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Auteur | Message |
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RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Taizé : Vivre en frères Dim 09 Sep 2012, 6:16 pm | |
| Rappel du premier message :
Taizé est plus qu’un lieu, c’est une expérience fraternelle. Fondée en 1940 par le Frère Roger, cette communauté unique et œcuménique rassemble aujourd'hui une centaine de frères du monde entier. Que s’y passe-t-il pour que depuis plus de 70 ans, jeunes et moins jeunes, de tous pays, de toutes confessions, viennent et reviennent par milliers chaque année ? Que viennent-ils chercher et qu’y trouvent-ils ? Frère Aloïs, prieur de Taizé, témoin de cet esprit, nous parle de ce qui anime la communauté et ce qu’elle vit dans sa mission auprès des jeunes. La messe est célébrée en direct de l'église de la Réconciliation - qui a fêté le 50e anniversaire de sa construction le 6 août dernier - à Taizé avec le Frère Aloïs.
>>> BIBLIOGRAPHIE :
Frère Alois de Taizé, Oser croire (Les Presses de Taizé, 2010)
Frère Roger de Taizé, Les écrits fondateurs. DIEU nous veut heureux (Les Presses de Taizé, 2011)
Sabine Laplane, Prier 15 jours avec frère Roger (Nouvelle Cité, 2008)
Kathryn Spink, La vie de Frère Roger, fondateur de Taizé (Seuil, 2003) DVD Frère Roger, Un silence révolutionnaire de Pierre Barnerias (Jour du Seigneur Edition, 2007)
Chronique littéraire de Michel Cool : Dennis Gira, Le dialogue à la portée de tous… (ou presque) (Bayard, 2012)
http://www.lejourduseigneur.com/Replay/Dimanche-dernier
(lien valable jusqu'au dimanche 16/09/2012, puis 8 jours supplémentaires en cliquant sur dimanche précédent)
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Auteur | Message |
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RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280
| Sujet: Re: Taizé : Vivre en frères Ven 23 Fév 2024, 9:15 pm | |
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Méditation de frère Matthew Un avant-goût du printemps à Taizé Jeudi 15 février 2024
Quelle joie de vous accueillir si nombreux cette semaine. Beaucoup d’entre vous avez fait un long voyage du Portugal. Vous nous réveillez de notre hiver pour nous amener la chaleur du sud et hâter la venue du printemps dans nos pays du nord ! Vous êtes parmi les premiers à nous rendre visite cette année et ainsi vous nous préparez pour les rencontres de Pâques et de l’été qui vont venir. Merci d’être là et merci à tous vos animateurs et professeurs qui ont donné de leur temps libre pour vous accompagner. Merci aussi à Don Antonio, évêque d’Aveiro, d’être ici avec nous ces jours.
Je me souviens de la première fois que je suis allé au Portugal. J’avais 18 ans et je venais de passer à St-Jacques de Compostelle avec un ami d’école. Nous sommes arrivés dans la ville de Porto à la fin du mois de juillet, mais voici que nous nous sommes perdus et ne savions pas comment trouver l’auberge de jeunesse où nous voulions passer la nuit. Nous avons demandé à un passant de nous aider, mais nous n’avions pas de langue commune, alors il a appelé un autre, qui a ensuite fait signe à d’autres. Très vite nous étions entourés d’une dizaine de personnes qui voulaient nous aider à arriver à notre destination. Je ne peux pas oublier la gentillesse et la bienveillance de ces personnes inconnues envers deux garçons anglais perdus. Voilà ma première expérience portugaise et je sais que vous gardez ce sens de l’accueil et de l’hospitalité.
Beaucoup d’entre vous ont participé ou accueilli des participants aux Journées Mondiales de la Jeunesse qui ont eu lieu à Lisbonne l’été dernier. Nos frères y étaient et nous n’avons entendu que des belles choses de cet événement qui a permis à tant de jeunes du monde entier d’approfondir leur foi dans le Christ et de se soutenir mutuellement. Et qui peut oublier l’appel du Pape François que « tous, tous, tous » puissent trouver une place dans l’Église ?
Vous avez reçu en arrivant à Taizé la Lettre écrite pour cette année, qui porte le titre « Cheminer ensemble ». Vivre la foi seul dans la vie de tous les jours n’est pas facile : nous avons besoin les uns des autres. Cette semaine vous avez vécu une expérience d’écoute et de partage. Est-ce que pour certains d’entre vous ceci a permis de découvrir ou d’approfondir ce que signifie faire confiance à Dieu et faire confiance aux autres ?
Certains jeunes restent plus qu’une semaine à Taizé. Avec moi ce soir, il y a Marjorie, une de nos volontaires, qui vient du Brésil. Marjorie, que signifie pour vous vivre à Taizé comme volontaire ? Qu’est-ce qui est le plus important dans votre expérience ici ?
