans ses erreurs ou échecs, il met la personne debout. Avec lui un avenir peut toujours s’écrire malgré les fragilités et les faiblesses, à l’image des traits qu’il trace sur le sol.
Mais JESUS est exigeant. Il ne dit pas à cette femme : « c’est cool, tu peux recommencer à vivre comme avant. » Il lui demande de repartir différente : va ne pèche plus, Dieu t’a sauvée, désormais sois en relation avec Lui, ne désespère plus, sache qu’il sera toujours avec toi, même au cœur de ton péché le plus sombre.
Si JESUS condamne l’acte, il ne condamne jamais la personne qui le commet. C’est le message que le pape François a livré à son retour des Journées Mondiales de Rio, le 29 juillet 2013, en réponse à une question d’un journaliste sur les homosexuels : « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? ».
Frère, sœur, ami,
Qui peut s’ériger en juge de son frère, de sa sœur ?
Que savons-nous ce cet homme, de cette femme que nous stigmatisons ? Que savons-nous de ce couple qui a divorcé ? De l’enfance de ce jeune délinquant ? De la souffrance de cette personne qui s’est donnée la mort ?
Seigneur je te demande pardon chaque fois que j’ai condamné mon prochain.
La réponse est limpide : « j’enlèverai ton cœur de pierre, je te donnerai un cœur de chair. »


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedMer 13 Avr 2022, 7:56 pm




Citation :
Évangile

Passion de notre Seigneur JESUS Christ (Lc 23, 1-49)


La Passion de notre Seigneur JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
L. L’assemblée tout entière se leva,
et on l’emmena chez Pilate.
On se mit alors à l’accuser :
F. « Nous avons trouvé cet homme
en train de semer le trouble dans notre nation :
il empêche de payer l’impôt à l’empereur,
et il dit qu’il est le Christ, le Roi. »
L. Pilate l’interrogea :
A. « Es-tu le roi des Juifs ? »
L. JESUS répondit :
X « C’est toi-même qui le dis. »
L. Pilate s’adressa aux grands prêtres et aux foules :
A. « Je ne trouve chez cet homme
aucun motif de condamnation. »
L. Mais ils insistaient avec force :
F. « Il soulève le peuple
en enseignant dans toute la Judée ;
après avoir commencé en Galilée, il est venu jusqu’ici. »
L. À ces mots, Pilate demanda si l’homme était Galiléen.
Apprenant qu’il relevait de l’autorité d’Hérode,
il le renvoya devant ce dernier,
qui se trouvait lui aussi à Jérusalem en ces jours-là.

À la vue de JESUS,
Hérode éprouva une joie extrême :
en effet, depuis longtemps il désirait le voir
à cause de ce qu’il entendait dire de lui,
et il espérait lui voir faire un miracle.
Il lui posa bon nombre de questions,
mais JESUS ne lui répondit rien.
Les grands prêtres et les scribes étaient là,
et ils l’accusaient avec véhémence.
Hérode, ainsi que ses soldats,
le traita avec mépris et se moqua de lui :
il le revêtit d’un manteau de couleur éclatante
et le renvoya à Pilate.
Ce jour-là, Hérode et Pilate devinrent des amis,
alors qu’auparavant il y avait de l’hostilité entre eux.

Alors Pilate convoqua
les grands prêtres, les chefs et le peuple.
Il leur dit :
A. « Vous m’avez amené cet homme
en l’accusant d’introduire la subversion dans le peuple.
Or, j’ai moi-même instruit l’affaire devant vous
et, parmi les faits dont vous l’accusez,
je n’ai trouvé chez cet homme aucun motif de condamnation.
D’ailleurs, Hérode non plus,
puisqu’il nous l’a renvoyé.
En somme, cet homme n’a rien fait qui mérite la mort.
Je vais donc le relâcher
après lui avoir fait donner une correction. »
L. Ils se mirent à crier tous ensemble :
F. « Mort à cet homme !
Relâche-nous Barabbas. »
L. Ce Barabbas avait été jeté en prison
pour une émeute survenue dans la ville, et pour meurtre.
Pilate, dans son désir de relâcher JESUS,
leur adressa de nouveau la parole.
Mais ils vociféraient :
F. « Crucifie-le ! Crucifie-le ! »
L. Pour la troisième fois, il leur dit :
A. « Quel mal a donc fait cet homme ?
Je n’ai trouvé en lui
aucun motif de condamnation à mort.
Je vais donc le relâcher
après lui avoir fait donner une correction. »
L. Mais ils insistaient à grands cris,
réclamant qu’il soit crucifié ;
et leurs cris s’amplifiaient.
Alors Pilate décida de satisfaire leur requête.
Il relâcha celui qu’ils réclamaient,
le prisonnier condamné pour émeute et pour meurtre,
et il livra JESUS à leur bon plaisir.

