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 L'Homélie

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RAMOSI
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MessageSujet: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedDim 12 Fév 2012, 9:26 pm

Rappel du premier message :



05/02/2012, 5e dimanche du Temps ordinaire (en provenance du Jour du Seigneur)

Texte de l'homélie

Fais-nous aimer notre condition d’homme !

Six siècles avant le Christ, un poète juif a adapté un conte très connu à l’époque pour lui donner une vraie profondeur religieuse. Et ce contenu religieux nous intéresse car il s’agit des épreuves qui nous tombent dessus. Des amis viennent dire à Job : « Toi qui étais riche, si tu as tout perdu, c’est que tu as péché. » Et Job refuse cette explication, il sent que ce n’est pas la vérité…

Ça me fait penser à une jeune femme d’origine juive, mais non croyante : Édith Stein, morte dans un camp de déportation pendant la guerre. Elle était professeur de philo. Un jour, elle se trouve chez une amie qui doit la laisser seule un soir. Édith Stein tire un livre de la bibliothèque. Elle tombe sur la vie de Thérèse d’Avila, la grande réformatrice du Carmel au 16e siècle. Elle va le lire d’un bout à l’autre toute la nuit, et en fermant le livre, elle se dit : « Là est la vérité. » Que c’est grand, que c’est beau la capacité que nous avons de chercher ce qui est vrai et de le sentir au fond de notre cœur.

Lorsqu’il nous arrive une grosse épreuve, nous cherchons « pourquoi ça m’arrive à moi ? » Et il ne nous faut pas grand-chose pour reprocher à Dieu nos malheurs, « alors quoi, Lui qui nous aime, il ne nous protège pas ? » Quelquefois même, certains pensent que la vie ne vaut plus la peine d’être vécue. D’autres se persuadent qu’on leur a jeté un sort, que des gens leur veulent du mal… Toutes sortes d’explications qu’on se donne, mais dans le fond de nous-mêmes, nous sentons bien que la vérité n’est pas là…

Job commence par demander des comptes à Dieu et Dieu lui dit : « Étais-tu là quand j’ai fait le ciel et la terre ? » Job reconnaît sa prétention à vouloir tout savoir : « Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant c’est différent. » Job n’a toujours pas l’explication de son épreuve qu’il considère injuste, mais il comprend qu’accuser les autres, fut-ce Dieu, ne mène à rien !

Plus tard, et c’est une spécificité de la foi chrétienne, avec le Christ, nous découvrons, étonnés, surpris, que non seulement Dieu n’est pas responsable de nos épreuves, mais qu’il a porté les siennes, spécialement au moment de la croix où il a vécu un procès injuste, la trahison, le fouet, l’ignominie et la mort. À travers ses épreuves, il a fait triompher en lui la confiance en Dieu, son Père, et l’amour des autres, jusqu’à pardonner à ceux qui le faisaient mourir. Et il ne cesse de venir vers nous - il nous le signifie dans les sacrements - pour que triomphent aussi en nous la confiance en Dieu et l’amour des autres, de tous les autres. Mais Jésus est impuissant vis-à-vis de ceux qui se bardent de certitudes, qui croient tout savoir et ne cherchent pas ce qui est vrai. Nous l’avons chanté avec le psaume : « Dieu écoute les humbles… »

Lorsque des parents reçoivent une carte de leur garçon de 12 ans parti en camp scout ou en colo, ils lisent entre les lignes, parce qu’ils connaissent et aiment leur garçon. « Ça a l’air d’aller » se disent-ils. Il en va de même avec Jésus, il nous faut prendre le temps de le connaître, avec les autres, en Église, pour comprendre de l’intérieur cette belle prière : « Toi, le Fils de l’homme, fais nous aimer notre condition d’homme. » Il faut du temps pour sentir que là est la vérité. On ne connait pas tout. Notre condition humaine est limitée, mais peu à peu on comprend qu’au travers des épreuves, le Christ façonne ce qu’il y a de meilleur en nous : la confiance en Dieu et l’amour des autres, à commencer par l’amour pour ceux qui sont les plus éprouvés. C’est pourquoi nous pouvons rendre grâce pour cette œuvre vécue ici, à Nogent-le-Rotrou, auprès des sourds.

« Toi, le Fils de l’homme, fais nous aimer notre condition d’homme. » C’est là qu’il vient nous tendre la main pour nous rapprocher de son Père et les uns des autres. Amen.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedMar 03 Mai 2022, 8:33 pm




Citation :
Évangile

« JESUS s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson » (Jn 21, 1-14)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean


En ce temps-là,
JESUS se manifesta encore aux disciples
sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment.
Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre,
avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
Nathanaël, de Cana de Galilée,
les fils de Zébédée,
et deux autres de ses disciples.
Simon-Pierre leur dit :
« Je m’en vais à la pêche. »
Ils lui répondent :
« Nous aussi, nous allons avec toi. »
Ils partirent et montèrent dans la barque ;
or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.

Au lever du jour, JESUS se tenait sur le rivage,
mais les disciples ne savaient pas que c’était lui.
JESUS leur dit :
« Les enfants,
auriez-vous quelque chose à manger ? »
Ils lui répondirent :
« Non. »
Il leur dit :
« Jetez le filet à droite de la barque,
et vous trouverez. »
Ils jetèrent donc le filet,
et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer,
tellement il y avait de poissons.
Alors, le disciple que JESUS aimait
dit à Pierre :
« C’est le Seigneur ! »
Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur,
il passa un vêtement,
car il n’avait rien sur lui,
et il se jeta à l’eau.
Les autres disciples arrivèrent en barque,
traînant le filet plein de poissons ;
la terre n’était qu’à une centaine de mètres.

Une fois descendus à terre,
ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise
avec du poisson posé dessus,
et du pain.
JESUS leur dit :
« Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. »
Simon-Pierre remonta
et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons :
il y en avait cent cinquante-trois.
Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré.
JESUS leur dit alors :
« Venez manger. »
Aucun des disciples n’osait lui demander :
« Qui es-tu ? »
Ils savaient que c’était le Seigneur.
JESUS s’approche ;
il prend le pain
et le leur donne ;
et de même pour le poisson.
C’était la troisième fois
que JESUS ressuscité d’entre les morts
se manifestait à ses disciples.

– Acclamons la Parole de Dieu.


Venez déjeuner ! | Homélie du 1er mai 2022 à Épinay-sur-Seine


« Venez déjeuner ! »
C’est nous, aujourd’hui, frères et sœurs, que le Seigneur, le Christ vivant, ressuscité, invite à venir déjeuner avec lui. Nous, ici, ce matin, dans cette église, et vous tous qui vous joignez à nous devant votre télévision.
Comme à chaque messe. La messe, comme ce matin-là au bord de la mer de Tibériade avec les sept disciples, c’est le Seigneur JESUS, le Vivant, qui veut nous faire asseoir autour de lui, pour partager avec nous la nourriture qu’il nous a préparée, la parole et le pain. Nous nourrir de sa présence, de sa présence réelle.
Et je me souviendrai toujours de ce matin d’été où, avec quelques amis pèlerins, nous nous trouvions au bord de la mer de Tibériade, à l’endroit même où cela s’est passé. Il y a là aujourd’hui, au bord de l’eau, un abri ouvert où nous avons pu célébrer la messe. Nous étions là, nous avec lui, lui à table avec nous, un moment inoubliable, un moment lumineux.
Oui, c’est à chaque messe que le Christ nous invite en nous disant : « venez vous asseoir autour de moi, venez manger la nourriture que je vous ai préparée », surtout quand nous avons vécu des moments difficiles. Nous aussi, comme Pierre et les disciples, nous avons bien des difficultés à traverser : tous ces efforts que nous faisons sans résultat, ces conditions de travail stressantes, ces conflits entre nous – ou, tout simplement, quand nous souffrons de la solitude, de la maladie, quand nous sommes en prison. Alors, oui, le Christ nous dit : venez reprendre des forces. Venez manger, pas chacun de votre côté, mais ensemble, dans la lumière du matin que le Christ veut faire lever sur notre nuit, sur les obscurités de notre existence.

Vous savez, chaque fois que JESUS venait prendre un repas chez quelqu’un, sa présence changeait la vie des gens qui étaient là à table avec lui. Comme à Cana, quand il a changé l’eau en vin, en très bon vin. Ou quand il a nourri toute une foule qui avait faim. Mais bien plus encore, c’était le cœur de ceux qui étaient là que sa présence changeait, le faisant passer de l’égoïsme au partage, du péché à l’amour, de la faute au pardon. Voilà ce que le Christ vient faire pour nous, ce matin encore, en venant déjeuner avec nous. Pour que notre existence trouve, auprès de lui, un nouveau souffle. Pour changer notre cœur, pour qu’il se remette à respirer au grand souffle de Dieu.
Mais alors, en ce jour du 1er mai, fête du travail, je me dis que cette transformation, elle devrait intervenir tout particulièrement dans le domaine de notre travail. Toute la nuit, Pierre et les disciples avaient pêché sans aucun résultat. Et tout d’un coup, sur la parole du Christ, c’est une pêche miraculeuse ! Oui, frères et sœurs, c’est à partir de la parole du Christ que nous devrions chercher à donner à notre travail sa véritable réussite, sa fécondité, son bonheur. Le but du travail, nous l’oublions trop souvent, ce n’est pas chacun pour soi, mais c’est pour nous nourrir les uns les autres.
Tant que nos conditions de travail n’auront pour but que l’argent, le profit égoïste, tant que nos conditions de travail resteront stressantes, inhumaines, comme elles le sont si souvent, ce sera encore la nuit pour tant d’entre nous. Gagner sa vie, oui, mais la vie, ce n’est pas d’abord l’argent : la vie, c’est de l’humanité partagée. Et le travail doit s’inscrire dans cette dynamique-là. Le travail, c’est toujours un effort, mais ce peut être, ce doit être aussi du bonheur, du bonheur ensemble.
Et ce n’est pas là de l’utopie – c’est quelque chose qui commence à se mettre en place. Je me suis beaucoup réjoui quand j’ai découvert récemment des chercheurs universitaires qui, dans une grande école de Grenoble, se consacrent à changer les conditions de travail dans les entreprises. Avec tout un ensemble de chefs d’entreprises, ils se sont rendu compte que si nous continuons comme actuellement, nous allons nous détruire. Il faut arrêter la guerre économique. Sinon, nous allons à la catastrophe. Ce sont eux qui le disent. C’est pourquoi ils se consacrent à repenser le monde du travail en mettant au centre la paix économique, le bien-être, l’épanouissement de chaque travailleur. Pour que notre économie ne soit plus une guerre permanente, mais organise la paix sociale et un mieux-vivre-ensemble. Et pour cela, il faut replacer l’être humain et sa capacité de fraternité au cœur de l’entreprise, pour le service de tous.

Voilà aussi ce que JESUS veut nous aider à changer, dans notre société, pour notre bien à tous. JESUS, en nous invitant à venir nous asseoir autour de lui, en nous offrant son corps et son sang, sa présence, nous fait nous regarder les uns les autres autrement qu’avant. Il nous réunit pour que ce fruit de la terre, de la vigne et du travail des hommes que nous lui apportons, cela devienne un repas partagé entre nous, un moment et une source de fraternité.
Et ce qu’il attend de nous, c’est que nous le laissions changer notre cœur, notre existence, notre travail, toute notre façon de vivre les uns avec les autres.

« Venez déjeuner » : c’est notre cœur, frères et sœurs, que le Christ vient nourrir ce matin, pour qu’avec sa force, nous mettions le partage, l’attention aux autres au centre de notre existence.

Pour que nous soyons vivants. De sa vie à lui, Le Vivant.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedLun 09 Mai 2022, 7:47 pm



Citation :
Évangile

« À mes brebis, je donne la vie éternelle » (Jn 10, 27-30)


Alléluia. Alléluia.
Je suis, le bon Pasteur, dit le Seigneur ;
je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent.
Alléluia. (Jn 10, 14)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
JESUS déclara :
« Mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais,
et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle :
jamais elles ne périront,
et personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données,
est plus grand que tout,
et personne ne peut les arracher de la main du Père.
Le Père et moi,
nous sommes UN. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Nous sommes tous des bergers | Homélie du 8 mai 2022 à Scy-Chazelles


Aujourd’hui, 8 mai, notre nation commémore le 8 mai 1945, la capitulation de l’Allemagne et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Demain, 9 mai, nous commémorerons le 9 mai 1950, la déclaration de Robert Schuman, ministre des Affaires étrangères, annonçant ce qui allait devenir la Communauté européenne du charbon et de l’acier, premier pas vers l’union amicale et pacifique des nations de l’Europe, ces mêmes nations qui, cinq ans et un jour plus tôt, se faisaient une guerre à mort.

Ce n’est donc pas un hasard si nous sommes aujourd’hui dans cette église de Scy-Chazelles, en Moselle, où repose le corps de Robert Schuman. Nous y sommes parce que Robert Schuman a été un homme d’État, un homme de courage, de ténacité et de paix, et un chrétien.
C’est peut-être un hasard, en revanche, si les lectures de ce dimanche, des Actes des Apôtres à l’Évangile, évoquent toutes le Bon Berger. Mais alors, c’est un hasard heureux…
Le Bon Berger, nous le savons, c’est le Christ. C’est celui qui mène son troupeau, le conduit sur les chemins, le protège, veille sur lui jour et nuit. Pour son troupeau, le Bon Berger est prêt à donner sa vie. Le Bon Berger, c’est le chef, et le chef est un serviteur. « Je ne suis pas venu », dit le Christ, « pour être servi, mais pour servir. »

Et nous, chrétiens, nous sommes à notre tour appelés à devenir des bergers… J’insiste sur cette phrase. Notre vocation de chrétiens est de devenir des bergers. Les bergers de l’humanité. Nous sommes appelés à protéger, à secourir, à veiller sur toute humanité. Que notre troupeau soit grand ou petit ; qu’il soit une nation, une ville, une paroisse, une famille, et même une seule personne. Car on peut être le berger de son mari, de sa femme, d’un parent, d’un ami. Un berger sans violence, mais résolu ; un berger sans orgueil, un berger qui accepté de rendre service par amour pour son troupeau.

Robert Schuman n’est pas entré en politique par orgueil ni par ambition personnelle. Il s’est engagé en 1919 à l’appel de l’évêque de Metz, et comme député, ministre, président du Conseil, président du parlement européen, il n’a fait qu’une chose : rendre service. Patiemment, honnêtement, de façon désintéressée. En Lorrain fidèle, avec son sens des actes concrets, son courage d’entreprendre, son patriotisme tourné vers la paix, lui qui voulait que revienne l’amitié entre la France et l’Allemagne avant même que la guerre fût terminée. En chrétien fidèle, lui qui vivait de façon très modeste, qui disait le bréviaire et qui assistait à la messe chaque jour, sans ostentation, simplement pour se nourrir et demander au Seigneur la force de continuer à servir, et à servir bien. Il n’avait pas d’éclat, pas de charisme particulier sinon son sourire ; il portait la moustache et un chapeau mou ; il n’était qu’un homme parmi les hommes, mais qui dès sa jeunesse avait pris au sérieux sa mission de chrétien : être un berger.

Pour lui le troupeau a été Metz, puis la Moselle, puis la France, puis l’Europe. Pour nous sans doute le troupeau est beaucoup plus petit. Mais nous ne sommes pas différents de lui, et nous avons la même vocation. Que notre engagement soit un engagement politique, qu’il soit celui de notre travail, celui de notre famille, l’engagement auprès des plus pauvres et des malades, l’engagement dans l’Église ou le simple et essentiel engagement de l’amitié : nous sommes tous, depuis notre baptême et avec l’aide du Seigneur, nous sommes tous les bergers de nos frères. Et, avec l’aide du Seigneur, d’aussi bon bergers que nous le pouvons.

Aujourd’hui, frères et sœurs, aura lieu un dernier événement, et non le moindre. Aujourd’hui, Jacques, qui est ici, va faire sa première communion. Il va recevoir la nourriture qui fera de lui un adulte dans le Christ, il va recevoir l’Agneau de Dieu qui fera de lui un berger. Jacques, avec le Corps du Christ, nous te donnons une mission : sois, comme nous tous qui t’entourons, le serviteur et le berger de tes frères !


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedMar 17 Mai 2022, 7:10 pm




Citation :
Évangile

« Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres » (Jn 13, 31-33a.34-35)


Alléluia. Alléluia.
Je vous donne un commandement nouveau,
dit le Seigneur :
« Aimez-vous les uns les autres,
comme je vous ai aimés. »
Alléluia. (cf. Jn 13, 34)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

Au cours du dernier repas que JESUS prenait avec ses disciples,
quand Judas fut sorti du cénacle, JESUS déclara :
« Maintenant le Fils de l’homme est glorifié,
et Dieu est glorifié en lui.
Si Dieu est glorifié en lui,
Dieu aussi le glorifiera ;
et il le glorifiera bientôt.

Petits enfants,
c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous.
Je vous donne un commandement nouveau :
c’est de vous aimer les uns les autres.
Comme je vous ai aimés,
vous aussi aimez-vous les uns les autres.
À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples :
si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Canonisation de Charles de Foucauld | Homélie du 15 mai 2022 à Rome (Vatican)


Traduit de l’italien

Nous avons entendu ces paroles que JESUS confie à ses disciples, avant de passer de ce monde au Père, des paroles qui nous disent ce que signifie être chrétiens : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres »" (Jn 13, 34). C'est le testament que le Christ nous a laissé, le critère fondamental pour discerner si nous sommes vraiment ses disciples ou non : le commandement de l'amour. Arrêtons-nous sur les deux éléments essentiels de ce commandement : l'amour de JESUS pour nous - comme je vous ai aimés - et l'amour qu'il nous demande de vivre - aimez-vous les uns les autres.

Tout d'abord, comme je vous ai aimés. Comment JESUS nous a-t-il aimés ? Jusqu'au bout, jusqu'au don total de lui-même. Il est frappant de constater qu'il prononce ces paroles par une nuit sombre, alors que l'atmosphère du Cénacle est pleine d'émotion et d'inquiétude : émotion parce que le Maître est sur le point de dire adieu à ses disciples, inquiétude parce qu'il annonce que l'un d'entre eux va le trahir. Nous pouvons imaginer quelle douleur JESUS portait dans son âme, quelles ténèbres s'amoncelaient dans le cœur des apôtres, et quelle amertume en voyant Judas quitter la pièce pour entrer dans la nuit de la trahison, après avoir reçu la bouchée trempée pour lui par le Maître. Et c’est précisément à l'heure même de la trahison que JESUS confirme son amour pour les siens. Car, dans l’obscurité et les tempêtes de la vie, c'est cela l'essentiel : Dieu nous aime.

Cette annonce, frères, sœurs, doit être au centre de la profession et des expressions de notre foi : « Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés » (1Jn 4, 10). N’oublions jamais cela. Au centre, il n'y a pas notre capacité ou nos mérites, mais l'amour inconditionnel et gratuit de Dieu, que nous n'avons pas mérité. Au début de notre être chrétien, il n'y a pas de doctrines ni d’œuvres, mais l'émerveillement de nous découvrir aimés, avant toute réponse de notre part. Alors que le monde veut souvent nous convaincre que nous n'avons de valeur que dans la mesure où nous produisons des résultats, l'Évangile nous rappelle la vérité de la vie : nous sommes aimés. Un maître spirituel de notre époque a écrit : « Avant même qu'un être humain puisse nous voir, nous étions vus par les yeux aimants de Dieu. Avant même que quelqu'un nous entende pleurer ou rire, nous étions entendus par notre Dieu qui est toute écoute pour nous. Avant même que quelqu'un en ce monde nous parle, la voix de l'amour éternel nous parlait déjà » (H. Nouwen, Sentirsi amati, Brescia 1997, p. 50).

Cette vérité nous demande de nous convertir sur l'idée que nous nous faisons souvent de la sainteté. Parfois, en insistant trop sur les efforts pour accomplir de bonnes œuvres, nous avons généré un idéal de sainteté trop fondé sur nous-mêmes, sur l'héroïsme personnel, sur la capacité de renonciation, sur le sacrifice de soi pour gagner une récompense. Nous avons ainsi fait de la sainteté un objectif inaccessible, nous l'avons séparée de la vie quotidienne au lieu de la rechercher et de l’embrasser dans le quotidien, dans la poussière de la rue, dans les efforts de la vie concrète et, comme le disait sainte Thérèse d'Avila à ses sœurs, « parmi les casseroles de la cuisine ». Être disciples de JESUS et marcher sur le chemin de la sainteté, c'est avant tout se laisser transfigurer par la puissance de l'amour de Dieu. N'oublions pas la primauté de Dieu sur le moi, de l'Esprit sur la chair, de la grâce sur les œuvres.

L'amour que nous recevons du Seigneur est la force qui transforme notre vie : il dilate notre cœur et nous prédispose à aimer. C'est pourquoi JESUS dit – et c’est le deuxième aspect – "comme je vous ai aimés, vous devez aussi vous aimer les uns les autres". Ce comme n'est pas seulement une invitation à imiter l'amour de JESUS ; il signifie que nous ne pouvons aimer que parce qu'il nous a aimés, parce qu'il donne son Esprit à nos cœurs, l'Esprit de sainteté, l'amour qui nous guérit et nous transforme. C'est pourquoi nous pouvons faire des choix et accomplir des gestes d'amour dans chaque situation et avec chaque frère et sœur que nous rencontrons.
Et, concrètement, qu'est-ce que cela signifie de vivre cet amour ? Avant de nous laisser ce commandement, JESUS a lavé les pieds à ses disciples ; après l'avoir annoncé, il s'est livré sur le bois de la croix. Aimer signifie ceci : servir et donner sa vie. Servir, c'est-à-dire ne pas faire passer ses propres intérêts en premier ; se désintoxiquer des poisons de la cupidité et de la concurrence ; combattre le cancer de l'indifférence et le ver de l'autoréférentialité ; partager les charismes et les dons que Dieu nous a donnés. Se demander concrètement : "qu'est-ce que je fais pour les autres ?" et vivre le quotidien dans un esprit de service, avec amour et sans clameur, sans rien revendiquer.

Et puis donner sa vie, ce qui ne se réduit pas à offrir quelque chose, comme une partie de ses biens, aux autres, mais se donner soi-même. C'est sortir de l'égoïsme pour faire de l'existence un don, regarder les besoins de ceux qui marchent à nos côtés, se dépenser pour ceux qui en ont besoin, peut être même un peu d'écoute, de temps, un coup de téléphone. La sainteté n'est pas faite de quelques gestes héroïques, mais de beaucoup d'amour quotidien. « Es-tu une consacrée ou un consacré ? Sois saint en vivant avec joie ton engagement. Es-tu marié ? Sois saint en aimant et en prenant soin de ton époux ou de ton épouse, comme le Christ l’a fait avec l’Église. Es-tu un travailleur ? Sois saint en accomplissant honnêtement et avec compétence ton travail au service de tes frères. Es-tu père, mère, grand-père ou grand-mère ? Sois saint en enseignant avec patience aux enfants à suivre JESUS. As-tu de l’autorité ? Sois saint en luttant pour le bien commun et en renonçant à tes intérêts personnels » (Exhortation apostolique Gaudete et Exsultate, n. 14).

Servir l'Évangile et les frères, offrir sa vie sans retour, sans chercher la gloire mondaine : nous sommes, nous aussi, appelés à cela. Nos compagnons de route, canonisés aujourd'hui, ont vécu la sainteté de cette manière : en embrassant leur vocation avec enthousiasme - comme prêtres, comme personnes consacrées, comme laïcs - ils se sont dépensés pour l'Évangile, ils ont découvert une joie sans comparaison et ils sont devenus des reflets lumineux du Seigneur dans l'histoire. Faisons-le aussi, parce que chacun de nous est appelé à la sainteté, à une sainteté unique et non reproductible. Oui, le Seigneur a un plan d'amour pour chacun de nous, il a un rêve pour ta vie. Accueilles-le. Et fais-le avancer avec joie.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedLun 23 Mai 2022, 8:26 pm



Citation :
Évangile

« L’Esprit Saint vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit » (Jn 14, 23-29)


Alléluia. Alléluia.
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ;
mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui.
Alléluia. (Jn 14, 23)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
JESUS disait à ses disciples :
« Si quelqu’un m’aime,
il gardera ma parole ;
mon Père l’aimera,
nous viendrons vers lui
et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
Celui qui ne m’aime pas
ne garde pas mes paroles.
Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi :
elle est du Père, qui m’a envoyé.
Je vous parle ainsi,
tant que je demeure avec vous ;
mais le Défenseur,
l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom,
lui, vous enseignera tout,
et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.