Marjorie : Le moment le plus important pour moi pendant cette période de volontariat a été de découvrir et de ressentir l’amour de Dieu pour moi, telle que je suis. Au Brésil, j’ai grandi dans une société où il y a beaucoup de pression pour avoir des choses et réussir professionnellement. Je pensais donc que la façon d’être quelqu’un, pour que les gens m’aiment d’une manière ou d’une autre, c’était par le statut, par ce que je faisais. Lorsque je suis arrivée à Taizé, mon intention était de n’y passer qu’une semaine. Je ne comprenais pas bien ce qu’était la vie ici dans la communauté. Et même si je ne comprenais pas grand-chose, après quelques jours, j’ai ressenti le désir de rester ici plus longtemps et je suis devenue volontaire. Je n’avais jamais vécu dans une communauté auparavant, mais ici je me suis sentie acceptée. J’ai senti que je n’avais pas besoin de répondre à une norme. Je me suis sentie libre d’être. Les moments de prière dans l’église, de prière personnelle, les échanges au cours de la journée étaient précieux. Souvent, les conversations les plus profondes et les plus inattendues ont lieu lorsque nous faisons des choses simples... Faire la vaisselle, nettoyer les toilettes ou vendre des crêpes à Oyak. Et c’est dans ces relations avec les autres, avec le travail et avec moi-même que j’ai reconnu ma relation avec Dieu et cet amour profond venant de Lui, et que cela a changé quelque chose en moi. Et c’est avec cet amour qu’aujourd’hui, même avec mes peurs et mes insécurités, je me sens plus libre d’être moi-même. D’essayer de trouver le chemin qui a vraiment du sens pour moi. Comment est-ce que vous allez continuer ce chemin une fois de retour chez vous ? Pendant les jours qui vous restent à Taizé, pouvez-vous essayer de vous poser la question « Qu’est-ce que j’ai découvert ces jours ? ». Ensuite, dans la prière, demandez très simplement à Dieu de vous montrer comment traduire cela dans votre vie quotidienne. Ceci n’est pas facile, mais l’Esprit Saint peut-il vous donner la force et le courage de continuer à nourrir cette découverte ?
Dans la lecture de ce soir, JESUS nous a dit ces mots étonnants : « Qui donnera sa vie à cause de moi la sauvera » (Luc 9,24). Pour chacun, il ne s’agit pas de s’accrocher à une expérience, mais de laisser nos expériences nous tourner vers le Christ, pour que lui transforme nos vies. Dans un certain sens, nous devrions oublier le nom de Taizé pour que cette transformation s’opère. La vie de tous les jours dans notre famille, dans notre école, au travail ou aux études n’est pas facile, mais sommes-nous prêts à risquer de donner notre vie pour suivre le Christ ? Est-ce que pendant le temps de Carême vous pourriez porter cette question dans vos cœurs ?
Demain soir, venez nous rejoindre déjà à 20h dans l’église pour prier en silence pour la paix. Il y a tant de violences dans nos sociétés et dans le monde. Des personnes innocentes subissent les injustices de la guerre. Nous pouvons penser à l’Ukraine, Gaza, Myanmar, aux otages et à leurs familles… Une paix durable n’est pas possible sans la justice pour tous, surtout pour ceux qui souffrent. Face à ces situations, souvent nous ne savons pas quoi faire, mais nous tenir en silence devant Dieu peut être un signe de solidarité avec ces personnes et de notre désir de donner notre vie pour eux. Et qui sait, peut-être que nous recevrons des intuitions pendant ce silence qui vont nous pousser à vivre concrètement cette solidarité pour devenir des pèlerins de paix.
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280
| Sujet: Re: Taizé : Vivre en frères Sam 06 Avr 2024, 8:31 pm | |
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Méditation de frère Alois
« Tenir toujours ensemble passion et résurrection » Samedi Saint | Samedi 8 avril 2023 En cette semaine sainte, nous avons entendu, à chaque prière commune, un passage des Évangiles de la Passion. Cela nous a aidés à entrer dans une contemplation, dans une compréhension plus profonde du Christ, pour l’accompagner d’une certaine manière dans l’extrême souffrance qui a marqué les derniers jours de sa vie sur notre terre.
Et hier soir, c’est autour de la croix de JESUS que nous nous sommes rassemblés, comme nous le faisons chaque vendredi à Taizé. Pourquoi lui, JESUS, qui n’avait fait de mal à personne, a été ainsi mis à mort ? Aucune explication ne suffit pour répondre vraiment à cette question.
J’ai reçu il y a quelques jours une lettre d’un ami qui souffre d’une grave maladie et qui m’écrivait : « Je dois accepter intérieurement la souffrance et les douleurs toujours plus marquées. Mais avec cette semaine sainte il y a aussi des lumières de résurrection qui nous sont données... Tenir toujours ensemble passion et résurrection, à chaque moment, à chaque pas… »
Peut-être cet ami indique-t-il un chemin pour trouver un sens à la mort de JESUS ? Une mort qui trouve son sens entier, son accomplissement final, dans ce qui vient après, dans la joie de la Résurrection qui emplit les cœurs des femmes au tombeau et de ses disciples.
En ce jour du Samedi saint, nous sommes invités à nous souvenir que le Christ est ainsi entré dans le mal. Il a porté la paix et l’amour de Dieu, là où tout est contre la paix et contre l’amour, jusque dans l’absurdité de la violence de la mort.