L. Comme ils l’emmenaient,
ils prirent un certain Simon de Cyrène,
qui revenait des champs,
et ils le chargèrent de la croix
pour qu’il la porte derrière JESUS.
Le peuple, en grande foule, le suivait,
ainsi que des femmes
qui se frappaient la poitrine
et se lamentaient sur JESUS.
Il se retourna et leur dit :
X « Filles de Jérusalem,
ne pleurez pas sur moi !
Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants !
Voici venir des jours où l’on dira :
‘Heureuses les femmes stériles,
celles qui n’ont pas enfanté,
celles qui n’ont pas allaité !’
Alors on dira aux montagnes :
‘Tombez sur nous’,
et aux collines :
‘Cachez-nous.’
Car si l’on traite ainsi l’arbre vert,
que deviendra l’arbre sec ? »
L. Ils emmenaient aussi avec JESUS
deux autres, des malfaiteurs, pour les exécuter.

Lorsqu’ils furent arrivés au lieu dit : Le Crâne (ou Calvaire),
là ils crucifièrent JESUS,
avec les deux malfaiteurs,
l’un à droite et l’autre à gauche.
JESUS disait :
X « Père, pardonne-leur :
ils ne savent pas ce qu’ils font. »
L. Puis, ils partagèrent ses vêtements
et les tirèrent au sort.

Le peuple restait là à observer.
Les chefs tournaient JESUS en dérision et disaient :
F. « Il en a sauvé d’autres :
qu’il se sauve lui-même,
s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »
L. Les soldats aussi se moquaient de lui ;
s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée,
en disant :
F. « Si tu es le roi des Juifs,
sauve-toi toi-même ! »
L. Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui :
« Celui-ci est le roi des Juifs. »

L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait :
A. « N’es-tu pas le Christ ?
Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! »
L. Mais l’autre lui fit de vifs reproches :
A. « Tu ne crains donc pas Dieu !
Tu es pourtant un condamné, toi aussi !
Et puis, pour nous, c’est juste :
après ce que nous avons fait,
nous avons ce que nous méritons.
Mais lui, il n’a rien fait de mal. »
L. Et il disait :
A. « JESUS, souviens-toi de moi
quand tu viendras dans ton Royaume. »
L. JESUS lui déclara :
X « Amen, je te le dis :
aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

L. C’était déjà environ la sixième heure (c’est-à-dire : midi) ;
l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure,
car le soleil s’était caché.
Le rideau du Sanctuaire se déchira par le milieu.
Alors, JESUS poussa un grand cri :
X « Père, entre tes mains je remets mon esprit. »
L. Et après avoir dit cela, il expira.

(Ici on fléchit le genou et on s’arrête un instant)

À la vue de ce qui s’était passé,
le centurion rendit gloire à Dieu :
A. « Celui-ci était réellement un homme juste. »
L. Et toute la foule des gens qui s’étaient rassemblés pour ce spectacle,
observant ce qui se passait,
s’en retournaient en se frappant la poitrine.
Tous ses amis,
ainsi que les femmes qui le suivaient depuis la Galilée,
se tenaient plus loin pour regarder.

– Acclamons la Parole de Dieu.



Sans avocat ni recours, Christ donne sa vie | Homélie du 10 avril 2022 à Éveux


Un frère mineur franciscain invité chez les frères prêcheurs dominicains à donner la Parole de Dieu : un immense merci pour la confiance que vous me faites ! Et merci au Jour du Seigneur !
Nos deux ordres ont été fondés exactement à la même époque : saint François et saint Dominique se seraient même peut-être rencontrés au concile de Latran IV en 1215 dans la mouvance du renouveau des cœurs grâce à l’Évangile qu’ils ont vécu radicalement. Cet Évangile, le voici :
Christ est né pauvre dans une crèche ; il n’a fait que du bien autour de lui ; et, parce que les ténèbres ont horreur de la lumière, il a été conduit au cœur de sa passion jusqu’à cette mort infâme sur la croix, instrument de supplice réservé aux incroyants. Et par le don qu’il fait de sa propre vie, Dieu l’a relevé, l’a ressuscité, parce que son amour a été plus fort que la haine.
Aujourd’hui, nous fêtons l’entrée de JESUS dans sa passion par une porte de Jérusalem sur un petit âne, un âne déjà présent à la crèche, roi sans pareil acclamé par une foule d’amis. Mais deux jours après, cette même foule va le renvoyer aux chefs religieux et politiques en leur demandant sa mort à la place d’un meurtrier.
L’innocent par excellence, le seul juste, conduit devant ses juges.
Avec un procès dérisoire dans un pays de droit, Lui qui nous jugera avec un amour infini.
Sans avocat pour le défendre, Lui notre avocat.
Sans dire un seul mot pour se défendre, Lui la Parole de Dieu.
Sans aucun recours possible, Lui notre Défenseur auprès du Père.
Tel un mouton que l’on conduit à l’abattoir, lui, notre Berger.
Mes frères détenus que je rencontre à la Maison d’Arrêt de Fleury Mérogis me disent pour la plupart : « Si je suis là, c’est parce que j’ai commis quelque chose d’injuste : je dois assumer ce que j’ai fait ». Après ce récit de la passion, j’ai envie d’ajouter : mais lui, JESUS, il n’a fait que du bien, il a donné sa propre vie pour nous remettre debout avec une miséricorde infinie, sans nous juger selon nos actes mais en nous regardant notre face lumineuse d’enfants de Dieu.