Je vous laisse la paix,
je vous donne ma paix ;
ce n’est pas à la manière du monde
que je vous la donne.
Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé.
Vous avez entendu ce que je vous ai dit :
Je m’en vais,
et je reviens vers vous.
Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie
puisque je pars vers le Père,
car le Père est plus grand que moi.
Je vous ai dit ces choses maintenant,
avant qu’elles n’arrivent ;
ainsi, lorsqu’elles arriveront,
vous croirez. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Esprit-Saint : le présent | Homélie du 22 mai 2022 à Celles-sur-Belle


Aimez-vous les adieux, frères et sœurs ? Vous savez, ces adieux qui arrivent après une semaine d’amitié et de vacances ; à la fin d’un pèlerinage où notre âme a été touchée… Nous voudrions ne jamais nous quitter, n’est-ce pas ?
Pourquoi ces moments sont-ils tant redoutés ? Certainement parce que nous avons peur de retrouver l’ordinaire après l’extraordinaire !
En parlant d’extraordinaire, les apôtres en avaient été particulièrement pourvus ! Et JESUS parle de son départ… Il tente de rassurer ses disciples : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé… Je m’en vais et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père »
Non, la joie n’est pas là… mais l’inquiétude !
JESUS va monter au ciel. Nous allons fêter jeudi son Ascension ! Il part !... Mais pas tout à fait !
JESUS promet un « défenseur » qui n’est autre que l’Esprit-Saint… Avouons-le chers amis, paroissiens de Celles-sur-Belle et de la paroisse Saint Junien en Mellois, et vous chers téléspectateurs ; avouons-le : nous ne savons pas vraiment qui est cet Esprit-Saint !
Voulez-vous chers amis que nous nous émerveillions ensemble de l’œuvre que l’Esprit-Saint fait dans le monde pour continuer, prolonger la mission du Christ sur terre ?
Prenons un exemple d’actualité : aujourd'hui, une jeune lyonnaise est déclarée Bienheureuse ! En lisant la vie de Pauline Jaricot, comment ne pas être émerveillés de la présence de l’Esprit-Saint à ses côtés ? Comment cette jeune fille de 17 ans, sensible aux mondanités a, en une homélie, changé toute l’orientation de sa vie pour être missionnaire et propager la foi ? Et comment un Saint Charles de Foucauld, alors qu’il marchait sans but se répétant cette prière « Seigneur, si vous existez faites-vous connaître ! » a été touché après que l’énergique abbé Huvelin l’ait invité à se confesser et à communier séance tenante ?
Si l’Esprit-Saint est invisible, ne se manifeste-t-il pas dans la vie des saints ?
Et dans vos vies, frères et sœurs : l’Esprit-Saint n’agit-il pas ?
Oh, nous trouvons que nos vies sont parfois ternes et ordinaires, sans relief. Ou parfois les épreuves nous frappent et nous nous demandons où est Dieu ?
Mais ce fut le cas aussi pour la Bienheureuse Pauline Jaricot, un moment critiquée et tombée dans l’indigence. Et Saint Charles de Foucauld, dans sa recherche incessante, n’a pas vraiment fondé la communauté qu’il entrevoyait… L’Esprit-Saint ne nous trace pas un chemin de facilité, mais il guide l’Église, dans les remous de son siècle.
Frères et sœurs, je le crois, l’Esprit-Saint vous est présent ! Il est à vos côtés !
Oui, l’Esprit-Saint, assiste l’Église ; l’Esprit-Saint, c’est le présent de l’Église !
Le pape François nous a engagés sur le chemin de la synodalité ! Il s’agit d’une exigence et d’une nécessité… Depuis le début l’Église est synodale. Regardez notre première lecture ! Une question se pose à Antioche : doit-on circoncire les nouveaux baptisés issus des nations ? La question suscite des tensions ! Ne pensons pas que l’Église avait un âge d’or où tout se passait sans heurts ! Les débats étaient tels qu’il a fallu en référer aux apôtres eux-mêmes à Jérusalem ! Une décision a été prise : « l’Esprit-Saint et nous-mêmes avons décidé… ».
Pourtant, cette décision n’a certainement pas satisfait les anciens pharisiens qui voulaient imposer la circoncision aux païens ! Peut-être que certains se sont coupés de la communauté par la suite !
L’Esprit-Saint nous aide aussi à trancher, à décider pour donner une impulsion et une direction. Le concile Vatican II en est un exemple magnifique : il y a eu des contestations, mais quel souffle pour l’Église !
C’est Lui, l’Esprit-Saint, qui permet de répondre aux défis que les croyants doivent affronter jour après jour, siècle après siècle : les défis de votre paroisse chers fidèles de Saint Junien en mellois ; les défis qui sont les vôtres chers amis téléspectateurs qui êtes concernés par cet appel à la synodalité du Pape François.
Nous n’aimons pas les adieux ? Alors, dans l’Esprit du Père et du Fils reçu à notre baptême et notre confirmation, soyons à-Dieu !


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedLun 30 Mai 2022, 9:16 pm



Citation :
Évangile

« Qu’ils deviennent parfaitement un » (Jn 17, 20-26)


Alléluia. Alléluia.
Je ne vous laisserai pas orphelins, dit le Seigneur,
je reviens vers vous, et votre cœur se réjouira.
Alléluia. (cf. Jn 14, 18)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
les yeux levés au ciel, JESUS priait ainsi :
« Père saint,
je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là,
mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi.
Que tous soient un,
comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi.
Qu’ils soient un en nous, eux aussi,
pour que le monde croie que tu m’as envoyé.
Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée,
pour qu’ils soient un comme nous sommes UN :
moi en eux, et toi en moi.
Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un,
afin que le monde sache que tu m’as envoyé,
et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
Père,
ceux que tu m’as donnés,
je veux que là où je suis,
ils soient eux aussi avec moi,
et qu’ils contemplent ma gloire,
celle que tu m’as donnée
parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.
Père juste,
le monde ne t’a pas connu,
mais moi je t’ai connu,
et ceux-ci ont reconnu
que tu m’as envoyé.
Je leur ai fait connaître ton nom,
et je le ferai connaître,
pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux,
et que moi aussi, je sois en eux. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Soyons un dans l'amour ! | Homélie du 29 mai 2022 à Thiais


Dans l’évangile de Jean, on assiste à une longue prière de JESUS à son Père, moment intime et privilégié dont on est les spectateurs tenus à distance dans le temps et dans l’espace.
Nous sommes bien éloignés de l’époque du christianisme primitif et JESUS parle avec des expressions qui ne sont pas toutes dans notre langage courant.

Pourtant, avez-vous remarqué que le Christ parle de NOUS à son Père ?

Oui ! De nous, qui sommes ici à Thiais, ou qui participons à cette eucharistie par sa retransmission au Jour du Seigneur !

JESUS parle de nous et nous parle !

Prière

Dans cette longue citation évangélique où seul JESUS s’exprime, avant sa passion et la Résurrection, ces mots prennent un écho particulier et résonnent peut-être dans notre cœur et à notre esprit.
JESUS prie… Ce n’est pas la première fois, mais il le fait de façon prolongée.
Il prie et il cite ceux pour lesquels il le fait.

Heureux d’avoir pu entrainer à sa suite des disciples, JESUS sait que par leur mission et leur témoignage ultérieur, d’autres recevrons la foi. Grâce à la parole des apôtres, des hommes et des femmes croiront.
C’est dans cette lignée de croyants que nous nous plaçons aujourd’hui, 2000 ans après la prédication de JESUS.

Mais cette succession au fil des siècles n’a pas été simple, ni sans danger.
Le Christ est mort sur la Croix et tant d’autres chrétiens ont aussi donné le témoignage de leur foi jusqu’au don de leur vie, comme le premier d’entre eux Etienne tel que nous le rapportent les Actes des apôtres. La violence s’exerce toujours pour faire taire les témoins du Christ, lui qui donne force dans l’épreuve.

Mais aucun de nous ne veut affronter seul pareille épreuve. Nous ne recherchons pas le martyre. Parfois, il s’inscrit malgré eux dans la vie d’un P. Jacques Hamel, de Ste Blandine, et d’autres anonymes.

L’acte de foi, personnel et individuel, qui conduit à témoigner du Christ est exigeant mais pousse toujours à aller de l’avant, à progresser, à se donner et à partager.

Unité

Et JESUS nous indique que cela s’épanouit dans l’unité avec lui et entre croyants. En priant, il demande pour nous :
« Que tous soient un, comme toi Père, tu es en moi, et moi en toi ».
Cette expression n’est pas incantatoire, mais profondément enraciné dans notre vocation chrétienne : « qu’ils soient un pour que le monde croie que tu m’as envoyé ».

Cette unité recherchée ne s’épanouit pas dans l’uniformité, l’effacement des différences, NON ! Au contraire, c’est notre complémentarité qui justifie la quête de l’unité.
Nous devons lutter contre les démons de la division, des oppositions stériles. Quelles que soient nos différences culturelles, sociales ou d’origine, quelle que soit la couleur de notre peau qui n’est que l’enveloppe de notre être, nous sommes TOUS enfants de notre Père. Notre identité chrétienne se consolide dans une conscience commune.
Comme le disait saint Jean-Paul II,
« Dieu veut l'Eglise parce qu'il veut l'unité et que, dans l'unité, s'exprime toute la profondeur de son agapè, de son Amour »
(Encyclique Ut Unum sint, sur l’engagement œcuménique (1995), n. 9)

L’amour est le ciment de l’unité.

Amour

En méditant cet évangile, j’ai perçu un clin d’œil du ciel.
Demeurant dans une auberge de jeunesse chrétienne, Adveniat à Paris, chaque fois que je me rends à la chapelle je passe devant le mur de l’unité où sur un fond bleu ciel est écrite en une vingtaine de langues l’expression de JESUS « qu’ils soient un – Ut unum sint - ………… ».
Cette contemplation régulière de l’appel du Christ est un prélude pour comprendre ce qu’il attend de nous : « qu’ils soient parfaitement un afin qu’ils sachent que tu les as aimés comme tu m’as aimé ».
Notre prière comme notre recherche de l’unité sont nourries par l’amour que nous recevons du Père et que nous partageons.
En proclamant ensemble tout à l’heure le Notre Père, nous donnerons un magnifique écho au souhait de JESUS : « Je leur ai fait connaître ton nom pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux ».
On ouvrira les bras, on sera prêts à lier nos mains, habités tous par l’amour dont le Seigneur nous gratifie.
Prenons-nous bien conscience de ce qui est en jeu dans ces paroles et gestes répétés à chaque messe et même en dehors ?
Ressentons-nous la chaleur dans nos cœurs pour avoir force et courage dans le témoignage et la prière ?
Il n’est pas insignifiant de venir à la messe, de prier ensemble…

En ce dimanche, nous ajouterons un souhait, une intention pour toute nos mères dont c’est la fête, nous demanderons à Marie en ce mois de mai qui lui est dédiée, de les protéger et d’en faire toujours de merveilleuses témoins de l’amour de Dieu pour l’humanité toute entière qui en a tant besoin.

Que nous tous soyons un dans l’amour !



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedMer 08 Juin 2022, 7:15 pm



Citation :
Évangile

« L’Esprit Saint vous enseignera tout » (Jn 14, 15-16.23b-26)


Alléluia. Alléluia.
Viens, Esprit Saint !
Emplis le cœur de tes fidèles !
Allume en eux le feu de ton amour !
Alléluia.

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
JESUS disait à ses disciples :
« Si vous m’aimez,
vous garderez mes commandements.
Moi, je prierai le Père,
et il vous donnera un autre Défenseur
qui sera pour toujours avec vous.
Si quelqu’un m’aime,
il gardera ma parole ;
mon Père l’aimera,
nous viendrons vers lui
et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
Celui qui ne m’aime pas
ne garde pas mes paroles.
Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi :
elle est du Père, qui m’a envoyé.
Je vous parle ainsi,
tant que je demeure avec vous ;
mais le Défenseur,
l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom,
lui, vous enseignera tout,
et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Quel vent les a pris ? | Homélie du 5 juin 2022 à Créteil


Quel vent les a pris ? Un jour où j’étais en pèlerinage en Israël, cette question m’est venue presque par surprise. C’était à Césarée, là où se trouve quelques vestiges du port d’où sont partis Paul et bien d’autres pour quitter leur terre connue et affronter la méditerranée. Ils sont allés porter au loin l’Evangile pour que nous puissions nous aussi le recevoir et le transmettre
Oui, quel vent les a pris ? Les Ecritures témoignent pourtant de la crainte de cette petite Eglise naissante dont les membres restaient entre eux après la mort de JESUS. Depuis qu’il s’était manifesté à eux, Ressuscité, leur cœur était toutefois troublé, cherchant à comprendre autrement la présence de leur Seigneur à leurs coté. JESUS avait certes réveillé en eux l’espérance, le désir de faire le bien comme Lui mais ils auraient pu faire tellement en Galilée déjà, dans ces villages qu’ils connaissaient, au bord du lac de Tibériade ! D’où vient qu’ils soient ainsi venus nous rejoindre ? Quelle force les a saisis pour un jour décider de sortir, enseigner dans les temples, quitter leur terre, traverser la mer et tous ses dangers et annoncer l’Evangile à la terre entière, dont nous sommes ?
Assurément, cette force n’était pas en eux : Les Ecritures témoignent suffisamment de leur fragilité pour comprendre qu'ils ne sont pas des super-héros. On dit même qu'ils sont quelconques, et sans instruction particulière. Le livre des Actes des apôtres, quasiment inauguré par ce récit de Pentecôte, nous raconte comment cette petite communauté s’est laissée saisir par un souffle puissant qui porte le monde depuis la création : le souffle de Dieu, Dieu lui-même faisant entrer le monde dans sa vie !

JESUS l’avait confirmé à ses disciples quelques temps auparavant : “vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre” Les prophètes l’avaient bien annoncé, que cet Esprit viendrait sur toute chair, que les jeunes auront des visions et les anciens des rêves, comme il se passe aujourd'hui dans notre Eglise convoquée en synode par le pape François pour se laisser transformer par ce souffle créateur et missionnaire.
Au cénacle, nous entendons que tous étaient remplis de l’Esprit saint et que chacun se trouvait concerné personnellement. Aujourd’hui encore, l'Esprit saint nous transforme nous aussi patiemment, chacun, si nous le voulons, du plus petit au plus grand, et nous relie à la communauté ecclésiale missionnaire, insérant harmonieusement notre témoignage personnel dans la prédication de l’Eglise depuis son origine.
Tel d’entre nous saura parler de JESUS en touchant les cœurs, tel autre saura éveiller à la prière ; tel autre sera inspiré pour poser les gestes et la parole qui conviennent face aux situations de détresse.

Ainsi pouvons-nous contempler avec profondeur ce papa, cette maman qui explique à son enfant qui est JESUS et comment Il compte pour lui, pour elle. Nous nous étonnons des ressources de solidarité dans nos quartiers et du don d’elles-mêmes des personnes qui s'y engagent. Nous nous laissons toucher par ces trésors de créativité qui ont permis à ceux qui le désiraient de dépasser leur handicap ou les limites de leur budget venir à familles, à Lourdes lors de notre récent pèlerinage diocésain. Chacune, chacun peut proclamer les merveilles de Dieu non comme une histoire passée, mais comme une réalité toujours actuelle.

Par l’Esprit saint, Dieu fait sa demeure en nous et nous fait aujourd’hui porter l’Evangile à la terre entière. Non pas à l’autre bout du monde, mais par contagion, auprès de ceux qui nous sont proches et vers qui nous ouvrons une relation nouvelle. Si nous sommes Fils comme le dit saint Paul, une fraternité spécifique a été inaugurée et dont il nous faut témoigner. C’est ainsi que la bonne nouvelle s’est transmise jusqu’à nous et qu’elle continuera de se faire par nous. De plus en plus, des hommes et des femmes découvrent Dieu comme leur Père qui leur donne vie.

Ici, dans le diocèse de Créteil, nous sommes très attachés à Madeleine Delbrel : Quelques temps après sa conversion en 1924, elle a choisi de vivre à Ivry/ seine comme assistante sociale et s’est engagée toute entière dans ce souffle d’amitié de Dieu avec le monde, qui l’avait elle-même saisie. Elle priait ainsi son Père du Ciel : “ Seigneur, faites-nous vivre notre vie (…) comme une fête, comme un bal, comme une danse entre les bras de votre grâce”
Par la grâce de Dieu en JESUS Ressuscité, par le don de son Esprit, l’humanité est entrée dans une danse où chacun de nous est sollicité invitant tous les peuples à la joie et à la liberté des fils. Voilà ce qui a fait sortir les apôtres : le vent qui les a pris a donné le premier pas de danse, une danse que Dieu habite avec nous et qui nous rejoint aujourd’hui. Frères et sœurs, entrons dans cette danse, animée par le souffle de Dieu ! Invitons nos amis.
Amen


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedLun 13 Juin 2022, 7:15 pm




Citation :
Évangile

« Tout ce que possède le Père est à moi ; l’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître » (Jn 16, 12-15)


Alléluia. Alléluia.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit :
au Dieu qui est, qui était et qui vient !
Alléluia. (Ap 1, 8)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
JESUS disait à ses disciples :
« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire,
mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans la vérité tout entière.
En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même :
mais ce qu’il aura entendu, il le dira ;
et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Lui me glorifiera,
car il recevra ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi ;
voilà pourquoi je vous ai dit :
L’Esprit reçoit ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Solennité de la Sainte Trinité | Homélie du 12 juin 2022 à Louvain-la-Neuve (Belgique)


Chers frères et sœurs ce dimanche nous fêtons la sainte Trinité. Dieu est un, unique, il y en a pas d’autre, pourtant nous autres chrétiens affirmons qu’il est trois : le Père, le Fils et l’Esprit Saint. N’est-ce pas là un dogme compliqué et qui finalement ne sert pas à grand-chose ? Une insolvable équation tout juste bonne à occuper des théologiens qui s’ennuient ? Ne me suffirait-il pas de savoir que Dieu existe, qu’il m’aime et que je peux lui parler dans ma prière ?

Cela suffit sans doute à avoir une vie spirituelle, mais cela n’a rien de spécifiquement chrétien. Affirmer que Dieu existe, voilà qui est commun à bien des religions ou systèmes philosophiques. La plupart des gens seraient même prêt à admettre qu’il existe « quelque chose » de transcendant, de plus grand qu’eux et qu’il est possible d’entrer en relation avec lui.

Ce qui est spécifiquement chrétien, c’est de croire en JESUS-Christ. Et pas seulement de reconnaître en lui un maître ou un modèle, mais croire qu’il est Dieu fait homme. JESUS n’est donc pas seulement venu nous dire que Dieu existe, qu’il nous aime et nous attend dans la prière ; JESUS c’est Dieu lui-même qui vient au-devant de nous et nous prouve son amour en mourant pour nous sur la croix.

Et c’est là que les choses deviennent intéressantes car JESUS, il priait. Cela paraît anodin dit comme ça, mais prenez le temps d’y réfléchir : si JESUS est Dieu lui-même, à qui s’adresse-t-il quand il prie ?! Comment Dieu peut-il prier Dieu ? Est-ce que cela fait qu’il y a deux dieux ? Mais un Dieu source de tout, il ne peut y en avoir qu’un seul !

Et les choses se corsent encore ! Voilà que JESUS —nous l’avons entendu dans l’évangile— nous promet que le Père et lui nous enverront un troisième, l’Esprit, qui continuera en nous l’œuvre de Dieu. Mais qui peut faire l’œuvre de Dieu sinon Dieu lui-même !? Et voilà que le Dieu unique n’est pas seulement 2 mais 3 !

Notez que sous ses allures étonnantes cette affirmation d’un Dieu unique en 3 personnes pourrait bien cacher une image de Dieu plus belle et forte que celle qui hante notre imaginaire collectif. Plutôt qu’un vieillard solitaire perdu sur son nuage ou encore qu’une force sans visage qui remplirait l’univers tel un gaz, voici que nous est offert un Dieu qui est parfaite communion d’amour. En JESUS, Dieu se révèle assez personnel pour se faire l’un de nous et pourtant infiniment plus relationnel que nous ne le serons jamais.

En effet, ici-bas, quand l’amour est suffisamment vrai entre deux personnes, elles deviennent toujours plus unies, sans rien perdre de leurs spécificités. Ce paradoxe de l’amour qui unit sans se confondre, Dieu l’accomplit parfaitement. Il y ajoute même une dimension : 3 personnes qui de toute éternité s’aiment si parfaitement qu’elles ne sont qu’un et demeurent pourtant trois. L’aller-retour de l’amour humain —je t’aime, tu m’aimes— n’était donc une évocation lointaine de l’incroyable spirale d’amour qui fait que le Père, le Fils et l’Esprit ne sont qu’un seul Dieu.

Cela ne jette-il pas sur la première lecture que nous avons entendu une lumière nouvelle ? Les sages d’Israël à qui il avait déjà fallu du courage pour présenter Dieu et sa Sagesse éternelle comme deux personnes distinctes, ne se doutaient pas qu’ils évoquaient en même temps le Fils, Verbe de Dieu, et l’Esprit qui planait sur les eaux. Ils avaient cependant raison de présenter la relation de Dieu et de sa Sagesse comme une relation d’amour qui précède toute création et même qui en est l’origine. Car il est dans la nature de l’amour de donner la vie : l’univers tout entier est donc comme né de cette circulation d’amour du Père, du Fils et de l’Esprit.

Cet engendrement ne se limite d’ailleurs pas au tout début du monde : il se poursuit jusqu’à nous. Comme le fait remarquer saint Paul, par JESUS Christ nous sommes désormais ajustés à Dieu pour que l’Esprit puisse répandre en nos cœurs son amour. L’amour même qui surgit de la sainte Trinité veut habiter en nous et de nos cœurs déborder dans le monde : sommes-nous prêt à le laisser faire ?

En tout cas, nous autres chrétiens devrions être fiers de ce mystère qui est au cœur de notre foi. Belle fête de la Trinité à tous !


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedLun 20 Juin 2022, 9:19 pm




Citation :
Évangile

« Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés » (Lc 9, 11b-17)


Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel, dit le Seigneur ;
si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement.
Alléluia. (Jn 6, 51)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
JESUS parlait aux foules du règne de Dieu,
et guérissait ceux qui en avaient besoin.
Le jour commençait à baisser.
Alors les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent :
« Renvoie cette foule :
qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs
afin d’y loger et de trouver des vivres ;
ici nous sommes dans un endroit désert. »
Mais il leur dit :
« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Ils répondirent :
« Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons.
À moins peut-être d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture
pour tout ce peuple. »
Il y avait environ cinq mille hommes.
JESUS dit à ses disciples :
« Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ. »
Ils exécutèrent cette demande
et firent asseoir tout le monde.
JESUS prit les cinq pains et les deux poissons,
et, levant les yeux au ciel,
il prononça la bénédiction sur eux,
les rompit
et les donna à ses disciples
pour qu’ils les distribuent à la foule.
Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ;
puis on ramassa les morceaux qui leur restaient :
cela faisait douze paniers.

– Acclamons la Parole de Dieu.


L'eucharistie transfigure le monde | Homélie du 19 juin 2022 à Saint-Denis (La Réunion)


Chers frères et sœurs en JESUS-Christ,
Chers frères et sœurs en humanité,

Quand l’ami s’en va tout au loin, il organise un dernier repas et, à la fin, il remet à chaque convive une photo. Il met tout son cœur à cette rencontre afin que tous se souviennent de ce moment précieux où ils étaient au cœur à cœur. Et quand ils se souviendront, reviendront aussi dans leurs mémoires les paroles échangées et jusqu’au menu du repas. Et dans toutes les nations, souvent, pour un événement historique, l’on érige un mémorial.

JESUS sait qu’il va mourir. C’est le dernier repas qu’il partage avec ses apôtres en cette nuit où il sera livré. Evidemment, il n’y a pas de photo souvenir, ni de monument érigé qui ne serait qu’un mémorial inerte. C’est bien plus que cela. JESUS pose un acte fort avec des gestes et des paroles qui seront à reproduire pour lui permettre de se rendre présent, sacramentellement, à travers l’espace et le temps. Nous pouvons dire que c’est un mémorial du futur qui engendre l’avenir, un avenir qui va se déployer jusqu’à l’avènement des cieux nouveaux et d’une terre nouvelle (cf. 2 P. 3, 12). JESUS se donne à nous en nourriture dans une communauté de foi. Nous n’avons pas fini de croire et de comprendre qu’il est réellement présent dans un tout petit morceau de pain et un peu de vin provenant du « fruit de la terre et du travail des hommes » (Cf. Offertoire).

Comment cela peut-il se réaliser ? JESUS ressuscité est vivant. Il est « Le Vivant » (cf. Ap 1,18). Sa parole est une parole vivante, plus énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants (cf. Heb 4, 12). JESUS est lui-même le Verbe de Vie, la Parole par qui le Père fait tout exister dans le souffle de l’Esprit. Sa Parole dit. Sa Parole réalise ce qu’elle dit. Je ne peux pas manger JESUS en chair et en os. Mais il se donne, il nous donne la faculté de le prendre en nourriture spirituelle puisque lui-même, à travers le prêtre, prononce les paroles de la consécration sur le pain et le vin : « Prenez et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous. (…) Prenez et buvez-en tous car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’alliance nouvelle et éternelle qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela en mémoire de moi » (Canon prière eucharistique n° 2).

Par la puissance de l’Esprit, JESUS ressuscité réalise aujourd’hui, à travers le ministre et la communauté rassemblée, ce qu’il a dit il y a quelque deux-mille ans : « Ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel, c’est mon Père qui vous le donne, le vrai. De même que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange vivra lui aussi par moi. » (Jn 6, 32)

Dans la logique de la foi, l’Eucharistie célébrée en Eglise et en vérité a un pouvoir de transfiguration du monde pour l’humaniser en Dieu puisque « le fruit de la terre et du travail des hommes » (Offertoire) devient la matière du corps mystique du Christ. Nous ne pouvons pas nous désintéresser de ce qui fait la vie de nos semblables. La finale de la messe « Allez dans la paix du Christ » est un envoi en mission pour que nous soyons mission au cœur du monde. Avec tous nos semblables, nous vivons « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de notre temps » (GS Vat. II). Et nous savons que la vie est un cadeau de Dieu, que nous sommes appelés à la vivre dans le souffle de l’Esprit-Saint pour l’humanisation de l’homme, pour son salut et la gloire de Dieu. « Car tous les fruits excellents de notre nature et de notre industrie que nous aurons propagés sur terre selon le commandement du Seigneur et dans son Esprit, nous les retrouverons plus tard, mais purifiés de toute souillure, illuminés, transfigurés, lorsque le Christ remettra à son Père le Royaume éternel et universel » (Cat. EC § 1050). Dieu sera alors « tout en tous » (1 Co 15, 28). A partir de la vie de tous les jours, nous « fabriquons » notre vie éternelle. Dieu ne vieillit pas. C’est la jeunesse éternelle de Dieu qui nous arrive et qui nous attend.

