Glossolalie
La glossolalie (du grec ancien γλῶσσα / glỗssa, « langue » et λαλέω / laléô, « parler ») est le fait de parler ou de prier à haute voix dans une langue étrangère (xénolalie) et inconnue de la personne qui parle, ou dans une suite de syllabes incompréhensibles mais revêtant l'aspect d'une langue véritable. Des phénomènes de glossolalie ont été rapportés entre autres dans le christianisme, le chamanisme et le spiritisme.
Pour les chrétiens, la glossolalie correspond au « parler en langues », phénomène décrit dans les Actes des Apôtres (II, 6 sq.). Il s'agit parfois de la « langue des anges » (glossolalie vraie). Saint Paul insiste sur l'interprétation des langues dans la première épître aux Corinthiens.
Christianisme
Le parler en langues dans les Écritures
Dans les évangiles le parler en langues est évoqué seulement dans l'évangile selon Marc :
« Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom ils chasseront les démons, ils parleront en langues nouvelles, ils saisiront des serpents, et s'ils boivent quelque poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux infirmes, et ceux-ci seront guéris. » (Mc XVI,17-18)
Selon les Actes du Nouveau Testament (Ac II,1-4), le Saint-Esprit descend lors de la Pentecôte sur les disciples réunis, dont les apôtres. Toujours selon les Actes des Apôtres, cet évènement se fait avec un bruit qui attire la foule extérieure. Chacun des membres de la foule les entend parler et adorer dans sa propre langue maternelle.
On peut penser que Paul de Tarse fait allusion à la glossolalie dans la première lettre aux Corinthiens :
« Je pourrais être capable de parler la langue des hommes et des anges, mais si je n'ai pas d'amour, mes discours ne sont plus rien qu'un tambour bruyant ou qu'une cloche qui résonne. »
— Paul de Tarse (1Co XIII,1)
Ici, l'expression « langue des anges » peut éventuellement, être interprétée comme une langue inconnue aux hommes.
Cependant, de nos jours, cette manifestation du parler en langue est vécue. En effet, dans les assemblées chrétiennes et charismatiques, on peut entendre des chrétiens prier en langue et le message contenu dans la prière est interprété, soit par eux-mêmes, soit par d'autres chrétiens.
Description
La glossolalie est donc, pour les chrétiens, une manifestation du don qui permet au fidèle, par le pouvoir du Saint-Esprit, de parler une langue qu'il n'a jamais apprise. (1Cor 12:7-10) Ce dernier intervient parfois dans la prière par des « gémissements ineffables » (Romains 8 : 26).
Il peut s'agir également, suivant l'interprétation de Fulcanelli, d'un langage secret maintenu incompréhensible pour ne pas être détecté, à l'image de la langue des oiseaux, synonyme de « langue des anges ».
Souvent, le sujet ne se comprend pas lui-même, et n'est pas compris de son entourage. Certains mouvements évangéliques protestants, tels que les pentecôtistes, et les charismatiques catholiques à leur suite accordent une grande importance à ce type de manifestation. Cependant Paul de Tarse, qui évoque le phénomène, le définit comme « le plus petit des dons du Saint Esprit » bien qu'il se réjouisse de « parler en langues plus que vous autres » (1 Co 14). Ce charisme est considéré comme le plus petit car c'est par lui que l'on peut s'ouvrir à une multitude d'autres, en effet, il dispose la personne à être surprise par le Saint Esprit en faisant preuve d'humilité et de liberté.
Cependant, le don du « parler en langue » n'édifie pas le peuple (les membres de l'église), mais celui qui l'emploie uniquement, car la langue n'est pas toujours comprise des hommes. C'est pour cela que Paul dit « En effet, celui qui parle en langues ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne le comprend, et c'est en esprit qu'il dit des mystères. » (1 Co 14:2) C'est pour cela que Paul dit également, si les propos ne peuvent être traduits, de s'abstenir dans l'assemblée et de parler en langue comprise de tous.