Et cela nous concerne directement aujourd’hui ! Car nous voyons bien le mal à l’œuvre dans le monde, les guerres et la violence, la souffrance des innocents. La joie du matin de Pâques ne nous fait pas oublier le mal et la souffrance, au contraire elle nous permet d’ouvrir les yeux face au mal qui existe dans le monde et dans nos vies, sans naïveté mais avec un regard d’espérance.
Un jeune m’a dit : « Est-ce que Dieu s’occupe encore du monde ? J’aimerais bien le croire mais où est-il ? » Je dois dire que je peux aussi avoir des moments où je ressens ces questions, comme lors d’un récent séjour en Ukraine, où nous avons prié dans les villes martyres de Bucha et Irpine. À ces questions qui nous assaillent parfois, il n’y a pas de réponses faciles : parfois il s’agit de tenir dans une confiance et de persévérer sans voir.
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Devant ces questions parfois existentielles, il me semble qu’il y a une urgence : nous retrouver ensemble plus souvent, pour prier et partager avec d’autres. C’est dans cet esprit que nous allons poursuivre le pèlerinage de confiance, particulièrement après ces années marquées par la pandémie.
Le 30 septembre, avec d’autres mouvements et communautés de diverses origines ecclésiales, nous nous retrouverons à Rome pour une veillée de prière œcuménique à la veille de l’assemblée synodale de l’Église catholique. Il y aura aussi un programme sur tout le week-end pour les jeunes qui voudront venir à cette occasion.
Cet événement s’appelle “Together | Rassemblement du peuple de Dieu”. Le pape François invite les frères et sœurs de toutes les Églises à venir à Rome à cette occasion. Récemment, une pasteure qui prépare ce rassemblement avec beaucoup d’autres disait : c’est un œcuménisme de la solidarité, nous allons prier pour une Église à un moment important de son histoire. Alors nous sommes tous invités à nous mettre en route !
Et à la fin de l’année, nous aurons notre prochaine rencontre européenne dans la belle ville de Ljubljana, la capitale de la Slovénie. Des jeunes de ce pays sont ici parmi nous et ils préparent un accueil chaleureux pour nous tous.
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Demain matin, nous nous saluerons avec ces paroles : « Le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité », comme c’est la tradition dans les Églises d’Orient. Ces paroles ne rappellent pas seulement l’événement passé de la résurrection de JESUS, mais elles expriment notre espérance pour aujourd’hui et pour demain : une nouvelle création, une terre nouvelle sont possibles où régnera la justice.
Pour garder et toujours retrouver l’élan de cette foi pascale, nous avons besoin de cheminer avec d’autres, de parler avec d’autres de notre foi, de nos doutes, de comment prier. Nous avons aussi besoin de nous laisser inspirer les uns les autres par des témoignages de vie.
Demain matin, notre frère Githinji va s’engager pour toute son existence dans notre communauté. Après plusieurs années de préparation, il accomplira un pas de confiance, il dira un oui pour toute sa vie au Christ et à nous ses frères. Ses parents et son frère sont arrivés du Kenya et d’autres s’uniront à nous par la transmission en direct.
Il y a beaucoup de manières différentes de suivre le Christ ressuscité. Mais à tous, où que nous soyons, le Christ nous propose, comme à notre frère Githinji, de lui donner notre confiance et de cheminer avec lui jusqu’à la fin de notre vie, sans regarder en arrière.
Laissons éclater demain la joie de la résurrection, qu’elle touche nos cœurs et qu’elle soit avec nous tous dans notre vie de tous les jours !
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280
| Sujet: Re: Taizé : Vivre en frères Lun 20 Mai 2024, 7:43 pm | |
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Méditation de frère Matthew
Pentecôte 2024 Célébrer le don de l’Esprit Saint Samedi 18 mai 2024 Nous voici à la veille de la Pentecôte. Nous allons célébrer le don de l’Esprit Saint. Ce soir nous avons entendu les paroles de JESUS dans l’Évangile de St Jean où il invite chaque personne qui a soif de venir à lui et celles et ceux qui mettent leur confiance en lui de boire.
Nous avons tous soif de quelque chose. Peut-être n’avons-nous pas vraiment soif de Dieu. Peut-être avons-nous plutôt soif de succès, d’amitié ou d’acceptation. Mais si nous sommes honnêtes avec nos petits désirs, ils nous conduiront à JESUS.
Nous devons remonter le ruisseau pour arriver à la source. Il ne s’agit pas de supprimer nos désirs. Au contraire, notre foi libère nos désirs et nos soifs en révélant leur véritable but.
Alors laissons nos soifs nous conduire vers JESUS et boire à sa source. En buvant à cette source n’entrons-nous pas dans une sorte d’attente de ce qu’il va nous donner ?
C’est là où nous rejoignons les disciples de JESUS, ses amis, qui, après qu’il se soit relevé de la mort, se sont réunis pour prier à Jérusalem avec Marie et probablement d’autres, en attendant la force de l’Esprit Saint qu’il leur avait promis et qui leur donnera de témoigner de son amour.