Alors, ne nous laissons pas écraser et détruire par tout le mal que nous pouvons rencontrer dans notre société, dans le monde et dans l’Eglise. Menons un combat spirituel intense pour le bon combat de la réussite de la vie. Et toi, jeune, garde en mémoire la fête d’aujourd’hui. Souviens-toi que tu es fait pour la réussite de l’amour. Aime avec le cœur du Christ ressuscité qui bat dans ta poitrine. Il est en toi. Sois en lui. Tu seras dans le Père et le Père est déjà en toi. Dieu est Amour.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedLun 27 Juin 2022, 7:31 pm




Citation :
Évangile

« JESUS, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem » « Je te suivrai partout où tu iras » (Lc 9, 51-62)


Alléluia. Alléluia.
Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ;
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Alléluia. (cf. 1 S 3,9 ; Jn 6, 68c)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

Comme s’accomplissait le temps
où il allait être enlevé au ciel,
JESUS, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem.
Il envoya, en avant de lui, des messagers ;
ceux-ci se mirent en route
et entrèrent dans un village de Samaritains
pour préparer sa venue.
Mais on refusa de le recevoir,
parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem.
Voyant cela,
les disciples Jacques et Jean dirent :
« Seigneur, veux-tu que nous ordonnions
qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? »
Mais JESUS, se retournant, les réprimanda.
Puis ils partirent pour un autre village.

En cours de route, un homme dit à JESUS :
« Je te suivrai partout où tu iras. »
JESUS lui déclara :
« Les renards ont des terriers,
les oiseaux du ciel ont des nids ;
mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. »

Il dit à un autre :
« Suis-moi. »
L’homme répondit :
« Seigneur, permets-moi d’aller d’abord
enterrer mon père. »
Mais JESUS répliqua :
« Laisse les morts enterrer leurs morts.
Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. »

Un autre encore lui dit :
« Je te suivrai, Seigneur ;
mais laisse-moi d’abord faire mes adieux
aux gens de ma maison. »
JESUS lui répondit :
« Quiconque met la main à la charrue,
puis regarde en arrière,
n’est pas fait pour le royaume de Dieu. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Nous sommes des voyageurs ! | Homélie du 26 juin 2022 au Perreux-sur-Marne


« Dès le début, la conclusion s’impose ». C’est une expression de Jean-Louis, sulpicien champenois qui a été un des responsables de ma formation quand j’étais séminariste. Et à entendre l’Evangile aujourd’hui, il a raison, la conclusion s’impose d’entrée de jeu : nous sommes des voyageurs !

De fait, il y a tellement de verbes de mouvement dans ce petit passage d’Evangile : partir, se mettre en route, prendre la route, se diriger vers… JESUS ferraille même contre l’immobilisme : laisse les morts enterrer leurs morts, ne regarde pas derrière. Ces expressions rejoignent un des mots essentiels de la Bible : suivre. On retrouve ce verbe 90 fois dans le Nouveau Testament, particulièrement ce matin : « où tu iras j’irais » dit le disciple un peu avant Sheila, « Ramène-toi » dit le Christ. Vous pouvez aller vérifier dans le texte officiel, c’est à peu près la bonne traduction. Nous sommes des voyageurs, mais pas comme des touristes, des voyageurs à la suite du Christ.

Suivre le Christ, ce n’est pas d’abord l’imiter. Ce n’est pas non plus enseigner une conduite. Surtout pas d’ailleurs, on en est saoulé de la morale des autres. Suivre le Christ, c’est s’attacher à Lui. Et ce faisant, suivre le Christ – il n’arrête pas d’en parler – c’est entrer dans le Royaume de Dieu.

« Entrer dans le Royaume de Dieu », ça ressemble à une expression toute faite de curé, n’est-ce pas ? Jolie mais tellement dense qu’elle en est incompréhensible. Allez, je tente 3 points pour parler de cette entrée dans le Royaume de Dieu : le style, la Croix et la traversée :

1. Entrer dans le Royaume de Dieu, c’est un style pour chacun aujourd’hui. C’est se reconnaitre frères et sœurs, au même niveau, sans hiérarchie, sans supérieur ni inférieur : « tous frères » disait le jeune François d’Assise. Comme le Christ, c’est être attentif à la vie de ceux qu’on rencontre. Non pas pour leur dire ce qu’on sait, mais pour leur poser une question, toujours la même d’ailleurs, celle qu’il pose à Bartimée : « que veux-tu que je fasse pour toi ? ». Ce devrait être l’unique question de tous les disciples engagés à la suite du Christ.

2. Entrer dans le Royaume de Dieu, c’est accueillir la Croix – elle finit toujours par se présenter à nous, sans la chercher. C’est accueillir nos déceptions et nos deuils. C’est aussi accueillir nos fatigues – et chacun d’entre nous a sans doute des raisons ces temps-ci pour être fatigués. JESUS reconnait même cette fatigue : « les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids, mais le fils de l’homme n’a pas d’endroits où reposer sa tête ». JESUS reconnait cette fatigue et lui donne un sens : courage, il y a du beau à vivre ce chemin. Robert Lamoureux l’a d’ailleurs mise en sketch : « la fatigue, Monsieur, c’est le prix d’un travail, d’une journée remplie. C’est la preuve qu’on marche avec la vie. Et ma fatigue, Monsieur, est ma récompense. »

3. Entrer dans le Royaume de Dieu, c’est ne pas perdre de vue la traversée de cette Croix, c’est ne pas perdre de vue qu’il y a du beau au-delà de nos déceptions et de nos deuils, au-delà de nos fragilités et de nos infidélités – y compris celles des autres ! – au-delà du rapport de la CIASE et de toutes les implosions internes à l’Eglise ces temps-ci, au-delà de l’approvisionnement et du prix des matières premières liées à la guerre, au-delà du dérèglement climatique qui commence à s’installer sérieusement dans notre quotidien, au-delà d’un patron ou d’un salarié qui n’est pas comme on l’aurait souhaité, au-delà d’une quelconque engueulade, au-delà de... bref. Au-delà de tout ça, entrer dans le Royaume de Dieu, c’est ne pas perdre de vue la traversée de cette Croix pour passer à la vie.

Nous sommes des voyageurs comme des baladins sans se prendre au sérieux qui font juste rire avec leur bouffonnerie : ils allègent la vie des autres et peut-être la leur aussi.

Parce que la priorité donnée par le Christ ce matin est clairement la priorité à annoncer aux autres ce Royaume de Dieu qui allège nos vies, la priorité à la « mission » comme on dit dans le jargon de l’Eglise. Et la mission, c’est faire des kilomètres. Autant à l’intérieur de soi-même qu’en dehors, autant au bout du monde qu’au bout de la rue. La mission, elle ne se vit jamais seul, elle se vit toujours au pluriel : il envoie d’ailleurs les messagers à plusieurs. Nous sommes des voyageurs ensemble, comme des « disciples missionnaires » aime dire le vieux François de Rome.

Parmi ces voyageurs qui entendent cet appel à le suivre – il y a ceux qui sont ordonnés ces jours-ci. Je pense ce matin à Antoine qui a été ordonné diacre de la Mission de France hier après-midi à l’abbaye de Pontigny, dans l’Yonne, dans la perspective d’une vie de prêtre. Antoine a repris une parole de l’apôtre Pierre pour son faire-part d’ordination : « mettez-vous, chacun selon le don qu’il a reçu, au service les uns des autres » 1 P 4, 10 Au service ! A la suite de Baden Powell et du père Sevin, pour un ancien chef et un ancien compagnon des scouts et guides de France, ce n’est pas vraiment étonnant qu’Antoine ait choisi cette phrase. Le service est un style pour suivre le Christ, peut-être le style… sans oublier l’accueil de la Croix qui se présente ou qui se présentera à nous et sans perdre de vue sa traversée. Nous sommes des voyageurs.

Pour vous les scouts, c’est bientôt le moment de partir en camp, sac sur le dos, c’est peut-être une occasion pour suivre le Christ, le visage déterminé Lc 9, 51. C’est en tout cas ce que je vous souhaite. Car je vous souhaite d’être heureux.

C’est maintenant le temps, pour tous, si on le veut, d’entrer dans le Royaume de Dieu. A sa suite.
Yalla !



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedMar 05 Juil 2022, 6:57 pm



Citation :
Évangile

« Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël » (Mt 10, 1-7)

Alléluia. Alléluia.

Le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.
Alléluia. (Mc 1, 15)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
JESUS appela ses douze disciples
et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs
et de guérir toute maladie et toute infirmité.
Voici les noms des douze Apôtres :
le premier, Simon, nommé Pierre ;
André son frère ;
Jacques, fils de Zébédée,
et Jean son frère ;
Philippe et Barthélemy ;
Thomas et Matthieu le publicain ;
Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ;
Simon le Zélote
et Judas l’Iscariote, celui-là même qui le livra.
Ces douze, JESUS les envoya en mission
avec les instructions suivantes :
« Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes
et n’entrez dans aucune ville des Samaritains.
Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël.
Sur votre route, proclamez
que le royaume des Cieux est tout proche. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


HOMÉLIE DU 3 JUILLET 2022 À VAUX-SOUS-CHÈVREMONT (BELGIQUE)

Et voilà que JESUS semble envoyer les Apôtres en vacances – c’est l’époque -. Et certains diraient qu’il les envoie deux par deux pour les empêcher de s’ennuyer durant leur séjour … Vous savez que la réalité est un peu différente. Si JESUS les envoie deux par deux, c’est d’abord parce que dans le monde antique, pour qu’une parole soit reconnue comme authentique, il fallait au moins être deux. Mais il faut aller plus loin. Si JESUS fait cela c’est surtout pour nous montrer à nous, aujourd’hui, qu’annoncer la Parole de Dieu, cela se fait en Église ; cela ne se fait jamais seul ! Si on est seul pour annoncer l’Évangile, on risque de finir par s’annoncer soi-même plutôt que d’annoncer JESUS. Oui, c’est ensemble que nous sommes envoyés ; c’est ensemble – en comptant les uns sur les autres – que nous sommes témoins de la Résurrection ; c’est ensemble – avec la diversité de nos dons – que nous voulons dire aux autres la joie que nous avons d’être chrétiens. Cet adverbe « ensemble », nous l’avons vécu il y a un an, en dépassant, et de loin, les frontières de l’Église : il n’y avait plus des habitants d’ici et des gens venus d’ailleurs, des chrétiens et des non-croyants, des opinions politiques, des flamands et des wallons. Nous étions « ensemble »

JESUS nous envoie ensemble, mais il nous envoie sans sac ni sandales … Autrement dit, JESUS ne nous envoie pas avec des moyens humains, mais avec lui pour seul bagage. Mais souvent, comme pour les disciples d’Emmaüs, il marche à nos côtés et nous ne le voyons pas. Et quand nous ne nous rappelons pas qu’il est à nos côtés, nous commençons à nous « armer » avec des moyens humains ! Cela peut être un critère de discernement. Évidemment, il est bon d’avoir toutes sortes de moyens dans une paroisse : c’est clair. Mais si une paroisse s’occupe trop de moyens concrets, c’est peut-être qu’elle oublie que le plus important, c’est d’avoir JESUS comme bagage. Encore autrement dit : une paroisse qui fait beaucoup de choses, c’est très bien, mais s’il elle en vient à oublier de prier son Seigneur, vraiment cela doit lui poser question. Plus nous prierons ensemble, plus notre agir aura du sens, sinon, ce ne sera que du vent … N’avons-nous pas fait cette expérience de personnes qui, alors qu’elles avaient tout perdu, donnaient du temps pour d’autres qui avaient tout perdu également. C’est Paul qui écrit : « Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort »

Enfin. Il faut rester longtemps, nous dit JESUS, dans cette maison, sans passer de maison en maison. Étonnant, non ? Pour annoncer l’Évangile, nous ne sommes pas dans l’ordre de la rentabilité humaine ; pour annoncer JESUS ressuscité, il nous faut – et longuement – « être avec », être en symbiose avec nos contemporains, être en communion avec eux. Je vous rappelle que JESUS a vécu 30 ans de sa vie de 33 ans à ne rien faire qu’être avec ses contemporains. Et, sans doute, durant ces 30 ans a-t-il déjà été un témoignage du Royaume qui était arrivé. Nous sommes chrétiens dans le monde ; nous sommes paroisse dans une commune et notre première mission est d’être avec les habitants, enfouis comme eux dans la pâte de notre commune, partageant leurs joies et leurs peines, leurs soucis et leurs espérances … et par nous, mystérieusement, c’est JESUS lui-même qui leur devient proche dans leurs joies, leurs peines, leurs soucis et leurs espérances. Pendant près de 6 mois, nous avons célébré dans cette église qui accueillait aussi des dons et des bénévoles. Cela donnait parfois un joyeux tapage durant les célébrations, mais ce tapage était sans doute le plus beau signe que le Royaume de Dieu s’était approché de nous.

À vous qui nous regardez, peut-être n’avez-vous pas vécu les inondations, mais tous nous vivons des inondations spirituelles, des jours où nous sommes submergés, des jours où nous avons l’impression d’être seul au milieu des eaux de la souffrance et de la mort. Le Seigneur nous invite à être ensemble, à nous donner aux autres, même si nous souffrons. « Allez, nous dit JESUS, je vous envoie » Personne n’est assez pauvre qui ne puisse rien donner. Un proverbe de notre région dit : « Deûs pôves qui s' coplèt, ça fêt rîre li bon Dju. » « Deux pauvres qui s'entraident, cela fait rire le bon Dieu.» En aidant, non seulement, nous mettons de la joie dans le cœur de l’autre, dans notre propre cœur, mais aussi dans le cœur-même de Dieu. Nous n’avons pas beaucoup de moyens, mais il multiplie le peu que nous avons. Et cela prendra du temps. « Pour faire un monde, mon Dieu, que c’est long ». Amen



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedMer 13 Juil 2022, 6:32 pm





Citation :
Évangile

« Qui est mon prochain ? » (Lc 10, 25-37)

Alléluia. Alléluia.
Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie ;
tu as les paroles de la vie éternelle.
Alléluia. (cf. Jn 6, 63c.68c)


Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    un docteur de la Loi se leva
et mit JESUS à l’épreuve en disant :
« Maître, que dois-je faire
pour avoir en héritage la vie éternelle ? »
   JESUS lui demanda :
« Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ?
Et comment lis-tu ? »
   L’autre répondit :
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur, de toute ton âme,
de toute ta force et de toute ton intelligence,
et ton prochain comme toi-même. »
   JESUS lui dit :
« Tu as répondu correctement.
Fais ainsi et tu vivras. »
   Mais lui, voulant se justifier,
dit à JESUS :
« Et qui est mon prochain ? »
   JESUS reprit la parole :
« Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho,
et il tomba sur des bandits ;
ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups,
s’en allèrent, le laissant à moitié mort.
    Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ;
il le vit et passa de l’autre côté.
    De même un lévite arriva à cet endroit ;
il le vit et passa de l’autre côté.
    Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ;
il le vit et fut saisi de compassion.
    Il s’approcha, et pansa ses blessures
en y versant de l’huile et du vin ;
puis il le chargea sur sa propre monture,
le conduisit dans une auberge
et prit soin de lui.
    Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent,
et les donna à l’aubergiste, en lui disant :
‘Prends soin de lui ;
tout ce que tu auras dépensé en plus,
je te le rendrai quand je repasserai.’
   Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain
de l’homme tombé aux mains des bandits ? »
   Le docteur de la Loi répondit :
« Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. »
JESUS lui dit :
« Va, et toi aussi, fais de même. »

   – Acclamons la Parole de Dieu.


COMBATTRE L’INDIFFÉRENCE | HOMÉLIE DU 10 JUILLET 2022 À CANCALE


« Ce qui détruit le monde, c’est l’indifférence ! » chantait, avec sa voix inimitable, Gilbert Bécaud dans un de ses plus célèbres refrains. « Un homme marche, tombe, meurt dans la rue … Eh bien, personne ne l’a vu ! »

Une scène devenue tristement banale aujourd’hui, quand on préfère ne rien voir plutôt que perdre du temps en s’arrêtant. Que d’exemples récents de chauffards qui, après avoir renversé un piéton ou un cycliste, prennent la fuite, leur désir de ne pas s’attirer d ennuis prenant le pas sur l’attention à la victime !

Ainsi, dans l’histoire racontée par JESUS, le prêtre et le lévite passent leur chemin, alors qu’ils ont vu un homme agoniser dans le fossé. Oh ! ils avaient une bonne raison de ne pas s’arrêter. Car, dans la loi de Moïse, celui qui touche un mort ou un blessé devient impur. Alors, pour pouvoir assumer leur service, ils refusent de s’approcher du blessé. Oh Loi, quand tu nous tiens !

Et c’est un Samaritain, un étranger mal vu par le peuple juif car ne partageant pas la même religion, qui, lui, s’arrête. Et ce Samaritain, dont on ne connait pas le nom, prend soin de l’ homme blessé. Nul n’est témoin de la scène, si ce n’est cet aubergiste à qui il demande de prendre le relai, en lui donnant les moyens d’agir. Voilà une belle leçon de pédagogie, qui garde aujourd’hui toute sa pertinence dans les situations de crise que nous traversons: celui qui apporte l’aide d’urgence est invité à se  soucier de la poursuite de l’accompagnement à plus long terme, même s’il est effectué par un autre que lui.

Et voici que JESUS se sert de cette parabole pour retourner la question que lui posait le docteur de la loi. « Qui est mon prochain ? » interrogeait-il. Dans la société du temps de JESUS, le mot « prochain » désignait d’ordinaire celui qui était proche, le voisin. On considérait alors que l’aide apportée devait en premier être destinée à celui qui appartient au même groupe social que soi. JESUS transforme le questionnement « Lequel a été le prochain de l’homme blessé ? » Il ne nous invite pas à nous demander qui est proche de nous, mais il nous invite à nous faire proche de l’autre.

Comme le dit le pape François dans son encyclique « Fratelli tutti », il s’agit, pour le disciple du Christ, « de savoir se rendre présent aux côtés de celui qui a besoin d’aide, sans se soucier de savoir s’il fait ou non partie du même monde d’appartenance. » La grande différence entre la fraternité et l’amitié, c’est qu’on choisit ses amis, mais qu’on ne choisit pas ses frères ! Dans l’histoire qu’il nous raconte, c’est le Samaritain qui s’est fait proche du juif blessé. Et la conclusion de JESUS sonne comme une requête : « Va, et toi aussi fais de même ! » Autrement dit, il nous exhorte à laisser de côté toutes nos différences, et face à la souffrance, à devenir proche de toute personne.  

S’il est une sainte qui a compris à 100% ce message, n’est-ce pas Jeanne Jugan, native de Cancale où nous nous trouvons aujourd’hui, qui, au début de l’hiver 1833, recueillit une vieille femme aveugle et infirme, à qui elle donna son lit, elle-même s’installant au grenier. Et, dans les mois qui suivirent, des jeunes femmes la rejoignirent pour l’assister dans cette tâche, les personnes accueillies étant de plus en plus nombreuses.

Comme le disait si bien l’abbé Pierre, « le partage fondamental de l’humanité n’est pas entre les «croyants» et les «incroyants», mais entre les «suffisants» et les «communiants», entre ceux qui se détournent devant la souffrance des autres et ceux qui acceptent de la partager. Et bien des «croyants» sont des «suffisants», et bien des «incroyants» sont des « communiants » ! »

À l’heure de l’été, puissions-nous être attentifs à tous ces inconnus qu’il nous sera donné de croiser sur nos routes de vacances, nous souvenant du conseil donné par JESUS « Va, et toi aussi fais de même ! » Alors, je conclurai par les mots de Moïse que nous avons entendus « Elle n’est pas au-delà des mers, …    Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique !


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedMar 19 Juil 2022, 6:52 pm



Citation :
Évangile

« Marthe le reçut. Marie a choisi la meilleure part » (Lc 10, 38-42)

Alléluia. Alléluia.

Heureux ceux qui ont entendu la Parole
dans un cœur bon et généreux,
qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance.
Alléluia. (cf. Lc 8, 15)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
JESUS entra dans un village.
Une femme nommée Marthe le reçut.
Elle avait une sœur appelée Marie
qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.
Quant à Marthe, elle était accaparée
par les multiples occupations du service.
Elle intervint et dit :
« Seigneur, cela ne te fait rien
que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ?
Dis-lui donc de m’aider. »
Le Seigneur lui répondit :
« Marthe, Marthe, tu te donnes du souci
et tu t’agites pour bien des choses.
Une seule est nécessaire.
Marie a choisi la meilleure part,
elle ne lui sera pas enlevée. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



SOLITUDE ET TRÉSOR | HOMÉLIE DU 17 JUILLET 2022 À ARRADON


Marthe, Marthe, tu te sens seule. Seule, toi qui travailles, seule, toi qui es à la tâche, seule, toi qui peines et qui te fais du souci, seule, toi qui te préoccupes de recevoir du mieux possible le Seigneur qui est entré chez toi, dans ta maison.

Pourquoi te sens-tu seule, si seule ? N’est-ce là qu’un peu de jalousie mesquine, tout humaine, vis-à-vis de Marie, ta sœur, qui, elle, n’a fait que « s’asseoir » aux pieds du Seigneur et qui profite ainsi, à peu de frais, de sa parole, de sa présence ? C’est bien ce que tu sembles dire en effet : « ma sœur m’a laissé faire seule le service ; dis-lui donc de m’aider. »
Mais ta solitude, Marthe, vient de plus loin et elle est plus profonde. Ailleurs dans les Évangiles, nous apprenons que ta maison, Béthanie, est ouverte et accueillante à beaucoup d’amis et que tu y vis non seulement avec ta sœur Marie, mais aussi avec ton frère Lazare. C’est un peu la maison du bonheur : tout le monde aime y venir ; tu nous reçois si bien ! Et aujourd’hui, c’est JESUS lui-même qui est là, présent, chez toi, lui, le Seigneur bien sûr, mais aussi l’Ami, le plus grand Ami.
Pourtant tu te sens seule. Au fond, ce n’est pas à ta sœur que tu t’en prends, c’est bien à JESUS, c’est à lui et donc à Dieu que tu cries ta solitude, ton sentiment d’abandon : « Seigneur, cela ne te fait rien ? » Moi, je me donne du souci pour toi, mais toi, tu ne te soucies pas de moi ? Je ne compte pas à tes yeux ? Peut-être même ne suis-je rien pour toi ?

Frères et sœurs, mes amis, c’est parce qu’elle a osé interrompre JESUS et lui lancer ce cri de détresse – qui est aussi un cri d’amour – que Marthe est sainte et qu’elle est pour nous tous un modèle. Car tous, nous sommes seuls, au fond de nous, même quand nous sommes entourés de beaucoup d’amis, d’une communauté chaleureuse de frères et de sœurs ou d’une famille heureuse. Pour échapper à cette profonde solitude intérieure, nous croyons, comme Marthe, qu’il faut nous démultiplier dans des occupations diverses, souvent très louables, comme celles du service. Mais plus nous multiplions les activités, plus nous risquons en fait de nous diviser intérieurement, de nous partager, de nous laisser tirailler, accaparer, absorber par des choses extérieures. Et notre solitude alors grandit encore.

« Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. » Cette réponse pleine de tendresse de JESUS à Marthe nous est adressée à nous aussi, elle nous est donnée, en cet été, comme un trésor. Toi qui te sens seul, ne te disperse pas dans le multiple, mais cherche l’Unique, l’unique nécessaire. Toi qui peut-être t’estimes abandonné de Dieu, délaissé par lui, cherche-le, encore et toujours, cherche-le en toutes tes activités, parmi toutes tes occupations et aussi quand tu te reposes, quand tu es en vacances. Regarde-le, écoute sa voix, prête l’oreille de ton cœur. Alors certainement tu trouveras et tu choisiras librement la part qui t’appartient en propre, cette bonne, cette meilleure part que le Seigneur a préparée, réservée pour toi. Crois-moi, elle ne te sera pas enlevée !


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedMar 26 Juil 2022, 8:53 pm




Citation :
Évangile

« Demandez, on vous donnera » (Lc 11, 1-13)

Alléluia. Alléluia.

Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ;
c’est en lui que nous crions « Abba », Père.
Alléluia. (Rm 8, 15bc)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

Il arriva que JESUS, en un certain lieu, était en prière.
Quand il eut terminé,
un de ses disciples lui demanda :
« Seigneur, apprends-nous à prier,
comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »
Il leur répondit :
« Quand vous priez, dites :
‘Père,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne.
Donne-nous le pain
dont nous avons besoin pour chaque jour
Pardonne-nous nos péchés,
car nous-mêmes, nous pardonnons aussi
à tous ceux qui ont des torts envers nous.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation. »
JESUS leur dit encore :
« Imaginez que l’un de vous ait un ami
et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander :
‘Mon ami, prête-moi trois pains,
car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi,
et je n’ai rien à lui offrir.’
Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond :
‘Ne viens pas m’importuner !
La porte est déjà fermée ;
mes enfants et moi, nous sommes couchés.
Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose’.
Eh bien ! je vous le dis :
même s’il ne se lève pas pour donner par amitié,
il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami,
et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.
Moi, je vous dis :
Demandez, on vous donnera ;
cherchez, vous trouverez ;
frappez, on vous ouvrira.
En effet, quiconque demande reçoit ;
qui cherche trouve ;
à qui frappe, on ouvrira.
Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson,
lui donnera un serpent au lieu du poisson ?
ou lui donnera un scorpion
quand il demande un œuf ?
Si donc vous, qui êtes mauvais,
vous savez donner de bonnes choses à vos enfants,
combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint
à ceux qui le lui demandent ! »

– Acclamons la Parole de Dieu.