Pourquoi une telle violence déchaînée contre le seul Juste ? Par jalousie.
Pourquoi l’avoir enchaîné en bouc émissaire de nos dysfonctionnements ? Parce qu’ils n’ont aucun motif de condamnation.
Pourquoi le mal en nous nous transforme en manipulateurs politiques, religieux, laïcs ? Parce qu’il est notre Roi.
Pourquoi n’ouvre-t-il pas la bouche, lui la parole de Dieu ? Parce qu’on l’a fait taire.
Dans de telles souffrances physiques, psychologiques, spirituelles, comment fait-il pour se centrer sur la présence de son Père qui veille sur lui au cœur de sa détresse alors même qu’il est abandonné par les siens qui ne l’ont pas reçu ? Parce que JESUS rayonne de la lumière de son Père et notre Père.
Comment, au sommet de la Croix, est-il encore capable de pardonner, de donner le meilleur de lui-même, son souffle d’amour, l’Esprit de son Père ? Ils vont me tuer, moi le Juste, mais ils ne savent pas le mal qu’ils font : « Père, pardonne-leur ».
La grande et sainte semaine, nous la commençons aujourd’hui jusque samedi soir. Centrons sur le Christ livré par la folie des hommes, donnant sa vie pour chacun de nous. Comme son Père veille sur lui, il veille aussi sur chacune de nos vies parfois crucifiées, parfois abandonnées, parfois victimes, mais parfois aussi complices du mal à l’œuvre dans nos cœurs et dans notre humanité.
Prions avec le pape François et toute l’Église :
- Père, pardonne-nous pour la guerre, en Ukraine et ailleurs,
- Pardonne-nous de continuer de tuer nos frères,
- Pardonne le mal dont nous sommes victimes ou complices.
- Nous implorons ton jugement d’amour que toi seul peut nous donner pour nous relever et relever ceux qui sont crucifiés.
- Nous te prions pour ceux qui n’en peuvent plus, qui n’ouvrent pas la bouche, qui sont sans avocat ni recours.
Seigneur, nous te demandons ton Esprit, ta force, ton pardon, ton Amour.
Et avec nos frères et sœurs ukrainiens, tenons-nous au pied de la croix avec Marie, la mère du Christ.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedMar 26 Avr 2022, 7:12 pm



Citation :
Évangile

« Huit jours plus tard, JESUS vient » (Jn 20, 19-31)


Alléluia. Alléluia.
Thomas parce que tu m’as vu, tu crois,
dit le Seigneur.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu !
Alléluia. (Jn 20, 29)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

C’était après la mort de JESUS.
Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
JESUS vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
JESUS leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés,
ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés,
ils seront maintenus. »

Or, l’un des Douze, Thomas,
appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
n’était pas avec eux quand JESUS était venu.
Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! »

Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux.
JESUS vient,
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d’eux.
Il dit :
« La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d’être incrédule,
sois croyant. »
Alors Thomas lui dit :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
JESUS lui dit :
« Parce que tu m’as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Il y a encore beaucoup d’autres signes
que JESUS a faits en présence des disciples
et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits
pour que vous croyiez
que JESUS est le Christ, le Fils de Dieu,
et pour qu’en croyant, vous ayez la vie



Homélie du 24 avril 2022 à Schaerbeek (Belgique)


Thomas a raison d’être sceptique ! Il a raison de ne pas croire trop vite, de demander quelques preuves. Il a raison de faire fonctionner sa raison ! Dans notre monde —qui croit de moins en moins en la vérité— n’y a-t-il pas parfois de saines méfiances, 
des doutes légitimes, des compréhensibles suspicions, qu’il nous faut développer précisément au nom de cette vérité que nous cherchons ? La croyance n’est-elle pas parfois plus proche de la naïveté 
que de l’intelligence ? 
Et le doute plus proche de la foi
que de l’incroyance ?

Thomas a, en un sens, raison d’être incrédule ! Cependant, Thomas se trompe... Car en cherchant son Dieu d’abord du côté de la preuve et du savoir, il se dispense d’entrer dans le champ du croire ! En cela, n’est-il pas comme nous, bien de notre temps ? 
C’est notre ‘vrai jumeau’, non seulement parce qu’il doute, mais aussi parce que —nous l’avons entendu— il arrive en retard après l’annonce de la résurrection, comme toutes les générations suivantes de chrétiens... Oui, il est bien le jumeau de ceux et celles qui cherchent des raisons de croire, d’aimer et d’espérer. Il est le symbole de notre quête de réponses à des questions fondamentales, qui ne peuvent en recevoir de définitives.