Demain nous allons lire le récit des Actes des Apôtres où la promesse de JESUS s’accomplit. C’était le jour d’une des grandes fêtes et soudain les amis de JESUS ont entendu comme un vent violent. Puis, comme des flammes pareilles à des langues de feu descendent sur chacun d’eux. Ils se mettent à parler dans des langues différentes.
Les habitants de Jérusalem et les pèlerins venus de divers pays sont étonnés et même perplexes. Comment se fait-il que ces gens simples de la campagne parlent dans des dialectes et des langues différentes ? Chacun comprend ce qui se dit dans sa propre langue.
Pierre, plein de courage, se lève et leur parle de JESUS. Ils comprennent qu’ils sont accueillis, aimés de Dieu et qu’il y a une place pour eux dans une communauté ensemble avec d’autres qui cherchent Dieu.
La promesse de JESUS est en train de s’accomplir. Pierre est devenu témoin par le don de l’Esprit Saint. Les autres amis de JESUS le rejoindront dans ce témoignage.
Vous quittez Taizé bientôt. Comment allez-vous continuer à vous réunir avec d’autres qui cherchent Dieu, comme vous l’avez fait cette semaine, pour attendre Dieu et pour écouter les promesses de JESUS ?
Sommes-nous prêts à prendre le risque de nous abandonner, d’écouter et d’apprendre ce que l’Esprit nous dit aujourd’hui ? D’être dérangés, basculés et mis face à des défis ? Et si Dieu créait quelque-chose de tout à fait neuf dans nos communautés… ?
Comment parler de JESUS dans une langue que les autres comprennent ? Le don de l’Esprit Saint nous pousse à rencontrer des personnes là où elles en sont, à les écouter d’abord.
C’est seulement comme cela que nous pouvons apprendre leur langage. Et c’est seulement à ce moment-là que nous pouvons communiquer ce que nous avons compris de JESUS, et cela en premier lieu par notre vie.
Ainsi, devenir témoin de JESUS, de son amour, devient possible pour nous tous.
Je viens de rentrer de l’Ukraine. Avec deux autres frères, nous avons visité entre autres les villes de Lviv, Ternopil, Zhitomir et Kyiv.
Nous y sommes allés sans projet si ce n’est d’écouter les gens, de prier avec eux et d’offrir un signe de solidarité, de leur dire que nous ne les oublions pas.
Dans chaque rencontre nous avons rencontré des personnes pleines de courage qui aiment leur pays et qui sont prêtes à tout donner pour rester libres.
Même si en beaucoup d’endroits la vie semble normale, comme dans d’autres pays européens, l’inquiétude n’est jamais loin et augmente même après deux années de guerre. Une guerre qui est toujours là.
Les sirènes d’alerte se déclenchent régulièrement, il y a des coupures d’électricité et lorsqu’on se rend dans les cimetières, on ne peut que remarquer les nouvelles tombes qui accueillent des combattants souvent très jeunes.
Pour beaucoup, la foi est un grand soutien qui permet de tenir dans une espérance et aussi d’aider les personnes qui sont dans le besoin. Les gens nous saluaient avec la salutation pascale : « Le Christ est ressuscité ! Et nous répondions « Il est vraiment ressuscité ! »
Alors le sourire revient sur les visages et même s’il n’est pas toujours facile de croire dans la Résurrection, nous avons compris la force qu’il y a dans cette salutation. La souffrance n’aura jamais le dernier mot.
Est-ce que je peux vous demander de ne pas oublier le peuple ukrainien, de prier pour lui afin que la paix, la justice et la liberté règnent dans son pays ? Ainsi comme nous, vous deviendrez des pèlerins de paix et soutiendrez les personnes dont l’avenir est menacé par la guerre.
Dernière mise à jour : 20 mai 2024
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Taizé : Vivre en frères Ven 05 Juil 2024, 7:34 pm | |
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Méditation de frère Matthew Choisir la voie d’un plus grand amour Jeudi 27 juin 2024
Bien que nous soyons déjà assez nombreux à Taizé cette semaine, c’est le moment, juste avant les grandes rencontres d’été, où nos frères peuvent prendre un peu de repos. Nous ne sommes pas tous ici en ce moment. Comme vous, nous avons parfois besoin d’une pause et d’expérimenter une nouvelle manière d’être pendant un certain temps.
La semaine dernière, j’étais avec deux frères dans les montagnes. Se plonger dans la beauté de la nature a été un véritable cadeau. Au sommet des montagnes, c’était encore l’hiver, mais en redescendant, nous sommes passés du printemps à l’été, en voyant avec plaisir les crocus, les narcisses, les géraniums et les azalées.
Comme la création de Dieu est merveilleuse ! Lorsque nous la contemplons, nous ne pouvons que rendre grâce pour ce que nous voyons.
En même temps, nous prenons conscience que Dieu nous demande de prendre soin de ce qui nous est donné. Dans une autre vallée, à une courte distance, des inondations ont dévasté un village lors d’un événement météorologique extrême probablement lié au changement climatique.