PRIER, À QUOI ÇA SERT ? | HOMÉLIE DU 24 JUILLET 2022 AU LAC D’OSSÉJA


« Demandez, on vous donnera, frappez, on vous ouvrira ».
Et parce que Dieu est Père, il se laissera forcément fléchir.
Frères et sœurs
Amis en Christ,
En tant qu’aumônier d’hôpital, je dois reconnaître, qu’apparemment, cela n’est pas vrai. Comme un certain nombre d’entre vous, ici présents au bord de ce joli plan d’eau, et vous amis téléspectateurs, qui nous regardez depuis votre chambre d’hôpital ou votre EHPAD, je me heurte au terrifiant silence et à l’inaction de Dieu, face à beaucoup de prières de demande formulées. D'ailleurs qui parmi nous ne s'est pas exclamé un jour : j’ai prié, j’ai supplié et je n’ai pas été exaucé.
Nous amplifions ainsi toutes ces clameurs, qui montent de la bouche de ces milliers de personnes et qui sont restées sans réponse.
J’ai devant les yeux l’image de ce petit garçon Rayan, 5 ans, tombé dans un puit au Maroc. Les sauveteurs ont utilisé toutes les techniques sophistiquées pour le tirer de là. Tout un pays et les internautes du monde entier se sont mobilisés. Cela n’a pas suffi. Dieu n’est pas intervenu, il n’y a pas eu de miracle.
Alors à quoi bon prier ? A quoi sert la prière ?
Frères et sœurs,
Dieu n’est pas un distributeur automatique. Il ne suffit pas de mettre la pièce dans l’appareil pour qu’il crache ce que nous avons demandé. Dieu n’est pas tout puissant à la manière des hommes. Il ne concentre pas entre ses mains tous les pouvoirs : de commander au soleil et à la pluie, de manipuler les événements de nos vies, de nous rappeler à lui quand il le veut.
Combien de gens pensent que Dieu n’existe pas, parce qu’ils n’ont pas obtenu une réponse souhaitée ! A quel Dieu s’adressaient-ils alors ? Etait-il Père ou distributeur automatique ?
Chers parents, si votre fils ou fille vous demande une voiture, allez-vous la lui donner ? « Attends un peu d’avoir 18 ans et peut-être qu’à cet âge, tu auras d’autant plus de fierté de la choisir et de la payer toi-même. »
Quand vous formulez un tel refus, parce que vous savez que cela n’est pas une bonne chose, cesserez-vous pour autant d’être les meilleurs des parents ?
Dieu ne nous donne pas ce qu’il ne peut pas nous donner. Mais Dieu peut tout, me direz-vous. Elle le croyait, cette petite fille qui priait ainsi : « Mon Dieu faites que le Rhône traverse Paris, parce que c’est ce que j’ai mis dans ma copie lors de mon examen. »

Non, Dieu ne peut pas tout. Certes nous ne pouvons pas mettre tout miracle hors la loi. JESUS a fait des miracles, l’Evangile est là pour nous les relater. Aujourd’hui encore des miracles s’opèrent, mais ce n’est pas la façon habituelle de Dieu de procéder.
Il ne régit pas l’univers à coups d’interventions exceptionnelles, sinon toute science serait impossible et ce serait nier l’autonomie voulue et proclamée par Dieu. Il ne fera pas à notre place ce que nous avons à faire.
C’est à nous de construire un monde juste et fraternel, c’est à nous de mener les recherches médicales pour garantir la santé à chaque être humain, c’est à nous de distribuer équitablement le pain et l’eau aux hommes, c’est à nous de laisser une belle planète à nos enfants.
De grâce ne demandons pas à Dieu de prendre notre place !
Alors prier à quoi ça sert ?
Dieu exauce toujours notre prière, mais il ne l’exauce pas forcément comme nous le demandons. Il nous donne toujours la puissance de son amour infini. Cet amour ne règlera pas miraculeusement tous nos problèmes, mais il nous donnera la force de vivre notre vie d’homme, quelles que soient les difficultés et les souffrances rencontrées.
« Le Père céleste donnera l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ».
« Mais Seigneur, ce n’est pas l’Esprit Saint que je demande, je te demande la guérison, la réussite de mes examens, le permis de conduire …
Toi tu me donnes l’Esprit Saint ! »
Escroquerie ? Certes non ! Mais écoute-moi bien :
« Tu me demandes la santé du corps, moi je veux te guérir tout entier.
Tu me demandes la réussite d’un examen, moi je veux te faire réussir ta vie. »
Merci Seigneur !

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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedMar 02 Aoû 2022, 7:38 pm





Citation :
Évangile

« Femme, grande est ta foi ! » (Mt 15, 21-28)

Alléluia. Alléluia.

Un grand prophète s’est levé parmi nous,
et Dieu a visité son peuple.
Alléluia. (Lc 7, 16)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
JESUS se retira dans la région de Tyr et de Sidon.
Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires,
disait en criant :
« Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David !
Ma fille est tourmentée par un démon. »
Mais il ne lui répondit pas un mot.
Les disciples s’approchèrent pour lui demander :
« Renvoie-la,
car elle nous poursuit de ses cris ! »
JESUS répondit :
« Je n’ai été envoyé
qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »
Mais elle vint se prosterner devant lui en disant :
« Seigneur, viens à mon secours ! »
Il répondit :
« Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants
et de le jeter aux petits chiens. »
Elle reprit :
« Oui, Seigneur ;
mais justement, les petits chiens mangent les miettes
qui tombent de la table de leurs maîtres. »
JESUS répondit :
« Femme, grande est ta foi,
que tout se passe pour toi comme tu le veux ! »
Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.

– Acclamons la Parole de Dieu.


VOUS LE SAVEZ DÉJÀ | HOMÉLIE DU 31 JUILLET 2022 À MOLSHEIM


Est-il vraiment besoin, frères et sœurs, de commenter cet Évangile ?
Je veux dire — bien que beaucoup d’entre nous soient en vacances, nous avons tous l’esprit assez dégourdi pour comprendre ce que dit JESUS sans qu’on nous l’explique. Amasser des richesses ne sert à rien. C’est quelque chose que nous avons appris en cours de morale à l’école primaire à l’époque où il y avait encore des cours de morale à l’école primaire.
Non pas qu’il y ait du bonheur à être pauvre. Ce serait une curieuse chose que de trouver sa joie dans la privation. Mais les richesses sont faites pour être partagées. Les maisons sont faites pour accueillir des familles, les tables pour réunir des convives.
Et non seulement les richesses matérielles, qui sont les plus grossières des richesses, mais toutes les autres richesses. Nous en avons plein. Nous pouvons être pauvres en argent et riches en histoire, en mémoire, en savoir, en culture, en talents. Tout cela est fait pour être partagé. Un peintre ne garde pas ses peintures pour lui seul, dans le secret de son atelier, ni un musicien sa musique. Même le poète débutant qui écrit la nuit, dans le silence, un poème dont il sait qu’il ne sera pas publié écrit toujours pour quelqu’un, quelqu’un qui ne le saura peut-être jamais, quelqu’un qui n’existe peut-être pas encore.
Et parce que bon nombre d’entre vous, qui participez à cette messe par la télévision, sont des personnes seules, vous savez d’expérience que le drame de la solitude est qu’on n’a personne à qui donner. Avec qui partager nos joies et nos découvertes, à qui transmettre tout ce que nous avons appris, à qui donner la plus authentique de nos richesses, qui est notre amour.
Oui, tout cela, vous le savez déjà.

J’ai gardé peu d’amis de mon adolescence et de ma jeunesse. Cela est sans doute vrai de nous tous. Les amis que j’ai gardés, bilan dressé du haut de mes cinquante ans, ne sont ni les plus charismatiques ni les plus amusants ni même ceux dont, à l’époque, je voulais être le plus proche. Ceux que j’ai gardés se sont avérés être les plus généreux. Ce sont les amis qui avaient et qui ont toujours un lit à prêter, un repas à partager, une heure au téléphone à donner. Ceux qui répondent « présent », ceux qui m’ont fait des cadeaux plus grands que ce à quoi je pouvais m’attendre. Réciproquement, je crois que les jeunes dont j’ai pu avoir la charge et qui se souviennent de moi aujourd’hui ne sont pas ceux à qui j’ai prodigué des conseils astucieux ni adressé des prédications intelligentes — ce sont ceux à qui, je ne sais trop pourquoi, disons la simple sympathie, j’ai consacré du temps et de l’énergie ; ceux à qui, n’ayant rien d’autre à donner, j’ai essayé de donner mon amitié.
Ce qui lie les hommes et les femmes, c’est la générosité. C’est le don matériel et immatériel. C’est ce que nous prenons de nous-mêmes, de nos richesses, de nos talents, de notre cœur, et que nous donnons sans attendre de retour.
Mais tout cela, nous le savons déjà. Nous l’avons toujours su. Le Christ ne nous enseigne pas des choses qui seraient extérieures à nous et dont l’humanité n’aurait pas eu connaissance avant lui. Le Christ ne fait que dire, à haute voix et par des mots simples, que notre cœur savait depuis toujours. Ce n’est pas facile et bien des peurs et des égoïsmes entravent notre générosité, mais nous savons, depuis toujours, que la seule voie du bonheur est la générosité. Petite générosité de l’attention et du sourire, grande générosité du don de soi. Vraiment, il n’était pas besoin que je commente cet Évangile. Nous le savions déjà. Il n’est plus besoin que de faire, c’est-à-dire de donner et de nous donner, et nous serons heureux.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedMar 09 Aoû 2022, 7:30 pm




Citation :
Évangile

« Vous aussi, tenez-vous prêts » (Lc 12, 35-40)


Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
JESUS disait à ses disciples :
    « Restez en tenue de service,
votre ceinture autour des reins,
et vos lampes allumées.
    Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces,
pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte.
    Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée,
trouvera en train de veiller.
Amen, je vous le dis :
c’est lui qui, la ceinture autour des reins,
les fera prendre place à table
et passera pour les servir.
    S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin
et qu’il les trouve ainsi,
heureux sont-ils !
    Vous le savez bien :
si le maître de maison
avait su à quelle heure le voleur viendrait,
il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
    Vous aussi, tenez-vous prêts :
c’est à l’heure où vous n’y penserez pas
que le Fils de l’homme viendra. »

   – Acclamons la Parole de Dieu.



PERSÉVÉRANCE + CONFIANCE = FÉCONDITÉ | HOMÉLIE DU 7 AOÛT 2022 À VALCABRÈRE


« Votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume ».
Ce don, il est magnifique. C’est aussi le don de notre existence, celle de nos proches, la création tout entière qui nous porte et nous nourrit, l’amour qui bâtit nos vies, le bien qui vient de Dieu et sans qui n’est aucun bien.
Pour le comprendre, appuyons-nous sur Laudato Si, la très belle encyclique du pape François où il nous dit : « Tout est don, tout est lié, tout est fragile ».
« Tout est don ». Le Royaume de Dieu nous est donné : son amour, sa relation, sa création. En créant le monde, Il voit que cela est bon. L’homme y fait lui-même de belles choses par sa main et ses techniques, mais rappelons-nous que nous recevons tout de la main de Dieu. Même nos œuvres humaines, aussi importantes soient-elles. Qu’elles trouvent en Lui leur source et reçoivent de Lui leur achèvement. C’est notre mission, à nous, les amis du Christ, de rappeler que notre monde vient d’une transcendance, Dieu, révélé en Christ. Et toutes nos existences trouveront en Lui leur accomplissement. C’est précisément parce que tout est don gratuit de la main du Père que nous pouvons devenir des êtres fraternels. Ôtons de notre existence toute transcendance, l’homme se trouvera seul en face de lui-même, et nous allons devenir des tyrans les uns pour les autres ; nous éliminerons les plus faibles, du commencement à la fin de la vie ; les personnes handicapées, âgées, tous ceux qui sont différents. Oui, c’est parce que nous recevons tout comme don que nous sommes de vrais serviteurs de la Création de Dieu !
« Tout est lié » également. En nous confiant son Royaume, Dieu se retire. Il nous fait le don de sa confiance en nous donnant de collaborer à sa création. Si notre trésor est bien dans la vie et la croissance de ce Royaume, alors notre cœur est heureux. Et pour empêcher que des voleurs et des mites ne viennent tuer ce don, nous saurons être ces personnes fraternelles qui veillent avec soin à ce Royaume, en tenue de service, jusqu’à ce que le maître, à son retour de noces, vienne parachever ce don immense. Être de bons veilleurs, c’est être liés les uns aux autres par des liens de charité. La charité est le seul rempart à la violence et à tous les abus qui menacent ce Royaume.
J’aime faire de la permaculture. J’y apprend que tout est lié. Les petits ont besoin de la protection des forts et les forts ont aussi besoin des faibles pour n’être pas tout puissants, pour exercer leurs dons au service de ce Royaume où, du ver de terre au plan de tomate ou de potimarron, du prisonnier au président, du malade à celui qui le soigne, chacun est appelé à trouver sa juste place, les uns au service des autres. Comme aumônier de prison, comme ingénieur Travaux publics, j’aime faire le pont entre des mondes qui s’ignorent, entre des personnes détenues et d’autres, y compris jusqu’aux responsables de notre société.
C’est bien en favorisant tous ces liens que ce Royaume prendra peu à peu forme. Et lorsque le Maître reviendra, il trouvera toute personne, de plus grand au plus petit, du plus fort au plus faible, reliée par des liens de fraternité. Oui, tout est lié.

« Tout est fragile » enfin. Dans la parabole de l’Évangile, le maître tarde à venir. Les serviteurs que nous sommes peuvent s’approprier ce don et devenir les tyrans dont je parlais à l’instant, en éliminant les plus fragiles. Intégrer les personnes fragiles est pourtant un des signes majeurs du Royaume.
Au quotidien, nous faisons l’expérience que le mal est bien à l’œuvre. Mais nous croyons que le bien aura le dernier mot. Car la réponse de Dieu à notre mal est le don du Christ par amour, jusqu’à la croix.
Notre existence est belle, mais qu’elle est fragile ! Les personnes âgées, handicapées ou malades nous le rappellent au quotidien ! Et cette fragilité, elle est confiée à ceux qui ont beaucoup reçu : il leur est beaucoup demandé et même davantage, pour protéger la vie si fragile de toute leur énergie, de toute leur foi.
Oui, tout est don : accueillons-le avec foi. Tout est lié : amplifions les liens de charité avec persévérance. Tout est fragile : protégeons la vie pour qu’elle soit féconde.
Comme ancien prof de maths, je voudrais conclure par l’équation évangélique de ma vie de franciscain : Persévérance + Confiance = Fécondité.
Persévérons en servant la vie qui vient de Dieu. Mettons toute notre confiance dans son amour qui nous relie. Nous serons alors émerveillés de l’immense fécondité de Dieu.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedMar 16 Aoû 2022, 7:26 pm




Citation :
Évangile

« Le Puissant fit pour moi des merveilles : il élève les humbles » (Lc 1, 39-56)

Alléluia. Alléluia.

Aujourd’hui s’est ouverte la porte du paradis :
Marie est entrée dans la gloire de Dieu ;
exultez dans le ciel, tous les anges !
Alléluia.

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »

Marie resta avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.

– Acclamons la Parole de Dieu.



SOLENNITÉ DE L'ASSOMPTION | HOMÉLIE DU 15 AOÛT 2022 À ÉTRETAT


La fête de l’Assomption célèbre l’accueil de la Vierge Marie, dès sa mort corporelle, dans la Gloire de Son Fils. Mais Marie ne ferme pas la porte car tous ceux qui appartiennent au Christ, comme le rappelle saint Paul, recevront la Vie et pourront la rejoindre auprès de Dieu. Ainsi, la fête de l’Assomption nous concerne, nous qui nous efforçons à faire de notre vie un « suivre JESUS ». Ce qui arrive à la Vierge Marie garantit l’avenir qui nous est promis dans le Christ.

Oui, frères et sœurs, le Seigneur tient à nous au point de ne pouvoir supporter de rester éloigné de nous. Rappelez-vous la prière qu’il adresse à Son Père pour ses disciples, au moment où il va entrer dans Sa passion : « Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que, là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire » (Jean 17, 24). La gloire où Marie le rejoint par Son Assomption, nous est aussi promise. C’est le désir ardent qui brûle le cœur de JESUS.

En cette fête de l’Assomption, la liturgie retient comme évangile, celui de la Visitation. Par le message de l’ange, Marie a appris qu’elle était appelée à devenir la Mère du Sauveur. Elle est aussi renvoyée vers le signe qui atteste que, pour Dieu, rien n’est impossible quand il agit en faveur de ceux qu’Il aime : Elisabeth, malgré son grand âge, va enfanter elle aussi. Marie se rend donc avec empressement auprès d’elle. Traversant la région montagneuse, telle l’Arche de la première Alliance que David fit monter à-travers les collines vers la Ville Sainte, Marie s’élance comme messagère de la joie vers la maison d’Elisabeth. Elle est l’Arche de la Nouvelle Alliance portant en elle le Fils de Dieu Sauveur … C’est pourquoi, par la grâce obtenue par le Christ, son corps fut préservé de la dégradation du tombeau.

Nous ne regardons pas Marie comme une étoile inaccessible. Sa destinée glorieuse nous est promise dans la mesure où nous essayons de donner forme à notre existence, comme un OUI à la volonté du Père et au service attentionné de nos frères et sœurs. Voilà la Bonne Nouvelle que nous accueillons et célébrons en cette fête de l’Assomption. La vraie raison pour laquelle Marie a bénéficié sans tarder des fruits de la Rédemption, nous est donnée dans le Magnificat. Ce chant prophétique du Peuple de Dieu, n’est pas une exaltation passagère et fugace, mais il met en relief la manière d’exister de Marie en totale fidélité au OUI qu’elle a prononcée à l’appel du Seigneur.

Le Magnificat est l’action de grâce que Marie entonne pour célébrer le Mystère du Salut qui commence à s’accomplir en elle et auquel elle est associée. Elle exultera encore en voyant son enfant grandir… lorsqu’il commencera son ministère de prédicateur de la proximité du Règne de Dieu, … lorsqu’il entrainera des foules pour l’écouter et posera les signes qui accréditent sa prédication. Marie ne renoncera pas au Magnificat, même au pied de la croix de JESUS. Du fond de sa douleur, elle saisit l’importance de l’Heure où l’œuvre de Salut de l’humanité est en train de s’accomplir. Elle exultera évidemment d’une manière plus intense encore, au moment de la Résurrection et alors qu’elle sera en prière avec les premiers disciples dans l’attente du don promis de l’Esprit Saint.

Frères et sœurs, Marie nous apprend que la vie du disciple du Christ est toute entière portée par la joie et l’action de grâce. C’est la disposition fondamentale de toute vie chrétienne qui permet de nous décentrer pour nous tourner tout entiers vers la présence et l’action du Seigneur dans notre vie et au cœur de l’humanité. En rendant grâce à Dieu, nous protégeons nos cœurs de la nostalgie stérile d’un passé qu’on idéalise, du ressenti de nos déceptions, de nos frustrations ou de nos rancœurs qui nous paralysent et nous enferment sur nous-mêmes, indifférents aux autres. Oui, l’action de grâce et la joie qui lui est liée, nous rendent ouverts à la présence du Seigneur et disponibles pour servir nos frères et sœurs.

Le message de Mgr Saliège dont nous commémorons le 80ème anniversaire, a réveillé chez les catholiques de l’époque, le sens de la fraternité avec les juifs, - femmes, hommes et enfants -, emmenés vers la déportation et l’extermination par un régime politique de collaboration avec l’Allemagne nazie. La commémoration de ce message qui sera évoqué dans quelques instants, s’inscrit dans la tonalité de cette fête de l’Assomption. Marie est la femme de l’action de grâce. Ce n’est pas simple admiration passive de ce que Dieu opère dans l’humanité pour la sauver. L’action de grâce nous garde mobilisés, comme le fut Mgr Saliège, en vue de coopérer activement à l’œuvre de salut de Dieu qui fait reculer en notre monde, les limites de l’impossible et de l’inhumain.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedLun 22 Aoû 2022, 7:14 pm



Citation :
Évangile

« On viendra de l’orient et de l’occident prendre place au festin dans le royaume de Dieu » (Lc 13, 22-30)

Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, dit le Seigneur ;
personne ne va vers le Père sans passer par moi.
Alléluia. (Jn 14, 6)


Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
tandis qu’il faisait route vers Jérusalem,
JESUS traversait villes et villages en enseignant.
Quelqu’un lui demanda :
« Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? »
JESUS leur dit :
« Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite,
car, je vous le déclare,
beaucoup chercheront à entrer
et n’y parviendront pas.
Lorsque le maître de maison se sera levé
pour fermer la porte,
si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte,
en disant :
‘Seigneur, ouvre-nous’,
il vous répondra :
‘Je ne sais pas d’où vous êtes.’
Alors vous vous mettrez à dire :
‘Nous avons mangé et bu en ta présence,
et tu as enseigné sur nos places.’
Il vous répondra :
‘Je ne sais pas d’où vous êtes.
Éloignez-vous de moi,
vous tous qui commettez l’injustice.’
Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents,
quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob,
et tous les prophètes
dans le royaume de Dieu,
et que vous-mêmes, vous serez jetés dehors.
Alors on viendra de l’orient et de l’occident,
du nord et du midi,
prendre place au festin dans le royaume de Dieu.
Oui, il y a des derniers qui seront premiers,
et des premiers qui seront derniers. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


HOMÉLIE DU 21 AOÛT 2022 À VELLEREILLE-LES-BRAYEUX (BELGIQUE)


Depuis le dimanche 26 juin, l’évangile proclamé le dimanche est un récit de l’évangile de Luc, qui parle de la montée de JESUS vers Jérusalem, là où il va vivre le mystère de sa Pâque, la passion, la mort en croix et la résurrection.

Aujourd’hui, alors que JESUS traverse villes et villages en enseignant, quelqu’un lui demande : Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ?

Cette question reflète la manière dont beaucoup de disciples de JESUS, comme beaucoup de ceux qui ne suivent pas JESUS, envisagent la venue du Royaume de Dieu. Quand cela va-t-il se réaliser ? Qui pourra y entrer ? Comment pourra-t-on discerner les signes de ce Royaume ?

Le jour de l’Ascension de JESUS au ciel, alors qu’il est déjà ressuscité, ses disciples lui demandent encore : Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le Royaume pour Israël ?

JESUS ne donne pas de réponse à ce type de questions. Parfois, il dit que tout cela est réservé à Dieu, son Père.

En revanche, il élimine des critères qui pourraient être utilisés pour justifier le droit d’entrer dans le Royaume. Dans le récit de ce jour : les critères de la proximité, de la participation à des repas avec JESUS, de l’écoute de son enseignement sur les places, tout cela n’est pas suffisant pour être sauvé.

Au contraire, JESUS dit : Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas. Il n’y a pas d’automatisme pour être sauvé. JESUS parle d’un maître de maison qui se lève pour fermer la porte. Quand il voit ceux qui veulent entrer, ce maître de maison dit : Eloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice.

JESUS rappelle, une fois de plus, que c’est en mettant en pratique la Parole de Dieu, le commandement de l’amour de Dieu et le commandement de l’amour du prochain, que l’on choisit la voie parfaite pour être sauvé.

On comprend alors que tous sont invités à participer au festin du Royaume, avec Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes. Ce ne seront pas seulement ceux qui ont reçu l’alliance de Dieu au temps de Moïse, ceux qui ont été libérés de l’esclavage en Egypte lors du passage de la Mer Rouge, qui entreront dans le Royaume. Tous, qu’ils viennent de l’orient ou de l’occident, du nord ou du midi, pourront prendre place au festin, dans la mesure où ils auront choisi de mettre en pratique la Parole de Dieu, comme les prophètes n’ont cessé de le rappeler.

La liturgie de ce dimanche propose d’éclairer ce passage de l’Evangile par le prophète Isaïe qui s’adresse aux déportés juifs à Babylone, qui reviennent de l’exil au VIème siècle avant JESUS-Christ.

Dieu, le vrai Dieu, le seul Dieu va rassembler toutes les nations, toutes les langues pour manifester sa gloire. Des rescapés de toutes les nations témoigneront de cette gloire jusqu’aux extrémités de la terre. En retour, ceux qui auront été pris par cette annonce viendront à Jérusalem, à la maison du Seigneur, là où Dieu manifeste sa gloire.

La promesse dont parle le prophète Isaïe, JESUS en annonce l’accomplissement. La montée vers Jérusalem, pour y vivre la Pâque, va rappeler à chacun comment on entre dans le Royaume, en mettant en pratique la Parole de Dieu. De plus, JESUS annonce que toutes les nations sont invitées à entrer dans le Royaume de Dieu. C’est à Jérusalem, en effet, que le Ressuscité va envoyer sur ses disciples celui que son Père a promis, l’Esprit Saint. Grâce à cet Esprit, la conversion, le salut seront annoncés à toutes les nations.