Certes, comme Thomas, nous voudrions voir, comprendre, toucher... Mais lorsqu’il s’agit de la foi, n’est-ce pas justement un danger ? Celui précisément de ranger la foi dans le champ d’un contenu à transmettre, de faire ainsi des croyants… des sachants ! 
En ce sens, il y a ceux qui croient savoir, et qui pensent détenir des preuves. Et il y a aussi ceux qui savent croire… Ceux pour qui l’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence…

Face à notre désir de réponses, le Christ Ressuscité nous laisse avec cette béatitude ultime : «Heureux ceux qui croient sans avoir vu». Comme si le doute et l’absence étaient constitutifs de notre bien-être, de notre bien-croire ; indispensables même à notre croissance ! Comme si le manque de preuve était le lieu d’une promesse. 
Cela ne se vérifie-t-il pas dans l’amour, l’espérance et la foi ?

Il n’y a, en effet, pas de preuve décisive lorsqu’on aime. 
Seul celui qui aime —sans sécurité d’être aimé en retour— 
découvre le véritable amour.

Il n’y aura jamais d’argument suffisant pour espérer. 
Seul celui patiente —sans certitude de recevoir ce qu’il attend—
découvre ce qu’est la vivante espérance.

Il n’y a pas, non plus, de raison ultime de croire.

Seul celui fait confiance —sans preuve— 
voit le monde autrement, en ne le réduisant à son inhumanité.

L’amour, l’espérance et la foi —tout comme l’incroyance—ne s’imposent pas, ne se démontrent pas. Et si une certaine suspicion nous rappelle parfois qu’il « faut le voir, pour le croire », la finale de l’Évangile nous indique un tout autre chemin : 
Il faut le croire pour le voir. Car…
C’est la confiance qui ouvre les yeux. 
C’est l’espérance qui donne de voir plus loin. 
C’est l’amour vrai qui offre la claire vision des choses essentielles. 


Pour le vrai croyant, ce n’est donc pas parce qu’il voit qu’il croit. 
Mais c’est parce qu’il croit, qu’il peut tout voir tout autrement. 

Qu’est-ce à dire, concrètement ? 

Si nous commençons par regarder le monde tel qu’il est, dans le but d’y trouver des raisons de croire, alors l’indifférence et l’agnosticisme ne seront jamais loin. Car face au réel, le désespoir aura beaucoup de chance de trouver une place dans notre cœur.

Mais si nous prenons le chemin inverse : si nous commençons par croire et faire confiance, alors, nous parviendrons à voir le monde autrement, avec les yeux de Dieu. Et tout sera transformé ! 

Si vous commencez par regarder un proche simplement tel qu’il est, vous verrez bien vite ses côtés plus difficiles, et vous aurez des difficultés à croire en lui… Mais si vous commencez par croire en lui, et faites vôtre cette parole : « À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis », alors, vous verrez en cette personne davantage que ce que vous n’imaginez…

Si vous commencez par voir celles et ceux que vous ne connaissez pas —quelle que soient leur origine d’ailleurs— comme une menace, il s’agit d’accueillir cette parole : « Avance ton doigt, tend ta main vers son côté blessé ». Alors, les autres deviendront pour vous fils et filles de Dieu. Et vous « partagerez leurs détresses » !

En enfin, si vous regardez la vie —qui naît, grandit ou s’éteint— seulement avec les yeux de la science, il s’agit d’entendre cette parole : « la paix est avec toi ». Et croire que l’histoire d’un humain quel qu’il soit s’inscrit dans une destinée plus grande, celle de Dieu. Croire que notre vie ne s’achève pas au jour de notre mort ! 
Croire que la vie recèle toujours plus que ce qu’elle donne à voir…

Celui qui commence par croire de la sorte —avant de voir— trouve finalement en lui un chemin intérieur de paix, de libération. 
Sa vie devient alors soufflante, inspirée, pacifiée.

« Heureux toi qui fais confiance, sans preuve. La paix est avec toi.» Amen



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedMar 03 Mai 2022, 8:33 pm




Citation :
Évangile

« JESUS s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson » (Jn 21, 1-14)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean


En ce temps-là,
JESUS se manifesta encore aux disciples
sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment.
Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre,
avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
Nathanaël, de Cana de Galilée,
les fils de Zébédée,
et deux autres de ses disciples.
Simon-Pierre leur dit :
« Je m’en vais à la pêche. »
Ils lui répondent :
« Nous aussi, nous allons avec toi. »
Ils partirent et montèrent dans la barque ;
or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.