Chacun d’entre nous a un rôle à jouer dans le soin de la création blessée de Dieu, dont notre famille humaine blessée fait partie. Les petits choix que nous faisons peuvent faire partie de quelque chose de bien plus grand que ce que nous pouvons imaginer.
Notre monde et notre société nous posent actuellement de nombreux défis. En tant que personnes désireuses de suivre le Christ, nous ne voulons pas fuir ces défis, mais les considérer à la lumière de notre confiance en son amour.
Cette semaine, pendant la prière du soir, nous avons lu les chapitres 5 et 6 de l’Évangile de Matthieu, un recueil d’enseignements de JESUS que nous appelons souvent le Sermon sur la Montagne. C’est comme si, par ses paroles, des paroles qui reflètent sa propre vie, JESUS nous ouvrait un chemin.
En écoutant ces paroles, nous comprenons que nous sommes toujours appelés à choisir la voie d’un plus grand amour. Cela affecte la façon dont nous voyons les autres et les choix que nous faisons à leur égard.
À l’âge de 19 ans, j’ai lu le livre d’un théologien allemand appelé Dietrich Bonhoeffer. Il s’intitulait Le prix de la grâce et il a eu une grande influence sur moi. Il s’agit en partie d’un commentaire du Sermon sur la montagne.
Bonhoeffer a vécu en temps de guerre. Il a vu le danger de compromettre notre foi avec la tyrannie et la politique de la haine. Les choix qu’il a faits lui ont coûté la vie, mais son témoignage nous parle encore aujourd’hui dans notre monde complexe.
Beaucoup de nos pays en Europe et en Occident, mais aussi ailleurs dans le monde comme en Bolivie et au Kenya, sont à la croisée des chemins. Comme Bonhoeffer, serons-nous prêts à prendre le risque de choisir la voie d’un plus grand amour, à montrer que l’Évangile nous conduit à vivre et à cheminer pour et avec les autres ?
C’est ainsi que nous pourrons nous rapprocher des personnes vulnérables et opprimées et peut-être contribuer à surmonter les polarisations qui cherchent à diviser. Nous pouvons devenir des pèlerins de la paix là où Dieu nous place.
Vous vous préparez à quitter Taizé. Quand vous rentrerez chez vous, regardez quelles occasions existent déjà autour de vous pour prier, écouter la Parole de Dieu et construire une communauté avec d’autres. Ce n’est pas facile, mais c’est possible.
J’aimerais vous demander de relire, au cours des prochaines semaines, le Sermon sur la montagne, tiré des chapitres 5 et 6 de l’Évangile de Matthieu. Lisez-le lentement, laissez ses mots vous pénétrer profondément et laissez-les vous guider dans les choix que vous faites.
Demain soir, rejoignez-nous à 20 heures pour prier en silence ici dans l’église pour la paix dans le monde. Il y a tant de situations de violence dans nos familles, nos sociétés et de guerre.
En restant dans la prière silencieuse, nous montrons notre solidarité avec ceux qui souffrent. Et peut-être que des intuitions s’élèveront dans nos cœurs pour nous aider à faire les choix qui nous sont possibles.
Voulez-vous nous rejoindre à Tallinn, la capitale de l’Estonie, du 28 décembre au 1er janvier ? C’est là que se tiendra notre 47e rencontre européenne. Joignez-vous à nous pour prier pour la paix dans le monde et sur notre continent, où la guerre est à nouveau présente.
À Tallinn, nous voulons vivre un signe visible d’une Europe ouverte et accueillante. Ce sera aussi l’occasion de partager notre foi avec des jeunes venus de partout. Nous nous réjouissons de vous y retrouver !
Dernière mise à jour : 28 juin 2024
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| | | Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7544 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Taizé : Vivre en frères Sam 13 Juil 2024, 1:19 am | |
| À Taizé, les jeunes chrétiens et musulmans se rencontrent
En France, la Rencontre internationale d’amitié a débuté ce 7 juillet 2024 La Rencontre internationale d’amitié entre jeunes chrétiens et musulmans, âgés entre 17 à 35 ans, se déroule ces jours-ci dans la communauté œcuménique de Taizé, en Saône-et-Loire « Cheminer ensemble » est le thème de cette 7e édition. Les jeunes de différentes confessions arrivent à Taizé avec le désir de partager leur foi et vivre un moment fraternel, dans le respect des différences. Ils viennent de divers pays d’Europe, et même d’ailleurs. Chaque jour, des temps réguliers de prière sont proposés aux jeunes, et un lieu spécifique pour la prière musulmane a été aménagé. Les participants peuvent ainsi, s’ils le désirent, découvrir ce que représente « prier » pour des jeunes issus d’une autre tradition religieuse que la leur. Le matin, un frère de Taizé et un imam animent des échanges, l’un s’appuyant sur un passage du Coran, l’autre sur un passage de la Bible. Des ateliers sur différents thèmes sont également proposés, l’accent étant mis sur les échanges en petits groupes. Ce temps spirituel et fraternel peut donner courage et confiance aux jeunes, qui peuvent ensuite « vivre le dialogue au quotidien dans les lieux de vie, de travail ou d’études, afin de développer l’entre-connaissance et le désir de se mettre ensemble au service de la société, et plus particulièrement au service de ceux qui en sont exclus », confie soeur Élodie, déléguée diocésaine pour les relations avec les musulmans en Seine-Saint-Denis, « Il est bon de goûter ainsi Dieu ensemble, de se laisser traverser par la prière de l’autre ». |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Taizé : Vivre en frères Sam 24 Aoû 2024, 7:31 pm | |
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Méditation de frère Matthew
Rien n’est impossible à Dieu Jeudi 15 août 2024 Aujourd’hui, c’est la fête de Marie, la mère de JESUS. Ce matin, au cours de la célébration de l’Eucharistie, nous avons entendu le chant de louange de Marie, tiré de l’Évangile de Luc. Ce chant, que nous appelons souvent le Magnificat parce qu’il commence par les mots « Mon âme proclame la grandeur du Seigneur », jaillit des lèvres de Marie après deux événements.