Si Dieu veut que tous les êtres humains soient sauvés, il ne s’agit pas d’une sorte d’automatisme, mais bien d’une invitation à mettre la Parole de Dieu en pratique. Et là où cette mise en pratique est sincère, droite, là est faite l’expérience de la miséricorde de Dieu. L’évangéliste Luc insiste beaucoup sur cet aspect.

En conclusion, suite à la question posée à JESUS : N’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ?, notre attitude n’est pas de compter combien de gens seront sauvés, mais bien de nous demander si, devant la volonté de Dieu de sauver tous les êtres humains, nous, moi personnellement, je cherche à comprendre : que veut dire « être sauvé », en mettant en pratique la Parole de Dieu, l’amour de Dieu, l’amour du prochain, et en faisant confiance en la miséricorde du Seigneur à mon égard, miséricorde que Dieu fait à tout être humain.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedLun 29 Aoû 2022, 7:00 pm



Citation :
Évangile

« Quiconque s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé » (Lc 14, 1.7-14)

Alléluia. Alléluia.

Prenez sur vous mon joug, dit le Seigneur ;
devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur.
Alléluia. (cf. Mt 11, 29ab)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

Un jour de sabbat,
JESUS était entré dans la maison d’un chef des pharisiens
pour y prendre son repas,
et ces derniers l’observaient.
JESUS dit une parabole aux invités
lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places,
et il leur dit :
« Quand quelqu’un t’invite à des noces,
ne va pas t’installer à la première place,
de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi.
Alors, celui qui vous a invités, toi et lui,
viendra te dire : ‘Cède-lui ta place’ ;
et, à ce moment, tu iras, plein de honte, prendre la dernière place.
Au contraire, quand tu es invité,
va te mettre à la dernière place.
Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira :
‘Mon ami, avance plus haut’,
et ce sera pour toi un honneur
aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi.
En effet, quiconque s’élève sera abaissé ;
qui s’abaisse sera élevé. »

JESUS disait aussi à celui qui l’avait invité :
« Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner,
n’invite pas tes amis, ni tes frères,
ni tes parents, ni de riches voisins ;
sinon, eux aussi te rendraient l’invitation
et ce serait pour toi un don en retour.
Au contraire, quand tu donnes une réception,
invite des pauvres, des estropiés,
des boiteux, des aveugles ;
heureux seras-tu,
parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour :
cela te sera rendu à la résurrection des justes. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


QUELLE EST MA PLACE AUJOURD’HUI DANS CE MONDE ? | HOMÉLIE DU 28 AOÛT 2022 À NOIRMOUTIER-EN-L'ÎLE


Ce genre de carte a largement dû être utilisé cet été. Elles sont très utiles pour se repérer sur les sentiers ou pour arriver au camping à la bonne heure. Dans l’Evangile de ce matin, il est justement question de place à chercher et à trouver. Luc emploie d’ailleurs le mot grec topos τόπος, le lieu, pour parler de cette place. Quoi de mieux donc, qu’une carte topographique pour trouver sa place ?

Ceci-dit, trouver sa place n’est pas qu’une question de géographie. Il y a celles-et-ceux qui ont une bonne place au boulot et ceux qui sont en train d’en changer, il y a aussi ceux qui savent bien se placer. Il y a ceux qui craignent d’être remplacé dans leur couple, il y a ceux qui ne trouvent plus leur place dans leur famille ou avec leurs amis, voire dans l’Eglise. Il y a ceux qui, même bien entourés, se sentent terriblement seuls et pas à leur place. Comme le remarque l’écrivaine Claire Marin dans son dernier livre : « ça commence parfois par une inquiétude ou un malaise. On se sent en décalage, on craint d’agir de manière déplacée. On a le sentiment de ne pas être à sa place » . Personne n’est seul à vivre cette situation.

Trouver sa place n’est décidément pas qu’une question de géographie. Quelle est alors la place de chacun dans ce monde tel qu’il est aujourd’hui ? C’est bien la question du jour. Et comme toujours dans ces questions qui engagent notre existence, JESUS répond en parabole. La réponse ne viendra donc pas de l’extérieur, pas même de Dieu, elle viendra de nous-mêmes.

Reprenons donc la parabole, elle doit pouvoir aider chacun à trouver sa place. En parlant d’invités, cette parabole prépare à une remarque de JESUS, juste après le passage qu’on vient d’entendre : « heureux qui prendra part au repas dans le Royaume de Dieu » Lc 14, 15. Nous sommes en effet invités au Royaume. Et ce sera notre joie ! A ce repas, c’est Dieu lui-même qui est l’hôte, c’est lui qui invite. Il doit alors évidemment s’appliquer à lui-même ce que JESUS dit au pharisien ce matin : « quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles » Lc 14, 13. Parce-ce que ce sont les affamés qui sont invités : pas ceux qui se suffisent à eux-mêmes. Ce sont les humbles qui sont invités, ceux qui peuvent recevoir quelque chose. L’Evangile qu’on vient d’entendre n’est donc pas d’abord une invitation à être charitable envers les pauvres. Encore que ! C’est surtout une invitation à nous reconnaitre insuffisants, une invitation à laisser se creuser en nous un creux pour pouvoir prendre « part au repas dans le Royaume de Dieu ». Rien n’est possible sans cette humilité parce que « la condition de l’orgueilleux est sans remède » Si 3, 28 comme le souligne le Sage Ben Sira dans la première lecture.

A partir de là et de cette humilité nécessaire, quelle est la place de chacun dans ce monde tel qu’il est aujourd’hui ? Y compris avec l’eco-anxiété dont on entend parler cet été avec les incendies un peu partout en France ou avec les manques d’eau jusque dans les robinets. Quelle est donc la place de chacun dans ce monde tel qu’il est aujourd’hui ?

François de Sale disait : « fleuris où Dieu t’as planté ! ». Don Bosco, lui, constatait que « les choux repiqués poussent mieux ». Alors la bonne place, c’est rester ou bouger ?

En tout cas, personnellement, je ne veux pas d’embrouilles avec les Saints. Être à sa place, ce serait donc plutôt ne pas avoir de place définie et définitive comme une pièce de puzzle ou le petit géranium du palais de César, juste ici. Parce-que si l’espace topographique est le lieu qu’on connait bien (avec une carte ou par expérience), le temps est le lieu de tous les possibles ; et il nous échappe.

Dans la parabole, c’est l’invitant qui place, l’invité se laisse placer. Se laisser placer, pour un temps plus ou moins long, c’est une manière d’explorer concrètement cette vaste réalité, à la fois spatiale et temporelle. Et notre place doit alors changer, qu’on soit enfant, étudiant, en activité professionnelle ou de plus en plus fragilisé par la vieillesse. La cohérence de notre vie se déploie sur toute notre vie, pas en un seul instant, ce serait tellement la réduire.

Se laisser placer, certains pourraient imaginer que c’est une démission à faire changer le monde. Je crois au contraire que c’est une écoute du monde pour y prendre toute sa place. En nous laissant placer tranquillement grâce à 3 écoutes distinctes :
l’écoute des autres, des évènements et de la planète – ce qui nous entoure,
l’écoute de nos propres désirs,
et l’écoute de l’Evangile,
Grâce à ces 3 écoutes, nous trouverons alors une bonne place pour chaque époque de notre vie, du merveilleux au tragique. Elles sont notre meilleure boussole, mieux qu’une carte topographique, pour entendre l’invitation au Royaume de Dieu. Nous serons sans doute souvent déplacés au long du chemin. Cette place ne sera pas forcément plaisante, elle sera juste la place du moment à habiter, honorant la vie telle qu’elle est, parfois si misérable, si fabuleuse en vrai. La beauté de notre vie se déploie sur toute notre vie, pas en un seul instant, ce serait tellement la saccager.
Heureux sommes-nous d’être de ces pauvres, invités gratuitement à ce repas du Royaume… pour notre joie ! Invitation à relayer aujourd’hui autant que possible, bien sûr ! Avec humilité et tout ce que nous sommes. Car en fait, « le Royaume de Dieu est notre avenir parce que c’est déjà notre présent » .

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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedMar 06 Sep 2022, 8:14 pm




Citation :
Évangile

« Celui qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple » (Lc 14, 25-33)

Alléluia. Alléluia.


Pour ton serviteur, que ton visage s’illumine :
apprends-moi tes commandements.
Alléluia. (Ps 118, 135)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
de grandes foules faisaient route avec JESUS ;
il se retourna et leur dit :
« Si quelqu’un vient à moi
sans me préférer à son père, sa mère, sa femme,
ses enfants, ses frères et sœurs,
et même à sa propre vie,
il ne peut pas être mon disciple.
Celui qui ne porte pas sa croix
pour marcher à ma suite
ne peut pas être mon disciple.

Quel est celui d’entre vous
qui, voulant bâtir une tour,
ne commence par s’asseoir
pour calculer la dépense
et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ?
Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever,
tous ceux qui le verront vont se moquer de lui :
‘Voilà un homme qui a commencé à bâtir
et n’a pas été capable d’achever !’
Et quel est le roi
qui, partant en guerre contre un autre roi,
ne commence par s’asseoir
pour voir s’il peut, avec dix mille hommes,
affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ?
S’il ne le peut pas,
il envoie, pendant que l’autre est encore loin,
une délégation pour demander les conditions de paix.

Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas
à tout ce qui lui appartient
ne peut pas être mon disciple. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



APPRENDRE À RENONCER | HOMÉLIE DU 4 SEPTEMBRE 2022 À VANVES


Sans doute vous est-il déjà arrivé de constater qu’entre le contenu du message que vous souhaitiez adresser et la manière dont il a été entendu et mis en œuvre, il puisse exister un écart important, lié à une interprétation divergente.

Un tel constat vaut aussi pour le message évangélique : « Qui peut comprendre la volonté du Seigneur » proclamait déjà en son temps l’auteur du livre de la Sagesse.

Dans la page d’évangile que nous venons d’entendre, JESUS nous met en garde contre deux risques que pourrait générer une mauvaise interprétation de son enseignement.

Le premier consisterait dans le développement d’un amour possessif vis-à-vis de son prochain. « Celui qui ne renonce pas à son père, sa mère, ses enfants, ses frères et sœurs n’est pas digne de moi ! » JESUS serait-il devenu jaloux de nos amours humaines ? Je ne le pense pas, puisqu’il ne cesse de nous dire, tout au long de son évangile, que le commandement qui surpasse tous les autres consiste à nous « aimer les uns, les autres, comme il nous a aimé. » La spécificité de son message réside dans cette conjonction « comme », car il peut exister de multiples manières d’aimer.

Et ce que JESUS dénonce ici, c’est un lien familial qui serait signe de fermeture. Car il est une manière de parler de « ma » femme, « mon » mari, « mes » gosses qui peut sous-entendre une volonté de possession. Dans la pratique de mon métier d’éducateur spécialisé, j’ai rencontré beaucoup d’enfants qui souffraient intensément de ne pas être aimés, mais j’en ai rencontré d’autres qui, eux, souffraient d’être trop aimés, mais dans une relation tellement fusionnelle qu’elle les empêchait de pouvoir grandir. Aimer à la manière de JESUS consiste à toujours respecter l’autre dans sa dimension de sujet. N’est-ce pas d’ailleurs la demande que Paul formule, dans sa brève lettre adressée à son ami Philémon : qu’il ne considère plus Onésime comme un esclave, mais comme un véritable frère !

Le deuxième risque consisterait à développer un rapport à Dieu qui nous permettrait de nous dédouaner de tous nos efforts, l’Esprit Saint suppléant à tout. Dans l’histoire de ce bâtisseur de tour qu’il nous raconte, JESUS insiste sur la nécessité de bien préparer le chantier, y compris dans sa dimension financière. Croire en l’Esprit Saint ne signifie pas se dispenser de sa tâche d’homme, en prétextant qu’il opère à notre place.

En cette période de rentrée des classes, j’aime rappeler aux collégiens et lycéens que, s’ils doivent préparer un contrôle, mieux vaut travailler la veille la matière concernée, plutôt que de se contenter d’aller prier Dieu le matin à la chapelle !

Pour revenir à l’exemple du bâtisseur de tour, JESUS insiste sur la nécessité, - et cela est vrai pour tout projet-, de réfléchir au plan de financement avant de se lancer dans l’action. Sinon mieux vaut peut-être renoncer au projet. Ainsi JESUS dénonce un style de rapport à l’Esprit Saint, qui déresponsabiliserait totalement l’homme.

Et JESUS de conclure alors sur la nécessité du renoncement. Être capable de renoncer à un projet lorsque l’on comprend qu’il ne peut aboutir, être capable de renoncer à un esprit de possession.

Oh ! Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de renoncer pour renoncer, mais de renoncer pour goûter le vrai bonheur. Comme Luc le dira dans le second livre qu’il a écrit, celui des Actes des Apôtres, « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ! » N’est-ce pas ainsi qu’il résume le message de JESUS ?

N’allons jamais chercher autre chose, dans une page d’évangile, qu’un chemin de bonheur !

N’est-ce pas, mes chères sœurs, qui fêtez le centième anniversaire de votre fondation par Mère Sainte Bathilde, le sens des vœux que vous avez prononcés en entrant dans la vie monastique. Renoncer au plaisir de l’avoir pour goûter le véritable bonheur d’être.

Combien, dans cette société d’aujourd’hui qui voudrait nous faire croire, à coup de publicités tapageuses, que le bonheur pourrait s’obtenir à coup d’acquisition des objets convoités, cette invitation au renoncement, si elle est bien comprise, peut être source du vrai bonheur !


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedLun 12 Sep 2022, 9:07 pm




Citation :
Évangile

« Il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit » (Lc 15, 1-32)

Alléluia. Alléluia.
Dans le Christ, Dieu réconciliait le monde avec lui :
il a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation.
Alléluia. (cf. 2 Co 5, 19)


Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
les publicains et les pécheurs
venaient tous à JESUS pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »
Alors JESUS leur dit cette parabole :
« Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une,
n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert
pour aller chercher celle qui est perdue,
jusqu’à ce qu’il la retrouve ?
Quand il l’a retrouvée,
il la prend sur ses épaules, tout joyeux,
et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins
pour leur dire :
‘Réjouissez-vous avec moi,
car j’ai retrouvé ma brebis,
celle qui était perdue !’
Je vous le dis :
C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel
pour un seul pécheur qui se convertit,
plus que pour 99 justes
qui n’ont pas besoin de conversion.

Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et qu’elle en perd une,
ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison,
et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ?
Quand elle l’a retrouvée,
elle rassemble ses amies et ses voisines
pour leur dire :
‘Réjouissez-vous avec moi,
car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !’
Ainsi je vous le dis :
Il y a de la joie devant les anges de Dieu
pour un seul pécheur qui se convertit. »

JESUS dit encore :
« Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père :
‘Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.’
Et le père leur partagea ses biens.
Peu de jours après,
le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait,
et partit pour un pays lointain
où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
Il avait tout dépensé,
quand une grande famine survint dans ce pays,
et il commença à se trouver dans le besoin.
Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays,
qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre
avec les gousses que mangeaient les porcs,
mais personne ne lui donnait rien.
Alors il rentra en lui-même et se dit :
‘Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance,
et moi, ici, je meurs de faim !
Je me lèverai, j’irai vers mon père,
et je lui dirai :
Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.
Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.’
Il se leva et s’en alla vers son père.
Comme il était encore loin,
son père l’aperçut et fut saisi de compassion ;
il courut se jeter à son cou
et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit :
‘Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.’
Mais le père dit à ses serviteurs :
‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller,
mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
allez chercher le veau gras, tuez-le,
mangeons et festoyons,
car mon fils que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé.’
Et ils commencèrent à festoyer.

Or le fils aîné était aux champs.
Quand il revint et fut près de la maison,
il entendit la musique et les danses.
Appelant un des serviteurs,
il s’informa de ce qui se passait.
Celui-ci répondit :
‘Ton frère est arrivé,
et ton père a tué le veau gras,
parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.’
Alors le fils aîné se mit en colère,
et il refusait d’entrer.
Son père sortit le supplier.
Mais il répliqua à son père :
‘Il y a tant d’années que je suis à ton service
sans avoir jamais transgressé tes ordres,
et jamais tu ne m’as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est revenu
après avoir dévoré ton bien avec des prostituées,
tu as fait tuer pour lui le veau gras !’
Le père répondit :
‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi,
et tout ce qui est à moi est à toi.
Il fallait festoyer et se réjouir ;
car ton frère que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé ! »

– Acclamons la Parole de Dieu.



HOMÉLIE DU 11 SEPTEMBRE 2022 À HORRUES (BELGIQUE)

Dans une famille ou groupe, n’y a-t-il pas toujours un comptable ? Comprenez-moi bien ! Non pas au sens économique du terme… Mais quelqu’un qui note, qui vient souligner les devoirs et les obligations de chacun, leurs dettes… Celui qui rappelle ce qui a été dit, ce qui a été fait, et surtout, ce qui n’a pas été fait. Bref, celui qui vient mettre de la comparaison et étouffe ainsi la joie !

Dans chacune des trois paraboles que nous venons d’entendre —la brebis perdue, la drachme perdue et le fils perdu— un même mot revient dans la conclusion ! Il s’agit de la joie ! « Il y aura de la joie dans le ciel ». « Il y a de la joie devant les anges de Dieu ». « Il fallait se réjouir ».

Et la troisième parabole nous montre ce qui dans nos cœurs nous empêche d’accéder à cette joie ! C’est un cœur comptable, divisé par la comparaison, la jalousie. Une attitude à l’image du fils aîné, qui souligne les dettes, les droits, les devoirs… Il ne vit pas par plaisir. Il vit par devoir.

Quant à nous, ne nous arrive-t-il pas, plus souvent que nous ne le pensons, d’avoir un tel cœur qui fait des comptes ?
De nous croire en règle, comme le fils aîné ?
De vouloir tous les droits, comme le fils cadet ?

Avec cette question, reprenons maintenant le récit et regardons d’abord le fils cadet : « Père, donne-moi la part d’héritage qui me revient ». Comme si ce fils voulait tuer son père pour hériter avant l’heure… Voilà une première manière de passer à côté d’une vraie relation : par désir d’autonomie, se croire indépendant. Ne voir en l’autre que ce qu’il peut nous donner, et non pas ce que nous pouvons lui offrir. De manière adolescentaire, le fils cadet croit que la liberté est l’absence de contraintes, alors qu’il s’agit de l’acceptation de celles-ci. Il ne voit la vie que sous l’angle du droit. Mais le récit va plus loin, en utilisant deux mots grecs différents pour parler de la vie. Ce que le père donne, c’est la vie biologique —la bios. Ce dont le fils cadet fait l’expérience lorsqu’il choisit de revenir vers son père, c’est la vraie vie —la zoè, même si la découverte de celle-ci se vit parfois au travers d’une certaine démesure. Le fils cadet vit… « même trop, même mal », mais il vit.

Regardons maintenant l’aîné. Lui, il ne vit et ne respire pas encore ! Que dit-il ? « Il y a tant d’années que je suis à ton service ». C’est comme s’il disait avec un jeu de mot très lacanien : « Pour toi, j’ai tout fait ». « Pour toi, j’étouffais !». Incapable de couper le cordon, il s’étouffe par devoir. Sa relation filiale et fraternelle n’est faite que d’obligations, comme s’il tenait un grand livre de comptes fort peu à l’équilibre. Le fils aîné ne respire pas ! C’est lui le comptable ! Il n’a pas tué son père, mais il ne se rend pas vivant pour autant. Et dans sa logique, il ne voit en lui —non des droits comme le premier— mais que des devoirs ! Voilà donc une seconde manière de désajuster nos relations : par excès de zèle, en devenant trop dépendant.

Finalement, les deux fils se trompent de père. Le fils cadet se sépare de lui, par souci d’indépendance. Le fils aîné reste trop près de lui par excès de zèle ! Ils ne comprennent pas que la vie vivante, la zoè, se découvre dans une « dépendance assumée », dans une relation adulte faite de proximité et de distance.

N’en va-t-il pas de même dans notre relation à Dieu ?
On peut véritablement s'écarter de Dieu en s'en croyant tout proche par nos mérites, et paradoxalement s'en rapprocher en s'en sentant pourtant éloigné, perdu, égaré…

Quant à nous, que nous nous sentions comme le fils aîné ou le fils cadet, rappelons-nous que la vraie joie ne compare pas… Elle nous invite à nous mettre au monde ! A devenir qui nous sommes ! A mettre davantage de zoè dans notre bios, de vie dans notre vie ! Seule une telle joie véritable pourra assouplir nos relations, sans chercher le plaisir seulement comme le cadet,
ou la droiture uniquement comme l’aîné.

La vraie joie s’accommode de nos erreurs et de nos errances, comme le père prodigue en miséricorde.
Seule cette gratitude —une attitude qui laisse place à la grâce— efface nos logiques marchandes et nous fait passer de la mort à la vie. De la vie comme un du ou un devoir, à la vie comme don ! En effet, lorsqu’on est sans cesse dans le dû comme le fils aîné, on se découvre finalement soi-même per-du. Au contraire, lorsqu’on est prêt à accueillir le don de la vie comme le cadet, on découvre la joie, et ultimement le par-don. Un don au-delà du don.

Puisse cette joie de la vie assumée nous accompagner au quotidien, et nous aider à vivre plus pleinement notre vie.

Amen.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedLun 19 Sep 2022, 6:43 pm






Citation :
Évangile

« Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent » (Lc 16, 1-13)


Alléluia. Alléluia.
JESUS Christ s’est fait pauvre, lui qui était riche,
pour que vous deveniez riches par sa pauvreté.
Alléluia. (cf. 2 Co 8, 9)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
JESUS disait à ses disciples :
« Un homme riche avait un gérant
qui lui fut dénoncé comme dilapidant ses biens.
Il le convoqua et lui dit :
‘Qu’est-ce que j’apprends à ton sujet ?
Rends-moi les comptes de ta gestion,
car tu ne peux plus être mon gérant.’
Le gérant se dit en lui-même :
‘Que vais-je faire,
puisque mon maître me retire la gestion ?
Travailler la terre ? Je n’en ai pas la force.
Mendier ? J’aurais honte.
Je sais ce que je vais faire,
pour qu’une fois renvoyé de ma gérance,
des gens m’accueillent chez eux.’
Il fit alors venir, un par un,
ceux qui avaient des dettes envers son maître.
Il demanda au premier :
‘Combien dois-tu à mon maître ?’
Il répondit :
‘Cent barils d’huile.’
Le gérant lui dit :
‘Voici ton reçu ;
vite, assieds-toi et écris cinquante.’
Puis il demanda à un autre :
‘Et toi, combien dois-tu ?’
Il répondit :
‘Cent sacs de blé.’
Le gérant lui dit :
‘Voici ton reçu, écris 80’.

Le maître fit l’éloge de ce gérant malhonnête
car il avait agi avec habileté ;
en effet, les fils de ce monde sont plus habiles entre eux
que les fils de la lumière.
Eh bien moi, je vous le dis :
Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête,
afin que, le jour où il ne sera plus là,
ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.

Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose
est digne de confiance aussi dans une grande.
Celui qui est malhonnête dans la moindre chose
est malhonnête aussi dans une grande.
Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête,
qui vous confiera le bien véritable ?
Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance,
ce qui vous revient, qui vous le donnera ?
Aucun domestique ne peut servir deux maîtres :
ou bien il haïra l’un et aimera l’autre,
ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre.
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



BANQUIERS DES DONS DE DIEU | HOMÉLIE DU 18 SEPTEMBRE 2022 À CHÂTELAILLON-PLAGE


Chers frères et sœurs, paroissiens de Châtellaillon-Plage ou fidèles téléspectateurs,
Nous pouvons être riches, pauvres ou entre les deux, nous avons au moins tous – à de rares exceptions près – un banquier à qui nous confions aveuglément notre argent.
Qu’en fait-il ? Cela nous l’ignorons ! Mais nous savons qu’il ne la met pas dans un coffre-fort, sinon nous ne toucherions pas nos intérêts, et notre patrimoine perdrait sa valeur. En effet, pendant que nous dormons, notre argent circule, est investi, placé, traverse les frontières, les fuseaux horaires, permet de construire, d’entreprendre. Bref, il fait marcher l’économie.
Cette démarche si naturelle, évidente et nécessaire dans notre vie quotidienne ne pourrait exister sans relation de confiance. Les banques ne cessent de la mettre en avant dans leur communication. Sans elle, tout s’effondre… Souvenons-nous de l’épisode cocasse des deux pences de Mickael dans Mary Poppins.
Le métier des banquiers, des gérants (pour reprendre le mot de la parabole) c’est de s’occuper d’un argent qui ne leur appartient pas, d’en disposer, de l’investir dans telle ou telle direction.
C’est la même chose pour les disciples et leurs successeurs, les prêtres de l’Église. En effet, les uns s’occupent d’argent ; les autres ont en charge les dons de Dieu : sa miséricorde, sa grâce. « les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière ».
Chers frères et sœurs, permettez-moi de penser que JESUS s’adresse spécialement ici aux ministres du sacrement de pénitence et de réconciliation. Oui, chers frères prêtres qui écoutez cette homélie en différé (car vous célébrez la messe maintenant), nous sommes les intendants des mystères de Dieu : nous distribuons ce qui ne nous appartient pas ! C’est ce que découvre le curé de campagne dans le roman de Bernanos, persuadé de sa médiocrité mais qui convertit la comtesse à la veille de sa mort. Il écrit : « Ô merveille qu’on puisse faire ainsi présent de ce qu’on ne possède pas soi-même. Ô doux miracle de nos mains vides ! »
Ainsi derrière le gérant malhonnête qui remet des dettes colossales (c’est bien cela, pardonner les péchés !) nous pouvons reconnaître le prêtre donnant l’absolution aux fidèles qui lui demandent pardon et qui pourtant ne lui ont rien fait ? Notre place de gérant est étonnante, chers frères prêtres ! Dieu nous demande de donner – que dis-je, de dilapider ce qui lui appartient en propre : sa miséricorde.
Vous voyez chers fidèles du Christ, chers amis téléspectateurs, nos péchés peuvent être effacées abondamment et aussitôt par les gérants des dons de Dieu, ministre du sacrement de pénitence. Ne gardons pas nos dettes comme des boulets qu’on traîne. Tout comme l’argent, la miséricorde doit circuler ; elle ne peut pas être reprise. Elle est donnée définitivement, éperdument… Cela fait la joie du Père.