Au lever du jour, JESUS se tenait sur le rivage,
mais les disciples ne savaient pas que c’était lui.
JESUS leur dit :
« Les enfants,
auriez-vous quelque chose à manger ? »
Ils lui répondirent :
« Non. »
Il leur dit :
« Jetez le filet à droite de la barque,
et vous trouverez. »
Ils jetèrent donc le filet,
et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer,
tellement il y avait de poissons.
Alors, le disciple que JESUS aimait
dit à Pierre :
« C’est le Seigneur ! »
Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur,
il passa un vêtement,
car il n’avait rien sur lui,
et il se jeta à l’eau.
Les autres disciples arrivèrent en barque,
traînant le filet plein de poissons ;
la terre n’était qu’à une centaine de mètres.

Une fois descendus à terre,
ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise
avec du poisson posé dessus,
et du pain.
JESUS leur dit :
« Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. »
Simon-Pierre remonta
et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons :
il y en avait cent cinquante-trois.
Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré.
JESUS leur dit alors :
« Venez manger. »
Aucun des disciples n’osait lui demander :
« Qui es-tu ? »
Ils savaient que c’était le Seigneur.
JESUS s’approche ;
il prend le pain
et le leur donne ;
et de même pour le poisson.
C’était la troisième fois
que JESUS ressuscité d’entre les morts
se manifestait à ses disciples.

– Acclamons la Parole de Dieu.


Venez déjeuner ! | Homélie du 1er mai 2022 à Épinay-sur-Seine


« Venez déjeuner ! »
C’est nous, aujourd’hui, frères et sœurs, que le Seigneur, le Christ vivant, ressuscité, invite à venir déjeuner avec lui. Nous, ici, ce matin, dans cette église, et vous tous qui vous joignez à nous devant votre télévision.
Comme à chaque messe. La messe, comme ce matin-là au bord de la mer de Tibériade avec les sept disciples, c’est le Seigneur JESUS, le Vivant, qui veut nous faire asseoir autour de lui, pour partager avec nous la nourriture qu’il nous a préparée, la parole et le pain. Nous nourrir de sa présence, de sa présence réelle.
Et je me souviendrai toujours de ce matin d’été où, avec quelques amis pèlerins, nous nous trouvions au bord de la mer de Tibériade, à l’endroit même où cela s’est passé. Il y a là aujourd’hui, au bord de l’eau, un abri ouvert où nous avons pu célébrer la messe. Nous étions là, nous avec lui, lui à table avec nous, un moment inoubliable, un moment lumineux.
Oui, c’est à chaque messe que le Christ nous invite en nous disant : « venez vous asseoir autour de moi, venez manger la nourriture que je vous ai préparée », surtout quand nous avons vécu des moments difficiles. Nous aussi, comme Pierre et les disciples, nous avons bien des difficultés à traverser : tous ces efforts que nous faisons sans résultat, ces conditions de travail stressantes, ces conflits entre nous – ou, tout simplement, quand nous souffrons de la solitude, de la maladie, quand nous sommes en prison. Alors, oui, le Christ nous dit : venez reprendre des forces. Venez manger, pas chacun de votre côté, mais ensemble, dans la lumière du matin que le Christ veut faire lever sur notre nuit, sur les obscurités de notre existence.

Vous savez, chaque fois que JESUS venait prendre un repas chez quelqu’un, sa présence changeait la vie des gens qui étaient là à table avec lui. Comme à Cana, quand il a changé l’eau en vin, en très bon vin. Ou quand il a nourri toute une foule qui avait faim. Mais bien plus encore, c’était le cœur de ceux qui étaient là que sa présence changeait, le faisant passer de l’égoïsme au partage, du péché à l’amour, de la faute au pardon. Voilà ce que le Christ vient faire pour nous, ce matin encore, en venant déjeuner avec nous. Pour que notre existence trouve, auprès de lui, un nouveau souffle. Pour changer notre cœur, pour qu’il se remette à respirer au grand souffle de Dieu.
Mais alors, en ce jour du 1er mai, fête du travail, je me dis que cette transformation, elle devrait intervenir tout particulièrement dans le domaine de notre travail. Toute la nuit, Pierre et les disciples avaient pêché sans aucun résultat. Et tout d’un coup, sur la parole du Christ, c’est une pêche miraculeuse ! Oui, frères et sœurs, c’est à partir de la parole du Christ que nous devrions chercher à donner à notre travail sa véritable réussite, sa fécondité, son bonheur. Le but du travail, nous l’oublions trop souvent, ce n’est pas chacun pour soi, mais c’est pour nous nourrir les uns les autres.
Tant que nos conditions de travail n’auront pour but que l’argent, le profit égoïste, tant que nos conditions de travail resteront stressantes, inhumaines, comme elles le sont si souvent, ce sera encore la nuit pour tant d’entre nous. Gagner sa vie, oui, mais la vie, ce n’est pas d’abord l’argent : la vie, c’est de l’humanité partagée. Et le travail doit s’inscrire dans cette dynamique-là. Le travail, c’est toujours un effort, mais ce peut être, ce doit être aussi du bonheur, du bonheur ensemble.
Et ce n’est pas là de l’utopie – c’est quelque chose qui commence à se mettre en place. Je me suis beaucoup réjoui quand j’ai découvert récemment des chercheurs universitaires qui, dans une grande école de Grenoble, se consacrent à changer les conditions de travail dans les entreprises. Avec tout un ensemble de chefs d’entreprises, ils se sont rendu compte que si nous continuons comme actuellement, nous allons nous détruire. Il faut arrêter la guerre économique. Sinon, nous allons à la catastrophe. Ce sont eux qui le disent. C’est pourquoi ils se consacrent à repenser le monde du travail en mettant au centre la paix économique, le bien-être, l’épanouissement de chaque travailleur. Pour que notre économie ne soit plus une guerre permanente, mais organise la paix sociale et un mieux-vivre-ensemble. Et pour cela, il faut replacer l’être humain et sa capacité de fraternité au cœur de l’entreprise, pour le service de tous.