Tout d’abord, Marie a reçu la nouvelle qu’elle allait donner naissance à un fils, envoyé par Dieu pour sauver l’humanité. Alors qu’elle peine à comprendre comment cela est possible, elle écoute et entend les mots « Rien n’est impossible à Dieu ».
Peu à peu, sa confiance a grandi et elle a pu dire : « Que tout se passe pour moi selon ta parole ». Marie a pu dire oui à ce que Dieu lui demandait. Par son écoute, le oui a pris forme dans sa vie.
Deuxièmement, Marie est allée rendre visite à sa cousine Élisabeth qui attendait elle aussi un fils. Quand Élisabeth l’a vue, elle s’est exclamée : "Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement de la promesse du Seigneur". Sa cousine confirme la confiance que Marie a ressentie dans son cœur.
Ainsi, Marie ne peut que rendre grâce et chanter les louanges de Dieu. Elle rappelle la fidélité de Dieu, son amour et sa miséricorde à travers les âges, ainsi que la manière dont Dieu élève les humbles et abaisse les puissants, afin que la justice de Dieu puisse régner. Sa louange décrit ce à quoi nous aspirons tous.
Lorsque nous comprenons ce que Dieu nous demande, il n’est pas toujours facile de dire oui immédiatement. Comme Marie, nous ne comprenons pas toujours comment il est possible de répondre positivement. C’est pourquoi nous avons besoin de quelqu’un qui puisse marcher avec nous, comme Élisabeth, qui n’est pas là pour nous dire ce qu’il faut faire, mais pour nous confirmer et nous donner l’espace pour que notre oui puisse grandir.
Lorsque notre oui devient action de grâce et louange pour tout ce que nous avons reçu de Dieu, alors nous pouvons aller de l’avant avec joie. Ce que nous devrons peut-être laisser derrière nous semble peu de chose face à la beauté du chemin qui s’ouvre devant nous.
Hier soir, notre frère Hongbin s’est engagé pour la vie dans notre communauté. Il a passé du temps comme volontaire ici en 2015, envoyé par son Eglise en Chine, et après être retourné chez lui, il a exprimé le souhait de revenir à Taizé en 2016 pour approfondir sa compréhension de l’appel de Dieu dans sa vie.
Notre frère Hongbin a laissé derrière lui la Chine et tout ce qui lui était familier pour rejoindre notre communauté en 2018 et ces années passées l’ont préparé à dire maintenant le " oui " au Christ dans notre vocation dont vous avez été les témoins. Ce qui peut paraître impossible humainement devient possible quand nous comprenons comment Dieu nous dit oui, d’où que nous venions, quelle que soit notre culture ou notre origine.
Notre communauté accueille avec joie frère Hongbin et le confirme dans son appel. Maintenant, il va continuer à dire ce oui jour après jour, au fur et à mesure que son appel se renouvelle. Une belle aventure de foi nous attend en communauté, en Église et partout où Dieu nous envoie !
Notre fondateur, Frère Roger, dont nous commémorons la mort demain, le 16 août, nous disait souvent que nous ne sommes pas des personnes arrivées à un point final. Il aimait citer Grégoire de Nysse, un chrétien du IVe siècle, qui disait : « Nous n’arrêtons jamais d’aller de commencement en commencement par des commencements qui n’ont jamais de fin. »
Nous sommes toujours en route, mais lorsque nous cheminons ensemble, que ce soit dans la vie communautaire, en tant que famille, en tant que groupe religieux ou simplement en tant qu’amis, nos pas deviennent plus légers car nous nous soutenons et nous confirmons les uns les autres.
Quand vous rentrerez chez vous, osez chercher ce qui est possible pour Dieu. Ce ne sera pas facile, parce que la vie est très différente de ce que vous avez vécu à Taizé ces derniers jours. Mais c’est ainsi que vous pouvez vous lancer dans cette aventure de la foi, en cherchant un soutien les uns dans les autres et dans vos communautés ecclésiales locales.
Ce que le Christ nous demande, il nous le donne aussi. Comment pouvons-nous apporter sa paix là où il nous envoie ? Comment devenir des pèlerins de la paix ?
