Trump face à Poutine : des contentieux en série
AFP, publié le dimanche 09 juillet 2017 à 18h05
Donald Trump a assuré dimanche que les sanctions contre la Russie ne seraient pas allégées tant que la situation en Ukraine et en Syrie ne serait pas résolue, mais des élus républicains exigent d'aller plus loin pour sanctionner l'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine.
"Rien ne sera fait jusqu'à ce que les problèmes ukrainien et syrien soient résolus", a tweeté le président, à son retour d'un périple de quatre jours en Europe, au cours duquel il a rencontré son homologue russe Vladimir Poutine pour la première fois.
"Les sanctions n'ont pas été abordées" lors de cette discussion, a-t-il ajouté.
Interrogé vendredi, le secrétaire d'Etat Rex Tillerson avait néanmoins laissé entendre que Donald Trump avait mentionné le projet de loi proposant de nouvelles sanctions contre la Russie, actuellement en discussion au Congrès américain.
La Russie, alliée du président syrien Bachar al-Assad, et les Etats-Unis sont convenus vendredi à Amman d'un cessez-le-feu en Syrie. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), il est entré en vigueur dimanche dans trois provinces du sud du pays en conflit depuis 2011.
En ce qui concerne l'Ukraine, Washington continue d'accuser Moscou de soutenir les rebelles séparatistes dans l'est du pays et a adopté de nouvelles sanctions le 20 juin à son encontre.
Ces sanctions visent 38 individus et entités en Ukraine ainsi que deux responsables gouvernementaux russes et une douzaine d'individus et organisations opérant en Crimée.
Le Kremlin dément tout soutien militaire et, profitant du sommet du G20 en Allemagne cette semaine, a affirmé que ces sanctions étaient assimilables à du protectionnisme caché.
- 'Un prix à payer' -
Un premier train de sanctions avait été mis en place en mars 2014, au plus fort de la crise ukrainienne, gelant les avoirs aux Etats-Unis de plusieurs dirigeants politiques, hommes d'affaires et de la banque russe Rossiya, tous considérés comme étant proches de Vladimir Poutine.
"Il est nécessaire que la Russie fasse le premier pas pour permettre une désescalade de la situation dans l'est de l'Ukraine, en particulier en respectant le cessez-le-feu, en retirant les armes lourdes et en permettant l'accès des observateurs de l'OSCE", l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, a déclaré dimanche Rex Tillerson, lors d'une visite officielle en Ukraine.
En outre, l'ancien président Barack Obama avait décidé le 29 décembre de sanctions contre la Russie, expulsant notamment 35 diplomates considérés comme des agents russes.
Ceci à la suite d'affirmations en octobre des agences du renseignement américain, qui avaient fait état d'une ingérence de Moscou dans le processus électoral américain.
Plusieurs enquêtes, dont l'une menée par le FBI, sont en cours aux Etats-Unis concernant des accusations de collusion entre la Russie et des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump. Ce dernier a rejeté ces accusations avec force.
Plusieurs élus républicains ont critiqué dimanche le président américain, estimant que derrière son apparente dureté à l'égard de Vladimir Poutine, il n'avait pas été assez ferme sur la question des interférences lors du scrutin présidentiel.
Donald Trump "semble vouloir pardonner à Poutine et oublier", a regretté le sénateur républicain Lindsay Graham, qualifiant l'entretien entre les deux hommes de "désastreux". "Donc cela renforce ma résolution à soumettre au président Trump des sanctions punissant Poutine".
"Il est temps d'aller de l'avant et de travailler de manière constructive avec la Russie", a tweeté dimanche le président américain, ajoutant que son homologue russe avait "nié catégoriquement" s'être mêlé de l'élection de 2016.
"Il est temps d'aller de l'avant, oui, mais il y a un prix à payer", a estimé dimanche, sur la chaîne CBS, le sénateur républicain John McCain.
L'ancien candidat républicain à la Maison Blanche a également critiqué le projet, évoqué dimanche dans un tweet par Donald Trump, de création d'une "unité de cybersécurité", apparemment conjointe aux Etats-Unis et à la Russie.
"Je suis sûr que Vladimir Poutine pourrait être d'une grande aide dans cette initiative", a-t-il ironisé, "dans la mesure où c'est lui qui pirate".
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