Les prêtres donnent de ce dont ils ne sont pas la source, et nous tous, prêtres et fidèles laïcs, n’avons-nous pas tous en commun un trésor qui ne vient pas nous mais dont nous disposons ?
Depuis notre baptême a été versée sur nous une eau pure : Dieu a changé notre cœur de pierre en cœur de chair ; un cœur guéri, capable d’aimer. Par notre confirmation, nous avons reçu l’Esprit-Saint, le don de Dieu : nous sommes habités par l’Esprit d’amour. Et ici, aujourd'hui, nous communions au corps du Christ, sacrement de l’amour. Nous pouvons prier le Seigneur de venir aimer en nous quand nous nous en sentons incapables, spécialement pour nos ennemis. Ces trois sacrements font de nous des réceptacles de l’amour.
Alors, chers amis, ne gardons pas l’amour divin pour nous-mêmes, ou seulement pour les nôtres ! Nous serions comme ces banquiers incompétents et peureux qui enferment l’argent dans un coffre, rejoignant ainsi l’attitude du serviteur mauvais enfouissant son talent dans la terre. Si nous gardons cet amour pour nous, il va s’étouffer, disparaître.
L’amour – comme l’argent - est fait pour circuler ! Dieu l’a placé en nous pour que nous le donnions : c’est la seule manière de ne pas le perdre. J’aime rappeler une phrase entendue du père Guy Gilbert, né non loin d’ici à Rochefort dans une famille de 15 enfants. Il demandait à sa mère : « Comment as-tu fait pour diviser ton amour équitablement entre nous tous ? »… « je ne l’ai pas divisé, répondit Mme. Gilbert, je l’ai multiplié ».
Chers frères et sœurs, ouvrons les coffres-forts de nos cœurs égoïstes ; libérons la miséricorde 70 fois 7 fois ; dilapidons l’amour divin : il ne nous appartient pas. Il nous a été donné, pour que nous le donnions.
Amen.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedMar 27 Sep 2022, 8:11 pm



Citation :
Évangile

« Tu as reçu le bonheur, et Lazare, le malheur. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance » (Lc 16, 19-31)


Alléluia. Alléluia.
JESUS Christ s’est fait pauvre, lui qui était riche,
pour que vous deveniez riches par sa pauvreté.
Alléluia. (cf. 2 Co 8, 9)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
JESUS disait aux pharisiens :
« Il y avait un homme riche,
vêtu de pourpre et de lin fin,
qui faisait chaque jour des festins somptueux.
Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare,
qui était couvert d’ulcères.
Il aurait bien voulu se rassasier
de ce qui tombait de la table du riche ;
mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères.
Or le pauvre mourut,
et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham.
Le riche mourut aussi,
et on l’enterra.
Au séjour des morts, il était en proie à la torture ;
levant les yeux, il vit Abraham de loin
et Lazare tout près de lui.
Alors il cria :
‘Père Abraham, prends pitié de moi
et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau
pour me rafraîchir la langue,
car je souffre terriblement dans cette fournaise.
– Mon enfant, répondit Abraham,
rappelle-toi :
tu as reçu le bonheur pendant ta vie,
et Lazare, le malheur pendant la sienne.
Maintenant, lui, il trouve ici la consolation,
et toi, la souffrance.
Et en plus de tout cela, un grand abîme
a été établi entre vous et nous,
pour que ceux qui voudraient passer vers vous
ne le puissent pas,
et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.’
Le riche répliqua :
‘Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare
dans la maison de mon père.
En effet, j’ai cinq frères :
qu’il leur porte son témoignage,
de peur qu’eux aussi ne viennent
dans ce lieu de torture !’
Abraham lui dit :
‘Ils ont Moïse et les Prophètes :
qu’ils les écoutent !
– Non, père Abraham, dit-il,
mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver,
ils se convertiront.’
Abraham répondit :
‘S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes,
quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts :
ils ne seront pas convaincus.’ »

– Acclamons la Parole de Dieu.



ILS NE SERONT PAS CONVAINCUS | HOMÉLIE DU 25 SEPTEMBRE 2022 À ANGERS

Comme vous le savez peut-être, frères et sœurs, il y a déjà un certain nombre d’années que, quand je ne suis pas avec vous dans une église ou par la télévision, j’essaie de transmettre la foi à des adolescents.
Ce n’est pas facile. Les adolescents sont une espèce extrêmement attachante et très, très ergoteuse. Vous déployez vos arguments les plus intelligents : ils ont toujours une réponse. Vous essayez la morale : ils haussent les épaules. La logique : la leur est plus forte. L’autorité : ils pouffent de rire. Vous sortez Abraham, Moïse et les prophètes. Chou blanc. Cela ne les persuade nullement. Alors quoi ? L’enseignement de JESUS ? Les miracles ? — Ils doutent toujours. Ils ne sont pas forcément contre, mais ils ne sont pas convaincus non plus…
C’est ce qui rend si étonnant et si véridique l’avertissement de JESUS à la fin de la parabole du pauvre Lazare que nous venons d’entendre. La parabole elle-même, nous la connaissons assez bien ; l’innocent est récompensé, le méchant est puni. Mais la fin ! « S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus. » Et c’est JESUS lui-même qui dit cela !
Voilà une prophétie adressée à tous les prédicateurs, tous les catéchistes, tous les parents, tous les parrains et marraines : chers amis, chers courageux amis, la Résurrection elle-même ne suffira pas. Aucun de vos arguments, aucune de vos paroles ne suffira. Vous n’y arriverez pas. Vos têtes de bois de quinze ans — dans mon expérience, mais elles pourraient aussi bien en avoir quarante ou soixante-dix — ne seront pas convaincues par tout ce que vous pourrez dire.

C’est ainsi. Ce ne sont pas les mots qui transmettent la Parole. Ce n’est pas la rhétorique. La rhétorique peut parler au cerveau, mais elle glisse sur le cœur comme l’eau sur les plumes du canard.
Or si la foi, le fait de choisir de croire, est une décision, c’est une décision du cœur. La raison peut aider et elle doit réguler, mais ce n’est pas elle qui emporte le choix. C’est le cœur.
Particulièrement pour les adolescents auxquels je m’attache, mais cette vérité vaut aussi bien pour tous, nous les adultes, nous qui sommes ou tentons d’être des témoins de l’Évangile. Nous ne convaincrons que par le cœur et nous ne convaincrons pas par nos seules forces.
Nous ne convaincrons que par le cœur, par l’amour que nous portons à ceux à qui nous prêchons, par la douceur, par le rire, par l’espoir et par la consolation ; nous ne convaincrons que parce que nous aimons. Et à cela il importe très peu que nous ayons du talent ou de l’autorité, parce que le cœur n’en a pas besoin.
Et nous ne convaincrons pas tout seuls, parce que notre cœur, si sincère que soit notre désir de témoigner, n’est pas assez généreux ni profond pour l’ampleur du message à faire passer. Ni Moïse, ni les prophètes, ni l’Évangile ne passeront si l’Esprit saint ne les fait passer. Voilà pourquoi le Seigneur nous a donné, à nous, les baptisés, ses témoins, son Esprit. Pour que sa vérité, qui est plus grande que notre cœur, passe à d’autres cœurs. Avec ou sans mots, avec ou sans arguments, peu importe.
Père Abraham, que faudra-t-il pour qu’ils écoutent ? — Il faudra ton amour et celui qui est l’Amour, celui qui fait couler le fleuve de la vérité de ton cœur à d’autres cœurs, l’Esprit du Christ vivant.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedLun 03 Oct 2022, 7:51 pm



Citation :
Évangile

« Si vous aviez de la foi ! » (Lc 17, 5-10)


Alléluia. Alléluia.
La parole du Seigneur demeure pour toujours ;
c’est la bonne nouvelle qui vous a été annoncée.
Alléluia. (cf. 1 P 1, 25)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
les Apôtres dirent au Seigneur :
« Augmente en nous la foi ! »
Le Seigneur répondit :
« Si vous aviez de la foi,
gros comme une graine de moutarde,
vous auriez dit à l’arbre que voici :
‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’,
et il vous aurait obéi.

Lequel d’entre vous,
quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes,
lui dira à son retour des champs :
‘Viens vite prendre place à table’ ?
Ne lui dira-t-il pas plutôt :
‘Prépare-moi à dîner,
mets-toi en tenue pour me servir,
le temps que je mange et boive.
Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour’ ?
Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur
d’avoir exécuté ses ordres ?
De même vous aussi,
quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné,
dites :
‘Nous sommes de simples serviteurs :
nous n’avons fait que notre devoir’ »

– Acclamons la Parole de Dieu.



FOI ET ENGAGEMENT | HOMÉLIE DU 2 OCTOBRE 2022 À BEYROUTH (LIBAN)

Le texte de l’Evangile est vraiment déconcertant. Il est divisé en deux parties sans aucun lien entre elles, du moins en apparence. De quoi s’agit-il ?
Dans la première partie de ce passage, il est question de foi. JESUS se trouve face à une demande étrange de la part de ses apôtres : « augmente en nous la foi ». Cette demande est étrange car elle inclut la foi dans le domaine du quantifiable, il y a une foi petite et une foi grande. De plus, elle est considérée par les apôtres comme une possession dont ils en ont la maîtrise. La réponse de JESUS « SI vous aviez de la foi » est déconcertante, car elle révèle que leur vision de la foi est illusoire.
Pour JESUS la foi est la foi, elle existe en soi, et il la compare à une toute petite graine de moutarde mais qui peut rendre possible nos impossibles. Pour expliquer cela, JESUS use d’une métaphore étonnante, celle d’un arbre qui se déracine pour être planté au milieu de la mer. Il s’agit probablement d’un sycomore arbre réputé pour ses racines très profondément ancrées dans le sol. De nombreux exégètes voient dans cette métaphore une allusion au psaume 1 où l’homme juste est comparé à un arbre planté près d’un cours d’eau qui donne du fruit. La mer signifie souvent dans la Bible un lieu de danger et de mort. La métaphore signifierait donc que l’homme juste peut se loger par la foi là où le mal règne et s’y tenir vivant même en triompher. Ainsi, la foi nous aide à nous enraciner là où cela semble impossible. Elle nous aide à traverser des épreuves, des deuils, des moments rudes. La foi ne supprime pas ces épreuves mais elle enracine la personne dans le réel de cette épreuve pour la traverser avec le Christ. Ce texte pourrait constituer une réponse au cri lancé dans le texte du prophète Habacuc « Seigneur combien de temps vais-je appeler ? ». Ce texte pourrait trouver écho parmi la majorité de la population libanaise qui subit la misère et le désespoir causés par une classe politique corrompue et incompétente.

La seconde partie du passage de l’Evangile semble sans lien avec le premier. Il s’agit d’une parabole de serviteur soumis à l’exploitation. Apparemment elle est choquante mais il me semble que la dynamique est toute autre. JESUS nous dit que la foi ouvre la voie vers un autre chemin, celui de l’engagement et du service mais dans une dynamique de gratuité. Et c’est là où l’on trouve le lien entre les deux parties du texte : une foi qui nous pousse au don total de nous-mêmes dans le service de Dieu et des autres, sans rien attendre en retour et tout en sachant que nul d’entre nous est indispensable mais que chacun est unique et à sa propre place. Cela est rude au regard de notre quête légitime de la reconnaissance. Et c’est là que la foi décape, dans son appel au désintéressement et à la gratuité. Cet appel de JESUS à une foi désintéressée est ancré dans son désir que nous soyons des femmes et des hommes libres des attentes vis-à-vis des autres et libres de la quête effrénée à la reconnaissance, quand bien même celle-ci est légitime. En langage ignacien cela s’appelle l’indifférence. Non pas l’indifférence pécheresse qui se détourne des autres mais l’indifférence dans le sens de saint Ignace qui est une liberté intérieure et une disponibilité totale envers la mission confiée au jésuite. Or cette indifférence saint Ignace ne l’a pas inventé, mais il l’a trouvé et écouté dans l’Evangile. Et c’est ce à quoi nous appelle l’évangile d’aujourd’hui. Un appel à être des hommes et des femmes justes et libres ancrés dans la foi.
Mes frères et les sœurs, ce texte nous révèle que la foi est un don de Dieu qui nous déracine de de nos habitudes pour nous envoyer en mission dans des milieux qui nous sont hostiles parfois. Ainsi, que notre réponse soit jubilatoire à l’instar du psaume 94 que nous avons entendu et ce malgré les épreuves que nous traversons au Liban et ailleurs et ensemble osons proclamer : « aujourd’hui ne fermons pas notre cœur mais écoutons la voix du seigneur ». Amen.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedMar 11 Oct 2022, 8:13 pm





Citation :
Évangile

« Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » (Lc 17, 11-19)


Alléluia. Alléluia.
Rendez grâce à Dieu en toute circonstance :
c’est la volonté de Dieu à votre égard
dans le Christ JESUS.
Alléluia. (1 Th 5, 18)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
JESUS, marchant vers Jérusalem,
traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.
Comme il entrait dans un village,
dix lépreux vinrent à sa rencontre.
Ils s’arrêtèrent à distance
et lui crièrent :
« JESUS, maître,
prends pitié de nous. »
À cette vue, JESUS leur dit :
« Allez vous montrer aux prêtres. »
En cours de route, ils furent purifiés.

L’un d’eux, voyant qu’il était guéri,
revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix.
Il se jeta face contre terre aux pieds de JESUS
en lui rendant grâce.
Or, c’était un Samaritain.
Alors JESUS prit la parole en disant :
« Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ?
Les neuf autres, où sont-ils ?
Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger
pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! »
JESUS lui dit :
« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


DE LA FRAYEUR À LA RECONNAISSANCE | HOMÉLIE DU 9 OCTOBRE 2022 À PARIS (5E ARRONDISSEMENT)

La lèpre suscite en chacun une frayeur plus ou moins contrôlée.
Sans avoir forcément vu de près une personne atteinte de cette maladie, l’imagerie populaire ou les photos suffisent à créer une réticence et même un sentiment de répulsion. La peur de la contagion s’établit et jamais ne nous viendrait spontanément à l’esprit le désir de nous approcher d’un lépreux.
Aujourd’hui les Ecritures nous en offrent deux visages distincts : le général syrien Naaman dans le 2e livre des Rois et le samaritain dans l’évangile de Luc.
Ils sont aux extrémités de l’échelle sociale.
L’un, en haut, a prouvé sa vaillance et sa force à la tête des armées conquérantes.
L’autre, en bas, est complètement inconnu et disparaitrait dans les entrailles de l’histoire si ce n’était ce passage évangélique propre à saint Luc.
Puissant ou humble, les voilà marqués dans leur chair par cette maladie qui n’épargne rien, pas même le visage par lequel se manifeste si souvent l’état de notre âme et de notre cœur.
Les lépreux sont atteints profondément par les effets de la maladie en leur corps mais plus encore par le rejet que cela produit dans leur environnement et leur entourage. Ils sont meurtris et mis à l’écart. Leur demande de guérison revient à être libéré de la maladie et surtout à pouvoir être réintégrés dans la communauté.

Frères et sœurs,
Eprouvons-nous cette même frayeur envers les « lépreux » de notre société ?
Vous savez ceux dont on a peur de s’approcher.
Pas uniquement les malades mais aussi ceux que nous n’acceptons pas au sein de nos familles et de nos communautés, les parias, que nous rejetons par conformisme social, par égoïsme économique, par idéologie politique, par manque d’éthique quand on considère que des personnes âgées, malades ou handicapées ne devraient plus vivre.

Vérité peut-être abrupte et douloureuse, notre regard nous pousse à voir la lèpre des autres…
mais nous sommes aussi des lépreux, ravinés de l’intérieur par cette maladie de l’âme qui nous éloigne de Dieu.
Oui nous avons un beau visage, un corps bien entretenu, une intelligence vive
Mais qu’en est-il de notre prière et de notre espérance ? de notre foi même ?
Les deux lépreux de l’Ecriture aujourd’hui en portent un beau témoignage.
Naaman s’est déplacé jusqu’en Israël, d’abord chez le roi puis devant le prophète avant de plonger 7 fois dans le Jourdain. Il pensait que la prière exaucée méritait une rétribution en or et argent, mais il a été rabroué par Elisée et ramené à une juste considération du don gratuit de la guérison de son corps. Son âme en a été convertie.

Et « quand un groupe de dix lépreux se présenta à lui, JESUS ne les guérit pas tout de suite, mais seulement sur la route du Temple. Car, selon le jésuite Joseph Moingt, c'est dans le silence de la foi et de l'obéissance que se dévoile et s'accomplit le mystère de Dieu ».
Seul le Samaritain fût capable de manifester sa reconnaissance.

Voilà deux mouvements de l’âme, propre au croyant, quel qu’il soit :
Voir la maladie qui l’affecte afin de demander à en être guéri
Savoir dire merci et reconnaître ce que Dieu accomplit en lui.

Dans ce lieu si harmonieux, façonné au cours des siècles, en méditant ces textes bibliques, j’ai vu un signe dans une originalité propre à cette église Saint-Séverin

Dans le déambulatoire, et la perspective directe du chœur, se trouve une chapelle avec des vitraux et une colonne torsadée, en forme de palmier que vous pouvez apercevoir.

Lorsque la nuit tombe et si aucune lumière ne vient briser l’obscurité, les beaux vitraux sont noirs, sans luminosité ni transparence. La sinuosité du pilier lui donne une apparence tortueuse. Leur beauté est cachée !

Par contre, dès qu’un rayon de soleil vient traverser les verrières qui évoquent les 7 sacrements, la variété des couleurs redonne une chaleur et une grande magnificence à ce lieu de prière habité par Dieu.

Il en est de même pour nous et nos expériences de foi. Nous avons une beauté personnelle, humaine et spirituelle, parfois obscurcie par nos lèpres et maladies. Notre guérison passe par la conscience de ce qui nous affecte, par l’espérance que nous avons dans le Seigneur et par la foi qui nous exprimons jusque dans notre prière et notre engagement missionnaire.

Pour révéler la beauté intérieure, il convient de laisser le Seigneur nous irradier, traverser notre cœur et tout notre être.

Comme les vitraux ou la forme harmonieuse du pilier, fort ou fragile, nous contribuerons à rendre le monde plus beau.

Nous sommes tous des lépreux !
Nous pouvons tous être guéris par le Christ !
Dépassons nos frayeurs.

N’hésitons jamais à manifester notre reconnaissance au Seigneur qui illumine nos vies par sa présence.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedMar 18 Oct 2022, 7:54 pm



Citation :
Évangile

« Dieu fera justice à ses élus qui crient vers lui » (Lc 18, 1-8)


Alléluia. Alléluia.
Elle est vivante, efficace, la parole de Dieu ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Alléluia. (cf. He 4, 12)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
JESUS disait à ses disciples une parabole
sur la nécessité pour eux
de toujours prier sans se décourager :
« Il y avait dans une ville
un juge qui ne craignait pas Dieu
et ne respectait pas les hommes.
Dans cette même ville,
il y avait une veuve qui venait lui demander :
‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’
Longtemps il refusa ;
puis il se dit :
‘Même si je ne crains pas Dieu
et ne respecte personne,
comme cette veuve commence à m’ennuyer,
je vais lui rendre justice
pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ »
Le Seigneur ajouta :
« Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice !
Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus,
qui crient vers lui jour et nuit ?
Les fait-il attendre ?
Je vous le déclare :
bien vite, il leur fera justice.
Cependant, le Fils de l’homme,
quand il viendra,
trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

– Acclamons la Parole de Dieu.


INQUIÉTUDE MISSIONNAIRE ET CONFIANCE | HOMÉLIE DU 16 OCTOBRE 2022 À IVRY-SUR-SEINE


« Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

Voilà deux mille ans que ça dure ! Quoi donc ? Cette inquiétude qui a lancé, à la suite des apôtres, tant de missionnaires sur les routes du monde de tous les temps. Cette même inquiétude missionnaire qui a poussé les évêques français, saisis par la déchristianisation, à créer le séminaire de la Mission de France il y a 80 ans, à Lisieux sous le patronage de sainte Thérèse. Cette même inquiétude qui pousse des jeunes aujourd’hui à vouloir engager leur vie comme prêtres, en partageant la vie de leurs contemporains.

Contemplons l’histoire de l’Église et laissons-nous surprendre et émerveiller par la créativité de tant d’hommes et de femmes missionnaires, à l’écoute de l’Évangile et de leurs contemporains. Que nous soyons à Ivry ce matin ou devant notre écran de télé, nous formons une communauté bigarrée, fruits de cette propagation de la foi jusqu’aux extrémités de la terre.
Et pourtant… Si le Fils de l’Homme revenait maintenant, trouverait-il la foi sur la terre ? Regardons autour de nous et soyons réalistes ! Regardons aussi en nous-mêmes et soyons lucides : si le Fils de l’homme revenait aujourd’hui, trouverait-il la foi dans le monde ? en moi ?

Aujourd’hui, face à cette page d’Évangile, en entendant l’injonction de JESUS à « toujours prier sans se décourager », ai-je la certitude que ma foi est à la hauteur des attentes du Fils de l’homme ? Sûrement certains parmi nous pourraient témoigner de la joie d’avoir vu une prière exaucée. Mais combien sont-ils ceux qui pourraient témoigner de l’inverse : Dieu ne fait rien, Dieu ne répond pas, il reste silencieux… Et combien sont-ils à rester dehors encore ce matin, à ne plus mettre les pieds à l’église à cause d’une prière sans effet. JESUS serait-il en train de mentir sur la marchandise ? Que répondre aux déçus et aux sceptiques ? Que répondre à soi-même dans la nuit de nos doutes ? Peut-on dire : Ça ne marche pas par manque de foi ? Par manque d’insistance ? Par manque de patience et de fidélité dans la durée ? Quelle horreur ! Cela supposerait soit une relation intéressée à Dieu (ma foi contre une prière exaucée) soit une relation au mérite (ceux qui prient bien et sans se lasser seront exaucés). Donner sa vie pour ce visage mesquin d’un Dieu juge et comptable, non merci !

Mais c’est peut-être là qu’il faut mettre en relation la question finale de JESUS avec la parabole. « Le Fils de l’homme trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Remarquons que cette question de JESUS n’est pas un jugement. Il n’est pas dit : attention, s’il ne trouve pas la foi, il va châtier ceux qui ont refusé de l’accueillir, voire ceux qui ont été de bien pauvres missionnaires. La question reste sans réponse, comme suspendue. Plutôt que de susciter notre culpabilité, elle vient réveiller notre liberté. Quelle réponse faisons-nous aujourd'hui à celui qui vient à notre rencontre ?
Se poser ainsi la question conduit à renverser une compréhension trop rapide de la parabole. Faut-il vraiment identifier Dieu au juge inique qui finit par rendre justice ? Ou bien n’est-il pas plutôt du côté de la veuve ?

Cette veuve anonyme est bien sûr l’image de tous ceux qui crient leur désespoir vers le ciel. Elle est peut-être aussi l’image de Dieu qui, « sans se décourager », se tourne avec persévérance vers l’humanité et vers chaque personne pour solliciter une relation de partage, d’échange, de réciprocité, de conversation. Saurons-nous briser les verrous qui nous tiennent enfermés chez nous comme ce juge prisonnier de lui-même ? Saurons-nous entendre dans le cri des désespérés la voix de Celui qui vient à nous sans se lasser ? Notre foi est d’abord une réponse confiante à l’amour qu’il manifeste en venant habiter parmi nous, cheminer avec nous, mourir comme nous pour que nous vivions de sa vie.