Demain soir, venez tous à 20 heures pour prier en silence pour la paix dans notre monde où les conflits sont si nombreux. N’oublions pas le peuple ukrainien et ceux qui souffrent à Gaza, au Liban, au Myanmar, au Nicaragua et ailleurs.
Nous nous retrouverons à Tallinn, la capitale de l’Estonie, un petit pays du nord-est de l’Europe, du 28 décembre au 1er janvier, pour notre prochaine rencontre européenne de jeunes. Nous serons là pour prier pour la paix et être le signe d’une Europe ouverte et accueillante pour tous. Nous nous réjouissons de vous y retrouver !
Dernière mise à jour : 16 août 2024
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19280 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: Taizé : Vivre en frères Dim 06 Oct 2024, 8:46 pm | |
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Méditation de frère Matthew
La prière plus forte que la haine Du 22 au 24 septembre, frère Matthew a participé au rassemblement de Sant’Egidio à Paris. Voici le texte de l’intervention qu’il a donnée le lundi après-midi lors de l’un des forums.
Je voudrais commencer en citant une parole de frère Roger, le fondateur de Taizé, qui vient du dernier texte qu’il avait écrit aux jeunes avant sa mort en 2005 dans une lettre qui s’appelle « Un avenir de paix » :
« La prière n’éloigne pas des préoccupations du monde. Au contraire, rien n’est plus responsable que de prier : plus on vit une prière toute simple et toute humble, plus on est conduit à aimer et à l’exprimer par sa vie. »
Et puis le théologien orthodoxe Olivier Clément a écrit les mots suivant dans son livre « Taizé, un sens à la vie » :
« C’est le lien entre une expérience spirituelle profonde et une ouverture créatrice sur le monde qui est au cœur des rencontres animées à Taizé, celles-ci s’articulant depuis de nombreuses années autour du thème "vie intérieure et solidarités humaines". Et c’est ce christianisme-là qui doit être visé, car plus on devient un homme de prière, plus on devient un homme de responsabilité.
La prière ne libère pas des tâches de ce monde : elle rend encore plus responsable. Rien n’est plus responsable que de prier. Cela, il faut véritablement le comprendre et le faire comprendre aux jeunes. La prière n’est pas un divertissement, elle n’est pas une sorte de drogue pour le dimanche, mais elle nous engage dans le mystère du Père, dans la puissance de l’Esprit Saint, autour d’un Visage qui nous révèle tout visage, et nous fait finalement serviteurs de tout visage. »
J’hésite à développer plus ce thème de manière théorique. Il y a un risque de tomber dans des paroles bien intentionnées mais qui sont loin de l’expérience des personnes qui se trouvent dans des situations où la haine les guette. La tentation est de proposer des solutions faciles, le baume d’un moment, mais qui risquerait dans la durée d’augmenter le sentiment d’être oublié et abandonné, de devoir lutter seul face à un ennemi qui invite à la haine.
Alors, je voudrais vous proposer d’écouter quelques témoins que j’ai rencontrés à Taizé ou ailleurs ces derniers mois. Pour reprendre les paroles d’Olivier Clément, la prière « nous engage dans le mystère du Père, dans la puissance de l’Esprit Saint, autour d’un Visage qui nous révèle tout visage, et nous fait finalement serviteurs de tout visage. » Cherchons à découvrir ces visages que le Visage nous dévoile.
Lors d’une visite en Ukraine au mois de mai avec deux de mes frères, l’archevêque majeur de l’Église gréco-catholique, Mgr Sviatoslav Chevtchouk, nous a dit en présence de sa conférence épiscopale au sanctuaire de Zarvanytsia : « La prière ouvre un espace qui permet la guérison. »
Cette remarque m’avait beaucoup frappé. Venant d’un homme qui est confronté constamment à la peine de son peuple, il voit que c’est dans la vie intérieure que l’être blessé se reconstruit. C’est un processus qui ne donne pas forcément de résultat immédiat, mais qui, accompagné peut-être d’autres moyens, permet une ouverture pour surmonter ce qui nous a fait mal.
Pour les personnes qui ne peuvent pas prier, simplement de savoir qu’il y en a d’autres qui prient pour eux les aide à aller au-delà des obstacles que la guerre représente. Une amie de l’Ukraine que nous avons aussi visitée en mai écrit :
« J’ai 32 ans. Un tiers de ma vie a été consacré aux conversations quotidiennes, aux pensées et aux prières liées à la guerre russo-ukrainienne. 10 ans de ma vie. Parfois, je pense que mon cœur a la taille d’une planète : il y a tant de douleur due aux pertes, mais encore plus d’espoir pour une Ukraine libre. S’il vous plaît, priez pour nous. Priez pour notre liberté. »
Récemment à Taizé, une jeune femme d’un pays asiatique nous a partagé les paroles suivantes :
« Depuis trois ans, de nombreux conflits ont éclaté dans le pays. Des milliers de maisons ont été incendiées et de personnes tuées. Le nombre de personnes déplacées a considérablement augmenté, de même que le nombre de victimes de mines et d’autres violations des droits humains. Il y a encore beaucoup de gens qui sont sans défense et où l’aide humanitaire ne peut pas les atteindre.