Voilà aussi ce que JESUS veut nous aider à changer, dans notre société, pour notre bien à tous. JESUS, en nous invitant à venir nous asseoir autour de lui, en nous offrant son corps et son sang, sa présence, nous fait nous regarder les uns les autres autrement qu’avant. Il nous réunit pour que ce fruit de la terre, de la vigne et du travail des hommes que nous lui apportons, cela devienne un repas partagé entre nous, un moment et une source de fraternité.
Et ce qu’il attend de nous, c’est que nous le laissions changer notre cœur, notre existence, notre travail, toute notre façon de vivre les uns avec les autres.

« Venez déjeuner » : c’est notre cœur, frères et sœurs, que le Christ vient nourrir ce matin, pour qu’avec sa force, nous mettions le partage, l’attention aux autres au centre de notre existence.

Pour que nous soyons vivants. De sa vie à lui, Le Vivant.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedLun 09 Mai 2022, 7:47 pm



Citation :
Évangile

« À mes brebis, je donne la vie éternelle » (Jn 10, 27-30)


Alléluia. Alléluia.
Je suis, le bon Pasteur, dit le Seigneur ;
je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent.
Alléluia. (Jn 10, 14)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
JESUS déclara :
« Mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais,
et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle :
jamais elles ne périront,
et personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données,
est plus grand que tout,
et personne ne peut les arracher de la main du Père.
Le Père et moi,
nous sommes UN. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Nous sommes tous des bergers | Homélie du 8 mai 2022 à Scy-Chazelles


Aujourd’hui, 8 mai, notre nation commémore le 8 mai 1945, la capitulation de l’Allemagne et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Demain, 9 mai, nous commémorerons le 9 mai 1950, la déclaration de Robert Schuman, ministre des Affaires étrangères, annonçant ce qui allait devenir la Communauté européenne du charbon et de l’acier, premier pas vers l’union amicale et pacifique des nations de l’Europe, ces mêmes nations qui, cinq ans et un jour plus tôt, se faisaient une guerre à mort.

Ce n’est donc pas un hasard si nous sommes aujourd’hui dans cette église de Scy-Chazelles, en Moselle, où repose le corps de Robert Schuman. Nous y sommes parce que Robert Schuman a été un homme d’État, un homme de courage, de ténacité et de paix, et un chrétien.
C’est peut-être un hasard, en revanche, si les lectures de ce dimanche, des Actes des Apôtres à l’Évangile, évoquent toutes le Bon Berger. Mais alors, c’est un hasard heureux…
Le Bon Berger, nous le savons, c’est le Christ. C’est celui qui mène son troupeau, le conduit sur les chemins, le protège, veille sur lui jour et nuit. Pour son troupeau, le Bon Berger est prêt à donner sa vie. Le Bon Berger, c’est le chef, et le chef est un serviteur. « Je ne suis pas venu », dit le Christ, « pour être servi, mais pour servir. »

Et nous, chrétiens, nous sommes à notre tour appelés à devenir des bergers… J’insiste sur cette phrase. Notre vocation de chrétiens est de devenir des bergers. Les bergers de l’humanité. Nous sommes appelés à protéger, à secourir, à veiller sur toute humanité. Que notre troupeau soit grand ou petit ; qu’il soit une nation, une ville, une paroisse, une famille, et même une seule personne. Car on peut être le berger de son mari, de sa femme, d’un parent, d’un ami. Un berger sans violence, mais résolu ; un berger sans orgueil, un berger qui accepté de rendre service par amour pour son troupeau.