Disciples-missionnaires, habitons notre terre et cheminons avec nos contemporains. Laissons résonner en nous l’écho de leurs joies et de leurs espoirs, de leurs tristesses et de leurs angoisses. Ne soyons pas inquiets des temps derniers, mais laissons-nous inquiéter par la situation de celles et ceux qui sont, aujourd'hui, les derniers, comme cette veuve de l’Évangile. Chemin faisant, par ce compagnonnage fraternel, nous pourrons témoigner de notre espérance et de notre confiance en Dieu qui ne veut abandonner personne dans la solitude et dans la mort.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedDim 23 Oct 2022, 2:18 am

L’homélie du dimanche 23 octobre 2022 à BRUXELLES




Cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles



« Chers amis, la tradition biblique nous dit que Dieu nous aime. C’est le cœur de notre foi. Nos oreilles chrétiennes sont habituées à l’entendre. Mais c’est loin d’être évident. Dieu est Dieu, et il n’a pas besoin de nous pour être ce qu’il est. Il habite la lumière inaccessible. Il est Dieu et non pas homme, le Tout-Autre, le Dieu saint et transcendant. Et pourtant il nous cherche et nous aime. Pourquoi ? Pourquoi sommes-nous si chers à ses yeux, nous, de pauvres humains ? Nous ne le saurons jamais. Et pourtant c’est la bonne nouvelle que l’Évangile nous annonce : nous sommes connus, nous sommes voulus, nous sommes aimés de lui. Dieu nous a créés et il veut partager la vie avec nous. Il veut nous donner tout ce qu’il a, tout ce qu’il est. Il a pris notre condition d’homme. Il est devenu un des nôtres. »
Cet amour de Dieu constitue le sens de notre vie, notre bonheur et notre salut. C’est déjà notre expérience humaine. L’homme est un être relationnel. C’est dans la relation à l’autre que nous trouvons la joie de vivre. C’est l’amour, l’amitié, la solidarité qui rend la vie si digne d’être vécue. Mais l’amitié engage, elle peut être exigeante. L’amour de Dieu aussi. Dieu demande une réponse, un oui. Non seulement un oui sur nos lèvres, mais un oui avec toute notre vie. S’ouvrir à Dieu et le rencontrer changent notre vie et impliquent des choix de vie.  On ne cherche plus son propre intérêt. On est soucieux de l’autre. Ce qui est important pour Dieu, le devient aussi pour moi. C’est en partageant la vie avec Dieu, que je commence à penser comme lui, à sentir comme lui et à agir comme lui. « Que ta volonté soit faite » demande JESUS dans le Notre Père. C’est là le sens des commandements de Dieu. Ce ne sont pas simplement des prescriptions ou des interdits. Ce sont des exigences de l’alliance. Ils ne trouvent leur sens que dans l’amitié avec Dieu. 

Ce que JESUS reproche aux pharisiens, ce n’est pas qu’ils accomplissent ce que Dieu attend d’un membre de son peuple. Ce qu’il leur reproche, c’est qu’ils ne le font pas par amour mais pour eux-mêmes. Ils ne cherchent pas l’intérêt de Dieu mais leur propre intérêt. Au lieu de rendre grâce à Dieu pour le don gratuit de son amour, ils se glorifient eux-mêmes. Ils se comparent aux autres et se sentent supérieurs. C’est l’orgueil, et plus spécialement l’orgueil religieux qui nous sépare de Dieu. Au lieu de penser comme lui, de sentir comme lui et d’agir comme lui, ils font exactement le contraire. Ils sont infidèles à l’alliance de Dieu au moment même qu’ils obéissent à ses commandements. Car Dieu ne se sent pas supérieur à nous. Il est venu chez nous et il a partagé notre condition d’homme. Il est devenu un des nôtres. « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils. » Non pas à cause de nos mérites. Mais parce qu’il nous aime. Nous touchons ici au cœur de l’Evangile. Celui qui devient l’ami de Dieu, ce n’est pas le pharisien qui pourtant fait tout pour accomplir la loi, mais le publicain. Lui seul a compris qui est Dieu. Lui seul est capable de le rencontrer. Lui seul a répondu, de tout son cœur, à son appel. Cette humilité est source d’humanité et de solidarité dont le monde aujourd’hui a tellement besoin. 

Chers amis, chaque dimanche nous nous rassemblons pour l’eucharistie. Nous commençons toujours avec cette confession du publicain. Nous ne disons jamais : Seigneur nous te rendons grâce parce que nous ne sommes pas comme les autres. En toute humilité, nous lui disons: Seigneur, aie pitié de nous. Ce n’est qu’un cœur humble et pauvre qui peut découvrir Dieu. Et ce n’est que cette humilité qui fait de nous, non pas des concurrents mais des frères et des sœurs. C’est à la fraternité et non pas à la seule affirmation de soi comme chrétien que l’on reconnaîtra les disciples du Christ.  
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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedLun 31 Oct 2022, 8:57 pm



Citation :
Évangile

« Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19, 1-10)


Alléluia. Alléluia.
Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle.
Alléluia. (Jn 3, 16)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
entré dans la ville de Jéricho, JESUS la traversait.
Or, il y avait un homme du nom de Zachée ;
il était le chef des collecteurs d’impôts,
et c’était quelqu’un de riche.
Il cherchait à voir qui était JESUS,
mais il ne le pouvait pas à cause de la foule,
car il était de petite taille.
Il courut donc en avant
et grimpa sur un sycomore
pour voir JESUS qui allait passer par là.
Arrivé à cet endroit,
JESUS leva les yeux et lui dit :
« Zachée, descends vite :
aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »
Vite, il descendit
et reçut JESUS avec joie.
Voyant cela, tous récriminaient :
« Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »
Zachée, debout, s’adressa au Seigneur :
« Voici, Seigneur :
je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens,
et si j’ai fait du tort à quelqu’un,
je vais lui rendre quatre fois plus. »
Alors JESUS dit à son sujet :
« Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison,
car lui aussi est un fils d’Abraham.
En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver
ce qui était perdu. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



L'AUJOURD'HUI DU DÉSIR DE DIEU | HOMÉLIE DU 30 OCTOBRE 2022 À NOUMÉA

Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison… le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu… (Luc 19, 9-10)
Chers amis,

Le livre de la Sagesse, le psaume 144 et l’Evangile de Luc sur la rencontre de JESUS avec Zachée (Luc 19, 1ss) chantent la mansuétude de Dieu qui prend en charge la conversion de l’humanité représentée par ce publicain collecteur d’impôts à Jéricho. Cette ville est la dernière étape de JESUS avant son entrée triomphale en Jérusalem et sa passion. (Luc 19, 39-29)

Nous sommes dans le temps liturgique du 31ème dimanche du Temps ordinaire de l’année C. La Parole de Dieu devient insistante sur l’attitude du Dieu de tendresse et de pitié, qui soutient ceux qui tombent et redressent les accablés comme le chante le psalmiste (Ps 144, 8, 18)

Le désir secret de Zachée de voir JESUS dont il a seulement entendu parler, parvient au cœur de JESUS, comme une prière fervente, et celui-ci y répond merveilleusement, allant au-delà de son attente… « Zachée descends vite, aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. (Luc 19, 5)

L’attention de JESUS à ce pécheur invétéré, introduit celui-ci dans le « présent » de Dieu et son dynamisme : « Vite, Zachée, descends de l’arbre,… non seulement il accueille JESUS, mais il partage grand… au quadruple, comme le fils d’Abraham qu’il est. Dieu, qui sans cesse, prend soin de toutes ces créatures, dont l’homme, offre à celui-ci son Amour et son Pardon, créant ainsi chez Zachée, et tout pécheur repenti, la joie et la force de partager et de réparer lui-même les relations mises à mal par sa faute… « Je fais don de la moitié de mes biens aux pauvres, je réparerai quatre fois plus à autrui, les torts commis. »

A l’invitation de l’apôtre Paul dans sa lettre à la communauté de Thessalonique (1, 11 – 2, 2)… Glorifions le Nom du Seigneur JESUS, par une vie de foi active et l’accomplissement du bien sans relâche dans toutes les sphères de la société, où nous sommes présents ; car ainsi s’exerce la puissance de tendresse de Dieu pour chacun de nous, hommes et femmes de bonne volonté. En accueillant dans la Foi, cette parole adressée à tous les Zachée que nous sommes dans tous nos Jéricho, nous serons alors « ajustés » au calendrier du Divin Maître JESUS.

« Aujourd’hui, le salut est parvenu à cette maison. »

Nous proclamerons à la face du monde, par nos paroles et nos actes. « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » (Luc 19, 10)



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedMar 08 Nov 2022, 10:20 pm






Citation :
Évangile

« Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Lc 20, 27-38)


Alléluia. Alléluia.
JESUS Christ, le premier-né d’entre les morts,
à lui, la gloire et la souveraineté
pour les siècles des siècles.
Alléluia. (Ap 1, 5a.6b)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
quelques sadducéens
– ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection –
s’approchèrent de JESUS
et l’interrogèrent :
« Maître, Moïse nous a prescrit :
Si un homme a un frère qui meurt
en laissant une épouse mais pas d’enfant,
il doit épouser la veuve
pour susciter une descendance à son frère.
Or, il y avait sept frères :
le premier se maria et mourut sans enfant ;
de même le deuxième,
puis le troisième épousèrent la veuve,
et ainsi tous les sept :
ils moururent sans laisser d’enfants.
Finalement la femme mourut aussi.
Eh bien, à la résurrection,
cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse,
puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »

JESUS leur répondit :
« Les enfants de ce monde prennent femme et mari.
Mais ceux qui ont été jugés dignes
d’avoir part au monde à venir
et à la résurrection d’entre les morts
ne prennent ni femme ni mari,
car ils ne peuvent plus mourir :
ils sont semblables aux anges,
ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection.
Que les morts ressuscitent,
Moïse lui-même le fait comprendre
dans le récit du buisson ardent,
quand il appelle le Seigneur
le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.
Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants.
Tous, en effet, vivent pour lui. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


APPELÉS À VIVRE POUR TOUJOURS | HOMÉLIE DU 6 NOVEMBRE 2022 À LOURDES

Frères et sœurs, en présidant cette messe, je n’ai rien de mieux à faire qu’à reprendre les mots de l’apôtre aux Thessaloniciens : « Que notre Seigneur JESUS Christ lui-même, et Dieu notre Père qui nous a aimés et nous a pour toujours donné réconfort et bonne espérance par sa grâce, réconfortent vos cœurs et les affermissent en tout ce que vous pouvez faire et dire de bien. »
Entendons donc les paroles du Seigneur JESUS comme des paroles qui nous consolent et nous fortifient pour tout ce que nous avons à faire et à dire de bien. A faire d’abord et à dire ensuite.

Dans la controverse qui l’oppose aux Sadducéens, JESUS n’est pas un habile rhéteur qui esquive les pièges qu’on lui tend. A la question posée, il répond, il nous faut l’entendre ainsi, avec ses « tripes », avec tout son être de Fils bien-aimé du Père entré dans la condition humaine et vivant, en toute son humanité, sa filiation unique avec le Père. Non, le Père n’est pas le Dieu des morts. Non, le Père ne joue pas avec la mort qui frappe les humains. Non, le Père ne ment pas, lui qui a créé les humains pour qu’ils vivent pour toujours. Et non, une femme n’a pas à passer de mari en mari, de frère en frère, jusqu’à ce qu’elle ait donné le descendant espéré.
JESUS sait combien une vie peut être marquée par la désillusion et tentée par le désespoir. Lui-même va être rejeté et devoir passer par la mort pour que le Père puisse exercer en lui sa puissance. Il se met tout entier dans la balance : « Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob n’est pas le Dieu des morts mais le Dieu des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui ».

Alors, frères et sœurs, comprenons-le. Nous n’avons pas à vivre obnubilés par la mort mais tournés vers la vie plus vivante encore qui vient vers nous.
Puisque nous sommes appelés à vivre pour toujours, le mariage n’est pas seulement une manière de surmonter la mort et d’assurer la continuité des sociétés humaines ; la différence entre l’homme et la femme n’est pas seulement une affaire de domination sociale et de reproduction à maîtriser. Elle rend possible, cette différence, une relation d’émerveillement et de service, où chacun aide l’autre à être fécond, à porter du fruit pour toujours, en commençant par ici-bas.
Puisque nous sommes appelés à vivre pour toujours, la vieillesse n’est pas seulement ni d’abord une déchéance. Elle est une étape à vivre, dans le lent façonnement de nos existences. Une étape dont nous ne maîtrisons pas les conditions, une étape qui nous rend davantage dépendants des autres. Une étape qui peut être très douce pour certains et très douloureuse ou très humiliante pour d’autres, lorsqu’une personne ne peut plus reconnaître les siens ou ne peut plus être tout à fait reconnue des siens. Elle est un temps à vivre, pour que nous nous aidions mutuellement à devenir plus humains. Elle vient briser nos projets de réussite, de repos, parfois de manière dramatique. Mais nous pouvons nous entraider pour grandir dans la foi en la beauté de chaque personne humaine. Les soignants nous en donnent souvent l’exemple.
Puisque nous sommes appelés à vivre pour toujours, la mort qui tente nos sociétés comme une manière de mettre fin à des difficultés qu’elle ne peut porter, la mort prend une signification nouvelle. Elle n’est pas l’anéantissement de tout ni une rupture que rien ne peut surmonter. Mourir n’est jamais purement passif, mourir est un acte, un acte de passage et de remise de soi. Nous pouvons nous y préparer et aussi nous accompagner les uns les autres. Et la mort indique dramatiquement que nous, les humains, pouvons accéder à ce qui est plus grand que nous mais à quoi notre être tout entier aspire.

En prêchant ce matin, j’aurais aimé pouvoir reprendre sans hésiter la suite des paroles de l’Apôtre : « Priez aussi pour nous, frères et sœurs, afin que la parole du Seigneur poursuive sa course, et que, partout, on lui rende gloire comme chez vous. »
ll me faut, cependant, être conscient que, chez beaucoup d’entre vous, une certaine confiance est brisée. Les faits récemment révélés au grand public concernant tel évêque vous ont pris par surprise et vous ont déçus profondément. Vous avez pu avoir l’impression que le corps épiscopal camouflait l’un des siens. Nous aussi, évêques, nous sommes atteints par ces révélations, atteints dans la confiance que nous nous faisons les uns aux autres, nous qui ne nous choisissons pas mais sommes donnés les uns aux autres, pour appartenir au collège épiscopal et nous y soutenir fraternellement. Nous aussi, nous sommes stupéfaits qu’un prêtre puisse abuser de la confiance de jeunes et abuser aussi de la sainteté des sacrements. Nous aussi, nous voulons que ce qui doit être remis à la justice de notre pays le soit, que ce qui doit être puni ou sanctionné par la justice de l’Église le soit. Nous sommes bouleversés par les souffrances imposées aux personnes victimes dont nous nous demandons comment les aider mieux. Nous sommes meurtris par le mystère d’un homme, par le bien qu’il peut faire et le mal qu’il peut commettre. Nous nous interrogeons sur la voie juste entre le respect de la vérité due à beaucoup et le respect des personnes victimes mais aussi des coupables. Ce sujet mérite des consultations approfondies et des décisions durables.
En tout cas, frères et sœurs, la parole du Seigneur nous éclaire encore : Dieu n’est pas le Dieu des morts mais celui des vivants. Il n’est un Dieu que l’on puisse tromper par des gestes religieux extérieurs, il n’est pas le Dieu des hommes de religion qui seraient protégés par un statut spécial. Il est le Dieu des âmes, le Dieu de toute personne qui entre pour de vrai dans le combat contre le mal et les forces de la mort, qui ne se satisfait pas de ses réussites extérieures, qui déteste toutes ses complicités fortes ou faibles avec ce qui abîme les autres et qui tremble toujours de manquer à la vérité de la charité, le Dieu de toute personne qui cherche, avec élan, à servir la fécondité de la vie que donne le Dieu vivant. « Que le Seigneur, dit l’Apôtre, conduise vos cœurs dans l’amour de Dieu et l’endurance du Christ ».



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedLun 14 Nov 2022, 9:25 pm




Citation :
Évangile

« C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie » (Lc 21, 5-19)


Alléluia. Alléluia.
Redressez-vous et relevez la tête,
car votre rédemption approche.
Alléluia. (Lc 21, 28)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
comme certains disciples de JESUS parlaient du Temple,
des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient,
JESUS leur déclara :
« Ce que vous contemplez,
des jours viendront
où il n’en restera pas pierre sur pierre :
tout sera détruit. »
Ils lui demandèrent :
« Maître, quand cela arrivera-t-il ?
Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? »
JESUS répondit :
« Prenez garde de ne pas vous laisser égarer,
car beaucoup viendront sous mon nom,
et diront : ‘C’est moi’,
ou encore : ‘Le moment est tout proche.’
Ne marchez pas derrière eux !
Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres,
ne soyez pas terrifiés :
il faut que cela arrive d’abord,
mais ce ne sera pas aussitôt la fin. »
Alors JESUS ajouta :
« On se dressera nation contre nation,
royaume contre royaume.
Il y aura de grands tremblements de terre
et, en divers lieux, des famines et des épidémies ;
des phénomènes effrayants surviendront,
et de grands signes venus du ciel.

Mais avant tout cela,
on portera la main sur vous et l’on vous persécutera ;
on vous livrera aux synagogues et aux prisons,
on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs,
à cause de mon nom.
Cela vous amènera à rendre témoignage.
Mettez-vous donc dans l’esprit
que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense.
C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse
à laquelle tous vos adversaires ne pourront
ni résister ni s’opposer.
Vous serez livrés même par vos parents,
vos frères, votre famille et vos amis,
et ils feront mettre à mort certains d’entre vous.
Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom.
Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu.
C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



HOMÉLIE DU 13 NOVEMBRE 2022 À MORIALMÉ (BELGIQUE)

« Pas de nouvelles. Bonne nouvelle » disait-on jadis. De nos jours et depuis l’irruption des portables dans nos relations, vous avez sans doute déjà remarqué que notre rapport au temps s’est quelque peu inversé. En effet, lorsque nous ne parvenons pas ou plus à joindre immédiatement un proche que nous aimons, il arrive souvent que la peur ou la suspicion s’installe. Pas de nouvelles. Mauvaise nouvelle !

Par les images apocalyptiques et de fin des temps qu’il emploie, l’évangile de ce jour n’est pas particulièrement rassurant à première lecture. Il nous invite en réalité à méditer sur le temps qui passe, et nous interroge sur la manière avec laquelle nous vivons celui-ci. L’évangile nous pose effet cette question cruciale : « Crois-tu en l’avenir ? » « Espères-tu vraiment au quotidien ? » « Regardes-tu ton présent avec confiance, sans te réfugier dans un passé dépassé et sans fuir en avant » ?
Pour répondre personnellement à cette question, l’évangile nous propose une clé, aussi simple qu’exigeante. Celle-ci ouvre bien des portes, même lorsque tout semble bouché. Il s’agit de la sagesse de la persévérance.

La persévérance est cette dignité du cœur qui refuse de se résigner face à l’adversité. Elle est cette confiance lucide et tenace, face à la sévérité de la vie. Elle est ce langage qui ne conjugue jamais le futur à l’imparfait, même si notre présent semble décomposé. Si le dicton populaire nous dit que «persévérer dans l’erreur est diabolique», persévérer dans l’espérance, au contraire, nous fait toucher l’essentiel, le divin. Car persévérer, ce n’est pas s’entêter sur un chemin, mais chercher sans cesse des nouvelles pistes, et toujours croire en la patience de Dieu face à nos erreurs et nos errances. Il n’est pas étonnant de lire que JESUS nous met précisément en garde contre ceux et celles qui viendraient offrir une réponse toute faite. Beaucoup de gens, beaucoup viendront et diront : ‘Le moment est tout proche.’ Ne marchez pas derrière eux…
Lorsque l’imprévu quel qu’il soit survient, la clé de la persévérance nous permet d’avancer en confiance, ou de traverser l’échec en silence. En refusant de baisser les bras face à ce qui nous tire vers le bas. Une telle patience nous permet alors de voir les inévitables difficultés de nos relations comme autant de possibilités de maturation, des lieux de nouveaux commencements et de rencontres. Oui, persévérer, c’est fondamentalement garder le courage de vivre. Au jour le jour. Pour un autre que soi…

Quel est donc notre rapport au temps qui passe ?
Sommes-nous fondamentalement tiraillés par de l’impatience, ou de la persévérance ? L’impatience nous fait perdre de notre temps à vouloir le rentabiliser. Pour l’impatient, le temps est toujours compté face à l’inéluctable de la mort, cette seule certitude sur terre qui nous sépare certes aux yeux des hommes, mais nous rassemble en réalité sous le regard aimant de Dieu. L’impatient voit la mort au bout du chemin, et s’angoisse. Mais le persévérant, même s’il se sait mortel, voit la vie et la tendresse de Dieu toujours devant. « C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. » L’impatient compte le temps. Le persévérant voit le temps qui compte vraiment !
Une telle sagesse nous pousse alors à prendre le temps de le donner par amour. Il s’agit de quitter ce temps que l’on compte —et que l’on décompte— au temps qui compte vraiment : celui de Dieu. Celui qu’on donne. Ce temps aux couleurs d’éternité que nous prenons pour croire plus encore, pour espérer davantage et pour aimer plus intensément… Voilà pourquoi il ne s’agit pas d’être « affairé sans rien faire », comme le dit Saint Paul, mais bien « à travailler dans le calme » pour que le « soleil de justice » fasse irruption et éclaire notre quotidien.

Frères et sœurs,
Notre actualité —qu’elle soit climatique ou politique— nous rappelle tragiquement que notre monde et nos relations sont fragiles, et que nous avons une grande part de responsabilité collective. Mettons alors activement de l’évangile dans notre actualité et ayons le courage de croire à nouveau en l’avenir, sans idéologie. Si le temps qui passe peut nous angoisser, n’est-il pas libérant de croire que la vie est réellement orientée vers une autre réalité ultime que la mort ? Osons croire alors que la clarté que Dieu vient s’inscrire dans le temps de notre cœur, qu’elle donne sens à notre vie, et qu’elle ne passera jamais.
A l’école d’une telle sagesse, notre patience deviendra alors ultimement prière, pour ouvrir chaque matin la porte de l’espérance, et amener plus d’humanité dans notre monde. Et chaque soir, notre patience se fera également prière, pour fermer la porte du désespoir, et confier à Dieu l’irrésolu.
Nous découvrirons alors plus encore en nous-même cette persévérance qui donne vie : cette force que Dieu dans sa tendresse offre à chacun et chacune de nous, et que personne ne pourra jamais nous prendre.
Amen.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedLun 21 Nov 2022, 9:43 pm




Citation :
Évangile

« JESUS, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume » (Lc 23, 35-43)


Alléluia. Alléluia.
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.
Béni soit le Règne qui vient, celui de David notre père.
Alléluia. (cf. Mc 11, 9b.10a)

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
on venait de crucifier JESUS,
et le peuple restait là à observer.
Les chefs tournaient JESUS en dérision et disaient :
« Il en a sauvé d’autres :
qu’il se sauve lui-même,
s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »
Les soldats aussi se moquaient de lui ;
s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée,
en disant :
« Si tu es le roi des Juifs,
sauve-toi toi-même ! »

Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui :
« Celui-ci est le roi des Juifs. »
L’un des malfaiteurs suspendus en croix
l’injuriait :
« N’es-tu pas le Christ ?
Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! »
Mais l’autre lui fit de vifs reproches :
« Tu ne crains donc pas Dieu !
Tu es pourtant un condamné, toi aussi !
Et puis, pour nous, c’est juste :
après ce que nous avons fait,
nous avons ce que nous méritons.
Mais lui, il n’a rien fait de mal. »
Et il disait :
« JESUS, souviens-toi de moi
quand tu viendras dans ton Royaume. »
JESUS lui déclara :
« Amen, je te le dis :
aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


QUE TON RÈGNE VIENNE ! | HOMÉLIE DU 20 NOVEMBRE 2022 À PARIS (20E)

« Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis ! » Cet homme, condamné à mort, coupable d’un grand crime, le regard du Christ change tout pour lui.
Selon notre façon habituelle, terrestre, de nous juger les uns les autres, il vaut moins que rien. Mais dans le Royaume de Dieu, ce Royaume que le Christ vient nous annoncer et instaurer, là il a toute sa place.

Nous fêtons aujourd’hui, frères et sœurs, le Christ Roi. Eh bien voilà la façon du Christ d’être roi. Une façon qui, vous le voyez, n’a rien à voir avec la façon dont fonctionnent nos royautés terrestres comme nos démocraties. JESUS le dit très clairement : « oui, je suis roi, mais mon royaume n’est pas de ce monde ». Et il explique : « je suis venu rendre témoignage à la vérité ». Comme il le fait ici, où il rend témoignage à la vérité, à la vérité humaine de cet homme. Car la vérité de ce que nous sommes, nous, frères et sœurs, chacune et chacun de nous – et ensemble – c’est que nous sommes tous les enfants de Dieu. La famille de Dieu, notre Père.

Il nous faut alors vivre ensemble comme une famille. L’humanité est une famille. Et cet homme, là sur une croix, à côté de lui, JESUS le regarde comme son propre frère, quoi qu’il ait fait. Je voyais l’autre jour dans le train un enfant qui dormait sur les genoux de son grand frère, et c’était très beau la façon dont le grand frère prenait soin du petit, comme la confiance du petit pour le grand. Voilà notre vérité, notre vérité à tous, les uns et les autres, la vérité que le Christ vient nous rappeler, nous ouvrir, en nous disant : « Le Royaume de Dieu est tout proche de vous ! » Oui, le Royaume de Dieu, cette façon de vivre fraternellement ensemble, tous ensemble, sans exception, elle est à notre portée, à une seule condition : que nous le voulions. Et qu’alors nous nous convertissions : « Convertissez-vous, nous dit le Christ, et croyez à cette bonne nouvelle ! »
Une vraie bonne nouvelle : oui, en vérité, nous sommes tous frères et sœurs les uns des autres, capables de vivre cette fraternité. Mais évidemment cela va nous demander une conversion, car la façon dont nous avons organisé notre monde, notre société, elle reste souvent bien loin de cette vérité fraternelle. Rien à voir avec notre façon de chercher à gagner notre argent sur le dos des autres, de consommer à tout-va, d’exercer le pouvoir...

Prenez l’exemple de ce qui se passe dans nos prisons, et de la façon dont nous regardons ceux qui se sont rendus coupables. Cet homme à côté du Christ, oui, il a commis un crime. Alors juger ses actes, oui. Mais il reste un être humain et nous ne devons jamais réduire une personne à ses actes. Tu as volé, oui, mais tu n’es pas « un voleur ». Tu as commis un assassinat, oui, mais attention ! tu n’es pas « un assassin », contrairement à notre façon de parler et de voir. J’en veux pour preuve la façon dont tant de ceux qui sont en prison peuvent changer profondément, comme peuvent en témoigner celles et ceux qui vont les visiter, ou qui échangent une correspondance régulière avec eux.

