Plus le mensonge est gros… Et en matière de mensonge, les Frères Musulmans égyptiens sont des orfèvres ! Les menaces qu’ils profèrent contre les chrétiens égyptiens et celles qui figurent dans certains articles du projet de constitution sont préoccupants. Voyez cet article de l’Agence Fides d’hier.
Hier encore [11 décembre], au cours de la manifestation organisée par les partisans du Président Morsi, le responsable des Frères Musulmans, Mahmud Beltagui, a une fois encore dressé la foule contre les chrétiens, affirmant que 60 % des participants aux manifestations contre le gouvernement appartiendraient à l’Église copte, une thèse qui avait déjà été soutenue trois jours auparavant par Khairat al-Shater, le guide suprême des Frères Musulmans.
Interrogé par l’Agence Fides, l’évêque auxiliaire d’Alexandrie des Coptes catholiques, S.E. Mgr Botros Fahim Awad Hanna, dénonce la tentative de faire passer les conflits qui agitent le pays sur le terrain miné des oppositions sectaires : « la stratégie, déclare à Fides Mgr Hanna, est d’identifier un bouc émissaire afin de cacher le désastre d’une politique qui a détruit l’unité de la nation. Cela est extrêmement dangereux mais il me semble que la population a compris immédiatement qu’il s’agit d’une opération de diversion de nature propagandiste ».
L’évêque tient à montrer que l’opposition au texte du projet de Constitution n’est pas générique et floue en passant en revue quelques articles concernant la matière religieuse : « L’article 2 ne pose aucun problème. Tous ici acceptent le critère juridique qui reconnaît les principes de la charia comme source fondamentale de la législation. L’article 3, qui est nouveau, garantit aux chrétiens et aux juifs l’usage de leurs propres principes canoniques pour régler les questions personnelles et religieuses de leurs communautés respectives. Cela peut paraître une garantie d’autonomie. Mais en réalité, il n’est laissé aucune place à la liberté religieuse pas plus que la possibilité de choisir librement sa religion. L’article 4 attribue la faculté d’interpréter la loi à l’Université sunnite d’Al Azhar et non plus à la Cour Suprême. Pour l’heure, Al Azhar est dominée par les positions modérées mais qui peut dire comment les choses évolueront à l’avenir ?
L’article 44 jette les bases constitutionnelles d’une possible loi sur le blasphème, mesure qui cause nombre de dommages dans d’autres pays à majorité islamique. Certains articles reconnaissent un rôle aux groupes sociaux en matière de sauvegarde de l’éthique et de la morale publique. Ces dispositions pourraient être utilisées pour instituer des corps de police chargés de poursuivre les comportements individuels incohérents avec les préceptes religieux.
Enfin, l’article 219 affirme clairement que l’interprétation de la charia doit être en accord avec la jurisprudence élaborée au cours des premiers siècles de l’islam. Est ainsi reconnue la possibilité de l’intervention des écoles d’interprétation en conflit entre elles, avec une préférence implicite pour celles qui sont les plus suivies par les salafistes ».
Source : Agence Fides
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