Robert Schuman n’est pas entré en politique par orgueil ni par ambition personnelle. Il s’est engagé en 1919 à l’appel de l’évêque de Metz, et comme député, ministre, président du Conseil, président du parlement européen, il n’a fait qu’une chose : rendre service. Patiemment, honnêtement, de façon désintéressée. En Lorrain fidèle, avec son sens des actes concrets, son courage d’entreprendre, son patriotisme tourné vers la paix, lui qui voulait que revienne l’amitié entre la France et l’Allemagne avant même que la guerre fût terminée. En chrétien fidèle, lui qui vivait de façon très modeste, qui disait le bréviaire et qui assistait à la messe chaque jour, sans ostentation, simplement pour se nourrir et demander au Seigneur la force de continuer à servir, et à servir bien. Il n’avait pas d’éclat, pas de charisme particulier sinon son sourire ; il portait la moustache et un chapeau mou ; il n’était qu’un homme parmi les hommes, mais qui dès sa jeunesse avait pris au sérieux sa mission de chrétien : être un berger.

Pour lui le troupeau a été Metz, puis la Moselle, puis la France, puis l’Europe. Pour nous sans doute le troupeau est beaucoup plus petit. Mais nous ne sommes pas différents de lui, et nous avons la même vocation. Que notre engagement soit un engagement politique, qu’il soit celui de notre travail, celui de notre famille, l’engagement auprès des plus pauvres et des malades, l’engagement dans l’Église ou le simple et essentiel engagement de l’amitié : nous sommes tous, depuis notre baptême et avec l’aide du Seigneur, nous sommes tous les bergers de nos frères. Et, avec l’aide du Seigneur, d’aussi bon bergers que nous le pouvons.

Aujourd’hui, frères et sœurs, aura lieu un dernier événement, et non le moindre. Aujourd’hui, Jacques, qui est ici, va faire sa première communion. Il va recevoir la nourriture qui fera de lui un adulte dans le Christ, il va recevoir l’Agneau de Dieu qui fera de lui un berger. Jacques, avec le Corps du Christ, nous te donnons une mission : sois, comme nous tous qui t’entourons, le serviteur et le berger de tes frères !


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 18 Icon_minipostedMar 17 Mai 2022, 7:10 pm




Citation :
Évangile

« Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres » (Jn 13, 31-33a.34-35)


Alléluia. Alléluia.
Je vous donne un commandement nouveau,
dit le Seigneur :
« Aimez-vous les uns les autres,
comme je vous ai aimés. »
Alléluia. (cf. Jn 13, 34)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

Au cours du dernier repas que JESUS prenait avec ses disciples,
quand Judas fut sorti du cénacle, JESUS déclara :
« Maintenant le Fils de l’homme est glorifié,
et Dieu est glorifié en lui.
Si Dieu est glorifié en lui,
Dieu aussi le glorifiera ;
et il le glorifiera bientôt.

Petits enfants,
c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous.
Je vous donne un commandement nouveau :
c’est de vous aimer les uns les autres.
Comme je vous ai aimés,
vous aussi aimez-vous les uns les autres.
À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples :
si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Canonisation de Charles de Foucauld | Homélie du 15 mai 2022 à Rome (Vatican)


Traduit de l’italien

Nous avons entendu ces paroles que JESUS confie à ses disciples, avant de passer de ce monde au Père, des paroles qui nous disent ce que signifie être chrétiens : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres »" (Jn 13, 34). C'est le testament que le Christ nous a laissé, le critère fondamental pour discerner si nous sommes vraiment ses disciples ou non : le commandement de l'amour. Arrêtons-nous sur les deux éléments essentiels de ce commandement : l'amour de JESUS pour nous - comme je vous ai aimés - et l'amour qu'il nous demande de vivre - aimez-vous les uns les autres.

Tout d'abord, comme je vous ai aimés. Comment JESUS nous a-t-il aimés ? Jusqu'au bout, jusqu'au don total de lui-même. Il est frappant de constater qu'il prononce ces paroles par une nuit sombre, alors que l'atmosphère du Cénacle est pleine d'émotion et d'inquiétude : émotion parce que le Maître est sur le point de dire adieu à ses disciples, inquiétude parce qu'il annonce que l'un d'entre eux va le trahir. Nous pouvons imaginer quelle douleur JESUS portait dans son âme, quelles ténèbres s'amoncelaient dans le cœur des apôtres, et quelle amertume en voyant Judas quitter la pièce pour entrer dans la nuit de la trahison, après avoir reçu la bouchée trempée pour lui par le Maître. Et c’est précisément à l'heure même de la trahison que JESUS confirme son amour pour les siens. Car, dans l’obscurité et les tempêtes de la vie, c'est cela l'essentiel : Dieu nous aime.

Cette annonce, frères, sœurs, doit être au centre de la profession et des expressions de notre foi : « Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés » (1Jn 4, 10). N’oublions jamais cela. Au centre, il n'y a pas notre capacité ou nos mérites, mais l'amour inconditionnel et gratuit de Dieu, que nous n'avons pas mérité. Au début de notre être chrétien, il n'y a pas de doctrines ni d’œuvres, mais l'émerveillement de nous découvrir aimés, avant toute réponse de notre part. Alors que le monde veut souvent nous convaincre que nous n'avons de valeur que dans la mesure où nous produisons des résultats, l'Évangile nous rappelle la vérité de la vie : nous sommes aimés. Un maître spirituel de notre époque a écrit : « Avant même qu'un être humain puisse nous voir, nous étions vus par les yeux aimants de Dieu. Avant même que quelqu'un nous entende pleurer ou rire, nous étions entendus par notre Dieu qui est toute écoute pour nous. Avant même que quelqu'un en ce monde nous parle, la voix de l'amour éternel nous parlait déjà » (H. Nouwen, Sentirsi amati, Brescia 1997, p. 50).

