États-Unis : l’Église enquête sur un prêtre pro-life, ayant appelé à voter TrumpMalo Tresca, le 18/11/2016 à 17h57
À la demande du diocèse d’Amarillo, une enquête a été ouverte, mardi 8 novembre, sur le P. Frank Pavone, directeur de l’association américaine des Prêtres pour la Vie, pour avoir diffusé une vidéo où il brandit le corps d’un fœtus avorté sur un autel.
Le P. Frank Pavone. / Wikimedia Commons/cc
Très exposé médiatiquement, il agite, depuis plusieurs années déjà, la communauté catholique américaine. Le P. Frank Pavone, directeur du groupe activiste anti-avortement Les Prêtres pour la Vie, est l’objet, depuis mardi 8 novembre, d’une enquête diocésaine pour avoir placé le cadavre d’un enfant à naître sur l’autel de la chapelle de Sacerdans, au Texas, en exhortant les fidèles à voter, deux jours avant la présidentielle, pour le candidat républicain Donald Trump. Un geste diffusé en direct sur le réseau social Facebook et visionnée par plus d’un million de spectateurs.
Une « profanation de l’autel »
Son comportement entrave « la dignité de la vie humaine et est une profanation de l’autel », avait déclaré, dès le lendemain, Mgr Patrick Zurek, évêque d’Amarillo, au Texas, en ajoutant qu’aucun activiste anti-avortement ne pouvait « exploiter un corps humain pour une raison quelconque, en particulier le corps d’un fœtus ». Dans la foulée, Mgr Zurek avait requalifié le groupe Prêtres pour la Vie d’institution civile, refusant désormais de la considérer comme « une organisation catholique rattachée au diocèse d’Amarillo ».
Ajoutant qu’il regrettait « profondément l’offense et l’indignation causée par cette vidéo pour les fidèles et la communauté dans son ensemble », l’évêque d’Amarillo a annoncé, mardi 8 novembre, l’ouverture d’une enquête à l’encontre du P. Frank Pavone. Celui-ci pourrait être lourdement sanctionné par l’Église catholique.
Exposer « le mal de l’avortement »
Face à la fronde ecclésiale et médiatique, le directeur du groupe activiste avait justifié la diffusion de cette vidéo par la nécessité « d’exposer le mal de l’avortement à un électorat désensibilisé ». Et s’il a reçu beaucoup de soutien sur les réseaux sociaux pour cette publication, le P. Frank Pavone s’est aussi attiré les foudres de nombreux catholiques.
Parmi eux, Olivia Gans Turner, la présidente de la Société pour la vie humaine de Virginie, a aussitôt réagi auprès du média américain National Catholic register en condamnant une vidéo « au potentiel nuisible et blessant » pour toutes les femmes ayant vécu « le deuil involontaire de leurs bébés » morts en couche.
Plusieurs antécédents
Ce n’est pas la première fois que le P. Frank Pavone défraie la chronique en matière de combat contre l’avortement. En 2008, il avait déjà présenté, sur sa chaîne YouTube, une intervention du docteur Byron Calhoun, extrayant d’une glacière les corps d’enfants avortés. La vidéo se terminait sur une image du P. Pavone, refermant lentement sur l’un d’eux le couvercle d’un cercueil.
Six ans plus tard, en 2014, le cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York avait aussi choisi de couper tous ses liens avec l’association activiste pro-life, en accusant le P. Frank Pavone de dissimuler un financement opaque de l’association. Une accusation aussitôt rejetée par l’intéressé, qui avait argué « avoir toujours eu le soutien du Vatican » pour ses actions.
http://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Monde/Etats-Unis-l-Eglise-enquete-sur-un-pretre-pro-life-ayant-appele-a-voter-Trump-2016-11-18-1200804174