Vivre comme une famille, tous ensemble, pour être dans la vérité. Prenez encore l’exemple de la façon dont nous exerçons le pouvoir dans nos sociétés. Là aussi le Royaume de Dieu est tout proche de nous, quand, à l’exemple du Christ Roi, nous passons du pouvoir au service. Il faut des gens pour exercer des responsabilités, c’est évident. Mais la vérité humaine qui est la nôtre, à la ressemblance de Dieu, c’est le service – pas la domination qui écrase. Le Christ, le Christ Roi, nous dit : « Moi, je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir. » Ainsi, chaque fois que nous nous mettons au service les uns des autres, voilà le Royaume de Dieu qui est là. C’est tout simple ! Et beaucoup d’entre nous, est-ce que nous ne le faisons pas quotidiennement ?
Le Christ Roi, oui, un roi serviteur, un roi humble et doux, un roi bienveillant.
Pour nous faire comprendre, frères et sœurs, que Dieu, lui, toute sa puissance, toute sa volonté, c’est toujours et seulement pour nous aimer.
Parfois nous aurions peur de Dieu, le Dieu que nous appelons le « Tout-puissant ». Mais la puissance de Dieu, c’est en tout et pour tout la puissance de donner, de donner la vie, une force pour aimer, pour nous aimer. Ne l’oublions jamais !
Alors oui, Seigneur JESUS, toi le Christ Roi, que ton Règne vienne ! Ton règne de service et de fraternité, ton règne de réconciliation et de pardon, ton règne d’amour et de paix !


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedLun 28 Nov 2022, 9:33 pm



Citation :
Évangile

« JESUS exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint » (Lc 10, 21-24)


Alléluia, Alléluia. Voici qu’il vient avec puissance, notre Seigneur, pour éclairer les yeux de ses serviteurs. Alléluia.

Évangile de JESUS Christ selon saint Luc

À l'heure même, JESUS exulta de joie
sous l’action de l’Esprit Saint,
et il dit :
« Père, Seigneur du ciel et de la terre,
je proclame ta louange :
ce que tu as caché aux sages et aux savants,
tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance.
Tout m’a été remis par mon Père.
Personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ;
et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils
et celui à qui le Fils veut le révéler. »

Puis il se tourna vers ses disciples
et leur dit en particulier :
« Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez !
Car, je vous le déclare :
beaucoup de prophètes et de rois
ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez,
et ne l’ont pas vu,
entendre ce que vous entendez,
et ne l’ont pas entendu. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


RECHERCHER LA PAIX

HOMÉLIE DU 27 NOVEMBRE 2022 À SIRET (ROUMANIE)


Lăudat să fie Isus Cristos!
Loué soit JESUS-Christ

În vecii vecilor, amin!
Dans les siècles des siècles, amen !

Preacucernici părinți concelebranți, dragi frați și surori în Cristos.
Suntem în prima duminică din timpul adventului, timp de pregătire pentru marea sărbătoare a nașterii Domnului nostru Isus Cristos. Timp de patru săptămâni vom parcurge acest drum alături de Isus, îndrumați zi de zi de cuvântul Său.
Primul pas pe care ni-l propune liturgia cuvântului de astăzi este căutarea păcii. ”Rugați-vă pentru pacea Ierusalimului: Să aibă liniște cei care te iubesc! Pacea să locuiască între zidurile tale și liniștea în palatele tale!” ne îndeamnă psalmistul.

Deseori conștientizăm importanța unui lucru abia după ce îl pierdem. În aceste timpuri tulburi, critice pentru istoria omenirii - tânjim după pace, dându-ne seama de valoarea ei. După declanșarea războiului în Ucraina, aici la câțiva kilometri distanță de locul în care ne aflăm, granița a fost trecută de zeci de mii de oameni – vârstnici, tineri, mame cu copii în brațe deopotrivă, fiecare dintre ei căutând refugiu și siguranța păcii.

Într-o dimineață, fiind în oratoriu - clădirea în care biserica noastră a adăpostit 50 de refugiați, am văzut o fetiță de vreo 5 anișori care a început să plângă. Auzind-o, o voluntară a asociației Caritas i-a adus un ursuleț de pluș în ideea că o va înveseli, însă fetița a continuat să plângă. Voluntara, neștiind cum să procedeze, a dus-o la bucătărie și i-a dat o felie de pâine cu Nutella, însă nici oferta dulce nu a oprit-o pe fetiță din plâns. Atunci,

o altă voluntară din Cernăuți, care vorbește ucraineană, a întrebat-o: Draga mea, de ce plângi, ce dorești? Și fetița a răspuns: Îl vreau pe tata. Vreau să se termine războiul. Vreau să fie pace din nou, ca și noi și tata să ne întoarcem acasă.

În prima lectură de astăzi, profetul Isaia ne spune unde și cum putem găsi adevărata pace: ”Veniți, să urcăm pe muntele Domnului, la casa Dumnezeului lui Iacob! El ne va învăța căile sale și noi vom umbla pe cărările lui.” Nu există pace fără Dumnezeu. Dorim pace ? Trebuie să ieșim din carapacea noastră, din comoditatea și din rutina zilnică, să facem un efort, și să urcăm spre Casa lui Dumnezeu pentru ca El să ne călăuzească pașii spre cărările Sale. Să iertăm, să iubim, să fim blânzi ca să dobândim pacea. Și tot profetul Isaia spune că această apropiere a noastră de Dumnezeu ne va ajuta să ”schimbăm săbiile în fiare de plug și sulițele în seceri”.

Chers pères concélébrants, chers frères et sœurs en Christ.

Nous sommes dans le premier dimanche du temps de l’Avent, temps de préparation pour la grande fête de la Nativité de Notre Seigneur JESUS Christ. Pendant quatre semaines, nous allons parcourir cette route avec JESUS, guidés, jour après jour, par sa parole.

Le premier pas que nous propose la liturgie de la parole du jour, c’est la recherche de la paix. « Priez pour la paix de Jérusalem, Qu’ils aient la tranquilité, ceux qui t’aiment ! Que la paix règne dans tes murs, la tranquilité dans tes palais” , nous exhorte le psalmiste.

Souvent, nous réalisons l’importance d’une chose seulement après l’avoir perdue. En ces temps perturbés, critiques pour l’histoire de l’humanité, nous aspirons à la paix, nous rendons compte de sa valeur. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, ici, à quelques km de distance du lieu où nous nous trouvons, la frontière a été franchie par des dizaines de milliers d’hommes : des vieillards, des jeunes, des mamans avec des enfants dans les bras, chacun d’eux cherchant un refuge et la sécurité de la paix.

Un matin où j’étais dans l’oratoire, bâtiment dans lequel notre église a accueilli 50 réfugiés, j’ai vu une fillette d’environ 5 ans, qui commençait à pleurer. En l’entendant, une volontaire de la Caritas lui a apporté un ours en peluche, pensant que cela allait la réjouir, mais la fillette a continué à pleurer. La volontaire, ne sachant pas comment faire, l’a emmenée dans la cuisine, et lui a donné un morceau de pain avec du Nutella. Mais la sucrerie n’a pas arrêté la petite fille de pleurer.

Alors, une autre volontaire de la ville de Cernăuți , qui parlait ukrainien, lui a demandé: « Ma chérie, pourquoi pleures-tu, que veux-tu? » et la fillette de répondre: « Je veux mon papa. Je veux que termine la guerre. Je veux que ce soit à nouveau la paix, pour que nous et papa nous retournions à la maison. »
Dans la première lecture du jour, le prophète Isaïe nous dit où nous pouvons trouver la paix véritable : « Venez, montons à la montagne du Seigneur, la maison du Dieu de Jacob, il nous enseignera ses chemins, et nous suivrons ses sentiers. » Il n’y a pas de paix sans Dieu. Voulons-nous la paix ? Il faut que nous sortions de notre carapace, de notre confort, de notre routine quotidienne, que nous fassions un effort et que nous montions vers la maison de Dieu, pour qu’il conduise nos pas sur ses chemins. Que nous pardonnions, que nous aimions, que nous soyons doux pour obtenir la paix. Le prophète Isaïe dit aussi que ce rapprocher de Dieu nous aidera à « changer les épées en socle de charrue et les lances en faucilles »

Se povestește că parohul localității Lecca din Italia, cu o duminică înainte de Crăciun a făcut următorul anunț : Dragi copii, în ziua de Crăciun, când veți veni la Sfânta Liturghie, vă rog, să aduceți de acasă toate jucăriile cu tentă de război – pistoale, mitraliere, tancuri, soldăței - și să le aruncați în containerele pe care le-am pregătit special în fața bisericii. Copiii s-au conformat cerinței parohului și au aruncat jucăriile nepotrivite. Pentru gestul curajos, copiii au primit în schimb câte o jucărie drăgălașă de pluș.
Iată! Acest lucru ni-l cere astăzi Dumnezeu prin Sfântul apostol Paul care, în a doua lectură, ne avertizează: ”Noaptea este pe sfârșite, ziua este aproape. Așadar, să ne dezbrăcăm de faptele întunericului și să îmbrăcăm armele luminii!”.
Cu alte cuvinte, Dumnezeu ne spune: Dragii mei copilași, veniți la Mine și aduceți-mi armele cu care vă purtați războaiele: ura, invidia, dușmănia, necumpătarea, lăcomia, mândria. Eu vă ofer în schimb iubire, bucurie, dărnicie, blândețe, bunătate și pace.
Acest schimb minunat are loc în sacramentul sfintei spovezi. Intrăm în confesional, îngenunchem cu smerenie înaintea lui Dumnezeu, ne recunoaștem cu umilință păcatele, slăbiciunile, răutățile. Cristos Însuși ne spală cu sângele Său preasfânt, ne iartă și ne întărește iubirea, ne consolidează credința, ne amplifică dorința de a face binele, de a-l ajuta pe aproapele în nevoile sale. Cristos oferă pacea.
Un tânăr energic și plin de viață s-a dus la parohul său și i-a zis: Părinte, vă rog să mă binecuvântați pentru că am de gând să merg și să reinstaurez pacea în lume. Preotul i-a răspuns: Dorința ta este foarte bună, dar este peste puterile tale. Tânărul i-a zis: Bine, atunci mă voi strădui să fac pace măcar în familia mea. Preotul i-a răspuns: Nu poți oferi ceea ce nu ai. Mai întâi trebuie să faci pace în sufletul tău. Să te atașezi de Dumnezeu, izvorul păcii și să trăiești în iubire, după voința Lui. Doar după ce vei câștiga bătălia cu tine, vei putea purta pacea în familia ta și în lume.

Pacea este darul gratuit al lui Dumnezeu, oferit tuturor. Însă trăirea păcii este condiționată de propria noastră disponibilitate. Să ne străduim așadar să veghem, după îndemnul lui Isus din Evanghelie, asupra acestui dar inestimabil pentru a-l păstra intact ! Închei cu binecuvântarea pe care
Aron, împreună cu preoții în Vechiul Testament, o rostea la sfârșitul jertfei de la Templu: ”Domnul să vă binecuvânteze și să vă păzească. Domnul să facă să lumineze fața Lui peste voi și să se îndure de voi. Domnul să-și îndrepte fața către voi și să vă dăruiască pacea!” Amin.

On raconte que le curé de la ville de Lecca, en Italie, le dimanche avant Noël fit l’annonce suivante : « Chers enfants, le jour de Noël, quand vous viendrez à la messe, je vous prie, ramenez de vos maisons tous les jouets en lien avec la guerre – pistolets, mitraillettes, tanks, soldats – jetez-les dans les containers que j’ai spécialement disposés devant l’église. »
Les enfants obéirent au souhait du curé, jetèrent ces mauvais jouets. En échange de ce geste courageux, les enfants ont chacun reçu une poupée en peluche.

Voilà ce que nous demande Dieu en ce jour, par la voix du Saint apôtre Paul, qui nous averti dans la seconde lecture : « La nuit est bientôt finie,
le jour est tout proche.
Rejetons les œuvres des ténèbres,
revêtons-nous des armes de la lumière.”

En d’autres termes, Dieu nous dit: « Mes chers enfants, venez à moi et apportez-moi les armes avec lesquelles vous menez vos guerres : la haine, l'envie, l'inimitié, la désobéissance, la cupidité, l'orgueil. Je vous offre en retour l'amour, la joie, la gentillesse, la douceur, la bonté et la paix.”
Cet échange merveilleux a lieu dans le sacrement de la sainte confesssion. Nous entrons dans le confessionnel à genoux, humblement, devant Dieu, nous reconnaissons humblement nos péchés, nos faiblesses, nos méchancetés. Le Christ lui-même nous lave de son sang très saint, il nous pardonne, il fortifie notre amour, consolide notre foi, amplifie notre désir de faire le bien, d’aider notre prochain dans ses besoins. Le Christ offre la paix.

Un jour, un jeune plein d’énergie et de vie est allé voir son curé pour lui dire : « Père, je vous prie de me bénir, parce que je voudrais aller restaurer la paix dans le monde. » Le prêtre lui a répondu : « Ton souhait est très bon, mais c’est au-delà de tes forces. » Le jeune lui a répondu : « Bien, alors je vais essayer de faire la paix au moins dans ma famille. » Le prêtre lui répondit : « Tu ne peux offrir ce que tu n’as pas. Commence par faire la paix dans ton coeur. Attache-toi à Dieu, la source de la paix, et vis dans l’amour, selon Sa volonté. Ce n’est qu’après avoir remporté la bataille contre toi-même que tu pourras apporter la paix dans ta famille et dans le monde. »

La paix est le don gratuit de Dieu offert à tous. Mais vivre en paix est conditionné par notre propre disponibilité. Efforçons-nous donc à veiller, selon l’exhortation de JESUS dans l’Evangile, sur ce don inestimable (de la paix), pour le garder intact !

Aaron, avec les prêtres dans l’Ancien Testament, disaient, à la fin de (la prière du) sacrifice du Temple : « Que le Seigneur vous bénisse et vous garde ! Que le Seigneur fasse briller sur vous son visage, qu’il vous prenne en grâce. Que le Seigneur tourne vers vous son visage, qu’il vous apporte la paix ! » Amen


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedMer 07 Déc 2022, 10:21 pm






Citation :
Évangile

« Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche » (Mt 3, 1-12)


Alléluia. Alléluia.
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers :
tout être vivant verra le salut de Dieu.
Alléluia. (cf. Lc 3, 4.6)

Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ces jours-là,
paraît Jean le Baptiste,
qui proclame dans le désert de Judée :
« Convertissez-vous,
car le royaume des Cieux est tout proche. »
Jean est celui que désignait la parole
prononcée par le prophète Isaïe :
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.

Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau,
et une ceinture de cuir autour des reins ;
il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage.
Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain
se rendaient auprès de lui,
et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain
en reconnaissant leurs péchés.
Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens
se présenter à son baptême,
il leur dit :
« Engeance de vipères !
Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ?
Produisez donc un fruit digne de la conversion.
N’allez pas dire en vous-mêmes :
‘Nous avons Abraham pour père’ ;
car, je vous le dis :
des pierres que voici,
Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham.
Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres :
tout arbre qui ne produit pas de bons fruits
va être coupé et jeté au feu.

Moi, je vous baptise dans l’eau,
en vue de la conversion.
Mais celui qui vient derrière moi
est plus fort que moi,
et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales.
Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
Il tient dans sa main la pelle à vanner,
il va nettoyer son aire à battre le blé,
et il amassera son grain dans le grenier ;
quant à la paille,
il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



LA PAIX, UN RÊVE ACCESSIBLE | HOMÉLIE DU 4 DÉCEMBRE 2022 À CHARENTON-LE-PONT

Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble… (Is 11) Comment cela sera-t-il possible, se demandent nos esprits sceptiques ? Comment le prédateur et la proie, le fort et le faible pourraient-ils cohabiter un jour en osant vivre des relations réellement fraternelles ? Le prophète Isaïe évoque l’ère messianique à travers la création de relations nouvelles et non violentes. Evoquant la fin de la loi de la jungle, il s’adresse à nous pour que l’homme ne soit plus un loup pour l’homme, sans pitié pour les plus faibles, et se sente solidaire des autres vivants pour la sauvegarde la création voulue par Dieu.
Frères et sœurs, le temps de l’Avent vient rouvrir nos esprits engourdis au projet d’un Dieu qui est venu dans le monde pour le renouveler, nous appeler à la réconciliation, à la paix. Le texte d’Isaïe nous éveille à l’avènement d’une paix nouvelle. Celui que le monde attend, c’est le prince de la Paix ! Lui nous libèrera du joug de l’oppression, de l’inimitié , de la spirale de la violence ; il nous rendra capables de vivre enfin comme des frères.
La vision prophétique de la création réconciliée ne nous propose pas une vision naïve de l’avenir. Non, il s’agit bien du projet de Dieu pour notre monde, et nous voulons nous préparer à l’accueillir. Ce qui semblait impensable va devenir réalité : Dieu vient parmi nous pour nous apporter sa paix.
Frères et sœurs, soyons lucides : nos cœurs endurcis et nos esprits résignés sont trop peu disposés à bâtir ensemble cette paix. Nous préférons nous attacher à ce dont nous disposons déjà, pensant être en « sécurité ». Mais l’histoire donne des signes de recul, notait le pape François, dans l’encyclique Fratelli tutti, avant même le déclenchement de la guerre en Ukraine. Et il ajoutait : Le bien, comme l’amour, la justice et la solidarité ne s’obtiennent pas une fois pour toutes ; il faut les conquérir chaque jour (FT 11).
C’est dans ce contexte que résonne l’exhortation de Jean Baptiste : Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. Convertissez-vous, c'est-à-dire ne restez pas prisonniers de vos pensées étroites, de vos peurs, de votre paresse, de vos convoitises futiles. Préparez-vous – au contraire – à accueillir Celui qui vient répondre à vos attentes profondes.

Laissons-nous étonner un instant par le message de Jean-Baptiste, cet homme menant une vie austère et nous appelant à la sobriété et au partage. Des foules nombreuses se rendaient auprès de lui – y compris les élites religieuses, pharisiens et sadducéens, les soldats romains qui occupaient le pays. Le prophète n’hésitait pas à prononcer des paroles dures, pour nous inciter à la conversion, à changer notre mode de vie s’il menace la terre ou la justice, à renoncer à la violence. Pourtant, les gens venaient nombreux, reconnaissant leurs péchés et recevant le baptême dans l’eau du Jourdain. Quel était donc le secret de Jean-Baptiste ? Il n’avait « rien à gagner », n’agissait qu’en simple serviteur. Jean a préparé le chemin de celui qui venait derrière lui : le Christ JESUS. Du côté des foules, en revanche, il y a un intérêt manifeste : le baptême de conversion est un gain, l’expression d’une espérance, un pas vers une vie meilleure.
Frères et sœurs, n’est-il pas temps, pour nous aussi, de sonder nos cœurs et pour y (re)découvrir notre attente de paix, notre soif de justice, notre besoin d’être aimé et d’aimer ? N’est-il pas temps de faire un pas supplémentaire vers le Christ, celui qui rend nos vies meilleures ?
Oui la conversion est un gain – un enjeu à somme positive comme on dit - et pas seulement un gain personnel mais un gain pour le monde entier, qui attend d’être renouvelé. Ainsi, si nous peinons à trouver en nos cœurs assoupis ces attentes profondes, recueillons celles de tant de frères et sœurs : eux nous conduiront sur le chemin de l’Avent. Je pense aux malades et aux personnes âgées, qui dans leur solitude attendent la grâce d’une visite ; à ceux qui ont tout perdu à causes des désordres climatiques, qui espèrent une réconciliation avec la Création ; à ceux que la guerre et les violences de tous types ont profondément meurtri, et qui recherchent la paix. Les pauvres nous précèdent sur le chemin de l’Avent, parce qu’ils aspirent inlassablement au Royaume de Dieu, « un royaume de justice et de paix ».
Seigneur, ne nous laisse pas nous replier sur notre présent, sans grand rêve pour l’avenir. Viens raviver en nous la foi : la paix est possible ! Désarme-nous par ton amour. Nous voulons t’accueillir pour rendre possibles réconciliation et paix sur notre terre.
Amen.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 19 Icon_minipostedMar 13 Déc 2022, 9:45 pm





Citation :
Évangile

« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » (Mt 11, 2-11)

Alléluia. Alléluia.
L’Esprit du Seigneur est sur moi :
il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres.
Alléluia. (cf. Is 61, 1)


Évangile de JESUS Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison,
des œuvres réalisées par le Christ.
Il lui envoya ses disciples et, par eux, lui demanda :
« Es-tu celui qui doit venir,
ou devons-nous en attendre un autre ? »
JESUS leur répondit :
« Allez annoncer à Jean
ce que vous entendez et voyez :
Les aveugles retrouvent la vue,
et les boiteux marchent,
les lépreux sont purifiés,
et les sourds entendent,
les morts ressuscitent,
et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.
Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! »

Tandis que les envoyés de Jean s’en allaient,
JESUS se mit à dire aux foules à propos de Jean :
« Qu’êtes-vous allés regarder au désert ?
un roseau agité par le vent ?
Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ?
un homme habillé de façon raffinée ?
Mais ceux qui portent de tels vêtements
vivent dans les palais des rois.
Alors, qu’êtes-vous allés voir ?
un prophète ?
Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète.
C’est de lui qu’il est écrit :
Voici que j’envoie mon messager en avant de toi,
pour préparer le chemin devant toi.
Amen, je vous le dis :
Parmi ceux qui sont nés d’une femme,
personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ;
et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux
est plus grand que lui. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


FAISONS CONFIANCE À LA PROMESSE DE DIEU | HOMÉLIE DU 11 DÉCEMBRE 2022 À TAIZÉ

La première lecture que nous venons d’entendre, du livre du prophète Isaïe, est une invitation à la joie. Ce troisième dimanche de l’Avent est d’ailleurs appelé, selon la tradition liturgique, dimanche de Gaudete : « réjouissez-vous ! »
Cela semble bien loin d’être facile aujourd’hui, car les épreuves ne manquent pas, dans nos sociétés comme dans nos communautés chrétiennes, dans tant de vies personnelles aussi. Or ces paroles sont adressées par le prophète justement à un peuple qui a beaucoup souffert.
Il ne s’agit pas d’une joie facile, ou déjà réalisée, mais plutôt d’une promesse et d’un horizon d’attente. Comme le peuple à qui le prophète annonce la fin de l’exil, nous sommes nous aussi invités à nous tourner vers Dieu qui vient pour guérir et pour sauver.
En écoutant ensuite l’Évangile proposé pour ce dimanche, nous saisissons que cette prophétie s’accomplit lorsque le Christ JESUS peut dire : « les aveugles voient, les boiteux marchent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ». Non plus comme une joie à venir, mais comme les signes que le Royaume de Dieu est déjà parmi nous.
Les questions que Jean le Baptiste se pose peuvent nous rassurer. Lui qui avait attendu et connu JESUS, lui le grand ami du Seigneur, a aussi, comme beaucoup d’entre nous, expérimenté le doute : « Es-tu le Messie qui doit venir ou devons-nous attendre quelqu’un d’autre ? »
JESUS n’entre pas dans de grandes explications pour convaincre. Il suggère simplement aux envoyés de Jean de regarder sa vie, de voir ce qui se passe autour de lui. Il voudrait que nous aussi nous soyons attentifs aux signes très concrets de l’amour de Dieu qui s’accomplissent de nos jours.
Et il ajoute : ce sont les derniers, aux yeux du monde, qui reçoivent en premier ces signes de la compassion et de la miséricorde de Dieu. C’est à eux qu’est annoncée la Bonne nouvelle, et plus encore : ce sont eux désormais qui seront envoyés pour annoncer, à leur tour, cette Bonne nouvelle.
Dans nos sociétés si riches à tant d’égards, nous voyons aussi une telle misère. L’autre jour à Paris, en sortant d’une prière où il était bon d’être ensemble, j’ai vu un couple qui dormait dans le froid, à l’entrée d’un magasin fermé. Dans leur terrible dénuement, ils se tenaient la main en dormant.
Je ne peux pas oublier cette image : reflet d’une immense précarité et d’un amour partagé. Ce souvenir me donne mauvaise conscience, car je n’ai rien fait de concret pour soulager leur misère, ni celle de tant d’autres personnes.
Et en même temps je réalise que, à travers toutes ces situations de pauvretés que nous pouvons voir quotidiennement, c’est le Christ qui nous parle. Il provoque en nous un changement de regard, une conversion de vie.
Telle est l’espérance que le Christ nous incite à recevoir : les plus pauvres, les exclus de ce monde, non seulement seront accueillis les premiers dans le Royaume de Dieu, mais sont porteurs d’une parole d’Évangile. Alors notre regard se transforme et nous pouvons faire confiance en la promesse que Dieu va rendre justice et combler de joie chaque être humain.
Oui, notre regard est réaliste, la foi nous rend aptes à prendre nos responsabilités pour chercher comment alléger les misères et les pauvretés qui nous entourent. Et en même temps, en route vers la nuit de Noël, laissons-nous toucher par cette joie qui vient de loin, du fond des âges et à laquelle, comme Isaïe nous le rappelle, toute la Création participe.
Et souvenons-nous que, même dans les nuits de l’humanité et dans les difficultés de nos vies, la présence du Christ ressuscité, l’Esprit Saint toujours nous accompagne.


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