Je travaille à Caritas pour aider ces personnes. Je leur rends visite de temps en temps avec les membres de mon équipe et j’écoute leurs récits. Je (..) ne peux pas répondre à tous leurs besoins. Cependant, le fait d’être avec eux et de les écouter avec mon cœur le plus profond les réconforte, les sécurise et les rassure.
Je n’ai jamais rien demandé à personne parce que Dieu m’a donné en abondance tout ce dont j’ai besoin avant que je ne le lui demande. J’ai reçu une bonne éducation, un bon travail, et j’aide les gens qui ont besoin d’aide, et il y a des gens qui m’admirent et veulent me ressembler. De quoi devrais-je me plaindre ? Je suis bénie ! Oui, je suis bénie.
Dieu n’a jamais abandonné son peuple et il tient toujours ses promesses. Il est toujours là pour chacun d’entre nous quand nous avons besoin de Lui.
Merci de prier pour mon pays et ma ville où le conflit est en cours en ce moment et où beaucoup de gens ont déménagé dans d’autres villes où ils pensent être en sécurité, mais ma famille est toujours dans la ville. »
Comment se fait-il que cette jeune femme puisse avoir le cœur si joyeux et ne pas sombrer dans la haine ? C’est en grande partie parce que la prière des autres et sa propre prière la portent et l’ouvrent à son peuple pour pouvoir l’aider concrètement dans l’état de guerre actuel.
La prière donne de tenir face aux situations les plus complexes. C’est une manière de stopper le flot des vagues de découragement quand tout semble obscur. Une mère de famille palestinienne actuellement en France mais dont la famille est à Gaza nous avait écrit :
« L’amour qui porte les blessés, les fragiles, donne à nouveau de la force. Cela me fait penser au paralytique, porté par ses amis et par leur foi. La prière est aussi une manière de résister, pour moi c’est important.
Mais je suis humaine : après l’annonce de l’assassinat de deux membres de ma famille, la colère me submerge, j’ai crié, j’ai pleuré… Reprenant mes esprits, je savais que Dieu est là avec la souffrance et le désespoir, et qu’il nous porte. Son amour apaise cette souffrance qu’il travaille dans ma prière. J’en suis convaincue. Il est avec eux, toutes et tous. »
Cet été, de passage à Taizé, cette femme palestinienne nous a dit : « Chaque matin, je prie pour trouver la force d’aimer plutôt que de haïr ». Ses paroles sont pour nous comme une lampe sur le chemin.
Le 7 mars de cette année, nous avons fait une marche pour la paix de 34 km entre Taizé et la ville de Givry. La distance de Gaza à Rafah est de 33km. Les 33 km nous rappellent aussi des 33 années que JESUS a vécues sur terre avant de donner sa vie pour tous, afin de devenir notre paix et de détruire la haine qui séparait les peuples (Éphésiens 2,13-14), et nous nous sommes souvenu que, dans la tradition Talmudique, il existe 36 justes dans chaque génération qui sont cachés et qui ne savent pas eux-même qu’ils sont parmi les justes. Le monde repose sur eux. Notre marche s’approchait de ce chiffre.
Nous voulions aussi nous rappeler que Taizé est né pendant la guerre, que ces années du début ont formé la communauté, avec l’accueil par frère Roger des réfugiés, dont certains était juifs, et avec le contact avec des prisonniers de guerre à la libération. Notre marche traversait la ligne de démarcation qui, de 1940 à 1942, séparait en France la zone libre de la zone occupée.
Quatre haltes pour écouter des témoignages et pour prier nous ont permis de nous rendre proches de celles et ceux qui souffrent à Gaza et en Cisjordanie et des otages israéliens et de leurs familles, du peuple de Myanmar, des victimes de la guerre au Soudan et des personnes en Ukraine qui luttent pour son existence. Une intercession nous a aidés aussi à prier pour les personnes qui, sous des régimes autoritaires, militent pour la justice et la paix.
Chaque participant à la marche a reçu un caillou au début de la marche avec le nom d’une personne vivant dans les zones de conflit. Nous étions invités à porter cette personne avec nous pendant la marche, à prier pour elle. Cet engagement devait continuer aussi après la marche. La marche a commencé par cette prière avec laquelle je voudrais terminer :
« Dieu fidèle, Dieu pèlerin, tu marches toujours au devant de nous. Sois présent avec nous tous, tout au long de cette journée, nous qui nous mettons en chemin par la marche, par la prière ou en pensée. Où que nous soyons, sur les sentiers, dans les églises, ou dans nos lieux de vie, c’est toi qui nous parles à travers les témoignages que nous entendrons. Ouvre notre cœur pour entendre le cri des innocents qui souffrent de la guerre qui leur est infligée. Envoie ton Esprit Saint pour nous accompagner et nous rappeler que c’est ton Fils, JESUS le Christ, qui est notre paix. Par lui tu nous bénis toujours. Fais de nous des pèlerins de paix. »
Dernière mise à jour : 26 septembre 2024
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