Cette vérité nous demande de nous convertir sur l'idée que nous nous faisons souvent de la sainteté. Parfois, en insistant trop sur les efforts pour accomplir de bonnes œuvres, nous avons généré un idéal de sainteté trop fondé sur nous-mêmes, sur l'héroïsme personnel, sur la capacité de renonciation, sur le sacrifice de soi pour gagner une récompense. Nous avons ainsi fait de la sainteté un objectif inaccessible, nous l'avons séparée de la vie quotidienne au lieu de la rechercher et de l’embrasser dans le quotidien, dans la poussière de la rue, dans les efforts de la vie concrète et, comme le disait sainte Thérèse d'Avila à ses sœurs, « parmi les casseroles de la cuisine ». Être disciples de JESUS et marcher sur le chemin de la sainteté, c'est avant tout se laisser transfigurer par la puissance de l'amour de Dieu. N'oublions pas la primauté de Dieu sur le moi, de l'Esprit sur la chair, de la grâce sur les œuvres.

L'amour que nous recevons du Seigneur est la force qui transforme notre vie : il dilate notre cœur et nous prédispose à aimer. C'est pourquoi JESUS dit – et c’est le deuxième aspect – "comme je vous ai aimés, vous devez aussi vous aimer les uns les autres". Ce comme n'est pas seulement une invitation à imiter l'amour de JESUS ; il signifie que nous ne pouvons aimer que parce qu'il nous a aimés, parce qu'il donne son Esprit à nos cœurs, l'Esprit de sainteté, l'amour qui nous guérit et nous transforme. C'est pourquoi nous pouvons faire des choix et accomplir des gestes d'amour dans chaque situation et avec chaque frère et sœur que nous rencontrons.
Et, concrètement, qu'est-ce que cela signifie de vivre cet amour ? Avant de nous laisser ce commandement, JESUS a lavé les pieds à ses disciples ; après l'avoir annoncé, il s'est livré sur le bois de la croix. Aimer signifie ceci : servir et donner sa vie. Servir, c'est-à-dire ne pas faire passer ses propres intérêts en premier ; se désintoxiquer des poisons de la cupidité et de la concurrence ; combattre le cancer de l'indifférence et le ver de l'autoréférentialité ; partager les charismes et les dons que Dieu nous a donnés. Se demander concrètement : "qu'est-ce que je fais pour les autres ?" et vivre le quotidien dans un esprit de service, avec amour et sans clameur, sans rien revendiquer.

Et puis donner sa vie, ce qui ne se réduit pas à offrir quelque chose, comme une partie de ses biens, aux autres, mais se donner soi-même. C'est sortir de l'égoïsme pour faire de l'existence un don, regarder les besoins de ceux qui marchent à nos côtés, se dépenser pour ceux qui en ont besoin, peut être même un peu d'écoute, de temps, un coup de téléphone. La sainteté n'est pas faite de quelques gestes héroïques, mais de beaucoup d'amour quotidien. « Es-tu une consacrée ou un consacré ? Sois saint en vivant avec joie ton engagement. Es-tu marié ? Sois saint en aimant et en prenant soin de ton époux ou de ton épouse, comme le Christ l’a fait avec l’Église. Es-tu un travailleur ? Sois saint en accomplissant honnêtement et avec compétence ton travail au service de tes frères. Es-tu père, mère, grand-père ou grand-mère ? Sois saint en enseignant avec patience aux enfants à suivre JESUS. As-tu de l’autorité ? Sois saint en luttant pour le bien commun et en renonçant à tes intérêts personnels » (Exhortation apostolique Gaudete et Exsultate, n. 14).

Servir l'Évangile et les frères, offrir sa vie sans retour, sans chercher la gloire mondaine : nous sommes, nous aussi, appelés à cela. Nos compagnons de route, canonisés aujourd'hui, ont vécu la sainteté de cette manière : en embrassant leur vocation avec enthousiasme - comme prêtres, comme personnes consacrées, comme laïcs - ils se sont dépensés pour l'Évangile, ils ont découvert une joie sans comparaison et ils sont devenus des reflets lumineux du Seigneur dans l'histoire. Faisons-le aussi, parce que chacun de nous est appelé à la sainteté, à une sainteté unique et non reproductible. Oui, le Seigneur a un plan d'amour pour chacun de nous, il a un rêve pour ta vie. Accueilles-le. Et fais-le avancer avec joie.


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